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Accueil du site > Tribune Libre > Wikileaks, Villepin, Hortefeux, Lauvergeon : l’empire du (...)

Wikileaks, Villepin, Hortefeux, Lauvergeon : l’empire du secret

Les exemples qui se succèdent depuis quelques mois devraient permettre d’en finir avec le leurre de la transparence. Les performances technologiques médiatiques qui abolissent temps et espace en permettant la diffusion d’une information dans l’instant d’un bout du monde à l’autre, sont utilisées par les médias et les pouvoirs pour entretenir l’illusion de l’exhaustivité de l’information et souvent même « en direct ». On entend encore le président Sarkozy oser prétendre le 19 juin 2009, sans craindre le ridicule, pour écarter une question sur les rétro-commissions dans des ventes de sous-marins au Pakistan, qu’ « on est dans un monde où tout se sait, où la notion de secret d’État n’existe plus  » (1).

Or, les prodiges technologiques ne changent rien de fondamental aux lois qui régissent la relation d’information dont la première enseigne que « nul être sain ne livre volontairement une information susceptible de lui nuire ». L’illusion de l’iceberg qui montre moins qu’il ne cache, est toujours aussi massivement indestructible et reste une menace mortelle pour ceux qui comme le Titanic n’en prennent pas la mesure.
 
Les divulgations de documents secrets par Wikileaks
 
Sans doute l’actuelle divulgation par Wikileaks de « 251.287 télégrammes » diplomatiques américains classés ou non « Secret » ou « Confidentiel » tende-t-elle à prouver le contraire : grâce à l’informatique n’est-on pas en mesure d’accéder aux secrets d’un État ? Cinq journaux The New York TimesThe Guardian, Der Spiegel, Le Monde, El Pais n’ont pas manqué de se saisir de l’aubaine pour une fois de plus faire leur propre promotion en prétendant se mettre au service non plus de l’information donnée qui est leur ordinaire, mais de l’information extorquée. Il reste qu’ils admettent n’avoir pas accès aux documents les plus secrets, classés « Top secret », et que demeurent obscures les conditions qui ont permis à Wikileaks d’obtenir ces documents.
 
L’affaire du Watergate devrait conduire à se montrer prudent. Pendant trente ans, on a célébré le Washington Post et deux de ses journalistes comme l’incarnation du « journalisme d’investigation » adonné à l’information extorquée qui avait contraint le président Nixon à la démission en août 1974. Or, on sait, depuis ses confidences faites en mai 2005 avant de mourir, que le directeur adjoint du FBI, W. Mark Felt, était la source mystérieuse du journal, affublée du pseudonyme pornographique « Gorge profonde ». Il nourrissait contre Nixon une rancune tenace à la fois pour ses méthodes et pour n’avoir pas pris la succession de Hoover, le patron du FBI, à son décès. Est-il aventuré de se poser les questions suivantes aujourd’hui sans réponse : qui a facilité l’accès à ces documents secrets ? Quel but est poursuivi ? Le président Obama ne serait-il pas la cible ?
 
Loin de faire disparaître la notion de secret, on le voit, cette divulgation de documents secrets par Wikileaks prouve au contraire son indestructible empire. Il n’ y a là rien d’étonnant, c’est la condition de survie de tout individu et de tout groupe jetés dans un univers qui menace leur existence.
 
La méditation de 10 minutes de M. de Villepin devant le juge d’instruction
 
La conduite de M. de Villepin est aussi exemplaire. Après des déclarations fracassantes sur TF1 au sujet de l’existence de rétro-commissions à l’occasion de ventes d’armes au Pakistan et à l’Arabie Saoudite auxquelles le président Chirac aurait mis un terme après sa première élection en 1995, il avait demandé à être entendu par le juge Van Ruymbeke qui instruit le dossier. Or, il paraît s’être montré moins disert devant celui-ci au cours d’une audition qui, jeudi 25 novembre 2010, a tout de même duré plus de 4 heures. L’avocat des familles des victimes de l’attentat de Karachi qui y a assisté, en a fait un récit intéressant où l’on voit l’intéressé écarter toute information susceptible de lui nuire (3).
 
- D’abord, M. de Villepin a nié tout lien entre la suppression du versement de ces rétro-commissions en 1995 et l’attentat qui serait survenu par représailles en 2002. On le comprend : la responsabilité de l’ancien président et la sienne, comme secrétaire général de l’Élysée, pouvait être engagée.
 
