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Accueil du site > Actualités > Economie > La décroissance n’est pas un drame dans une société raisonnable

La décroissance n’est pas un drame dans une société raisonnable

Après le chiffre catastrophique de 80 000 chômeurs en février, l’addition pour mars sera mauvaise mais pas catastrophique, selon les bons mots de la ministre Lagarde qui comme ses consoeurs et confrère, fait dans la communication. Avons-nous le souvenir d’une telle profusion de communications, annonces, mises en scène et petites polémiques ? Non, mais sans doute y verra-t-on une manière de déminer au sens psychologique du terme les âmes citoyennes par temps de crise. Il n’y a pas de mines antipersonnelles sur le territoire française mais des foules émotives au sein desquelles les âmes minées par le marasme risquent d’exploser. En langage courant, ça s’appelle péter un câble. Mais soyons rassurés, madame la ministre nous l’a annoncé, les chiffres de mars sont mauvais mais pas catastrophiques. Entre 60 000 et 70 000. Mais il faudra attendre lundi soir pour disposer du chiffre exact. Soyons patient, les statisticiens n’ont pas encore fini de compter et de dépouiller les bulletins d’inscription à l’ANPE.

Ce chômage est l’effet de la récession, nul n’en doute. Autre effet, la sollicitation de la société HP, adressée en recommandé à leurs cadres, pour qu’ils acceptent une baisse de salaire de 10 points. Rien de scandaleux, cette invitation est conforme au droit français. Aux Etats-Unis, la réduction de salaire aurait été imposée unilatéralement aux travailleurs. Sans même jouer les avocats du diable il devient concevable de suggérer des baisses de salaires comme étant légitimes par ces temps de crise. Les esprits ne sont pas prêts pour une bonne raison. Que les hauts revenus commencent en premier. Et pour une mauvaise raison, la méconnaissance de l’économie et la représentation quasi-délirante d’un système qui doit produire plus d’année en année.

Les travailleurs vivant au rythme des saisons, pêcheur, employés de station de ski, naguère les paysans, mais aussi beaucoup d’artisans et d’autres professionnels étaient habitués au bonnes et mauvaise saisons. Depuis quelques décennies, les économistes officiels et les gouvernants ont fait de la croissance un chiffre fétiche alors que l’opinion syndicale a emboîté le pas en décrétant que les salaires devaient augmenter eux aussi d’année en année. Une fois l’inflation stabilisée, les capitaux investis par les riches ont décidé d’obtenir des rendements sans cesse croissants. Et donc, pour satisfaire cette population de morts de faims du revenu comptable, les pays avancés ont tout fait pour soutenir la croissance, notamment le pape de la finance fédérale, un certain Alan Greenspan qui connut quatre présidents américains au cours de son règne à la FED entre 1986 et 2005.

Le processus lancé par Greenspan depuis 2001 aurait dû se crasher rapidement. Quand on joue sur la dette, il faut qu’il y ait une contrepartie productive. Justement, c’est la Chine (plus les pays émergents) qui a produit pour les américains à leur place, ce qui a permis de "manger la dette". Mais le système s’est révélé dans ses limites, tel un moteur en surchauffe obligé de baisser son régime pour ne pas se flinguer. La croissance durable était une illusion. L’économie à partir de 2009 reprend ses marques, se réajuste, pour un cycle dont la croissance ne peut être prévue mais la plupart des analystes jugent possible une croissance molle pendant une dizaine d’années. Bref, un scénario en L, à la japonaise et pour les pays de l’OCDE, la croissance risque d’être nulle.

Mais est-ce grave docteur ? Admettons qu’en 2009 le PIB chute de 3 points. Cela nous ramènerait à l’année 2006, voire 2005. Personne ne parlait de crise à cette époque, sauf bien évidemment de crise sociale, laquelle dure en fait depuis deux décennies au moins. Rappelons que la croissance qui compte, et se traduit concrètement, doit prendre en compte la soustraction de l’inflation, puis doit être rapportée au nombre d’habitants, et enfin, notons que le PIB n’est qu’un indicateur global, ne mesurant pas les disparités de revenus. En fait, il y a largement de quoi satisfaire les besoins essentiels et culturels d’une société si le PIB est équitablement réparti, ce qui ne veut pas dire égalitairement mais justement. Et ce n’est pas le cas si bien que le scénario de 1993 risque de se reproduire, avec du chômage important et surtout, une ambiance sociale assez morose, plombée, pour ne pas dire tendue. En 1993, nous avons semble-t-il le souvenir d’une censure des médias pratiquée dans les rédactions, avec le spectre de Le Pen, et si l’on en croit Patrick Sébastien, notre « imitateur du terroir ami de Jacques » aurait reçu des menaces à cette époque, pour se calmer et censurer certains sujets sensibles. En 2009, le contrôle paraît illusoire parce qu’il y a le Net et ô miracle, les médias officiels ne semblent pas si coincés. Il faut dire qu’avec la concurrence du Net, si les médias autorisés s’amusaient à trop jouer de l’auto-censure, ils seraient vite ridiculisés par le journalisme numérique et citoyen.

La France est un pays riche. Le PIB reste à un niveau conséquent. Si problème il y a, c’est au niveau social et politique. Les Français devront apprendre la sagesse des saisons, les plus riches accepter une fiscalité adaptée, les classes moyennes convenir qu’il n’est pas scandaleux de voir stagner sa fiche de paye. Il n’y a pas de drame dans la décroissance, puis la croissance molle. Le drame, c’est que pour maintenir un semblant de progrès matériel assuré aux citoyens « protégés » on sacrifie une proportion importante de Français, les jeunes, les chômeurs, les précaires, les déclassés, les reclassés… Et c’est bien là le drame social qui se dessine. Parce que les esprits ont été façonnés par la culture du toujours plus, le président en tête dans cette croissance du gagner plus, promoteur d’une loi sur les heures sup complètement décalée par rapport aux finalités et nécessités de changement que requiert notre époque. Avec cette loi, une proportion de salariés a pu augmenter ses revenus mais à l’inverse, les patrons ont réduit leur perspective d’embauche.

