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Accueil du site > Actualités > Economie > Actionnaires contre salariés ? De la répartition des bénéfices

Actionnaires contre salariés ? De la répartition des bénéfices

Michelin et Arcelor-Mittal sont au coeur des polémiques ces dernières semaines : ces deux grandes entreprises du CAC40 ferment une usine en France alors que leurs bénéfices sont en forte augmentation. L’Oréal est critiqué aussi : malgré un bénéfice qui augmente de plus de 10 % pour la 23e année consécutive, les salariés ont été peu augmentés. Pendant ce temps, les actionnaires de presque tous les grands groupes reçoivent des dividendes très confortables.

Au détriment des salariés ? Est-ce injuste ? Est-ce choquant ? www.NonAlaDette.fr

Pour l’analyser, je pense qu’il faut revenir à la définition des relations qui lient une entreprise avec ses salariés d’un côté et ses actionnaires de l’autre. Je vais essayer d’être le plus objectif possible, dites-moi si jamais vous n’êtes pas d’accord avec ces définitions.

Les salariés offrent leur travail à l’entreprise en échange d’une rémunération définie à l’avance. Ceci dans le cadre d’un contrat, régi par le Code du travail, qui définit leurs droits (congés payés, salaire...) et leurs devoirs (notamment en ce qui concerne le travail qu’ils doivent fournir). Ils peuvent à tout moment quitter librement leur entreprise (avec un préavis) et, dans certains cas, l’entreprise peut aussi mettre fin à leur contrat, avec (à moins d’une faute grave) le versement d’indemnités au salarié.

Les actionnaires achètent une partie de l’entreprise : ils en sont donc propriétaires. En conséquence, ils sont aussi propriétaires des bénéfices à venir de l’entreprise comme de ses pertes (ils peuvent ainsi perdre leur capital investi). Conséquence : quand des pseudo-journalistes écrivent "Arcelor-Mittal fait 7 milliards de bénéfices, dont 3 vont aux actionnaires", ils ne comprennent pas ce qu’ils écrivent : en réalité la totalité de ce bénéfice revient de droit aux actionnaires (elle leur appartient), dont 3 milliards leur sont reversés sous forme de dividendes et dont 4 milliards sont réinvestis dans la croissance de l’activité ! Les actionnaires choisissent les dirigeants et leur politique, notamment d’investissement (et de désinvestissement) et de rémunération des salariés. En la matière, leur intérêt est de trouver un juste équilibre entre leur donner le minimum pour maximiser leur bénéfice d’un côté, et attirer et garder les bons de l’autre côté (ou dit autrement : maximiser la productivité de leurs ressources humaines, c’est-à-dire leur production par rapport à leur coût).

On le voit donc, par la nature des relations qui les lient à l’entreprise, ce sont les actionnaires qui fixent la rémunération des salariés, et non l’inverse. La bonne santé d’une entreprise est une condition nécessaire pour une augmentation des salaires, mais pas suffisante : même si les bénéfices sont élevés, les actionnaires n’ont aucune raison d’augmenter significativement leurs salariés à moins qu’ils manquent de bons éléments (si leurs meilleurs s’en vont chez les concurrents ou s’ils n’arrivent pas à recruter suffisamment de nouveaux).

Il apparaît ainsi que le seul moteur à l’augmentation des salaires dans une entreprise est... l’augmentation des salaires dans les autres entreprises, c’est-à-dire dans l’économie en général. Et le niveau des salaires dans l’économie en général est lié à la productivité des salariés, qui elle-même résulte de deux principaux facteurs : leur qualification et l’organisation des entreprises. Autrement dit : pour augmenter notre pouvoir d’achat (collectivement), il faut augmenter notre niveau d’études et de qualification professionnelle et il faut que les entreprises créent des modes de production (et d’organisation en général) plus productifs et répondant mieux à la demande des marchés. Bref, créer des usines et des services viables (et donc, entre autres, rentables) qui répondent le mieux aux besoins des gens et fermer des vieilles usines de pneus ou de métaux non rentables. Remarque : un chômage élevé pèse aussi sur l’évolution des salaires mais ce n’est pas le facteur déterminant à long terme, il crée juste un décalage.

