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Accueil du site > Tribune Libre > Une France de vieux riches suffisants contre de pauvres jeunes (...)

Une France de vieux riches suffisants contre de pauvres jeunes irresponsables ?

Les élites politiques françaises étaient avant-hier racistes par esclavagisme et colonialisme, hier, misogynes par phallocratie ; aujourd’hui, anti jeunes par gérontocratie. Mais pour toujours, la marque essentielle de ces élites semble être l’amnésie. Lorsque les Nègres, « grands enfants » et « sous humanité » se sont émancipés par leurs luttes séculaires, ces élites ont trouvé leur victime de substitution en la femme, être inférieure et mineure par nature. Quand les femmes, encore par leur lutte, ont arraché leur émancipation en même temps que le droit de vote, dans les années 50, il leur a fallu trouver une nouvelle victime. C’est naturellement le jeune, qu’il faut désormais maintenir définitivement dans la minorité. 

Voici pourquoi, à leur entrée dans les manifestations contre la « réforme », saccage à vrai dire, des retraites, on a assisté à un mouvement général de lynchage politico-médiatique du jeune par le régime en place. Du président, en passant par le premier ministre, les pontes de l’UMP, les ministres Woerth et Chatel, on est tombé à bras raccourci sur ces pauvres lycéens et étudiants qui se sont cru obligés de s’occuper d’une chose qui les regarde pourtant. Ils s’efforçaient pourtant de répondre présents aux sollicitations insistantes des mêmes qui les appelaient, depuis des décennies, à s’engager. Des spots de sensibilisation les invitant à s’inscrire sur les listes électorales et à s’engager en politique, syndicalement ou dans des causes humanitaires étaient légion ces dernières années. Ce qui est, il faut en convenir, un appel à la responsabilité. Sitôt qu’ils prennent au sérieux les reproches d’apolitisme qu’on leur fait à longueur d’années, en s’engageant dans les manifestations, voilà qu’on les traite d’irresponsables.

Or, que de responsabilité la société ne les a-t-elles pas chargées, avant leur majorité depuis des décennies. A seize ans on leur reconnaît la majorité sexuelle, le droit d’être mère et père. Dans l’échelle d’une vie, qu’elle autre responsabilité est supérieure à celle d’être cause et responsable de la vie d’autrui ? S’il y avait une guerre contre la France aujourd’hui, les 17-18 ans seront les fers de lances pour salut de la patrie ! Celui qui va jusqu’à sacrifier sa vie pour son peuple, peut-il raisonnablement être taxé d’irresponsable ? Sans même aller jusque-là, il paraît paradoxal d’avoir, d’un côté, les lycéens dans les CA des établissements, dans toutes les instances représentatives de l’Éducation Nationale, tant au niveau académique que national, participant à toutes les décisions, y compris aux votes des budgets complexes et, de l’autre côté, leur refuser le droit à la manifestation. Soulignons que si cela arrange le ministère de l’Éducation, il sait prendre nos jeunes comme des personnes responsables. Pour « tuer » des mouvements lycéens, les différents ministres n’ont jamais rechigné à rencontrer leurs responsables quasi syndicaux, qu’ils soient de la FIDEL ou de l’UNL.  

En plus, ce gouvernement surtout est mal placé pour traiter des lycéens de seize et dix-sept et plus, et encore moins des lycéens et étudiants majeurs d’irresponsables et d’incapables de comprendre l’inique projet de réforme des retraites qu’on veut leur imposer et qui handicapera à coup sûr leur avenir. Le chômage étant déjà un avant goût du monde merveilleux que la génération actuelle est en train de leur concocter. N’est-ce pas ce même régime qui a abaissé l’âge de la responsabilité pénale à 13 ans ? Ne sont-ce pas les thuriféraires de notre hyper président actuel qui ont envisagé récemment d’abaisser l’âge de la majorité civile à seize ans ?

Ironie du sort ! Ce sont les mêmes courtisans du régime, L. Chatel, F. Lefèvre, N. Morano, X. Bertrand, et tous les autres responsables de ce régime des copains et des coquins, qui soutenaient mordicus que ce mauvais étudiant de Jean Sarkozy était suffisamment mature et responsable pour être le président en titre du prestigieux EPAD. Un établissement public qui gère un budget qui se chiffre à plusieurs dizaines de milliards d’euros. Il est sans doute un être exceptionnel, bien que depuis son inscription en fac de droit en 2006, il n’a pas encore pu terminer son premier cycle universitaire. Il vient de valider, il y a peu, sa deuxième année. Que c’est laborieux, n’est-ce pas ?