- Ensuite, quand il a été invité à préciser les noms des bénéficiaires des rétro-commissions dont il a de fortes présomptions qu’elles ont existé, il est resté silencieux, selon l’avocat, « 10 minutes, montre en main ». Il ne pouvait mieux manifester le conflit intérieur vécu : dire ou ne pas dire ? Il a choisi de ne pas dire. L’avocat parle avec raison d’un conflit de loyauté. M. de Villepin a dû peser longuement les avantages et les inconvénients avant de se résoudre à taire les noms que manifestement il connaît.
 
On est sans doute en présence du cas de figure qu’est le chantage quand une partie se garde de divulguer sur une autre une information nuisible parce qu’elle sait que l’autre en fera autant sur elle et que le gain de la première révélation sera annulé par la seconde livrée en représailles. C’est comme aux jeux d’échec, il ne sert à rien de prendre à son adversaire un fou avec son propre fou si c’est pour se le faire prendre aussitôt à son tour.
 
L’affaire du ministre Hortefeux 
 
L’affaire du ministre de l’Intérieur, M. Hortefeux, est aussi révélatrice. On sait qu’ au cours de l’Université de l’UMP à Seignosse, dans les Landes, le 5 septembre 2009, il avait déclaré au sujet d’un jeune militant d’origine maghrébine que « quand il y en a un ça va, (mais que) c’est quand il y en a plusieurs que ça pose des problèmes  ». On observe différents moyens employés pour gardé secrets ou euphémiser des propos susceptibles de nuire au ministre. De fait, poursuivi par le MRAP, il n’a pu éviter, le 4 juin 2010, en première instance, une condamnation dont il a fait appel, à 500 euros d’amende et 2000 euros de dommages et intérêts pour injure à caractère raciste.
 
- L’enregistrement par vidéo tourné par la chaîne Public Sénat avait d’abord été gardé secret par sa rédaction, consciente de son caractère nuisible pour le ministre. Mais il est devenu information extorquée quand… il s’est retrouvé diffusé par Le Monde.fr. quelques jours plus tard.
 
- Le militant en cause, M. Amine Bénalia-Brouch, vient de révéler dans un livre (4) d’autres informations qu’on peut qualifier elles aussi d’extorquées dans la mesure où il les a gardées secrètes jusqu’ici puisqu’il avoue tout net qu’il a menti. 
 
* Des responsables de l’UMP aurait exercé sur lui un chantage  : « J’ai vécu, dit-il, dans l’angoisse et la peur (…) La pression exercée sur moi par l’UMP était énorme  ». C’est ainsi qu’il a posté une vidéo sur YouTube et que lui a été dicté le communiqué de démenti pour défendre le ministre, alors qu’il « a toujours pensé que cette phrase était raciste  ». Le quiproquo de l’Auvergnat a pu ainsi être avancé pour masquer l’attaque anti-maghrébine et tenter de désamorcer la procédure judiciaire engagée.
 
* Une proposition d’emploi, d’autre part, lui aurait faite, mais il l’aurait refusée.
 
* Peu avant le procès, enfin, il aurait été reçu par le ministre Hortefeux à son ministère même, après avoir été accueilli à la gare avec voiture et chauffeur : on voulait s’assurer de son silence.
 
Le conflit entre AREVA et EDF
 
Un autre exemple de l’empire du secret dans la relation d’information vient également d’être donné à l’occasion du conflit qui oppose EDF à AREVA, le groupe industriel français spécialisé dans l’énergie nucléaire. Si elle est d’accord pour qu’EDF augmente sa participation dans le capital de son entreprise, la présidente d’AREVA, Mme Lauvergeon, est fermement opposée à son entrée au conseil de surveillance. Sa raison en est simple : « Si EDF avait une place dans la gouvernance d’Areva, a-t-elle déclaré le 24 novembre 2010, c’est-à-dire en pratique un administrateur ou deux, immédiatement, tous les concurrents d’EDF, (...) tous les électriciens qui sont nos clients, considéreraient qu’il n’y a plus exercice de la libre concurrence. (…) Quand vous parlez nucléaire avec des clients électriciens, vous parlez d’un sujet extraordinairement stratégique pour eux. Ce qu’ils souhaitent et ce que nous faisons, c’est garder un secret total. (…) S’ils savent que dans le conseil de surveillance, il y a des auditeurs d’EDF (...), ils iront choisir quelqu’un d’autre. Nous avons d’ailleurs fait un calcul qui montre qu’on a beaucoup à perdre dans ce domaine  » (5).
 
