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Les commentaires de Christian Delarue



  • Christian Delarue Christian Delarue 31 juillet 2009 15:48

    La fin du travail des enfants et des adolescents dans les pays de conquêtes du mouvement ouvrier n’est somme toute qu’assez récente. Ailleurs, l’OIT cherche à faire reculer le travail des enfants et pour les adolescents d’empêcher la surexploitation.

    Pour donner le gout du travail, faite tondre la pelouse de votre jardin ou laver la voiture moyennant contribution sans doute modeste vu le temps de travail . Une contribution qui ne permettra pas l’autonomie mais simplement d’avoir de l’argent en plus du gîte et du couvert.

    Pour l’autonomie, il faut environ 1500 euros par mois !

    Le principe reste « Nous devons tous sauf exception participer à la production de l’existence sociale ». Donc RTT....



  • Christian Delarue Christian Delarue 31 juillet 2009 14:22

    Un mécréant (1) qui respecte les humains, pas les fétiches !

    Autrement dit : aimer les hommes, haïr les oppressions (Sartre et Ziegler).

    Voici le commentaire de J Ziegler à propos de la formule de Jean-Paul Sartre. Quand Sartre disait « Pour aimer les hommes, il faut haïr ce qui les opprime », tout est dans ce « ce ». La réaction n’est pas dirigé contre un groupe d’hommes ou des individus mais contre les mécanismes de l’oppression.

    Hors du strict respect des êtres humains, il a sans doute des valeurs à respecter, mais ce sont d’abord les humains qui doivent être respecter. Placer la dignité humaine en premier est essentiel . Il ne s’agit pas pour autant d’un humanisme béat. L’humanisme véritable est de combat. Car il n’ignore pas que tout humain est pris dans des rapports sociaux de domination. Cela conduit nécessairement à ne pas tout accepter des pratiques humaines. Mais les modalités de résistances et de changement sont aussi importantes que le but.

    Une première distinction essentielle à constamment répéter pour ne pas l’oublier est la critique des actes des humains mais la valorisation de leur dignité humaine radicale . En ce sens on peut parfaitement critiquer la kippa ou le voile et même la religion - par exemple son discrours qui survalorise la respectabilité de la musulmane voilée - mais néanmoins respecter les personnes qui portent ces pratiques. Donc ne pas les injurier, les frapper ou même refuser de les saluer. A la loi de déterminer dans quel lieu telle ou telle pratique n’est pas tolérable.

    Par ailleurs, les valeurs à respecter sont celles qui accroissent la liberté, l’égalité, l’adelphité et la laïcité et donc la paix des communautés humaines. Mais dès que l’on approfondit l’équilibre à respecter entre ces valeurs républicaines on se trouve face à des conflits et à des positions de pouvoir. Il convient de procéder à de nouvelles distinctions . Il y a comme première distinction les conflits entre humains avec la subdivision des simples conflits de relations humaines et celles des divers rapports sociaux, de classes, de genre, de « races » (pour enlever les guillemets disons de racisation) et comme seconde distinction les conflits entre les humains et tous les dispositifs abstraits qui les surplombent.

    Mais ces dispositifs peuvent être ambigu, à la fois aliénant et émancipateur ou à tout le moins protecteur. Les religions apportent sans doute des consolations appréciables aux croyants ; elles mettent surtout Dieu au-dessus des hommes nécessairement de moindre dignité. Mais il n’y a pas que la religion à agenouiller les humains. Les grands dispositifs technico-juridiques qui suivent et contrôlent les procès de travail dans les structures productives participent de la réïfication humaine au travail. A contrario, un code du travail sera perçu comme plutôt protecteur pour les travailleurs salariés même si certains éléments permettent de reproduire l’exploitation de classe et la domination globale. De la même façon, les symboles de la nation tel la Marseillaise, le drapeau deviennent des fétiches à abattre lorsqu’ils ne correspondent plus à un contenu révolutionnaire. Par contre la liberté, l’égalité, la fraternité et la laïcité peuvent avoir plus aisément une dimension émancipatrice car leur conjugaison à suivre Ernst Bloch implique une certaine dynamique d’émancipation humaine.