Eh bien ! J’en connais, moi, des étudiants brillants de mon entourage, qui sont, à vingt un ans en master, et qui vont actuellement manifester. Mais à eux personne ne donnerait la responsabilité de plusieurs milliers d’euros. La preuve on leur dénie le droit de descendre dans la rue pour dire non une réforme autoritaire et injuste.

Alors de qui se moque-t-on ? La prétendue irresponsabilité des jeunes chantées sur tous les toits par les courtisans de sa suffisance ne relève que de l’idéologie et du cynisme. 

Les défenseurs du régime ne cessent, quand ça les arrange, de chanter le fait qu’on soit en démocratie. Alors qu’on les prenne au mot. La démocratie comporte des règles et des principes, de liberté notamment. En démocratie, on écoute les gens dont l’élu n’est que le représentant. Or c’est là que le bât blesse, dans la France de Nicolas Sarkozy. On se prévaut du mandat du peuple mais on n’agit qu’en son propre nom.

Il faudrait également se rendre compte à l’évidence ; l’État démocratique ne peut raisonnablement vouloir que les jeunes soient dociles comme dans des régimes absolutistes. Son projet fondamental ayant tout le temps été de construire des êtres libres, autonomes et conscients de leurs responsabilités ? En conséquence, son école ne doit-elle pas aussi être le creuset où on apprend et vit pratiquement les principes démocratiques ? A savoir, le lieu privilégié de la formation du citoyen ? Les concepts clés d’un tel creuset sont : liberté, égalité, fraternité, dialogue mais aussi justice, légalité, responsabilité, respect… Ces valeurs ne peuvent être promues dans la société que si les adultes croient assez fortement en leur validité, au point d’abandonner leurs prérogatives et privilèges, pour les défendre comme telles. C’est ce que demandent nos jeunes. Et il sera de plus en plus difficile à la société de continuer à rester sourde à leurs légitimes revendications. Si on ne donne satisfaction à ces revendications pacifiques, je crains que les jeunes ne changent de façon d’agir. Et ce n’est pas un appel à la violence. C’est juste du bon sens.

A. S. Neil, le fondateur de l’école de Summerhill, pensait, à juste titre, que des êtres libres ne pouvaient s’éduquer que dans la liberté. 

 Ce que dit A.S. Neil ne s’appliquait pourtant qu’à des enfants très jeunes et à une époque où les idées démocratiques étaient encore embryonnaires. Ses idées sont encore plus valables pour notre époque et pour le public actuel de nos lycées et facs. Suivant les études du sociologue Robert Ballion, en début d’année scolaire, 30% des lycéens sont majeur ; ce taux s’élève à 50% de janvier à juin. Cela contredit la thèse qui veut que l’école, en tant qu’elle regroupe en son sein des inégaux, des adultes et des mineurs, ne pourrait ou ne saurait, pour ainsi dire, être un lieu de vie démocratique. C’est pourquoi aussi le refus actuel de leur présence dans les manifestations ne tient pas la route.

La question de la citoyenneté des jeunes doit donc être ramenée d’abord à celle de la liberté du sujet et de la personne en tant que valeur absolue. Aussi, je pense que la question de la majorité, celle de la responsabilité non plus, n’est pas uniquement celle d’autoriser ou non, arbitrairement, à devenir citoyen à 16, 18 ou 21 ans. Se pose, en effet, le problème d’une majorité ayant à voir avec la raison et la capacité au jugement. Celles-là mêmes qui font de nous des êtres humains et nous autorisent à revendiquer des droits, parmi lesquels la citoyenneté, la liberté de choix et d’expression, les droits sociaux et civiques. C’est en vertu de cette raison commune à tous les hommes que le lycéen peut se revendiquer acteur à part entière de sa cité. Pour peu que la société lui reconnaisse sa juste place et accueille avec sincérité sa contribution.  

