La France (d’en haut) a peur : demain le RIC... après-demain la peine de mort ?
La diabolisation du RIC et de son principal promoteur, Étienne Chouard, marche à fond depuis quelques jours dans nos médias... Saurons-nous y résister ?
Le référendum d'initiative citoyenne ou populaire (RIC ou RIP) est progressivement devenu l'une des revendications centrales des Gilets jaunes. Selon Étienne Chouard, il s'agit même de « la cause commune des Gilets jaunes ».
Éléments de langage LREM : "RIC et badaboum... on se réveille avec la peine de mort"
La classe dirigeante, elle, est beaucoup moins enthousiaste à cette proposition. Elle apparaît même terrorisée par ce RIC. Passons en revue quelques réactions.
Bruno Bonell, député LREM, nous met en garde :
« Si on faisait des référendums les gens voteraient pour la peine de mort et seraient beaucoup plus durs sur l’immigration. »
Stanislas Guerini, délégué général de la République en Marche et député, tire la sonnette d'alarme :
"Je ne veux pas que demain on puisse se réveiller avec la peine de mort dans notre pays parce qu'on aura eu un RIC, parce que Laurent Wauquiez un jour se sera réveillé en disant 'tiens si on faisait la castration chimique pour les délinquants sexuels'... et puis badaboum le lendemain on a le RIC, et c'est effectif dans notre pays. Moi, je crois aussi à la démocratie représentative."
On voit que les députés de la majorité se sont passés le mot pour effrayer la population avec l'épouvantail de la peine de mort. Jouer sur les peurs, ils savent faire.
Or, comme l'a justement souligné Marianne, Stanislas Guerini n'envisage qu'une "vision radicale du RIC", "sans envisager les limitations possibles de ce dispositif". Le magazine envisage, lui, la possibilité d'un "RIC encadré", ne pouvant porter que sur certains sujets délimités au préalable :
"C'est le cas aux Etats-Unis, où les référendums d'initiative citoyenne en vigueur dans plusieurs Etats ne peuvent remettre en cause la Constitution de l'Etat fédéral, ni celle du territoire en question. En 1995, une loi votée par les citoyens de l'Arizona a par exemple été annulée par la Cour suprême car elle modifiait la Constitution de cet Etat.
Or, Stanislas Guerini ne cite pas cette hypothèse, envisageant seulement un "RIC" portant sur les questions les plus sensibles. Selon l'article 11 de la Constitution, le référendum d'initiative partagée concerne les textes qui ont trait à "l'organisation des pouvoirs publics" (hors Constitution), "aux réformes relatives à la politique économique, sociale ou environnementale de la nation et aux services publics qui y concourent" et à "la ratification d'un traité". Impossible dans ce dispositif, par exemple, de voter pour la castration chimique des délinquants sexuels.
On peut faire la même objection à l'argument massue du rétablissement de la peine de mort. Il n'est aujourd'hui pas possible, d'organiser un référendum d’initiative partagée sur cette question. L'article 66-1 de la Constitution dispose en effet que "nul ne peut être condamné à la peine de mort". En n'envisageant qu'une version radicale du referendum d’initiative populaire, le patron de LREM ne répond donc que partiellement à la question posée."
Comme on peut le lire dans Le Parisien :
"Pour rétablir la peine de mort, le référendum devrait pouvoir être constituant, comme le demandent une partie des Gilets jaunes. « Le seuil de signatures requis pour initier un tel référendum serait vraisemblablement plus élevé que le RIC en matière législative », souligne Jean-Philippe Derosier, constitutionnaliste et professeur de droit public à l’université de Lille."
Le RIC vu par les chiens de garde = Fin de la civilisation, torture, guillotine, poison, Hitler...
L'avis du journal Le Monde, c'est que les consultations d’initiative populaire, si elles se limitaient à "des domaines convenus et sous contrôle du juge constitutionnel", pourraient "utilement revivifier l’exercice démocratique". Mais, "si elles se développaient tout-terrain et sans contrôle de constitutionnalité, elles ouvriraient la voie aux démagogies les plus débridées et les plus dangereuses".
Invité de France Inter ce 20 décembre, l'écrivain Jean-Claude Carrière nous offre de bon matin un joli point Godwin :
"Dès qu’il est question d’un référendum populaire, Mussolini et Hitler ne sont pas loin."
