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Accueil du site > Tribune Libre > Wikileaks affole les boussoles dans les médias

Wikileaks affole les boussoles dans les médias

Wikileaks n’aurait-il produit comme effet que celui-là, on pourrait s’en réjouir. Le débat qu’il soulève ruine aux yeux du monde la mythologie de l’information enseignée en toute inconscience par l’École et l’Université et répandue sans cesse par les médias. Le leurre de la transparence par l’illusion de l’exhaustivité de l’information ne peut plus être esquivé. Qui peut soutenir que les individus, les groupes et a fortiori les États livrent volontairement des informations susceptibles de leur nuire ? Le secret est une condition de leur survie.

Nul ne doit s’en offusquer ! On ne peut donc se contenter de l’information donnéevolontairement. Elle n’est jamais fiable. La recherche de l’information extorquées’impose comme une règle. Ainsi, si les informations livrées par Wikileaksparaissent être des informations extorquées nuisibles aux USA, reste-t-il à savoir comment elles ont pu être obtenues et dans quel but elles ont été diffusées. Il a fallu trente ans pour savoir qui était « Gorge profonde » dans l’affaire du Watergate.
 
On est donc surpris de certaines réactions dans les médias, comme la chronique d’Alain-Gérard Slama, diffusée dans « Les matins de France Culture  », mardi 30 novembre 2010 (3) .
 
1- Une opposition du Wahington Post et de Wirileaks aventurée
 
Il a osé opposer les révélations de Wikileaks à celles des deux journalistes du Washington Post sur l’affaire du Watergate qui ont conduit le président Nixon à la démission en août 1974. « Woodward et Bernstein, les héros du Watergate, a soutenu cet ancien élève de Sciences Po et de la rue d’Ulm, étaient de vrais journalistes qui ont mené une enquête fouillée et contradictoire dans un but précis qui était de mettre en évidence les pratiques douteuses et les mensonges du président Nixon. »
 
M. Slama ignore-t-il que la prétendue « enquête fouillée et contradictoire  » de ces prétendus héros était directement alimentée par le directeur-adjoint du FBI, W. Mark Felt. Celui-ci s’est confessé avant de mourir dans le magazine américain Vanity Fair du 31 mai 2005 : la source des journalistes appelée « Deep throat  » (Gorge profonde) n’était autre que lui. Il avait voulu se venger de Nixon dont il détestait les méthodes et qui l’avait écarté de la présidence du FBI à la mort d’Hoover. Il faut avouer qu’en fait d’ « enquête fouillée et contradictoire  », ces journalistes d’investigation ne pouvaient puiser à meilleure source, même si elle ne les dispensait pas de quelques vérifications.
 
Attaché avec raison à combattre « le mythe de la transparence  », M. Slama ne pousse donc pas le zèle jusqu’à dénoncer la mythologie d’un certain « journalisme d’investigation » réduit le plus souvent à puiser à des sources qui sont les premières à venir le chercher pour servir leurs intérêts. Le leurre de la transparence ne doit pas cependant décourager les efforts pour accéder à la représentation la plus fiable possible de la réalité, à commencer par celle de la relation d’information.
 
2- La mythologie médiatique de « l’information » donnée pour synonyme de « vérité »
 
C’est justement la seconde surprise de la conclusion de M. Slama tirée du travail dit d’investigation des deux journalistes du Washington Post qu’il oppose au « déballage » de « faits bruts  » par Wikileaks  : « le fait brut, lui, affirme-t-il, n’est pas une information  ». On serait près d’applaudir si on ne percevait pas aussitôt une ambiguïté dans la formulation.
 