Tout ce qui précède m’amène à penser qu’il n’y a pas de raison objective de refuser aux lycéens et aux étudiants, aujourd’hui comme hier d’ailleurs, ceux qui sont majeurs mais aussi tous les autres, un exercice plein de la citoyenneté, même dans la rue. Cela me paraît même salutaire qu’ils se sentent ainsi concernés par les questions existentielles de notre société. Société, il est vrai, pendant longtemps faite par et pour les hommes blancs de plus de cinquante ans et si possible possédants.

Or, je suis, pour ma part, en accord total avec Georges Bernanos pour dire justement que : « [c]’est la fièvre de la jeunesse qui maintient le reste du monde à la température normale » et que « quand la jeunesse refroidit, le monde claque des dents ».

 

 Tao David.


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31 réactions à cet article    


  • jef88 jef88 1er novembre 2010 11:27

    OK ! nous sommes de vieux cons.
    On a élevé les jeunes.
    On leur a payé des études.
    Ils commencent le travail à 25 ans (nous c’était à 16-17)

    Et si il bossaient un peu au lieu de pleurer que tout leur est du ?


    • foufouille foufouille 1er novembre 2010 13:21

      faudrait qu’ y en ait du boulot


    • Julien Julien 1er novembre 2010 13:45

      @ jef88


      Il n’y a pas de travail pour tout le monde, mon cher.

      Il est temps d’arrêter les raisonnements à l’emporte-pièce, et se projeter un peu dans le futur.
      Progressivement les robots sont en train de nous remplacer, je peux vous donner de multiples exemples. Et la fabrication des robots ne compense pas le manque à gagner d’emplois.

      Il faut revoir complètement le système économique.

      Mais nos « Elites », en fait ignorantes, n’en sont pas là : elles n’ont même pas compris d’où vient la dette globale (particuliers+entreprises+Etats) qui augmente de manière exponentielle.

      Mais ce n’est pas leur problème ; leur problème est de maintenir le coût du travail le plus bas possible, en maintenant un taux de chômage haut. La preuve :

      (émission de janvier 1998)

      Donc merci de vous renseigner avant de sortir des banalités.

    • kemilein 1er novembre 2010 22:27

      Furieux le kerjean

      Ceci dit je pense effectivement que nos aïeux ne devraient pas trop la ramener et que de notre côté nous jeunes devrions éviter de gueuler des conneries. Déjà ;)

      y’a beaucoup de choses à dire et je pense en oublier.
      les vieux vote majoritairement pour la droite, normal, on les formate comme « possédants » (du fait qu’il ont travaillé une vie entièe donc a la fin ils ont normalement un patrimoine) donc ça vote a droite. Comme les patrons TPE PME qui votent à droite connement alors que la vraie droite n’est là que pour les EI (Entreprise intermédiaire) GE (Grande entreprise).

      ils ont profiter du système pour lequel certain se sont battu.
      système qui tombe en miette parce qu’on a une équipe de branleurs pied-niklés à la tête de l’état.

      le plein emplois c’est par contre faut, la différence entre les générations c’est surtout la place de la machine, de plus en plus présente. on se dirige vers un systeme ou l’homme ne travaillera quasiment plus (contradiction que j’ai déja évoqué) et de ce fait il est grand temps de penser a un autre systeme.

      le coup du contrat générationel.. faut savoir que avant les deux grandes guerres la plus part des familles rurales (grosse masse de la population) vivait à 3 génération sous le même toit. Et puis une personne de 70 ans n’a pas les même besoin que les « anciens » vieux qui mouraient bien avant cet age.

      y’ a plein d’autre chose, mais j’ai oublié la, je temporise vos propos.


    • jef88 jef88 1er novembre 2010 23:16

      @ julien
      Déjà dans les années 60 les intellos de l’époque déclamaient contre l’automatisation. Ils préféraient voir des ouvriers au dos cassé à 40 ans et des gars que se faisaient couper les doigts sur des scies.
      Le progrès est incontournable dans la mesure ou il facilite le travail.
      Mais l’hémoragie des emplois ne vient pas de la, elle vient des importations et des délocalisations mais personne dans les responsables ne veut voir les évidences.


    • Tao David Tao David 1er novembre 2010 23:29


      Jef88,

      mais les fautes, même de ces générations-là, incombent bien sûr aux générations précédentes,
      c’est-à-dire, à vous et à nous autres qui avons le privilège et la responsabilité de donner un monde et des modes de vie aux générations suivantes.

