Ne lisez pas cet immonde article du FN sur la « migration de remplacement » :
http://www.un.org/esa/population/publications/migration/pressfr.htm
Ah non en fait c’est un rapport de l’ONU, lol
@smilodon
Que le « monde » s’en foute c’est l’évidence, tout comme c’est l’évidence, vous aurez peut être remarqué, qu’un discours n’a pas à être reconnu par le « monde » pour être digne d’intérêt.
Vous parlez d’action, de changer les choses ; je suis tout à fait d’accord, mais c’est précisément ce qui est en jeu dans le débat que j’ai essayé d’avoir avec l’auteur de l’article. La critique à l’égard du judéo-christianisme chez Heidegger a pour enjeu (et là voilà un enjeu véritable...) la domination de la situation historique.
C’est ce qu’il appelle le « Destin », l’idée qu’il faut manifester dans ce monde l’idée que l’on a de nous-même et qui rend possible l’action positive malgré les conditionnements du temps. Nous avons la certitude que le temps prendra toujours le dessus sur nous en dernier ressort, dans la mort, mais l’homme peut aussi, à l’occasion, posséder cette volonté héroïque, ce pessimisme fort face au tragique de la vie, qui lui permet de se transcender et d’agir librement. Tout l’intérêt de la critique Heideggerienne se trouve ici.
Qui vous dit que je me contente simplement d’en parler ?...
Désolé pour les fautes, j’écris très vite par manque de temps...
@Stéphane Domeracki
On parle de cela : "plus divin que
le dieu d’Abraham, lequel ne tolérait aucun de ses semblables à
côté de lui, et dont le fils Jésus envoie tous ceux qui ne
l’aiment pas en enfer pour les y laisser rôtir« et non ce n’est pas nécessairement une référence au meurtre des juifs en 39-45 (franchement !!). C’est vous qui dites que c’est une allusion à l’Holocauste, chose qui est invérifiable, dans le cadre stricte de cette citation, ce que vous vous permettez de faire malgré tout sans raison tangible si ce n’est le renvoie au reste du corpus interprété avec la même méthode.
Ah oui et je peux vous assurer pour y avoir travailler que l’Université ne relève pas d’une orthodoxie bien différente de la votre sur la question. Les maîtres de conférences qui aiment la philosophie d’Heidegger penseraient malgré eux par l’intermédiaire de concepts qui réhabilitent une forme supérieure (sic) de nazisme ? Je vous rassure il n’y a pas plus »gauchiste" et soumis que le milieu universitaire... Celui-ci ne risque pas d’écorcher, grâce à Heidegger, le sacro-saint tabou de la question juive. Faire carrière c’est ramper à la verticale et pour cela il faut éviter certains sujets ou les prendre avec le même sens de la mesure qu’un BHL. Une fois compris cela vous serez adoubez ;)
@Stéphane Domeracki
La pensée démonique dont il parle c’est peut-être justement le paganisme, religion par delà le bien et le mal, à la différence du judéo-christianisme qui est un dualisme. Vous voyez le mal partout c’est incroyable, à croire que vous tomber sous le coup de la critique Heideggerienne.
Le syllogisme de votre raisonnement est peu ou prou : Heidegger qualifie négativement un aspect du judaïsme (çà c’est vous qui le dites), Les juifs ont été massacré à la même époque, donc le soupçon d’antisémitisme à l’égard d’Heidegger parlant des juifs est tout à fait légitime. On est beaucoup plus à chaque fois dans le soupçon, dans l’allusion prétendue que vous interprétez, que dans un aveu de la part d’Heidegger. Et il y a aurait beaucoup à dire aussi sur le fait que les cahiers sont des « Réflexions » mais bref. Je vous donne deux exemples :
"C’est bien encore la démesure du ’’peuple élu’’ qui est thématisée. Pire : ce genre...« sous-entendu le fait d’affirmer une démesure chez ce peuple est une faute impardonnable, un objet de scandale (!) Je crois que quand on en arrive là ce n’est pas plus la raison qui parle, on baigne dans le pathos... et ce n’est pas étonnant car vous semblez lire ces cahiers avec un manuel des crimes nazi dans une autre main.
