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Accueil du site > Actualités > Economie > Endettez-vous, qu’ils disaient...

Endettez-vous, qu’ils disaient...

Pour l’UMP comme pour le PS, il faut faire venir la croissance afin d’obtenir le plein emploi. Depuis plus de vingt ans, quelle que soit la majorité, nos politiques justifient la casse sociale par ce credo. Et pour avoir la croissance, il faut être flexible, travailler plus, oublier les retraites, oublier les services publics, oublier notre pouvoir d’achat, mais surtout il faut s’endetter. Sarko l’a dit : les Etats-Unis sont un exemple, eux qui ont 5 % de croissance. Mais à quel prix, au juste ?

La tendance

Quand le directeur des Affaires économiques européennes, Klaus Regling, affirme dans un rapport officiel que la commission va travaillerfinaref sur une éventuelle baisse des salaires de 3,7 % pour gagner 1 point de croissance dans la zone euro, on comprend que les réformes vont avoir un goût amer. C’est logique : le prix du baril flambe (on est autour de 115 $), les matières premières et l’énergie aussi. Alors, il faut baisser les salaires pour limiter l’inflation.

Il y a deux types d’inflation : par les prix (les prix augmentent donc tout augmente, y compris les salaires en principe) ou par les salaires (c’est ce qu’avait fait le Front populaire en augmentant les salaires et, donc, les prix augmentent). Là, on a l’inflation des prix, et on veut contrebalancer cette inflation en diminuant les salaires pour que les gens consomment moins, et que les prix ne montent pas trop. Super, ce sont donc les gens qui vont faire lemediatis2 tampon pour faire plaisir à la BCE.

Pour DSK, ex-ministre (socialiste n’est-ce pas) de l’Economie aujourd’hui patron du FMI, grande institution sociale, la mondialisation est une très bonne chose et pour la « réussir » il a fixé des objectifs : « J’en distinguerai quatre. Trois sont classiques : les échanges, les financements, les changes. J’en ajouterai un quatrième, qui l’est moins : la gestion de l’environnement global. »

DSK, on le sait, est libéral et atlantiste, il vient d’ailleurs de monter un European Council on Foreign Relations, à l’image du CFR américain, plus ou moins piloté par Georges Soros. Et c’est lui qui va incarner l’orthodoxie libérale.logo_complicio

Je ne vais pas énumérer les sorties ultralibérales de nos « socialistes » nationaux, ni les lois anti-sociales qu’ils nous ont fait passer, du « tournant libéral » de Fabius en 83 au traité de Lisbonne en passant par l’AMI (Accord multilatéral sur l’investissement) ou l’AGCS (Accord général sur le commerce desbandeau_credit_conso_revolving services) qu’on doit à Jospin, une des taupes infiltrées au PS. Mais il faut comprendre que, à droite comme « à gauche », le parti pris est résolument libéral. On ne remet surtout pas en cause le credo plus que périmé de Bretton Woods, défini par des ultralibéraux du genre de Milton Friedmann, au contraire, on prône d’aller vers toujours moins de droits sociaux, et toujourslogo_cofidis plus de « compétitivité ».

La tendance, donc, c’est « faire des sacrifices », dixit Balladur à l’époque, ou subir des politiques de rigueur pour nous rendre « compétitifs ».

Pourtant, depuis toutes ces années de politiques allant toujours dans le même sens, on se retrouve presque en récession, du moins en stagflation (stagnation de la croissance et inflation), comme dans les années 30. De très mauvaises langues parlent même d’un risque de "récessflation".

Les conséquences de ces politiques sont donc claires :

- en vingt-cinq ans, la part des salaires dans le PIB (les richesses produites dans l’année) a baissé de 12 % (de presque 70 % en 1975 à 58 % aujourd’hui, soit près de 200 milliards d’euros qui sont passés directement au capital au lieu d’aller dans la poche des salariés. Avec ça, on aurait aussi comblé depuis longtemps le "trou de la Sécu"). C’est énorme. En France, comme partout dans le monde. Michel Rocard pourtant de tendance libérale, explique que cette nouvelle répartition du PIB "ne permet plus à la consommation de soutenir la croissance". D’où quelques problèmes à venir, car il serait plus logique de renforcer les salaires si l’on voulait une croissance par la consommation (eh oui, force est de constater que ce ne sont pas les entreprises, malgré les exonérations et autres avantages, qui tirent la croissance vers le haut. Il faut donc se rabattre sur la consommation et, pour des libéraux, ça fait mal...). Tout cela en grande partie parce que les fonds de pension et autres spéculateurs réclament leurs 15 % de bénefs chaque année quand le PIB mondial, lui, n’augmente que de 5 % ;

- on exige de plus en plus de flexibilité des salariés, ça implique une augmentation des emplois précaires au détriment des emplois stables et convenablement rémunérés ;

- la dette du pays augmente beaucoup plus vite que le PIB ;

- le Cac 40 augmente ses bénéfices de plus de 50 % chaque année ;

- les salaires augmentent moins vite que l’inflation des prix, malgré une forte augmentation de la productivité horaire (qui contrebalance largement le fait qu’on travaille un peu moins chaque semaine en France qu’ailleurs). Certains expliquent même que le salaire réel (qui prend en compte le pouvoir d’achat du salarié, lié au salaire) a diminué dans tous les pays européens depuis le début des années 80. Les Irlandais auraient même perdu 2 % par an en moyenne.

