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Accueil du site > Actualités > Economie > 2008 : « subprime », récession...

2008 : « subprime », récession...


La crise dite du "subprime" apparue comme certaine et lourde de conséquences durant l’été 2007 est loin d’être terminée. Elle va sans doute "pourrir" l’économie mondiale de l’année 2008 ou tout du moins son premier semestre. Revenons donc sur les mécanismes générateurs de cette crise, sur leurs conséquences et les éventuelles leçons de micro-économie que nous pouvons en tirer...

Tout commence avec Mister John Doe, membre de la "lower-middle class" américaine. John et sa petite famille, locataires d’un appartement franchement pas terrible pour les $1,000 de loyer hors charges qu’ils paient, décident qu’ils seraient tellement mieux dans une maison dont ils seraient les heureux propriétaires... Mr & Mrs Doe gagnent à deux à peu près $3,500 nets par mois, ont déjà quelque $1,000 de mensualités de crédit à la consommation (2 voitures, l’électroménager, la "flatscreen TV", le PC...) qui courent et voudraient une maison qui vaut $250,000 ("3 bedrooms, 2.5 bathrooms"). En empruntant sur trente ans à un taux fixe de 5 %, il leur faudrait rembourser chaque mois plus de $1,400 soit plus de la moitié de leurs disponibilités. Leur banque leur a dit que cela n’était pas possible, mais ils ont vu à la télévision des publicités qui parlent de mensualités allégées les trois premières années et se rendent chez l’un de ces "mortgage brokers" qui leur propose le "non-refusable"  : ils n’auront à payer, pendant les 36 premières mensualités, que $1,000 par mois correspondant à un taux allégé de 5 % et un remboursement totalement minimal du capital emprunté. A l’issue de cette période, le "broker" les en persuade, leur maison vaudra plus de $300,000, peut-être $350,000, et il sera facile de re-financer ce prêt sur d’autres bases. Sinon, le taux sera porté à +7 % et la mensualité incluant un remboursement du capital passera à plus de $1,600 et ce, pour les 27 ans qui suivent...

Mr Doe est Américain (donc optimiste, court-termiste voire "gambler"), comprend qu’il y a un risque, mais se dit que l’immobilier n’a cessé de monter depuis quelques années et que cela n’a pas l’air de devoir s’arrêter et que trois ans c’est très long... Ce serait bien le diable si, à la fois, pendant cette période de trois ans, les prix de l’immobilier devaient stagner ou décliner et leurs revenus à lui et son épouse ne pas être améliorés de $600 !

Nous sommes en 2004 et Mr & Mrs Doe signent pour 3 + 27 ans et emménagent dans leur nouvelle maison...

En 2005 et 2006, les prix de l’immobilier dans le secteur où les Doe résident n’évoluent pas à la hausse au contraire, les revenus du couple progressent un peu, mais moins vite que leurs encours de crédit à la consommation (il a fallu meubler la maison et équiper le jardin...) et nos amis se retrouvent à l’échéance des trois premières années "propriétaires" d’une maison qui vaut moins de $250,000, un emprunt immobilier de $250,000 dont le capital n’a été que marginalement remboursé, leur "mortgage broker" et ses confrères qui leurs disent que refinancer leur emprunt est impossible et une mensualité qui passe brutalement de $1,000 à $1,600. Ils jettent l’éponge...

Comme ils ne sont pas les seuls, les prix de l’immobilier prennent une tendance plus forte à la baisse (loi de l’offre et de la demande), l’organisme prêteur exerce son hypothèque et saisit ("foreclosure") leur maison qui est estimée maintenant à moins de $200,000. Une fois retirés les "fees" liés à son défaut de paiement, Mr Doe n’est plus propriétaire de sa maison qu’il a dû quitter et il doit toujours $70,000 qu’il remboursera sur 25 ans à raison de $500 par mois. Un incident de carrière pour lui ou son épouse et la "personal bankruptcy" (faillite personnelle) est avérée ! La suite pour la famille Doe sera alors du Mark Twain version XXIe siècle...

Ce qui crée une crise, c’est bien entendu le fait que le cas des Doe n’est pas isolé (on trouvera, d’ailleurs, nombre d’histoires encore plus sordides avec des masures à $50,000 achetées à crédit par des malheureux aux revenus extrêmement modestes) : il y a eu, aux Etats-Unis, environ 600,000 "foreclosures" en 2006, sans doute plus en 2007 et il y en aura sans doute encore plus en 2008 (sachant que certains "subprime loans" sont en 5 + 25 au lieu du 3 + 27 des Doe). Cela fait des millions de maisons saisies dont la valeur à la vente immédiate ("firesale") est très faible puisque l’on ne prête plus dorénavant aux gens qui pourraient avoir envie de les acheter et dont la valeur est plus qu’incertaine. Des millions de maisons au prix initial de $200,000 pièce, cela fait des centaines de milliards de dollars qui ont fondu au soleil et dont personne n’est capable d’apprécier la valeur résiduelle !

Pour amortir le choc, le gouvernement américain a encouragé le maintien dans les lieux des néo-ex-propriétaires et le fait de différer le fameux passage couperet du taux bonifié au taux majoré : en quelque sorte, il propose que ces victimes deviennent, dans l’intervalle, des locataires qui croyaient devenir propriétaires ! Au moins, la majorité d’entre eux ne vivront l’expulsion que dans quelques années et pourront s’y préparer d’ici là...