»Ce texte ayant dû être rédigé dans les années 1947-48, il est d’un goût on ne peut plus douteux d’évoquer un dieu qui ’’laisse rôtir’’ les malheureux qui n’auraient pas reconnu la divinité de son Fils ; difficile de ne pas y voir une énième référence scandaleuse à l’holocauste des Juifs..."
Mais c’est vous qui le dites ! Votre argument repose sur l’interprétation d’une prétendue allusion ou référence aux crimes nazis. Ne le prenez pas mal mais le niveau de l’argumentation est ici assez bas. Et j’ai peur que toute votre argumentation baigne en permanence dans l’allusif. Mais bon étant habité par la bête immonde je ne risque pas de recevoir et de lire votre ouvrage ;)
@lsga
Le terme n’a aucune connotation négative chez moi. Si c’est cela que vous me reprochez.
@Onecinikiou
Les païens voyaient le judéo-christianisme comme une non-religion car ce dernier tend à nier le lien avec la Terre Mère, lien qui est précisément la racine étymologique qui a donné le terme « religion ». Il n’est pas du tout inconcevable de voir, de ce point de vue, le judéo-christianisme comme une « religion » négative qui comporte en son sein des athées. La thèse est défendue par ailleurs que le judéo-christianisme est le propagateur du désenchantement du monde, de la mort de Dieu, c’est-à-dire d’abord de la mort des dieux du polythéisme, puis d’une réduction de la divinité à une abstraction universelle, puis de sa disparition ou de son remplacement par le logos du sujet individualiste. Le religieux était dans l’antiquité synonyme de rite collectif et civique ce qu’a précisément mis à mort la conception hébraïque du monde (et la on retrouve Heidegger qui recoupe d’ailleurs les réflexions de Lévinas à ce sujet dans Difficile liberté, Lévinas qu’on peut difficilement taxer d’antisémite...).
Merci infiniment pour cet article ! Très intéressant.
« L’Histoire telle qu’il la comprend est celle de l’obturation d’un premier commencement miraculeux, celui des premiers Grecs : la tradition judéo-chrétienne, à travers l’helléno-romanisme, annihilerait toute possibilité de grandeur, détournant les hommes de l’être au profit du simple...profit, du nivellement par le bas du dernier homme, de la massification, de la médiocrité, etc. Les hommes, de plus en plus calculateurs, ne se voueraient désormais qu’à l’étant et à l’Être de l’étant : au Dieu judéo-chrétien. L’homme deviendrait, par cette influence, simple « sujet », en s’« insurgeant » contre l’être, en l’oubliant. Cette histoire-déchéance est censée dégénérer jusqu’à enjoindre les hommes à se faire, au bout du « compte », les valets de la technique – autant dire de cette « machination », cette magouille invisible et surpuissante. »
Vous présentez cela comme un délire, alors qu’il y a des raisons plus que soutenables à avancer ce qu’Heidegger formule ici (même si on peut en discuter). Il est assez clair que le monothéisme judéo-chrétien opère une inversion des valeurs par rapport aux cultures antiques car il remplace le renforcement de la force prôné par les polythéismes païens par une glorification de la faiblesse, de l’humilité, de la non-autonomie. L’autonomie de l’homme, sa souveraineté, son pouvoir politique etc. sont autant d’offense commise à l’égard de la seule souveraineté légitime, celle de Iavhé. Les hommes qui adhèrent à cette religion ne se vouent plus qu’au Dieu Unique, qu’à la transcendance estimant par là-même que l’être du monde est dénoué de toute profondeur. Les racines de la rationalité technique qui désenchante la nature, prémisse à son exploitation infinie, peuvent très bien alors être trouvées dans une telle conception du monde. L’interprétation Heidegger n’est donc pas délirante ou réductible à un tel mépris.