Tout ça c’est si la condition "bonne santé financière de l’entreprise" existe. Que se passe-t-il pour les salariés et les actionnaires quand l’entreprise va mal ?

Grâce au droit du travail, les salariés qui conservent leur emploi n’ont aucun risque : leur rémunération ne peut pas diminuer. Il n’existe donc que deux variables d’ajustement : les bénéfices et les licenciements. Les licenciements sont la plus douloureuse car ils font perdre beaucoup (parfois tout) individuellement à ceux qui les subissent. Mais la grande partie du risque en valeur (plusieurs dizaines de milliards d’euros pour une grande entreprise quand son cours diminue fortement, contre quelques dizaines de millions d’euros de salaires qui disparaissent en cas de licenciements) est subie par les actionnaires : les bénéfices sont la principale variable d’ajustement.

Quand la conjoncture est bonne et l’activité rentable comme maintenant, les bénéfices, et donc le cours de l’action et les dividendes, augmentent. Quand elle est mauvaise, les bénéfices baissent et les actionnaires essaient de limiter leurs pertes en procédant à des réductions d’effectifs. En fait, il est aussi choquant de voir les actionnaires garder pour eux de gros bénéfices en n’augmentant pas les salariés quand ça va bien que de voir des salariés garder pour eux leurs salaires en ne proposant pas aux actionnaires de les baisser quand ça va mal !

Ainsi sont les liens entreprise-salariés-actionnaires. Un seul "détail" reste un mystère pour moi : la rémunération des grands patrons. Ceux-ci sont aussi des salariés (avec des responsabilités certes plus larges) et l’intérêt des actionnaires est de les payer aussi le moins possible. Pour se justifier, les patrons prétendent qu’ils sont géniaux et qu’ils seraient très demandés à ce prix-là à l’étranger. Moi je pense que dans le management de chaque entreprise du CAC40 il y a une bonne centaine de cadres qui seraient au moins aussi bons que leurs PDG pour une rémunération dix fois inférieure. La "faille" de ce système qui conduit à des rémunérations démesurées pour cette catégorie de salariés qui ne prend pas plus de risques que les autres est, je pense, les participations croisées dans le capital des grandes entreprises du CAC40 (voulues à l’origine pour qu’un noyau dur de grands actionnaires français puissent résister à une tentative d’OPA étrangère), qui ont pour conséquence qu’un patron du CAC moyen à la fois est membre du conseil d’administration de plusieurs autres grandes entreprises "amies" et a, à son propre conseil d’administration, plusieurs patrons amis. Or qu’est-ce qu’un conseil d’administration ? C’est un petit groupe de représentants des (gros) actionnaires qui... nomme les dirigeants et fixe leurs rémunérations ! Vous imaginez donc facilement la scène : "L’an prochain, tu m’augmentes de 30 % et je t’augmente de 40, OK ?"

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20 réactions à cet article    


  • Black Ader 22 février 2008 13:04

    "Et le niveau des salaires dans l’économie en général est lié à la productivité des salariés, qui elle-même résulte de deux principaux facteurs : leur qualification et l’organisation des entreprises. Autrement dit : pour augmenter notre pouvoir d’achat (collectivement), il faut augmenter notre niveau d’études et de qualification professionnelle et il faut que les entreprises créent des modes de production (et d’organisation en général) plus productifs et répondant mieux à la demande des marchés."

    Bof. La productivité vient surtout de l’accumulation de capital. Un BAC+3 n’est pas particuliérement plus productif qu’un BAC+2. Par ailleur, si tout le monde fait un BAC+5, alors, Loi de l’offre et de la demande, le salaire d’un BAC+5 sera le SMIC.

     

     

    "Un seul "détail" reste un mystère pour moi : la rémunération des grands patrons. Ceux-ci sont aussi des salariés (avec des responsabilités certes plus larges) et l’interêt des actionnaires est de les payer aussi le moins possible. Pour se justifier, les patrons prétendent qu’ils sont géniaux et qu’ils seraient très demandés à ce prix-là à l’étranger."

