Histoire de rejoindre Keuss, quelques suggestions du côté du hip hop outre atlantique
Buck 65 - Roses & Bluejays : http://www.youtube.com/watch?v=qXuoQPYJ67s
Bus Driver - Imaginary Places : http://www.youtube.com/watch?v=HpP-8tJ-9Js
Et pour ce qui est du rap français, pour ma part, je suis plutôt admiratif du style de Médine (tout en étant très loin de partager son positionnement politque)
http://www.youtube.com/watch?v=ke2cBCFhJWU
@ L’auteur,
Pardonnez mon insistance mais je ne crois pas avoir déformé votre propos.
CONCERNANT VOTRE CONCLUSION SUR LES AVANTAGES DU DIVORCE
Quels sont vos deux principaux arguments pour
disqualifier par avance toute réforme législative contre les « mariages
gris » ? D’une part, vous insistez sur le fait que la preuve des
intentions frauduleuses d’un candidat au mariage est difficile à
produire : « Mais il est bien difficile de déterminer la frontière de
la sincérité d’un amour. La plupart des couples "sincèrement
amoureux" auraient bien du mal à définir leur amour, leur raison de
s’aimer, la nature de leur sincérité ». Et d’autre part, vous affirmez
qu’en tout état de cause, la tromperie est « la règle des relations
amoureuses et même, plus généralement, des relations humaines ».
À la suite de quoi vous concluez, occultant la question de la tromperie pour ne retenir que l’hypothèse de « l’erreur personnelle » du conjoint abusé – ce qui revient à tolérer la duplicité de l’un au nom de la naïveté de l’autre... –, que : « Le divorce et la possibilité de remariage sont des éléments modérateurs en cas d’erreur personnelle [ et que ] L’État ne doit pas s’ingérer dans cette affaire. Les dispositifs de la loi du 26 novembre 2003 sont déjà suffisamment lourds pour donner des outils répressifs adaptés aux mariages de complaisance, qu’ils soient « gris » ou blancs ».
Or votre raisonnement sur le divorce me paraît tout à fait discutable, ne serait-ce que parce qu’il n’existe pas de « divorce pour le droit à l’erreur » dans les textes législatifs. Et ce pour une raison simple, le divorce a pour but de sanctionner un événement conjugal postérieur à la conclusion du mariage : soit l’usure de la vie conjugale ( c’est-à-dire les divorces par consentement mutuel, par acceptation du principe de la rupture du mariage ou pour cause d’altération définitive du lien conjugal ), soit un manquement aux obligations conjugales (c’est-à-dire le divorce pour faute). La procédure de divorce se distingue en cela de la procédure d’annulation, qui vise à sanctionner un vice antérieur à la formation du mariage (même si ce vice n’est découvert, nécessairement, qu’après la célébration du mariage), et notamment « l’erreur sur les qualités essentielles du conjoint ».
Ainsi sans même parler de la question spécifique des
« mariages gris », votre préférence pour le divorce atteste à mon
sens d’une certaine confusion entre deux procédures foncièrement différentes,
tant du point de vue de leur raison d’être que de leurs effets.
Il me semble d’ailleurs important de rappeler que la consécration du divorce par consentement mutuel et la reconnaissance de la nullité du mariage pour « erreur sur les qualités essentielles du conjoint » résultent d’une seule et même loi promulguée en 1975. Preuve que dans l’esprit du législateur, la divorce et la nullité du mariage avaient chacun une fonction spécifique. D’ailleurs afin d’encourager les tribunaux à privilégier l’annulation du mariage (l’esprit de la réforme de 1975 était de dépénaliser la dissolution du lien conjugal), la loi prévoyait initialement que le juge pourrait rétablir d’office la véritable qualification des faits et prononcer la nullité lorsqu’une action en divorce serait intentée par erreur (Rapport fait devant l’Assemblée nationale au nom de la Commission des lois par M. Donnez sur le projet de loi portant réforme du divorce – Rap. A.N. n° 1681. T.1. p.39).
SUR L’AFFAIRE DU MARIAGE ANNULÉ POUR CAUSE DE MENSONGE SUR LA VIRGINITÉ
Ensuite quelques développements sur l’infirmation de l’annulation du mariage par la Cour d’appel de Douai. À mon sens, cette décision s’est montrée moins soucieuse de garantir les principes du droit français que de flatter l’opinion publique.
Il faut en effet rappeler qu’en appel, dans sa demande
reconventionnelle, la jeune femme entendait faire reconnaître qu’elle avait
commis une erreur sur les qualités essentielles de son conjoint. Elle soutenait
ainsi que ce dernier « n’avait pas la volonté d’accepter voire la
capacité de concevoir l’obligation de respect ( …) entre époux. » Pour preuve de son erreur, elle rappelait que
dès le début de leur union, l’époux avait manifesté à son égard « une
violence morale et physique en divulguant auprès des tiers son état intime et
en la faisant reconduire chez ses parents ».
L’argument était d’autant plus fort que le devoir de respect entre
les conjoints a été expressément consacré en 2006, et surtout il avait
l’avantage de viser très précisément ce que l’on pouvait légitimement reprocher
au mari. La Cour d’appel tenait là une occasion inespérée de renverser la
physionomie du procès, de procéder à une véritable réprobation du comportement
de l’époux sans avoir à « sacrifier » l’épouse en maintenant la
validité du mariage. Mais les juges de Douai ont laissé passer cette chance de
rendre une justice véritablement exemplaire. La Cour d’appel a en effet
considéré que si les violences invoquées étaient « susceptibles
de constituer des manquements aux obligations du mariage » – comprendre une cause potentielle de divorce
pour faute –, elles ne permettaient pas en revanche d’établir l’existence d’une
erreur sur les qualités essentielles, d’autant qu’il n’existait selon elle
« aucune pièce de nature à établir que [le mari] n’aurait pas eu la volonté de
s’unir effectivement et durablement ».
Les arguments ici avancés par la Cour d’appel pour refuser la nullité demandée par l’épouse ne manquent pas de susciter le malaise. Car la volonté de s’unir est peu de chose si elle n’est pas suivie d’une adhésion effective à l’état matrimonial et aux obligations qui en découlent. Or, le comportement du mari attestait moins d’une acceptation des obligations conjugales que d’une recherche de cette puissance maritale fort heureusement abolie par le droit français. On pouvait donc sérieusement s’interroger sur la qualité d’un conjoint qui ne respecterait sa femme qu’autant qu’elle se conformerait à ses exigences (être vierge avant le mariage), a fortiori lorsque l’on part du principe que l’absence de la virginité espérée par le mari n’est pas censée avoir de conséquences sur la vie matrimoniale (argument phare de la décision de la Cour d’appel de Douai).
