La dette de Sarkozy
Les néolibéraux et pas libéraux vous font croire à l’instar de Sarkozy que la dette de la France est pharaonique, et que le seul moyen de la réduire consiste à supprimer les services publics, et des postes de fonctionnaires, tout en travaillant plus. Ce qui est une escroquerie !
Tout d’abord il faut savoir que la dette publique est une composante essentielle à l’économie libérale et à la sécurité des marchés financiers. Lorsque l’Etat a besoin d’argent, il fait appel aux marchés financiers qui lui en donnent sous forme d’emprunts à taux d’intéret non révisable. Ces marchés financiers sont en réalité constitués à 60% de fonds de pension, d’assureurs et autres groupes industrielles étrangers, et à 40% par les grosses fortunes de France (sous la forme d’obligations du trésor). Des masses colossales d’argent sont ainsi donnése aux Etats du monde dans le but de faire des placements sûrs.
Bien, ceci étant dit, il y a deux enjeux pour Sarkozy derrière la dette
publique, ces deux enjeux servent avant tout les néolibéraux des
marchés financiers, vous savez ses copains qui lui prêtent des
yatchs.
Premier enjeu : la fin du service public qui permettra forcément la privatisation de nouveaux marchés.
Second enjeu : permettre en défiscalisant les grosses fortunes l’afflux
de nouveaux capitaux au sein des marchés financiers aux mains des néolibéraux. Politique de défiscalisation qui a lieu depuis plus de vingt ans,
il faut le dire.
Bon, penchons-nous sur le second enjeu : l’afflux de nouveaux capitaux dans le marché financier permettra quoi ?
Cela permettra aux néolibéraux de proposer des fonds plus importants à l’Etat. Fonds qui seront soumis à intérêts, et iront tout droit dans la case dette de l’Etat.
Pourquoi les marchés financiers proposent-ils de l’argent à l’Etat ?
Eh bien comme votre banque vous propose de l’argent pour obtenir des mensualités, cela leur permet d’avoir des capitaux sûrs (les plus sûrs qui puissent exister d’ailleurs).
En bref, la politique économique de Sarkozy qui vous crie qu’il faut
vous sacrifier au travail pour gagner plus et résorber la dette est un
mensonge ! Il y va même au culot car lui et ses copains vont
l’agrandir, avec sa politique de défiscalisation, il sera dans
l’intêret des grosses fortunes de proposer des emprunts, et à l’Etat de les accepter.
En grattant un peu, on s’aperçoit qu’il va forcer les
salariés à travailler plus, à être plus flexibles, à se dévouer corps
et âme à leur patron dans un élan de solidarité nationale pour résorber
la dette et augmenter la croissance. Et tous ces
citoyens ne réalisent pas non plus que la privatisation des services
publics va avant tout les obliger à payer plus. Et donc à donner encore
plus de capitaux aux assureurs (entre autres) qui sont l’un des acteurs
principaux des marchés financiers.
Cette élection a été une énorme escroquerie, il a donné un espoir
de réussite aux travailleurs mais en réalité l’objectif est juste
de les faire dépenser plus, et de les mettre à la disposition des patrons.
Le mensonge est également d’avoir fait croire que c’est la politique de solidarité qui a poussé la France à la dette car plusieurs pays dont le Japon ont une dette supérieure à 120% (celle de la France est de 60%). Dans une économie capitaliste la dette est indispensable ! Sous Jospin la dette s’est même équilibrée. Le seul moyen pour la dette de l’Etat de se résorber (si c’était dans son intérêt) serait d’appliquer une politique centriste d’austérité. On stoppe les dépenses, on ne touche pas aux impôts, voire on les augmente, et on attend quelques années.
Ce que j’aimerais vous faire comprendre c’est que la dette de l’Etat est la clé de compréhension de la politique mensongère de Sarkozy. De son escroquerie sur les travailleurs et citoyens de la France. Vous pensez travailler plus pour vous-mêmes, et pour le bien de la nation, mais vous allez en réalité augmenter les capitaux des marchés financiers mondiaux !
Les marchés financiers des néolibéraux ont besoin de la dette de
l’Etat, et Sarkozy leur permet d’avoir de plus grands capitaux. Ses
amitiés ne peuvent que le pousser à accepter plus d’emprunts auprès de
ses financiers.
En sachant cela, vous pouvez même comprendre la fuite à droite des
politiques de gauche et du centre, effrayés par leur propre programme économique. A gauche, on proposait la remontée de
la fiscalisation, ce qui aurait diminué les capitaux des néolibéraux et
les emprunts possibles de l’Etat (mais une augmentation non négligeable
de ses recettes aussi), et au centre l’annulation de la dette aurait
signifié la frigidité des marchés financiers vis-à-vis des taux
d’intêret aux emprunts.
On est bien loin de l’immigration, de l’insécurité... Cet homme a
juste répondu à nos attentes du moment mais ses promesses électorales
ne seront pas tenues dans l’ensemble car en analysant il est évident que
ce n’est pas son intérêt. En tant que politicien, il trouvera toujours
un patron à remettre à sa place, et qui fera la une de tous les médias.
Mais cela n’empêchera pas la précarisation de l’emploi, la hausse des
inégalités sociales : des riches devenant vraiment très très riches, et
des pauvres qui ne profiteront pas à sa juste valeur de leur travail. Quant à la réussite grâce au mérite, sa politque d’éducation
nécessite des travaux à long terme, en cinq ans il ne peut pas la
mettre en place, ce qui n’est pas le cas de sa politique économique.