Le modèle américain :

ss_subprimeOn entendait Sarko nous répéter que les Etats-Unis, avec leurs 5 % de croissance et leur « plein emploi », (et une dette monstrueuse autour de 44 milliards de dollars) étaient un modèle à suivre, y compris sur le plan « social ». La situation « sociale » des Etats-Unis n’a pas de quoi rendre jaloux (par exemple, les dépenses en soins de santé sont la 1re cause de faillite personnelle, aux Etats-Unis en 2008), alors, si on doit s’aligner, il faut vraiment que le jeu en vaille la chandelle et que la croissance finisse par venir... Mais à quoi est due cette croissance américaine, au juste ?

Dans un pays où les emplois précaires, à temps partiel (un Américain travaille en moyenne 33 heures par semaine) et mal payés sont légion, un pays où l’épargne est à son plus bas niveau historique, où les salaires augmentent moins que l’inflation, où seuls les 5 % des ménages les plus riches se sont enrichis ces cinq dernières années, où un habitant sur huit vit sous le seuil de pauvreté, comment maintenir une consommation élevée ? Les gens ne gagnent plus assez pour consommer et maintenir la croissance, alors on les pousse à s’endetter. En 2003, par exemple, on a inventé le crédit subprime pour ceux qui n’avaient normalement pas accès au crédit faute d’être solvables. Crédits très risqués, donc à taux élevés, mais très rentables pour les banques si les gens parviennent à rembourser ou la banque à saisir la maison (et si les prix de l’immobilier continuent à grimper)...

Le système est simple : la croissance américaine repose essentiellement sur la consommation intérieure (70 % du PIB), qui a été boostée ces dernières années par la bulle immobilière : comme les prix de l’immobilier augmentaient beaucoup (15 % par an ces dernières années), les ménages qui faisaient une hypothèque ne prenaient pas trop de risques et la banque qui prêtait non plus (et les spéculateurs qui achetaient des actions portant sur ces hypothèques non plus...). Mais la bulle s’est dégonflée, les prix ont commencé à baisser mi-2007, les hypothèques ont perdu leur valeur, les gens leur maison, et les banques, du fric.

Aux Etats-Unis, avant le krach de 1929, la dette représentait 140 % du PIB. Aujourd’hui, c’est 220 %. Et la dette des ménages en représente une importante partie (10,3 milliards de dollars en 2005). Cette dette est peu viable surtout depuis que la bulle immobilière a explosé et que les ménages se retrouvent souvent dans l’incapacité de rembourser.

Et les risques  ? Comme le dit Isaac Josua dans Solidarités : "Si l’économie américaine entrait en récession, elle le ferait dans un contexte particulièrement délicat, car elle a vécu jusqu’ici au-dessus de ses moyens, à crédit, en s’endettant à tout-va. Le taux d’épargne des ménages américains est pratiquement nul (ce taux compare l’épargne des ménages à leur revenu disponible), alors que, par exemple, celui des ménages français s’élève à 15,5 % en 2006. Le taux d’endettement de ces ménages américains atteint en 2006 l’extraordinaire niveau de 140 % (ce taux compare leur endettement à leur revenu disponible). Quant au déficit extérieur (financé jour après jour par le reste du monde), devenu abyssal, il représente 6,5 % du PIB des Etats-Unis en 2006. Autant de traits qui sont plus ceux d’une puissance finissante, qui tente coûte que coûte de se maintenir, que ceux de l’hyperpuissance habituellement décrite."

Dans le même ordre d’idées, d’autres se demandent comment Sarko et autres atlantistes libéraux ont pu fermer les yeux sur l’état réel desr163146_600847 Etats-Unis, où les services publics sont bradés, entraînant une dégradation du niveau de vie des plus pauvres. Alors qu’il suffit de se promener dans le pays pour le savoir, comment ont-ils pu ignorer que les Etats-Unis sont en état d’"appauvrissement généralisé" ?