    Christian Delarue

    Siffler la Marseillaise en mémoire du 17 octobre 1961 !

    http://lgvsite.canalblog.com/archives/2008/10/19/11009711.html

    1) LES BLASPHEMES DU MECREANT
    Blasphème, démocratie et émancipation : un sujet délicat

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php ?article6596



  • Christian Delarue Christian Delarue 31 juillet 2009 12:52

    STRING STRING ! VIVE LE STUPRE !

    En attendant la nuit Revue Stupre
    http://www.youtube.com/watch?gl=FR&hl=fr&v=-zmAaUNCf8M

    Aujourd’hui ce n’est pas le nudisme qui fait problème mais les tenus sexy.

    L’ordre moral religieux en alliance avec la vielle violence machiste telle que promue par Orelsan a réussi ce tour de force de faire reculer le droit de séduire en toute sécurité, sans subir injures ou des violences supérieures. Autrement dit la mini jupe, les décolletés et le string se porte à la maison ou sous le pantalon mais pas sur les plages alors que et le voile couvrant se répand dans les quartiers populaires ! Pour l’intégrisme religieus, faire reculer la séduction c’est freiner les possibilités de rencontre, c’est freiner les demandes de relations intimes or ces demandes sont considérées comme particulièrement scandaleuses et dangereuses pour les religieux. Les frères et les mères soumises à la logique patriarcale abondent en ce sens. Le sexe, le corps, la chair et l’excitation sexuelle relève du mal, du stupre, de la lubricité. L’homosexualité est un cran au-dessus dans le rejet. Cette vision du monde, des femmes et des relations de genre aboutis à de l’hypersexisme, à des violences inouïes.

    Evidemment les violences à l’encontre des femmes existent partout et sont condamnables partout. Il convient de les faire reculer partout. Les rapports de genre doivent être fondé sur le consentement et le respect mutuel. L’ordre de la civilisation à promouvoir reconnait le pouvoir de séduction et d’érotisme en même temps qu’une approche non captatrice d’emblée. Il s’agit pour le jeune homme d’apprendre à voir en même temps la femme séduisante voire séductrice et la personne. Cela ne vient pas d’emblée. C’est un produit d’une éducation totalement contraire à celle de la facilité qui consiste à séparer, à enfermer les femmes sous diverses modalités.

    Le voile a la prétention de donner aux musulmanes une respectabilité fondamentale bien différente de la respectabilité de convenance que peut être par exemple le port de la cravate. L’un et l’autre n’ont que peu à voire avec la dignité des humains. N’en déplaise aux musulmanes voilées ces nonnes de l’islam, la respectabilité de tient pas à la surface du tissu. Les nudiste ne sont pas moins respectables que les voilées. Celles qui portent string et seins nus ne sont pas moins dignes que les voilés.

    Alors que la cravate est juste un signe de distinction sociale qui n’emporte guère d’enjeux particuliers, le voile, lui, est, outre l’étendard d’une religion, le signe fort d’une respectabilité supérieure de la femme musulmane voilée . Cette respectabilité d’enfermement s’exerce par rapport aux hommes vus comme des prédateurs lubriques par nature mais aussi par rapport aux autres femmes non voilées catalogués ipso facto d’une moindre respectabilité et même pour certaines d’entres elles d’une stigmatisation dure . Un parcours sur le web il y a deux ans montrait abondamment que les femmes d’apparence sexy y étaient régulièrement traitées de « putes ». Rien moins.

    Christian Delarue
    (contre les thèses 13 à 20 du bougnoulosophe)

    1) VOILE ISLAMIQUE ET SEDUCTION
     <http://bellaciao.org/fr/spip.php?article54555>

    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article298


    2) *EROTISME POUR L’EMANCIPATION HUMAINE*

    *CONTRE LA VIOLENCE, LA PROSTITUTION ET LA PORNOGRAPHIE*

    http://www.legrandsoir.info/EROTISME-POUR-L-EMANCIPATION-HUMAINE.html

    3) CONTRE LA PROSTITUTION DES IMMIGREES ET DES FRANCAISES / CONTRE LES PROXENETES
    Ce texte a le tort de ne rien dire du client.
    http://rennes-info.org/CONTRE-LA-PROSTITUTION-DES.html





  • Christian Delarue Christian Delarue 31 juillet 2009 02:31

    Mon article ne me semble pas idéaliste Quant à moi cela importe peu . J’ai un idéal c’est certain. Matérialiste aussi. Influencé par Eric Fromm je pense que l’humain n’est ni méchant (Hobbes) ni bon (Rousseau) mais face à des choix. La façon dont il les prend dépend du contexte et de l’histoire individuelle et collective . La place dans les rapports sociaux est aussi déterminante. Mais laissons cela.