Une telle crise a, au-delà de mettre à la rue ou de flouer lourdement quelques millions de personnes (ce qui est terrible pour les personnes concernées, mais finalement assez bénin économiquement quand on sait que ces personnes disposent de revenus modestes et donc d’une capacité de consommation également modeste), révélé des mécanismes de titrisation (en anglais "securitization") des sommes prêtées. Ces véhicules d’investissement ("Mortgage backed securities" ou MBS) ont permis aux organismes prêteurs de financer les prêts accordés à ceux qui seront leurs victimes en attirant les banques du monde entier (ainsi que des fonds d’investissement de type "hedge fund") avec un produit à bon rendement prévisionnel (puisque les conditions du prêt au-delà de la période initiale sont "usurières") et pourtant rassurant puisque ayant comme sous-jacent des hypothèques sur des biens immobiliers dont personne ne veut penser que la valeur puisse s’effondrer brutalement... Sauf que lorsque le cercle vicieux décrit plus haut s’enclenche, les souscripteurs des MBS (à savoir les banques américaines d’abord et celle du monde entier ensuite) deviennent la deuxième sorte de victimes du mécanisme...

Ces victimes touchées au plus profond de leur "core business" (qui est de prêter l’argent des uns aux autres en garantissant aux uns qu’ils ne perdront pas cet argent et en s’assurant que les autres vont bien rembourser) ne savent pas combien cela va leur coûter : combien valent les maisons déjà saisies ? Combien de défaillances va-t-on observer en 2008, 2009 et 2010 ? Mystère et boule de gomme... Tant que l’on ne sait pas, on ne sait pas quelle banque peut faire faillite et, si on est soi-même banquier, si on est capable de prêter de l’argent à court terme aux autres banques ou à moyen/long terme aux entreprises ou aux particuliers. La confiance dans le système est ébranlée et cela donne le fameux "credit crunch" qui peut conduire à une récession économique aux Etats-Unis et à un ralentissement général de l’économie mondiale...

Les auditeurs vont faire leur travail sur les comptes 2007 de l’ensemble des banques touchées. Tous seront tentés d’être rigoureux dans l’analyse des conséquences financières pour chacune de leurs banques clientes : l’affaire Enron leur a appris que le temps de la "conciliance" était révolu. Cependant, tous n’auront pas tous les éléments leur permettant de faire une mesure exacte des dommages et aucun ne souhaitera mettre véritablement en péril le bilan de clients aussi importants que les banques...

Nous aurons donc au cours du premier trimestre 2008 un certain nombre d’annonces rassurantes indiquant que les "write-off" passés et prévisionnels sont dorénavant "dans les comptes" et que l’affaire des "subprimes" est derrière nous. Nous aurons toujours, je le crains, au cours des trimestres suivants des annonces comprenant de nouveaux ajustements à la hausse des provisions passées au 31/12/2007. Tant que de telles annonces seront de vigueur, la crise de confiance sera là et la crise du "subprime" belle et bien vivace avec ses conséquences récessionnistes...

Un jour de telles annonces cesseront et seront plus tard suivies par l’annonce de plus-values exceptionnelles liées à la reprise du marché immobilier américain (les fameuses maisons saisies qui trouveront à nouveau des acheteurs à un prix supérieur aux "book values"). Il en va ainsi des cycles économiques et des bulles financières (qui éclatent avant de toucher le ciel) et il y en aura d’autres...

L’hyper-puissance américaine est optimiste, court-termiste et a l’esprit "gambler"... Elle vit à crédit aux crochets du monde entier tout en préservant le rêve américain aussi bien pour le petit employé qui veut une maison avec "2.5 bathrooms" que pour l’entrepreneur qui veut devenir "billionaire"... C’est la force et la faiblesse de ce grand pays et de son économie puissante : rien ne devrait le faire changer...

Après tout, durant les dix dernières années, de nombreux Américains aux revenus modestes ont pu accéder à la propriété grâce aux "subprime loans" en surfant sur la hausse de l’immobilier, de nombreux "mortgage brokers" ont bien gagné leur vie (voire fait fortune) et les gérants ou souscripteurs de MBS ont connu de très beau rendements... Cette crise ne fait que révéler qu’à un moment donné, l’économie réelle et l’économie financiarisée ne peuvent diverger durablement : le prix d’une maison lambda dans une banlieue modeste de l’Amérique profonde est forcément corrélé au niveau de revenus de ceux qui voudraient y habiter...

De "grands sages" avaient prévu cette crise en sous-estimant ou non ses conséquences. Elle était parfaitement prévisible, mais chacun s’est simplement dit "let’s move on" en espérant ne pas être le dindon de la farce. Culturellement, ceci n’aurait sans doute pas pu avoir lieu en Europe continentale et en France en particulier : il est vrai que, chez nous, seul l’Etat a le droit de s’endetter au-delà du raisonnable... Il n’arrive, d’ailleurs, même pas à payer les intérêts de sa dette sans emprunter à nouveau et augmenter ainsi son niveau d’endettement ! Le "subprime", c’est finalement "petit joueur" à côté !

Les Etats-Unis se remettront, on peut en être sûr, de cette crise qu’ils ont d’ailleurs fait financer, pour partie, par le reste du monde. Quant à l’Etat français, l’asphyxie lente de ses finances publiques permet de maintenir l’illusion que nous sommes plus raisonnables que les Ricains  ! Est-ce vraiment le cas ? Vaut-il mieux une grosse crise de temps en temps ou un déclin lent et inexorable ?

Bonne année en tout cas !


