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Accueil du site > Actualités > Citoyenneté > L’identité nationale, quid du pacte républicain ?

L’identité nationale, quid du pacte républicain ?

Le débat sur l’identité nationale lancé par le président de la république et son docile ministre de l’immigration a de forts relents électoraux. Il empiète sur les tendances populo-nationalistes en pressant les bons français de se réaffirmer comme tels par simple opposition à ces animaux humains que l’on pointe d’un doigt supérieur et renvoie gratis jusque dans leurs contrées en guerre. Toutefois, on ne peut pas nier que la question de l’identité nationale fait cogiter la plèbe. La laisser au seul président de la république et à ses obligés serait (en dehors de toute considération partisane) un déni de démocratie. Ce sentiment de profond bouleversement de l’identité française est-il l’effet boomerang de la mondialisation triomphante de la fin des années 90 ou celui d’un abandon progressif de cette morale républicaine qui garantit les droits de tous ceux qui en respectent les contraintes ? S’il est impossible que les effets pervers de la mondialisation soient balayés par un simple élan franco français, la réaffirmation du pacte républicain pour mieux unir les individus composants notre nation est plus que jamais urgente. Peut-être sera-t-elle d’ailleurs à la source d’un renouveau progressiste.

Ce pacte républicain, si cher à notre nation et si intime de la mémoire de nos aînés, glorieux et anonymes (qui ont payé de sueur et de sang son avènement tant que sa sauvegarde entre 1848 et 1945), est travesti ; j’oserais même dire trahi. Qui peut se dire homme lorsqu’il abandonne sans combattre jusqu’aux idéaux qui enracinent les piliers de l’identité collective à laquelle il se rattache ?

 Le pacte républicain n’est-il pas à la fois fondateur de nos rapports sociétaux et clef de voûte de notre vivre ensemble ? Est il farfelu de croire qu’il habite chaque citoyen français ? Ce citoyen, dans sa dimension individuelle en retient d’évidence et en priorité, une portion liée à sa propre condition. Le parcours, l’expérience, les aléas du sort, font même que chacun se tournera d’abord vers les droits que lui semble garantir ce pacte qui le lie au reste de la société lorsqu’il juge que ceux-ci lui sont détournés. Mais qu’est-ce donc que ce pacte républicain ? Quelle appréciation concrète pouvons-nous en avoir ? Je laisse aux constitutionnalistes et autres sachants les définitions alambiquées car non seulement je ne partage pas leur savoir mais surtout, j’aime à croire que ce fameux pacte m’appartient et m’oblige autant qu’un autre, tout quidam que je sois. Aussi, je vous propose une définition du pacte républicain, volontiers minimaliste parce que d’autant plus universelle à mes yeux :

« L’ensemble des valeurs, des règles qui s’interpénétrant, garantissent autant qu’elles imposent aux citoyens, individuellement ou rassemblés, liberté, égalité, fraternité ; qui équilibrent la nécessité collective et le devenir individuel ; le tout à la lumière du progrès ».

Cette définition n’engageant que moi, je ne peux baser ma réflexion sur elle seule. Tant de variantes existent, toujours liées à l’activité, à l’expérience et à la position sociale de ceux qui se risquent aussi à la mettre en cage. La diversité des définitions que l’on peut trouver et l’évidente relation qu’elles ont aux particularismes de leurs auteurs consacrent d’ailleurs l’immanence du pacte républicain. Toutefois, quoique diverses, les explorations du pacte ramènent toujours à l’essence de notre vivre ensemble, c’est-à-dire à notre constitution et aux valeurs inamovibles qui s’associent à notre identité de peuple. C’est donc au travers de celles-ci que j’essaierai de justifier l’alarmisme que ce texte laisse entrevoir.

A toute fin d’analyse sociétale, il est préférable de ne pas commenter l’actualité. La question que je me pose sur ce point touche à ce qu’est l’actualité. Se définit elle seulement d’un point de vue temporel (dans le sens de la proximité entre un commentaire et l’évènement qui l’a généré) ? Que faire alors d’une actualité permanente, d’évènements quasi quotidiens qui ne sont que la continuité d’un phénomène ayant débuté depuis des années ? Je prends le parti de considérer que le phénomène natif étant éloigné, nous pouvons travailler sur des sujets qui y sont liés, même s’ils surviennent parfois à l’instant même où nous restituons notre réflexion. Il est évident qu’abordant le sujet de l’âme constitutionnelle de notre pays tout en m’inquiétant de ce que nos institutions, notre société s’en éloignent, on ne peut éviter de traiter de l’approche assumée et prétendument moderne qu’en ont les quatre pouvoirs depuis quelques années. Je tiens toutefois à préciser avant d’aller plus en avant, que ma réflexion ne constitue pas une charge contre un camp ou un homme, ni même une critique partisane. Je considère les évènements non comme le fait d’un groupe qui dompte l’histoire mais au contraire comme le fait que ces groupes ne soient que le prolongement d’une évolution de la masse ; un rostre plutôt qu’un gouvernail.

Il me faut aussi vous préciser que malgré ma sympathie pour un sentiment répandu qui veut que le grand fléau de nos sociétés soit une forme de débilisation assumée et revendiquée, un désintéressement de tout ce qui touche à l’histoire et aux idées, un nombrilisme aveuglant sur tout autre parcelle de chair, je crois que l’essence des textes, des valeurs d’une nation traversent malgré tout son peuple. De ce fait, il me paraît évident que la transgression de cette « morale laïque » où l’abandon de ses fondements, sans même penser que cela soit fait pour servir une minorité au désavantage de la majorité, est de nature à briser le liant de la nation, à la plonger dans toutes les turpitudes de l’âme humaine.