      Et vous savez que beaucoup de ces jeunes voudraient même travailler entre 16 et 17 ans. Mais nous le leur interdisons ! A tel point que dans des pays où l’école n’existe pas et n’est surtout pas obligatoire, dans des contrées où l’école consiste à apprendre le métier du papa ou de maman, nous allons jusqu’à discuter la validité de leur mode de transmission en les taxant de maltraitance à enfant. Je ne parle bien sûr pas de l’exploitation éhontée des enfants
      qui sévissent dans beaucoup de région de notre planète. Cela est bien évidemment condamnable avec la dernière énergie.

      Enfin, contrairement à ce que vous pensez, ils ne sont pas fainéants nos jeunes. Bien au contraire. Ils travaillent juste dans les domaines qui leur sont autorisés par les adultes : les apprentissages, parfois inutiles. Observez le rythme de travail de nos écoliers et vous vous en rendrez compte. C’est paradoxal d’ailleurs de leur dire de travailler et de se taire et de n’être pas en mesure de leur offrir un emploi à la fin de leur formation.

       Cordialement.

       T. David.


    • titi titi 1er novembre 2010 12:14

      Cette histoire des lycéens dans la rue ca me fait bien rigoler.

      J’étais lycéen pendant l’épisode de la « Loi Devaquet ».

      Voilà comment ca se passait dans mon lycée...
      Les « unef » faisaient circuler des affirmations sur les droits d’entrée en université. Il s’est avéré que toutes les informations véhiculées étaient fausses.
      Les profs incitaient fortement les à faire grève et à manifester sur le ton du « que faites vous en cours » (dixit ma prof d’histoire de l’époque)
      Des élèves (pas vraiment les plus brillants donc pas vraiment concernés par cette histoire d’université) bloquaient les accès de l’établissement avec la bénédiction du personnel.

      C’était en 1986...

      Il y a deux ans, le hasard a voulu que je sois dans une liste de distibution « générale » d’un IUT.... juste pendant la réforme des IUT.
      Les profs n’hésitaient pas a inonder les boites aux lettres des élèves en les appelant à manifester.
      Pire les directeurs faisaient également passer à « tout le monde » les courriers qu’ils envoyaient à leur hiérarchie. Courriers où bien évidemment ils annoncaient la mort de leur IUT.
      Deux ans plus tard l’IUT est toujours là. Il va même plutot pas mal.


      Ce qui me fait rire lorsque je vois un lycéen dans la rue, c’est que je sais que si il est là, c’est que quelqu’un lui a soufflé d’être là. Soit directement comme ma prof d’histoire d’il y a 25 ans, soit indirectement en ne présentant qu’une version partisane des élements de réflexion comme dans les IUT il y a 2 ans.

      A quand la neutralité politique dans l’éducation nationale ?


      • TSS 1er novembre 2010 18:28


        on croirait du Benjamin Lancar... !!


      • titi titi 2 novembre 2010 07:47

        Ce qui se passait à l’époque dans le privé est une chose... vos parents payaient pour.

        Moi j’étais dans le public. 
        Dans mon cursus on m’a fait apprendre l’Internationale (en 3ème il me semble). Pas la Marseillaise.
        Mon prof d’Allemand vendait l’Huma sur le marché le Samedi matin... alors que dans n’importe quelle entreprise la neutralité est imposée aux les cadres commerciaux au nom de l’éthique
        J’ai même assisté à une réunion parent prof où le chef d’établissement appelait les parents à manifester, alors que je résidais alors dans un village où l’essentiel de la population était constituée par les habitants d’une caserne de CRS...

        Donc, oui ca me fait bien marrer les lycééns dans la rue. Ils n’expriment pas leur concience mais celle de leurs mentors... sans surprise.


      • cmoy patou 1er novembre 2010 12:18

        @jeff88,


        Pour bosser il faudrait déjà qu’il y ai du boulot et cette jeunesse que vous dénigrez ils avaient pas des parents ?

