Greenspan s’était planté !
J’ai eu l’occasion dans ce blog de souligner en plusieurs occasions la responsabilité personnelle de celui que l’on a considéré pendant de nombreuses années comme le gourou de l’économie moderne. Celui qui, par sa politique de diminution du taux de refinancement des banques auprès de la Réserve fédérale jusqu’à aussi bas qu’1 % d’intérêt, a créé la crise du subprime pour, pensait-il, relancer l’économie américaine après le 11-Septembre. J’ai nommé M. Alan Greenspan, à la tête de la Réserve fédérale pendant dix-huit ans et parti avec les honneurs début 2006.
Il vient d’être convoqué par le Congrès américain pour s’expliquer sur les circonstances de la crise financière actuelle devant la Commission chargée du contrôle de l’action gouvernementale le 23 octobre.
Il a expliqué avoir toujours cru, quasi idéologiquement, à la supériorité du marché libre parce que, dit-il, "ça faisait quarante ans et même plus que cela fonctionnait exceptionnellement bien". Et que donc la crise actuelle "le plongeait dans un grand désarroi".
Sa grosse erreur a-t-il dit a été "d’avoir fait l’erreur de croire que le sens des banquiers de leur propre intérêt était la meilleure protection qui soit" ! Une naïveté qui, pour nous, Français, toujours soupçonneux, paraît curieuse, mais que j’ai toujours remarqué chez nombre d’Américains, même à haut niveau.
Questionné par le président de la Commission, Henry Waxman, il a admis que "sa vision du monde, son idéologie n’était pas la bonne et ne fonctionnait pas" ! M. Greenspan avait pourtant eu dans sa longue carrière l’occasion de vivre différentes crises, le krach du lundi noir de 1987, une crise que j’ai vécue moi-même à New York, la récession qui suivit la première guerre du golfe dans les années 90/91, la crise du Mexique de 95/97, la crise asiatique de 97/99, et l’éclatement de la bulle internet en 2000. De quoi pourtant sentir venir longtemps à l’avance - sinon à quoi servirait l’expérience - "la dimension beaucoup plus grande de la crise que ce qu’il avait imaginé" et le "tsunami que vivait le marché du crédit".
Bref le grand homme s’est totalement planté...
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