Mais non content d’avoir manqué l’occasion de donner une
véritable consistance à l’obligation de respect entre époux, la Cour d’appel de
Douai a également échoué à rendre une décision réellement protectrice pour
toutes les femmes et jeunes filles confrontées à des situations similaires. Car
le divorce, précisément, n’est pas la panacée. Et ce en dépit des conclusions
du juriste Jean Hauser sur l’affaire en question : « Quant au sort de
l’union ainsi consolidée on ne gémira pas trop longtemps sur le couple (...)
puisqu’on divorce maintenant en moins de six mois en France et que, compte tenu
des affirmations des parties, elles peuvent divorcer par consentement mutuel
sans invoquer aucune cause, ce qui leur aurait évité de mettre sur la place
publique des éléments de l’intimité de l’épouse » ( J. Hauser, De l’erreur sur
les qualités essentielles ( suite) : le
mariage n’est pas un simple
montage, Revue Trimestrielle de Droit Civil 2009 p. 98 ).
Cette remarque de J. Hauser résume à elle seule l’absence de perspective qui a caractérisé la plupart des réactions concernant l’annulation de ce mariage. En effet, elle manquait d’envisager l’hypothèse où le mari, comte tenu de la position nouvelle de son épouse au cours du second procès, pouvait fort bien décider de faire durer la procédure par esprit de représailles en refusant de donner son consentement au divorce. De même, elle manquait d’envisager celle où l’épouse, compte tenu des affirmations de la Cour d’appel quant au caractère répréhensible du comportement du mari, pourrait décider d’engager une procédure de divorce pour faute, dont les délais sont autrement plus importants et l’issue toujours incertaine.
Tout ceci pour dire que si l’infirmation de l’annulation du mariage a satisfait les belles âmes, elle n’a pas contribué à fournir une jurisprudence réellement utile aux femmes qu’elle prétendait défendre en prévision de situations identiques. Car censée protéger les femmes issues de la communauté musulmane, la décision de justice rendue en leur nom les aura seulement convaincu qu’en matière de mariage, elles n’auront pas le même droit à l’erreur que les autres. Paradoxalement, elles pourront toujours invoquer les fautes religieuses de leur époux tant que cela sert le ministère public dans sa traque aux mariages fictifs (cf. jurisprudence de 2005 dans mon premier commentaire), mais elles ne pourront invoquer ses excès religieux au titre d’une erreur sur les qualités essentielles lorsqu’il sera seulement question de les protéger d’une union malheureuse… Pire encore, elles savent désormais que, dans une situation identique à celle de la jeune femme concernée par le jugement lillois, il leur faudra s’en remettre à la bonne volonté de leur époux (pour obtenir une divorce par consentement mutuel ou sur demande acceptée) ou attendre une faute conjugale de sa part pour obtenir le divorce. À moins qu’elles ne doivent se résoudre à commettre cette faute pour provoquer la demande de divorce.
EN GUISE DE CONCLUSION
Je comprends tout à fait votre attachement au respect de la vie privée, et partage également votre méfiance quant aux velléités de l’État. Néanmoins je considère qu’il est important de faire la part des choses entre la défiance légitime que nous inspire une politique gouvernementale (la réforme de 2006 est d’ailleurs bien plus intrusive que celle de 2003) et le vécu réel des personnes concernées par les « mariages gris », et plus généralement des personnes abusées dans le cadre d’un mariage, pour lesquels le divorce n’est pas nécessairement la solution la plus appropriée.
@ L’auteur,
Je conçois mal votre attachement au divorce sur ce sujet, sachant que cette procédure est sans effet sur l’acquisition de la nationalité ou d’un titre de séjour.
Tout au plus le faux candidat au mariage sera condamné à verser une prestation compensatoire au conjoint abusé... Manière détournée de fixer un prix à la nationalité française.
Sous couvert d’égards pour l’intimité, votre conclusion constitue donc à mon sens une prime tacite à l’escroquerie sentimentale, fort peu soucieuse à la fois du vécu réel des individus et des réalités juridiques (dans l’affaire du mariage annulé pour cause de « défaut de virginité », les conjoints étaient tous deux de nationalité française).
Par ailleurs, et puisque l’on reparle de virginité, les tribunaux n’hésitent pas à prononcer l’annulation de ces mariages gris. A titre d’exemple, cette jurisprudence datant de 2005, qui confirmait la primauté de la procédure de l’annulation du mariage sur celle du divorce, et retenait également la virginité de l’épouse comme élément de preuve du défaut d’intention matrimoniale de l’époux :
"En raison de l’absence d’intention matrimoniale de
l’époux, il convient de prononcer l’annulation du mariage. En effet, alors que
le mariage civil a été célébré, le mari a quitté rapidement son épouse sans
aucune relation sexuelle, les époux vivant séparés au point que l’épouse est
toujours vierge. Il n’a jamais consenti à pratiquer le mariage religieux qui
aurait dû nécessairement suivre le mariage civil, preuve aux yeux des croyants
de la réalité de l’union. Peu importe que
l’épouse ait intenté une action en dissolution du mariage, cette action
n’emportant pas acceptation de sa validité formelle, alors quelle y expose
l’absence de réalité de l’union.«
[ Cour d’appel de Bordeaux, 6e chambre civile, 19 octobre 2005 ].
Un détail important qui vous éclairera peut-être sur les supposées vertus du divorce concernant les »mariage gris« . Dans l’affaire précitée, l’épouse était parvenue à chasser son »conjoint« du domicile conjugal, à l’aide de sa famille, après avoir compris son absence d’intention matrimoniale. À la suite de quoi le faux candidat au mariage avait engagé... une procédure en divorce pour faute contre son épouse. Je vous laisse en tirer toutes les conclusions logiques.
Enfin quoique cela puisse encore en chagriner certains, le mariage n’est pas encore un contrat ordinaire. Plus précisément, c’est une institution qui naît d’un contrat d’adhésion, de la rencontre de deux consentements.
Quoiqu’il en soit, lorsque deux individus se marient, ils invitent en connaissance de cause »le législateur dans leur lit« , en s’engageant à respecter un devoir de fidélité et à créer une »communauté de vie« qui comprend une »communauté de lit« (le fameux »devoir conjugal« qui, contrairement à ce que l’on pense, n’a pas été aboli).
Et ce faisant, l’un cède à l’autre le droit de porter devant la justice leurs conflits intimes. Ce qui est, soi-dit en passant, une forme d’aliénation qui participe également à sa manière du »mystère amoureux".
@ l’auteur
Autant l’argument de la dignité humaine est inopérant pour
justifier une interdiction du voile intégral ( lorsque ce dernier est porté par
une femme « en son âme et conscience », ce n’est pas à autrui de
définir à sa place en quoi doit consister sa propre dignité ), autant l’argument tiré
du passé colonial de la France pour « tolérer » ce même voile me
paraît foncièrement anachronique.
Car contrairement à ce que suggère M. Louvel, les données du problème entre l’Algérie française d’hier et la France multiculturelle d’aujourd’hui sont différentes.
En premier lieu, dans le contexte de l’Algérie française, le respect de la diversité religieuse évoqué par M. Louvel était surtout motivé par l’opportunisme politique de l’administration coloniale : respecter la religion musulmane, c’était s’assurer une paix relative en ne bouleversant pas l’ordre social.