Entrons donc dans l’essence, la déclaration de1789, qui, ne l’oublions surtout pas, est citée comme référentiel en préambule de notre actuelle constitution, celle de 1958 (« Le peuple français proclame solennellement son attachement aux Droits de l’homme et aux principes de la souveraineté nationale tels qu’ils ont été définis par la Déclaration de 1789 … »).

 

Art. 1er.

Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune.

D’évidence, aujourd’hui, ce principe d’égalité si cher et si essentiel est considéré comme non assuré par la très grande majorité de nos concitoyens. Certains cherchent à l’oublier à grand renfort de charité, d’autres brisent les verrous du droit s’estimant trahis quand d’autres encore, les plus constructifs finalement, proposent un principe de « discrimination positive »… reconnaissant ainsi l’impuissance de notre société à assurer ce qui probablement est le premier principe retenu lorsqu’on évoque les valeurs de notre république. N’est-ce pas un comble ?

Art. 3.

Le principe de toute Souveraineté réside essentiellement dans la Nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément.

Les approches légalistes doivent considérer que rien sur ce point n’est transgressé ; je vous parle d’un légalisme institutionnalisé qui revendique ouvertement la nécessité de déshumaniser l’analyse de ce ressort du droit au prétexte de garantir une objectivité et de servir l’intérêt général. Dans certains cas, il est évident que ces louables arguments ne sont que prétextes fallacieux pour protéger des castes (pensons par exemple à l’affaire Outreau). Mais le peuple, celui qui fournit ses efforts et ses enfants à l’utilité de la nation ? Ce peuple constate-t-il que seuls ceux qui ressortent expressément de la souveraineté de la nation exercent l’autorité ? Si nous mettons en perspective la fin de l’article 1er avec cet article 3, sur le fait que les seules distinctions sociales doivent être fondées sur l’utilité commune, nous comprenons que des guildes nous soyons passés à des ordres, que des professions réglementées aient été constituées … mais aussi qu’elles soient toujours définies comme des charges, balance exacte de prérogatives spéciales et de devoirs particuliers ou d’interdictions formelles. Ainsi sont les Notaires, huissiers, géomètres, journalistes et tant d’autres. Mais aujourd’hui, comment admettre que des charges, l’on dérive vers des privilèges assortis de contreparties minimes et sans cesse s’estompant ?

Art. 6.

La Loi est l’expression de la volonté générale. Tous les Citoyens ont droit de concourir personnellement, ou par leurs Représentants, à sa formation. Elle doit être la même pour tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse. Tous les Citoyens étant égaux à ses yeux sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité, et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents.

Pour la première partie de l’article, on ne peut pas trop s’alarmer même si je m’interroge sur la représentativité réelle des élites donc du concours porté par les citoyens à la formation de la loi. Par contre, que dire de l’application du principe d’égalité des citoyens face à la loi, qu’elle soit punitive ou protectrice ? Si l’on s’intéresse d’abord à cette loi punitive, nous en sommes réduits à mesurer l’écart gigantesque entre le sort réservé à un membre de l’élite et celui à un membre de la plèbe… Pour mémoire, un ancien premier ministre reconnu coupable d’avoir détourné de l’argent public, détourné des biens sociaux à des fins personnelles et familiales et organisé un réseau d’emploi fictifs a été condamné de facto à vivre 2 ans à l’étranger, à y enseigner dans une faculté, et fût tellement laminé par sa culpabilité, qu’il dut attendre 4 mois après son retour du « bagne » pour redevenir maire, 7 mois pour retrouver un maroquin ministériel ! De l’autre côté du ring, des cas volontairement polémiques, pour mieux souligner la gravité de la rupture : des chefs d’entreprise véreux, ayant triché sur la TVA et s’étant soustraits à son paiement sont envoyés chaque mois en détention et interdits de gérer pour un minimum de 5 ans ! Qu’est-ce qui est le plus grave ; y a-t-il égalité de traitement ? Evidemment, dans le cadre de protection des citoyens par la loi, les choses fonctionnent aussi bien. Quel parent ici, dont l’enfant s’est fait voler son scooter n’a pas vu la réquisition immédiate de la BAC, de la police scientifique et d’une trentaine des plus fins limiers de France pour le retrouver… Enfin, je souligne que cet article 6 lie la loi à l’importance d’assurer l’accès des citoyens à tout poste ou toute charge au seul filtre de leur capacité et de leur volonté. Inutile d’illustrer la rupture absolue avec ce fondement républicain par un exemple, l’actualité s’en chargeant pour nous. Réfléchissons toutefois au devenir d’une société qui au contraire de s’assurer de la promotion de ses membres les plus talentueux et vertueux s’emploie à placer les biens nés ; réfléchissons à cette forme de consanguinité, une consanguinité sociétale…

Art. 9.

Tout homme étant présumé innocent jusqu’à ce qu’il ait été déclaré coupable, s’il est jugé indispensable de l’arrêter, toute rigueur qui ne serait pas nécessaire pour s’assurer de sa personne doit être sévèrement réprimée par la loi.