Il est certes tentant de croire à l’avènement de la maison de verre transparente grâce aux prodigieux moyens technologiques dont on dispose aujourd’hui et qui ont anéanti la distance et la durée pour diffuser l’information par le son, l’écrit et l’image. Mais une muraille leur résiste et résistera toujours. C’est celle du secret dont l’être vivant entend s’entourer pour se protéger des coups de l’adversaire : c’est une question de survie. "En temps de guerre, aurait dit Churchill, la vérité est si précieuse qu’elle devrait toujours être protégée par un rempart de mensonges." Et en temps de paix aussi ! Toute réflexion sur l’information qui ne se fonde pas sur ce constat originel verse dans la mythologie pour tromper son monde. Paul Villach 
 
(1) Paul Villach, « L’attentat de Karachi : le sophisme abracadabrantesque du président Sarkozy », AgoraVox, 22 juin 2009.
(2) Le Monde.fr, « WikiLeaks : Dans les coulisses de la diplomatie américaine  », 28.11.10
(3) Le Post, « Le silence de l’agneau. Attentat de Karachi : « Villepin sait, mais ne veut pas donner de noms » », 26. 11. 2010.
(4) Le Monde.fr, « L’Auvergnat d’Hortefeux se confesse  », 24.11.2010.
(5) Le Monde.fr, « Anne Lauvergeon contre l’entrée d’EDF au conseil de surveillance d’Areva  », 24.11.2010

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12 réactions à cet article    


  • worf worf 30 novembre 2010 12:00

    la transparence est une illusion et le secret est parfois nécessaire.
    Dans toute une série de relations, transactions, situations, voir tout simplement personnel, il est courant de cacher certaines choses à d’autres.
    La question n’est pas tant ce qui est caché mais la manière et pourquoi.
    Le pavé de données balancé par wikileaks est tellement énorme que l’on se perd facilement devant cette profusion d’informations ou de données.
    Il faudrait prendre un peu de recul pour décortiquer cette masse d’informations, dont une grosse partie est sans intérêt car déjà connue ou soupçonnée. On sait très bien qu’en diplomatique et en politique, on dit une chose et on peu, souvent, penser une autre, voire le contraire.

    Le danger de se déballage, est qu’une ou des informations pertinentes soient totalement noyées dans ce fatras de données. Es-ce le but poursuivi ?

    D’un autre côté, cette affaire démontre une fois de plus que les médias sont toujours enfermés dans la spirale de l’information immédiate, dépassés de plus en plus par internet. Il est plus que temps que cette profession se reprenne sous peine de disparition.


    • TDK1 TDK1 30 novembre 2010 13:37

      Un article pour ne rien dire...


      • Paul Villach Paul Villach 30 novembre 2010 14:08

        @ TDK1

        Voilà un commentaire stupide qui, au contraire, en dit long !!! Paul Villach


      • docdory docdory 30 novembre 2010 14:33

        Cher Paul Villach

        Pour ce qui est des documents révélés par Wikileaks, on peut dire que ces « révélations » ne surprendront pas grand monde :

        1°) Que l’Arabie Saoudite ne puisse pas supporter l’Iran d’Ahmadinedjad, on le comprend aisément et on l’avait deviné depuis longtemps : la politique constante de ces deux états est de profiter de leurs confortables revenus pétroliers pour tenter de promouvoir ou d’imposer, dans le monde entier, l’expansion de l’’islam dans sa version la plus liberticide et la plus rétrograde . La différence idéologique entre l’islam sunnite de l’Arabie Saoudite et l’islam chiite d’Iran est nettement plus faible que celle qui existait naguère entre le parti communiste de l’union soviétique et le parti communiste chinois, elle n’excède guère l’épaisseur d’une feuille de papier à cigarettes ! Il en est des états comme des entreprises : lorsqu’ils se font concurrence pour un monopole, tous les coups sont permis !