        • jef88 jef88 1er novembre 2010 18:20

          Si et si ces jeunes ont un diplome c’est grace aux parents.
          Maintenant la faute des politiques est évidente ainsi que celle des intellos qui dénigrent le travail productif. Parce que c’est le travail productif qui crée des emplois, pas la bureaucratie.
          Maintenant les jeunes doivent se prendre en main, en bossant et en montrant de quoi il sont capables au lieu de gueuler aprés leurs parents.
          Le boulot a commencé a disparaitre avec Barre (chasse aux canards boiteux : les petites boites)
          Mitterand en a remis une (grosse) couche , flinguons les (petits) patrons et touche pas au CAC40.
          Et depuis 30 ans cela continue....
          Mais de cela personne ne parle dans les manifs, les fautifs c’est les vieux............


        • foufouille foufouille 1er novembre 2010 19:01

          le travail productif. qui est en chine


        • jef88 jef88 1er novembre 2010 23:19

          @ foufouille
          C’est pour cela que je n’aime ni les importations ni les délocalisations


        • Daniel Roux Daniel Roux 1er novembre 2010 13:37

          Article intéressant et bien écrit.

          Nous sommes naïfs et nos analyses basées sur des valeurs qui n’existent que pour nous.

          En réalité, l’oligarchie (ou mafia financière) ne s’intéresse qu’à elle-même et n’agit que dans son unique intérêt sans aucune considération pour les autres humains. Elle n’accepte aucune contestation, pire, elle ne tolère aucune opposition. Elle nie à quiconque le droit de la critiquer et même d’exprimer une idée indépendante et réagit violemment contre ceux qui portent atteintes à ses intérêts.

          Alors que l’on soit jeune ou vieux ou ni l’un ni l’autre, classe moyenne supérieure ou pauvre, nous ne sommes pour eux que des quasi-esclaves dont l’unique utilité est de servir. Si vous ne servez pas, vous ne servez à rien.

          Ce que l’on appelle la révolution conservatrice est en réalité la remise en place du système féodal.

          Il s’agit en réalité d’une guerre dont nous ne mesurons pas ou pas encore la cruauté, parce que le rôle des politiques est de nous empêcher d’en prendre conscience et d’éviter une rébellion.

          Ne votez plus pour vos ennemis.


          • bluebeer bluebeer 1er novembre 2010 14:29

            Bonjour,

            bon article, bien écrit, à l’heure de bien des clichés. La place des jeunes est bien dans la rue, car le monde qu’on leur préparé ne leur laisse guère le choix : de moins en moins d’importance en tant que citoyens, de moins en moins d’existence en tant qu’individus, de moins en moins de défis à relever pour bâtir une estime de soi, de moins en moins de liberté pour vivre en dehors du troupeau, le triomphe d’une idéologie malfaisante, mercantile et destructrice, le libéralisme.

            Ceux qui s’acharnent sur les « djeuns » brocardent souvent leur consumérisme et leur manque de maturité. Pourtant, ce ne sont là que les pâles reflets des tares de leurs aînés, ceux-là même qui ont appelé de leurs voeux l’avènement du veau d’or, du roi Pognon, de la fée Frime.

            Ça ne va pas être une mince affaire pour eux de relever les défis qui les attendent, vu le chantier qu’on leur laisse. Plutôt que les fustiger, on ferait mieux de les épauler et de les encourager.


            • fifilafiloche fifilafiloche 1er novembre 2010 15:47

              Il y a bien détournement des ressources du Pays au profit de la seule gérontocratie babyboomesque, mais votre analyse est érronée. Conserver le système en l’Etat, c’est priver les générations arrivant à l’âge adulte de toute chance à l’autonomie et à une sécurité collective.


              Rappelons qu’il y a une génération, le logement ne représentait qu’au alentours de 10% du budget d’un ménage, contre plus de 20% aujourd’hui.

              Le baby boomer s’est construit une société sur mesure sans passé ni avenir, juste à son profit. Après avoir épuisé ce que la génération précédente avait prudemment économisé, ils ont reporté le coût de leur bien être social sur les générations futures, au mépris des réalités démographiques.

              L’équation du financement de leurs besoins primaires : logement, santé et retraite est désormais insoluble tant les inconnues sont nombreuses et les contraintes multiples, la première étant l’impossiblité désormais de recourrir à la dette pour ’conserver leurs acquis’ tout en devant payer les intérêts de l’inconscience démagogique de leurs géniteurs (bientôt le premier poste budgétaire).