La conviction qu’a l’opinion de l’inégalité devant la justice, que ses membres soient plaignants ou mis en examen, est largement aggravée par le traitement qui est réservé à ceux, rares certes, dont les péripéties judiciaires et carcérales finissent par émouvoir le pays. Souvent, il est vrai, la société se réveille avec la gueule de bois au lendemain de la découverte qu’un homme ou des hommes décrits en monstres, étaient innocents. La présomption d’innocence est d’ailleurs parfaitement respectée dans notre pays …. A postériori. Faut-il se remémorer l’attitude carnassière de l’ensemble des corps formant le maelström judiciaire et particulièrement celui des journalistes, pourtant toujours prompt à dénoncer les dérives variées, autoproclamé dernier rempart contre la tyrannie, lors du procès d’Outreau ? Tous les maillons de la chaîne judiciaire, bénéficiant de privilèges particuliers en raison de l’importance de leur mission n’ont pas hésité à livrer en pâture les noms des présumés innocents et de leur y accoler l’étiquette de pédophiles en réseau, de tortionnaires infanticides… Le seul cas du juge Burgaud n’explique malheureusement pas cette infamie même si la décision finale du conseil supérieur de la magistrature est un crachat au visage de Marianne. Veuillez reprendre connaissance de la deuxième partie de l’article 9 du texte enfantant de notre république : « … s’il est jugé indispensable de l’arrêter, toute rigueur qui ne serait pas nécessaire pour s’assurer de sa personne doit être sévèrement réprimée par la loi. » Le juge Burgaud, reconnu seul coupable de cette bérézina, a été condamné à une réprimande avec inscription au dossier ! Les baptisés « innocents d’Outreau », eux, ont cumulé plus de 35 années de détentions préventive et l’un des leurs est mort innocent dans les geôles de notre pays. Le plus terrible c’est que la France ne se contente pas de s’apitoyer sur le sort des innocents d’Outreau ou des Patrick Dils, elle se glace le sang de penser à tous ceux qui ne sont pas connus.

Art. 16.

Toute Société dans laquelle la garantie des Droits n’est pas assurée, ni la séparation des Pouvoirs déterminée, n’a point de Constitution.

A la vue de ce que nous venons d’évoquer, on peut penser que la garantie des droits n’est pas apportée ; mais si l’on considère la séparation des pouvoirs ! Le quatrième pouvoir, omniprésent aujourd’hui est mis sous tutelle de l’exécutif ou placé entre des mains amicales, lesquelles sachant rester tendues perçoivent de substantielles primes à la fidélité. Les quelques organes de presse s’obstinant à l’indépendance, renonçant à la protection d’un capitaine d’industrie, recommandable, républicain et … marchand d’armes ; ont finalement vendu leur âme lors des récents états généraux de la presse en acceptant la perfusion venimeuse que l’on appelât subvention d’état. Reste heureusement, à la limite de ce quatrième pouvoir un lieu d’indépendance et de liberté de parole, ouvrant malheureusement ses portes à toutes sortes de désinformations : la blogosphère, les éditions en ligne et autres forums. Les moyens sont amateurs voire inexistants, la portée minimale si l’on compare le nombre de contributions à celles qui filtre vers les médias traditionnels. En contrepartie, la liberté y est totale, puisqu’on y a même vu une ménagère landaise avoir l’audace de tenir des propos mettant en péril l’équilibre national : elle y traitât une ministre de menteuse. Evidemment, en respect de tous les principes constitutionnels, elle fût entendue pour cela par un inspecteur de la police nationale dépêché en urgence de Paris.

Concernant maintenant la séparation des pouvoirs judiciaire, législatif et exécutif… Force est de constater que l’indépendance de l’appareil judiciaire tient plus à la comptine où à la légende qu’à un principe constitutionnel. Les magistrats formant une caste des plus corporatiste et élitiste qui existe, le pouvoir du parquet gagnant sans cesse en influence, le pouvoir judiciaire est aligné. Il semblerait toutefois pas assez pour certains puisque l’on veut supprimer le juge d’instruction, ce qui, si l’on prend en compte le fait que cette lubie est celle du chef de l’exécutif, renforce l’idée que la constitution ne s’adresse qu’au peuple, dans son côté restrictif. Pour les garanties, avantages, droits et opportunités, cela ne le regarde plus. Concernant enfin la séparation entre l’exécutif et le législatif, voici un extrait de l’article 18 de notre constitution actuelle, celle de 1958 amendée en 2008 :

Le Président de la République communique avec les deux assemblées du Parlement par des messages qu’il fait lire et qui ne donnent lieu à aucun débat. Il peut prendre la parole devant le Parlement réuni à cet effet en Congrès. Sa déclaration peut donner lieu, hors sa présence, à un débat qui ne fait l’objet d’aucun vote.