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39 réactions à cet article    


  • stephanemot stephanemot 3 janvier 2008 12:57

    le coup des subprimes n’est qu’une dimension du problème. la finance pilote le monde et les financiers ont oublié leur coeur de métier. personne ne sait plus naviguer à vue et tout le monde a appris à piloter avec des instruments inadaptés.

    tous ont la hantise du crash / krach et ont doté leur avion de systèmes de pilotage automatique très complexes - aucun accident majeur à déplorer depuis 1987 mais personne ne se pose des questions aussi essentielles que « où va-t-on ? »


    • Zalka Zalka 3 janvier 2008 13:04

      La dette de l’état américain est comparable à la dette de l’état français. La différence, c’est que les ménages français vivent moins à crédit. Autrement dit, l’impôts en france peut encore garantir la dette, sans compter la marge de maneuvre en matière de réduction de dépenses publique. Aux USA, une augmentation d’impôts sur des ménages croulants déjà sous les crédits est impossible, de même que les économies sur un secteur publique depuis longtemps anorexique.

      Mais vous voyez encore l’avenir en rose. Je parie qu’il y a un an, vous auriez moqué le type craignant cette crise des subprimes, affirmant que rien de tel ne pourrait arriver, que seuls un gaucho attardé peut douter du bien fondé de l’économie de marché etc...


      • Tzecoatl Tzecoatl 3 janvier 2008 18:53

        @Zalka : « La dette de l’état américain est comparable à la dette de l’état français »

        Avez-vous les chiffres prouvant que la capitalisation publique américaine est supérieure à leur endettement public, à l’instar de la France ?


      • Zalka Zalka 3 janvier 2008 19:44

        Oui, bien sûr, l’OCDE, l’ONU, HEC et Friedman junior m’envoie régulièrement des comptes rendus.

        J’avais lu l’année dernière, que la dette américaine était passé sous Bush de 40% du PIB à 60%, soit le niveau français.


      • Fred 4 janvier 2008 13:38

        Si les démocrates prennent le pouvoir on peut être sur qu’ils remettront l’imposition qui existait sous Clinton, on peut aussi espérer qu’ils cherchent à se retirer progressivement de l’Irak ce qui permettra d’augmenter les rentrées d’argent du gouvernement, de baisser les dépenses et de rembourser une partie de la dette fédérale et donc de diminuer les intérêts de la dette.


      • goc goc 6 janvier 2008 04:19

        @Fred

        Sur le plan purement économique, ce serait une énorme bourde que de vouloir se retirer de l’irak et de revenir a l’imposition précédente, pour la simple raison que la guerre de l’irak permet au gouvernement de financer l’industrie américaine (il ne faut pas oublier que 90% de l’argent va uniquement aux entreprises US). Si demain les USA partent de l’Irak et donc ferment le robinet, ce sont des pans entiers de l’économie US qui s’effondreraient


      • Fred 6 janvier 2008 12:58

        Oui et non. L’argent donne par le gouvernement a ces entreprises ne va pas a l’americain moyen car ces entreprises emploient de la main d’oeuvre locale. Halliburton vient meme de bouger une partie de son activite a Dubai ce qui fait que certaines parties de cette societe ne paie plus d’impot aux US.

        La guerre en Irak coute chere a l’etat americain et donc aux « taxpayers » qui pour l’instant ne voit pas de retour positif. De plus, pour combattre la dette le gouvernement est « oblige » d’arreter des programmes sociaux qui profitent aux americains.


      • ZEN ZEN 3 janvier 2008 13:18

        On vous a connu plus optimiste dans le capitalisme hyper-financier, Monsieur le Capital-risqueur...Serait-ce que le roi est nu ?...


        • Marsupilami Marsupilami 3 janvier 2008 14:19

          @ JDch

          Excellente explication pédagogique genre « Les subprimes pour les nuls », c’est-à-dire ces débiles de Français qui refusent (pour combien de temps encore ?) d’imiter le glorieux modèle ultracapitaliste ricain dont la dette totale (privée + publique) est passée d’environ 130 % du PIP en 1950 à plus de 220 % actuellement et qui ne survit qu’aux crochets du monde entier.

          J’adore cette phrase : « ce qui est terrible pour les personnes concernées, mais finalement assez bénin économiquement quand on sait que ces personnes disposent de revenus modestes et donc d’une capacité de consommation également modeste ». Du JDch tout craché. Le problème c’est que ces personnes disposant de revenues modestes sont des dizaines de millions aux USA et que leur nombre ne cesse d’augmenter dans un pays où seuls 5 % des plus riches ont vu leur revenu augmenter depuis 5 ans, tandis que les autres 95 % ont vu leur revenu stagner ou fortement diminuer (source : Paribas, célèbre officine trotskyste altermondialiste). Ça c’est du réel et ça n’incite pas à l’optimisme béat dont fait preuve notre spéculauteur.


          • Zalka Zalka 3 janvier 2008 14:23

            Cela me fait penser à des chiffres lus récemment dans la presse : la concentration des richesses aux USA est revenu au niveau de la fin des années 20.

            Etrange notion de progrès...


          • Gilles Gilles 4 janvier 2008 09:58

            Mais si, c’est un immense progrès. Le retour aux racines, aux fondamentaux.

            Les impôts sur le revenus baissent, les impôts sur l’héritage ont carrément disparus, tant aux US qu’en France

            Ce qui est rigolo, c’est que justement ces impôts là ont été créés au XIXem/XXem pour casser la caste inutile et improductive des rentiers qui monopolisait l’essentiel des richesses pour les redistribuer vers la masse dont on comptait (à droite comme à gauche) améliorer le sort, la productivité et le pouvoir d’achat.... et qui a aboutit à l’émergence de la société de consommation et l’explosion de croissance du XXem siècle.