    Vous avez un art consommé de lire entre les lignes. Mais là vous faites fort. En fait je suppose (à mon tour) que de mon appartenance au MRAP vous supputez une tendance à défendre à tout prix des victimes « structurelles » (car subissant un cumul des mépris : de classe, de sexisme et de racisme) au point de ne pas voir les méfaits de ces mêmes victimes. Au point de naturaliser et éterniser leur situation. Eh bien ce sont des suppositions.

    Je crois que leur situation peut changer mais que cela exige de la solidarité, de la compréhension et de la patience, comme à chaque fois, qu’il y a eu meurtrissures, souffrances enkystées souvent dès le plus jeune âge. Je suis donc optimiste mais pas de façon béate. L’optimisme simple et facile porte la marque de l’ignorance du parcours à réaliser. Le pessimisme, sauf s’il est malgré tout un volontarisme, porte lui la marque du cynisme et du conservatisme.

    Je suis pour qu’il y ait une police qui fasse son travail comme tout fonctionnaire, ni plus ni moins, sans jouer les gros bras, les cow-boy, en respectant les règles . Surtout sans racisme. Là il y a du travail ! Surtout depuis que cette présidence part en guerre contre les migrants et transforme les administrations en organe de chasse. Xénophobie d’Etat fortement génératrice de racisme.

    L’on ne saurait tout résoudre par « plus de police »... et moins de social. Cela s’appelle aller droit dans le mur ! Les employés, ouvriers et techniciens meurent - noirs, blancs ou basanés, de la captation financière des grands actionnaires. Leurs enfants aussi. Evidemment certains font plus les frais que d’autres de cette crise.

    Je suis surtout pour l’implantation de services publics notamment des écoles et des gardes pour les petits dans les quartiers délaissés de la République. Il faut surtout une réponse rapide au chômage qui monte. Une nouvelle RTT en Europe et un vrai code du travail . Travailler tous puisque nul n’est exempt, sauf exception, d’apporter sa part à la production de l’existence sociale. Maintenir et améliorer la sécurité sociale. Augmenter les minimas sociaux, le SMIC, "faire payer les très riches", protéger le bloc social à moins de 3200 euros par mois (soit 2 X le SMIC revendiqué). Soyons clair, chassez le César, mettre une vraie gauche rouge et verte sans sexisme, ni racisme.



  • Christian Delarue Christian Delarue 30 juillet 2009 22:58

    Votre propos semble concerner le texte sur le sécuritarisme en Europe (mis en lien dans l’introduction). Ce texte assez court, écrit avant l’intégration de la France dans le commandement militaire de l’OTAN, possède en note des références pédagogiques utiles, je crois, pour développer une position « citoyenne » sur ce sujet. Je ne dispose pas de la culture d’E Todd pour un « papier » à l’image d’un auteur si largement estimé.

    Je partage par contre avec E Todd l’idée que les dirigeants des USA entretiennent l’illusion d’une planète instable et dangereuse pour pouvoir se présenter comme « l’agence mondiale de sécurité ». Mais l’Europe et notamment la France de Sarkozy n’a aucun intérêt à faire comme si c’était vrai. Du coup, je fais mienne cette formule à propos de la stratégie suiviste de Sarkozy : "Un rat pressé d’embarquer sur un navire qui coule". Même Chirac a évité cela en 2003.

