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Accueil du site > Tribune Libre > Tout ce bordel pour deux ans de plus, vraiment ?

Tout ce bordel pour deux ans de plus, vraiment ?

A celui qui n’a pas le temps, pas les moyens, ou simplement pas l’envie de passer le premier rideau d’information, le discours officiel sert un raisonnement relativement simple. La démographie évolue de sorte qu’il y aura de moins en moins d’actifs pour cotiser pour de plus en plus de retraités. Donc notre modèle de retraites par répartition ne tient pas la route en l’état actuel des choses, il faut à minima rallonger la durée de cotisation. D’après la fameuse technique du doigt mouillé, deux ans de plus permettrait de sauver notre régime, au moins jusqu’à plus tard, on va dire jusqu’à moyen-plus tard et ensuite on verra bien. De toute façon, la France a besoin d’être sauvée et réformée. On vit au dessus de nos moyens, le bon vieux temps d’après guerre est terminé. Les pays sont en compétition à mort pour qui survivra, nos revendications d’un État providence sont des caprices de bourgeois.

Face à ce discours, il y a plusieurs types de réactions. D’abord ceux qui versent abondamment dans le syndrome de Stockholm, les bons élèves, les plus royalistes que le roi, les rigoristes. OUI ! Enfin prenez en main ce tas de feignants et de fonctionnaires. Il faut bosser plus ! On n’a pas les moyens d’engraisser les inutiles. Oh oui, faites moi bosser, et fouettez moi s’il le faut. Je suis votre otage. Je veux de la sueur du sang et des larmes.

Il y a aussi la réaction honnête, pleine de bonne volonté et de courage. L’équation est simple, la retraite est une chose à préserver, pour la préserver, pour nos enfants, l’évolution de la situation nous oblige à travailler un peu plus. Deux ans de plus ce n’est rien. Bon j’ai quand même l’impression que l’honnêteté n’est pas partagée par tous. Il n’y a qu’à voir les derniers scandales politico-financiers, il n’y a qu’à voir l’argent qu’on a su trouver pour renflouer les banques, il n’y a qu’à voir comment les députés ne sont pas pressés de réformer leur propre système de retraite (il n’y a pas de problème de démographie chez les députés apparemment). Chez beaucoup c’est la lie qui a du mal à passer. Une réforme oui s’il le faut, mais une réforme juste.

Enfin certains s’accrochent tout simplement à un acquis social, pour eux l’adage comme quoi rien n’est jamais acquis ne s’applique pas aux luttes sociales. Toute remise en question est vue comme une agression inacceptable. Je m’accroche à mes deux ans et je me fous du reste du monde.

Quant au discours d’opposition officiel, il n’y en a pas. Le Parti Socialiste ne dit rien d’intelligible. Les directions nationales des syndicats ont d’abord été débordées par une contestation qu’elles pensaient juguler. Le plan était simple, on réclame quelques miettes, ou l’apparence de miettes, contre la menace d’une kermesse unitaire avec ballons et saucisses tous les 3 ou 4 mois. Les grands chefs parisiens ont maintenant rattrapé le mouvement, suivent tant bien que mal, surnagent au dessus d’une mêlée chamailleuse qu’ils peinent à contenir. Les sections locales de tous les syndicats ont pris le relais de la contestation depuis un bon moment déjà. Au moins depuis l’avalanche de plans sociaux qui a suivit la crise des subprimes, et qui n’intéressent personne à Paris s’il n’y a pas de mise à sac ou de prise d’otage spectaculaire à se mettre sous la dent. On est loin des dogmes officiels du bureau parisien. Qu’importe le nom du syndicat, en « province », on baigne dans le réel de la misère sociale d’un pays qui se désindustrialise tranquillement sans aucun projet de remplacement. La lutte ne se résume pas à quelques mots, quelques logos ou quelques slogans qui sonnent creux, quand le combat est là il faut bien s’y coller avec pragmatisme.

Quelle contre-proposition officielle alors ? Aucune. L’attitude du Parti Socialiste, présidentiable, est largement malhonnête. Il n’est pas possible qu’ils soient assez aveugles pour s’imaginer être à l’origine de la contestation. Par contre ils clair-voient 2012 qui arrive et l’opportunité à saisir. Opportunément certains vont reprendre la revendication d’un État providence, qu’ils avaient peu à peu mis en sourdine, pensant que c’était passé de mode. Nous sommes en plein marketing politique. L’offre politique répond à la demande. Alors Mme Aubry, vous nous le dites haut et fort votre âge idéal de départ à la retraite ?