Moralité : penser que l’endettement des ménages pourra indéfiniment tenir la croissance est complètement débile. Anton Brender, auteur avec Florence Pisani de Déséquilibres financiers internationaux explique que « l’endettement des ménages américains est arrivé au-delà des limites du raisonnable, et beaucoup ne vont plus pouvoir rembourser. C’est l’origine de la crise financière actuelle. Le risque est qu’elle débouche sur une récession aux États-Unis. »

Le grand ami de Sarkoléon, celui sur qui il voulait copier tellement la croissance américaine est géniale, j’ai nommé Bush junior, a un bilan à la hauteur de la stupidité de ses réformes : le déficit s’est creusé de près de 70 %, la balance commerciale est négative (comme en France depuis Sarko), l’endettement des ménages a doublé pendant que leur revenu moyen diminuait. La guerre en Irak est un fiasco qui a coûté jusqu’à présent 2 000 milliards de dollars (même s’il est difficile de faire une évaluation précise) selon l’économiste Joseph Stiglitz. Le déficit budgétaire tourne déjà autour de 500 milliards de dollars (et, si Sarko continue, en France, on rentrera dans cette compétition), et le déficit commercial, lui, ne serait que de 3 milliards.

En 2006, aux Etats-Unis, les bénéfices des entreprises ont augmenté en moyenne de 40 %, quand les salaires n’ont augmenté que de 0,3 %. Et voilà que la part des salaires dans le PIB américain est au plus bas depuis... 1928.
Entre janvier et juillet 2007, un foyer sur 112 a perdu sa maison, et un "record historique" d’expulsions a été atteint fin 2007, avec 0,8 % des hypothèques saisies. 6 % des emprunteurs n’arrivaient plus à rembourser depuis au moins trente jours. Et, en 2007, 1,3 million de logements ont été saisis, soit une augmentation de près de 80 % par rapport à 2006. Tout est normal...

Et, pourtant, c’est le credo de Sarkoléon.

2436957899_bourses_la_merci_de_l_immobilierL’endettement

Faisons comme les Américains : endettons-nous encore pour relancer artificiellement (et à court terme) la consommation. L’Institut Montaigne, think tank néo-libéral qui répand son idéologie dans les médias et surtout à BFM, disait encore l’hiver dernier que la croissance française était à la traîne (par rapport aux Etats-Unis), parce que les ménages français ne sont endettés que de 62 à 68 % environ quand les ménages américains le sont à près de 140 %. On prônait donc de développer le crédit hypothécaire, par exemple, en inventant un crédit qu’on rembourse, mais où on peut emprunter la somme qu’on vient de rembourser. C’est comme un crédit revolving, sauf qu’on risque sa maison. Magnifique.

Et puis, Sarko aime les hypothèques : aux Echos, il a dit fin 2006 « Je veux développer le crédit hypothécaire en France. C’est ce qui a permis de soutenir la croissance économique des Etats-Unis  ».

Sauf qu’entre-temps, la bulle immobilière américaine a explosé, que les gens n’ont plus pu rembourser, et que les banques qui avaient spéculé sur ces crédits hypothécaires ont perdu des masses d’argent (du vrai, celui-là). C’est juste la crise subprime qui est passée par là. Mais soyons certains que s’il n’y avait pas eu cette crise, le processus pour développer l’hypothèque et donc l’endettement des ménages serait déjà bien enclenché.

Le même Sarko, toujours très inspiré, a aussi dit pendant la campagne (alors que la crise subprime avait commencé), que « Les ménages français sont aujourd’hui les moins endettés d’Europe. Or, une économie qui ne s’endette pas suffisamment, c’est une économie qui ne croit pas en l’avenir, qui doute de ses atouts, qui a peur du lendemain. C’est pour cette raison que je souhaite développer le crédit hypothécaire pour les ménages et que l’Etat intervienne pour garantir l’accès au crédit des personnes malades. Je propose que ceux qui ont des rémunérations modestes puissent garantir leur emprunt par la valeur de leur logement. »

Il y a la dette publique, celle de l’Etat, qui est viable tant que l’Etat peut rembourser. C’est sur cette dette-là que les libéraux crient haro, et qu’ils prônent une politique de rigueur pour limiter la dépense.
Et puis, il y a la dette privée. Dans le cas des Etats-Unis, avec la crise subprime, cette dette pose un gros problème puisqu’elle pourrait ne jamais être épongée. Les créanciers sont donc moins gentils, prêtent moins, et l’économie se contracte. C’est cette dette-là que les libéraux veulent développer.

Ca tombe bien, l’Europe aussi. D’ailleurs, la dette des ménages européens a augmenté de moitié en neuf ans, pour arriver à 75 % environ. En Angleterre, l’endettement des ménages représente 100 % du PIB, en France environ 45 %, en Espagne et au Portugal, près de 80 %.

