Vous avez aimé 2017, vous devriez adorer 2018

Il n’est nul besoin de consulter Elisabeth Tessier la pythie préférée de Mitterrand pour prédire ce que nous réserve l’année 2018 avec, du moins nous l’espérons, la même clairvoyance que la célèbre astrologue qui avait prophétisé une année 2011 géniale pour DSK et une remise en selle les 8 et 9 mars 2017 pour le candidat Fillon.
Pour ceux qui sont nés sous le signe de la macronie, l’avenir s’annonce radieux, Jupiter depuis sa mise sur orbite continuera à se prendre pour le roi soleil et ses sujets se pourlècheront les babines en prétendant face aux incrédules que dans le macron tout est bon.
Les innovations linguistiques de certains de nos pédagogos comme l’écriture inclusive, l’accord de proximité, la disparition lente mais inexorable du passé simple devenu trop compliqué pour nos chers bambins devraient ravir les féministes mais aussi les égalitaristes forcenés en mettant fin pour les deux premières à l’invisibilité grammaticale féminine et pour la troisième à une conjugaison jugée discriminante.
Caroline de Haas figure de proue du militantisme féminin qui balance les porcs et leurs alliés(e) à coup de tribunes médiatiques finira peut être par se résoudre à élargir les porcheries ou encore à y installer l’éclairage afin de réduire une promiscuité qui favorise les comportements déviants.
C’est en tout cas la solution astucieuse et humaniste qu’elle avait préconisée pour faire cesser le harcèlement de rue subi par les passantes sur les trottoirs du quartier La Chapelle-Pajol par d’autres porcins, allogènes ceux là.
Au moins, nos suffragettes auront- elles pu assister le 7 Janvier à l’Opéra de Florence à la première de la nouvelle version anti-féminicide de l’œuvre de Bizet ‘’Carmen’’ revisitée par le metteur en scène Léo Muscato et à la revanche tant attendue de la cigarière qui aurait du révolvériser Don José si l’arme ne s’était malencontreusement pas enrayée.
Pourtant, la paronymie patronymique de cet artiste italien qui ne gagne rien à être connu avec Vincent Moscato, rugbyman humoriste aurait dû les alerter que la réécriture de cet opéra-comique ne pouvait se terminer qu’en farce.
Les antiracistes de profession se réjouiront de la demande de Louis-Georges Tin président du CRAN de débaptiser les collèges et lycées Colbert au motif que celui-ci « fonda la Compagnie des Indes occidentales, compagnie négrière de sinistre mémoire » et il se trouvera bien quelques municipalités progressistes et compatissantes, excusez la redondance, pour accéder à sa requête.
Bien entendu, il ne faudra pas s’en tenir au seul Colbert, exit aussi Jules Ferry qui, s’il n’inventa pas plus l’école que Charlemagne, la rendit publique, laïque et obligatoire mais déclara devant l’assemblée nationale le 28 juillet 1885 dans son discours sur : Les fondements de la politique coloniale « Messieurs, il faut parler plus haut et plus vrai ! Il faut dire ouvertement qu'en effet les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures. ».
Même Jean Jaurès, cette icône indéboulonnable du socialisme, manifestait au début de sa carrière un enthousiasme coupable pour la mission civilisatrice de la France car disait-il « ces peuples sont des enfants » et l’on peut faire confiance aux belles âmes de cette gauche vertueuse qui incarne définitivement le bien pour exhumer d’autres phrases compromettantes de nos glorieux ancêtres.
Notons, pour en souligner l’étrange paradoxe que c’est chez les plus farouches contempteurs des Etats Unis que se recrutent les adeptes fanatisés du ‘’politiquement correct ‘’, une invention américaine , sorte de toquade bétifiante, qu’ils s’empressent de plagier avec le zèle excessif des nouveaux convertis.
Heureusement, il leur restera en stock les grands démocrates disparus comme Lénine héros romantique de la révolution bolchévique qui a déjà ses rues, boulevards, promenades dans notre cher hexagone ou encore le petit père des peuples, l’attendrissant Staline tristement réduit à la portion congrue avec une une seule rue à son nom à Essômes sur Marne.
Pour tous ceux, hélas nombreux, qui n’ont pas la chance ou le niveau pour appartenir à cette angélique galaxie de la bien-pensance, il y a fort à parier que 2018 sera dans le prolongement de 2017, et que la chasse aux phobes de tous poils s’intensifiera afin de les enfermer dans la fameuse cage imaginée par Philippe Muray *.
*Exorcismes spirituels III Les Belles Lettres 2002
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