    CD



  • Christian Delarue Christian Delarue 29 juillet 2009 16:15

    bjr,

    Je suis un ami de musulmans et musulmanes. Pas spécialement du fait de leur croyance religieuse il est vrai ! Comme beaucoup, je n’aime pas les signes religieux ostensibles . Plus particulièrement je n’aime ni le voile islamique ni la burqa. Autrement dit je me définis comme étant 1) de mentalité laïque et pacifique et 2) « voilophobe » (si l’on veut) mais pas islamophobe. Certains se cachent derrière la « voilophobie » pour s’en prendre à l’islam et à tous les musulman(e)s sans distinction aucune. Ce n’est pas la position que je défends.

    C’est clair et concis je crois mais pas toujours suffisant .

    Je suis contre l’emprise des religions « par en-haut » via les appareils religieux (masculin très souvent) ou « par en-bas » via les fidèles. Pour ce faire il faut des critères et des critères valables pour toutes les religions car sans ce type de critère on tombe dans l’arbitraire et la discrimination . Le signe religieux ostensible différent du signe discret est un de ses critères - que je nomme mentalité laïque et pacifique - s’appliquant à toutes les religions tentées par un affichage excessif de la religion . Ce printemps 2009 le Conseil d’Etat belge a validé cette distinction universalisable à propos d’une décision d’interdire les signes ostensibles à l’école.


    Cependant, le voile islamique pose une question particulière, spécifique. Ce sont uniquement les femmes qui sont couvertes. Mon propos n’est pas ici « paternaliste » au sens de vouloir émanciper les musulmanes de force. Plus simplement il refuse une situation sexuée (deux régimes de « liberté ») et même sexiste (un régime enferme les unes et stigmatise les autres). En plaisantant, comme l’indique JJ Lakrival sur son blog, j’ai répondu récemment que par égalité et réciprocité les hommes musulmans devaient aussi porter un voile, partiel ou total selon ce que leur femme porte « librement ». Et par relativisme absolu, donc sans la moindre considération d’ordre public, on devait aussi tolérer les nudistes en ville comme on tolère les niquab. Plus sérieusement, l’idée de se découvrir le visage dès qu’on s’adresse à quelqu’un est un minimum de respect au-delà des modalités culturelles. Cela devient une obligation quand on se présente à un interlocuteur institutionnel privé ou public.


    Voilée librement ? Certaines oui. Indéniablement. Mais d’autres non. Et elles sont nombreuses à subir cette imposition. Elles se font parfois « tabasser » quand elles soulèvent un bout de voile sous l’effet de la chaleur (cf affaire du parking marseillais) . Le voilage léger, moyen ou complet est imposé en général assez tôt dans leur vie. Il finit par devenir « une seconde nature ».

    Pour celles qui le portent librement (et qui peuvent aussi l’enlever librement) comme pour les autres, il peut y avoir un principe de tolérance mutuelle, d’équilibre des respects, pas la tolérance demandée unilatéralement. Qu’elles le portent là ou il n’y a pas rapport social ne dérangera pas ou peu (il y a des exceptions). Un rapport social, égalitaire (collègue de travail) ou hiérarchique, met nécessairement en rapport des individus. A la différence d’une relation humaine inter-individuelle, on ne choisit pas ici d’entrer en relation. La relation est imposé par la situation. Pour ma part, je refuserais de travailler avec une femme voilée qui sans avoir à parler me répète à longueur de journée que Dieu existe et (en l’espèce qu’Allah est grand !). Est-ce difficile à comprendre ? Je lui signifierais alors que son voile m’indispose et lui demanderais de l’enlever. Je préciserais à toute fin utile que je n’ai rien contre l’islam. Et, le cas échéant, j’ajouterais que suis contre « l’islam des caves » et pour que les musulmans et musulmanes aient des lieux de culte, des mosquées.

    Christian Delarue



  • Christian Delarue Christian Delarue 29 juillet 2009 15:38

    Qu’ils « chantent », non pas en prison, mais dans les caves ! Les lieux de tolérance de ce genre d’individus.

    Christian Delarue

    Orelsan : question d’expression, question de rupture. http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/orelsan-question-d-expression-59116


  • Christian Delarue Christian Delarue 22 juillet 2009 00:08

    A propos de la deuxième partie sur la rupture voici un blog LéoJog qui embrasse divers aspects, dont ce texte.
    CD

    Histoire des rapports hommes-femmes et devoir d’aujourd’hui.