En fait, dans tous les pays européens le processus est le même : on pousse les ménages à s’endetter toujours plus, pour tenir la consommation sans augmenter les salaires. En Irlande et en Espagne, l’endettement des ménages augmente de 25 % par an. En France, en Belgique, en Finlande, aux Pays-Bas c’est autour de 10 %.

L’inflation des prix de l’immobilier est pour beaucoup dans cette augmentation de l’endettement, mais la multiplication des crédits revolving et des cartes de crédits est la 1re cause du surendettement. Depuis 2004, les ménages ont plus de crédits envers les banques que de dépôts.

Pierre Larrouturou, dans Le Livre noir du libéralisme, cite Patrick Artus, économiste à IXIS et auteur du "Capitalisme est en train de s’autodétruire" : « dans la zone euro, sur les dix dernières2005_05_boursecredit_2 années, la dette privée est passée de 75 % à 145 % du PIB. Sans la hausse de la dette des ménages, la croissance de la zone euro serait nulle depuis 2002 ». En Angleterre, ce serait même la récession depuis 2002. Ca veut dire qu’on reproduit exactement le même processus que les Etats-Unis depuis Reagan, comme le rappelle l’auteur.

Evidemment, on évite de crier ce genre de vérités sur les toits aujourd’hui. Mais le Sénat a déjà fait un rapport sur la question. Car on avait remarqué qu’il y avait une certaine "déconnexion entre la forte croissance de la consommation des ménages américains et l’augmentation plus mesurée de leur revenu au cours du dernier ralentissement - qui s’est traduite par la chute du taux d’épargne des Américains", c’est-à-dire que les ménages américains consommaient plus quand leurs revenus augmentaient très peu (voire qu’ils diminuaient, pour la plupart) et qu’ils épargnaient moins (processus entamé depuis le début des années 80, en pleine période libérale avec Reagan). Paradoxal ?

Mais non : cet "endettement des ménages américains, et tout particulièrement leur endettement hypothécaire, a nettement augmenté favorisant ainsi la dynamique de leur consommation" et ce depuis 1996. Voilà la réponse. Ca explique donc la croissance américaine malgré une précarisation croissante des salariés.

Qu’on se rassure : la Fed (l’équivalent de la Banque centrale) a dit que seulement un quart de ces crédits hypothécaires a servi à la consommation, ça ne joue donc presque pas dans l’augmentation de la croissance qui est soutenue à 70 % par la consommation des ménages c’est-à-dire leur endettement (endettement favorisé par une politique de taux d’intérêts bas qui incite à emprunter). Seulement voilà : avec la crise subprime qui déferle d’Ouest en Est, cette consommation est fortement menacée. C’est pour cela que certains, à l’instar du FMI ou du président de la Fed, parlent de récession aux Etats-Unis. C’est donc cela que Sarko veut pour la France ?

Et, en Europe, c’est pareil : c’est encore le Sénat qui constate la "forte contribution du crédit aux ménages" dans la "croissance économique de quelques pays étrangers" (l’Angleterre et les Etats-Unis sont cités en exemple, comme par hasard). Entre 2001 et 2002, les crédits des ménages espagnols ont augmenté de 18,2 %, ceux des Portugais de 12 %, ceux des Anglais de 11,8 %, ceux des Néerlandais de 11,2 %, ceux des Suédois et des Finlandais de presque 10 %, ceux des Français de 6,4 %. Est-ce qu’aujourd’hui, alors que l’on sait les conséquence de ce processus pour les Etats-Unis et bientôt pour le monde, le Sénat ressortirait ce rapport ?

Eh bien, probablement pas, car en fait ce rapport est destiné à assouplir l’octroi de crédits, dénonçant l’exagération à propos du surendettement et affirmant que "toute phase d’augmentation de l’endettement ne débouche pas systématiquement sur une crise macro-économique". En effet, pour le Sénat, "les risques de l’endettement sont souvent exagérés tandis que ses avantages ne doivent pas être minimisés", d’ailleurs on utilise "trop peu" ce levier pour stimuler la croissance dans notre pays sclérosé et frileux (comparé à nos voisins, bien évidemment). No comment...


Moyenne des avis sur cet article :  4.47/5   (98 votes)




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42 réactions à cet article    


  • tvargentine.com lerma 16 avril 2008 10:46

    Votre discours est celui d’un libertaire ou d’un gosse de riche

    Qui dans ce pays achete cash ??????

    Tout le monde prend un crédit aujourd’hui et cela fait parti de notre vie quotidienne

    Je ne comprend pas votre article autrement que par une dérive anti-économie


    • Len 16 avril 2008 14:19

      Des réflexions débiles de Lerma, j’ai en lu un paquet ici. Mais celle-là, elle est à classer dans le top 5.