    C’est surtout qu’un grand patron est un général, et il connait tout les plan de bataille et autre de sa boite..

    Sinon, on parle de déménager la boite, pas le patron tout seul ! N’oublions pas que la moitier du CAC40 appartient à des fond de pensions, q’en on rien à foutre des "traditions" économique des français..


    • Redj Redj 22 février 2008 13:26

      "Un seul "détail" reste un mystère pour moi : la rémunération des grands patrons. Ceux-ci sont aussi des salariés (avec des responsabilités certes plus larges) et l’intérêt des actionnaires est de les payer aussi le moins possible"

      =>Oui ils sont salariés, mais de part leurs rémunérations via les stock options, ils ont les mêmes intérêts que les actionnaires.

      "Pour se justifier, les patrons prétendent qu’ils sont géniaux et qu’ils seraient très demandés à ce prix-là à l’étranger"

      ==> il n’y a qu’à voir le nombre de patrons français à la tête de sociétés étrangères pour constater que ce ne sont que des conneries.


      • eBulle 22 février 2008 14:12

        "En fait, il est aussi choquant de voir les actionnaires garder pour eux de gros bénéfices en n’augmentant pas les salariés quand ça va bien que de voir des salariés garder pour eux leurs salaires en ne proposant pas aux actionnaires de les baisser quand ça va mal !"

        Moui c’est une facon de voir les choses. Cela dit, moi je vois bien plus choquant : les quelques actionnaires s’enrichissent parce qu’ils ont de l’argent. Les nombreux salariés vivent parce qu’il travaillent et n’ont pas d’argent. Il n’y en a pas un qui soit plus respectable que l’autre, puisque les deux sont nécessaires. Mais la différence de train de vie est significative, c’est la l’injustice.

        Enfin, je pense qu’il faut aussi relativiser. Un salarié touche de l’argent tous les mois, l’actionnaire une fois par ans.



        • Forest Ent Forest Ent 22 février 2008 15:12

          Il apparaît ainsi que le seul moteur à l’augmentation des salaires dans une entreprise est... l’augmentation des salaires dans les autres entreprises, c’est-à-dire dans l’économie en général. Et le niveau des salaires dans l’économie en général est lié à la productivité des salariés, qui elle-même résulte de deux principaux facteurs : leur qualification et l’organisation des entreprises.

          C’est à peu près le contraire. Le moteur de l’augmentation des salaires dans une entreprise est l’augmentation de sa marge, qui provient en partie de sa productivité, qui provient en petite partie de la qualification. C’est le général qui découle du particulier, pas l’inverse.

          Une augmentation de la marge peut provenir par exemple de meilleures ventes, qui utilisent mieux la capacité de production, sans que la "productivité" au sens strict ne soit concernée.

          Un seul "détail" reste un mystère pour moi : la rémunération des grands patrons.

          Je ne vois pas le mystère. Mais votre "explication" ne marche pas, car les patrons français sont moins payés que les patrons anglo-saxons.


          • gdm gdm 22 février 2008 23:31

            @Forest En
            L’auteur est trop restrictif en affirmant que la concurrence entre salariés serait le "seul moteur de l’augmentation des salaires". C’est à mon avis, la première cause, mais pas la seule. Vous observez que la productivité de l’entreprise est une cause d’augmentation des salaires. A mon avis, ces deux causes existent.

            La question du niveau de salaires des dirigeants est une affaire privée entre les actionnaires et le dirigeant. Si les actionnaires preférent recevoir moins afin que que le dirigeant salarié gagne davantage, c’est une affaire qui me semble totalement privée. Ni la loi ni la morale n’aurait de légitimité de décréter qu’il faudrait que l’actionnaire gagne plus au détriment du salarié-dirigeant.

            Mais la question qui se pose est de savoir si la commission chargée de déterminer le salaire du dirigeant représente correctement les actionnaires. Parvient-elle à éviter soigneusement le conflit d’interet entre les interets des actionnaires et les interets du dirigeant ? Jusqu’à une époque récente, (2001 ?), la loi francaise rendait quasi-obligatoire que le président, élus par les actionnaires, soit aussi le directeur général. Or les fonctions du président et du directeur général sont différentes. Les interets sont différents. Aujourdhui, les grandes entreprises séparent mieux la fonction de président et la fonction de directeur général. Ainsi, les actionnaires pourront mieux controler le directeur général.