Ensuite, ce respect s’inspirait bien plus de la politique gallicane d’Ancien Régime que de la loi républicaine de 1905 (qui n’a jamais été appliquée en Algérie). Les gouverneurs coloniaux intervenaient dans le choix des oulémas et entretenaient la sujétion de ces derniers en s’assurant de leur dépendance économique : les monarques n’avaient pas agi autrement pour inféoder le clergé.
Enfin et surtout, M. Louvel passe un peu vite sur les conséquences de la « tolérance » coloniale quant à la condition des femmes algériennes. Outre le fait que la polygamie n’a jamais été interdite sous la domination française ( par crainte de provoquer une trop grande crispation chez les « indigènes », et également parce que la pratique était considérée comme marginale et appelée à disparaître ), les mariages forcés et la pratique de la répudiation réservaient aux femmes musulmanes un sort peu enviable en comparaison de celui de leurs consoeurs européennes.
Autrement dit la tolérance tant vantée par M. Louvel se
caractérisait surtout par une indifférence de l’Etat colonial à l’égard statut
de la femme musulmane. Certains auteurs (dont Julia Clancy Smith) soutiennent
d’ailleurs la thèse selon laquelle le maintien de l’infériorité juridique de la
femme musulmane aurait été plus ou moins négociée entre les confréries
religieuses musulmanes et le pouvoir colonial.
La référence à « la belle époque de la burqa » est donc pour le moins malheureuse...
Enfin concernant le texte de Fanon, il me semble impropre à rendre compte du débat actuel autour du voile intégral, sauf à considérer que les représentantes des associations féministes qui plaident en faveur d’une loi d’interdiction sont dominées par de troubles pulsions saphiques...
Néanmoins, Fanon emploie (malgré lui) un terme qui offre aujourd’hui l’une des clés de la problématique actuelle : le port du voile intégral abolit la réciprocité dans l’espace public.
***
PS : Pour ceux qui souhaiteraient plus d’informations sur le statut de la femme musulmane dans l’Algérie française, quelques livres et articles de référence :
- Louis-Augustin Barrière, Le statut personnel des musulmans d’Algérie de 1834 à 1962, Presses universitaires de Dijon,1993.
- Diane Sambron, Les Femmes algériennes pendant la colonisation, Edition Riveneuve, 2009.
- Julia Clancy-Smith, Le regard colonial : Islam, genre et identités dans la fabrication de l’Algérie française, 1830-1962, article paru dans la revue « Nouvelles Questions Féministes » : « Sexisme et Racisme : le cas français » Volume 25 N° 1-2006.
@ Pieyre Biagini
Bonjour,
Juste quelques précisions concernant la responsabilité présumée de la préfecture.
Certes l’arrêt Doublet a consacré une obligation pour l’autorité compétente de prendre toutes les mesures nécessaires au respect d’une réglementation et, de façon plus générale, au respect de l’ordre public.
Mais le Conseil d’Etat se montre également exigeant quant à la proportionnalité des mesures prises pour assurer le maintien de l’ordre public. Or, l’interdiction est généralement considérée comme un dernier recours, et peut être entachée d’illégalité dès lors que d’autres mesures (présence policière, parcours imposé par la préfecture, etc...) paraissent suffisantes pour prévenir les risque de désordres [Cf Cons. d’État, 12 novembre 1997, Ministre de l’Intérieur c. Association « La communauté tibétaine en France et ses amis » : L.Q.J., 21 avril 1998, no 32, p. 7]
Bref, l’absence d’interdiction n’équivaut pas nécessairement à l’inaction de l’autorité de police comme vous semblez l’affirmer. Point besoin d’ailleurs d’être juriste pour le comprendre : s’il fallait interdire toutes les manifestations susceptibles de provoquer des affrontements, on pourrait tout aussi bien rayer le principe de la liberté de manifestation de nos droits fondamentaux.
La question serait donc plutôt de déterminer, à mon sens, quels ont été les mesures de police prises par la préfecture pour prévenir les risques de trouble à l’ordre public et de les mettre en perspective avec les éléments portés à la connaissance du préfet (estimation de l’affluence, effets des précédentes manifestations de ce type dans d’autres pays, effectifs de police déployés, etc...).
La « bonne nouvelle » étant que « grâce » à ce précédent, l’autorité de police administrative aura désormais toute latitude pour interdire ce genre de manifestation, eu égard au « risque sérieux de renouvellement de troubles » (Conseil d’Etat, 5 Août 1908, Leclercq et Grenson).
@ L’enfoiré,
La correction orthographique de l’ensemble des articles publiés n’est pas dans mon champ d’action, mais dans celui de l’équipe prétendument rémunérée pour ce faire.
Je ne vois donc pas trop où nous mène votre insistance sur l’existence de ce logiciel d’édition-correction mis à notre disposition, et dont la portée est nécessairement limitée à nos contributions respectives.
Enfin concernant le nombre d’articles, je ne conteste pas le chiffre de 383 articles en instance de modération, j’attire simplement votre attention sur le fait que l’équipe d’Agoravox a seulement en charge la correction des articles publiés et non de tous ceux soumis à publication. Ce qui fait une énorme différence en termes de charge de travail.
PS : Tout en précisant que si la modération et la correction des articles me semblent lacunaires à bien des égards, il est en revanche évident que la gestion purement technique du site constitue une réussite.
@ L’enfoiré,
Je ne vous parle pas ici de correcteurs automatiques ou de logiciels
d’édition, mais des personnes censées être payées pour corriger les
seuls articles destinés à la publication, dont le nombre est bien
inférieur aux chiffres que vous évoquez.
Raison pour laquelle, à mon sens, le nombre d’articles publiés par jour
sur Agoravox n’est pas un argument recevable pour excuser la lenteur de
la modération.
D’ailleurs, il ne s’agit peut-être pas tant d’un problème de compétence que d’organisation.
Enfin, lorsque vous dites que les membres de la modération "n’ont
peut-être aucune envie de jouer avec la forme mais sont là uniquement
pour le fond", ( étant entendu que je parle des personnes rémunérées et
non des auteurs-modérateurs ), j’avoue rester perplexe :
- Si des personnes sont payées pour corriger l’orthographe des
articles, comme l’affirme M. Revelli, elles ne sont pas censées avoir
le loisir de décider de s’intéresser au fond plutôt qu’à la forme.
- Si des personnes sont payées pour se préoccuper uniquement du fond
des articles, alors il faut bien convenir - à la suite de l’exemple de
l’article faisant référence au protocole des sages de Sion - que ce
travail n’est pas correctement réalisé.
Bien évidemment, je pourrais partager votre indulgence s’il était
question d’une structure entièrement fondée sur le bénévolat. Mais tel
n’est pas le cas pour Agoravox puisque M. Revelli nous indique lui-même
qu’une équipe est rémunérée pour assurer la modération ainsi que la
correction.