Le RIC étant pratiqué par la Suisse, l’Italie, le Liechtenstein, quelques États américains, quelques länder allemands (Bavière, Berlin), la Lettonie, la Macédoine, la Slovénie, la Croatie, la Nouvelle-Zélande et, plus récemment, le Venezuela ainsi que Taïwan... faut-il en conclure que Mussolini et Hitler sont partout sur le point de revenir ?
Guillaume Brossard, co-fondateur du site Hoaxbuster, exprime le même type de crainte (les gens manquent d'esprit critique, ils croient n'importe quoi, le résultat du RIC serait dans ces conditions "super moche"...) :
Même son de cloche chez le politologue Olivier Duhamel qui, le 17 décembre sur Europe 1, affirme que, si le recours au référendum était facilité, cela s'avérerait "extrêmement dangereux" pour la démocratie. "Vous pouvez avoir un RIC qui demande la suppression des limitations de vitesse, un autre qui demande la suppression de la CSG, un troisième qui demande le rétablissement de la peine de mort, un quatrième qui demande la torture pour les auteurs d'attentats terroristes, etc.", égraine-t-il, pour illustrer son inquiétude.
Olivier Duhamel n'hésite d'ailleurs pas à publier sur Twitter une image de guillotine pour illustrer la possible institution du RIC.
Voici un deuxième tweet, pour le plaisir, où le RIC est qualifié (avec beaucoup de nuance) de "poison" :
On constate que, pour un politologue stipendié, le pouvoir du peuple signifierait inévitablement un retour à la barbarie, la fin - ni plus ni moins - de la civilisation.
Si nous n'étions pas contenus dans notre folie par des maîtres responsables (qui constituent une humanité supérieure, si ce n'est la seule vraie humanité), nous laisserions parler le pire de nous-mêmes ; ce serait tout simplement le chaos. On mettrait tous les individus potentiellement dangereux dans des camps, on les torturerait, on roulerait comme des dingues à 200 km/h sur toutes les routes, on s'entretuerait, on dilapiderait en un rien de temps l'argent public, on se délecterait de faire tomber la lame de la guillotine sur la tête de nos semblables... Bref, ce serait le retour à l'état de nature, tel que l'imaginent les penseurs libéraux.
Ces derniers seraient bien inspirés de mettre à jour leur logiciel, en prenant connaissance des travaux de vulgarisation de Pablo Servigne et Gauthier Chapelle, auteurs de L’entraide, l’autre loi de la jungle.
"On n'aurait pas dû avoir à l'écrire ce livre, on devrait connaître tout cela dès la maternelle. On naît dans un bain idéologique qui fait que l'on prend l'agression pour une donnée naturelle." Pablo Servigne
Le bal des agoraphobes
A vrai dire, nos oligarques (politiques ou médiatiques) font preuve d'agoraphobie politique, pour reprendre la terminologie du politologue québécois Francis Dupuis-Déri, auteur de Démocratie. Histoire politique d’un mot aux États-Unis et en France ; voici ce qu'il écrit :
« J’utiliserais donc agoraphobie politique plutôt que antidémocratisme pour faire référence à la peur de la démocratie directe. En psychologie, l’agoraphobie désigne une peur des foules et des vastes espaces publics. L’agoraphobie politique, pour sa part, désigne la peur de l’agora, le nom de la place publique dans les cités grecques où les citoyens s’assemblaient pour délibérer. (...)
L’agoraphilie politique, pour sa part, désigne une forte sympathie (voire de l’amour) pour le peuple assemblé. Renversant la logique de l’agoraphobie politique, l’agoraphilie affirme que toute élite gouvernante 1) est irrationnelle, car animée pas sa passion pour le pouvoir et la gloire ; 2) démagogique ; 3) constitue une faction qui, par sa seule existence, divise la communauté entre gouvernants et gouvernés. »
Francis Dupuis-Déri est aussi l'auteur de La peur du peuple. Agoraphobie et agoraphilie politique. Cette peur est à comprendre dans un double sens :
- la peur des élites que le peuple assemblé puisse se gouverner lui-même (agoraphobie politique)
- et la peur du peuple lui-même qui peut pousser certains à choisir des représentants (en partie due à la glossophobie, peur de s'exprimer en public)
L'agoraphobie avait déjà pu se manifester avec Nuit Debout, mais elle se manifeste plus encore, aujourd'hui, avec les Gilets jaunes.