            Maintenant on revient pas à pas en arrière vers l’âge d’or du capitalisme brutal.


          • Manu (---.---.144.65) 3 janvier 2008 17:03

            Simple : La crise financiere des annees 2001-2002 ayant force la Fed a baisser les taux jusqu’a 1% en Juin 2003, les emprunts etaient soudain devenus extremement bon marche, encourageant les acheteurs potentiels de maisons. La baisse des taux ayant aide l’economie americaine, la croissance est revenue aux US (fin 2003, annee 2004) et l’inflation a releve la tete (vers mi-2004) poussant la Fed a remonter ses taux (de Avril 2004 a Aout 2006 les taux sont passes de 1% a 5.25%). Le loyer de l’argent ayant grimpe, les acheteurs de maisons se sont fait moins nombreux, voire ont diminue... on connait la suite !

            Tout est une question de cycles ! smiley


          • C.Laborde (---.---.17.49) 3 janvier 2008 16:10

            La véritable bombe, ce sont les « produits dérivés ». Ce sont eux qui par effet domino ont contaminé toute la finance mondiale à partir d’une crise locale. Et cette bombe n’a pas fini d’exploser puisque l’opacité de ces produits est telle que personne ne connaît l’ampleur réelle de son implication et la solvabilité de ses débiteurs. Ces « produits dérivés » sont une véritable monnaie de singe qui alimente la spéculation mondiale. La meilleure image pour représenter notre système financier est un château de carte posé sur une baudruche. C’est pourquoi les banques centrales pompent à tout va. Je vous renvoie à un article du « Monde diplomatique » d’octobre 2006 qui avait déjà tiré la sonnette d’alarme.

            Meilleurs voeux à tous.


            • ZEN ZEN 3 janvier 2008 17:26

              C.Laborde

              Un lien ? Merci !



              • bobleponge (---.---.100.34) 3 janvier 2008 17:34

                Vous croyez vraiment qu’en France on ne laisse pas les gens s’endetter autant ? Lisez-donc ceci...

                http://forum.bulle-immobiliere.org/viewtopic.php?f=26&t=28525&p=420576


                • Nonyme (---.---.90.37) 3 janvier 2008 17:36

                  JDCH, depuis le temps que vous fréquentez Agora, vous auriez pu nous faire un sujet autrement plus pertinent !

                  Oui, c’est un problème majeur connu et reconnu. Il met des millions de personnes à la rue. Et nous allons payer les pots cassés avec vos économies et vos actions !

                  Cela suffira-t-il ? j’en doute, vu que vos placements son en OR et en Platine, ils échapperont à la chute des cours ! Quoi-que, Clearstream veille...


                  • NicolasG. (---.---.27.103) 3 janvier 2008 17:41

                    Très bon article, mais avec un très gros bémol, votre affirmation selon laquelle « Une telle crise a, au-delà de mettre à la rue ou de flouer lourdement quelques millions de personnes (ce qui est terrible pour les personnes concernées, mais finalement assez bénin économiquement quand on sait que ces personnes disposent de revenus modestes et donc d’une capacité de consommation également modeste)... »

                    La crise bancaire est la partie visible du problème, et c’est bien celle qui fait paniquer le capitalisme financier. Mais estimer que la ’faible’ consommation des gens « modestes » (que vous situez dans votre exemple à 3500$ net par mois de revenus du ménage) rend leur déconfiture économiquement négligeable, c’est tenter de sauver sans en avoir l’air une idée qui va devenir de plus en plus essentielle pour le capitalisme financier, justement, à savoir que la consommation de masse ne serait pas le vrai moteur de la croissance.

                    Or il est évident que la crise est d’abord là, et c’est ce qui devrait se confirmer dans les mois qui viennent : les banques devraient s’en remettre, et la finance aussi, mais la déconfiture de plusieurs millions de ménages va quant à elle obérer durablement les possibilités de croissance. Ce qui est atteint dans cette crise, c’est la marge de progression de l’économie américaine, une marge de progression dont elle a besoin car même la gestion de l’Etat en tenait compte. Le repli de la consommation de millions d’individus (qui sera causé la fois par leur situation concrète et la crise de confiance (et donc du crédit) qui s’ensuivra) sera lourd de conséquences pour une économie fortement axée sur la consommation, mais est en outre un cercle potentiellement vicieux.

                    Ceci ne peut être négligé que si on accepte l’idée d’une société fortement dualisée, dont on sent bien qu’elle est la base idéologique qui sous-tend de plus en plus de positions. Le mythe d’une société de riches où la pauvreté n’est qu’un accident ou un manque de mérite a du plomb dans l’aile avec cette crise, et c’est aussi un problème idéologique. Mais nul n’est obligé de souscrire à l’idée d’une société où la masse moyenne est négligeable : non seulement c’est idéologiquement très discutable, mais l’idée d’une économie basée sur les riches n’a jusqu’ici jamais fonctionné que dans les théories à vocation politique, et non scientifique.

                    Vouloir analyser cette crise en termes financiers seulement et obérer entièrement l’aspect consommation, c’est donc vouloir une fois de plus rester dans la logique perverse qui est à la base de cette crise. Tel n’était probablement pas votre propos dans un article descriptif, mais la phrase citée ci-dessus le désservait par une désinvolture à mon sens injustifiée.


                    • Internaute Internaute 5 janvier 2008 18:03

                      C’est d’autant plus vrai aux US que la consommation des ménages fait 75% du PIB. JDCH ne l’a peut-être pas mesuré mais les banquiers américains le savent pertinemment et c’est la raison pour laquelle ils inventent depuis des années n’importe quel mécanisme (carte de crédit, de débit, sub-prime et tout le reste) pour cibler cette masse de « pauvres » qui les font vivre.


