La fin du travail des enfants et des adolescents dans les pays de conquêtes du mouvement ouvrier n’est somme toute qu’assez récente. Ailleurs, l’OIT cherche à faire reculer le travail des enfants et pour les adolescents d’empêcher la surexploitation.
Pour donner le gout du travail, faite tondre la pelouse de votre jardin ou laver la voiture moyennant contribution sans doute modeste vu le temps de travail . Une contribution qui ne permettra pas l’autonomie mais simplement d’avoir de l’argent en plus du gîte et du couvert.
Pour l’autonomie, il faut environ 1500 euros par mois !
Le principe reste « Nous devons tous sauf exception participer à la production de l’existence sociale ». Donc RTT....
Autrement dit : aimer les hommes, haïr les oppressions (Sartre et Ziegler).
Voici le commentaire de J Ziegler à propos de la formule de Jean-Paul Sartre. Quand Sartre disait « Pour aimer les hommes, il faut haïr ce qui les opprime »,
tout est dans ce « ce ». La réaction n’est pas dirigé contre un groupe
d’hommes ou des individus mais contre les mécanismes de l’oppression.
Hors du strict respect des êtres humains, il a sans doute des valeurs à
respecter, mais ce sont d’abord les humains qui doivent être respecter.
Placer la dignité humaine en premier est essentiel . Il ne s’agit pas
pour autant d’un humanisme béat. L’humanisme véritable est de combat.
Car il n’ignore pas que tout humain est pris dans des rapports sociaux
de domination. Cela conduit nécessairement à ne pas tout accepter des
pratiques humaines. Mais les modalités de résistances et de changement
sont aussi importantes que le but.
Une première distinction
essentielle à constamment répéter pour ne pas l’oublier est la critique
des actes des humains mais la valorisation de leur dignité humaine
radicale . En ce sens on peut parfaitement critiquer la kippa ou le
voile et même la religion - par exemple son discrours qui survalorise
la respectabilité de la musulmane voilée - mais néanmoins respecter les
personnes qui portent ces pratiques. Donc ne pas les injurier, les
frapper ou même refuser de les saluer. A la loi de déterminer dans quel
lieu telle ou telle pratique n’est pas tolérable.
Par
ailleurs, les valeurs à respecter sont celles qui accroissent la
liberté, l’égalité, l’adelphité et la laïcité et donc la paix des
communautés humaines. Mais dès que l’on approfondit l’équilibre à
respecter entre ces valeurs républicaines on se trouve face à des
conflits et à des positions de pouvoir. Il convient de procéder à de
nouvelles distinctions . Il y a comme première distinction les conflits
entre humains avec la subdivision des simples conflits de relations
humaines et celles des divers rapports sociaux, de classes, de genre,
de « races » (pour enlever les guillemets disons de racisation) et comme
seconde distinction les conflits entre les humains et tous les
dispositifs abstraits qui les surplombent.
Mais ces
dispositifs peuvent être ambigu, à la fois aliénant et émancipateur ou
à tout le moins protecteur. Les religions apportent sans doute des
consolations appréciables aux croyants ; elles mettent surtout Dieu
au-dessus des hommes nécessairement de moindre dignité. Mais il n’y a
pas que la religion à agenouiller les humains. Les grands dispositifs
technico-juridiques qui suivent et contrôlent les procès de travail
dans les structures productives participent de la réïfication humaine
au travail. A contrario, un code du travail sera perçu comme plutôt
protecteur pour les travailleurs salariés même si certains éléments
permettent de reproduire l’exploitation de classe et la domination
globale. De la même façon, les symboles de la nation tel la
Marseillaise, le drapeau deviennent des fétiches à abattre lorsqu’ils
ne correspondent plus à un contenu révolutionnaire. Par contre la
liberté, l’égalité, la fraternité et la laïcité peuvent avoir plus
aisément une dimension émancipatrice car leur conjugaison à suivre
Ernst Bloch implique une certaine dynamique d’émancipation humaine.