D’autres propositions

Reprenons le problème de base. En 2000, il y avait 2.3 actifs pour payer une retraite. En 2040, il n’y aura que 1.5 actifs pour payer une retraite. Donc on allonge la durée de cotisation… Et c’est tout ? Les équations c’est bien, mais encore faut il préciser si on y met tous les termes, avec quel poids, et si on écarte des termes, pour quelles raisons.

Quid de l’augmentation de productivité ? Voici ce que prévoit l’INSEE, avec l’hypothèse d’une croissance de 1.75% par an en moyenne. En 2000, 26,8 millions d’actifs ont produit un PIB (Produit Intérieur Brut) de 1441 Milliards d’€. En 2040, 28,5 millions d’actifs produiront 2884 Milliards d’€ minimum (en Euro constant, valeur 2000). Autrement dit, en 2000, un actif produisait 53768 €. En 2040, il produira 101192 €. Ou bien encore, en 2040, 1.5 actif produiront autant que 2.8 actifs en 2000. Ah, voilà que la baisse du nombre d’actifs devient moins problématique ! Le nombre d’actifs seul ne fait pas tout, il faut prendre en compte la valeur qu’ils produisent. Mais vous remarquerez que ce calcul est plein d’hypothèses, on se base sur un Euro constant, on table sur une croissance du PIB. Si vous êtes décroissants, par exemple, tout se complique. Cela dit, le gouvernement ne fait ses prévisions sur des hypothèses décroissantes. Il devrait peut être. Mais le gouvernement n’ignore pas non plus l’hypothèse d’une augmentation de la productivité, au contraire, il compte dessus. Alors pourquoi nous matraquer avec l’indice de croissance à longueur d’années et d’un coup d’un seul, l’escamoter dans le débat sur les retraites ?

Le calcul des retraites, en fait la fiscalité en général, peut devenir un sujet vraiment technique, à ne plus rien y comprendre. Mais le principe à retenir, c’est que l’économie se base sur des hypothèses. A Euros constants, s’il y a croissance, toutes choses égales par ailleurs… Il ne s’agit pas de mots vides de sens. Il s’agit d’être rigoureux et honnête dans sa démarche intellectuelle en soulignant bien qu’on ne fait que des suppositions. Le résultat d’une équation ne vaut rien si on ne connaît pas les données de départ et les règles appliquées pour résoudre cette équation. C’est un principe mathématique de base. Alors seulement il est possible de débattre et de dégager un consensus.

Des propositions alternatives existent, certaines même plus avantageuses que la situation actuelle. Beaucoup insistent sur le fait que les marchés financiers confisquent une part importante des richesses. Cette part devrait être mise à contribution dans le financement de notre couverture sociale. Sans révolutionner totalement notre conception du travail salarié, certains proposent simplement d’uniformiser les régimes de retraite et d’indexer les cotisations sociales sur l’augmentation de la valeur de la production. Ce qui garantirait largement le financement de nos retraites par répartition. D’autres font le constat qu’on produit assez de richesses pour garantir à chacun un revenu universel de la naissance au décès. Les réflexions alternatives sur le travail salarié, le chômage, la retraite ne manquent pas. Un dialogue social sain serait un dialogue apte à faire émerger dans le débat ces propositions, contradictoires parfois, mais riches et fondées sur des visions différentes de la vie. Sont-elles meilleures, plus réalistes, sont-elles utopistes, chacun devrait pouvoir en juger. Ou au moins, dans l’état actuel de notre démocratie, elles devraient être débattues à l’Assemblée ou lors de réunions de négociation. Nous en sommes loin, nous sommes dans la situation ou une réforme a été décidée par quelques hommes qui tentent de l’imposer à tout un pays. Après 72 heures de pseudo-discussions à l’Assemblée Nationale, la proposition a été votée. Nous atteignons des records de célérité.

Pourquoi pas de débat ?