1 – D’abord, sur France Culture où il exerce, le contraire a été défendu mordicus. Sa consoeur, Géraldine Mulhman a même fait un cours de journalisme, le 11 octobre 2007, en célébrant « le fait brut  » comme la raison d’être de la profession de journaliste : « C’est quoi un fait ?demandait-elle. Ça se cueille, ça se recueille comment ?  » Et, pour illustrer sa démonstration, elle était allée chercher la photo qui venait d’être récompensée du « Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre  ». On y voyait une foule de jeunes pris de panique, tentant de fuir une roquette suspendue au-dessus de leur tête dans le ciel de Gaza. Voilà, expliquait-elle, « ce qu’est un fait à l’état brut  » qu’un reporter « est allé chercher dans le présent des conflits armés  ». C’était, disait-elle encore, « une belle leçon de journalisme. » (1)
 
Une belle leçon d’ignorance, oui ! 1- Parce que, par l’intermédiaire des médias dont chacun dispose (médias personnels d’abord, les cinq sens, l’apparence physique, les postures, les mots, les images et les silences, etmédias de masse) on n’accède non à « un fait » mais à « la représentation d’un fait  », non à une pipe, dit Magritte, mais à la représentation d’une pipe. 2- La photo, alléguée comme preuve par la malheureuse G. Mulhman, est condamnée au leurre de la mise hors-contexte, comme toute image par son cadre qui clôt un champ en le mettant « hors-champ ». 3- Quant au choix lui-même de cette photo et non d’une autre, il l’accompagne d’une légende implicite indiquant qu’elle a été préférée à d’autres parce qu’elle sert les intérêt de son électeur ou du moins ne leur nuit pas.
 
2- Mais est-ce bien ce que M. Slama veut dire quand il contredit sa consoeur en soutenant que « le fait brut, lui, n’est pas une information  » ? Non ! Il entretient la mythologie de « l’information » présentée comme synonyme de « vérité ». À l’en croire, l’information est ce qui ressort du « croisement des sources  » : « Tout historien, dit-il, ayant consacré beaucoup de temps au dépouillement de documents d’archives le sait : ce sont des sources qu’il faut confronter avec d’autres et traiter, sauf rares exceptions – ça arrive bien sûr qu’elles parlent d’elles-mêmes – avec prudence. (…) »
 
- La mythologie journalistique opposait déjà « information » à « commentaire », « opinion », « communication », « désinformation » et plus récemment à « bruit » (2). M. Slama y ajoute « le fait brut  » ! Il faut faire croire absolument qu’ "information" est synonyme de « vérité » après vérification et recoupement. On reconnaît l’éternelle ritournelle de la mythologie journalistique qui attire l’attention sur l’endroit de la médaille du traitement de l’information qu’est le temps de vérification, et cacheson revers qu’est la prise de décision de sa publication ou non.
 
- Car, dans ce contexte d’un traitement de l’information en deux temps, on ne peut pas définir l’information comme « un fait », ni encore moins comme « un fait brut  », ni comme « la vérité ». « Un fait brut  » diffusé n’est qu’ « une représentation d’un fait mise hors-contexte  ». En revanche, « la représentation d’un fait plus ou moins fidèle et mise ou non hors contexte », qu’on choisit de garder secrète, est aussi une information. Le silence est une information et influence tout autant que la représentation d’un fait révélée : « Qui ne dit mot consent », enseigne un proverbe. Même l’administration fait du silence opposé à une demande au bout de deux mois un refus implicite ouvrant la voie à une procédure devant la juridiction administrative.
 
- La mythologie journalistique aimerait, en fait, réserver le label « informations » aux seules "représentations de la réalité" livrées par des journalistes. Or, c’est impossible ! L’information n’est pas la propriété des journalistes mais de tout citoyen.
 
M. Slama a raison d’observer que « les régimes totalitaires n’ont rien à craindre  » de ce genre d’opération comme celle de Wikileaks, à la différence des démocraties. L’information n’a d’importance que dans les démocraties puisqu’elle est nécessaire à la formation de l’opinion des citoyens appelés à faire des choix et à voter. Les démocraties ont tout à perdre à voir diffuser auprès de leurs citoyens une mythologie de l’information qui les désoriente. Or, n’est-ce pas ce que fait la chronique de M. Slama en ressassant les mêmes erreurs de la mythologie journalistique ? Paul Villach
 
(1) Paul Villach, « La tragique leçon de journalisme de Géraldine Mulhman sur France Culture », AgoraVox, 12 octobre 2007 – « L’heure des infos, l’information et ses leurres  », Éditions Golias, 2009.
 
(2) Paul Villach, « Ces journalistes au fond du puits comme l’astrologue de La Fontaine », AgoraVox, 24 novembre 2010.
 