Christian Delarue
Siffler la Marseillaise en mémoire du 17 octobre 1961 !
http://lgvsite.canalblog.com/archives/2008/10/19/11009711.html
1) LES BLASPHEMES DU MECREANT
Blasphème, démocratie et émancipation : un sujet délicat
STRING STRING ! VIVE LE STUPRE !
En attendant la nuit Revue Stupre
http://www.youtube.com/watch?gl=FR&hl=fr&v=-zmAaUNCf8M
Aujourd’hui ce n’est pas le nudisme qui fait problème mais les tenus sexy.
L’ordre moral religieux en alliance avec la vielle violence machiste
telle que promue par Orelsan a réussi ce tour de force de faire reculer
le droit de séduire en toute sécurité, sans subir injures ou des
violences supérieures. Autrement dit la mini jupe, les décolletés et le
string se porte à la maison ou sous le pantalon mais pas sur les plages
alors que et le voile couvrant se répand dans les quartiers populaires !
Pour l’intégrisme religieus, faire reculer la séduction c’est freiner
les possibilités de rencontre, c’est freiner les demandes de relations
intimes or ces demandes sont considérées comme particulièrement
scandaleuses et dangereuses pour les religieux. Les frères et les mères
soumises à la logique patriarcale abondent en ce sens. Le sexe, le
corps, la chair et l’excitation sexuelle relève du mal, du stupre, de la
lubricité. L’homosexualité est un cran au-dessus dans le rejet. Cette
vision du monde, des femmes et des relations de genre aboutis à de
l’hypersexisme, à des violences inouïes.
Evidemment les violences à l’encontre des femmes existent partout et
sont condamnables partout. Il convient de les faire reculer partout. Les
rapports de genre doivent être fondé sur le consentement et le respect
mutuel. L’ordre de la civilisation à promouvoir reconnait le pouvoir de
séduction et d’érotisme en même temps qu’une approche non captatrice
d’emblée. Il s’agit pour le jeune homme d’apprendre à voir en même temps
la femme séduisante voire séductrice et la personne. Cela ne vient pas
d’emblée. C’est un produit d’une éducation totalement contraire à celle
de la facilité qui consiste à séparer, à enfermer les femmes sous
diverses modalités.
Le voile a la prétention de donner aux musulmanes une respectabilité
fondamentale bien différente de la respectabilité de convenance que peut
être par exemple le port de la cravate. L’un et l’autre n’ont que peu à
voire avec la dignité des humains. N’en déplaise aux musulmanes voilées
ces nonnes de l’islam, la respectabilité de tient pas à la surface du
tissu. Les nudiste ne sont pas moins respectables que les voilées.
Celles qui portent string et seins nus ne sont pas moins dignes que les
voilés.
Alors que la cravate est juste un signe de distinction sociale qui
n’emporte guère d’enjeux particuliers, le voile, lui, est, outre
l’étendard d’une religion, le signe fort d’une respectabilité supérieure
de la femme musulmane voilée . Cette respectabilité d’enfermement
s’exerce par rapport aux hommes vus comme des prédateurs lubriques par
nature mais aussi par rapport aux autres femmes non voilées catalogués
ipso facto d’une moindre respectabilité et même pour certaines d’entres
elles d’une stigmatisation dure . Un parcours sur le web il y a deux ans
montrait abondamment que les femmes d’apparence sexy y étaient
régulièrement traitées de « putes ». Rien moins.
Christian Delarue
(contre les thèses 13 à 20 du bougnoulosophe)
1) VOILE ISLAMIQUE ET SEDUCTION
<http://bellaciao.org/fr/spip.php?article54555>
http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article298
2) *EROTISME POUR L’EMANCIPATION HUMAINE*
*CONTRE LA VIOLENCE, LA PROSTITUTION ET LA PORNOGRAPHIE*
http://www.legrandsoir.info/EROTISME-POUR-L-EMANCIPATION-HUMAINE.html
3) CONTRE LA PROSTITUTION DES IMMIGREES ET DES FRANCAISES / CONTRE LES
PROXENETES
Ce texte a le tort de ne rien dire du client.
http://rennes-info.org/CONTRE-LA-PROSTITUTION-DES.html
Mon article ne me semble pas idéaliste Quant à moi cela importe peu .