Rappelons nous que ce même texte, la constitution de la 5ème république, évoque en préambule l’attachement solennel du peuple Français à la constitution de 1789 qui prévoit dans son article 16 qu’un état n’assurant pas la séparation des pouvoirs est réputé ne plus avoir de constitution…

Thomasb

 

A d’autres fins urticantes, voici un florilège de ruptures diverses de notre société avec les principes qui sont censés la définir et figurent dans cette constitution de 1958. Article 1 : la France est indivisible, laïque …. Elle respecte toutes les croyances. La non croyance n’est-elle pas marginalisée ? Article 4 : La loi garantit les expressions pluralistes des opinions et la participation équitable des partis et groupements politiques à la vie démocratique de la Nation. L’esprit des institutions est il respecté quand seuls deux partis se partagent le pouvoir depuis l’avènement de la 5ème république ? Article 20 : Le Gouvernement détermine et conduit la politique de la Nation. En dehors d’une période de cohabitation, ce qui est la marque d’une inefficience des appareils, quel gouvernement a déterminé et conduit la politique de la nation ? Article 24 : Le Parlement vote la loi. Il contrôle l’action du Gouvernement. Il évalue les politiques publiques. Il n’y a guère plus que les livres d’histoire pour faire perdurer la légende. Enfin, un retour vers la justice pour terminer avec ce déroulé : article 66 : Nul ne peut être arbitrairement détenu. L’autorité judiciaire, gardienne de la liberté individuelle, assure le respect de ce principe dans les conditions prévues par la loi. Nous constatons déjà assez à quel point la détention préventive est devenue la règle et qu’immédiatement après un focus sur tel ou tel cas abusif, tout le monde reprend le chemin de cette petite routine. Mais que dire de cette société à qui il paraît de plus en plus acceptable de renoncer à libérer certaines catégories de criminels bien qu’ayant purgé leur peine, ou de leur imposer des « soins » irréversibles au seul prétexte qu’ils seraient porteurs d’un fort risque de récidive. N’est-ce pas en l’espèce, une décision parfaitement arbitraire, puisque prise a priori ? N’existe-t-il pas d’autres solutions pour prévenir la criminalité sans renier de facto l’idée même de rédemption induite par l’abolition de la peine de mort ?

Après avoir confronté ces quelques textes fondant notre vie sociétale aux décalages de pratiques que tolère ou même encourage notre société, je crois venu le temps de dire en quoi cela me semble porteur d’un terrible danger. Car ces détails techniques n’interpellent pas que ceux qui exercent le pouvoir, l’étudient ou le commentent. J’ai la conviction que par la force constitutive et idéaliste de nos valeurs républicaines, notre pacte républicain compose notre référentiel collectif ; c’est-à-dire, ce mélange de valeurs, de croyances, de morale qui nous lient les uns aux autres, nous font nous accepter mutuellement, nous font supporter de soumettre nos personnes aux exigences du collectif. En le travestissant, le bernant, l’amendant sans aucun sens de l’intérêt général, on le fait muter en imaginaire collectif. Or, même le supporter borné d’une équipe de football, qui ne travaille que pour payer ses maillots, son abonnement et ses déplacements en bus, qui ne vit que pour parler de son club et de ses adversaires, avec toutes les dérives nombrilistes et xénophobe que cette vie inclut ; lui aussi a été bercé par ce référentiel d’égalité des chances, de liberté bornée à la gêne des autres, de justice au service de la nation, de méritocratie. Peut être n’en reste-t-il plus grand-chose mais il est toujours là ; dernier rempart avant de sombrer dans la sociopathie ; dernier espoir pour que notre nation renoue avec le progrès, la prospérité, la confiance, l’émulation. Dès lors que l’on continue de déconstruire le pacte républicain, l’espoir de progrès disparaît accompagné d’une montée de l’égoïsme, de l’incivilité, du délit, de la criminalité, jusqu’à la bestialité. Abandonner toutes les contreparties promises à chaque citoyen en paiement d’un tribut à la nation (l’impôt, le respect de la loi d’un point de vue pratique, l’acceptation que des décisions prise au nom d’un « nous » impersonnel puisse limiter ses propres libertés) revient à pousser le citoyen à refuser de se soumettre d’abord à la morale, puis aux règles et enfin à la loi de la république. Continuer dans cette voie revient à tuer notre nation, notre identité, notre avenir.


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18 réactions à cet article    


  • thomasb 9 novembre 2009 15:09

    Cher Blackwater,

    Votre réaction me conforte dans l’idée que ce débat est absolument essentiel. Vous y faites place à votre inquiétude de voir une sorte de « colonisation idéologique » de notre pays par la culture isalmique, du moins, c’est ce que j’ai compris. En ce sens, vous dévoilez ici une idée traditionnelle de l’identité Française : blanche, chrétienne. Or, force est de constater que cette vision ne colle plus à la réalité. Toutefois, votre position est tout autant légitime que celles qui s’y opposent. Je crois par contre que si nous laissons une part de cultuel, nous n’ariverons jamais à générer une synthèse, que l’on pourrait appeler idée nationale et que, de surcroît, nous basculerons nécessairement vers un communautarisme de défiance. Mon propos revient à dire que seules des valeurs, des équilibres d’ordre laïques et républicains assureront une adhésion massive à un destin coolectif, sans pour autant renier nos différences, fussent elles métaphysique mais au contraire, nous en nourrir. Sachez enfin que je ne partage pas votre point de vue, non que je réfute une forme d’impérialisme dogmatique chez un certain islam mais qu’il me semble qu’en l’epèce il prend racine dans une réaction à une forme d’exclusion.
    Cordialement
    thomasb


  • longroisien 9 novembre 2009 11:27

    J’y vois juste une manipulation politique en vue des prochaines élections. la cote de notre président n’a jamais été aussi bas, il faut donc recuperer les électeurs qui lui ont permis d’etre élus sur les themes les plus durs.