Débat, c’est le mot qui blesse. Notez qu’il n’est pas question de débat sur les retraites. Il est question de pédagogie, d’explication de la réforme. En guise de pédagogie on assiste surtout à un bourrage de crâne systématique. Le gouvernement nous dit ce qui est bon pour le pays, il consent éventuellement à faire des efforts d’explication de texte. Soit, admettons que nous mettions entre parenthèses la démocratie pour le temps des réformes (c’est bien ce qu’on fait en refusant qu’il y ait débat). Alors expliquons la réforme. Sans équivoque, avec pédagogie et en donnant clairement les hypothèses retenues. Expliquez nous, Mr Woerth, qu’il n’est pas question de toucher au capital que les actifs dégagent en augmentant leur productivité. Que ce capital ne participera pas à l’effort de redistribution des richesses, au financement de la retraite. Que ce capital sera confisqué, évadé au soleil d’un paradis fiscal. Expliquez nous que dans la doctrine libérale que vous appliquez avec le gouvernement, il faut libérer le capital de toute tutelle d’État. Dites nous clairement que votre but, c’est la fin de l’intervention de l’État sur les questions sociales, la fin des services publics, la fin de la santé pour tous garantie par l’État. C’est une conviction, une vision du monde, assumez la.

Ce qui est en jeux derrière la question des retraites

La destruction des retraites n’est qu’une facette d’une attaque généralisée de la classe qui s’accapare le capital mondial sur la classe laborieuse. Le capitalisme entretien un état de crise permanent. Il en a besoin pour vivre. Que s’est-il passé en Grèce après la crise des subprimes ? Le FMI a mis son pied dans la porte de l’Europe. Un fond commun Europe-FMI a été créé pour prêter de l’argent à la Grèce. Le FMI prête de l’argent aux états et vit ensuite des intérêts dus par ces états. En contrepartie de son « aide », le FMI exige que vous adoptiez une doctrine libérale, tout ce qui échappe encore à la spéculation dans le pays est cassé, confisqué aux contribuables qui l’ont créé, accaparé pour des intérêts privés. Son discours est clair : j’ai les moyens de vous aider, mais il faut que vous appliquiez mes recettes. L’Argentine en a largement fait les frais, totalement mise à sac par ces principes libéraux. Que le FMI pointe son nez en Europe est une bien mauvaise nouvelle pour ses citoyens. Que se passe-t-il en ce moment en Grande Bretagne, en Irlande, que veux-t-on nous vendre en France ? Une politique d’austérité. Basée sur ces mêmes principes libéraux défendus par le FMI. Pourtant la Grande Bretagne ne passe pas pour une zélée du socialisme. Elle a depuis longtemps fait sienne la doctrine libérale. La City se porte à merveille. Les citoyens anglais ont-ils bénéficié du libéralisme dans les mêmes largesses que leurs banques ? S’étant mis du bon côté du capital, n’auraient-ils pas du échapper à la tourmente ? Pas à en croire leur ministre des finances George Osborne qui a annoncé il y a peu une suppression de 490000 emplois publics d’ici 2015. Son plan d’austérité est pire que la cure imposée par Thatcher. C’est le seul moyen selon lui d’éviter la faillite du pays. Pendant que tous les yeux européens étaient tournés sur le vilain petit cochon grec, la Grande-Bretagne comptait aussi ses morts, dans la plus grande discrétion.

Sans même respecter un quelconque deuil, sans même l’ombre d’un soupçon de dégout pour ce libéralisme qui a provoqué la crise des subprimes, saigné à blanc des pays aux reins réputés solides, on profite de l’hystérie ambiante pour enfoncer au chausse-pied ces préceptes ravageurs pour les citoyens laborieux. La manière est voilée par une succession de sujets de crises provoqués puis soi disant résolus par les mêmes qui ont allumé l’incendie. C’est l’histoire du pompier pyromane. C’est une technique de manipulation de masse. Des rapports de l’OCDE (Organisation pour la Coopération et le Développement Économique) expliquent clairement et avec force schémas les recettes à adopter pour faire de « l’ajustement » politique. Sous couvert de réforme, abandon progressif et insidieux des services publics qui n’ont plus les moyens de remplir leur mission ; identification de groupes de population à avantager et qui serviront de soutient aux réformes dans l’opinion publique ; discours de désengagement au niveau du gouvernement (ce n’est pas notre faute, c’est la mondialisation)… L’ingénierie sociale et politique est un secteur qui ne connaît pas la crise.