J’ai un idéal c’est certain. Matérialiste aussi. Influencé par Eric
Fromm je pense que l’humain n’est ni méchant (Hobbes) ni bon (Rousseau)
mais face à des choix. La façon dont il les prend dépend du contexte et
de l’histoire individuelle et collective . La place dans les rapports
sociaux est aussi déterminante. Mais laissons cela.
Vous avez un art consommé de lire entre les lignes. Mais là vous faites
fort. En fait je suppose (à mon tour) que de mon appartenance au MRAP
vous supputez une tendance à défendre à tout prix des victimes
« structurelles » (car subissant un cumul des mépris : de classe, de
sexisme et de racisme) au point de ne pas voir les méfaits de ces mêmes
victimes. Au point de naturaliser et éterniser leur situation. Eh bien
ce sont des suppositions.
Je crois que leur situation peut changer mais
que cela exige de la solidarité, de la compréhension et de la patience,
comme à chaque fois, qu’il y a eu meurtrissures, souffrances enkystées
souvent dès le plus jeune âge. Je suis donc optimiste mais pas de façon
béate. L’optimisme simple et facile porte la marque de l’ignorance du
parcours à réaliser. Le pessimisme, sauf s’il est malgré tout un
volontarisme, porte lui la marque du cynisme et du conservatisme.
Je suis pour qu’il y ait une police qui fasse son travail comme tout
fonctionnaire, ni plus ni moins, sans jouer les gros bras, les cow-boy,
en respectant les règles . Surtout sans racisme. Là il y a du travail !
Surtout depuis que cette présidence part en guerre contre les migrants
et transforme les administrations en organe de chasse. Xénophobie
d’Etat fortement génératrice de racisme.
L’on ne saurait tout résoudre par « plus de police »... et moins de social.
Cela s’appelle aller droit dans le mur ! Les employés, ouvriers et
techniciens meurent - noirs, blancs ou basanés, de la captation
financière des grands actionnaires. Leurs enfants aussi. Evidemment
certains font plus les frais que d’autres de cette crise.
Je suis surtout pour l’implantation de services publics notamment des
écoles et des gardes pour les petits dans les quartiers délaissés de la
République. Il faut surtout une réponse rapide au chômage qui monte.
Une nouvelle RTT en Europe et un vrai code du travail . Travailler tous
puisque nul n’est exempt, sauf exception, d’apporter sa part à la
production de l’existence sociale. Maintenir et améliorer la sécurité
sociale. Augmenter les minimas sociaux, le SMIC, "faire payer les très
riches", protéger le bloc social à moins de 3200 euros par mois (soit
2 X le SMIC revendiqué). Soyons clair, chassez le César, mettre une
vraie gauche rouge et verte sans sexisme, ni racisme.
Votre propos semble concerner le texte sur le sécuritarisme en Europe (mis en lien dans l’introduction). Ce texte assez court, écrit avant l’intégration de la France dans le commandement militaire de l’OTAN, possède en note des références pédagogiques utiles, je crois, pour développer une position « citoyenne » sur ce sujet. Je ne dispose pas de la culture d’E Todd pour un « papier » à l’image d’un auteur si largement estimé.
Je partage par contre avec E Todd l’idée que les dirigeants des USA entretiennent l’illusion d’une planète instable et dangereuse pour pouvoir se présenter comme « l’agence mondiale de sécurité ». Mais l’Europe et notamment la France de Sarkozy n’a aucun intérêt à faire comme si c’était vrai. Du coup, je fais mienne cette formule à propos de la stratégie suiviste de Sarkozy : "Un rat pressé d’embarquer sur un navire qui coule". Même Chirac a évité cela en 2003.