(3) Extraits de la chronique d’Alain-Gérard Slama, sur France Culture, mardi 30 novembre 2010 de 8h25 à 8h28.
« (…) C’est sûr que les régimes totalitaires n’ont rien à craindre de gens comme les initiateurs du réseau de piraterie informatique qui s’appelle Wikileaks. Mais les démocraties ont beaucoup à perdre si elles se laissent prendre au piège de gens qui peuvent être après tout de bonne foi – qui sait ? – qui abritent leur activité derrière l’alibi de l’information.
Le premier danger du mythe de la transparence, ça consiste, en effet, dans l’illusion qu’elle est porteuse d’information. L’information suppose un travail de recherche, de croisement des sources qui n’a strictement rien à voir avec le déballage – c’est le mot qui a été je crois employé par Hubert Védrine – auquel Wikileaks vient de se livrer.
Woodward et Bernstein, les héros du Watergate étaient de vrais journalistes qui ont mené une enquête fouillée et contradictoire dans un but précis qui était de mettre en évidence les pratiques douteuses et les mensonges du président Nixon.
Mais le fait brut, lui, n’est pas une information.
Tout historien ayant consacré beaucoup de temps au dépouillement de documents d’archives le sait : ce sont des sources qu’il faut confronter avec d’autres et traiter, sauf rares exceptions – ça arrive bien sûr qu’elles parlent d’elles)mêmes – avec prudence. (…) »

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17 réactions à cet article    


  • Pierre Pierre 1er décembre 2010 12:02

    On ne peut que vous suivre dans votre raisonnement.

    Juste quelques observations.

    - Les informations lâchées par Wikileaks, du moins jusqu’à présent, sont elles-même des recoupements d’informations ou de rumeurs déjà publiées. Elles viennent conforter des choses dont on se doutait.
    - Les politiciens et les journalistes complices se comportent comme si nous étions des demeurés incapables de décoder les informations brutes et de les confronter à d’autres qui nous parviennent par d’autres canaux. En d’autres termes, ils nous informent en fonction de l’objectif qu’ils veulent atteindre.
    - Les « scoops » se trouvent sûrement dans les dossiers « top secret » qui ne paraitront pas de si tôt. On ne sait si Jullian Assange espère en tirer un avantage pécuniaire ou autre ou si il les garde comme assurance vie.

    Merci pour cet article bien réfléchi.


    • Paul Villach Paul Villach 1er décembre 2010 12:11

      @ Pierre

      1- Le problème est tout de même de savoir comment il est possible d’entrer dans le « coeur du réacteur nucléaire » d’une administration étatsunienne. Sur quelle complicité faut-il compter ?
      2- Ensuite qui est visé ?

      Le précédent du Watergate invite à faire de l’administration Obama la cible. Qui est derrière cette opération ? Évidemment ceux qui ne veulent pas le voir briguer un second mandat. On ne peut aller plus loin pour le moment. Le Watergate invite à la prudence. Paul Villach


      • Pierre Pierre 1er décembre 2010 13:24

        1. Les réponses sont parfois plus simples que ce qu’on croit. Nous savons qu’il y a deux hypothèses.
         
        - Le soldat Bradley Manning, ou quelqu’un d’autre, a balancé les télégrammes diplomatiques. Nous savons que, suite au 9/11, un système d’interconnexion des bases de données entre le Pentagone, la CIA, la NSA, le FBI etc a été installé aux États-Unis. On sait aussi qu’il y a presque toujours des failles dans les systèmes de protection de données. Si Manning, qui travaillait dans le renseignement, avait des griefs contre sa hiérarchie ou son pays, il aurait pu agir par vengeance ou par conviction. C’est plausible.
        - Il y aurait eu une grande manipulation et on chercherait à en faire porter le chapeau à Manning. Il faut chercher quelles sont les principales victimes des révélations ; Abdallah, Clinton, l’Iran, les principaux chefs d’état du monde mais il peut y avoir des leurres. La diplomatie étasunienne en sort affaiblie. Qui est « Gorge profonde » ou qui sont les manipulateurs ? La question est ouverte. C’est aussi plausible.