Derrière l’agitation actuelle, c’est la retraite par capitalisation qui fait son entrée. Suivez bien la méthode. La retraite par répartition n’a pas d’intérêt en termes de spéculation financière. C’est un énorme gâteau sur lequel lorgnent avec avidité les vautours de la finance. On la casse en tenant un discours de père fouettard et on se déresponsabilise (c’est pas nous c’est la crise, c’est pas nous c’est la démographie, tous nos pays voisins font de même, vous êtes vraiment d’incorrigibles feignants…). En parallèle, on voit baver les Guillaume Sarkozy et consorts (oui vous lisez bien, le frère de l’autre, il fallait oser, les Sarkozy l’ont fait), à la tête de compagnies d’assurance et de mutuelles (Malakoff Médéric dans le cas de Guillaume Sarkozy). On voit se préparer des plans de retraite complémentaire par capitalisation. Confiez nous votre argent, l’État ne peut plus garantir vos retraites, nous nous chargerons de faire fructifier vos économies. Malakoff Médéric estime, selon les scénarios, c’est-à-dire selon l’issue de la réforme, qu’elle pourra s’accaparer un marché de 40 à 100 milliards d’Euros…

Une question purement politique

La question de la réforme des retraites est en fait beaucoup plus politique qu’économique. En France, la cible à abattre est le programme du CNR (Conseil National de la Résistance) qui a posé les bases de notre État providence. Les principes d’égalité devant l’accès à la culture et à l’éducation, d’accès à des soins de qualité à un prix abordable pour tous, de prise en charge des plus défavorisés sont devenus insupportables pour une partie de notre « élite » politique et financière. Le programme du CNR est brocardé dans les coursives de l’État, ils veulent lui faire la peau. Trop France de grand père, ça sent trop bon l’utopie et l’espoir dans l’avenir, le vin rouge et le camembert, pas assez marche ou crève pour l’époque actuelle. La mode chez les élites est au libéralisme, et elles se donnent les moyens de nous l’imposer.

Il ne s’agit pas de rester dans une posture de dénonciation au coup par coup, réforme après réforme. L’enjeu aujourd’hui est de construire une lutte de long terme, et de créer des pratiques alternatives. La politique actuelle est l’émanation d’une idéologie, belliqueuse envers tout capital qui n’est pas encore soumis à la spéculation. Il s’agit bien d’une guerre. Il faut en être conscient et mener cette bataille des retraites comme une bataille inscrite dans une guerre qui dépasse largement la simple question de savoir si oui ou non, nous devrons travailler deux ans de plus. Ce qui est profondément insupportable dans la situation actuelle, c’est de sentir en son for intérieur qu’on est pris pour un con. C’est de se découvrir en guerre, face à un adversaire qui avance masqué par des communiqués de paix. Mais sa paix sera notre calvaire.


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30 réactions à cet article    


  • obismey [ Against All Authorities ] obismey [ Against All Authorities ] 29 octobre 2010 10:56

    « En 2000, il y avait 2.3 actifs pour payer une retraite. En 2040, il n’y aura que 1.5 actifs pour payer une retraite .... »
    « En 2040 , 1.5 actif produiront autant que 2.8 actifs en 2000 ..... »

    Toute chose étant égale , nous aurons une augmentation relative de 8% des dépenses de retraites ! Je n’ose pas de donner le chiffre en milliard !


    • Francis, agnotologue JL 29 octobre 2010 11:11

      Si " En 2000, il y avait 2.3 actifs pour payer une retraite et qu’en 2040, il n’y en aura que 1.5 pour payer une retraite ....

      Et si En 2040 , 1.5 actif produiront autant que 2.8 actifs en 2000 .....

      Alors cela veut dire que en 2040, l’équivalent de 2,8 actifs (2000) paieront UNE retraite (2040) !

      En euros constants (et je ne vois pas pourquoi ça ne le serait pas ?!), cela veut dire une amélioration de 21 % !!!

      Où est le problème ?


    • obismey [ Against All Authorities ] obismey [ Against All Authorities ] 29 octobre 2010 11:41

      Oui effectivement vous avez raison !

      Je fais mon méa-culpa ! J’ai mal calculé !

      Désolé ! Je voulais supprimer le commentaire mais visiblement c’est pas possible


    • spartacus1 spartacus1 29 octobre 2010 14:31

      Je vais peut-être présenter les mêmes chiffres d’une façon différentes, dont j’ai la faiblesse de penser qu’elle est plus facile à comprendre.