        2°) Que des hautes personnalités de l’Arabie saoudite soient les principaux pourvoyeurs de fonds pour Al Qaïda , tout le monde l’avait compris également depuis longtemps ( de même que l’on a compris que l’Iran finance des terroristes concurrents, ceux du Hezbollah, et qu’une partie de l’appareil d’état du Pakistan finance une troisième catégorie de terroristes, les talibans ) : le terrorisme est , avec l’utilisation du concept d’islamophobie pour attaquer la liberté d’expression, l’une des deux mamelles de l’expansionnisme mahométan .

        3°) Que la Corée du Nord vende ses missiles à moyenne portée à l’Iran, en application du principe vieux comme le monde « les ennemis de mes ennemis sont mes amis » ne surprendra personne. Il s’agit d’un classique échange de bons procédés : l’Iran a de l’argent, la Corée du Nord a la technologie militaire , ils ne pouvaient donc que s’entendre comme larrons en foire, d’autant qu’ils ne sont nullement en compétition idéologique ( l’idéologie islamique est tout aussi incompréhensible et exotique pour un nord-coréen que l’idéologie nord-coréenne l’est pour un musulman ).

        4°) Que la piètre opinion des dirigeants américains sur Sarkozy ( susceptibilité ), Belusconi ( irresponsabilité ) et Angela Merckel ( manque d’imagination ) soit ce qu’elle est d’après Wikileaks n’a rien non plus de bien étonnant : c’est l’opinion de tout le monde ou à peu près. L’on aurait été fort étonné si les autorités américaines avaient considéré Sarkozy comme un modèle d’amabilité, Berlusconi comme un modèle de responsabilité et Merckel comme un modèle de créativité !

        Que ces fuites soient le fait d’un jeune soldat très doué en informatique ou le fait d’une sombre manipulation ou d’une lutte de pouvoir sous-jacente , le résultat, c’est finalement beaucoup de bruit pour pas grand chose, et un lampiste qui risque de payer fort cher son audace, compte tenu de la législation aux USA ...


        • Paul Villach Paul Villach 30 novembre 2010 15:14

          @ Cher Docdory

          Je partage volontiers votre point de vue, à une réserve près : l’origine des fuites.

          J’ai évoqué le problème en rappelant « l’affaire du Watergate » qui ne doit rien aux vertueux journalistes d’investigation du Washington Post canonisés de leur vivant, mais tout au n° 2 du FBI qui avait des comptes à régler avec Nixon !!!

          Il me semble qu’il ne faut pas écarter dans cette prétendue opération de transparence dont Wikileaks se fait le promoteur, le secret des motivations de l’émetteur ou des émetteurs à l’origine de ces fuites.

          1- La seule indication dont on dispose est la cible probable : le président Obama et son administration au moins ridiculisés aux yeux du monde entier pour leur incapacité à protéger leurs documents confidentiels, même si, comme vous le soulignez à juste titre, ceux-ci n’apprennent pas grand chose qu’on ne sache déjà pour l’instant.

          2-« Qui a donc intérêt à ridiculiser Obama et donc à lui nuire ? » est à mon sens la question qu’on peut se poser. Diverses pistes peuvent alors être explorées. Paul Villach


        • Pyrathome pyralene 30 novembre 2010 16:14

          comme vous le soulignez à juste titre, ceux-ci n’apprennent pas grand chose qu’on ne sache déjà pour l’instant....

          Il est fort le doctory ! 400 000 documents examinés en 2 jours... avant tous les autres !! smiley
          dites-nous votre secret !!...ou cessez la propagande habituelle....


        • Gérard Luçon Gerard Lucon 30 novembre 2010 17:24

          je me répète :


          • Gérard Luçon Gerard Lucon 30 novembre 2010 17:24

             Incroyable, mais j’hésite en la naiveté et la connerie congénitale ...

            concrètement ces SUPER-SECRETS de wikileaks ont comme cibles l’Iran et la Corée du Nord ...
            QUEL HASARD !!!!!
            Et Netaniahou est un brave type ......

            et vous gobez cette enculette ????? wikileaks est dirigé par la CIA, tout simplement


            • friedrich 30 novembre 2010 17:59
              et vous gobez cette enculette ?????

              Moi non, ou du moins je reste extrêmement méfiant, en particulier depuis que le sieur Assange a commis ce qui suit :

              Je suis constamment contrarié de voir que des gens se laissent distraire par de fausses conspirations comme celle du 11 Septembre, alors que tout autour de nous, nous apportons des preuves de conspirations réelles, pour la guerre ou des fraudes financières massives.