                    • Forest Ent Forest Ent 3 janvier 2008 19:00

                      Welcome back, cher ultralibéral. Ca fait plaisir de se revoir et pouvoir poursuivre la discussion que nous avions engagée il y a un an sur la Sarbanes-Oxley, le risque systémique et les hedge funds. Dans un contexte plus précis ... smiley

                      Votre article est un très bel exercice de pieds au mur, qui mériterait d’être publié dans la « bibliothèque rose ».

                      Il méconnait les causes et conséquences.

                      Pour ce qui est des causes, y a-t-il encore quelqu’un qui pense qu’il s’agit de quelques méfaits de quelques commerciaux trop zélés de quelques officines douteuses ? Presque toutes les grandes banques de la planète ont investi là-dedans. Pourquoi ? Parce qu’il était nécessaire de continuer à augmenter le volume de crédits sous peine de voir retomber tout le soufflé. C’est un signe annonciateur de krach qui ne trompe pas : les emprunts immobiliers augmentent leur durée de 20 ans. Quel soufflé ? La création monétaire US, pharamineuse depuis 10/15 ans, détournée vers l’immobilier après la crise de 2001.

                      Quelles en seront les conséquences ? Bernanke s’est précipité à dire que les subprimes représentaient 100 G USD. Aujourd’hui, on parle de 200, 500, 1000, ... En fait, c’est tout un système qui vacille.

                      Un système dans lequel la production mondiale est tirée par la demande US, financée par l’émission monétaire, financée par le fait que les exportateurs acceptent contraints le fait que leurs recettes en dollars perdent régulièrement leur valeur.

                      Un système mondialisé dont le but est d’accorder le plus possible de revenus aux détenteurs de ces capitaux fictifs, ce qui asphyxie progressivement la demande de produits qui provient elle des revenus du travail réel, puis la demande de crédits à ces détenteurs de capitaux pour couvrir les effets de l’insolvabilité montante. Vous n’avez signalé le point le plus amusant des subprimes : CE SONT LES PAUVRES QUI PAYENT LEUR LOGEMENT LE PLUS CHER.

                      La dette US est d’environ 50 000 milliards USD - 350% du PIB. Elle n’est pas remboursable, même sur une durée infinie. Nous allons tous payer la planche à billets US, nous, tous les contribuables, assurés, clients des banques de toute la planète. Nous allons sauver les banques. Avec les économies que nous avons faites en n’étant pas aussi fous qu’elles.

                      Rendez-vous dans un an pour l’article : « comment la crise immobilière US a malheureusement accidentellement entraîné une récession économique mondiale pour des raisons qui ne peuvent pas être structurelles, mais une récession heureusement acceptable à l’aune de l’éternité financière ».

                      Bien à vous


                      • Forest Ent Forest Ent 3 janvier 2008 19:03

                        P.S. à propos de votre délire final sur les finances publiques : la dette des administrations publiques françaises est de 65% du PIB, exactement comme celles des US. En revanche, la dette des ménages français est 65% de leur RBD, contrairement à 130% en US, UK, Irlande et Espagne, où les prochains craquements auront lieu.


                      • Forest Ent Forest Ent 3 janvier 2008 23:32

                        P.S.2 avec jeux : une autre imprécision de l’article.

                        Le plan Paulson de « sauvetage des ménages » que vous citez inclut une série de conditions très limitatives : positive equity, possibilité de payer à taux fixe mais pas variable, aucun défaut de paiement, etc ... Ceci cible très eactement les clients qui auraient le plus intérêt à la forclosure. Il s’agit d’un plan de « sauvetage » ... des BANQUES !

                        En effet, si vous devez 10 pour une maison qui n’en vaut plus que 5 sur le marché, il est tentant de se mettre en faillite pour en occuper une autre à côté achetée 5. Le but du plan Paulson est de limiter le mécanisme naturel de dévaluation des actifs qui caractérise l’éclatement d’une bulle.


                      • Céphale Céphale 3 janvier 2008 20:56

                        La crise des subprimes a peu touché les banques européennes, à l’exception de l’UBS, parce qu’elles ont été plus prudentes que les banques américaines concernant les obligations. Néanmoins le ralentissement de l’économie américaine continuera d’avoir des répercussions en Europe. Je ne pense pas que la France sera plus touchée que ses voisins, et pour moi « l’asphyxie lente de ses finances publiques » est un bobard lancé par la bande à Bush (je suis abonné à Newsweek) et repris par des économistes libéraux comme Jacques Marseille.

                        Je vois une différence fondamentale entre la France et les Etats-Unis. C’est le niveau de protection sociale. Les Etats-Unis comptent environ 30 millions de personnes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté. Mais le reste de la population s’en préoccupe guère et les médias évitent d’en parler, sauf évidemment Michael Moore dans le film Sicko.

                        Une autre différence, c’est que les Français, toutes couches sociales confondues, gobent moins facilement que les Américains l’information donnée par les médias. Pour moi c’est un motif d’optimisme.


                        • Forest Ent Forest Ent 3 janvier 2008 22:58

                          Les banques européennes moins touchées ... si l’on excepte une banque allemande et une anglaise sous perfusion. Et il faudrait peut-être aller voir aussi Deutsche Bank, Calyon, Natixis, ..., et quelques établissements plus spécialisés comme Oddo.

                          Les pratiques ont par ailleurs été en gros les mêmes en UK, Irlande et Espagne, et l’on peut y attendre encore quelques nouveautés.