      En 2000 2,3 actifs pour 1 retraité, c’est 10 actifs qui entretiennent eux-mêmes et 4,34 retraités.

      en 2040 1,5 actifs pour 1 retraité, c’est 10 actifs entretiennent eux-mêmes et 6,7 retraités.

      Le PIB, bon an mal an, sur une longue période, croit de 1,5 % à 1,8 % par année, retenons, par simplification, un taux de 1,7 %, à ce taux, le PIB double en 40 ans.

      Nous mesurons la production en unités de PIB, imaginez derrière ces unités des euros, dollars, francs suisses, livre anglaise ou toute autre monnaie que vous voulez, exprimée en terme constant.

      En 2000 10 actifs produisent 100 unités de PIB, soit par personne :
      100 / (10+4,34) = 8,97 unités de PIB.

      En 2040 10 actifs produisent 200 unités de PIB, soit par personne :
      200 / (10+6,7) = 11,97 unités de PIB.

      On remarque que, malgré la pyramide des âges, il y a une augmentation de près de 33 % du bien-être général !

      Mon raisonnement ci-dessus, dans le système libéral (je ne dis pas néo, parce qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil à cet égard), souffre d’un défaut : il admet que toute la production est répartie également entre actifs et retraités. Or, tout le monde sait bien qu’il y a une classe d’inactifs qui ramasse la part du lion dans les gains de productivité : les tenants du capital !

      Il n’y a strictement aucun problème dû à la retraite par répartition et la pyramide des âges. C’est infiniment plus important de lutter contre le chômage que contre n’importe quoi d’autre. Mais le gouvernement actuel n’en a strictement rien à foutre, uniquement préoccupé d’agiter des hochets populistes pour rassurer sa base électorale pour 2012.


    • Koler Koler 29 octobre 2010 16:09

      Bonjour spartacus1, le calcul par unité de PIB est en effet très parlant. Quand vous dites augmentation du bien être général de 33%, encore faut-il prouver qu’on a strictement PIB = Bien être. Vaste sujet de débat smiley.


    • spartacus1 spartacus1 29 octobre 2010 16:30

      Absolument d’accord avec toi, j’ai pris le PIB par souci de simplification, j’avais les chiffres de l’INSEE pour le PIB. Et, surtout, parce que c’est un chiffre admis assez généralement, et cela a le mérite de ne pas pouvoir être contesté, au moins quant aux chiffres, par les tenants du libéralisme.

      Maintenant, il serait sans doute plus judicieux de parler du Bonheur National Brut (BNB, voir :http://fr.wikipedia.org/wiki/Bonheur_national_brut ). qui intègre PIB et Indice de Développement Humain (IDH). Le problème, c’est que l’ont peut avoir des chiffres actuels, mais pratiquement pas de prévisions, même à moyen terme.
      En tout cas, en terme de BNB, la France n’occupe pas un rang très flatteur (http://www.linternaute.com/savoir/classement/bonheur.shtml), 26 rang sur 60, très proche de pays inattendus comme le Chili, l’Argentine et, encore plus surprenant, le Vietnam.


    • kasko 29 octobre 2010 21:54

      Le problème est que raisonner franco-français, comme si les autres pays ne faisaient pas eux aussi des gains de productivité est stupide. Que cela plaise ou non, il faut intégrer dans nos raisonnements, y compris le système français des retraites, que nous sommes dans un monde où l’interdépendance des pays entre eux crée des contraintes nouvelles, où certains pays bougent plus vite que d’autres, où le partage des richesses doit se traiter au niveau international,...Que les Français regardent ce qui se passe à l’extérieur de l’hexagone, à l’extérieur de l’Europe et qu’ils intègrent cela dans leur logique. Bien sûr, beaucoup de ces mouvements et de ces contraintes ne sont pas « morales », mais les ignorer ou faire comme si la France pouvait ou devait faire la morale au monde entier est une chimère suicidaire. C’est dur mais ceux qui veulent s’en affranchir ou (comme certains intellectuels, certains leaders politiques et syndicaux) faire semblant de ne pas les appréhender poussent la France dans le précipice.
       
      C’est tellement facile, tellement confortable de se dire qu’on peut faire payer les autres : les riches, les banquiers, les politiques, l’Europe,.... On fait de si beaux discours, de si beaux articles, de si belles envolées,...