La décroissance n’est pas un drame dans une société raisonnable mais nos gouvernants et nos citoyens le sont-ils, raisonnables. L’augmentation généralisée des revenus n’est plus possible. L’équité impose une baisse généralisée des « bons revenus » au profit d’une politique d’insertion sociale se traduisant par une augmentation généralisée des très bas revenus. Le miracle de la croissance ne pourra pas renflouer les zones de précarités. La croissance verte n’est qu’une lubie bureaucratique mâtinée d’auto-flagellation d’un Occident qui voit dans l’écologie quelque repentance vis-à-vis de la planète. La devise de Christian Blanc sur un choix entre la « croissance ou le chaos » n’est pas sérieuse. La seule alternative, c’est de réinventer la société avec le potentiel de richesse considérable dont nous disposons, quitte à exiger des concessions d’ordre matériel auprès des mieux favorisés, faute de quoi, la société pourrait basculer dans un état de déclin, d’incivilité, de marasme avec ses petits drames et ses violences quotidiennes à répétition. Nous sommes tous dans le même bateau, même si quelques-uns croient disposer d’un canot de sauvetage les préservant d’un éventuel collapse de civilisation.

Conclusion, le sort des pays avancés et du monde n’est pas dans l’économie mais le politique, la citoyenneté, la morale, l’éthique, les valeurs. La solution n’est pas de continuer dans une illusoire croissance indéfinie mais d’inventer une société qui par la force des choses et non pas un décret de Rome, doit faire avec une croissance nulle, ce qui n’est pas rien parce que ce qui compte, c’est le PIB. Un PIB stable peut être parfaitement synonyme de dynamisme économique et de prospérité sociale !


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43 réactions à cet article    


  • John Lloyds John Lloyds 28 avril 2009 10:06

    Méfiez-vous, Dugué, la sénilité vous gagne, vous devenez spécialiste des articles écrits pour ne rien dire :

    « le sort des pays avancés et du monde n’est pas dans l’économie mais le politique, la citoyenneté, la morale, l’éthique, les valeurs ??? » [...]

    « réinventer la société avec le potentiel de richesse considérable dont nous disposons, quitte à exiger des concessions d’ordre matériel auprès des mieux favorisés » ???

    Et ... ça veut dire quoi ? La décroissance, cet espèce d’OVNI sémantique, tout le monde en parle, mais personne n’a jamais réussi à m’expliquer ce que c’est. Du communisme, un retour aux cavernes, chacun vit de son verger, qui finance la recherche, qui finance l’enseignement, quotas aux industries ?

    Alors pour que votre billet soit autre chose qu’une caisse de résonnance vide, expliquez au moins un peu ce qu’est la décroissance.


    • Bernard Dugué Bernard Dugué 28 avril 2009 10:16

      Cher John,

      La décroissance signifie dans le titre récession, au sens le plus technique du terme. C’est une matière d’introduire au sujet par un titre gentiment provocateur

      Bien évidemment, je ne fais pas du tout allusion aux néo trotskiste bobo et leurs lubies de croissance verte ou de décroissance régulée par une bureaucratie. Je me réclame d’un libéralisme éthique, que chacun consomme comme il veut mais que les richesses soient mieux réparties. Il est vrai que je vieillis mais vous confondez sagesse et sénélité cher John.


    • John Lloyds John Lloyds 28 avril 2009 10:43

      Oui mais la récession n’est qu’une maladie du libéralisme, elle n’est à coups sûrs que temporaire (faute de quoi le système s’effondre), or si c’est un projet de société que vous entendez ériger, il s’agit de proposer un modèle stable, donc de redéfinir le contenant. Donc si vous n’avez pas redéfini l’ordre économique à adopter, je ne comprends pas bien à quoi vous voulez en venir.


    • alexnder 28 avril 2009 12:07

      Non, la décroissance, ce n’est pas la recession.

      Travestir la seule perspective politique actuelle non barbare, c’est grave.

      http://www.decroissance.org/?chemin=textes/demorand


    • Pierrot Pierrot 28 avril 2009 12:24

      La croissance ou la décroissance ne se commande pas d’un bureau.
      C’est un fait constaté.

      Par exemple en France, tous les gouvernements préconisent la croissance ce qui n’empêche évidemment pas des années de décroissance comme 1974, 1993, et 2009 probablement.

      C’est le type même de faux débat inutile.

      Des gouvernements peuvent toujours inscrire une valeur de décroissance dans le budget et selon la conjoncture mondiale, la valeur du dollar, du yen ... de l’efficacité des entrepreneurs, artisans, ouvriers, techniciens, cadres, paysans ... se retrouvrer en croissance invonlotaire.

      Que fait on ?
      on exile ou on fusille les coupables d’avoir travailler efficacement ???


    • Christophe Christophe 28 avril 2009 12:30

      @Bernard Dugué,

      Entre une décroissance voulue et maîtrisée et une recession non voulue et non maîtrisée, il semble bien qu’il y ait un monde d’écart.

      Quant à vouloir conserver les fondement d’une approche économique, dont la base principale est la croissance, sans cette dernière est quelque peu utopique.

      Que vous appuyez le fait qu’une période de récession (John Lloyds a raison d’insister là dessus, c’est une période qui ne durera pas) imposera une moindre consommation est indiscutable et cela pourrait ressembler à des comportements de consommateurs dans le cadre d’une décroissance, mais c’est le seul parallèle que nous puissions faire.

      Si vous vous référez aux principes de la bioéconomie ou de l’économie thermodynamique pour la décroissance, ils ne sont pas compatibles avec les principes de l’économie néo-classique. Cette dernière, par le biais d’externalités a introduit les notions d’environnement, au même titre que les bobo ont intégré le développement durable, voir soutenable ; mais dans l’économie aplliquée actuellement (néo-classiques), ils deviennent plus des arguments marketing qu’une volonté réelle de prise en compte.


    • ATHENA 28 avril 2009 15:11

      Pour avoir une idée « un peu plus précise » de ce que pourrait être la décroissance, ou plutôt une Alter croissance, il faut aller voir les propositions du YETI sur :

      http://www.yetiblog.org/

      Beaucoup d’idées TRES RAISONNABLES et donc REALISABLES pour envisager un autre avenir ...

      Que les nostalgiques du système actuel se rassurent : on s’adapte ou on meurt !!