                          Enfin, il peut y avoir des banques qui vont très bien, parce qu’elles ont revendu leurs engagements sous forme de Sicav et fonds de placement divers, pour lesquels ce sont les épargnants qui feront le bilan à terme.

                          Wait and see ...


                        • Laurent_K (---.---.107.46) 3 janvier 2008 23:41

                          A priori, les banques françaises ont surtout brillé par leur discrétion lors de l’annonce de leurs pertes sur le sujet : le Crédit agricole a fait le minimum légal pour parler de ses 1,6 milliards de perte ainsi que la banque populaire et la Caisse d’épargne, qui vont devoir injecter 1,5 milliard d’euros dans une filiale américaine de leur joint-venture Natixis.

                          Et au niveau européen, entre la faillite de Northern Rock qui a nécessité une intervention des autorités publiques, la Commerzbank qui évalue son exposition à 1,2 milliards, le sauvetage in extremis des banques allemandes IKB et SachsenLB, il y a aussi de belles gamelles.


                        • Gilles Gilles 4 janvier 2008 10:06

                          Céphale

                          « Les Etats-Unis comptent environ 30 millions de personnes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté. »

                          Soit 10% de la population.

                          En France, ce chiffre est a peu prés le même je crois.


                        • Fred 6 janvier 2008 13:15

                          Si on utilise le taux de pauvrete a 50% du salaire median, les US auraient un taux de pauvrete de 20% et la France de 7%.

                          Malheureusement ce critere ne permet pas de comparer les pays entre eux car 50% du salaire median aux US est equivalent a notre salaire median et la vie est loi d’etre deux fois plus chere aux US. Un pauvre americain s’en sort mieux qu’un pauvre francais a part bien sur s’il a un cancer.


                        • Guilhem (---.---.5.184) 3 janvier 2008 22:03

                          Le retour de JDch et la finance expliquée à ces idiots de français.

                          C’est vrai que nous vous avions peu vu ces derniers temps, difficile de faire de la propagande quand tout votre univers s’écroule.

                          Maintenant que vous pensez que le plus gros est passé vous venez nous expliquer ce qui d’après vous c’est passé tout en nous remettant une couche de c’est tellement mieux chez eux.

                          Juste quelques points sur lesquels votre lumière éblouissante me serais utile, moi pauvre français moyen :

                          -  Quelle est donc la valorisation d’un actif lorsqu’ un juge US refuse la saisie (exemple Deutsch Bank) car vous n’avez en mains que des titres de produits dérivés et non l’hypothèque originale ?

                          -  Puisque certains ménages US ne peuvent rembourser leur prêt immobilier pourquoi rembourseraient ils leur empruntssss de cartessss bancaires, quel est l’ampleur de ce marché par rapport aux subprimes ?

                          -  Y a-t-il des produits issus des subprimes dans les placements destinés aux trésoreries de entreprises, quels seront les conséquences ?

                          -  Quel sera d’après vous les effets de la défiance de plus en plus de pays vis-à-vis du dollar ainsi que le renversement du carry trade sur le yen ?

                          -  Ai-je fait un bon investissement en 2004 en achetant un peu (nous n’avons pas les mêmes moyens) d’or physique ?

                          Dans l’attente de vous relire.

                          Ironiquement.

                          Guilhem ...

                           smiley


                          • Laurent_K (---.---.107.46) 3 janvier 2008 23:25

                            Votre présentation de la crise des subprimes est clair. Bel exercice de prose et de pédagogie.

                            Par contre, votre conclusion est un peu hâtive : « Les Etats-Unis se remettront, on peut en être sûr, de cette crise qu’ils ont d’ailleurs fait financer, pour partie, par le reste du monde ». Comme vous le signalez vous-même la dette des ménage US n’a pas cessé d’augmenter cer dernière années et elle se fait financer par le reste du monde. Or le reste du monde commence à s’interroger sérieusement pour savoir s’il a raison d’investir en dollars US.

                            Les pays asiatiques et les pétro-monarchies, gros détenteurs de dollars commencent à vouloir diversifier leurs actifs au détriment du dollar. Autrement dit, les USA ne vont plus pouvoir vivre à crédit comme par le passé. Ils vont devoir vivre en fonction des résultats de leur économie et ceux-ci ne sont pas brillants avec leur déficit structurel et leur gigantesque dette.

                            Ils s’adapteront, je n’en doute pas, mais le choc va être rude et long : on ne change pas des décennies de comportements en un ou deux semestres. L’économie US ne sera plus l’économie dominante. Elle devra composer avec un monde multipolaire et probablement beaucoup plus instable.


                            • Fred 4 janvier 2008 13:46

                              Pour l’instant le diversification en devises différentes du dollar a été trés modeste. Beaucoup en ont parlé mais peu sont passés à l’acte. Dans un futur moyen, on peut se demander si les pays détenteurs de la dette Américaine ne vont pas commencer à se débarrasser de leur actif en dollar mais dans un futur proche j’en doute car leur croissance est intimement liée à la consommation Américaine.


                            • don mario (---.---.131.109) 4 janvier 2008 08:29

                              Bonjour a tous. Je suis un nouvel utilisateur de ce forum et j’espere que les habitues ne m’en voudront pas de poser une question beaucoup plus terre-a terre que la plupart des commentaires precedents (excusez aussi le manque d’accents et autres caracteres francais).