      Kasko


    • jaja jaja 29 octobre 2010 22:07

      Raisonner franco-français serait une erreur c’est pourquoi la riposte aux attaques contre les travailleurs cherchent à se faire à l’échelle européenne entre organisations politiques et syndicales....


    • rocla (haddock) rocla (haddock) 29 octobre 2010 11:31

      On peut aussi dire ça  :

      en Afrique certains pays ont une espérance de vie de 37 ans

      en France elle est ce qu’ elle est , soit presque trois fois plus .

      C ’ est quoi le mieux  ?


      • obismey [ Against All Authorities ] obismey [ Against All Authorities ] 29 octobre 2010 11:37

        Le mieux c’est d’avoir sa retraite à 55 ans et de laisser ses petits-enfants s’endetter pour la financer !


      • obismey [ Against All Authorities ] obismey [ Against All Authorities ] 29 octobre 2010 11:34

        Superbe article .... qui brille par sa capacité à stigmatiser une partie de la population et à la désigner comme responsable de tous les maux de la société !
        Petit résumé de votre article :
        « C’est toujours les autres, ces voleurs , une CLASSE de personnes qui nous sucent jusqu’à la moelle  ! Nous les pauvres on est les victimes ! C’est le riche, il a surement volé aux pauvres ! Le riche, lui qui n’a jamais rien fait de ses 10 doigts, spéculent du matin au soir avec notre argent  !  »

        « Liberté, Égalité, Fraternité » c’est la devise de mon pays !

        Mais sous ce prétexte , on taxe exagérément les uns pour donner autre ! Moi je suis pour l’Etat providence ! Mais je suis aussi pour la justice fiscale !Je suis pour la responsabilisation de chacun pour ce qui est de la santé, l’éducation, et la retraite ! Le français doit cesser d’attendre tout de l’état ! Il doit cesser de voir son entreprise comme son ennemi ! Je suis pour un capitalisme éclairé !

        Pas la peine d’aller en guerre contre qui que ce soit sinon contre nous même !

        Cordialement


        • UltraLord 29 octobre 2010 13:00

          Cher obismey,

          Vous dites que vous êtes pour un capitalisme éclairé. Chacun ses choix, je vous laisse le votre.

          Cependant, cet article s’adresse tout autant à vous. Parce que ce qu’on voit aujourd’hui n’est pas un capitalisme éclairé ... C’est tout son contraire ... Notre petit président s’est pris pour le soleil, et il doit penser que tout ce qu’il fait est éclairé ... Mais il n’en est rien ...

          Parce qu’aujourd’hui, on tape sur la retraite, mais demain, on tapera sur le reste. Et parmi le reste sera ce que vous appelez le capitalisme éclairé. Aujourd’hui, pour l’argent, des sociétés comme France Telecom détruisent des vies. L’individu n’a plus de valeur dans le capitalisme. Seul compte l’argent.

          Bref, ce sont effectivement toujours les mêmes qui bouffent sur notre dos. Et comme pour les banlieues, c’est la majorité qui fait parler d’elle. Effectivement, il y a des sociétés où on respecte l’individu, et heureusement. Sauf que ... la dérive capitaliste est de plus en plus visible et que les gens en ont marre de payer pour ça.

          Bosser plus longtemps pour mes enfants, je veux bien. Bosser pour un patron qui s’en fout de la vie de ses employés, et qui bouffe sur mon dos, non, jamais ....

          Cordialement,


        • xbrossard 29 octobre 2010 14:34

          @obismey


          croire au capitalisme éclairé, c’est être aussi naif que les communistes qui croyaient au collectivisme éclairé

          toute personne ne partageant pas son pouvoir finira fatalement par en abuser. Les saints sont très très rares en ce bas monde

          la solution, c’est le partage du pouvoir entre ceux qui le subissent

        • Koler Koler 29 octobre 2010 16:25

          Bonjour obismey. Si c’est là le résumer que vous tirez de cet article, alors je n’ai pas du être assez clair. Je ne pense pas que mon propos se limite à votre résumer.

          J’abonde dans votre sens quand vous parlez de justice fiscale, de taxer exagérément les uns pour donner aux autres, de responsabilisation de chacun. Je pense que cette réforme et le discours du gouvernement vont dans le sens opposé.
          Méditez aussi cette phrase, surtout au regard de qui la prononce, Warren Buffet :
          « La guerre des classes existe, c’est un fait, mais c’est la mienne, celle des riches, qui mène cette guerre et nous sommes en train de la remporter ».