    • John Lloyds John Lloyds 28 avril 2009 21:20

      « La décroissance qu’il prône est une modération »

      La modération du bon peuple qui finance le système pyramidale ? Mais oui mais oui, je connaîs, le changement dans la continuité, toujours cette paresse qui cherche à s’affranchir de toute rupture nette, et qui tourne en rond.


    • Gül 28 avril 2009 21:42

      John,

      Non, pas de modération du bon peuple, bien au contraire !

      Une modération de « l’élite », du « bling-bling » pour en référer à l’expression à la mode.

      Anihiler l’inutile, le tape à l’oeil, et se recentrer sur un fonctionnement humainement basique, animal presque....

      Les enseignants, les chercheurs, les créateurs ne sont à la base pas partie de l’élite telle qu’on l’entend actuellement.

      L’« élite » actuelle n’est que du vent, du fric malsain, de l’éthéré...

      Voyons, un parking, une pomme...c’est quand même beaucoup plus sain-ple ! smiley


    • John Lloyds John Lloyds 28 avril 2009 22:18

      Heu Gul, sans vouloir vous offensez, imaginez-vous un seul instant que dans un système où tous les points clés sont vérouillés par des chapelles aux racines très longues (imaginiez-vous un seul instant que par exemple le nain a été élu par ses qualités - qui à votre avis a fait tourner le moulin à café médiatique ?), le peuple (à supposer encore qu’il soit convaincu, c’est que chez pas mal d’entre eux, il y a du privilège à défendre) va se pointer la gueule enfariné chez ses maîtres, en vociférant : « Messiers dames, la plaisanterie est terminée, bling bling fini » ???

      Non Gul, pas vous, je n’ose voir un brin de naïveté chez une femme aux sens si aiguisés. Ces mecs là ont les boulons serrés à toc, avec tous les boulons de rechange à portée de main, et tous les potes à côtés avec la même réserve de boulons. Le seul changement possible, c’est que le système implose. Je suis le premier à rechercher la simplicité, c’est d’ailleurs probablement ce qui va me sauver quand ça va se casser la gueule, mais pour l’instant le système vous colle un flingue sur la tempe et vous oblige à en bouffer.


    • antyreac 28 avril 2009 22:19

      On essaye et on revient à un système meilleur car l’utopie en général ne survie pas


    • Gül 28 avril 2009 22:30

      Et bien non John,

      Effectivement, je ne bouffe pas ! smiley

      Nous ne nous sommes pas compris, Ce que je voulais dire c’était qu’il existe (et heureusement !) encore un libre arbitre qui permet de choisir son propre chemin de vie.

      Ce qui ne veut pas dire pour autant qu’on doit être sans espoir...Oui, je sais, je suis naïve, mais j’aime bien de temps en temps.... smiley

      La manne des détenteurs de pouvoir actuelle va un jour ou l’autre se ramasser lamentablement la gueule, boulons de rechange ou pas, dans le temps c’est inévitable, et ce, quelqu’en soit la cause...

      Oh ! Au fait plutôt que le parking, quid de quelques sapins perdus dans la montagne ?


    • antyreac 28 avril 2009 22:44

      La décroissance est une bêtise inhumaine


    • John Lloyds John Lloyds 28 avril 2009 22:55

      « encore un libre arbitre qui permet de choisir son propre chemin de vie »

      Non, à moins d’être rentier, il n’y a que le chemin de l’esclavage. On peut l’aménager pour se donner l’illusion du choix, mais il faut rester dans le canal.

      « Ce qui ne veut pas dire pour autant qu’on doit être sans espoir »

      A double tranchant. Trop d’espoir mène à se conformer à long terme et à finir soumis, avoir finalement participé à ce qu’on déteste.

      La manne des détenteurs de pouvoir actuelle va un jour ou l’autre se ramasser lamentablement la gueule, boulons de rechange ou pas, dans le temps c’est inévitable, et ce, quelqu’en soit la cause...

      Non, l’implosion qui arrive est voulue, dirigée et contrôlée. ça sera un reset qui permettra d’évacuer 50 ans de fiante sans avoir de compte à rendre. Si les détenteurs du pouvoir se retrouveront avec une balle dans le pied, nous autres ce sera une balle dans la jambe.

      « Oh ! Au fait plutôt que le parking, quid de quelques sapins perdus dans la montagne ? »

      Avec une bonne corde et une branche très souple, on peut faire des séances toniques et mémorables dans les refuges, très bon pour la circulation du sang et tellement plus excitant que le train-train conventionnel.


    • Gül 28 avril 2009 23:10

      Bien. Je reprends...

      Mais avant je vois que nous avons trouvé un point d’accord. La corde c’est pour toi n’est-ce pas ? smiley

      Donc...

      Non, pas d’esclavage, enfin à part celui qui pourrait nous lier à la chasse et sa réussite, à la culture et le climat...Bref ! Je veux dire que rien ne m’effraie dans l’idée de vivre en autharcie absolue, seule ou pas, (je préférerais : pas seule), en tous cas en nombre extrêmement restreint. Donc pas d’escalavage a priori, maintenat dans l’absolu, il faudrait effectivement être totalement seul pour ne dépendre que de soit...mais bon, c’est ennuyant..

      L’espoir, ne signifie pas s’étaler lamentablement devant quoique ce soit. C’est une pensée, c’est donc unique et totalement personnel.

      Un balle dans la jambe, ça laisse des possibilités, non ? smiley


    • John Lloyds John Lloyds 28 avril 2009 23:41

      ça laisse effectivement beaucoup de possibilités, Gul, d’autant quand on sait qu’on va se la prendre, et quand on s’y est préparé. Mais ne rêvons pas, quand les militaires auront le pouvoir, selon les prérogatives qui seront en place, l’affaire peut s’annoncer serrée et peut amener à adopter d’autres stratégies très éloignées d’une staticité du type robinson crusoé. Et dans ce cadre, les préparatifs son appelés à répondre à une équation complexe.

      Mais je crains que cette discussion déborde largement du sujet, je m’en excuse auprès de Bernard Dugué, nous aurons certainement l’occasion de la reprendre, même sous un autre angle, dans une rubrique plus adaptée, je crois qu’il y en a 2 ou 3 bien chaudes qui se présentent pour demain.