              Les papy boomers ont une image faussée d’eux même. Ils se voient héros d’une lutte romantique contre l’injustice et refusent de mettre leurs lunettes de presbytes pour regarder le bilan de leurs égoismes existencialistes. Mourrir éternellement jeunes en hypothéquant les générations à venir, un héritage dont les générations futures se souviendront comme un tournant de civilisation, le début de la fin d’une Europe autrefois dominante et dont les valeurs qui ont fait sa puissance ont été détruites par la première génération n’ayant connu aucune guerre sur son territoire.

              • Tao David Tao David 1er novembre 2010 23:14

                M fifilafiloche

                Personne ne parle d’en rester au statuquo ante ! Cette réforme des retraites devait juste se faire pour et par le peuple ; par ses représentants mais pas seulement. Car, on ne peut faire le bonheur des gens contre eux-mêmes. Surtout en démocratie. Si le régime actuel croyait en la démocratie, il pourrait sortir par le haut maintenant, en demandant, par une question simple, directement au peuple français de dire s’il approuve ou non sa loi. Cela serait en effet une bonne question de référendum. Puisqu’on en était à dire quelle question posée, si référendum il y avait
                .
                Je pense qu’un peuple a le droit de se mettre volontairement dans « la merde » et qu’à contrario, un homme seul ou même un régime ne peut faire son bonheur de force.

                 Bien à vous.

                 Tao David.

                 


              • easy easy 1er novembre 2010 16:03

                « Les jeunes ont le droit ou le devoir de manifester »
                « Les jeunes n’ont rien à faire dans la rue » 

                Nous aurons tout entendu.

                Il ne faut donc pas prétendre qu’il n’y a eu que des adultes déniant aux jeunes le droit de manifester.

                Ce qui est beaucoup plus sûr et constant à mes yeux, c’est que depuis Massada, Carthage et les Sabines sans doute, les adultes ont toujours su instrumentaliser les enfants quand ils manquaient d’arguments.

                Il ne fait aucun doute à mon esprit que les mêmes qui aujourd’hui affirment que les jeunes devraient rester sagement en cours diront exactement le contraire quand ils auront besoin de la présence des jeunes pour peser davantage. Et réciproquement.

                Je ne sais précisément si de nos jours, la jeunesse est davantage ou moins instrumentalisé qu’autrefois. Mais je vois mal quelle échelle objective on pourrait utiliser pour mesurer et comparer cette instrumentalisation dans l’Histoire (et selon les pays).
                Faute de connaissances précises sur le sujet, je vais à considérer qu’on a toujours su implorer pitié pour un bébé comme on a su charger un enfant de 6 ans de la protection de sa mère.


                • DANIEL NAESSENS 1er novembre 2010 17:13

                  Article hallucinant de connerie, de suffisance nauséabonde et bourré de clichés.
                  Les vieux profitent de leur retraite ? Et alors ?
                  Pour les trois quart ces gens ont bossé dur, ils ont assuré un systéme social plus juste que ce qu’on avait connu jusqu’alors.
                  D’autres ont profité du systéme sans trop se fouler.
                  Mais les pires coutent 10000 fois moins chers que les familles Bettencourt ...
                  Aujourd’hui l’Europe libérale mandate des Sarkosy, des Cameron, pour foutre en l’air tout cela.
                  La réforme des retraites ce n’est qu’un avant gout du désastre social à venir.

                  L’idée ce n’est certainement d’aller arracher les 3 sous que les plus agés ont gagné, mais ce se battre pour vivre mieux ensemble.

                  C’est ce que redoute le plus le pouvoir...

                  Evidemment ça demande du courage,de lacohérence et un peu de générosité...

                  Quant aux appréciations sur les anciens qui auraient été racistes etc....elles relévent d u.... racisme pur et simple.



                  • Tao David Tao David 1er novembre 2010 23:42


                    Cher DANIEL NAESSENS,

                    vous avez tout à fait le droit de ne pas aimer ce que j’écris et même de me critiquer. C’est le sens même d’un forum comme Agoravox.

                    S’agissant de la partie de votre réaction qui m’est désobligeante, voire injurieuse , permettez-moi juste de citer ce bout de phrase : « tout ce qui est excessif est insignifiant ».

                                 Cordialement.