    • Pierre Régnier Pierre Régnier 9 novembre 2009 14:28

      @ l’auteur et à Blackwater

      Le problème de la compatibilité de l’islam, mais aussi des autres religions, avec la démocratie, la laïcité républicaine et les Droits et devoirs humains est en effet essentiel dans ce débat sur l’identité nationale.

      Une disposition constitutionnelle pour leur mise en compatibilité avait d’ailleurs été proposée au Comité Balladur lorsqu’il préparait la mise à jour de la Constitution. À l’association Faire Le Jour qui l’avait présentée Monsieur Balladur avait répondu que son comité examinerait la proposition avec attention. Puis il s’était assis dessus.

      Elle est toujours sous les fesses de Monsieur Balladur, mais l’important est que les apparences de la démocratie fonctionnent bien. Les journalistes des grands médias s’en satisfont et c’est ça qui compte.

      Ce sera pareil cette fois-ci. Les contributions qui compteront seront celles qui diront à Monsieur Besson qu’il a eu bien raison de lancer cet important débat afin que les choses continuent comme avant. Dans la lâcheté gouvernementale désormais bien installée sur le sujet. Les journalistes des grands médias s’en contenteront une fois de plus.

      Mais qui sait ? Internet finira peut-être par leur sortir à tous la tête du sable, de l’irresponsabilité et de l’autosatisfaction.

      Bien cordialement

      Pierre Régnier

      (auteur, dans la rubrique Tribune libre d’AgoraVox du 6 novembre, du texte intitulé « Vouloir identitaire, aboulie générale et égarements intellectuels ») 


      • thomasb 9 novembre 2009 14:49

        Cher Pierre,

        votre expérience (sous le gouvernement Balladur, je n’étais âgé que de 15 ans) nous montre bien le caractère habituel de ce que vous appelez la lâcheté gouvernementale, de cette rengaine qui vaut que les apparences priment sur les idées et les actions.
        Ce rapprochement entre l’attitude du gouvernement Balladur et le simulacre de débat organisé par Mr Besson démontrent d’une certaine manière le délitement des valeurs républicaines et démocratiques par ceux là même en charge de les garantir.
        Mais, à votre différence, je n’accepte pas l’idée du renoncement car non seulement je ne peux pas me résoudre à ce que l’avenir pour mon fils soit plus sombre que le mien, à âges équivalents, mais surtout, je crois qu’abandonner le terrain politique revient à prononcer la victoire de ces élites destructrices.
        Evidemment, le chemin est long, complexe, nécessitera de mettre de l’eau dans notre vin mais il est tout bonnement nécessaire. Et, bien que nouveau contributeur d’Agora Vox, je crois qu’il commence ici et dans tous ces espaces de libre expression.
        Formons une communauté d’idée, devenons une force numérique et nous pèserons. Il faudra bien sur nous modérer, ne pas tomber dans le piège des luttes d’officines, nous cantonner à l’essentiel.
        Pourquoi ne pas nous rassembler tout simplement sur les vertus de notre nation, ce qui la fait si différente, la rend synonyme de liberté et d’humanisme partout dans le monde : Liberté, Egalité, Fraternité, Laïcité ?
        Thomasb


      • Pierre Régnier Pierre Régnier 9 novembre 2009 15:45

        @ thomassb

        Cher Thomas

        L’attachement aux précieuses valeurs républicaines et humanitaires n’attend pas le nombre des années, comme le montre votre article.

        Mais ce n’est pas au gouvernement Balladur, quand vous n’aviez que 15 ans, qu’a été adressée la proposition de Faire Le jour. C’est au « Comité » (dit comité Balladur) "de réflexion et de proposition sur la modernisation et le rééquilibrage des institutions de la Vème République" mis en place par Nicolas Sarkozy en juillet 2007.

        Quand à ma supposée »acceptation du renoncement" vous="vous" vous="vous" verrez="verrez" que="que" je="je" suis="suis" au="au" contraire="contraire" exactement="exactement" sur="sur" la="la" position="position" je="je" de="de" ceux="ceux" qui="qui" pensent="pensent">span>

        IL NE FAUT PAS BAISSER LES BRAS.

        Bien cordialement

        Pierre Régnier


        • Pierre Régnier Pierre Régnier 9 novembre 2009 15:56

          Thomas 


          Depuis mon envoi de 15 h 45 j’ai lu la réponse que vous faites à Blackwater.

          Je ne vois pas du tout que son commentaire « dévoile », comme vous dites, « une idée traditionnelle de l’identité française : blanche, chrétienne ». 

          C’est fou cet automatisme chez tant de lecteurs d’aujourd’hui : le glissement vers cette idée reçue supposée occuper l’esprit de celui qui met en lumière le danger islamique !

          Là encore, s’il vous plaît, relisez Blackwater avec attention, avec le même souci d’exactitude que vous avez mis dans la rédaction de votre article.