      Ha oui, j’oubliais, la corde, c’est toujours le dominant qui l’utilise. ça peut donc paraître insoluble pour 2 dominants, mais c’est encore meilleur. Après le tirage de la courte paille, le perdant est dans l’obligation de se la mettre en veilleuse le temps requis smiley


    • Gül 29 avril 2009 00:47

      Tant qu’il y a veilleuse, il y a lumière...C’est l’essentiel ! smiley Bonne nuit.... smiley


    • donino30 donino30 28 avril 2009 10:39

      « ...les classes moyennes convenir qu’il n’est pas scandaleux de voir stagner sa fiche de paye »

      Si c’est ça pour vous être raisonnable en temps de crise et de décroissance, accepter de voir stagner sa fiche de paye ! Vous lisez les journaux ? On aurait apprécié des exemples de sacrifices « raisonnables » un peu moins politiquement corrects, cela aurait donné plus de crédibilité et surtout d’intérêt à l’article. Cela résume bien l’état d’esprit ambiant : « je me moque de vos histoires de crise, moi tout ce que j’veux c’est mon pognon débrouillez vous comme vous voulez ». Mon dieu pauvre France.


      • EXPAT456 28 avril 2009 13:47

        Je comprends mieux votre intervention sur mon article lorsque vous parlez de liberalisme ethique ... tellement proche de mon liberalisme equitable !
        Vous venez de gagner un lecteur qui, comme vous, fait fi de tous ces « gardiens de la pensee unique » ;=)


        • vincent p 28 avril 2009 13:57

          Lorsque les hommes cesseront de vouloir s’identifier plus longtemps à des mêmes systèmes de penser, de conduite alors peut-être, je dis bien peut-être que nous commencerons à vivre autrement en société, en attendant on préfère toujours faire lire et entendre les mêmes choses aux personnes, sur des médias et des tribunes rendus de plus en plus lisses, que les vaines richesses et prétentions idéologiques des uns et des autres soient également mieux répartis entre tous que chacun consomme aussi plus longtemps ce même genre de choses à la bouche, la même tasse de thé ou de café à la main.

          Dans un monde si plein de contradictions de conduite ou de propos...


          • sapiens 28 avril 2009 14:39

            La décroissance me paraît davantage qu’un à-coup. La cause première de cette crise est le renchérissement des matières premières, pétrole en tête. Dans la mesure où l’économie n’est rien d’autre que la transformation de matières premières, la décroissance est mécaniquement inévitable, et le passage du peak oil va en signer l’entrée (de fait, on y serait déjà).

            Toute la question est de savoir si cette décroissance sera subie ou accompagnée dans le cadre d’un projet de société à définir (je ne suis pas compétent en la matière). Une des conditions sinequa non me parait toutefois une réappropriation de l’impression monétaire (à intérêt 0) par les Etats. Des documentaires comme « Money as debt » illustrent très bien que lorsqu’on emprunte de l’argent à une banque, seul le capital est crée (puis détruit au remboursement de la dette). L’intérêt, lui, doit être prélevé sur la masse monétaire en circulation ou via de nouvelles émissions monétaires, c’est à dire de nouveaux prêts avec intérêts. Au final, la croissance ne sert qu’à payer nos dettes aux banques. Elle est donc tout sauf indispensable.


            • paul muadhib 28 avril 2009 15:30

              Salut, « le chomage est l effet de la recession » je trouve cela inexact ,totalement faux, superficielement peut etre , encore faut il se rapprocher de l origine ..tout prend naissance dans le cerveau..
              le chomage est le fait des hommes, et du systeme en place decoulant de l ensemble de nos inter-relations.et de la volonte d une caste haineuse au pouvoir de maitriser l humain comme on maitrise des poulets dans un elevage moderne !!
              liberalisme ethique vous dites.....le profit personnel menera toujours et systematiquement au desastre, a ce qui se passe en ce moment et au desastre qui va suivre et chaque generation va reproduire les memes schema , et a chaque fois l illusion d un futur meilleur permets a certains de supporter l apprete et la durete des puissants, le petit commercant devient multinationale, et les multi nationales deviennent tentaculaires ,comment je sais cela, ca fait des milliers d annees que ca dure, et la periode de calme relative de certains pays occidentaux touchant a sa fin , on se rassure comme l on peut ,sans doutes..demain ca ira..bien sur !!


              • stephane 28 avril 2009 17:42

                @ sapiens

                j’abonde ! L’économie et la richesse s’identifient pour l’instant à des monnaies mais la seule vraie richesse, c’est l’énergie. Sans pétrole, plus moyen de mettre en valeur les ressources de la planète ; avec un pétrole de plus en plus cher, une moins grosse part du gateau pour chacun ... si tout le monde est raisonnable.

                C’est çà la décroissance.

                PS : article très intérressant sur le sujet hier sur contreinfo


                • Croa Croa 29 avril 2009 12:36

                  « mais la seule vraie richesse, c’est l’énergie »

                  C’est bien plus que ça !

                  (L’énergie compte mais la principale richesse réelle est le travail.)


                • Frabri 28 avril 2009 19:08

                  La récession est une décroissance subie, non maîtrisée. Elle aggrave la régression sociale qui a commencée dans les année 70 lorsque le million de chômeur-se-s a été dépassé.

                  Pour une décroissance voulue, maîtrisée il faut un « nouveau projet politique ». voir le livre de Paul Ariés : La décroissance un nouveau projet politique. Ed Golias

                  Il faut aussi un nouveau projet ou modèle de société pour le progrès social. Donc pour le moment on est loin du compte.

                  Pour plus d’information sur la décroissance il y a le journal la décroissance ou tous les mois on a des exemples d’individu-e-s ou de familles qui ont changé de mode de vie et de système de valeurs. Parmi eux et elles il n’y a pas que des bobo-e-s.

                  Voir aussi le film de jean claude Decourt. : Simplicité volontaire et décroissance sur le site Utopimage.
                  http://www.utopimages.org/index.php
                  http://www.europedecroissance.eu/http://www.dailymotion.com/search/yourte/video/x6r22a_decroissance-12-pierre-lehmann_news

                  « Moins de bien plus de bien ». « moins de compétition plus de coopération ». « moins de matérialisme, plus de spiritualité ». « moins d’individualisme plus de fraternité ».