@ L’enfoiré
Bonjour,
Vous me dites que la correction orthographique exige « une armée de
gens formés pour l’exercice » et que, de façon plus générale, la
modération est « une affaire de spécialistes ». Ce en quoi je me
garderai bien, dans l’absolu, de vous contredire. [Concernant les «
fôtes » dans la
presse écrite, cela arrive effectivement, mais dans des proportions
moindres que sur Agoravox me semble-t-il ; et par ailleurs dans
l’article pris en exemple, les corrections nécessaires n’exigeaient pas
une grande compétence linguistique ]
Simplement Carlo Revelli parle de frais de fonctionnement liés à la
modération et à la correction des articles, ce qui suppose que des
spécialistes ont été engagés pour cela ( à moins que le recrutement ait
été réalisé par critères d’affinités ) et je constate :
- Que la correction orthographique laisse à désirer
- Que plus de trois semaines ont été nécessaires à une équipe de
modération, censément rémunérée pour veiller à la légalité du contenu
des articles, pour expurger un article
qui citait « Le protocole des sages de Sion » afin d’appuyer son propos
(en lui accordant la même authenticité que la Déclaration Balfour).
Ce qui m’amène à conclure que, indépendamment des difficultés
financières évoquées par M. Revelli, il se pose également un évident
problème quant à la compétence des personnes rémunérées par Agoravox,
(et indirectement par ceux qui ont pris le parti de verser leur obole à la
fondation).
J’ai le sentiment que mon propos a été mal interprété... Il n’était pas
question de pointer du doigt tel ou tel rédacteur à l’orthographe
approximative, sachant qu’il m’arrive comme tout à chacun de faire
subir de nombreux outrages à la langue française.
Je soulignais simplement que Carlo Revelli a évoqué le coût financier
les travaux de correction orthographique effectués sur les articles
alors que, de toute évidence, ces travaux ne sont pas réalisés
correctement, voire inexistants dans certains cas.
D’où une interrogation sur l’existence même de correcteurs, et donc de
certaines justifications avancées par Carlo Revelli sur les frais de
fonctionnement d’Agoravox.
PS : @ Djanel, vous devriez faire soigner cette vilaine dyslexie.
@ Carlo Revelli
Bonsoir,
Vous précisez que les frais de fonctionnement d’Agoravox comprennent notamment les salaires versés aux personnes chargées de la modération et de la correction orthographique des articles.
Or, il semble assez évident que les travaux de correction font parfois cruellement défaut : exemple
@ Wesson,
Le problème avec votre définition très hospitalière de la résistance - puisque vous qualifier de « résistance » tout ce qui consiste à braver une "interdiction officielle basée sur les loi existantes"- est qu’elle peut tout aussi bien inclure des luttes politiques que des actes de pure délinquance ou de criminalité.
Ceci étant précisé, je reviens sur ce que vous m’avez répondu dans un langage particulièrement fleuri : "Évidement,
la rhétorique de tout gouvernement cataloguera les résistants en
terroristes, ce qui est une constante d’ailleurs dans le discours de
Vichy. Et la rhétorique des gens de droite est de transformer un
authentique résistant doté d’une capacité de réflexion et d’analyse en
un jouet imbécile d’un mouvement politique, ça c’est effectivement le
but de cette controverse née en 2007 et reprise par vous.
(...)
C’est
pourquoi votre polémique - même enrobée de toutes les justifications
tendant à prouver la duplicité des dirigeants communistes - continue
encore et toujours à sentir un peu la merde."
Que je sache, la controverse au sujet de la duplicité des dirigeants communistes et du statut de Guy Moquet devant l’histoire n’a pas attendu Sarkozy. Pour ce qui est du statut de résistant, si j’ai bonne mémoire, cette question a posé problème même en droit administratif eu égard aux critères d’attribution des pensions militaires.
Vous appelez Guy Môquet une résistant. Fort bien. Pour ma part, j’emploierai le terme de martyr.
Enfin
pour ce qui est de la rhétorique politicienne... il suffit à mon sens
de voir comment le PCF a traité Paul Nizan pour comprendre que l’on
puisse, moi parmi tant d’autres, relativiser le qualificatif de
résistant aujourd’hui accolé au nom de Guy Môquet.
Dès août 1939, Nizan dénonçait la signature du pacte
germano-soviétique et quittait le PCF. Après s’être engagé dans l’armée
quand les dirigeants du Parti en était encore à suivre aveuglément les
directives de Moscou, il mourrait au combat en mai 1940 sous les balles
allemandes.
Et comment le PCF a-t-il traité Nizan, en particulier Aragon,
celui-là même à qui l’on doit l’hommage à Guy Môquet dans « Le témoin
des martyrs » ? Il fait courir la rumeur selon laquelle Nizan était
un indic de la police, entretenant cette campagne de calomnie jusque
dans les années 1970 !
Vous me permettrez donc de considérer que les
hommages très sélectifs du PCF, lorsqu’il s’est agi d’honorer la
mémoire de la Résistance, procédait surtout d’une volonté de servir les
intérêts politiques du Parti, en dressant une manière de veto moral à
toute critique du Parti grâce au martyr des 27 de Chateaubriant.
Et pour tout dire, du point de vue de la technique de propagande,
il ne fait aucun doute que si le PCF a précisément élu Guy Môquet comme
sa caution morale et s’il a dénoncé Paul Nizan à la vindicte des
communistes, c’est parce qu’il existait bel et bien une différence
notable entre les deux : le premier était « le jouet imbécile d’un
mouvement politique » et donc un martyr communiste idéal ; tandis que le
second était « un authentique résistant doté d’une capacité de
réflexion et d’analyse » et qui avait par conséquent refusé de suivre
le Parti dans sa compromission des années 39-40.
A mon sens, on
comprend mieux à travers cette comparaison l’intérêt idéologique du PCF (et de bon nombre de ses légataires contemporains) à dénoncer toute
polémique au sujet de Guy Môquet en jouant l’air bien connu de la
mémoire outragée. Peut-être continuerez-vous à ignorer le cas Nizan
pour mieux répéter votre formule : « si en 39-45 vous vouliez être
communiste, alors il fallait être résistant ».
Mais dans ce cas, il ne faudra pas vous étonner de l’odeur incommodante
ni être surpris par le fait qu’elle vous soit portée par vent d’est...
PS : A titre d’information, s’agissant du Betar, je suis pour l’interdiction de ce mouvement au même titre que pour le GUD et la Tribu KA.
@ Wesson,
Vos félicitations seraient effectivement tout à fait superflues, pour ne pas dire encombrantes.
En revanche, je ne serais pas contre quelques explications supplémentaires sur ce qui semble vous poser un véritable problème existentiel dans la présentation de l’article copié collé, sachant que je pensais avoir mis le lien vers l’article d’origine et qu’il n’y avait donc pas mystère dans mon esprit quant à la présentation de l’identité de son auteur.
Bref, j’ai le vague sentiment que vous me tenez à me faire je ne sais quel procès d’intention, mais je n’en saisis pas encore tout à fait le chef d’inculpation...
@ Wesson
Un bref rappel des deux acceptions les plus courantes du mot « état » selon Le Petit Larousse : 1°- « Manière d’être physique ou morale d’une personne » ; 2° - « Situation d’une personne au regard du droit, de la religion ».