@Mr.K (generation-volée) « Écrasons l’infâme ! »
@Onecinikiou
Je vois très bien ce que vous voulez dire. Néanmoins je pense que votre définition générale du religieux relativise de fait une particularité du monothéisme hébraïque. Cela peut paraître paradoxal mais dans le Deutéronome, les Nombres, Esther, Judith, Dieu ne donne pas la primauté à la croyance mais bien au combat contre l’idolâtrie, càd à la négation des cultes des peuples païens. Les textes vétérotestamentaires ne condamnent pas l’athéisme mais les cultes polythéistes. Raison pour laquelle les romains ont reproché aux premiers chrétiens (qui sont dans la continuité de l’hébraïsme de ce point de vue) d’être des athées : ceux-ci tentaient de détruire les cultes antiques.
« Celui qui refuse l’idolâtrie, fait comme s’il accomplissait la Torah toute entière » (Hullin, 5a)
« Pour son salut, l’humanité n’a pas besoin d’adorer Dieu. Tout ce dont elle a besoin, c’est de ne pas blasphémer et de ne pas adorer les idoles » (Eric Fromm, Vous serez comme des Dieux).
Ce ne sont pas de faux concepts qui légitiment l’idée pernicieuse de peuple élu comme vous dites. Cela permet de comprendre l’évolution et la sécularisation des conceptions hébraïques au sein d’un grand nombre d’institutions (je pense au droit international notamment) et le sens du combat de certains intellectuels juifs, qui ont leurs racines dans la théologie négative qu’est l’Ancien Testament. Le judaïsme dépasse bien alors le cadre théologique, car c’est aussi tout simplement une conception du monde. Cette compréhension mène plutôt à une critique qu’à une apologie de l’exceptionnalité selon moi. Il faut bien voir le caractère tout à fait inouïe du monothéisme judéo-chrétien pour en comprendre les formes sécularisées, même si ces formes sont parfois tout à fait caricaturales et éloignées de l’orthodoxie je vous l’accorde (je pense à notre ami BHL ici).
@Onecinikiou Le Talmud la confirme dans Hullin, 5a, si vous avez le Talmud sous la main.
@Stéphane Domeracki " Belle perspicacité par ailleurs : tout discours qui n’est pas anti-fasciste et progressiste ne vaut pas grand’ chose à mes yeux, quelle que soit par ailleurs sa maestria spéculative ou autre. Ce qui ne veut pas dire que je ne connais pas de nombreux auteurs autoritaires."
Ce n’est pas ironique ? Comment pouvez-vous étudier sereinement un auteur comme Heidegger en ayant un tel a priori axiologique ? Cette méthode me dépasse.
Si vous pouviez arrêter de supposer que j’ai prétendu tout connaître à Heidegger, je vous remercie ;) Mais j’ai lu suffisamment ce philosophe pour savoir qu’il ne s’en prend pas simplement violemment à Junger par exemple, que ce dernier l’a influencé notamment sur la question de la technique. D’ailleurs par la question de la technique chez Heidegger est pensée de manière nazi selon vous :D ?
Bonne soirée et sans rancune.
@Onecinikiou L’idée d’athée juif n’est pas une si grande contradiction au sens où la remise en question de l’existence de Dieu pour un Juif ne l’empêche pas de suivre et d’appliquer, même sous une forme sécularisée, les préceptes de la Torah. Le messianisme marxiste est athée et pourtant tout à fait conforme à l’idéal hébraïque d’un monde pacifié, sans nation, sans différence etc. L’Ancien Testament c’est aussi et avant tout un mythe incapacitant dont le but premier est négatif : détruire la religion des autres. Iavhé attache plus d’importance à cette tâche qu’à la croyance en son existence. Je partage mes sources si besoin.
(SB j’espère que tu lis et que cela te donne des idées pour tes prochains cours...).