                  • antyreac 28 avril 2009 22:27

                    La décroissance est une utopie que personne ne veut réellement si un jour on l’applique ce

                    sera forcément par une loi ou autre obligation arbitraire.La nature humaine s’accommode mal

                    avec les utopies et donc elle est vouée à l’échec.


                  • sparrow 28 avril 2009 20:24

                    Bonsoir,
                    Croissance et décroissance ne peuvent se voir que sur du long terme voir du très long terme. Si vous réagissez comme le Wall Street Jounal, vous allez utiliser ces termes qui ne servent qu’à quantifier des chiffres d’une année sur l’autre. Moi je pense que la croissance doit incorporer d’autres données tels que la technologie (la recherche), la stabilité d’une société, le bien être etc.., En résumé, depuis la seconde guerre mondiale les hommes et femmes d’europe vivent mieux, et c’est pas le Club de Rome qui nous à donner la bonne route. 
                    Maintenant, cette crisounette à l’echelle humaine va peut être entainer un changement de comportement (et il faut l’espérer), mais un retour en arrière est impossible. 
                    Les nouveaux Nostradamus, adeptent du : « on ne sait pas mais on va quand même vous le dire », je ne les écouterai toujours pas. La prédiction d’une crise c’est un peu comme prédire un séisme : on sait un peu près où, mais jamais quand ; alors la prédiction d’une reprise molle sur dix ans, drolement fort.
                     


                    • Marc Bruxman 28 avril 2009 20:26

                      Mais est-ce grave docteur ? Admettons qu’en 2009 le PIB chute de 3 points. Cela nous ramènerait à l’année 2006, voire 2005. Personne ne parlait de crise à cette époque, sauf bien évidemment de crise sociale, laquelle dure en fait depuis deux décennies au moins.

                      Argument fallacieux. Avec la révolution technologique en cours, toute réduction du PIB fait très fortement augmenter le chomage.

                      Je bosse dans le secteur de la technologie comme plusieurs centaines de milliers de français. Tous les jours, on détruit des emplois. Bien sur lorsque le PIB augmente, d’autres emplois nouveaux sont crées en contrepartie. Qui paient généralement mieux que les emplois détruit.

                      Ainsi, l’informatique a détruit énormément de boulot de secrétariat (comment on fesait sans Excel) mais a crée le secteur du décisionnel. Mais le bilan en terme d’emploi nets reste négatif. En période de croissance toutefois, l’augmentation du PIB fait que de nouveaux emplois permettent de recycler ceux qui perdent leur boulot. C’est bon pour la société dans son ensemble.

                      Si maintenant le PIB vient à baisser, le processus technologique ne s’arrête pas. Pire, il s’accélére parce que lorsque l’on parle réduction des coûts les entreprises sont demandeuses. Ainsi, le secteur technologique est largement moins touché que les autres secteurs d’activité. Et il continue son activité d’optimisation de la société. C’est pour cela que les deux dernières reprises économiques (après les crises de 1993 et 2001) n’ont crées que peu d’emplois.

                      Si la décroissance venait à se prolonger, vous auriez donc des aspects très délétaires ! Et au lieu d’adapter les formations dans de bonnes conditions (J’ai mis 6 mois à recruter un ingénieur compétent pour développer sur mes logiciels de Telecoms donc il faut adapter les formations) on va se retrouver avec une foule de gens à gérer dont on ne saura que foutre. Et les services à la personne vont vite montrer leur limites. Parce que la plupart des vieux qui ont besoin d’être torchés ne sont pas solvables.

                      Quand au fait de croire que l’on peut lutter contre le progrès, vous le ferez peut être en France, mais les autres pays ne vous suivront pas tous. Ceux qui accepteront le progrès vous écraseront rapidement. Cela sera sans appel. Si nous avions par exemple refusé l’arrivée d’internet dans notre société, la France n’existerait plus en tant que nation.


                      • Bernard Dugué Bernard Dugué 28 avril 2009 20:32

                        Marc, vous n’avez pas compris le fond du billet. Je ne suis pas contre le progrès, et c’est même le contraire, je suis contre l’illusion de la croissance sans fin. A un moment, il faut prendre acte des limites du système et changer de société. Un peu comme quand un type court, si son organisme ne peut plus donner, il faut qu’il cesse, et passe à la peinture par exemple, ou au vélo



                      • Marc Bruxman 29 avril 2009 01:25

                        Marc, vous n’avez pas compris le fond du billet. Je ne suis pas contre le progrès, et c’est même le contraire, je suis contre l’illusion de la croissance sans fin. A un moment, il faut prendre acte des limites du système et changer de société. Un peu comme quand un type court, si son organisme ne peut plus donner, il faut qu’il cesse, et passe à la peinture par exemple, ou au vélo

                        Je ne disais pas que vous étiez contre le progrès. Mais vous avez écrit dans cet article qu’une chute du PIB nous enménerait au niveau de 2000, 2005 ou 2006 et qu’on vivait bien à cet époque et donc que ce n’était pas un drame.

                        Et je vous répond que si il y a du progrès technique, alors il y a besoin de moins de monde pour atteindre ce PIB qu’à l’époque. Et donc que décroissance signifie chomage massif.

                        Et comme on ne peut pas être contre le progrès, cela veut dire que nous sommes condamnés à faire de la croissance pour exister ou à réduire la population en même temps que le PIB. Donc nous sommes condamnés à faire de la croissance.

                        Et je ne crois pas que cela soit impossible ou limité. L’homme est ingénieux et saura trouver des solutions a de nombreux problèmes. Mais l’homme est parfois trop ingénieux et fait des inventions disruptives. Nous sommes à une telle époque...


                      • King Bounty 29 avril 2009 08:54

                        Et votre singe tellement genial , la !
                        il va faire comment pour s adapter a la disparition du petrole , des mineraux , du poisson , au rechauffement etc...je crois moi , que votre singe tellement genial est condamné !
                        ce que vu sa stupidité et son egoisme etait ineluctable !!