Inutile donc de m’en retourner à la distinction entre l’inné et l’acquis pour affirmer que selon les termes de votre discours, « être communiste » est bien un état au sens où il s’agit de la condition d’une personne au regard de certains critères d’opinion, le premier d’entre eux étant « de se réclamer de la pensée communiste ». En résumé, l’ « état de communiste » auquel je fais allusion procède de l’adhésion à la critique du capitalisme et à la ligne politique du Parti.
Or, le poème de Guy Môquet à partir duquel vous entendez démontrer son engagement dans la résistance ne contient rien de plus que les slogans du PCF en vigueur à l’époque, et témoigne au-delà d’un état d’esprit politique propre à cette époque : on pouvait bien s’accommoder de l’occupant si cela permettait d’imposer son modèle politique. Sur ce point, la direction du PCF n’était pas différente durant les « années sombres » de celle des partisans de la France vichyssoise : l’opportunisme politique, la perspective de tirer profit du statu quo prévalait sur la résistance contre l’occupant.
Ensuite, si l’on suit votre argument selon lequel la seule interdiction du PCF octroyait de facto à tous les communistes le statut de « résistants », encore faudrait-il se montrer clair sur ce à quoi ils résistaient... Et expliquer en ce cas comment on pouvait être résistant tout en acceptant la collaboration avec l’occupant, à l’instar d’un Auguste Lecoeur.
Enfin s’agissant de votre formule « si en 39-45 vous vouliez être communiste, alors il fallait être résistant », il faudrait également expliquer pourquoi les tractations Maurice Tréand et Otto Abetz avaient reçu l’aval de Duclos et de Moscou [Source : Roger Bourderon, Mai-Août 40 : de Paris à Moscou, les directions du PCF au jour le jour, Cahiers d’Histoire de l’IRM, n°52-53].
S’agissant de votre comparaison avec l’Iran... Sauf nouvelle de dernière minute, l’Iran n’est pas occupé par une puissance étrangère, et la partie de sa population qui conteste le régime actuel a pour cela des raisons qui lui sont propres (au-delà donc des intérêts que certaines puissances étrangères peuvent avoir à renverser le régime en place). À l’inverse, dans la situation de la France en 39-40, le pays était occupé par une puissance étrangère, et les dirigeants communistes qui se refusaient alors à inciter au soulèvement contre l’occupant tenaient leur ordre d’une autre puissance étrangère, et ce contre l’intérêt même de la population française.
Un dernier mot enfin sur cette idée selon laquelle après le seul fait que le PCF ait été déclaré illégal, tout communiste devenait nécessairement résistant... Considéreriez vous aujourd’hui que, si la France venait à être occupée et qu’un régime de collaboration ressurgisse, les membres de groupuscules interdits tels que le GUD ou la Tribu KA devraient être considérés eux aussi comme des « résistants », du seul fait qu’ils continuent dans un tel contexte à se réclamer des mots d’ordre de ces mouvements ?
@ Wesson,
Ne vous en déplaise, je maintiens ma critique de cette idée selon laquelle l’esprit de la résistance serait « ontologiquement » de gauche, et non organiquement, puisque vous soutenez vous même qu’être communiste en 39-40, c’était de facto être résistant : c’est donc bien que vous attribuez le statut de résistant en fonction d’un état et non à la réalisation d’actes. Bref, votre discours consiste bien à faire de la résistance une propriété du communisme.
Or, il y a votre lecture spectatrice de l’histoire, et ce qu’en disent ses acteurs pour ce qui est de l’« organiquement ». Par exemple, Auguste Lecoeur, alors secrétaire fédéral PCF du Pas de Calais :
"Rien n’était plus naturel pour un
militant communiste comme moi que de défendre la politique de l’Union
Soviétique. Voilà un aspect psychologique de ce comportement qui
demande à être expliqué... Mon attachement au Parti résultait avant
tout de mon enthousiasme pour la Révolution Russe et de ma confiance
dans l’Union Soviétique et le Parti bolchevik... Aussi aberrant que
cela puisse paraître, sur un stade, j’était rempli d’aise qu’un
Soviétique l’emportât sur un Américain, un Anglais ou même un Français.
En 1939, pour un communiste, les choses étaient toutes simples. Les
pays capitalistes avaient voulu entraîner l’URSS dans un guet-apens, et
l’URSS, à temps, avait retourné contre eux leurs propres armes. Si
l’intérêt supérieur de l’Union Soviétique exigeait qu’elle traite avec
l’Allemagne fasciste, en quoi cela pouvait-il me gêner ?...«
Source : »La Direction du PCF dans la Clandestinité (1941-44)« , Emmanuel de Chambost,aux éditions l’Harmattan.
Ensuite, effectivement, il n’y avait pas dans mon article que très peu d’éléments sur l’implication massive des partis de droite dans le régime de Vichy. Pour une raison simple, mon sujet n’était pas la collaboration de façon générale mais la critique de la récupération politique par le PCF des 27 de Chateaubriant.
Bref, tout ceci pour vous dire que je souscris tout à fait au propos de Maurice Druon lorsqu’il explique qu’ »Il n’est pas inutile de rappeler, de temps en temps, à de très jeunes gens qui l’ont sans doute oublié ou qui ne l’ont jamais su que s’ils vivent aujourd’hui en République, c’est grâce à des garçons comme Guy Môquet« .
Mais vous remarquerez que dans le texte que vous avez cité Druon met l’accent sur l’engagement individuel et non sur l’esprit partisan. Ce en quoi je suis parfaitement d’accord, et qui vous pose manifestement problème puisqu’il semble pour vous d’une importance capitale de maintenir l’équation communiste=résistant.
PS : Vous aurez noté que je prends soin désormais de parler de »mon" article. Aurez vous également remarqué à quel point cela ne change strictement rien à son contenu ?
@ Wesson,
Bonjour M. Moreau, et merci de venir
faire de la retape pour l’article mentionné, tout en oubliant de
précisez que vous en étiez l’auteur, histoire de l’auto-valider.
La mise en lien vers l’article déjà publié valait signature, me semble-t-il...
Tout votre propos tourne autour d’une idée, Guy Môquet n’était pas un résistant car il n’a pas fait d’acte de résistance.
Le problème provient de votre définition de « la résistance ».
« La résistance », ce n’est pas que le
dynamitage de train ou le coup de force armé. La résistance, c’est
également la dénonciation des mensonges d’un régime, et le
rétablissement de la vérité.
Faut-il rappeler que Guy Môquet fut
arrêté pour une distribution de tract pro-communiste, ce qui constitue
indiscutablement un fait de résistance. Et bien que son meurtre n’ai
pas de rapport avec ce fait, il n’en reste pas moins qu’il croupissait
en prison pour cette distribution de tract, donc cet acte de résistance.
Effectivement, nous n’avons pas la même définition de « la résistance
», mais notre désaccord ne se situe cependant pas exactement sur le
terrain que vous supposez, et du reste mon propos ne tourne pas autour
de la seule idée que Guy Moquet n’aurait pas été un « vrai » résistant.
Pour ma part, je conçois fort bien que les actes de résistance soient
allés de la distribution de tracts à l’action armée en passant par la
mission de renseignement.