        • Henrique Diaz Henrique Diaz 29 octobre 2010 18:49

          Obismey,
          On a habitué depuis la fin des années 80 les français à attendre de moins en moins de l’Etat : chacun pour soi et Dieu reconnaîtra les siens ! Et qu’est-ce que ça donne ? La paupérisation rampante des classes moyennes et vivre « en dessous du seuil de pauvreté » (c’est-à-dire dans la misère) pour des millions. C’est ça la « justice fiscale », concept popularisé par Eric Woerth.

          La réalité, c’est que la classe dominante, elle, est parfaitement solidaire et sait très bien que l’individu livré à lui-même dont on chante les bienfaits dans la vulgate libérale est parfaitement impuissant. Il n’y a, dans une société, de puissance que collective. Tout attendre de l’Etat, ce n’est rien d’autre que de tout attendre de nous, qui vivons sur la même branche de l’histoire de l’humanité. Mais pour continuer d’être toujours les plus puissants, les dominants mènent à la destruction de notre écosystème, sans parler de tous les mécanismes par lesquels les êtres humains ont pu s’unir ça et là pour améliorer leurs conditions de vie.

          Liberté, égalité, fraternité, pour revenir en France, ce n’est nullement affirmer que certains pourraient à bon droit compter sur les autres et non sur eux-mêmes. Il n’y a évidemment de puissance collective que si chacun participe à la hauteur de ses moyens humains au bien commun, c’est-à-dire à cette puissance même. Celui qui comme notre aristocrate fouineur de poubelles, sur un autre article, est très content de vivre sans travailler au crochet de la société oublie un peu vite que tout ce qu’il a et tout ce qu’il peut faire, il le doit à l’effort collectif. Mais c’est la même chose pour tous ceux qui dominent actuellement les sociétés capitalistes et qui scient la branche sur laquelle ils sont perchés avec tout le reste de la société en imposant toujours moins de solidarité avec le reste de la société.

          Ce que proposent des gens comme Mélenchon avec le Front de Gauche ou Besancenot au NPA, c’est de revenir à un niveau de fiscalité comparable à celui qui existait dans les années 70 où la richesse nationale était 3 fois inférieure à aujourd’hui, en raison des limites technologiques de l’époque. Il y aurait encore des très riches mais certes moins qu’aujourd’hui mais il n’y aurait plus de misère ni de problèmes de financement des biens collectifs que sont les retraites, la sécu etc.


        • rocla (haddock) rocla (haddock) 29 octobre 2010 11:51

          le Français de base de ces jours çi c ’est un genre de mal réussi qui voudrait partager l’ oseille de ceux qui ont réussi .


          • Henrique Diaz Henrique Diaz 29 octobre 2010 17:03

            Non, le Français de base, c’est quelqu’un qui commence à prendre conscience que le fruit de son travail est de plus en plus aspiré par les membres d’une oligarchie qui se transmet de façon hériditaire. Entre 1990 et aujourd’hui, le PIB a doublé, mais les salaires de ceux qui n’ont que leur travail pour vivre ont-ils doublé ? Non les augmentations de salaires n’ont augmenté que de façon à permettre de faire face à l’inflation, et c’est parce que « ceux qui ont réussi » (à gruger la population surtout) ont pris ce qui aurait permis d’augmenter substantiellement leurs salaires, mais aussi de financer confortablement une vraie sécurité sociale pour tous, une retraite à 37 annuités et demi à partir de 60 ans et des services publics de qualité, non systématiquement laminés pour mieux les offrir aux capitaux privés.


          • foufouille foufouille 29 octobre 2010 12:18

            « Je suis pour un capitalisme éclairé ! »
            faut pas rever
            tu bossera jusqu’a la mort plutot


            • Radix Radix 29 octobre 2010 13:38

              Bonjour Koler

              Deux ans de plus ? Pas tout-à-fait pour beaucoup ce sera quatre ans de plus, tous ceux qui ont commencé à bosser à dix huit ans.

              Mais à par ce léger détail : « c’est une réforme juste » comme ils disent...