                      • Pierrot Pierrot 3 mai 2009 18:10

                        En fait, tout dépend des critères de calcul du PIB pris en compte.

                        Si on prend en compte des valeurs pour l’air, l’eau, les minéraux etc. nous sommes en décroissance depuis 2 ou 3 décennies.

                        Continuons encor ainsi et tout va bien, madame la Marquise !


                      • antyreac 28 avril 2009 22:37

                        Curieux ces utopistes ce sont toujours les autres qui comprennent pas leur

                        raisonnement.

                        Appliquez votre raisonnement à vous donnez nous les exemples des réalisations concrètes et

                        surtout réalisables et après on verra.


                        • ffi ffi 29 avril 2009 01:08

                          Réfléchir, c’est bien, mais si la réalité n’est pas prise en compte, alors, ça devient grand n’importe quoi.

                          Le chômage n’est pas causé par la récession. Il a commencé dès les années 1970, avec la mise en place de ce système. Cette économie, fondée sur le monopole privé de l’argent-dette, a, depuis le début engendré du chômage. Et de plus en plus. Pourquoi ? Ce sont les salariés qui payent l’inefficacité du système depuis le début. 80 000 chômeurs de plus ? On ajuste les variables d’ajustement. C’est le fonctionnement habituel. Rien de bien nouveau.

                          "La France est un pays riche. Le PIB reste à un niveau conséquent. Si problème il y a, c’est au niveau social et politique. Les Français devront apprendre la sagesse des saisons, les plus riches accepter une fiscalité adaptée, les classes moyennes convenir qu’il n’est pas scandaleux de voir stagner sa fiche de paye.« 

                          Encore une fois vous ignorez les 40 dernières années. Le PIB, industriel, hors service, diminue - voire même s’effondre. Les infrastructures de production du pays - et il y en avait ! - on été inlassablement pillées, délocalisées, vendues, détruites. Qu’est-ce qu’un pays sans secteur industriel ? Un pays de domestiques ? Des serviteurs pour les services ? Des candidats pour les sévices. Je vous signale que la France ne saura même plus fabriquer de l’acier, une fois que Mittal aura achevé Gandrange et Arcelor. Seuls les pays du tiers-monde ne fabriquent pas d’acier.
                          Les conséquences sont grande sur la jeunesse pour laquelle c’est toujours moins de moyens depuis 30 ans et toujours plus de contrainte. Moins de services publique. Moins de revenus. Moins de remboursements médicaux. Plus de précarité. Moins de retraite. Moins de travail. Moins de possibilité d’acheter une maison. La jeunesse aimerait simplement avoir une fiche de paye. La jeunesse n’a rien à perdre : elle n’a rien.

                          L’économie n’est pas une question de météo. Drôle de conception.
                          En matière humaine, toute chose s’explique.
                          La loi 73-7 votée par Pompidou, organisant le monopole du crédit privé.
                          L’ouverture des frontières.
                          La dérégulation financière.
                          L’indépendance de la Banque centrale Européenne.

                          A chaque fois, il a été dit, cela va créer beaucoup de richesse, la mondialisation, c’est formidable.

                          En effet, c’est formidable, quelle réussite ! Les gens ont bien patienté. Ils ont assisté à la destruction de l’appareil industriel en se disant, le monde évolue. Alors qu’il s’agissait bel et bien d’un pillage.

                          Nous devons savoir la vérité. Comment furent prises ces décisions ? Pourquoi l’état s’est-il privé de la possibilité d’émettre des crédits ? Pourquoi les services publics bâtis avec les impôts de mes aïeux ont-ils été vendus ? Comment les banques, qui font de l’argent en créant l’argent peuvent-elles être aussi endettées. Pourquoi ont-elle colonisé les places des centres villes, avec de l’argent qu’elles n’avaient pas ?
                          Est-ce à moi et à mes mômes, qui n’ont rien, de payer leurs errements ?

                          Ce n’est pas bien. Le peuple vote pour des représentants qui ont la mission de résoudre leurs problèmes, non pas pour leur en poser d’avantage. Ceux-ci ont dans les mains toutes les clefs des décisions, que nous leur avons collectivement délégué, et par leur incompétence, la fausseté ou la corruption de leurs conceptions, ils ont engendré un problème gigantesque menaçant le peuple tout entier.

                          Ce n’est pas une banale récession technique, suite à des problèmes écologiques. C’est un bloquage généralisé, qui fait suite à l’irresponsabilité des acteurs économiques et/ou la corruption des acteurs politiques. Ceux-ci, loin de vouloir assumer les conséquences de leur actes, veulent faire payer les autres car »nécessité fait loi". Et là est le combat.

                          Foutre en tôle les malfaisants et virer les incompétents.

                          Vous affirmez que le problème est social. C’est bien le point de vue selon lequel se placent les gardiens du système.

                          Mr Dugué, vous êtes expert en tout, sauf en réalité.


                          • Marc Bruxman 29 avril 2009 01:59

                            Encore une fois vous ignorez les 40 dernières années. Le PIB, industriel, hors service, diminue - voire même s’effondre. (...) Qu’est-ce qu’un pays sans secteur industriel ? Un pays de domestiques ? Des serviteurs pour les services ? Des candidats pour les sévices. Je vous signale que la France ne saura même plus fabriquer de l’acier, une fois que Mittal aura achevé Gandrange et Arcelor. Seuls les pays du tiers-monde ne fabriquent pas d’acier.

                            Vous semblez venir d’un monde ancien... La question est ? Est ce que savoir fabriquer de l’acier est aujourd’hui un différentiateur. Est ce que l’industrie est un différentiateur ?

                            Et la réponse est devenue au fil des années non. Est ce qu’Apple fabrique ses produits ? La réponse est non. Apple conçoit ses produits et les fait fabriquer par plusieurs sous traitants qu’elle ne controle pas. Nvidia premier fournisseur mondial de puces graphiques fait de même. La plupart des produits que vous achetez dans le commerce sont conçus par une société (cela est classé comme du service) et fabriqué par une autre.

                            Pourquoi ? Parce que l’acte pur de production rapporte une marge voisine de zéro. Tout le monde ou presque sait le faire. Concevez un appareil électronique aujourd’hui et vous n’avez pas besoin d’usine. Vous avez juste à faire un appel d’offre et le faire produire par le moins cher.