                                       L’auteur, qui ne prétend pas posséder la vérité et qui accepte pour cela la critique raisonnée mais pas les invectives.


                  • jef88 jef88 1er novembre 2010 18:25

                    - la retraite existe depuis 1949.
                    - quand j’ai commencé à cotiser en 1962 je payais la retraite de personnes ayant elles cotisé 13 annuités au maximum.
                    - j’ai cotisé 42 ans et suis en retraite.
                    - je trouve normal que d’autres cotisent pour moi.

                    Par contre le problème est TRES MAL POSE : il ne se situe pas A LA BASE dans les retraites mais dans l’emploi.
                    - Que ces beaux messieurs créent des emplois et un tas de problémes seront résolus :
                     - les retraites
                     - le déficit des finances
                    et tout ce qui en découle.

                    Petite question au passage .... pourquoi faut il maintenant un master pour faire le boulot que ma génération faisait avec un BEPC ?

                    La dégringolade de l’économie a commencé au début des années 90 quand les « vieux cons » comme moi ont été remplacés par des « jeunes diplomés dynamiques ».
                    De la dynamite il y en avait, ils ont fait exploser les boites..

                    Ce ne sont pas les baby boomers les fautifs mais la génération qui a suivi et qui a toujours les rênes du pouvoir


                    • jef88 jef88 2 novembre 2010 10:37

                      Séries télé ?
                       Quel rapport avec le problème ?


                    • galien 1er novembre 2010 20:53

                      C’est pas vieux riches dont il aurait fallu parler mais de vieux rentier, ou comment le système perfide a pourri le lien séculaire inter-générationnel.


                      • fifilafiloche fifilafiloche 2 novembre 2010 00:13

                        Le peuple français a été dissolu dans l’ensemble Européen, et c’est une bonne chose car la notion de peuple ne peut exister sans celle de Nation, et ce sont les nationalismes qui ont amené à l’implosion de l’Europe au 20e siècle.


                        Ceux qui se revendiquent du peuple n’en usurpent une notion qui n’a plus de réalité. Il s’agit d’un archaisme aussi désuet que les théories sociales du 19e siècle auxquels ils se réfèrent. Une vaste escroquerie de grenouilles corporatistes voulant se faire plus grosses que le boeuf.

                        Les unités sont désormais multiples et mouvantes, bien plus difficiles à appréhender qu’au bon vieux temps des cultures nationales. L’addition des egoismes laboriaux quand à elle, s’adresse bien à une unité nationale comptable qui est responsable devant ses débiteurs. Même si là encore l’Europe vient au secours des plus faibles (les dettes des PIGS sont noyées dans les émissions monétaires de la BCE), elles étaient jusque là solubles car elles ne concernaient que des économies satellites. La mise en faillite de la France aurait des conséquences au delà de nos frontières, nous sommes non seulement responsables des conséquences de nos inconséquences non seulement devant les générations futures mais aussi solidairement vis à vis de nos voisins qui eux n’ont pas eu peur de se serrer la ceinture. 

                        Le référendum n’est pas un instrument efficace de gestion de long terme d’une démocratie. Il ne fait que refléter l’état d’esprit à un moment T, c’est la dictature du court termisme et de la démagogie. 

                        • Deneb Deneb 2 novembre 2010 05:07

                          Fifi : bravo, très courageux de s’attaquer aux dogmes identitaires. Mais les agoravoxiens, en majorité attachés aux nombrilismes territoriaux, vont te tomber dessus à bras raccourcis. Je me demandais s’il faille être un déraciné, comme moi, pour comprendre la vanité et la puerilité des revendications nationalistes. pour saisir l’usage demagogique de ce symbolisme par le Pouvoir. Hélas, les discours comme le tien sont de plus en plus rares, et ça fait peur.


                        • Tao David Tao David 2 novembre 2010 07:00

                          fifilafiloche,

                          je comprends votre point de vue sur l’inexistence du peuple en tant que telle ! Mais y a-t-on plus de réalité lorsqu’on est le représentant d’une entité flottante ou inexistante ; C’est pourquoi, je persiste à dire que c’est tout de même la masse fragmentée que j’appelle encore peuple français qui a plus de consistance que l’élu et encore plus sur le gouvernement nommé.