                              Dans son texte original JDCH dit : « et il sera facile de re-financer ce prêt sur d’autres bases » C’est en fait la partie de toute cette histoire de subprime qui m’intrigue le plus. Les explications de JDCH qui sont au demeurant excellentes m’ont effectivement conforte dans ma comprehension de ces outils financiers mais elles n’eclaircissent pas cette partie qui m’est la plus obscure. En France, lorsqu’on refinance un pret, le montant est base, autant que je sache, sur le montant de l’emprunt original diminue des sommes deja remboursees, c’est en tout cas ce qui s’est passe pour moi lorsque j’ai effectue une telle operation il y’a quelques annees de cela. Or ici, il semble que le refinancement depende de la valeur actualisee du bien. Quelqu’un pourrait-il m’expliquer ?


                              • xa 4 janvier 2008 11:04

                                Lorsqu’on refinance un prêt, on le fait toujours, des deux côtés de l’Atlantique, en se basant sur ce qui reste à payer.

                                Mais ...

                                Le système américain (mais c’est valable aussi dans d’autres pays, comme l’Allemagne ou la Suisse) est plus permissif en terme de prise de risque pour le prêteur et pour l’emprunteur.

                                En France, il est très difficile d’emprunter pour un achat immobilier, si votre endettement devait dépasser 33%. La banque peut prendre le risque, dans une certaine mesure, parce que vos revenus vont augmenter ou que le bien acheté va prendre de la valeur, et donc garantir le prêt.

                                Bref, c’est un problème de garantie. Si je dispose d’un bien valant 200000$ à la date D, la banque évalue mon risque et me propose un taux adapté. Si, à la même date, et avec les mêmes revenus, j’arrive avec comme garantie un bien valant 400000$, les conditions ne sont plus les mêmes puisque je présente une meilleure garantie.

                                C’est exactement le mécanisme dont parle JDCh.

                                Au bout de 3 ans, le bien vaut plus cher et le foyer gagne plus. Le bien ayant une valeur supérieure, il garantit plus facilement la banque de revoir son argent, pour tous les prêts en cours (y compris consommation, carte de crédit, etc... puisque tout est adossé au bien immobilier).

                                Donc, le risque d’un non remboursement chute. Attention, je parle d’un non remboursement pour la banque. Mais l’emprunteur peut conserver des soucis de mensualités. Simplement le bien suffit, en cas d’incident de paiement, à rembourser l’intégralité des dettes du foyer, ce qui n’est pas le cas initialement.

                                Le dossier étant meilleur, pluys sécurisant pour la banque, elle pourra lui proposer un prêt classique en remplacement de son prêt à risque, et même un taux meilleur puisque la prime de risque disparaît.

                                Bilan : le taux diminuant, les mensualités baissent.

                                Pb : tout cela suppose que le bien progresse, et que les revenus progressent. Lorsque la valeur du bien ne progresse pas, le dossier ne s’améliore pas. Et lorsqu’arrive le basculement du taux (taux faible sur 3 ans, taux fort sur le reste), comme le dossier ne permet pas de renégocier le prêt, ça coince.


                              • don mario (---.---.138.59) 5 janvier 2008 10:03

                                Cher Xa,

                                Merci d’avoir pris le temps de formuler une reponse aussi elaboree.

                                Autrement dit ; les banques acceptent un profit moindre pour un risque moindre. Cela parait logique mais elles ne s’en vantent pas....(en tout cas celles auxquelles j’ai emprunte)

                                Je n’ai malheureusement (ou plutot heureusement) plus besoin d’emprunter mais je signalerai ceci a mes enfants quand ils emprunteront.

                                Don Mario


                                • Hub.Maroc (---.---.221.118) 5 janvier 2008 13:14

                                  Et... ce n’est qu’un (petit ?) bout de l’iceberg ! Car les subprimes devraient, mécaniquement, dévoiler un autre « gouffre » américain : les MONSTRUEUX/ABYSSAUX découverts des cartes de crédits. Chaque américain en possède une tripotée sur lesquelles il « tire » en cas de besoin. Or, avant d’être dans l’incapacité totale de payer leurs mensualités de prêts immobiliers type mortgage, tout américain fait face au présent difficile en utilisant au maximum ses cartes de crédit. Et, comme dans le cas des mortgageloans, les « génies financiers » des banques et autres se sont ingéniés à fabriquer des « produits financiers » bien aseptisés dont on ne tardera pas à découvrir qu’ils ont « colonisé » l’ensemble du système financier mondial. Et en ajoutant ça aux subprimes, on gagne.... le méga-krach ! A force de vouloir, comme Tchuruk, faire de l’industrie sans usine, on a réussi à faire de la finance sans argent ! Et il y a beaucoup de c... qui y ont cru ! Malheureusement, c’est comme dans la « ronde électrique » de nos jeux d’enfants (on se tient par la main et un malin, à un bout, touche ,une source électrique), c’est toujours le petit à l’autre bout qui est électrocuté ! Amen.


                                  • tvargentine.com lerma 5 janvier 2008 14:53

                                    C’est vrai que cette crise ressemble quand même par son ampleur à celle des caisses d’epargne des années 80 au USA

                                    En ce qui concerne la France,soyons sur que des grandes banques et compagnies d’assurances perdront des millions d’euros car nous avons pas encore les informations pour juger surtout avec « la presse économique » que nous avons.

                                    Mais peut-etre que cela va entrainer une forte baisse des prix de l’immobilier en france en fragilisant cette spéculation immobilière fabriquée par les élus de grandes villes dont la Mairie de Paris est un exemple.