                            Pour rappel sur un lecteur DVD acheté 40$ a une usine chinoise (chiffres d’il y a deux ans) , 19$ correspondait au cout de production (salaires + matières premiéres + composants achetés), 1$ correspond à la marge, 20$ correspond aux différentes licences et brevets entièrement reversées à des boites ici. Et ces boites ce sont des Thomson, Sony, Philips et autres géant de l’électronique qui avaient conçus les algorithmes de compression d’image employés sur les lecteurs.

                            C’est dans l’innovation que l’on gagne, la production cela se sous-traite. Et ca même les chinois sont en train de le comprendre. De même qu’au 17ème siécle tout le monde était employé pour cultiver les champs, alors qu’aujourd’hui on mange avec très peu de personnes employées par l’agriculture, on a aujourd’hui un secteur industriel qui n’a plus besoin d’employer beaucoup de monde pour surproduire. 

                            Par contre, on a toujours besoin d’ingénieurs (trouvez vous normal que j’ai mis 6 mois pour recruter un ingénieur capable de comprendre les problématiques de provisionning pour des clusters de calcul ? La plupart des mecs qu’on voyait en entretien d’embauche ne savaient rien faire). On a toujours besoin de techniciens même dans les services. Il y a plus d’une boite d’informatique qui se retrouve a sous-traiter du taf en Inde ou autre non pas parce que c’est moins cher (je n’en suis pas convaincu quand on additionne tous les coûts) mais parce que l’on ne trouve pas de gens ici pour faire le boulot. On préfére former des psychologues.

                            Mais de grâce, cessez de parler d’industrie à tout bout de champ. Ce n’est plus la que les batailles se gagnent.

                            Les conséquences sont grande sur la jeunesse pour laquelle c’est toujours moins de moyens depuis 30 ans et toujours plus de contrainte. Moins de services publique. Moins de revenus. Moins de remboursements médicaux. Plus de précarité. Moins de retraite. Moins de travail. Moins de possibilité d’acheter une maison. La jeunesse aimerait simplement avoir une fiche de paye. La jeunesse n’a rien à perdre : elle n’a rien.

                            Ah ben on a pas du avoir la même jeunesse alors. Et mes amis non plus ! A chaque fois que je croise des gens en école d’ingénieurs ou des étudiants ils ont la possibilité de voyager, ont leur indépendence et ont des conditions de vies globalement très agréables. Mes parents avaient déja un bon niveau de vie pour l’époque et ils n’ont pas eu la chance que j’ai eu et que la plupart de mes camarades ont eu. Rien que le budget claqué dans une soirée étudiante aurait fait rêver nos ainés. Durant les 30 glorieuses, vous croyez que le BDE des écoles pouvait claquer 20 000 € dans une soirée de gala ? C’est pourtant le budget fréquent d’un gala d’une école d’ingé ou de commerce. (Et cela monte a beaucoup plus pour de très grandes écoles).

                            En effet, c’est formidable, quelle réussite ! Les gens ont bien patienté. Ils ont assisté à la destruction de l’appareil industriel en se disant, le monde évolue. Alors qu’il s’agissait bel et bien d’un pillage.

                            Et pourtant si le monde évolue. Je suis sorti des études en 2002, et je n’ai pas à me plaindre des possibilité de travail, il faut arrêter de faire dans le misérabilisme. Le secteur high-tech recrute a 30K€ annuel en salaire d’embauche pour Bac + 5 avec progression rapide. (Les 50 K€ sont en effet atteint vers 30 ans). Pourtant ce secteur d’activité peine à recruter. Pourtant les étudiants au niveau du bac préférent souvent se diriger vers Psycho plutot que vers les écoles d’ingénieurs. 

                            Pourtant les politiques préférent taxer tout le monde pour soutenir la vieille industrie alors que le vrai profit se fait ailleurs. C’est Google pas General Motors qui sauvera les USA.

                            Oui le monde change. Et les gens semblent s’en appercevoir tellement peu que le nouveau monde tend les bras ouverts à qui veut y rentrer. Il suffit de se former aux outils demandés par les entreprises et vous avez un bon salaire.


                          • ffi ffi 29 avril 2009 11:21

                            Tiens-donc, un autre expert en tout, sauf en réalité.

                            La réalité virtuelle dont vous avez fait votre, n’a que peu à voire avec la réalité quotidienne des gens. Votre cas n’est pas une généralité. Le profit des boites privées n’a que peu d’importance, ce que les gens veulent, c’est pouvoir mener une vie digne.

                            Vous avez faim ? Bouffez du google ! Saoûler-vous aux jeu vidéos. Chassez le pognon.

                            La production ne profite pas assez ? Faites du commerce de l’argent ! Spéculez !

                            On a bien l’air malin maintenant, toute une économie, ça ne peut tourner sur le commerce de la dette, la preuve est ce qui se passe.

                            Une économie honnête, cela a une fonction première, assurer les besoins des gens, leur permettre de vivre dignement, d’avoir quelques loisirs, ... ça ne sert pas qu’à enrichir les riches.

                            Une économie doit être équilibrée, productions agricoles, industrielles, services sinon elle est bancale. Nous pourrions certes tout faire sous-traiter à l’étranger, mais je doute que cela soit l’intérêt du pays, sauf si l’on met en esclavage les autres pays, mais même dans ce cas, ayant acquis grace aux délocalisations les possibilités de se défendre ceux-ci auront tôt fait de se libérer.

                            J’imagine mal l’armée française devoir aborder un conflit s’il n’y a plus aucune sidérurgie... Il y a aussi un certains nombre d’intérêts nationaux.

                            Vous me dites, que diable, ne fabriquons plus de véhicules, ni trains, ne produisons plus de nourriture, ne faisons plus ni textile, ni vêtement, ne créons plus de meuble, tout cela s’est du passé ! Faisons du commerce de l’argent et des calculs virtuels ! L’homme d’aujourd’hui a évolué, il bouffe du pognon, se déplace sur internet, meuble son ordinateur de logiciels.

                            Encore un beau déni de réalité. Bâtissons une société virtuelle, et détruisons la société réelle !