Fake news au sommet de l'État et humiliation internationale
La peur de la démocratie directe va si loin qu'elle fait perdre les pédales à certains de nos "représentants", politiques et médiatiques.
Ainsi, l'indéboulonnable Alain Duhamel voit dans la démocratie directe un risque de tyrannie de la minorité sur la majorité... alors qu'on aurait plutôt tendance à envisager le contraire...
C'est bel et bien le système représentatif qui induit un risque de tyrannie de la minorité (aristocratie élue, corrompue par les lobbies) sur la majorité (silencieuse et impuissante), et la démocratie directe, au contraire, qui pourrait mener à une tyrannie de la majorité (qui aurait toujours le dernier mot) sur les minorités. Des minorités seraient certes à l'initiative d'un RIC, mais c'est la majorité qui trancherait.
Autres propos pleins de mauvaise foi : ceux de Richard Ferrand, président de l'Assemblée nationale et député LREM, qui a critiqué le système démocratique suisse. Les images datent du 16 juillet dernier, mais ont été récemment reprises sur Twitter par Guillaume Barrazone, ancien maire de Genève.
Mis en cause, le président de l'Assemblée nationale, soutien de la première heure d'Emmanuel Macron, a osé tancer le maire de Genève en ces termes :
"Je démens formellement avoir pensé ou tenu ces propos que vous me prêtez. Quelles sont vos sources ? Évitez svp les Fake News !"
Cher monsieur @BarazzoneG, je démens formellement avoir pensé ou tenu ces propos que vous me prêtez. Quelles sont vos sources ? Évitez svp les #FakeNews !
— Richard Ferrand (@RichardFerrand) 17 décembre 2018
Quelle honte pour Richard Ferrand, qui soit perd la boule, soit est un fieffé menteur ! Car Guillaume Barrazone n'a pas tardé à retrouver la source et à la publier :
Voici vos propos @RichardFerrand contre la démocratie demi-directe helvétique..@tdgch @ArthurFlash Allez-vous présenter des excuses ? Bonne journée. pic.twitter.com/oL2uErRbG7
— Guillaume Barazzone (@BarazzoneG) 18 décembre 2018
On attend maintenant les excuses de Richard Ferrand, qui accuse donc de "fake news" celui qui dit la stricte vérité, et dément formellement avoir tenu des propos qu'il a pourtant bien tenus, preuve à l'appui.
La Radio télévision suisse (RTS) a résumé cette piteuse affaire :
La France d'en haut a donc peur du RIC. Et, du coup, elle perd le sens de la mesure, elle se montre agressive et essaie de nous faire peur, comme elle le faisait déjà avant le référendum sur le traité constitutionnel européen en 2005, à l'occasion du Brexit ou encore de l'élection de Donald Trump en 2016. A chaque fois, on nous promet les pires catastrophes, de véritables cataclysmes.
L'épouvantail Chouard, ou comment transformer un honnête homme en danger public
Mais la France d'en bas a parfois elle-même peur du RIC, dont le chantre est un certain Étienne Chouard, vous savez, cette "figure de la complosphère d’extrême droite" (sic), dixit Conspiracy Watch. Certains d'entre nous (certes, de moins en moins nombreux) se laissent initimider par ce genre d'anathème. On trouve certainement peu d'hommes aussi tolérants, doux et démocrates qu'Étienne Chouard, mais il serait d'extrême droite... car, un jour, dans une vidéo, il a dit du bien d'Alain Soral (il l'avait qualifié de "résistant"). Suffisant, pour certains, pour le clouer au pilori à tout jamais.
Juste pour rigoler, rappelons les neuf caractéristiques de l'extrême droite, selon l'historien Michel Winock :
- « la haine du présent », considéré comme une période de décadence ;
- « la nostalgie d’un âge d'or » ;
- « l'éloge de l’immobilité », conséquence du refus du changement ;
- « l'anti-individualisme », conséquence des libertés individuelles et du suffrage universel ;
- « l'apologie des sociétés élitaires », l'absence d’élites étant considérée comme une décadence ;
- « la nostalgie du sacré », qu'il soit religieux ou moral ;
- « la peur du métissage génétique et l’effondrement démographique » ;
- « la censure des mœurs », notamment la licence sexuelle et l'homosexualité ;
- « l'anti-intellectualisme », les intellectuels n’ayant « aucun contact avec le monde réel ».