CD
bjr,
Je suis un ami de musulmans et musulmanes. Pas spécialement du fait de leur croyance religieuse il est vrai ! Comme beaucoup, je n’aime pas les signes religieux ostensibles . Plus particulièrement je n’aime ni le voile islamique ni la burqa. Autrement dit je me définis comme étant 1) de mentalité laïque et pacifique et 2) « voilophobe » (si l’on veut) mais pas islamophobe. Certains se cachent derrière la « voilophobie » pour s’en prendre à l’islam et à tous les musulman(e)s sans distinction aucune. Ce n’est pas la position que je défends.
C’est clair et concis je crois mais pas toujours suffisant .
Je suis contre l’emprise des religions « par en-haut » via les appareils
religieux (masculin très souvent) ou « par en-bas » via les fidèles. Pour
ce faire il faut des critères et des critères valables pour toutes les
religions car sans ce type de critère on tombe dans l’arbitraire et la
discrimination . Le signe religieux ostensible différent du signe
discret est un de ses critères - que je nomme mentalité laïque et
pacifique - s’appliquant à toutes les religions tentées par un
affichage excessif de la religion . Ce printemps 2009 le Conseil d’Etat
belge a validé cette distinction universalisable à propos d’une
décision d’interdire les signes ostensibles à l’école.
Cependant, le voile islamique pose une question particulière,
spécifique. Ce sont uniquement les femmes qui sont couvertes. Mon
propos n’est pas ici « paternaliste » au sens de vouloir émanciper les
musulmanes de force. Plus simplement il refuse une situation sexuée
(deux régimes de « liberté ») et même sexiste (un régime enferme les unes
et stigmatise les autres). En plaisantant, comme l’indique JJ Lakrival
sur son blog, j’ai répondu récemment que par égalité et réciprocité les
hommes musulmans devaient aussi porter un voile, partiel ou total selon
ce que leur femme porte « librement ». Et par relativisme absolu, donc
sans la moindre considération d’ordre public, on devait aussi tolérer
les nudistes en ville comme on tolère les niquab. Plus sérieusement,
l’idée de se découvrir le visage dès qu’on s’adresse à quelqu’un est un
minimum de respect au-delà des modalités culturelles. Cela devient une
obligation quand on se présente à un interlocuteur institutionnel privé
ou public.
Voilée librement ? Certaines oui. Indéniablement. Mais d’autres non. Et
elles sont nombreuses à subir cette imposition. Elles se font parfois
« tabasser » quand elles soulèvent un bout de voile sous l’effet de la
chaleur (cf affaire du parking marseillais) . Le voilage léger, moyen ou
complet est imposé en général assez tôt dans leur vie. Il finit par
devenir « une seconde nature ».
Pour celles qui le portent librement (et qui peuvent aussi l’enlever
librement) comme pour les autres, il peut y avoir un principe de
tolérance mutuelle, d’équilibre des respects, pas la tolérance demandée unilatéralement. Qu’elles le portent là ou
il n’y a pas rapport social ne dérangera pas ou peu (il y a des
exceptions). Un rapport social, égalitaire (collègue de travail) ou
hiérarchique, met nécessairement en rapport des individus. A la
différence d’une relation humaine inter-individuelle, on ne choisit pas
ici d’entrer en relation. La relation est imposé par la situation. Pour
ma part, je refuserais de travailler avec une femme voilée qui sans avoir à
parler me répète à longueur de journée que Dieu existe et (en l’espèce
qu’Allah est grand !). Est-ce difficile à comprendre ? Je lui signifierais alors que son voile m’indispose et lui demanderais de l’enlever. Je préciserais
à toute fin utile que je n’ai rien contre l’islam. Et, le cas échéant,
j’ajouterais que suis contre « l’islam des caves » et pour que les musulmans
et musulmanes aient des lieux de culte, des mosquées.
Christian Delarue
Qu’ils « chantent », non pas en prison, mais dans les caves ! Les lieux de tolérance de ce genre d’individus.
Orelsan : question d’expression, question de rupture. http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/orelsan-question-d-expression-59116A propos de la deuxième partie sur la rupture voici un blog LéoJog qui embrasse divers aspects, dont ce texte.
CD
Histoire des rapports hommes-femmes et devoir d’aujourd’hui.