          Pierre

          • thomasb 9 novembre 2009 16:46

            Cher Pierre,
            je viens de prendre connaissance de vos deux réactions. Concernant la première, j’ai fait une fâcheuse confusion, vous avez bien fait de la mettre en lumière. De plus, j’ai bien compris que nous n’étiez pas dans le renoncement mais il m’a semblé, au travers de votre texte, que vous aviez un avis définitif sur le politique et le médiatique traditionnels. Or, je pense que si « nous » voulons faire entendre une voix différente, il faudra bien en passer par là.
            En ce qui concerne maintenant la contribution de black Water, vous noterez que j’ai pris le soin de préciser ce en quoi je n’étais pas en accord avec lui, tout en ne niant pas que, sur le fond, il existe en radicalisme islamique fort inquiétant. J’ai même voulu souligner, bien que n’étant pas d’accord avec lui, combien il me parait important de faire entendre son point de vue (et probablement celui de nombreuses autres personnes). Par contre, après relecture de son commentaire, je confirme mes propos. En effet, lorsque blackwater écrit : « l’idéologie islamique qui nie la laïcité », il cantonne son alerte à un seul monothéisme, ce qui par effet ricochet, démontre une certaine modération à l’égard des deux autres. Etant très regardant, en ce qui concerne la laïcité, je peux vous affirmer que ce n’est pas l’Islam qui a le plus souvent cherché à la minorer où à la remettre en cause, y compris aujourd’hui. De plus, quand Blackwater nous dit : « La guerre des civilisations nous est imposée, ici, en Angleterre, aux Pays bas, en Suisse...partout », il assimile différentes nations Européennes à un péril commun. Et si vous interrogez n’importe quel quidam dont je suis, sur le morphotype et la tradition métaphysique de ces pays, nul doute que le blanc et la chrétienté sortiront du chapeau... Enfin, blackwater conclue par : « C’est maintenant qu’il faut affirmer l’identité de notre culture car c’est bien de liberté qu’il s’agit, la notre ». Ce propos, compte tenu de la charge initiale sur le danger islamiste, assimile une france non musulmane à une france en péril. Or, force est de constater que les muslmans ne sont pas chrétiens et rarement d’un blanc immaculé... Leur grande majorité est toutefois composée, sur nos terres, de citoyens Français.


          • Stéphane ARLEN 13 novembre 2009 07:15

            Je suis d’accord avec Pierre Régnier : on peut vouloir défendre une identité française (droits de l’homme, solidarité, laïcité) sans jamais vouloir mettre en avant la couleur de peau ou les prétendues racines chrétiennes. Beaucoup de « musulmans » ont justement quitté leur pays qui devenait invivable à cause du poids d’un totalitarisme religieux. Ce sont ceux-là que nous, laïques, défendrons toujours contre les autres... ceux qui respectent le monstrueux texte coranique. (Je suis une nouvelle fois obligé de préciser, avant qu’on me traite de raciste : la Bible justifie elle aussi les pires massacres.)


          • Pierre Régnier Pierre Régnier 9 novembre 2009 17:33

            Cher Thomas


            On est donc bien en DÉsaccord sur le fond. Si vous lisez ma tribune libre du 6 novembre ça vous paraîtra évident :

            http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/vouloir-identitaire-aboulie-64509

            L’un des plus importants problèmes, en France aujourd’hui, est bien, pour moi comme pour Blackwater si je l’ai bien compris : comment amener les citoyens musulmans français à rejeter fermement, publiquement, sans ambiguïté, ce qui, dans leur religion, est incompatible avec nos plus précieux acquis démocratiques et républicains ? 

            A fortiori : quels PRÉALABLES doivent accepter clairement ceux qui, musulmans ou non, veulent devenir citoyens français ? Ces préalables doivent être valables pour tout le monde mais il est manifeste aujourd’hui, puisqu’ils le proclament eux-mêmes, que ce sont avant tout des islamistes qui méprisent profondément nos plus précieuses valeurs nationales.

            Quand on aura trouvé la manière de faire respecter ces valeurs par ceux qui, AU NOM DE L’ISLAM COMME ILS LE PROCLAMENT, n’en veulent pas, on aura apporté un énorme soulagement à tous les musulmans pacifistes qui, eux, les veulent.

            Il ne faut pas se voiler la face : les renoncements, en termes de croyances, auxquels les uns ET LES AUTRES devront renoncer sont énormes. Il ne peut s’agir seulement de quelques « accomodements » superficiels puisque l’incompatibilité entre l’islam et la république laïque sont inscrits et verrouillés dans le Coran.





            • Stéphane ARLEN 13 novembre 2009 07:09

              La phrase « il faut rendre à César... » montre peut-être une certaine laïcité du christianisme, mais en aucun cas une défense de la laïcité par l’Église catholique, qui a toujours combattu pour avoir la mainmise sur les gouvernements nationaux, et qui milite maintenant au niveau européen.


            • patrickk 9 novembre 2009 18:17

              Quelques réflexions.
              Tout d’abord il n’est pas normal que ce soit le ministre de l’identité nationale ET de l’immigration qui lance le débat. Cela revient à lier le deux ce qui fait fait que le débat est biaisé dès le début. l’immigration et l’identité nationale sont deux choses différentes.
              L’identité étant avant tout une affaire de langue et de culture j’aurais bien vu le débat lancé par le ministère de la culture.
              On ne définit pas une identité contre quelque chose, l’islam radical par exemple. une identité se définit positivement.


              • Pierre Régnier Pierre Régnier 10 novembre 2009 09:31

                @ Patrick

                Vos remarques me paraissent justes, mais elles ne permettent pas de s’attaquer au problème réel, qui est celui du respect des acquis de la nation contenus dans le pacte républicain, l’une des composantes essentielles de la culture nationale.

                Ce problème est bien lié à celui de l’immigration, laquelle est un résultat de la scandaleuse répartition, dans le monde et dans chaque pays, des produits de la nature et des fruits du travail humain. Mais si l’on fait du problème de l’immigration un problème d’étrangers face à des citoyens français « blancs, chrétiens… » on crée de la xénophobie, du racisme et de la tension inter-religieuse.