     

    Pour qui veut bien se souvenir de la dette séculaire des hommes à l’égard des femmes en terme de viols et de violences diverses, je crois que chaque homme, sans se sentir culpabilisé par les comportements du passé, doit en tenir compte. Et notamment, les hommes doivent se donner des obligations à l’égard des femmes avec qui ils ont eu des relations amoureuses ou simplement sexuelles.

    Ces devoirs valent surtout pour les relations les plus transgressives, les plus sommaires, celles répondant au simple besoin charnel de partager de la jouissance sans lendemain . Même pour ces relations assez frustres qui peuvent néanmoins survenir - les relations amoureuses durables n’étant pas nécessairement celles de toute une vie - le respect humain est du à ces femmes. C’est ma position .

    On ne saurait donc dire du mal d’elles. On ne saurait ne pas les saluer, ne pas leur parler. Il ne s’agit pas nécessairement de rester ami avec chacune mais à partir du moment ou la simple occasion ou l’apprivoisement (en cas d’amour) font que la rencontre est fatale alors un échange minimal est requis.

    Il est entendu que ce respect est réciproque.

    Parfois par pitié ou par devoir aussi plus que par amitié.

    Léo Jog



  • Christian Delarue Christian Delarue 21 juillet 2009 11:40

    Il ne faut pas lâcher sur Oreslan. Le post Reinette NPA sur la loi-cadre va au-delà de Oreslan et c’est très juste. Une excellente réponse.

    Par ailleur, soutenir et unir le peuple-classe ne signifie pas s’accommoder des propos d’Oreslan mais pas plus de la burka. Aucune raison d’avoir de la tendresse pour les vecteurs de l’oppression ! D’autant qu’il ne s’agit pas de les enfermer, pas plus d’ailleurs de les libérer. Oreslan peut continuer de chanter sans souci et les femmes en burka restent libres, plus qu’avant sans doute, même s’il ne s’agit pas de les « libérer ». Après c’est au débat démocratique de déterminer ce qui est juste de faire.

    CD

    Contre le populisme montant

    http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=5013



  • Christian Delarue Christian Delarue 20 juillet 2009 19:24

    CES HOMMES QUI TENDENT VERS L’EGALITE DE GENRE

    On pourrait dire que ces paroles ne sont que des paroles et qu’elles n’ont aucun effet. C’est mal connaître l’influence de la répétition de tels messages sur la jeunesse. Si certains y sont insensibles, d’autres l’adoptent ce qui n’est pas rien en terme de dégradation de l’image de la femme mais en plus passent à l’acte : Donc ils « marietrintignent » eux aussi (1). L’ensemble est à combattre. Sans attendre le passage à l’acte. « Sale pute » est adressé très massivement aux femmes et plus rarement aux hommes et dans ce cas l’insulte n’a pas la même portée de violence pour les raisons que je vais développer plus bas. Le dire à un homme resterait néanmoins une injure sexiste. Il arrive que le terme soit employé dans un autre sens, de femme à femme (2) mais dans l’immense majorité des cas il reste une injure et une injure sexiste. L’équivalent sous forme raciste le mènerait devant les tribunaux. "Sale noir" à un noir en présence d’un antiraciste convaincu signifie plainte pour injure raciste. Par ailleurs il dit :

    Autre chose concernant le passage de l’antiracisme à l’antisexisme. Les hommes peuvent vouloir l’égalité de genre à condition d’être sensible à la dureté de la domination masculine sous plusieurs angles. Ici il s’agit de la voir, en altermondialiste mais aussi de façon particulière en homme féministe. Ce dernier point ne signifie pas absence de contradictions. Deux aspects sont alors à souligner brièvement : l’aspect planétaire du sexisme et l’aspect nuisible pour les hommes eux-mêmes.


    1) La domination masculine est transnationale et mondiale.