                                    Rien qu’avec les travaux du Maire de Paris,l’Ile de France paie le prix fort des spéculations immobilières


                                    • Internaute Internaute 5 janvier 2008 17:48

                                      Vous dites : « Ces victimes touchées au plus profond de leur « core business » (qui est de prêter l’argent des uns aux autres en garantissant aux uns qu’ils ne perdront pas cet argent et en s’assurant que les autres vont bien rembourser... »

                                      Les banques ne prêtent pas l’argent des uns aux autres. Elles ont obtenu des députés de créer de la monnaie à partir de rien ou presque rien puisqu’il faut quand même qu’elles aient 8% environ de ce qu’elles prêtent en caisse avant de prêter. Quand un crédit est donné elles se contentent de le mettre en créance dans leur balance, c’est à dire d’enregistrer la dette de leur client. Lorsqu’elles réussissent à titriser ces créances, elles les vendent à d’autres et celles-ci sortent de leur balance comme si elles étaient remboursées et en même temps elles ont augmenté leur cash. Elles peuvent denouveau créer de la monnaie. Par contre, sur un capital bidon les emprunteur doivent payer les intérêts sonnant et trébuchants, gagnés au prix de leur labeur et non pas d’une vulgaire écriture comptable réalisée en 10 secondes. Ce système a été mis en place en 1971.

                                      C’est toute cette escroquerie légale qui est entrain de s’effondrer. En échange de ce droit donné aux banques de sucer la population, l’Etat a obtenu un crédit illimité de leur part. L’Oncle Sam ne fera donc jamais faillite mais le dollar ne vaudra bientôt pas plus que la roupie indienne.

                                      Afin qu’elles puissent contrôler tout le système de création fictive de monnaie et obliger les gens à toujours utiliser leur papier, les monnaies concurrentes ont été éliminées. l’Etat s’est débrouillé partout pour que les particuliers n’aient plus d’or et ne puissent pas considérer l’or comme une devise. C’est la raison de l’arrêt de l’échange des pièces d’or aux guichets des banques (sauf à Genève) et de la brusque contrainte de commercer les pièces d’or sous cellophane, ainsi que les ventes des banques centrales pour faire baisser sa valeur et décourager les gens. Ils ont réussi à ce que les français, connus mondialement pour avoir des « bas de laine » en or, aient tout perdu à tel point que le marché de l’or a été fermé à Paris l’année dernière ou celle d’avant.

                                      Ce qu’il n’ont pas prévu est que le principal marché de l’or s’est déplacé vers des régions qu’ils ne contrôlent pas politiquement, l’Inde, le SEA et la Chine. En dollar constant, l’once qui a valu 850$ en 1980 devrait aujourd’hui en valoir 2.000. Compte tenu de la découverte par le public de la faillite du système, on peut donc s’attendre à une fuite du dollar et à une ruée spéculative sur l’or.


                                      • goc goc 6 janvier 2008 04:14

                                        @ l’auteur

                                        d’abord vous avez « oublier » de parler de la titrisation de ces crédits, et c’est surtout cette titrisation qui va faire les dégats au niveau bancaire, la preuve : les prets faramineux, a tres court terme (souvent 15 jours, voir meme 48h) fait par les banques centrales aux autres banques, en fin d’année pour permettre a ces dernières d’afficher des comptes « présentables » (on est en plein dans la méthode Enron).

                                        D’ailleurs ces prets vont avoir un autre effet encore plus grave, je m’explique : si une banque emprunte du liquide pour équilibrer ses comptes en fin d’année, et rend cet argent en début d’année suivante, cela veut dire qu’elle va commencer l’année avec un déficit (celui de l’année précedente en fait), et donc elle parie qu’en cours d’année , elle va rattraper ce déficit. Mais comme il arrive souvent dans ce genre de « cavalerie », des qu’un grain de sable apparait, c’est le bug, et ça se termine par un dépot de bilan catastrophique. Donc on pourrait tres bien, en cas de passe en récession (et on semble y aller tout droit), avoir ce fameux grain de sable. Bref les banques font le pari, perdu d’avance, que l’année 2008 sera meilleure.


                                        • Daniel Roux Daniel R 6 janvier 2008 15:06

                                          La crise subprime n’est qu’un signe parmi d’autre de l’affaiblissement de l’empire. La baisse continuelle de la valeur dollar face à l’Euro est beaucoup plus grave.

                                          Les cercles du pouvoir craignent plus l’effondrement brutal de leur monnaie que l’éclatement d’une bulle suplémentaire.

                                          Les détenteurs étrangers de milliards de dollars, ont le choix entre créer des fonds d’investissements qui achèteront la crème des actifs américains type « super qualité » ou reconvertir leurs dollars en une autre devise plus performante, type Euros.

                                          Evidemment le pouvoir américain voit d’un mauvais oeil l’achat des bijoux de famille par des étrangers. Cependant, il ne peut pas trop faire le méchant car s’il s’opposait à ces achats, les étrangers en question prendraient le deuxième choix et provoquerait l’effondrement du dollar.

                                          C’est pour cette raison que l’on voit fleurir les « fonds souverains » chinois et arabiques.

                                          Le paradoxe est que ce sont les capitalistes les plus agressifs et les plus efficaces qui sont la cause de cette faillite programmée : Ils ont impitoyablement et durablement appauvri leur pays en exportant les emplois et les savoir-faire vers la Chine et autres pays à faible coût de main d’oeuvre.

                                          Dommage que l’Europe soit incapable d’une politique économique originale et qu’elle suive, par pure idéologie, ce chemin potentiellement catastrophique.


                                          • TSS 7 janvier 2008 09:38

                                            les Français utilisent de plus en plus les credits « revolving »pour finir le mois à l’instar des USA !on y va tout doucement !!

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