Néanmoins, pour employer l’une de vos expressions, on peut à mon sens
difficilement qualifier d’acte de résistance (au sens historique du
terme, et non selon la terminologie politique employée par vous) le
fait de faire de la « retape » pour les mots d’ordre d’un PCF qui, de
1939 à 1940, se montrait très accommodant avec l’occupant pendant que
d’autres s’étaient déjà clairement engagés dans la résistance
intérieure à la fois contre l’occupant et contre le régime de Vichy.
Bref, d’un point de vue objectif et si l’on évite l’anachronisme, la
distribution de tracts du PCF en 1939-1940 ne constitue pas un « fait
de résistance », a fortiori lorsque l’on considère le contenu des
articles de l’Humanité de cette époque et la teneur des tracts eux
mêmes, qui répétaient à l’envi les même slogans qu’avant guerre contre
l’impérialisme et la bourgeoisie.
Ceci étant, cela n’enlève rien à la dignité personnelle et au courage
de Guy Moquet et de ses camarades au moment d’affronter leurs
bourreaux, mais me semble mettre en évidence la récupération politique
dont les « 27 de Chateaubriant » ont été l’objet, de la part du PCF
comme de la part de l’UMP aujourd’hui.
Après, à chacun de décider si le plus important est de rendre hommage
aux 27 de Chateaubriant, ( en prenant en compte le caractère exceptionnel de leur attitude au regard de la réalité historique qui était la leur ),
ou de tirer parti de leur sacrifice sur le plan politique, (en
attribuant le mérite de leur comportement à leur adhésion au PCF, ou en
taisant le fait que ce sont les autorités françaises qui les ont envoyé
à la mort, comme le fait aujourd’hui l’UMP).
Votre article cité était
particulièrement cynique. En plus de vos doutes, vous vous êtes abstenu
de considérer que le fait de se faire assassiner à 17 ans l’a
assurément empêché de mener des actions de résistances plus « valides » à
votre sens.
Je vous invite à relire le passage ci-après, qui me semblait pourtant
assez clair : « Faut-il croire, avec Berlière et Liaigre, qu’il n’a «
pas eu le temps d’être un résistant du fait des mots d’ordre de
l’époque » [2] ?. Si l’on considère ce qu’étaient précisément les mots
d’ordre du Parti communiste au cours des années 1939-1940, l’hypothèse
avancée par les deux auteurs semble pour le moins créditée de solides
justifications. »
Bref, un argumentaire particulièrement
répugnant dont il n’y a franchement pas de quoi à être fier !Pas
étonnant de le voir applaudi par la piétaille extrémiste de droite qui
s’évertue ici à réécrire l’histoire en niant le rôle positif de la
gauche en général et du communisme en particulier dans la seconde
guerre mondiale.
Pour ma part, je ne nie en aucune façon l’engagement de la gauche dans
la résistance et moins encore celle des communistes. En revanche, je
conteste l’idée selon laquelle la Résistance serait « ontologiquement »
de gauche, idée qui ne résiste pas à l’examen de l’histoire, et à celle
« du communisme en particulier ».
@ L’auteur,
Vous insistez à raison sur la responsabilité des autorités françaises
dans la mort de Guy Moquet et de ses camarades. Mais comme certains
lecteurs vous l’on fait remarquer, il manque à votre article quelques
précisions sur la position première de la direction du PCF vis-à-vis de
l’occupation nazie.
Aussi je me permets de reproduire ci-après un article paru sur Agoravox il y a de cela deux ans :
Le quotidien L’Humanité a fait paraître dans son édition du 24 mai 2007 un dossier spécial destiné à mieux faire connaître la vie de Guy Môquet et, par extension, à présenter le Parti communiste comme légataire universel de l’« esprit de la Résistance ». Cultivant l’émotion autour de la figure emblématique, le dossier consacré au jeune partisan laisse ainsi à penser que l’engagement communiste aurait d’emblée été synonyme d’entrée dans la Résistance.
Or, cette assertion, il est vrai formulée plus ou moins explicitement, se révèle être viciée d’une indulgence considérable vis-à-vis de l’histoire du Parti communiste lors des « années sombres ».
Certes, comme l’écrit Pierre Laurent, « Guy Môquet n’a pas choisi de donner sa vie à la France. On la lui a volée [1] », et ses assassins - au-delà des autorités allemandes - furent indéniablement les promoteurs de la France vichyssoise. Mais l’exactitude historique exige que l’on s’aventure au-delà des sentiers convenus de la repentance et des hommages partiellement rendus.
En effet, si le cadet des 27 de Châteaubriant est « mort pour la France » le 22 octobre 1941, ce n’est qu’à compter du 3 janvier 1945 qu’il devient un résistant aux yeux de l’historiographie officielle, grâce à l’attribution par le général de Gaulle d’une médaille de la Résistance à titre posthume. Lorsqu’il est fusillé par les autorités allemandes avec le plein assentiment de la France pétainiste, en représailles suite à l’exécution du lieutenant-colonel Holtz à Nantes par des militants communistes, Guy Môquet n’a en effet pris part à aucun acte de résistance contre l’occupant.
Faut-il croire, avec Berlière et Liaigre, qu’il n’a « pas eu le temps d’être un résistant du fait des mots d’ordre de l’époque » [2] ?. Si l’on considère ce qu’étaient précisément les mots d’orrdre du Parti communiste au cours des années 1939-1940, l’hypothèse avancée par les deux auteurs semble pour le moins créditée de solides justifications.
De même, dans le très controversé « Appel de juillet 1940 » [4] de Thorez et Duclos, la résistance n’est envisagée qu’en terme de dénonciation des politiques impérialistes d’avant-guerre et de lutte contre le régime de Vichy, mais ne se conçoit pas encore comme un nécessaire soulèvement contre l’occupant nazi. Le Parti considère en effet qu’il faut en priorité « remettre la France au travail » et établir un « Gouvernement de renaissance nationale » afin de « libérer notre pays des chaînes de l’exploitation capitaliste » et de lutter « contre les politiciens, civils et militaires » qui « à la solde du capitalisme [avaient] conduit le peuple de France à la guerre sous prétexte de défendre la liberté ».
En août 1940, dans un article intitulé « Les vrais traîtres », Thorez réaffirme la stratégie générale du Parti, privilégiant la dimension sociale de la lutte à sa dimension nationale [5]. Une lettre de l’avocat du Parti, Rober Foissier, éclaire sur la nature du compromis entre le PCF et les autorités nazies : ainsi, « tandis que les Allemands s’engageaient à ne procéder à aucune arrestation jusqu’à l’issue des pourparlers, le Parti évitait toute attaque contre l’occupant dans ses tracts et journaux [6] ». Dans l’Humanité du 26 septembre 1940, le Parti fustige les gaullistes, considérés comme des « va-t-en-guerre avec la peau des autres », et « dénonce la volonté commune des impérialistes d’entraîner la France dans la guerre, du côté allemand ou du côté adverse sous le signe d’une prétendue résistance à l’oppresseur [7] ».