              Radix


              • Koler Koler 29 octobre 2010 16:02

                Bonjour Radix, merci de le préciser. Deux ans de plus est ce que l’on retient à première vue, dans les faits ce sera beaucoup plus inégal.


              • romans 29 octobre 2010 13:39

                Pour remetre un peu d ’ordre

                1:Nos anciens auront travaillés 5000 heures de plus que la génération d’aujourd hui qui vas travailler pendant 42 ans a 35H par semaine

                2)L’analyse suèr les actifs /retraités oublient un parramétre pour se projeter dans l’avenir des actifs/ retraités ...en 2040 le baby bom aura 94 ans pour les plus jeunes ....La tendance risque fortement de s’inverser


                • Cogno2 29 octobre 2010 15:42

                  1:Nos anciens auront travaillés 5000 heures de plus que la génération d’aujourd hui qui vas travailler pendant 42 ans a 35H par semaine

                  On peux aussi remonter aux chasseurs cueilleurs, on estime qu’ils n’avaient besoin de « travailler » qu’une journée par semaine.
                  Puis 35 heures, ça dépends pour qui hein ? Que d’omissions volontaires dans vos propos.

                  Ensuite c’est fini, les gens gobent de moins en moins ces histoires de « travail comme valeur morale », une belle farce pour faire accepter aux gens que c’est bien de trimer comme un bourricot.



                  • zadig 29 octobre 2010 14:20

                    Bonjour,

                    La solution n’est pas d’augmenter la durée de cotisation.
                    Plus simplement il suffit d’augmenter le montant de la cotisaion.
                    En effet dans beaucoup de professions à 60 ans,
                    les moyens physiques ou intellectuels ne sont plus suffisants.

                    Cordialement


                    • homosapiens homosapiens 29 octobre 2010 21:30

                      Le titre est très bien :tout ce putin de bordel pour une fausse réforme molle en plus..
                      faire chier tous les concitoyens pour un truc aussi naze..
                      le reste c’est des chiffres à la con..le système est injuste, inéquitable, voire infecte pour certaines catégories...voir défiler les plus nantis du système c’est une honte.
                      Ils veulent faire crever la france comme si l’URSS existait encore.
                      Ils vont surtout crevé du pastis ces braves manifestant.

                      Et l’autre naze avec son article du pacha entouré de faux pauvres...plutot un profiteur entouré d’abrutis aveugles et laches


                      • jaja jaja 29 octobre 2010 21:36

                        Au moins Homosapiens vous ne faites pas dans la dentelle. Vous dites avoir vu défiler les plus nantis du système ? Désolé moi qui ai participé à ce que vous appelez un « bordel » je n’ai vu ni Bettancourt, ni Bolloré ou Bouyghes et consorts manifester avec leurs pancartes contre cette loi inique....


                      • homosapiens homosapiens 29 octobre 2010 22:10

                        toujours dans la dentelle...
                        C’est pas les 3 cons que vous citez qui font que vous pouvez vous permettre de défiler entre 2 congés.
                        c’est ceux que vous emmerdez avec vos revendicatiosn ridicules venant de pseudo syndicats qui ne représentent rien, ceux là financent votre bordel. L’espérance de vie augmente, c’est pas un secret, les soins des personnes agées coutent une fortune, ya de moins en moins de boulot et surtou 2 milliards de gus pret à avoir le 1/4 du 1/3 de votre salaire pour en faire le double...tu vis où toi sur mars ?


                      • jaja jaja 29 octobre 2010 22:37

                        On peut se permettre de défiler parce qu’on le veut ! Une majorité de Français soutient ce mouvement et on n’est pas décidés à se laisser emmerder par une minorité.

                        Cette grève s’inscrit dans cette résistance à la précarisation des travailleurs qui ne cessera de grandir alors que les profits explosent...

                        Tout est à nous, rien n’est à eux, tout ce qu’ils ont ils l’ont volé !
                        Partage des richesses, partage du temps de travail ou alors ça va péter !


                      • homosapiens homosapiens 31 octobre 2010 19:02

                        non pas parce que vous le voulez mais parce qu’on vous laisse faire.
                        Vos gosses paieront vos caprices de fainéants aveugles. les notres ont les aura mis à l’abri.


                        Et puis 10 cons ont toujours raisons face à 1000 sages dans ce pays.


                      • Koler Koler 1er novembre 2010 11:14

                        Et comme on est toujours le con de quelqu’un...

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