                          Et si vous considérez que le référendum est disqualifié, comment considérez-vous alors l’élection présidentielle ? N’est-ce pas une sorte de référendum à l’instant T elle aussi ?

                          Et pour finir, je souligne que je ne regrette aucunement l’amoindrissement ni même la disparition des nationalismes.

                           Bien à vous.

                           tao David ?


                        • Axel de Saint Mauxe Nico 7 novembre 2010 18:21

                          >>>>>>Or, je suis, pour ma part, en accord total avec Georges Bernanos pour dire justement que : « [c]’est la fièvre de la jeunesse qui maintient le reste du monde à la température normale » et que « quand la jeunesse refroidit, le monde claque des dents ».



                          Une jeunesse qui descend dans la rue pour sa retraite ? C’est une jeunesse cadavérique non ?

                          Pauvre Bernanos, il doit se retourner dans sa tombe en lisant votre article.



                          • Tao David Tao David 7 novembre 2010 22:30


                            Cher ami !

                            c’est vous qui ne semblez rien comprendre à ce que disait Bernanos. Effectivement, il ne dit pas que la jeunesse est raisonnable ni qu’elle a du jugement. Ce qu’il dit par contre c’est que la jeunesse donne du sens même lorsqu’elle agit déraisonnablement, qu’elle a raison même quand elle a tort.

                             Donc cela ne l’aurait pas choquer du tout que notre jeunesse manifeste pour sa retraite qu’elle n’aura peut-être jamais.

                            Cordialement.


                          • doctorix, complotiste doctorix 19 juillet 2011 13:36

                            Notre problème est bien le vieux : j’ai 64 ans et j’ai donc le droit d’en parler.
                            Le vieux vote sarko quand il ne vote pas le pen.
                            C’est le vote de l’égoïsme et de la trouille.
                            Il vote pour celui qui lui donnera le plus de sécurité, par le flicage, par plus d’armée, plus de vidéosurveillance, plus de prisons, moins de libertés informatiques, plus de répression.
                            Il vote pour celui qui protégera le mieux son petit capital facilement acquis dans une période d’inflation, et inaccessible aux jeunes dans une période d’euro fort, que les vieux ont eux-même décidé tel, afin de conserver leur magot..
                            Il vote en croyant qu’il a beaucoup cotisé pour sa retraite alors qu’il n’a payé que des queues de cerise par rapport à ce qu’il demande aux jeunes pour continuer à l’engraisser, jeunes qui eux ne toucheront rien.
                            En plus il vote beaucoup.
                            Il s’est payé pour peanuts des appartements qui ne valaient pas plus, qu’il loue à plus de 50% du smig pour une cage à lapin. La plupart du temps, les loyers qu’il demande sont supérieurs aux remboursements des emprunts qu’il a faits pour les acquérir, même dès les premières années.
                            Le vieux n’est autre qu’un esclavagiste à bonne conscience.
                            Bref, le vieux, mieux payé en moyenne que le travailleur, se comporte en parasite d’un système qu’il a lui même organisé à son bénéfice.
                            Je propose que le vieux n’ait droit qu’à 1/2 voix aux élections : c’est à ceux qui se brisent l’échine au travail de voter, pas à ceux qui vivent de leurs rentes, issues justement du travail des plus jeunes.
                            Dans ce cas de figure, aucun sarkozy ne sera plus jamais élu.

                            PS : je viens de voir sarko remettre la légion d’honneur à ses 7 dernières victimes, des jeunes évidemment, pas des vieux, pas ceux qui les ont envoyés au casse-pipe, et j’ai un peu la nausée.


                            • doctorix, complotiste doctorix 19 juillet 2011 14:08

                              et j’emmerde le vieux qui m’a moinssé.


                            • doctorix, complotiste doctorix 19 juillet 2011 14:26

                              ils sont deux maintenant : je vois que j’ai touché juste.
                              Agoravox serait-il la cantine de ceux qui n’ont rien à foutre et qui peuvent moinsser à 14 heures ?
                              Quand je vous disais que le vieux vote beaucoup... !
                              Attendons le retour de ceux qui bossent, donc après 18 heures.
                              Personnellement, j’ai fait 44 heures de garde ce Week-end et 12 heures la nuit dernière. Journées de travail normales entre temps.
                              Je n’accepterai donc pas la même critique.

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