    Elle accompagne la marchandisation du monde ainsi que le "retour du religieux" patriarcal le plus barbare. La marchandisation n’est pas que celle des biens et services « ordinaires », c’est aussi la marchandisation des corps de femmes surtout avec le développement de la prostitution et de la pornographie (3 ). La marchandisation, c’est aussi celle de la force de travail salariée qui s’est étendue sur la planète. Les firmes transnationales en croissance d’implantation ont nécessairement apporté avec leurs structures les rapports sociaux de classe capital-travail, rapports sociaux qui sont très défavorables aux travailleuses, beaucoup plus qu’aux travailleurs masculins. C’est un aspect souligné par les féministes altermondialistes (4). Ces dernières sont pourtant divisées sur l’appréciation de cette domination et donc sur les modalités du combat (5) . On retrouve ici les débats sur l’hypersexisme dans certains Etats islamiques qui ne sont pas absents dans les autres pays y compris ceux ou les droits des femmes sont les mieux soutenus. Orelsan est un exemple. Mais le point d’accord entre ces féministes est souvent effacé : il n’y a pas que le clivage campiste du « choc des civilisations » (Occident contre Orient) ou celui de l’impérialisme multiforme du nord pour expliquer la domination dans le monde. A la lutte des nations coalisées s’ajoute la "lutte de genre« , la »guerre des sexes". Là, la domination masculine s’exerce partout, dans le travail et hors travail.

    *Dans le travail, les femmes connaissent les formes les plus flexibles et les plus précaires et ce dans quasiment tous les pays de la planète, y compris là ou elles sont le mieux traitées. Les statuts des fonctions publiques des administrations subissent aussi l’influence négative du privé mais ils restent les plus protecteurs des garanties des personnels. Le temps partiel y est en général non imposé mais demandé. La demande est cependant le fait massif des femmes, ce qui signifie une contrainte masquée qui est celle de l’éducation des enfants et de l’entretien domestique. On retrouve la question centrale du féminisme : le partage des tâches domestiques. Il y a là des rapports de force variables allant du mauvais partage au refus catégorique. Avec la crise, cette question devient cruciale car ce sont les femmes qui sont renvoyés massivement au foyer avec la perte d’autonomie financière qui en découle mais aussi, comme souligné, le très défavorable partage des tâches qui outre le fait inégalitaire injuste en soi, les empêchent aussi de sortir seules et pour leurs propres plaisirs.

    *Hors travail, dans les quartiers ou au foyer la domination perdure sous des formes plus ou moins violentes. Opprimer les femmes, c’est les voiler, les enfermer pour cacher leur corps, pour empêcher la relation avec la part variable mais obligatoire et irréductible de séduction (6) C’est aussi plus radicalement encore leur ôter le pouvoir de jouir par la coupe du clitoris. Il y a aussi les mariages forcés et la lapidation (7). A l’hypersexisme se combine le sexisme ordinaire. De façon plus subtile, c’est le formatage par l’éducation - notamment religieuse mais pas seulement - qui les inclinent à une vie repliée sur la famille et les enfants, hors de toutes rencontres libres ou elles veulent comme elles veulent. C’est aussi dans le même temps les violer, les prostituer.

    Le paradoxe de la domination masculine est d’une part d’interdire à une majorité de femmes tant au nord qu’au sud les rencontres sexuelles multiples sous la forme libre et d’autre part et dans le même temps d’imposer la forme prostitutionnelle à une minorité d’entre elles. Plus l’interdit sexuel est fort plus le recours prostitutionnel est prégnant. Le paradoxe n’est pas sans explication : les hommes même influencés par les prescriptions religieuses, tiennent à leur liberté sexuelle et à leur plaisir. Il aménage donc avec plus ou moins de facilité la morale dominante pour autoriser cette liberté sexuelle tout en l’interdisant aux femmes. C’est ce décalage qui explique fondamentalement le paradoxe de la domination masculine dans ce champ de la vie relationnelle. Cette articulation systémique entre les deux éléments du paradoxe de la domination et le désir masculin n’est pas communément soulignée. Elle est pourtant source de contradictions fortes qui mènent à l’impasse. L’ impasse est celle de la distanciation généralisée entre hommes et femmes car la violence masculine génère une réponse réactionnelle de type victimaire à défaut de réponse féministe.

    2) Cette domination est nuisible pour les hommes.