                L’identité ne se définit pas contre l’islam radical mais, en ce moment, c’est bien lui la principale menace puisqu’il c’est lui, principalement, qui affiche son mépris de la démocratie, des droits humains (surtout féminins) et des acquis républicains, notamment de la laïcité. C’est lui aussi qui, partout dans le monde aujourd’hui, provoque et entretien la violence religieuse.

                Je crois cependant que la violence actuelle inhérente à l’islam, radical ou pas, est la simple continuité de la violence judéo-chrétienne plus ancienne. Il est donc indispensable de lutter à la fois contre les effets concrets, en France aujourd’hui, de la culture religieuse de la violence et contre cette culture elle-même.

                Il faut lutter contre la conception violente de Dieu dans toutes les religions (je rappelle que, pour le pape actuel, c’est bien Dieu qui a commandé les massacres qui lui sont attribués dans l’Ancien Testament : bel exemple de pacifisme donné aux musulmans !) C’est pourquoi j’insiste sur la nécessité de réfléchir à cette conception, pour la rejetter définitivement, dans le cadre d’une belle initiative de l’ONU, confiée à l’UNESCO pour son organisation pratique : la « Décennie internationale de la promotion d’une culture de la non-violence et de la paix au profit des enfants du monde ».

                C’est pour ne pas vouloir s’attaquer à la fois au problème de la répartition des richesses et à celui de la théologie criminogène que le gouvernement, mais aussi les formations politiques, dont celles qui se prétendent de gauche, créent un faux problème « d’identité nationale ».

                En 2010 la belle Décennie de l’ONU arrivera à son terme. J’espère bien que les initiatives seront nombreuses pour qu’on y réfléchisse enfin aux moyens de rejetter réellement « au profit des enfants du monde » cette théologie désastreuse tritimillénaire. Cette réflexion devrait avoir lieu depuis 9 ans déjà mais on l’a jusqu’à présent évitée. La prise de fonction, en ce moment, de Madame Irina Bokova à la direction de l’UNESCO est une excellente occasion de revenir sur cette lamentable erreur.

                Voir ici :

                http://www.centpapiers.com/la-decennie-au-profit-des-enfants-du-monde-va-finir-en-catastrophe/1633/

                Bien cordialement.

                Pierre Régnier


                • clostra 10 novembre 2009 10:23

                  Ce qui pourrait être intéressant dans ce débat, ce sont ses conclusions et les mesures correctives à prendre de toute urgence.

                  Il est vrai que nous nous sentons de plus en plus allemands...de l’est ! : fichiers, dénonciations, autocensure...

                  Et de plus en plus éloignés de Charlemagne lorsque 100 000 postes d’enseigants sont remplacés par 100 000 postes de policiers...


                  • frédéric lyon 10 novembre 2009 10:38

                    Ce débat sur lidentité et la citoyenneté est indispensable à l’heure où les principes de notre République Laïque et Démocratique sont remis en cause par l’irruption d’une immigration très larement illégale de populations porteuses d’un autre projet de société.


                    Un projet politique et juridique qui se cache sous des oripeaux de la religion et qui est clairement, faciste, raciste, communautariste, antilaïc et anitégalitariste, c’est à dire totalement contraire à notre République.

                    Le problème auquel nous devons faire face est nouveau puisque nous avions eu à faire, tout au long de notre histoire, à des immigrations compatibles avec la société d’accueil, tandis que ce n’est plus le cas aujourd’hui.

                    La vérité oblige à ne pas se cacher derrière notre petit doit et à désigner l’adversaire et cet adversaire est bien l’Islam, que cela nous plaise ou non. Toutes les communautés étrangères s’intègrent en France sans aucun problème, d’où qu’elles proviennent, sauf les communautés musumanes qui ne cessent de poser des problèmes et de causer des incidents.

                    Dire que le Nazisme est contraire à nos lois et à notre constitution n’est pas faire du racisme anti-allemand ! Par conséquent dire que l’Islam est contraire à nos lois et à notre constitution n’est pas faire du racisme anti-arabe.

                    L’intégration en France suppose l’adhésion à nos lois, par conséquent elle suppose aussi l’abandon de pans entiers de la doctrine musulmane. 

                    Est-ce possible ?

                    Nous verrons et nous aviserons. 



                    • patrickk 11 novembre 2009 20:42

                      D’accord et pas d’accord avec vous tous. Encore une fois le problème de l’islam (qui est réel et que je ne conteste pas) et celui de l’identité nationale sont deux choses différentes.
                      On ne peut pas définir l’idendité de façon négative. Lorsqu’on a dit que nous ne sommes pas polygames, que nous ne voilons pas nos femmes etc. on n’a pas dit grand chose. Ce n’est pas cela qui fait l’identité française ni n’importe quelle identité.
                      D’abord l’identité française ce n’est ni la république et ses valeurs ni la laicité. Nous ne sommes plus au temps de Valmy (souvent cité sur Agoravox) ou LA République française était face aux monarchies. Nous ne somms plus non plus en 1905. Une grande majorité d’Etats a adopté le régime républicain et la laicité. Si le régime républicain et la laicité fondent l’identé française alors il n’y a plus de différence entre la France et la Pologne ni meme le Japon, Etats laics et républcains dont les populations ne toléreraient pas plus que nous l’intégrisme islamique.
                      C’est pour cela que je ne suis pas du tout avec l’article dont nus discutons. Certes les droits de l’homme, la république etc. sont le résultat des cogitations des penseurs français (cocorico !) du XVIIIème siècle. Mais ils sont devenus ce qu’ils voulaient justement devenir : universels. S’ils pouvaient fonder l’identité française au XVIIIème siècle ils ne le peuvent plus aujourd’hui.


