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Un cerveau caché dans nos intestins, exemple de décentralisation réussie

Nous pensons avec nos tripes, ce qui permet une gestion plus efficace de la digestion et de la protection contre les agressions : un bel exemple de décentralisation efficace dont les entreprises et le gouvernement devraient s'inspirer !

JPEGQue serions-nous sans la magie et la puissance de notre cerveau ? Celle-ci repose sur la centaine de milliards de neurones qui s’y trouvent, et sur le réseau incroyablement complexe de tous les points de contacts qui les relient, les plus de cent mille milliards de synapses.

À côté de cette machine centrale, en existe une autre, plus petite, plus limitée, mais essentielle : le cerveau abdominal. En effet, les parois de nos intestins sont tapissées d’une centaine de millions de neurones. Mille fois moins donc que notre cerveau principal, cela semble bien peu…

Donnons quelques éléments de comparaison : le cerveau d’un éléphant comprendrait vingt-trois milliards de neurones, celui d’un singe entre cinq à dix milliards de neurones, celui d’un chat un milliard, celui d’une pieuvre trois-cents millions, celui d’un rat une soixantaine de millions, celui d’une grenouille moins de vingt millions, celui d’une abeille un million et celui d’une fourmi deux-cent cinquante mille. (1)

Donc par rapport à cette échelle, notre cerveau abdominal se trouve entre le rat et la pieuvre… ou encore équivalent à cinq grenouilles travaillant en réseau. Peut-être est-ce pour cela que nous avons parfois des gargouillis gastriques : est-ce donc nos neurones intestinaux qui discutent entre eux ?

Ou aussi notre cerveau abdominal a la puissance de cent abeilles là encore mises en réseau, ou de quatre cents fourmis. Ressentons-nous des fourmillements internes ?

Mais la question n’est pas là, et il n’y a évidemment pas de comparaison entre la puissance de ce cerveau local, et celui qui pilote l’ensemble de notre corps, et est la source de nos processus conscients et inconscients.

À quoi donc sert-il, s’il ne contribue pas à nos pensées ?

À gérer localement le processus de digestion, et la complexité des échanges avec le système sanguin : comment digérer, que faut-il laisser passer, de quoi faut-il se protéger. Le fait que la gestion soit assurée localement et sans intervention du cerveau central, permet des actions ultrarapides, comme, par exemple, le déclenchement de vomissements. Cela allège aussi d’autant l’encombrement du système principal.

Les deux cerveaux sont-ils totalement indépendants ? Non, ils sont réunis par un nerf au joli nom, le nerf vague. Son rôle reste encore imprécis, mais, s’il assure une forme de synchronicité entre les deux, il n’entrave pas l’autonomie du cerveau abdominal.

Ce principe d’organisation n’est pas inintéressant pour réfléchir au management des entreprises, et la façon de développer de vrais processus décentralisés…

Décidément plus nous avançons dans la compréhension de nos mécanismes cérébraux, plus on s’écarte de la vision de Descartes, et de son célèbre « Je pense donc je suis »… à moins qu’il faille le réécrire avec un néologisme : « Je panse et je suis » !

(1) Source Wikipedia – List of animals by number of neurons


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14 réactions à cet article    


  • Robert Branche Robert Branche 17 juin 2013 14:17

    Non mon article est 100% exact : nous avons réellement un cerveau local dans notre intestin ! Etonnant mais vrai ...


  • Robert Branche Robert Branche 17 juin 2013 14:33

    Non je ne crois pas


  • Shade 17 juin 2013 14:40

    Vous auriez pu citer la notion ancestrale Japonaise du Hara ou ventre (hara-kiri), comprise par eux comme centre vital et véritable, en effet, de l’homme.



    Ainsi, parler de décentralisation pour ce qui peut être effectivement confondu ici avec le centre de gravité, n’est peut-être pas très heureux...



  • Shade 17 juin 2013 14:49

    Vous avez raison, cela peut-être compris en terme de plexus. Son Chakra, qui est la correspondance éthérique d’un plexus, se nomme Svadhisthana (« Siège du Soi »).


  • Robert Branche Robert Branche 17 juin 2013 14:58

    @Shade : non ce n’est pas exactement la même idée. Il ne s’agit là que du cerveau local qui gère les processus de la digestion. Il est donc exact de faire la comparaison avec un processus décentralisé, et non pas piloté de façon centrale par le cerveau (au sens de celui qui est dans la boîte crânienne et qui est le principal)


  • Shade 17 juin 2013 15:01

    C’est juste, je vous taquinais...


  • al.terre.natif 17 juin 2013 16:35

    Article intéressant smiley

    « Ce principe d’organisation n’est pas inintéressant pour réfléchir au management des entreprises, et la façon de développer de vrais processus décentralisés… »

    Concernant les « vrais » processus décentralisés, je vous suggère l’étude des blates (telles quelles étaient parfois étudiées et diséquées au collège) : en effet, pas de cerveau central, mais différents centres nerveaux reliés entre eux.

    La décentralisation que vous proposez maintient toujours une tête pensante, laissant de l’autonomie aux autres « organes » uniquement pour assurer leur travail spécialisé sans extrapolation sur l’ensemble du corps.

    Je ne suis pas sûr que ce soit le meilleur modèle à suivre ... par des êtres qui se disent pensant et qui ont la capacité de regarder l’ensemble de leur société aussi bien que leur petit bout de nombril.

    Autre décentralisation de l’organisation : toujours chez les insectes : les fourmis ! Chacune agis de manière autonome, prenant ses « propres » décisions (pour autant que l’on puisse en juger), mais agissant ensemble dans un but commun. On leur colle souvent une hiérarchie de type royaliste, mais il semble que le modèle soit plus prêt de l’anarchie collaborative que de l’empire !