Ce n’est qu’au cours des semaines précédant son exécution, en même temps que le Parti révise ses priorités politiques et prend conscience de l’enjeu moral que représentent les « 27 de Châteaubriand », que Guy Môquet commence à témoigner d’un patriotisme exalté, jusqu’à en faire le motif de son sacrifice au jour du 22 octobre 1941.
Fervent militant communiste, fils du député communiste Prosper Môquet dont il espérait vraisemblablement la libération grâce à l’intervention des autorités allemandes [8], le jeune Guy Môquet sera de ce fait resté un résistant virtuel. Éminemment symbolique car parfaitement innocent, abusé par l’air du temps autant que par la ligne politique d’un Parti, comme tant d’autres Français de sa génération.
Aussi, si l’on entend rendre hommage au jeune Guy Môquet et en faire un acte vertueux, on ne peut raisonnablement se satisfaire d’une lecture partisane de l’Histoire, d’un discours qui consisterait à purger cette dernière de ces zones d’ombres qui révèlent d’autant la grandeur de ceux qui, dans un sursaut d’humanité, refusèrent d’y succomber.
4- Il est notamment question dans l’« appel du 10 juillet 1940 » du «
gouvernement de traîtres et de vendus » qui siège à Vichy « en
attendant de venir à Versailles, pour imiter le sinistre Thiers » alors
que l’idée de ce déplacement ne sera que publiquement évoquée par
Pétain que le 13 août. De même, il est fait état dans la version non
expurgée de l’ « appel » du remplacement, à Vichy, des ministres
socialistes et radicaux par Leméry, Piétri et Mireaux, alors même que
les membres du gouvernement de Vichy eux-mêmes n’auront connaissance de
ce remaniement que le 13 juillet. Autant d’éléments qui laissent à
penser que ledit appel a été antidaté et expurgé par la suite de ces
nombreux anachronismes. Cf. Histoire de la Résistance en France, Tome 1, précité, p.54.
5-« Le
peuple tout entier, ouvriers et paysans, travailleurs intellectuels,
jeunes et vieux, est soumis à la double oppression de la réaction et de
l’occupation étrangère. Et c’est d’abord contre les forces de la
réaction que le peuple doit d’abord porter ses coups ; c’est contre les
Pétain, Laval et Cie, les principaux responsables de la défaite, les
agents du capital et les serviteurs zélés des autorités étrangères que
la colère du peuple français doit se déchaîner dans toute sa force et
toute sa violence ». Cf. The Communist International, n°9, septembre 1940, p.601-611, cité in Le PCF dans la guerre - De Gaulle, la Résistance, Staline..., Stéphane Courtois, Editions Ramsay, p.146.
6- Le Parti communiste français des années sombres - 1938-1941, dir. J.P. Azéma, Editions du Seuil, p.264, p.262.
7- Le Parti communiste français des années sombres - 1938-1941, précité, p.123.
8- Guy Môquet était le fils du député communiste Prosper Môquet, arrêté
le 10 octobre 1939 - suite à la dissolution du parti par Daladier -
déchu de son mandat de député en février 1940 puis déporté dans l’un
des camps de concentration français en Algérie. Or, le 20 juin 1940,
des communistes arrêtés par les autorités françaises avaient été
libérés suite à l’intervention d’Otto Abetz, et ce dans le cadre des
négociations menées avec Maurice Tréand. Cf. Juin 1940 : La négociation secrète, les communistes français et les autorités allemandes, précité.
@ Leon,
>>>>>>>>>>LEON : Non, mais, moi, la différence c’est que je dis que je ne sais pas. Tout au plus, puis-je vous faire remarquer que les organes sont toujours prélevés de préférence sur des sujets jeunes, morts de traumatismes et dans des accidents, (et donc presque toujours très abîmés) mais qui étaient en bonne santé par ailleurs.
Mais je ne prétends pas avoir de certitudes ni même disposer d’arguments irréfutables.
Simplement il y a tout de même deux ou trois choses que je sais quant aux blessures par balles (la question des esquilles expliquées ci-avant), et celles-ci ne me paraissent pas corroborer les assertions du journaliste. Ensuite, la comparaison avec les accidents de voiture, comme je l’ai déjà dit, ne me paraît pas pertinente en ce sens que les dommages causés aux organes internes ne sont de même nature.
>>>>>>>>>>>>>> LEON : Pas plus que moi vous n’avez examiné son cadavre donc vous ne savez absolument pas dans quel état étaient ses organes ni quel(s) organe(s) ont été prélevés, si prélèvement il y a eu. <<<<<<<<<<
Effectivement, et c’est la raison pour laquelle je m’étonne que le journaliste n’ait pas développé plus d’arguments pour étayer ses assertions. Tout comme je m’étonne qu’il se trouve un si grand nombre d’intervenants qui tiennent pour une vérité acquise les supputations de Böstrom
>>>>>>>>>>> LEON : Le massacre volontaire de Palestiniens dans ce but par l’armée je n y crois pas une seconde. Mais il y a des criminels partout et parfois l’occasion fait le larron.>>>>>>>>>>>
Je peux tout à fait vous rejoindre sur ce terrain, ne faisant pas partie de ceux qui croit à une quelconque supériorité morale des israéliens. (Si ce n’était ces multiples blessures par balles pour le cas pris en exemple par le journaliste)
>>>>>>>>>>> LEON Parce que,
je le répète, le trafic d’organes existe en Israël, il est même plutôt
développé, il s’agit là d’une certitude. A partir de là beaucoup de
scénarios peuvent être bâtis. On attend juste des preuves.
En revanche, je reconnais que c’est au journaliste de les fournir, pas au gouvernement israélien.
Je vous rejoins en tous points sur votre conclusion.
@ Goc
>>>>>>>>>>>>>> GOC : justement à propos d’instruction judiciaire, je maintiens mon post, à savoir que vous etes plus préoccupé a decredibiliser les ecrits du journaliste qu’a vous demander pourquoi l’entité sionniste n’a pas ouvert une enquete offcielle et au grand jour, preferant la meme methode que vous, c’est a dire denigrer ceux qui denoncent des actes aussi odieux (les israeliens allant jusqu’a la diffamation en ressortant des vieilles histoires du passé avec une interprétation parfaitement mensongere).
Allez savoir, peut-être est-ce ma formation juridique qui veut ça. En droit, la présomption d’innocence est censée prévaloir jusqu’à preuve du contraire ; et en l’occurrence, une allégation sans preuve matérielle constitue une diffamation, qui multipliée devient une rumeur.
Bref, dans un système rationnel, ce n’est pas à l’accusé de démontrer qu’il est innocent, mais à l’accusateur de démontrer la culpabilité de celui qu’il accuse. D’ailleurs, je ne crois pas qu’il soit nécessaire d’être juriste pour comprendre le bien-fondé de ce système.
Or, vous semblez particulièrement attaché à un système de « présomption de culpabilité ». Libre à vous, mais ne me demandez pas de le partager.
Enfin, je persiste, une multiplication d’allégations, en l’absence d’une production de preuves matérielles, n’est jamais qu’une rumeur.