       

       


    • Roland Verhille Roland Verhille 16 avril 2008 11:53

      Ceri écrit : « En 25 ans, la part des salaires dans le PIB a baissé de 12% (de presque 70% en 1975 à 58% aujourd’hui …). Ceri est victime des bonimenteurs.

      Chiffres de l’INSEE : 54,4% en 1975 (45,8% en 1959) et 51,9% en 2006.

       http://www.insee.fr/fr/indicateur/cnat_annu/base_2000/principaux_resultats/ xls/t_1105.xls

       

        Lire les 5 réponses ▼ (de Ceri, Roland Verhille, ze_katt)

      • Yvance77 16 avril 2008 12:54

        Bonjour,

        Votre article m’ennuie. Deja il commence par le commentaire du con lernalien de service.

        Ensuite il fout les glandes. Car depuis de longs mois que ce soit vous a present, des Marsu Forest Ent, Dugue et j’en passe .... il y a une verite globale (sauf pour les abrutis liberaux tupe calmos, patrick, lerna encore...) qui jaillit en pleine figure.

        Cette verite est celle d’une longue descente, vers les abimes de la pauvrete, et les coupables sont connus. Ils sont peu nombreux mais detiennent tous.

        Si je pense au 11 Septembre, je me dis qu’Al Quaida dans cette tragedie a louper sa cible. Logiaue quand on prend des pilotes manchots. Mais plutot que d’eclater deux tours a la con, il valait mieux vautrer les Boeings sur Wall Street, le palais Brogniart, la city a Londres ... Les seuls a pleurer auraient ete les Jean Marc Sylvestre et ses copains de chambres liberaux.

        Je vais ouvrir les fenetres pour voir si il y a de la lumiere.

         

        En tout cas merci pour votre post

         

         

         

        Lire la suite ▼

        • TSS 16 avril 2008 13:06

          c’est vrai qu’il faut se fier à l’INSEE !organisme dont le directeur a été viré car il refusait de trafiquer les chiffres comme le lui demandait le Gvt


          • agoraphobe 16 avril 2008 14:11

            Pathétique, croire que depuis 30 ans la France mène une politique libérale alors que la dette publique atteind des sommets.

            L’histoire se rappelera surement de Mitterand et de Chirac comme de libéraux qui ont coulé l’économie Francaise par leur réformes drastiques de l’Etat.

            C’est plus la myopie à ce stade, au mieux de l’aveuglement, sinon de la propagande ordinaire.

            Regardez deux secondes quels sont les pays en Europe dont la dette publique dépasse 60% du PIB et dites moi ou se trouve les pays libéraux, le RU par exemple.

              Lire les 8 réponses ▼ (de Len, undefined, Gilles, Ceri)

            • tvargentine.com lerma 16 avril 2008 14:54

              C’est bien beau d’insulter les commentaires pour seules réponses à une réalité mais nous vivons dans une économie de marché,mais que proposes tu mon cher @Len ?????????

              nous attendons de te lire


              • Len 16 avril 2008 15:01

                Si je devais avoir cette discussion, ce serait avec plaisir. Mais certainement avec un permanent de l’UMP pour qui la seule "réflexion" consiste à défendre les choix du pouvoir en place.

                 

                Juste une réflexion de bon sens : le crédit a vocation à être remboursé un jour. Donc, il est utopique de vouloir soutenir indéfiniment la croissance par le crédit. La crise actuelle aux US en est la démonstration.


              • Forest Ent Forest Ent 16 avril 2008 17:05

                Bon article.

                Ce qui a été très particulier dans la période passée est que l’on a pu fabriquer des quantités astronomiques de crédit, c’est à dire de monnaie, sans inflation visible sur la consommation, mais uniquement sur l’immobilier, et ce grâce aux enfants chinois qui ont gentiment accepté de traviller pour nous 7j/7 sans salaire.

                La crise du dollar va permettre de contempler le monde tel qu’il est vraiment, au-delà de l’euphorie monétaire.

                Je n’oublierais jamais un grand penseur neocon qui a dit il y a seulement 2 ans : "les liquidités mondiales sont devenues inépuisables".


                • Ceri Ceri 16 avril 2008 17:25

                  effectivement, s’ils partent du principe qu’on peut multiplier la monnaie comme un autre avec les petits pains, on saisit mieux pourquoi on en est arrivé là, et comment la crise est gérée.

                   

                  Mais tout de même, je reste totalement perplexe : sont ils vraiment cons ou le font-ils exprès ? On dirait qu’ils n’ont pas les infos, là haut, dans leurs tours d’ivoire, ou qu’ils se contentent de "rapports" d’ "experts" lobbyistes....