    Werber écrivait par exemple que : sur 3 fourmis à un instant T dans une fourmilière, 1 fait un travail constructif, 1 ne fait rien, et la dernière fait un travail non productif (ou même déstructeur). Et malgré ces allers retours, ces errements, ces constructions / déconstructions, c’est la meilleure piste qui sera retenu par l’ensemble, la piste la plus efficace pour l’ensemble de la fourmilière.

    PS : je ne préconise pas spécialement une organisation de type fourmis, mais la décentralisation pour la décentralisation me parait contre productive. L’intérêt de la décentralisation est avant tout de permettre l’expression d’idées, de décisions de petits nombres et de multiplier les solutions à une problématique commune.


    • Robert Branche Robert Branche 17 juin 2013 17:02

      Oui je suis d’accord avec vous la disparition du cerveau central est une des idées clés pour une vraie décentralisation (il suffit de règles), et les cas des fourmis sont passionnantes (sans dire effectivement que nous en sommes). Celui des abeille aussi (comment votent-elles pour trouver une nouvelle ruche) ou le vol d’étourneaux (comment restent-ils groupés, allant dans la même direction, sans leader, tout en étant capable de se diviser en cas d’attaque d’un prédateur).

      Mon prochain livre, « Les Radeaux de Feu » (sortie en octobre) porte précisément là-dessus, le management par émergence (« Les décideurs sont morts, vive les dirigeants »), et s’inspire largement de tous ces exemples (mais pas seulement).
      Mon propos dans cet article est plus limité : il ne porte que sur cet exemple étonnant et peu connu

    • Doctor ès-Kiss 17 juin 2013 17:27

      @ Robert Branche

      Excellent article, en forme de pierre à l’édifice.

      Sans prétention malgré mon titre (je suis un chercheur affamé)
      je voudrais simplement revenir sur la fin de votre développement, je vous cite  :

      "Les deux cerveaux sont-ils totalement indépendants ? Non, ils sont réunis par un nerf au joli nom, le nerf vague. Son rôle reste encore imprécis, mais, s’il assure une forme de synchronicité entre les deux, il n’entrave pas l’autonomie du cerveau abdominal."

      Concernant le nerf vague et son rôle impréciable, je me permets de vous faire part de mes avancements sur le sujet (je n’avance pas l’idée d’en émettre une thèse un jour, en partageant nos travaux peut-être pourrions-nous lever certains voiles sur la question, c’est un sujet d’échanges dès l’origine...)

      Voulant éviter de me voir retourner « la sortie des sciences » je ne vous transmets ici, qu’une approche définitionicative en trois point sans presser le temps, des fébrilités de la réunion des deux cerveaux et de leurs lieux divers.

      Seule petite précision, c’est un début de point de vue que le bonheur a fait :

      « Les noyaux du raphé ou noyaux raphé sont un ensemble de structures sous-corticales elles sont présentes au niveau du bulbe rachidien, du pont et du mésencéphale. Ils sont responsables du système sérotoninergique (lié à la sérotonine).

       

      « La sérotonine, encore appelée 5-hydroxytryptamine (5-HT), est une monoamine, servant de neurotransmetteur dans le système nerveux central. Elle est majoritairement présente dans l’organisme en qualité d’hormone locale (ou autacoïde). Sa part dans le cerveau où elle joue le rôle de neurotransmetteur ne représente que 1 % du total du corps mais elle y joue un rôle essentiel pour l’entretien de l’homéostasie du cerveau. »

       

      « L’homéostasie est la maintenance de l’ensemble des paramètres physico-chimiques de l’organisme qui doivent rester relativement constants (glycémie, température, taux de sel dans le sang, etc.).

      D’ailleurs, la fixité du milieu intérieur est la condition d’une vie libre et indépendante : c’est-à-dire que nous ne devons pas trop nous préoccuper de l’environnement pour évoluer. »

       

      (Source Wikipedia)

       

      Concernant le sujet majeur de votre article, il faut être bien dans son assiette pour en débattre, car les couverts du sujet sont fragiles, alors que d’éminents scientifiques sont attablés autour de ces mystères depuis bien longtemps, et leurs découvertes sont sans cesse en renouvelance. J’étudierais ceux-là de plus près quand mes connaissances inférieures seront plus précises.)

      Je me vois aussi dans la curiosité de lire vos écrits, afin de mieux appréhender votre vision de la chose. Veuillez trouver ci-contre ma remèdiation en cachet renouvelée :

      Doctot ès-kissait Apprendre.


      • travelworld travelworld 17 juin 2013 18:01

        Comme les pieuvres dans les tentacules !


        • Qaspard Delanuit Gaspard Delanuit 17 juin 2013 18:05

          C’est sans doute de là que vient cette expression populaire : « Parle à mon cul, ma tête est malade ».


          • Denzo75018 18 juin 2013 10:39

            Ce n’est pas le seul cerveau « local », nous en avons deux autres : le Cervelet et la moelle épinière..............


            • Jason Jason 18 juin 2013 12:52

              « Un cerveau caché dans nos intestins, exemple de décentralisation réussie »
              Il faudrait dire un intestin caché dans nos cerveaux, car étant donné la quantité de merde qui sort du cerveau du citoyen lambda, ça laisse rêveur.


              • ricoxy ricoxy 23 juin 2013 21:55

                Les monstres de la préhistoire étaient si longs qu’il leur fallait un cerveau caudal pour manœuvrer leurs si grands corps ; le cerveau dont vous parlez serait un résidus de cet antique cerveau (?)

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