    Mais elle n’est pas perçue spontanément. Quand elle devient tangible par l’expérience relationnelle, ils peuvent alors la changer même si des résistances subsistent. Les féministes disent souvent à raison que ce changement intervient sous la pression. Mais un autre facteur intervient que l’on ne saurait sous-estimer : l’expérience du partage du plaisir charnel réciproque et égalitaire entre individus libres à l’heure ou la divagation sexuelle est relativement autorisée sous réserve des précautions sanitaires élémentaires.

    Revenons au paradoxe de la domination masculine et à son implication : La différence entre le l’homme et la femme c’est que cette dernière connaît massivement l’expérience du viol et de la violence. Il arrive que les hommes la connaisse aussi mais c’est exceptionnel. Ce n’est pas pour eux une expérience collective qui structure leur mode d’appréhension du monde comme chez de très nombreuses femmes. Cette expérience-là empêche de bonnes relations entre les hommes et les femmes. Pourtant tous les hommes ne sont pas des salauds. Certains connaissent la joie du partage d’une intimité libre avec des femmes. Cette expérience-là les poussent à remercier leur partenaire et à promouvoir l’égalité et la réciprocité relative qui permet l’épanouissement de tous et toute et donc une partie importante de l’émancipation des contraintes qui pèsent sur les femmes. Cette expérience pousse à l’acceptation du partage des tâches et à la « libre circulation » des femmes dans la sphère relationnelle intime.

    Christian Delarue

    1) « Mais ferme ta gueule ou tu vas te faire marietrintigner ».

    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article744

    2) Réponse aux « voilés » : Nous sommes tous et toutes des putes ! concerne les insultes des musulmanes voilées contre les femmes non voilées ou habillées légèrement.

    http://bellaciao.org/fr/spip.php?article55483

    3) La pornographie ce n’est pas que les photos de femmes nues ou les films « soft » tard le soir (jadis) sur TV6, c’est aussi et surtout une violence quotidienne et répétée à leur encontre.

    4) Crise du capitalisme et renforcement de l’oppression des femmes. J.Falquet

    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article722

    4) Le relativisme culturel face à l’emprise du religieux .
    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article728

    6) Voile islamique et séduction.

    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article298

    7) Retour hypersexysme : 5000 femmes lapidées pour l’honneur.

    http://bellaciao.org/fr/spip.php?article65122



  • Christian Delarue Christian Delarue 15 juillet 2009 23:29

    Réponse globale

    Pour changer le monde en crise il y aura besoin des peuples-classes de tous les pays. Ma référence est d’abord sociale et concerne le gros du salariat y compris les cadres mais aussi une fraction importante de la paysannerie . Référence « sociale » c’est aussi la division du genre sur la planète. Il faudra donc une reconnaissance massive du droit des femmes et que ces dernières puissent agir car cela ne tombera pas du ciel. « Sociale » c’est encore d’effacer les divisions ethniques et le racisme. Mais la base sociale ce n’est pas ordinairement le religieux.

    Cependant sur la planète, certains se définissent par leur appartenance religieuse. C’est ainsi. Et ils sont différents. Les musulmans sont ceux qui sont massivement habitants des pays dominés sous plusieurs formes. Soit ils et elles participent de la constitution d’une société démocratique adelphique (fraternelle) et égalitaire notamment à l’égard des femmes, soit ils approfondissent la crise vers le fascisme, l’autoritarisme et toutes les oppressions.
    En Europe on peut espérer sur une fraction émancipée des musulmans et musulmanes pour enclencher le changement. Emancipé ne signifie pas sans contradiction mais ce sont des gens qui ont un but et qui veulent aller vers ce but. Ils ne sont ni meilleurs ni moins bons que les non musulmans. Au Sud aussi, les choses bougent. Mais sous les voiles. Et la laïcité semble loin. Mais les femmes gagnent des droits ici ou là.

    Dernier point. La violence masculine contre les femmes au foyer ne concerne pas spécifiquement les musulmans. Il s’agit d’une mesure universelle à enclencher. Il faut tendre fermement à ce que nous soyons égaux, sans peur du viol et autres tabassages.

    Réponse trop brève...

    Christian Delarue

    Mon texte se comprend dans un tel débat enclenché dans ATTAC.