Pour qui veut bien se souvenir de la dette séculaire des hommes à
l’égard des femmes en terme de viols et de violences diverses, je crois
que chaque homme, sans se sentir culpabilisé par les comportements du
passé, doit en tenir compte. Et notamment, les hommes doivent se donner
des obligations à l’égard des femmes avec qui ils ont eu des relations
amoureuses ou simplement sexuelles.
Ces devoirs valent
surtout pour les relations les plus transgressives, les plus sommaires,
celles répondant au simple besoin charnel de partager de la jouissance
sans lendemain . Même pour ces relations assez frustres qui peuvent
néanmoins survenir - les relations amoureuses durables n’étant pas
nécessairement celles de toute une vie - le respect humain est du à ces
femmes. C’est ma position .
On ne saurait donc dire du mal
d’elles. On ne saurait ne pas les saluer, ne pas leur parler. Il ne
s’agit pas nécessairement de rester ami avec chacune mais à partir du
moment ou la simple occasion ou l’apprivoisement (en cas d’amour) font
que la rencontre est fatale alors un échange minimal est requis.
Il est entendu que ce respect est réciproque.
Parfois par pitié ou par devoir aussi plus que par amitié.
Léo Jog
Il ne faut pas lâcher sur Oreslan. Le post Reinette NPA sur la loi-cadre va au-delà de Oreslan et c’est très juste. Une excellente réponse.
Par ailleur, soutenir et unir le peuple-classe ne signifie pas s’accommoder des propos d’Oreslan mais pas plus de la burka. Aucune raison d’avoir de la tendresse pour les vecteurs de l’oppression ! D’autant qu’il ne s’agit pas de les enfermer, pas plus d’ailleurs de les libérer. Oreslan peut continuer de chanter sans souci et les femmes en burka restent libres, plus qu’avant sans doute, même s’il ne s’agit pas de les « libérer ». Après c’est au débat démocratique de déterminer ce qui est juste de faire.
CD
CES HOMMES QUI TENDENT VERS L’EGALITE DE GENRE
On pourrait dire que ces paroles ne sont que des paroles et qu’elles
n’ont aucun effet. C’est mal connaître l’influence de la répétition de
tels messages sur la jeunesse. Si certains y sont insensibles, d’autres
l’adoptent ce qui n’est pas rien en terme de dégradation de l’image de
la femme mais en plus passent à l’acte : Donc ils « marietrintignent » eux
aussi (1). L’ensemble est à combattre. Sans attendre le passage à
l’acte. « Sale pute » est adressé très massivement aux femmes et plus
rarement aux hommes et dans ce cas l’insulte n’a pas la même portée de
violence pour les raisons que je vais développer plus bas. Le dire à un
homme resterait néanmoins une injure sexiste. Il arrive que le terme
soit employé dans un autre sens, de femme à femme (2) mais dans
l’immense majorité des cas il reste une injure et une injure sexiste.
L’équivalent sous forme raciste le mènerait devant les tribunaux. "Sale
noir" à un noir en présence d’un antiraciste convaincu signifie plainte
pour injure
raciste. Par ailleurs il dit :
Autre chose concernant le passage de l’antiracisme à l’antisexisme. Les
hommes peuvent vouloir l’égalité de genre à condition d’être sensible à
la dureté de la domination masculine sous plusieurs angles.
Ici il s’agit de la voir, en altermondialiste mais aussi de façon
particulière en homme féministe.
Ce dernier point ne signifie pas absence de contradictions. Deux
aspects sont alors à souligner brièvement : l’aspect planétaire du
sexisme et l’aspect nuisible pour les hommes eux-mêmes.
1) La domination masculine est transnationale et mondiale.