Chacun s'accordera à dire que ça correspond en tous points à la ligne politique d'Étienne Chouard... LOL.
Dans ce climat de terreur intellectuelle, il a fallu un certain courage à François Ruffin pour rendre hommage à Étienne Chouard, lors d'une conférence de presse de LFI sur le RIC, le 18 décembre :
On ne sent pas une immense approbation de la part de ses collègues de la France Insoumise. D'ailleurs, la députée Clémentine Autain n'a pas tardé à se désolidariser des propos de François Ruffin...
Face au flot de désapprobation dans son camp, Ruffin a dû se justifier d'avoir cité le "pestiféré" Chouard :
Frédéric Says, journaliste à France Culture, s'est vite joint à la meute, tout comme la journaliste au Monde Ariane Chemin :
Mais aussi l'inévitable Jean-Michel Aphatie (plus de 30 000 euros de salaire mensuel), qui estime sur Europe 1 que la prise en main du mouvement par Étienne Chouard traduit une "véritable dérive", l'enseignant marseillais étant selon lui un dangereux "extrémiste" :
"La prise en main du mouvement des #GiletsJaunes par @Etienne_Chouard traduit une véritable dérive", dénonce @jmaphatie @nikosaliagas #europe1 pic.twitter.com/ewTs9Uktwr
— Europe 1 📻 (@Europe1) 18 décembre 2018
On notera, durant cette intervention enfiévrée, que Jean-Michel Aphatie s'en prend aux conspirationnistes parmi les Gilets jaunes, alors qu'il a lui-même récemment tenu des propos hautement complotistes sur les Gilets jaunes. Faites ce que je dis, pas ce que je fais...
La LICRA était bien sûr de la fête :
Notez cette façon irrespectueuse, et même abjecte, de désigner un homme à la vindicte : "le complotiste Chouard"... on l'essentialise, on le diabolise (ce ne sont pas les propos qui sont complotistes, c'est l'homme lui-même, en son essence). C'est un peu comme si un raciste disait "le juif untel", "le nègre untel..." ; à chaque fois que la personne en question serait évoquée, on la ramènerait à son satut de juif, de noir... ou, ici, de complotiste.
Chouard essaie de dialoguer avec la LICRA, mais c'est peine perdue... On ne dialogue pas avec le diable.
Conspiracy Watch y est aussi allé de sa condamnation fielleuse :
"Figure influente de la complosphère francophone, l’enseignant et blogueur Etienne Chouard (...) est au cœur d’une polémique secouant les rangs des Insoumis.
(...) François Ruffin, député de la Somme et rédacteur en chef du journal Fakir, a salué en Etienne Chouard un homme « de conviction » (...)
Sur Twitter, François Ruffin a justifié cet après-midi l’hommage rendu à Etienne Chouard :
« J’ai cité Chouard dans mon discours sur le RIC hier. (...) Ce qui n’ôte rien à nos désaccords, déjà signalés avec force, avec clarté, il y a plusieurs années. Depuis, Chouard a mis fin à ses étranges liens. Alors, doit-on éternellement traiter les hommes en pestiférés ? Tel n’est pas [mon] choix. »
Etienne Chouard a-t-il vraiment « mis fin à ses étranges liens » ? Rien n’est moins sûr.
Non seulement le blogueur n’est jamais revenu sur les multiples théories du complot qu’il a pu diffuser publiquement sur son blog ou dans des interviews mais, le 6 août 2018, « Le Média pour tous », la chaîne YouTube récemment lancée par l’ancien collaborateur d’Alain Soral, Vincent Lapierre, mettait en ligne un entretien de 14 minutes avec lui. Le 8 décembre dernier, Etienne Chouard, qui a pris fait et cause pour les Gilets jaunes, assurait une conférence aux côtés notamment de Maxime Nicolle, figure emblématique du mouvement… et complotiste assumé.