                • Forest Ent Forest Ent 16 avril 2008 20:50

                  Difficile à savoir. Mon sentiment est que cette crise n’est dûe principalement ni à la méchanceté, ni à la bêtise, mais qu’elle est dûe, entre les deux, à l’indifférence de ceux qui profitent d’une situation, et ils sont nombreux, envers ceux qui en pâtissent. Le genre "adaptez-vous et soyez flexible". Le genre "crise argentine"...


                • ZEN ZEN 16 avril 2008 18:28

                  Merci, Ceri , pour ce papier éclairant, comme d’habitude..

                  Cordialement


                  • Francis, agnotologue JL 17 avril 2008 10:35

                     

                     

                    Bonjour Céri, un article très intéressant, à relire.

                    En attendant, n’y a-t-il pas une coquille dans ce que vous avez écrit là :

                    ""On entendait Sarko nous répéter que les Etats-Unis, avec leurs 5 % de croissance et leur " plein emploi ", (et une dette monstrueuse autour de 44 milliards de dollars) étaient un modèle à suivre, y compris sur le plan " social ".""

                    En suivant votre lien on lit : "" La hausse du stock de la dette est impressionnante : entre 1964 et 2002, elle est passée de 10 000 milliards à 30 000 milliards de dollars.""

                    Ce ne serait pas plutôt 40 billions qu’il falait écrire, autrement dit : 40 millions de millions, ou 40 000 milliard de dollars ? (par comparaison la dette de la France est déjà de plus de 1000 milliards d’euros, un billion).

                     

                      Lire les 6 réponses ▼ (de Gilles, Francis, agnotologue, Ceri)

                    • Francis, agnotologue JL 17 avril 2008 10:53

                       

                      Bonjour Bernard Dugué, si hier vous avez publié votre meilleur article, aujourd’hui auriez vous publié le plus mauvais ?

                      Je lis : ""Au café du commerce, le bal des faux-culs sera de mise. Combien pour pleurer sur les augmentations de l’essence, du pain, des pâtes ? Mais les mêmes, s’ils ont un bout de terrain, en héritage, ou acheté un certain prix, ne rechigneront pas à le vendre trois fois plus cher parce qu’il y a pénurie.""

                      De fait, avec cette vente, ils achèteront un 4x4. Le prix des terrains, sauf erreur de ma part n’intervient pas dans le calcul de l’INSEE. Et le prix des 4x4 va baisser, et lui, il interveient. Je veux dire par là que l’augmentation des prix des produits de première nécessité est pondérée par la baisse relative des produits de luxe et de haute technologie.

                      Si bien que la moitié de la population, celle qui avec 1400 euros par mois et moins peine à acheter ces produits qui ont augmenté eux de 5, 10, 15 %, et qui n’achète rien de superflu devra se serrer dramatiquement la ceinture.

                      Bon, on n’est pas là de voir défilé des gens dans la rue en criant : "On veut manger".

                       


                      • Francis, agnotologue JL 17 avril 2008 10:54

                        Pardon pour cette erreur de placement. à L’équipe Agoravox : pourriez-vous retirer ce post svp ? Merci.


                      • alceste 18 avril 2008 13:39

                        à Ceri,
                        Excellent article,
                        je reviens sur l’un des paragraphes de votre article :
                        Pourquoi la réussite économique américaine nous est-elle donnée en exemple ? et pourquoi, si injuste que cela paraisse, est-ce une bonne stratégie ?

                        - Pour une (trop) grande partie de l’opinion française, dont je fais partie, la presse et les ouvrages économiques ou financiers ne sont pas d’un accès facile. ( en termes plus familiers, au bout de dix lignes, on n’y comprend "que pouic". J’aimerais avoir le génie des chiffres comme M. Verhille) ; ceci dit, grâce à Wikipedia, on peut progresser : les article sur le coefficient de GINI sont clairs même pour des handicapés du calcul comme moi.

                        - les réalités de la vie aux Etats Unis sont peu connues, il est rare que les films ou les séries populaires prennent les "working poors" comme thème principal.
                        On a donc l’impression que l’Amérique baigne en permanence dans une enviable prospérité. J’en profite pour rappeler l’existence du livre "L’Amérique pauvre : Comment ne pas survivre en travaillant", de la journaliste Barbara Ehrenreich (2004) ;

                        - quelques émissions, quelques livres de témoignages, quelques sites internet évoquent avec plus de réalisme la vie précaire des petites gens, mais il faut reconnaître que ça n’éveille guère la curiosité du public, car, pour le pire comme pour le meilleur, le mythe de l’Amérique qui gagne reste un poids lourd de notre imaginaire.

