Twitt à La Rochelle
Et bien dansez maintenant …
Présidence normale nous avait-il promis ! Au premier coup de la plus grande normalité qui soit : un petit désaccord entre conjoints, voilà que le Landerneau de la politique et du droit imprescriptible de la femme à se taire, a poussé des cries d'orfraie devant une broutille, un presque rien risible si l'honneur de la Nation n'était pas en jeu..
Madame la pas officielle première dame de France a lancé petite pique vacharde contre l'ex de son homme à elle ! Je vois à vos mines consternées que la nouvelle fait vaciller l'équilibre géo-politique de la Nation. Elle a osé, l'intrigante, lancer petite mesquinerie dérisoire, vengeance supplémentaire pour marquer définitivement son hégémonie de cœur, coup bas entre grandes dames qui se griment en poissardes. La France qui depuis Feydeau et Courteline a une tendresse bienveillante pour les vaudevilles bourgeois, sourit à l'aventure et applaudit des deux mains.
Mais voilà que les appareils se mêlent de la sauce rochelaise. Les partis d'en rire ne sont pas encore au pouvoir, ceux qui aspirent à ces nobles fonctions ne supportent pas l'intrusion de la vie dans leurs calculs et leur cuisine électorale. Au royaume des sérieux, il n'est pas question de s'offrir une farce, le nez rouge ne se porte pas plus en façade pour les socialistes que pour leurs amis populaires !
Voilà qu'un petit coup d'épée dans l'eau, simple vacherie épistolaire, dépit amoureux tout autant que facétieux, devient une affaire d'état, un drame bien plus important que les amours clandestines de nos droites populistes. L'opinion d'une épouse ou pire encore d'une concubine notoire est chose bien plus grave que l'idylle qui se noue entre les amis de l'ordre et du rejet des autres.
Les projecteurs se braquent sur ce combat de harpies et les vieux barons de réclamer le silence des jupons. Les femmes qui auraient un époux d'importance doivent fermer boutique et se taire au nom de l'intérêt supérieur de la Nation. Si le voile n'est pas encore réclamé pour celles qui en pincent pour un Prince du royaume, le bâillon fera tout aussi bien l'affaire. S'il est des leçons faciles à donner à nos voisins, il est bien plus délicat de se les appliquer à soi-même !
Au-delà de la maladresse notoire, nous voyons ressurgir les vieux démons, jamais endormis, d'une phallocratie rampante. La femme aux fourneaux, l'homme au bureau. Qu'importe les progrès, les lois de parité, l'évolution de notre société ou bien encore les postures affichées, la femme n'a sa place qu'à l'ombre de son astre adoré.
Pire encore, celle qui a choisi de partager sa vie avec celui qu'on prétend le monarque du pays est condamnée au silence, à l'absence de pensées propres et de vie autonome. Plante qu'on arrose et que l'on sortira aux cérémonies officielles, elle fera, le reste du temps banquette et tapisserie comme au bon vieux temps de la loi salique !
Il y a peu de temps, une dame de peu de réflexion avait fait scandale pour une tenue vestimentaire portée par une consœur en exercice. La jeune intrigante libérée avait, scandale des scandales, osé porter un jean sur les dorures de notre république factice. La poissarde en furie de déclencher la foudre, de jouer les dames de maigre vertu mais de grande morale vestimentaire ! Elle en appelait en l'étiquette quand la sienne manque de plus en plus d'éthique.
Si les femmes politiques emboîtent le pas de ces prétentieux chefs de bande, qu'elles se contentent de parler chiffons et de faire assaut d'élégance au lieu de tenir la trop modeste place qu'on a bien voulu leur consentir, la cause féminine ira à reculons. La femme du président est une dame comme toutes les autres. Sa liberté ne se transige pas. Elle peut à loisir travailler ou parler, elle est une personne normale donc bien ordinaire ! Elle n'a ni fonction ni restriction et ne doit pas se plier au diktat des vilains esprits rétrogrades …
Féministement vôtre.
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