             


          • Nono Ladette Nono Ladette 23 février 2008 12:07

            Forest Ent, on voit tous que la hausse des marges et des bénéfices n’entraine aucune hausse des salaires !


          • Forest Ent Forest Ent 23 février 2008 15:28

            @ l’auteur

            ... et l’on voit tous que la qualification croissante des salariés ne change rien aux salaires, puisque l’on a aujourd’hui une population active française globalement surqualifiée, et des diplômés de l’enseignement supérieur qui travaillent au SMIC. Je redis encore une fois que "l’économie de la connaissance" est un mythe.

            Je pense que notre différence d’appéciation tient au fait que vous avez été très lapidaire sur la motivation de l’actionnaire qui fixe le salaire, c’est à dire au fond "qu’est-ce que le marché du travail" ?

            AMHA, le "marché du travail" n’existe pas. Il en existe de nombreuses catégories, qui ne fonctionnent pas de la même manière : emplois délocalisables, emplois non délocalisables avec un volant de chômage important, emplois non délocalisables avec un volant de chômage réduit, etc ... On peut aussi appeller cela la "fracture sociale".


          • gdm gdm 24 février 2008 21:40

            @Forest Ent

            Vous remarquez, très justement qu’il existe de nombreux marchés du travail, lesquels fonctionnent très différement. Mais je ne partage pas votre affirmation lorsque vous dites que le "marché du travail" n’existerait pas. Tout marché peut valablement être segmenté en de multiples marchés qui fonctionnent tres différement les uns des autres. Pour etre plus précis, tout produit a son propre marché. Regrouper plusieurs produits dans l’étude d’un meme "marché" est toujours délicat et demande de grandes précautions métodologiques.

            Néanmoins, il est pratique d’affirmer qu’il existe plus globalement un marché de telle catégorie de marchandises. Ce n’est pas inexact. C’est ainsi qu’il n’est pas inexact d’affirmer qu’il existe un "marché du travail".

             


          • Nono Ladette Nono Ladette 25 février 2008 16:55

            "et l’on voit tous que la qualification croissante des salariés ne change rien aux salaires"

            Pas d’accord Forest. Le pouvoir d’achat augmente (mis à part dans des courtes périodes de récession ou d’inflation excessive comme depuis novembre), mais sur moyen-long-terme, il augmente nettement.

            Alors je sais, vous pouvez me dire que le pouvoir d’achat baisse parce que tout le monde le dit, voire le pense. Mais il faut se rappeler que pendant les trente glorieuses la population se plaignait d’un niveau de vie déclinant aussi alors que, comme Fourastié l’a montré dans son ouvrage Les trentes glorieuses justement, la niveau de vie moyen en 1973 était trois fois supérieur à celui de 1945 (l’augmentation étant même plus significative pour les plus démunis).

            Tout ça pour dire que le pouvoir d’achat augmente sous l’effet de la hausse de la productivité et celle-ci est générée, entre-autres, par la hausse des qualifications des travailleurs.


          • Forest Ent Forest Ent 25 février 2008 22:46

            Le pouvoir d’achat n’augmente plus depuis 20 ans, alors qu’il avait effectivement pas mal augmenté avant. Mais ça demande à être analysé en prenant en compte les inégalités.

            Par exemple, aux US, relativement à l’inflation, le salaire médian n’a pas bougé depuis 35 ans, alors que le revenu moyen a augmenté 2%/an plus vite que les prix. La différence entre les deux, c’est l’essor des inégalités. Seulement la consommation dépend plus du nombre de gens qui peuvent consommer que de la somme de ce qu’ils peuvent dépenser. Imaginez qu’un million de gens gagnent 1€ et qu’une personne gagne un million. Le revenu médian est 1€. Le revenu moyen est 2€. La consommation moyenne sera très proche de 1€, pas de 2€.