                            Toutes les productions n’ont pas de prestige et certaines font peu de profit, mais elles sont néanmoins utiles. Les hommes ont des besoins basiques. Il peut y avoir des innovations dans chacun de ces domaines de l’économie (j’ai vu récemment un tissu photoélectrique).

                            Vous me faites penser à cette dame interviewvée dans « The corporation ».

                            Elle racontait ses études sur les familles. Celles-ci consistaient en un questionnaire posé à des parents. Ils devaient noter les moments où leurs enfants les harcelaient pour avoir des produits. Quel jour, quel heure, à quels moment ce harcellement avait été efficace.
                            Bien-sur, ce n’était pas pour lutter contre le harcellement des parents par leurs enfants, mais pour optimiser la manipulation publicitaire des enfants afin qu’ils aient le maximum d’efficacité pour contraindre les parents à acheter tel ou tel produit.
                            Cette femme n’avait plus une once d’humanité dans son regard. Elle se demandait quand même si c’était bien moral, mais finalement, elle déclara que cela n’avait pas d’importance, car elle faisait son métier, et qu’elle avait fait preuve de créativité.

                            Voilà ton progrès : Des clones mentaux, aux cerveaux lavés, considérant comme créatif la manipulation mentale d’enfant à des fins de profits.

                            Je n’oublie pas qu’en haut des mirradors des camps de concentration, il y avait des gens, aux cerveau lavé, qui maintenaient captif des esclaves. Ils faisaient leur devoir, ils obéissaient aux ordres (cf, expérience de Milgram).


                          • Croa Croa 29 avril 2009 13:36

                            « Mr Dugué, vous êtes expert en tout, sauf en réalité. »

                            Ffi, je ne vous comprends pas !

                            Votre point de vue sur le constat n’est pas fondamentalement différent et nullement incompatible avec les propositions Dugué.


                          • King Bounty 29 avril 2009 08:51

                            De quelque façon dont les choses se passent , la nature nous imposera la décroissance !
                            Alors a quoi bon gloser sur l ineluctable ??


                            • Croa Croa 29 avril 2009 14:01

                              Plutôt que la « décroissance » préférons àcroissance ou non-croissance.

                              Ce ne serait là nullement un choix mais un régime bien plus naturel que celui de notre sois-disant civilisation de consommation avec sa déesse croissance. Nous en sommes arrivé là parce que nous avons été trompés par des escrocs de grand chemin. Nous avons choisi de nous soumettre par ignorance et bêtise crasse. Nous croyons être en démocratie alors que nous entretenions un système ploutocratique en travaillant comme des noirs dans un premier temps sans voir que les richesses s’auto-reproduisant nous nous ferions jeter comme des malpropres.

                              Il nous faut d’abord reconquérir la démocratie.

                              Ensuite les chose se feront naturellement. Nous reviendrons à la frugalité heureuse où le bien vivre compte plus que l’accumulation de biens.
                              Pour plus de détails voir ce que propose la France en Action.
                              Un avenir que je vous souhaite... Et le seul qui soit potentiellement durable !


                              • furio furio 3 mai 2009 11:57

                                Bonjour,
                                La croissance ? 
                                Un des aspects de la croissance c’est la conquête de nouveaux clients ou adhérents. Ainsi l’entreprise n’est plus jugée sur son aptitude à conserver ses clients mais sur sa capacité à enrôler, à recruter. Ainsi vous êtes client, on vous fait miroiter des « réductions », des cadeaux et autres niaiseries, mais l’effort de l’entreprise n’est pas là il est dans le recrutement. Pour attirer : la publicité et les ponts d’or offerts aux nouveaux clients. 
                                Vous êtes clients, résiliez votre contrat et profitez du système en sautant sur l’offre la plus intéressante. C’est peut-être la même entreprise qui vous offrira ce pont d’or !
                                Comme le dit Bernard, nous sommes bien là dans une illusion de croissance, de développement. 
                                Un banque consacre peu d’effort à la conservation de ses clients et à leur satisfaction, mais mise tout sur le recrutement. Les nouveaux arrivants sont bien mieux traités que les anciens. 
                                L’actionnaire ou plutôt convient il mieux de dire le spéculateur lorgne attentivement sur la capacité à la croissance. Et c’est bien lui dans ce système pourri qui dicte les règles du jeu.
                                Enfin tout ça pour vous dire que je suis un décroissant dans l’âme, je viens de récupérer un vieux meuble « bazardé » par les voisins et je vais le retaper et le « décopatcher ». Et que je suis suis tous les ans nouvel adhérent à canal plus, histoire de profiter du système !
                                Les décroissants ont des qualités que les croissants n’ont pas, la débouillardise, le don du bricolage, l’amour des choses anciennes, etc... Les croissants sont souvent de beaux fainéants plus occupés à leur matelas de billets qu’àux choses vraies de la vie.
                                Bon dimanche. A+ 


                                • wesson wesson 4 mai 2009 03:34

                                  Bonsoir l’auteur,
                                  « 

                                  La décroissance n’est pas un drame dans une société raisonnable  »

                                  mais la raison est un drame la notre société capitaliste !


                                  • Internaute Internaute 4 mai 2009 09:33

                                    La croissance n’est qu’une nécessité budgétaire pour soutenir la démagogie des politiques. Ainsi, le budget de l’Etat est toujours voté en déficit et on compte sur les recettes fiscales supplémentaires fournies par la croissance pour boucler l’année. C’est de la mauvaise gestion institutionalisée depuis Giscard. Il faut de la croissance pour payer les intérêts de la dette ou alors on augmente les impôts.

                                    Le haro sur le bling-bling pemet d’assouvir ses frustrations mais de combien seraient augmentés tous les pauvres si on ruinait tous les riches, sans tenir compte des fausses valeurs irréalisables comme les 50.000 milliards de dollars de CDS aux mains des grands investisseurs ?

                                    Pour vivre mieux commençons pas demander moins - moins de transports publics, moins d’aides à domicile gratuites, moins de médicaments remboursés, moins d’obstacles à la circulation, moins d’immigration, moins de députés, moins de flics, enfin moins de tout ce qui coûte cher et ne nous apporte pas grand chose en définitive.

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