        2. Suivant qu’on penche pour la première ou la deuxième hypothèse, ce sera, soit la politique étasunienne en général, ou des personnalités politiques des États-Unis ou d’ailleurs. On remarquera que, jusqu’à présent, Israël est épargné et est même conforté dans sa rhétorique contre l’Iran.

        Je ne suis pas sûr que Obama en sort affaibli, du moins jusqu’à présent. Comme vous dites, soyons prudents. Wait en see.


      • Paul Villach Paul Villach 1er décembre 2010 13:40

        @ Pierre

        Je vous l’accorde, les réponses peuvent être simples. Mais l’expérience conduit aussi à s’en méfier.

        1- Le soldat mis en avant peu, en effet, être le seul responsable ;
        2- mais il peut aussi servir d’écran à ceux qui lui ont permis d’accéder au coeur du réacteur nucléaire.

        Je pencherais pour cette deuxième solution. Je songe, bien sûr, au Watergate mais aussi à la version officielle de l’assassinat de Kennedy : Oswald a été très vite présenté comme l’auteur de l’assassinat, aussi vite abattu par Ruby dans les locaux de la police de Dallas. Paul Villach


      • Pierre Pierre 1er décembre 2010 14:15

        @ Paul Villach,

        Pour moi, c’est 50/50%.

        Je me bute encore contre « cœur du réacteur nucléaire ». Il ne s’agit ici que de notes qui ont circulé à un niveau subalterne. Il ne s’agit quand-même pas du verbatim entre le Président et ses conseillers. C’est pour cela que je ne pense pas que Obama soit visé par ces révélation. 


      • Paul Villach Paul Villach 1er décembre 2010 14:58

        @ Pierre

        Avouez quand même que ça ne fait pas sérieux pour une administration de se laisser voler comme ça. Or Obama n’est-il pas le responsable suprême en haut de l’échelle hiérarchique ?

        Maintenant d’autres buts peuvent être poursuivis. On est peut-être en présence d’une fusée à têtes multiples...
        C’est toujours la même chose : on voit les fusées passer, on ne sait pas d’où elles viennent ni sur qui elles doivent tomber. L’information est un champ de bataille complexe, contrairement à ce qu’enseigne la mythologie journalistique et scolaire. Paul Villach


      • Pierre Pierre 1er décembre 2010 17:46

        @ Paul Villach,

        Pas sérieux ! Le mot est faible. Il s’agit d’une faille majeure dans le système de sécurité d’un pays qui a investit des sommes colossales dans la collecte de renseignements sur toute la planète. Beaucoup vont y réfléchir à deux fois avant d’encore confier leurs sentiments à des représentants étasuniens, ou autre d’ailleurs. 

        Obama peut se défendre. C’est l’administration républicaine précédente qui a inventé cette base de données interconnectées entre un grand nombre d’agences et qui est responsable des failles dans la sécurité. Obama a seulement hérité de ce système de collecte de données. On sait très bien comment cela fonctionne. A la base, il y a des milliers d’agents qui collectent, trient, regroupent les données. Cela remonte petit à petit dans la hiérarchie qui les recoupe et ce ne sont plus que des informations sélectionnées qui arrivent chez le Président et ses conseillers. Cela veut dire que des milliers de personnes peuvent consulter et copier énormément de données. La faille est là. Ceux qui ont mis le système en place, en principe sous l’administration W Bush, n’ont pas prévu qu’un de leurs agents sortirait des données pour nuire à... On verra à qui plus tard. De toute façon, Obama est cuit avec la crise économique.


      • jymb 1er décembre 2010 13:37

        les démocraties ont tout à perdre de l’absence de démocratie directe, du mépris du peuple et du mensonge organisé qui entraîne le réflexe du « tous pourris »



          • Pierre Pierre 1er décembre 2010 19:05

            C’est ce que je sous-entendais dans un de mes posts. L’Iran est sous pression et doit déjà faire des communiqués pour se défendre. Israël est sur du velours et voit ses thèses renforcées. Obama ne pourra que soutenir une future initiative israélienne contre l’Iran.
            De leur coté, les Saoudiens peuvent s’attendre à des soutiens massifs aux Iraniens par la rue arabe, surtout si les Iraniens ne commettent pas l’erreur de bombarder l’Arabie mais concentrent plutôt leurs représailles contre Israël. Abdallah doit être dans ses petits souliers avec les révélations de Wikileaks.
            C’est une des pistes.