            Ce constat de la stagnation en termes constants du pouvoir d’achat depuis 20 ans ne m’est pas personnel. Vous le trouverez dans toutes les études de toutes les institutions financières. Voir par exemple le rapport OFCE de Gérard Cornilleau. Mais attention : les études sur les évolutions des salaires prennent mal en compte en termes de revenus l’augmentation du chômage, du travail à temps partiel contraint, et, de l’autre côté de la fracture, l’augmentation des revenus du patrimoine, pas mesurables et pas mesurés par l’INSEE, qui n’a pas d’agence au Liechtenstein.

            Au fond, je suis d’accord avec vous pour dire que les actionnaires ont tendance à salarier à coût minimal. C’est normal. Je suis en désaccord sur le fait que la qualification soit une solution. Ce n’est une solution que d’un côté de la fracture, qui se situe maintenant au-dessus des "classes moyennes". Les inégalités n’apparaissent à mon avis pas suffisamment dans votre raisonnement.


          • Internaute Internaute 22 février 2008 17:05

            On compare toujours ce qui est incomparable. Une multinationale qui emploie 200.000 personnes dans 100 usines réparties sur la terre entière peut trés bien faire des bénéfices tout en ayant un trou dans une usine en France. Si son siège est en France les bénéfices sotn consolidés en France mais il ne faut pas oublier qu’ils viennent de partout ailleurs. On compare le bénéfice fait dans le monde entier avec le salaire des ouvriers d’une usine particulière. Dans ce cas là on pourrait aussi comparer le salaire des ouvriers français de Michelin avec celui des ouvriers Brésiliens de Michelin et dire que les français sont beaucoup trop payés.

            Le problème est plutôt que grâce à l’UE Michelin peut faire venir en France des pneus fait à moitié prix ailleurs. Les députés ont niqué les travailleurs français.


            • Véronique Anger-de Friberg Véronique Anger-de Friberg 22 février 2008 17:27

              Merci pour cet article très intéressant.
              Comme e-Bulle je relèverais cette phrase : "En fait, il est aussi choquant de voir les actionnaires garder pour eux de gros bénéfices en n’augmentant pas les salariés quand ça va bien que de voir des salariés garder pour eux leurs salaires en ne proposant pas aux actionnaires de les baisser quand ça va mal  !".
              Je suis d’accord avec ce point de vue, tout au moins quand les baisses de salaire ne concernent pas les petits salaires. Difficile de demander à un Smicard de baisser ses revenus sous prétexte que les résultats sont mauvais...
              Il me semble qu’il serait plus judicieux et moins risqué pour l’entreprise de verser des primes à tous ses salariés quand les résultats le permettent (je crois que cette solution s’applique déjà, mais ne vise que les cadres généralement) plutôt que d’augmenter les salaires car il ne sera plus possible ensuite de revenir sur ce point lorsque la situation sera moins florissante.
              En cas de crise, le salarié aurait plus de chance de conserver son poste et donc son salaire car le versement de primes étant suspendu en attendant des jours meilleurs, cela éviterait de mettre en danger une entreprise incapable d’assumer des augmentations de salaire et les charges afférentes décidées lorsque les bons résultats le permettaient.


              • Nono Ladette Nono Ladette 23 février 2008 12:10

                Rassurez-vous, je ne demanderai jamais à un smicard de réduire son salaire pour faire plaisir à ses actionnaires !

                Mais ce que je veux dire c’est qu’on ne devrait pas demander non plus aux actionnaires de réduire leurs bénéfices pour faire plaisir à leurs salariés.

                Mis à part via la fiscalité redistributive (mais c’est un autre sujet).


              • armand armand 22 février 2008 17:57

                La baisse de dividendes pour un actionnaire ne va pas changer grande chose à son train de vie ; la baisse de salaire d’un smicard, si. Je ne vois qu’un seul moyen de contrecarrer les fermetures et délocalisations : donner aux salariés confirmés (tant d’années d’emploi, par exemple) le droit de voter.

                Et, comme je l’ai exprimé sur un autre fil, limiter la concentration d’entreprises entre les mains d’un seul patron. ça s’appelle une bonne législation anti-trust... Et on y pensait déjà en 1900 aux U.S.A.