Elle accompagne la marchandisation du monde ainsi que le "retour du
religieux" patriarcal le plus barbare. La marchandisation n’est pas que
celle des biens et services « ordinaires », c’est aussi la
marchandisation des corps de femmes surtout avec le développement de la
prostitution et de la pornographie (3 ). La marchandisation, c’est
aussi celle de la force de travail salariée qui s’est étendue sur la
planète. Les firmes transnationales en croissance d’implantation ont
nécessairement apporté avec leurs structures les rapports sociaux de
classe capital-travail, rapports sociaux qui sont très défavorables aux
travailleuses, beaucoup plus qu’aux travailleurs masculins. C’est un
aspect souligné par les féministes altermondialistes (4). Ces dernières
sont pourtant divisées sur l’appréciation de cette domination et donc
sur les modalités du combat (5) . On retrouve ici les débats sur
l’hypersexisme dans certains Etats islamiques qui ne sont pas absents
dans les autres pays y compris ceux ou les droits des femmes sont les
mieux soutenus. Orelsan est un exemple. Mais le point d’accord entre
ces féministes est souvent effacé : il n’y a pas que le clivage
campiste du « choc des civilisations » (Occident contre Orient) ou celui
de l’impérialisme multiforme du nord pour expliquer la domination dans
le monde. A la lutte des nations coalisées s’ajoute la "lutte de
genre« , la »guerre des sexes". Là, la domination masculine s’exerce
partout, dans le travail et hors travail.
*Dans le travail, les femmes connaissent les formes les plus flexibles
et les plus précaires et ce dans quasiment tous les pays de la planète,
y compris là ou elles sont le mieux traitées. Les statuts des fonctions
publiques des administrations subissent aussi l’influence négative du
privé mais ils restent les plus protecteurs des garanties des
personnels. Le temps partiel y est en général non imposé mais demandé.
La demande est cependant le fait massif des femmes, ce qui signifie une
contrainte masquée qui est celle de l’éducation des enfants et de
l’entretien domestique. On retrouve la question centrale du féminisme :
le partage des tâches domestiques. Il y a là des rapports de force
variables allant du mauvais partage au refus catégorique. Avec la
crise, cette question devient cruciale car ce sont les femmes qui sont
renvoyés massivement au foyer avec la perte d’autonomie financière qui
en découle mais aussi, comme souligné, le très défavorable partage des
tâches qui outre le fait inégalitaire injuste en soi, les empêchent
aussi de sortir seules et pour leurs propres plaisirs.
*Hors travail, dans les quartiers ou au foyer la domination perdure
sous des formes plus ou moins violentes. Opprimer les femmes, c’est les
voiler, les enfermer pour cacher leur corps, pour empêcher la relation
avec la part variable mais obligatoire et irréductible de séduction (6)
C’est aussi plus radicalement encore leur ôter le pouvoir de jouir par
la coupe du clitoris. Il y a aussi les mariages forcés et la lapidation
(7). A l’hypersexisme se combine le sexisme ordinaire. De façon plus
subtile, c’est le formatage par l’éducation - notamment religieuse mais
pas seulement - qui les inclinent à une vie repliée sur la famille et
les enfants, hors de toutes rencontres libres ou elles veulent comme
elles veulent. C’est aussi dans le même temps les violer, les
prostituer.
Le paradoxe de la domination masculine est d’une part d’interdire à une
majorité de femmes tant au nord qu’au sud les rencontres sexuelles
multiples sous la forme libre et d’autre part et dans le même temps
d’imposer la forme prostitutionnelle à une minorité d’entre elles. Plus
l’interdit sexuel est fort plus le recours prostitutionnel est prégnant.
Le paradoxe n’est pas sans explication : les hommes même influencés par
les prescriptions religieuses, tiennent à leur liberté sexuelle et à
leur plaisir. Il aménage donc avec plus ou moins de facilité la morale
dominante pour autoriser cette liberté sexuelle tout en l’interdisant
aux femmes. C’est ce décalage qui explique fondamentalement le paradoxe
de la domination masculine dans ce champ de la vie relationnelle. Cette
articulation systémique entre les deux éléments du paradoxe de la
domination et le désir masculin n’est pas communément soulignée. Elle
est pourtant source de contradictions fortes qui mènent à l’impasse. L’
impasse est celle de la distanciation généralisée entre hommes et femmes
car la violence masculine génère une réponse réactionnelle de type
victimaire à défaut de réponse féministe.
2) Cette domination est nuisible pour les hommes.