Chouard n’a, du reste, jamais pris ses distances avec la nébuleuse antisémite gravitant autour d’Alain Soral et d’E&R. Il n’est jamais non plus revenu sur ses propos élogieux concernant Alain Soral, pourtant condamné de nombreuses fois pour incitation à la haine raciale. (...)"
Dans ce réquisitoire, on ignore si Chouard a dit quelque chose de mal dans son entretien avec Vincent Lapierre ou dans sa conférence aux côtés de Maxime Nicolle ; il est condamné ici, non pour ses propos, mais pour ses fréquentations. Il y a des gens, manifestement, auxquels on doit refuser de parler pour conserver sa réputation. En outre, est-il vrai que Chouard n'a jamais pris ses distances avec Soral ? Eh bien non, c'est faux. Il l'a fait dans un texte intitulé "Pour que les choses soient claires", publié le 28 novembre 2014 :
"Pour revenir à Soral, j’ai rapidement compris qu’il n’est pas du tout un démocrate, évidemment : il est autoritaire et il défend une idéologie autoritaire, au strict opposé de ce que je défends moi. Je ne veux pas plus de sa « dictature éclairée » que de n’importe quelle dictature, évidemment.
(...) tout récemment, j’ai découvert dans une publication de Soral des propos terribles et dangereux qui me conduisent à changer d’avis sur la portée du lien que j’ai mis sur mon site.
Dans une vidéo en direct de juin 2014 (1 minute, à partir de 47:54), Soral dit les mots suivants, que je n’avais jamais entendus de lui avant, et qui me choquent tous profondément :
[Bon, j’ai commencé à transcrire, mais j’ai honte de seulement écrire des trucs pareils… Donc, j’arrête. Je vous laisse lire le lien si ça vous chante.]
Je ne peux évidemment pas valider une parole pareille, froidement raciste, sexiste, autoritaire. Je n’avais jamais vu Soral parler comme ça. C’est un peu comme un désaveu, parce que je l’ai entendu maintes fois jurer qu’il n’était pas antisémite.
Alors, je cède, je reconnais que me suis trompé, en publiant un lien sans mise en garde : il y a un risque d’escalade des racismes."
Que faut-il en conclure ? Que, quatre ans après cette mise au point salutaire, Conspiracy Watch désinforme en affirmant qu'elle n'a jamais eu lieu. CQFD.
Daniel Schneidermann s'est cru, lui aussi, obligé d'envoyer son petit crachat sur le père Chouard, dans un article intitulé "RIC, pourquoi pas ? Chouard, non merci." On y lit ceci :
"Etienne Chouard, poursuivant sa route, s'est embourbé dans un compagnonnage intellectuel avec le pamphlétaire-homme d'affaires antisémite forcené Alain Soral (notre dossier ici). (...) Quelles que soient ses raisons -angélisme, provocation, sincère conviction qu'il faut "parler avec tout le monde", partage secret de certaines convictions de Soral- elles disqualifient intellectuellement, à mes yeux, le parapentiste, trop enclin à planer trop haut au-dessus du triste monde tel qu'il est. Je ne dirais pas que c'est une boussole qui montre le Sud. C'est juste une boussole en folie, à qui j'ai décidé de retirer ma confiance de voyageur dans le brouillard."
Dans cette vidéo de 7 minutes, Chouard avait répondu, comme par anticipation, à tous les petits kapos qui aujourd'hui le traquent en ligne ; il expliquait son état d'esprit, ouvert, non partisan, non politicien, si différent du leur :
Le philosophe Raphaël Enthoven a également attaqué Chouard, se joignant à la meute, avant de regretter son geste lâche... dans un sursaut d'honnêteté et de virilité ?
Face aux calomniateurs de tout poil, qui pullulent sur les réseaux sociaux, Chouard a proposé des débats publics, filmés, en direct. Il a réclamé le droit de pouvoir se défendre.
A l'exception d'Enthoven (qui, comme Chouard, est un ami de Montaigne et de son art de la conversation... ça aide à être un peu moins con), il est à craindre que bien peu accepteront. La dénonciation, la diabolisation, l'anathème... nos politicards, nos journaleux et nos associations pseudo tolérantes ont tellement l'air d'aimer ça, comme s'ils avaient ces vices dans le sang.
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