                      • thomasb 12 novembre 2009 11:44

                        Patrick,
                        nous partageons l’idée que nous ne pouvons définir l’identité de notre nation par la négation de ce qui nous fait peur (la peur étant bien plus souvent instinctive et mécanique que réfléchie).
                        Toutefois, nos visions divergent lorsque que vous considérez que les valeurs de la république, sa « morale », ne définissent pas non plus l’identité d’un peuple. Je m’oppose à cette analyse tout d’abord parce que si l’identité d’une nation ne se détermine pas par l’ensemble des règles, des valeurs, des concepts qui guident le vivre ensemble, équilibrent le devenir individuel et la nécessité collective ; qu’est ce que son identité de peuple ? Elle ne saurait alors exister au delà des singularités culturelles, linguistiques, comportementales ou physiques de groupes extrêmement réduits en nombre. La nation ne serait alors qu’un amoncellement de tribus ! Or, la tradition française fut bien celle de l’universalisme et, manifestement, continue de vivre en nous.
                        Par ailleurs, il me semble que vous basez votre position sur le fait que le particularisme républicain et laïque français n’en est plus un aujourdh’ui. Or, je crois que cette analyse est fausse. Pour mémoire, je vous cite la liste des seuls pays qui « constitutionnellement » sont laiques : La France, le Portugal, les USA, la Turquie, le Japon, l’Ethiopie, le Mexique, lUruguay et la Bolivie. Le caractère restreint de la liste rend cette forme contitutionnelle plutôt singulière. Mais l’analyse de la réalité actuelle dans ces pays place la France dans ue situation exceptionnelle (sans aucun cocorico à priori mais du point de vue éthymologique). Le portugal a amendé sa constitution en 2004 en signant un nouveau concordant avec le vatican. Les USA, en pratique, sont hyper religieux, les références bibliques sont permanentes (on prête tout de même serment sur la bible), l’athéïsme y est perçu comme une maladie de l’âme. La Turquie, toute laïque qu’elle soit et attachée à l’héritage d’Attatürk, est dirigée par un parti s’auto définissant « parti islamiste ». Je ne commente pas le cas du Japon car je ne le connais pas mais rappelle tout de même que le simili de laïcité a été introduit constitutionnellement par l’occupant Américain pour faire baisser l’influence du Shintoïsme. L’Ethiopie qui n’en finit pas, malheureusement de lutter pour se nourrir, est « hors concours ». Quand à l’Uruguay et à la Bolivie, il existe une religion détat comme feu celle de l’URSS. Ne reste que le Mexique qui à priori n’est pas moins laïque que nous.
                        Vous comprendrez que de ce point de vue, l’exception Laïque de la France ne peut être qu’une composante essentielle de son identité, sans même parler du cortège de valeurs que l’on lui associe et dont elle est garante (la non discrimination par la croyance, donc l’origine, donc la culture, donc la garantie de l’égalite, etc.)
                        Cordialement,
                        Thomas B


                      • patrickk 13 novembre 2009 10:42

                        Cher Thomas
                        Votre réponse mérite réflexion. Laissez moi le week end (pardon la fin de semaine !). Je connais moins bien le dossier laicité que le dossier République.
                        Personne n’a noté que le japon n’est pas une République mais une monarchie ... sur le papier s’entend. c’est qu’aujourd’hui, dans les pays développés il n’y a presque plus de différence de fonconnemnt entre les monarchies consitutionnelles comme la Suède et le Japon et des république comme la France et la Pologne. Je continue à penser que le régime républicain ne peut pas servir à construire une identité. Il faut autre chose. la langue et la culture.
                        Quant aus concordats il ny en a peut-etre pas beaucoup et aux USA on jure sur la Bible. Il n’en reste pas moins quil y a des musulmns, des bouddhites et des hindous aux USa que semblent mieux s’intégrer au pays que chez nous.
                        Sur le papier l’église n’est peut-etre ps partout séparée de l’Etat mais dans la pratique si. la plupart des pays chrétiens ont légalisé la contraception et l’avortement.

                        PS je n’arive à imprimer que les textes, pas les réponses et commentaires. Quelqu’un sait-il comment faire ?


                        • plexus plexus 3 octobre 2013 15:51

                          Comme mâme duflot a dit que m’sieur valls ne respectait pas le pacte républicain, j’ai voulu avoir plus de précisions, et vous en proposez une définition.....en 2009

                          Serait-elle la même en 2013 ?

                          que les hommes naissent égaux, OK, mais la suite, vous le dites, concerne les CITOYENS.

                          Et seulement les citoyens. Lesquels ont, en contrepartie de leurs contributions à la vie de la nation, ont droit aux contreparties de tranquillité, protection de leurs biens etc

                          En passant « la cohabitation marque l’inefficience des appareils »

                          Ha !!!

                          Surtout que vous dites plus loin qu’hors de ce cas, les gouvernements n’ont pas gouverné.

                           

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