Mais elle n’est
pas perçue spontanément. Quand elle devient tangible par l’expérience
relationnelle, ils peuvent alors la changer même si des résistances
subsistent. Les féministes disent souvent à raison que ce changement
intervient sous la pression. Mais un autre facteur intervient que l’on
ne saurait sous-estimer : l’expérience du partage du plaisir charnel
réciproque et égalitaire entre individus libres à l’heure ou la
divagation sexuelle est relativement autorisée sous réserve des
précautions sanitaires élémentaires.
Revenons au paradoxe de la domination masculine et à son implication : La
différence entre le l’homme et la femme c’est que cette dernière connaît
massivement l’expérience du viol et de la violence. Il arrive que les
hommes la connaisse aussi mais c’est exceptionnel. Ce n’est pas pour eux
une expérience collective qui structure leur mode d’appréhension du
monde comme chez de très nombreuses femmes. Cette expérience-là empêche
de bonnes relations entre les hommes et les femmes. Pourtant tous les
hommes ne sont pas des salauds. Certains connaissent la joie du partage
d’une intimité libre avec des femmes. Cette expérience-là les poussent à
remercier leur partenaire et à promouvoir l’égalité et la réciprocité
relative qui permet l’épanouissement de tous et toute et donc une partie
importante de l’émancipation des contraintes qui pèsent sur les femmes.
Cette expérience pousse à l’acceptation du partage des tâches et à la
« libre circulation » des femmes dans la sphère relationnelle intime.
Christian Delarue
1) « Mais ferme ta gueule ou tu vas te faire marietrintigner ».
http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article744
2) Réponse aux « voilés » : Nous sommes tous et toutes des putes ! concerne les insultes des musulmanes voilées contre les femmes non voilées ou habillées légèrement.
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article55483
3) La pornographie ce n’est pas que les photos de femmes nues ou les films
« soft » tard le soir (jadis) sur TV6, c’est aussi et surtout une violence
quotidienne et répétée à leur encontre.
4) Crise du capitalisme et renforcement de l’oppression des femmes. J.Falquet
http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article722
4) Le relativisme culturel face à l’emprise du religieux .
http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article728
6) Voile islamique et séduction.
http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article298
7) Retour hypersexysme : 5000 femmes lapidées pour l’honneur.
Réponse globale
Pour changer le monde en crise il y aura besoin des peuples-classes de tous les pays. Ma référence est d’abord sociale et concerne le gros du salariat y compris les cadres mais aussi une fraction importante de la paysannerie . Référence « sociale » c’est aussi la division du genre sur la planète. Il faudra donc une reconnaissance massive du droit des femmes et que ces dernières puissent agir car cela ne tombera pas du ciel. « Sociale » c’est encore d’effacer les divisions ethniques et le racisme. Mais la base sociale ce n’est pas ordinairement le religieux.
Cependant sur la planète, certains se définissent par leur appartenance religieuse. C’est ainsi. Et ils sont différents. Les musulmans sont ceux qui sont massivement habitants des pays dominés sous plusieurs formes. Soit ils et elles participent de la constitution d’une société démocratique adelphique (fraternelle) et égalitaire notamment à l’égard des femmes, soit ils approfondissent la crise vers le fascisme, l’autoritarisme et toutes les oppressions.
En Europe on peut espérer sur une fraction émancipée des musulmans et musulmanes pour enclencher le changement. Emancipé ne signifie pas sans contradiction mais ce sont des gens qui ont un but et qui veulent aller vers ce but. Ils ne sont ni meilleurs ni moins bons que les non musulmans. Au Sud aussi, les choses bougent. Mais sous les voiles. Et la laïcité semble loin. Mais les femmes gagnent des droits ici ou là.
Dernier point. La violence masculine contre les femmes au foyer ne concerne pas spécifiquement les musulmans. Il s’agit d’une mesure universelle à enclencher. Il faut tendre fermement à ce que nous soyons égaux, sans peur du viol et autres tabassages.
Réponse trop brève...
Christian Delarue
Mon texte se comprend dans un tel débat enclenché dans ATTAC.
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