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                        • perlin 20 avril 2008 09:10

                          @ l’auteur

                          Sur la forme : dommage qu’un article aussi étayé soit transformé en charge contre Sarko. On sent que vous devez avoir les moyens de faire un véritable article économique et vous les gaspillez en vous égarant sur la petite politique. A 3% de voix près, nous aurions eu Ségo à sa place et pensez-vous que les données économiques mondiales en seraient différentes ? Dans 4 ans, on revote. Si Sarko continue comme il est parti, on peut imaginer qu’il ne sera pas réélu, les problèmes que vous soulevez, eux, seront toujours là. Vous faites références à des déclarations déplorables de Sarko, mais n’oubliez pas le nombre de promesses qu’il nous a faites et qu’il n’a pas tenu, à un point tel que les mesures qui sont en cours d’être prises ne vont justement pas dans le sens d’un alourdissement de la dette et qui ne provoquent pas un grand enthousiasme chez tous ceux qui vont devoir se serre la ceinture.

                          Sur le fond :

                          1er point : la dette ne devrait pas être considérée comme un tabou. En l’état actuel il me semble sain de vouloir la réduire (comme vous le défendez), mais si la crise s’aggrave au point de déboucher sur des désordres incontrôlables, il sera peut-être nécessaire de recourir à l’endettement. Il vaut encore mieux hypothéquer l’avenir plutôt que de laisser des catastrophes envahir le présent, si cela devait arriver. Ce n’est pas glorieux mais c’est pragmatique. Même un défenseur du développement durable pourrait admettre cela, puisque l’on ne serait plus dans le "sustainable".

                          2ème point : ce n’est pas parce qu’il existe des liens de causes à effets entre elles qu’il faut confondre l’économie américaine et l’économie européenne. La première est déliquescente en raison d’une inaptitude du gouvernement américain actuel (mais cela va bientôt changer), embourbé dans une guerre idéologique (voire téologique) à contre effets multiples. La deuxième est pondérée par sa répartition entre les 27 états membres de l’UE qui disposent chacun d’une marge de manoeuvre appréciable (je ne parle évidemment pas de la politique monaitaire) et qui n’ont pas à rembourser les $ 2 000 mds d’une guerre ni à faire face au colossal endettement privé que les subprimes ont déclenché.

                          Juste pour nuancer le catastrophisme ambiant.

                          Bien à vous

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                          • Ceri Ceri 20 avril 2008 09:56

                            je ne confonds pas l’économie US et la notre, mais force est de constater que nos dirigeants sortent les Etats unis comme un exemple, et jusqu’ici on a systématiquement fait les mêmes conneries qu’eux. Nous, en +, on a la BCE et la Commission, garantes de l’orthodoxie libérale. Nous risqu’ons donc de nous enfoncer nous aussi dans la crise. Moins ic, parce que les ménages français sont moins endettés. Mais regardez ce qui se passe en Irlande ou en Espagne aujourd’hui : expropriations.

                            Pour ce qui est de réduire la dette publique je suis d’accord. Mais maintenant que Sarko nous a vidé les caisses, on n’a plus le choix : on doit continuer à creuser le déficit ne serait-ce que pour que le pays continue à tourner. Et puis comme vous le dites, avec la crise on va devoir s’endetter, pour tenter de préparer ’lavenir (si on ’na plus l’autre guignol aux commandes ça pourrait se faire , peut etre)

                             

                            Enfin, pourquoi est-ce que je tape autant sur Sarko ? Tout simplement parce qu’au niveau économique il est en train de nous faire hara kiri, et c’était annoncé pendant la campagne. Il n’a aucun réalisme ééconomique, il est juste bourré de l’idéologie libérale que ses "conseillers" et autres lui soufflent à l’oreille depuis des années. Et il file 15 milliards essentiellement aux plus favorisés 2 mois après etre élu, et après ben il dit que "les caisses sont vides", alors on a droit à des centaines de mesurettes qui relèvent de la pure casse sociale. Cherchez l’erreur...

                             

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                          • libre dissidence 20 avril 2008 10:16

                            Ah l’éternel débat du : qu’aurait il fait à sa place, mais posant nous aussi la question de : qu’aurai je fait moi ? 

                            Penser qu’effectivement Moi, Vous , Eux avons une quelconque marge de manoeuvre est une pure vue de l’esprit.. cependant.. C’est quand même eux qui par et aprés des études trés techniques et un démarchage ou de la communication nous ont amenés là ou nous sommes aujourd’hui. Et donner comme exemple tel ou tel pays, quel manque de discernement ! L’exemple Américain : Sub-prime, scandales boursiers, l’exemple Norvégien : 60 % du budget national provenant de l’extraction d’énergie....et aprés ... ! L’exemple Espagnol ; Italien ; Partout et pour tous des exclusions....