            • Johan Nister 30 novembre 2010 19:15

              La transparence n’étant qu’un mythe et les individus ne livrant généralement pas d’informations susceptibles de leur nuire, l’accès à de tels documents, issues directement de zones de confiances des pouvoirs, fermées, qui plus est des télégrammes de diplomates (ou des rapports militaires de l’armée EtatsUnienne), est justement une précieuse mine d’informations. N’y a-t-il pas comme un « léger » paradoxe dans cet article ?
              Peu importe l’hypothétique vice de la source ou vertu du diffuseur, peu importe les conflits internes aux structures politiques pour ceux qui en sont externes, ce qui compte est la pertinence de l’information. D’ailleurs l’identité de Gorge Profonde dans l’affaire du watergate relève de la pure anecdote ! Des idiots ont peut-être canonisés deux journalistes, mais il aurait été idiot de ne pas canoniser Nixxon.

              N’est-ce pas faire preuve d’une légère blasitude que de snober ces documents, et avant même d’en avoir vu le contenu (ils sont publiés au compte-goutte) ? Il existe une différence fondamentale entre se douter d’une chose, et le savoir. Une différence parfois capable de sortir collectivement des individus de leur apathie politique et de démolir ce et ceux qui jouent sur ces doutes, mais bien sur je ne vous apprends rien. Ne voir là qu’une vulgaire attaque contre Obama ne serait digne que d’une groupie aveuglé.

              Après tout, ne connaissant pas vos intentions, probablement néfastes cela va de soit, et n’ayant rien appris de réellement nouveau par votre article, devrais-je plutôt lui accorder autant d’attention qu’au dernier morceau de Justin Bieber, et retourner me tripatouiller la nouille en fantasmant sur mon inimaginable savoir ?


              • G.BORDES 1er décembre 2010 09:28

                Cher Paul,

                Vous avancez l’hypothèse selon laquelle ces « fuites » seraient orchestrées pour nuire au président Obama et son administration.
                Mais ont ils vraimment besoin de ça pour être discridités ?

                Depuis le 11 septembre 2001, les failles des services secrets américains ne sont plus un secret. Ce jour là, le monde a découvert qu’ils n’étaient pas si omniscients et qu’alors même que de lourds indices (ou avertissements) leur étaient adressés, ils n’ont pas été en mesure d’arréter les attaques. (je n’entre volontairement pas dans le débat attaque ou conspiration, c’est un autre sujet.)

                Pour justifier en 2003 leur intervention en Irak, ces mêmes services secrets ont « crus » voir des armes de destruction massive. On sait aujourd’hui ce qu’il en est.

                Bref, je ne pense pas que la véritable motivation soit forcément de discriditer la nouvelle administration américaine, celle ci montrant d’elle même ses limites depuis l’arrivée au pouvoir d’Obama (Gestion de la crise discutée, difficultés à controler les ardeurs d’Israel, « aplaventrisme » face à la Corée du Nord. (Je doute même de la sincérité des « manoeuvres militaires » opérées conjointement par la Corée du sud et les américains) etc.)

                Mon hypothèse serait plutôt celle dans laquelle les Etats unis, s’ils ne sont pas forcément la source directe de ces « fuites » les contrôlent. Elles permettraient ainsi d’évacuer un peu de pression de la « cocotte minute » afin d’estomper l’impacte d’une fuite réelle et non maitrisée conduisant à des révélations cette fois bien plus « inédites » et aux conséquences plus dommageables pour les Etats Unis.

                Dans cette hypothèse, n’étons pas, cher Paul, en présence du leurre de l’information donnée déguisée en information extorquée ?


                • Paul Villach Paul Villach 1er décembre 2010 11:10

                  @ Cher Grégory,

                  Votre hypothèse ne peut pas être écartée évidemment. Le leurre de l’information donnée déguisée en information extorquée est efficace, en effet.

                  Mais il reste que le discrédit des USA dont vous parlez est le fait de l’administration Bush.

                  Reconnaissez qu’Obama a modifié cette image et dérangé certains intérêts. On ne peut exclure que cette opération qui nécessite d’entrer au « coeur du réacteur nuclaire des USA » ait été menée par des adversaires irréductibles qui veulent chasser Obama en 2012 comme incompétent et mettant gravement en danger les USA. Hypothèse, bien sûr, inspirée par le Watergate... Paul Villach

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