Quant aux répercussions de sa politique sur la croissance, et bien je rouvre le débat mais n’espérez pas recevoir 7 millions d’euros d’indemnité du fisc. Si on arrive à toucher ne serait-ce que dix euros net de l’heure, je ferai mon mea culpa.
Maintenant j’aimerais parler des répercussions de la politique de Sarkozy dans la société française, et de ce rejet des Français à l’impôt qui est en réalité une alternative bien plus raisonable que l’endettement, ou le temps de travail plus grand.
Tout d’abord, on dit qu’une fiscalité lourde pose des problèmes de compétitivité économique, et la fuite des capitaux. Les pays nordiques, possédant l’une des fiscalités les plus lourdes d’Europe, sont au placement de la compétitivité mondiale, pour le Danemark au rang 5, la Suède au rang 9, la Norvège au rang 13 (sous le gouvernement UMP la France est au rang 30).
**classement de l’IMD de 2006**
Quant à la droite, son idée est qu’il faut travailler plus, pour gagner plus, et ainsi relancer la consommation, et la croissance. Les allègements fiscaux auront pour but de favoriser l’investissement, et donc la croissance.
Ceci est le pari de Nicolas Sarkozy pour relancer la croissance !
Mais de manière très démagogique on oublie la réalité des marchés financiers, et des épargants : 10% des ménages détiennent 40% du patrimoine national, leur fortune leur permet donc d’être les premiers à acheter des obligations du trésor à taux d’intérêt non révisable (forme d’emprunt fait à l’Etat par ces épargnants) lorsque la situation l’exige. Et la politique économique de Sarkozy leur offre une situation, une opportunité ! Qui ne peut que les obliger à acheter encore plus d’obligations du trésor.
Les ménages ne retrouveront pas un pouvoir d’achat plus important sans croissance, et les allègements fiscaux, ou la réduction des dépenses de fonctionnement de l’Etat (90% je crois) n’y changeront rien. Car les marchés financiers vont seulement obtenir plus de capitaux, donc ils auront besoin de placer ces capitaux, et ils les placeront dans la dette sous forme d’emprunts.
On en revient toujours au même problème la croissance.
La proposition de relancer l’économie en travaillant plus ? Contrairement au maintient des 35 heures, est-elle une solution ?
Nicolas Sarkozy et ses amis ont l’habitude de nous lancer les exemples asiatique, et anglo-saxon. La Chine est au rang 15 de la compétitivité économique, l’Angleterre au rang 20, le Japon au rang 24.
On peut alors se demander si en travaillant plus, et en allégeant la fiscalité, on augmente la croissance !
Le vrai essor de la croissance, c’est l’investissement dans la recherche (réduite sous le gouvernement UMP), dans des pôles de compétitivité, et la création des PME.
Ces points se retrouvaient étrangement dans les deux programmes des candidats !
Et il faut le dire !
Ce qui est étrange aussi c’est de voir un Sarkozy pressé de prendre des mesures a contrario qui ne relanceront pas la croissance, et il doit très bien le savoir ! Qui profiteront avant tout à ses 10% de riches, et aux marché financiers ! Provoquant des inégalités de plus en plus grandes entre les classes sociales.
Est-ce que sa politique économique de travailler plus, de réduction des dépenses, de défiscalisation, d’investissements, va porter ses fruits ?
Je dis que non car il ne peut pas mettre en place immédiatement la création de ces pôles de compétitivité, ce qui n’est pas le cas de sa politique de défiscalisation qu’il va s’empresser de faire. La France a besoin d’universités restructurées, de zones de compétitivité économique (les zones franches globales retrouvées chez les deux candidats). Et pour ça elle aurait eu besoin de rentrée d’argent forte, prise sur une fiscalisation accrue, et pas sur des emprunts à taux d’intéret non révisable qui vont créer un cercle vicieux.
Imaginez-vous !
On allège la fiscalité pour 10% de la population, donc on réduit les recettes de l’Etat qui n’a d’autre choix que d’emprunter tout en réduisant ses dépenses, pour que finalement ces 10% touchent les intêrets de ces emprunts. Plus d’impôt pour eux, et une épargne payée par nos impôts !
On tend vers une France d’aristocrates avec en haut de grosses fortunes, et en bas des salariés flexibles ? Surtout qu’à côté de ça les intérêts seront payés par quoi ? Par le reste des recettes donc des impôts, de la TVA sociale à plus de 25%. Dans un sens on se fait tondre, retondre, et reretondre !
L’Etat transmet notre salaire directement aux riches. On devra travailler pour eux pendant des heures et des heures, pour toucher un salaire qui devra servir à payer le logement, la bouffe, les frais courants, pour que les impôts arrivent et nous prennent tout le reste pour le leur donner à eux !
Magnifique système...
Ce qu’il aurait fallu c’est une fiscalité plus forte. Pour la création de ces zones de compétitivité ! Sarkozy surendettera la France, augmentera les revenus des grosses fortunes sans savoir à quel moment on va pouvoir profiter de la reprise de la croissance.
Il fait le jeu peut-être bien malgré lui des puissants, qui vont nous tondre mais vraiment nous tondre pendant cinq ans
Il est normal qu’on l’invite sur un yacht, car pour les patrons Sarkozy c’est le messie !
La taxation de la Bourse était une idée cohérente, aurait été une première expérience, peut-être suivie. De même que les allégements fiscaux pour les entreprises qui réinvestissement, sans compter le réhaussement des salaires.
Les marchés financiers sont vraiment très dangereux pour nos libertés individuelles. Elles sont la dérive du libéralisme, et l’aggravation des inégalités sociales.
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