          • docdory docdory 1er décembre 2010 18:40

            @ Paul Villach

            Un enseignement curieux de cette affaire Wikileaks est la réaction bizarre et paradoxale de bons nombres de journalistes lors de débats radiophoniques ou télévisuels consacrés à ce sujet.
            En effet , beaucoup de journalistes s’offusquent, à juste titre, de l’utilisation massive et abusive du « secret défense » par le gouvernement français et ses valets dans l’affaire de Karachi.
            Par contre, beaucoup s’offusquent ( j’ai même entendu prononcer le terme de « poujadisme informationnel ou journalistique » ) du fait que Wikileaks ait laisser filtrer un certain nombre de secrets diplomatiques ( qui pour la plupart étaient pourtant des secrets de polichinelle ).
            Ainsi il y aurait deux sortes de secrets, les « bons », que l’on ne doit pas divulguer au public parce qu’il n’aurait pas « besoin » de les connaître, et les « mauvais » , que le public aurait le droit de connaître à tous prix ?
            Mais qui va décider qu’un secret est un « bon » secret et qu’un autre est un « mauvais » secret ? Qui peut juger de ce que le public à besoin de savoir et ce qu’il doit ignorer ?
            La vérité est qu’il n’y a pas en soi de bons et de mauvais secrets, qu’il soit diplomatiques ou secret-défense . Il n’y a que des secrets que certains ont tout intérêt à connaître ( à commencer par les citoyens ) et des secrets que d’autres ont tout intérêt à étouffer. Il y a aussi de bons protecteurs des secrets et des découvreurs de secrets parfois surdoués ( il n’est pas de système informatique de protection du secret qui ne puisse être déjoué d’une façon ou d’une autre par un surdoué de l’informatique, mais , comme vous le soulignez, ça marche beaucoup mieux avec la collaboration d’un détenteur du secret qui a un intérêt à ce qu’il soit dévoilé ) .
            Cette incohérence journalistique concernant le secret ressemble à une autre incohérence journalistique. Nombre de journalistes reprochent au gouvernement qu’il n’écoute pas les citoyens. Ces mêmes journalistes hurlent à l’ignominie lorsqu’ils voient le résultat du référendum suisse, alors qu’ils savent parfaitement que les français voteraient exactement la même chose si on le leur demandait : à l’instar du bon et du mauvais secret, il y aurait les « bonnes questions » pour lesquelles on devrait demander l’avis du peuple, et les « mauvaises » que l’on ne doit surtout pas lui poser !!! Bizarre, bizarre ....




            • Paul Villach Paul Villach 1er décembre 2010 19:20

              @ Cher Docdory

              Je partage votre point de vue.

              Le monde journalistique, comme je l’ai écrit, vit mal la révolution Internet. Il se sent à juste titre menacé dans son existence. Aussi souhaiterait-il que seules ses « représentations de la réalité » fussent estampillées « informations ».

              Or, la mythologie qu’il s’est construite et a diffusée avec l’aide de l’École depuis si longtemps, est contredite quotidiennement. Paul Villach


            • isabellelurette 1er décembre 2010 20:27

              M. Villach,

              vos articles ont l’heur de me plaire ! Analyser l’envers du décor, le comment du pourquoi, décrypter, en avoir une autre vision, ... j’adhère et vote en conséquence.

              Isa


              • Paul Villach Paul Villach 2 décembre 2010 11:15

                @ Isabellelurette

                Chère Isabelle, comment ne pas goûter votre compliment quand « analyser l’envers du décor, le comment du pourquoi, décrypter, en avoir une autre vision » suscite souvent l’incompréhension du lecteur et même sa fureur. Merci. Paul Villach