                • Nono Ladette Nono Ladette 23 février 2008 12:15

                  De telles mesures conduiraient à un appauvrissement général, de par la baisse de la productivité.

                  Par ailleurs, en fournissant des produits basiques moins chers aux consommateurs, la mondialisation leur fournit du pouvoir d’achat supplémentaire, c’est-à-dire le pouvoir d’acheter plus ou mieux.


                • verlommes 23 février 2008 22:04

                  Et si on se posait tout simplement cette bête question :

                  Si les humains s’organisent en société pour produire de la richesse (bien et services), est-ce pour enrichir un minorité d’individus ou pour satisfaire les besoins élémentaire de tout un chacun. Et dans le cas contraire, ne sommes-nous pas fondés à contester un système qui accumule des richesses disproportionnées à un pôle pour une minorité et la précarité et la misère pour un nombre bien plus grand (12 % de la société française au-dessous du seuil de pauvreté) à l’autre. Le premier des droits de l’homme, c’est le droit à l’existence (constitution de 1793).

                  Cordialement

                  Verlommes


                  • Nono Ladette Nono Ladette 25 février 2008 16:32

                    Si les humains s’organisaient en société pour produire de la richesse, certes. Mais dans notre monde, seuls les entrepreneurs, à l’aide d’investisseurs, s’organisent en sociétés. Les salariés ne font que suivre cet élan (moi le premier : je suis salarié et je prends beaucoup moins de risques que les entrepreneurs et les actionnaires de mon entreprise, ou d’autres).

                    En revanche, si vous vous intéressez à la société en tant que nation, l’Etat redistribue effectivement les richesses, atténuant ainsi l’aspect accumulatif du capital.


                  • judel.66 28 février 2008 22:31

                    aucun de vous ne pose la question fondamentale .......et si l’etat obligeait toute entreprise ayant x employes a interesser son personnel a partir d’une certaine ancienneté et d’une certaine qualification...... ! ! ! ......autrement a créer des stock options a la Française.....actions gratuites , parts gratuites......

                    bien sur jamais la gauche n’acceptera que l’on démobilise ainsi les employés.....c’etait l’association capital travail que voulait créer DE GAULLE et que la gauche a fait echouer.......


                    • alain 22 février 2009 08:30

                      Bonjour à tous ,

                      Je réagis à l’article sur la répartition des bénéfices.
                      La définition avancée ( les salariés rémunérés par le salaire, et les actionnaires par le bénéfice ) sont acceptable dans un monde où l’honnêteté et l’étique régnent.

                      Hors nous sommes loin de tout cela, je dirais même à des années lumière de cela.

                      Intellectuellement celui qui avance ce genre d’ineptie ne connait manifestement pas la réaliré ou est tout simplement le porte parole de Mme Parisot.

                      Le salarié n’aurait donc aucun droit aux bénéfices ? OK dans ce cas je ne ferai rien de plus que ce qui est prévu dans mon contrat de travail et on verra que deviendront les bénéfices !!!

                      Le théorême sur la répartition Benéfice ( rien pour les salariés ) , n’a jamais été clairement spécifié aux salariés , hors même le salaire est injustement freiner, les augmentations hyper encadrées pour chaque années compresser la masse salariale .

                      L’égalité dans l’evolution de la carrière est bafouée, en effet au plus on monte dans les échelles de salaires au plus les % d’augmentations sont forts.

                      Enfin l’origine même du capital ( public ou privé ) , les gandes fortunes actuelles PINAULT, LAGARDERE, ... se sont faites avec une partie des deniers publics avec la complicité des politiques donc cela revient à arriver à la situation que le capital ( d’origine publique) rémunére l’actionnaire principal , c’est quand même un comble ( voir les magouille du crédit lyonnais avec la vente cassée des parts d’artémis à PPR) que ce même capital tous les français le paye via leurs impôts ( trou du crédit Lyonnais).

                      Tout cela poussera aux extrêmes les salariés qui n’auront d’autres possibilité que la révolte......... alors que la voix de la sagesse pourrait positionner une répartition négiciée ou une rémunération honnête.

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