>>>>>GOC : multitude de blssures ???. Je sais bien que « plusieurs » ca commence a partir de 2, mais là il faut arreter de delirer, ca tourne à la mauvaise foi !!
De plus je ne pense pas que vous ayez assisté a l’autopsie, donc je ne vois par sur quelle base, vous pouvez pretendre connaitre l’etat des organes et parler « d’esquilles ». De plus vous ne savez pas si l’homme est mort sur le coup, combien de temps est-il resté avant qu’on n’effectue le prelevement. et puis un balle dans le coeur n’a jamais empeché de prelever des yeux ou de la moelle.<<<<<<<<<
Oui, c’est évident, le prélèvement des yeux par la cage thoracique... tout cela est de plus en plus argumenté médicalement parlant !
Ensuite, selon le témoignage recueilli par Bölstrom, il n’est pas question de 2 mais de 3 balles (au niveau du ventre et de la cage thoracique) et de 2 balles dans les jambes, ce qui légitime l’emploi de « multiples blessures » par balles.
Alors je n’ai certes pas assisté à l’autopsie (et vous ?) mais les éléments que le journaliste a lui même choisi de mettre en avant me paraisse peu crédible lorsqu’il s’agit d’accréditer la thèse d’un prélèvement d’organes (qui plus est s’il est question d’une opération préméditée).
Enfin pour ce qui est des esquilles, il s’agit d’une simple question de probabilité : une balle traversant une cage thoracique a de très fortes chances de briser une côte et de projeter des fragments d’os à l’intérieur du corps, d’où la probabilité de dommages causés aux autres organes, à la différence d’une fracture ou d’un écrasement.
Ne vous en déplaise, ce que j’essaie simplement d’expliquer, c’est qu’il n’est pas rationnel de partir du principe qu’un trafic d’organes pourrait être organisé à partir de « donneurs » blessés par balles, les risques de dommages causés aux organes internes étant trop importants. Raison pour laquelle le trafic d’organes fonctionne généralement selon 2 modus operandi ; l’achat des organes à des personnes en situation de détresse économique (telle que dans l’affaire révélée aux USA) et l’enlèvement des « donneurs » (que l’on ne tire pas comme des lapins au préalable afin d’assurer des conditions de transplantation optimum).
Ceci étant dit, je n’ai toujours pas lu vos explications sur la différence entre un trauma par accidents de voitures et un trauma par balles. Vous ne seriez donc pas médecin, vous non plus ??? Et pour autant, cela ne vous empêche pas de faire des supputations d’ordre médico-légal... donc lorsque je vous parle des projections d’esquilles, ayez l’amabilité de vous renseigner et vous verrez par vous même de quoi il retourne.
>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>decidement, c’est plus qu’une habitude, c’est carrément une méthode bien apprise, celle consistant a s’en prendre a son interlocuteur, des lors qu’on est en manque d’argument !!
c’est petit et indigne d’un debat entre personnes intelligentes.<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<
Pardonnez moi, mais il me semble que dans votre précédente intervention « D’ailleurs vous semblez plus préoccupé à mettre en cause les preuves, qu’a dénoncer le principe meme du trafic d’organe depuis ce pays, trafic parfaitement prouvé !! », vous mettiez clairement en cause ma probité personnelle, au motif que je ne m’étais pas indigné du principe même qu’il puisse exister un trafic d’organe. Ne vous étonnez pas ensuite que je vous demande en retour quels sont vos gages de supériorité morale en la matière.
Je constate sans grand étonnement que vous ne trouvez pas grand chose à répondre, hormis dénoncer le comportement que vous même avez initié.
JC : Mais c’est vrai, je vous le concède, j’ai omis de verser ma petite larme introductive, comme il est de coutume citoyenne, avant d’avoir obtenu le droit de m’exprimer.
Goc : >>>>>>>>>>>>>>quelle arrogance dans vos propos et quel mepris ouvertement affiché , cela vous décredibilise totalement !! fin de debat !!!<<<<<<<<<<<<<<<
Mais vous être une ligue de vertu à vous tout seul, dites moi !
@ Sisyphe,
Il y a également une autre façon d’envisager les choses :
Pourquoi, lorsqu’il est question d’Israël (ou de certains pays dits
« musulmans », d’ailleurs, la logique étant bien souvent la même...), la
charge de la preuve devrait- elle systématiquement revenir au pays
accusé ?
@ Goc (tentative n°2, la mise en page a échoué ci-avant)
>>>>un témoignage est suffisant pour envoyer quelqu’un devant un tribunal. De plus quand ce même témoignage est confirmé par d’autres, alors on peut parler de preuve irréfutable, ce qui est bien le cas dans cette affaire de vols d’organes par l’entité sionniste sur des victimes de sa barbarie<<<<
Un témoignage ET Une instruction judiciaire... et alors peut-être des poursuites peuvent éventuellement être engagées. Mais à partir d’un témoignage seul, certainement pas. (Quoique, avec la suppression du juge d’instruction, l’avenir vous donnera peut-être raison)
Ensuite une multiplication de témoignages, en dehors d’éléments matériels corroborant les allégations recueillies, cela s’appelle une rumeur.
>>>>D’ailleurs vous semblez plus préoccupé à mettre en cause les preuves, qu’a dénoncer le principe meme du trafic d’organe depuis ce pays, trafic parfaitement prouvé !!<<<<
Qu’il y ait un trafic, c’est hautement probable, qui plus est étant donné la pénurie avérée en matière de don d’organes en Israël, mais celui qui a été découvert aux USA est organisé selon un « modèle classique » notamment pratique en Inde ou au Pakistan, où la misère économique des « donneurs » est exploitée pour les inciter à vendre leurs organes.
Or, le fonctionnement du prétendu trafic soupçonné par Bölstrom
serait radicalement différent, puisqu’il s’agirait d’aller assassiner
des gens pour ensuite prélever leurs organes.
La différence est
notable et est le sujet même de l’article, sans quoi celui-ci
traiterait du trafic d’organes sans se focaliser sur le seul cas
israëlien.
Il me semble donc légitime de m’intéresser aux
prétendues « preuves » du trafic dénoncé avant de m’insurger et de
battre ma coulpe.
Mais c’est vrai, je vous le concède, j’ai omis de verser ma petite larme introductive, comme il est de coutume citoyenne, avant d’avoir obtenu le droit de m’exprimer. Et vous, de votre côté, depuis combien de temps êtes vous engagé dans la lutte contre le trafic d’organes, comment cela se traduit-il dans votre quotidien ? Dites moi tout, je suis impatient de connaître le parcours qui vous a conduit à défendre une si noble cause...
>>>>en effet vos connaissances medicales sont quelque peu limites. On recupere des organes meme sur des accidentés de la route. Tout depend de l’etat de l’organe a « recuperer ».<<<<
« Tout dépend de l’organe à récupérer »... Me voilà parfaitement convaincu par votre démonstration absolument scientifique !
Par exemple, sauriez vous m’expliquer la différence entre les traumatismes causés aux organes internes par une fracture ou un écrasement à la suite d’un accident de la route et une projection d’esquilles à la suite de multiples blessures par balles ?
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