@Onecinikiou Bien vue Onecinikiou, l’auteur semble avoir une haine pathologique pour Heidegger et le caractère prétendu réactionnaire de sa pensée comme s’il était évident que ce qui n’est pas progressiste ou antifasciste devait être voué aux gémonies. Son approche de Heidegger est loin d’être objective et encore moins son approche de la question juive. Et bien vue également sur Carl Schmitt qui, s’il n’était pas NS au sens strict puisqu’il sera débouté par le IIIe Reich, est l’un des plus grand juristes du XXe siècle (et qu’on peut difficilement taxer d’obscurantiste, il n’y a pas plus clair que du Carl Schmitt dans le texte).
D’autre part Heidegger fait je pense tout simplement partie du courant de la Révolution Conservatrice en Allemagne, dont l’auteur n’a surement jamais entendu parler, qui bien sûr possède des ressemblances avec le fascisme allemand mais qui ne peut pas être réduit comme le fait l’auteur à un exercice de nazification de la philosophie. Lol en plus la question de l’antisémitisme de Heidegger, ce qu’on ne ferait pas pour défoncer des portes ouvertes... il y a pas d’enjeux plus important en ce moment en philosophie, c’est vrai...
@Erer Et puis l’objectif de publicité pour votre article scientifique est atteint, donc retrouvez le sourire. :)
@Stéphane Domeracki « votre supposé savoir du judaïsme, dont je n’ai que faire ». C’est bien vous avez la bonne méthode pour appréhender autrui dans un débat. Elle portera, j’en suis sûr, ces fruits une fois appliquée au « baratin » d’Heidegger, qui ne « donne pas lieu à discussion ». lol
« putain arrêtez avec vos euphémismes scandaleux » :) Je vous en remets une petite dernière pour la route : regardez le curriculum de la majorité des têtes bolchéviques en 1917 et dans les décennies ultérieures, et vous verrez que les victimes et les bourreaux à cette époque n’ont pas toujours été ceux qu’on croit.
@Stéphane Domeracki Aucun mal avec cela. Mais moi je vous parle depuis le début de ce dit Heidegger. Vous glissez sans cesse de ce que dit Heidegger aux actes des NS, pour juger des thèses d’Heidegger comme s’il y avait un lien de cause à effet. Heidegger parle du judaïsme et celui-ci ne se résume pas à ce qu’une partie de ces membres a subi durant la seconde guerre et que je ne trouve pas spécialement positif, c’est le moins qu’on puisse dire. La question juive c’est un peu plus large que 39-45, c’est plus de deux millénaires d’histoire et là je crois que c’est vous qui avez du mal avec çà ;)
@Stéphane Domeracki Au contraire je suis totalement ouvert à la discussion sur les questions historiques si on m’objecte des arguments. Mais vous, vous répondez « théorie du complot » qui est un peu la reductio ad hitlerum du XXI e siècle. Cela confirme ce que je disais au départ vous ne pouvez pas dialectiser la question juive, faire la part des choses, sinon c’est risquer de partager les « élucubrations » d’Heidegger ou de ses tenants (que vous condamnez a priori si vous soupçonner une moindre accointance chez eux avec les thèses du philosophe). Vous me juger de manière infamante (élucubration, complotisme, on n’est pas loin de la psychiatrisation du débat). C’est dommage mais naturel, je ne m’attendais pas à autre chose. Cette question a pour horizon l’hystérie de toute manière.
ps : la « théorie du complot », ce terme remis au goût du jour par les journalistes notamment pour contrer les thèses parfois effectivement grandiloquentes des internautes sur le 11 septembre a servi à défendre une thèse officielle concernant un attentat terroriste qui, s’il est avéré suppose nécessairement aussi, un... complot. A bon entendeur.
Agoravox utilise les technologies du logiciel libre : SPIP, Apache, Ubuntu, PHP, MySQL, CKEditor.
Site hébergé par la Fondation Agoravox
A propos / Contact / Mentions légales / Cookies et données personnelles / Charte de modération