              • worf worf 2 décembre 2010 10:47

                Vous pouvez avoir le meilleur système de sécurité au monde, la fuite viendra toujours de l’humain. Cette nouvelle affaire, qui semble faire plus de bruit que les précédentes révélations de Wikileaks sur la guerre en Irak, en est de nouveau la preuve.
                Pourtant qui a t il réellement d’intéressant dans cet ensemble d’informations ?
                Pour les documents précédents, sur la guerre en Irak, cela concernait principalement des informations sur les mouvements de troupes, leurs opérations, certains éléments n’ont pas été divulgués, trop sensibles ?
                La même chose se passe ici aussi ? Car, à part tous ces télégrammes, petits mots concernant la diplomatie, ce que l’un pense de l’autre, dont en s’en doute bien depuis longtemps, qu’y a t il d’intéressant ? L’achat de missiles balistiques par l’Iran à la Corée du nord ? Cela confirmerait l’accord récent d’installer un système anti-missile pour protéger l’Europe lors de la dernière réunion de l’Otan.
                Un motif pour faire la guerre à l’Iran ?
                Autre chose ?
                Qu’en aux motifs, je pencherais bien pour la 1° hypothèse, un membre du renseignement, témoin des agissements des troupes de son pays en contradiction avec les déclarations de son gouvernement, de la langue de bois pratiquée par les officiels, désireux de le communiquer à de nombreuses personnes.


                • ddacoudre ddacoudre 5 décembre 2010 19:56

                  bonjour paul

                  dans toutes cette litanie d’infos nous y retrouvons toujours le même problème, celui de la manipulation.

                  je lis souvent que tu redis inlassablement les mêmes clés de base, personne ne livre une information susceptible de lui nuire, (à quelques exceptions prêt dans certaines circonstances atypiques qui ne démente pas le comportement général), ensuite que le fait brut ne peut être vécu que de leurs acteurs et donc que l’information est généralement hors contexte et ne peut être une vérité.

                  la technologie fausse grandement cette perception, j’ai déjà eu l’occasion de l’écrire, une photo entre les mains signe que l’on est dans la représentation de l’événement qui dépend de son auteur.
                  une succession de photos qui circule à la vitesse d’une caméra donne une vie à des images qui n’en demeurent pas moins hors contexte, c’est le monde virtuel que nous regardons tous les jours sur nos écrans télé et autres.

                  mais ceci ne serait pas une difficulté insurmontable si ne s’y accrochait pas une notion de vérité, et que nous puissions comprendre qu’elle ne sont que des degrés d’exactitudes dépendant de ceux qui livrent l’information ou captent des événements ou les rapportent.

                  la guerre d’information que nous nous livrons, n’est pas une nouveauté elle se multiplie seulement par les moyens technologiques disponiblent aujourd’hui.

                  l’information fait toujours parti d’un jeu politique, et c’est à juste titre que tu soulignes cette illusoire vertu que dont l’on veut la parer créditrice de vérité.

                  le besoin de disposer d’infos fiables n’entache pas qu’elles soient teintés de partialité, il faut seulement multiplier les sources comparatives. ceci demande un travail que dans leur majorité les citoyens ne font pas car ils n’en ont pas le temps ou autre.
                  mais il se fait tout seul au travers des polémiques qui surgissent, sauf que cette capacité de contradiction est devenue un moyen de désinformation voire la garantie d’un buzz, ou même comme dans certains magazines une source de délectation pour les personnes avides de ragots.

                  rechercher dans l’information la vérité est une folie, y trouver des morceaux plus ou moins grand d’exactitude et bien difficile si l’on a pas soi même un bon bagage de discernement.

                  de plus la vitesse à laquelle circule l’information ne permet même plus de s’attacher au fond, alors chacun escompte sur l’effet buzz produit dans les esprits au moment de sa divulgation pour influencer ceux qui les lisent.

                  dans d’autres lieux il m’arrive avec des personnes bien plus compétentes que moi de reconnaitre que le savoir peu rendre « fou » tant il y en a, il en est de même pour l’information l’on en deviendrait fou à toute vouloir la suivre et espérer qu’elle soit une vérité.

                  cordialement.


                  • Paul Villach Paul Villach 5 décembre 2010 20:09

                    Bonsoir ddacoudre,

                    Je partage votre point de vue.

                    Juste une correction. La règle qui régit la relation d’information est bien « nul être sain ne livre volontairement une information susceptible de lui nuire. »

                    Car il arrive qu’involontairement, on se trahisse. Paul Villach

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