                            Aucun véritable changement n’est intervenu dans aucuns des pays de notre "petite" planéte sans une prise de conscience des erreurs commises. Dixit SANTAYANA G. : celui qui ne se souvient pas de l’histoire est appelé à la revivre . Ou aprés une (r)évolution des institutions censées les représenter. Il y a eu 5 Républiques, il y a 5 syndicats (principaux), 5 partis politiques (principaux) et si on réflechissaient aux 6°...

                            A l’avenir, à demain ! A autrement ... !


                          • Forest Ent Forest Ent 20 avril 2008 17:43

                            Pour ne pas hésiter à faire de la réclame aux artistes que j’apprécie, je poste ici un lien vers le site web de James Mac Murtry. Lisez les paroles de la chanson n°3 "we can’t make it here".

                            http://www.jamesmcmurtry.com/lyrics/childish_things_05.htm#3

                            Elle résume en anglais courant et du point de vue du working poor tout ce que nous disons ici sur la mondialisation.

                            La même en acoustique sur youtube :

                            http://youtube.com/watch?v=ZbWRfBZY-ng

                            Beaucoup de citoyens américains partagent notre point de vue sur le rêve neocon.


                            • chmoll chmoll 20 avril 2008 17:50

                              l’insee,la boite a neuneu d’l’élysée circus

                              comment calcul les neuneux,les produits de première necessités ont fais un bon de 30 à 40 %

                              mais mais les produits de technologies ont fortement baissés, donc c’est à peu près stable

                              pasque pour les neuneux vous vous brosser les dents avec une clé usb,en guise de pâtes vous mangez des gaines électriques ect ect

                               

                               


                              • patroc 20 avril 2008 21:04

                                 Très bon article... On peut toujours discuter sur les chiffres, mais pas sur le mécanisme aboutissant à la réalité actuelle...


                                • FYI FYI 21 avril 2008 00:53

                                  « La faim descend dans la rue », « émeutes de la vie chère ». Réduits à ne plus manger qu’un repas par jour, ou moins encore, incapables de nourrir leurs enfants, les pauvres des pays pauvres expriment leur malheur et leur douleur.

                                  La cause principale de la hausse des prix n’est pas une augmentation de la demande ni un changement des habitudes alimentaires (plus de viande et de produits laitiers) en Inde et en Chine. Elle est due à la promotion des biocarburants, qui diminuent l’offre, et surtout à la spéculation financière passée des actions au logement, du logement aux matières premières et des matières premières aux produits agricoles et alimentaires. Sajjad Zohir, du Groupe de recherche économique de Dacca (Bangladesh), accuse : « Les hausses des prix [des produits alimentaires] qui ont suivi l’envolée du pétrole sont un crime contre l’humanité. »

                                  Il s’agit bien d’un crime. Dans une première phase, pendant environ vingt-cinq ans, la production agricole a été systématiquement défavorisée, en mettant les agriculteurs du monde entier en concurrence. En Afrique, le FMI et la Banque mondiale conseillaient de privilégier « les cultures d’exportation au détriment des cultures vivrières », et en Europe, la Commission de Bruxelles a fait découpler les aides de la production et promu les quotas et la jachère.

                                  Ce malthusianisme est contraire aux principes fondateurs de la FAO : « Il n’y a jamais eu assez de nourriture pour la santé de tout le monde et ceci n’étant justifié ni par l’ignorance, ni par la rigueur de la nature, la production de nourriture doit être considérablement augmentée » (conférence de Hot Springs, 1943). L’approche « rooseveltienne » a donc été trahie et dans une seconde phase – aujourd’hui – la spéculation à la hausse s’est déchaînée.

                                  Cependant, cette tragédie alimentaire n’est qu’un élément de la crise générale de civilisation que nous subissons. La politique impériale britannique, la tentative de constituer une Sainte-Alliance transatlantique – celle des oligarchies nanties – en est la cause majeure. Spéculation et contrôle malthusien des ressources en sont la conséquence. Une preuve ? L’an dernier, l’aide alimentaire des vingt-deux pays riches de l’OCDE (dont la France) a baissé de 8,4%.

                                  Le Traité de Lisbonne est un élément de cet ensemble. En empêchant la Banque centrale de prêter aux Etats membres ou à l’UE pour faire des investissements publics à long terme sans ou à faible taux d’intérêt, il contraint ceux-ci à emprunter, à payer des intérêts ruineux et à s’endetter auprès des établissements financiers privés. Les Etats « riches » sont donc réduits à l’impuissance, bradent leurs avoirs pour rembourser, ne peuvent aider les pauvres et finalement s’appauvrissent, eux-mêmes et leur peuple.

                                   

                                  Et voici un film qui retrace bien d’où vient le libéralisme des néocons et pourquoi on en est arrivé l@ : le film s’appelle FIREWALL. (documentaire US de 1h24mn sous titré en français)
                                   

                                   

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