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Accueil du site > Actualités > Economie > Le capitalisme inclusif, la toute nouvelle embrouille sémantique

Le capitalisme inclusif, la toute nouvelle embrouille sémantique

Dans la foulée d’un rapport de l’OCDE dénonçant les inégalités grandissantes dans le monde et promouvant la croissance inclusive, une conférence s’est tenue mardi dernier à Londres avec pour thème le capitalisme inclusif. Mais qu’est-ce donc que ce nouvel adjectif apposé ainsi aux termes les plus structurants d’une économie controversée ? Est-ce une bonne nouvelle ?

L’inclusion se définit par opposition à l’exclusion. Dans la terminologie atlantiste, la pauvreté est synonyme d’exclusion, l’objectif consistant à apporter la prospérité à l’ensemble du monde. Sont inclus ceux qui participent à cette prospérité par leur travail, ne le sont pas les chômeurs, les sans-emploi et particulièrement ceux vivant en-dessous du seuil de pauvreté.

Si la croissance demeure majoritairement perçue comme positive car créatrice d’emploi, est-ce en ajoutant l’adjectif adoucissant « inclusif » après le terme « capitalisme » que ce dernier redorera son blason – si tant est qu’il ait jamais eu un tel attribut ? Comment concrètement ?

A l’origine du mot

Il est possible de remonter jusqu’en 1943 pour trouver une utilisation de l’inclusion au sens économique. Cependant, ce n’est que récemment que deux érudits étasuniens ont popularisé le terme : C.K. Prahalad et Allen Hammond. Ce dernier note dans un article écrit en 2001 que depuis les années 1990 et grâce aux nouvelles technologies, de nombreuses personnes ont accédé à une plus grande richesse. Cependant, des milliards d’individus continuent de vivre dans la pauvreté.

Afin de répondre à cet enjeu, Hammond propose un modèle bas-haut apportant des crédits, de la communication, de l’information, des sources d’énergie, et d’autres outils de développement personnel. L’idée est que la croissance doit provenir des entreprises et de la base. Ainsi, la privatisation des services publics occupe une place centrale du capitalisme inclusif.

Pour sa part, Prahalad souligne que la population pauvre représente un marché gigantesque : « la quantité de familles pauvres gagnant moins de 6 000$ par an est énorme. Les 18 pays émergents les plus grands totalisent 680 millions de foyers de ce type, représentant un revenu total de 1 700 milliards de dollars, à peu près l’équivalent du PIB annuel de l’Allemagne. »

A l’origine des maux

La notion de capitalisme inclusif esquissée, reportons-nous au site Internet de l’ONG Inclusive Capitalism Initiative (ICI), organisatrice de la conférence s’étant déroulée à Londres mardi dernier. L’ICI a été originellement fondée par un think-tank conservateur étasunien, puis le groupe de réflexion s’est déplacé à Londres, se transformant en ONG.

Un à-propos sommaire fournit malgré tout une information de la plus haute importance : « fondamentalement, le capitalisme inclusif s’occupe de réparer l’ascenseur de l’économiste Larry Katz, dont la fameuse analogie dépeint l’économie américaine comme un immeuble dans lequel les appartements terrasse ont été agrandis, les appartements du milieu sont de plus en plus resserrés, et le sous-sol inondé. Mais ce qui « tire le plus les gens vers le bas », c’est que l’ascenseur est en panne. »

L’ascenseur correspond à celui du rêve américain. Dans un article paru dans le journal La Tribune en Septembre 2013, Carol Graham, universitaire étasunienne, constatait elle aussi que la faible mobilité économique constituait un danger, dans le sens où les inégalités sont alors perçues négativement. Quand l’échelle sociale semble bloquée, un sentiment d’injustice s’installe dans la population. C’est ce sentiment d’injustice que les élites perçoivent dorénavant et appréhendent comme un danger réel pour leur position dominante.

L’à-propos du site souligne également que la défiance du peuple à l’égard des gens de pouvoir a été renforcée ces 30 dernières années par les scandales d’entreprises à grande échelle, les scandales financiers et l’évanouissement de la confiance du public dans les affaires, mais aussi le chômage élevé et persistant ainsi que les approches court-terme des dirigeants.

Les paroles autour du mot

Venons-en donc au contenu de cette conférence qui s’est targuée de rassembler un ensemble d’investisseurs et de dirigeants représentant 30% de la richesse mondiale en termes d’actions boursières. Lady de Rothschild a suggéré que l’influence totale présente dans l’assemblée était suffisante pour changer le « jeu capitaliste », dans la mesure où les personnes se fédèrent autour d’une approche commune. Mais elle a mis en garde sur le fait que développer un capitalisme inclusif constitue un « voyage » qui prend du temps.

De hauts personnages se sont succédé à la tribune : le prince Charles, Christine Lagarde, Bill Clinton, Larry Summers (ancien secrétaire américain au Trésor), ou le président de la Banque d’Angleterre, Mark Carney. Une des présentations fut assurée par Michael Sommer, président de la Confédération Syndicale Internationale (CSI). Il y a évoqué le modèle allemand : comment les travailleurs, les dirigeants et le capital peuvent accroître les bénéfices du capitalisme.

Dans un document rédigé en 2012, l’ICI définissait trois grandes orientations pour cultiver le capitalisme inclusif : la formation et l’emploi, l’encouragement des start-up et PMI/PME, et la réorientation des pratiques de gouvernance vers le long-terme. Ces objectifs modifient-ils d’une quelconque manière le discours politique actuel ? Apportent-ils des idées nouvelles visant à réellement inclure plutôt qu’exclure ?

Au-delà du langage

Derrière ce langage et ces discours, il n’apparaît rien de concret, si ce n’est la réunion à Londres d’une partie des grands de ce monde, arrivés en jet privé et se rassurant sur le fait qu’ils auront, par cette déclaration de bonnes intentions, contribué à limiter les injustices. En creusant dans les fondements théoriques du capitalisme inclusif on aura même pu constater une volonté de privatiser alors que le chômage est à son maximum historique.

Rejeter la responsabilité de la création d’emploi sur le secteur privé correspond à un dédouanement du monde politique d’une part, mais aussi à son affaiblissement alors que ce dernier a déjà perdu une puissance considérable face à l’économie. Diminuer le pouvoir public tout en favorisant le développement des PME revient à confier le pouvoir aux multinationales, aux grands groupes. Comme par hasard, la majorité des personnes ayant participé à cette conférence à Londres dirigent ou financent ces léviathans.

Joaquim Defghi

Blog : actudupouvoir.fr

Twitter : @JDefghi

Sources :


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29 réactions à cet article    


  • zygzornifle zygzornifle 3 juin 2014 09:00

    Pognon , pouvoir , carrière ......


    • njama njama 3 juin 2014 10:05

      L’ajout du terme « inclusif » est-ce pour habiller soft le capitalisme d’une dimension sociale ? pour véhiculer l’idée que le capitalisme serait plus que le vecteur de l’économie, mais qu’il serait également le promoteur « naturel » de l’organisation sociale ?
      Si c’était vrai, et si « naturel », toutes les sociétés de la planète vivraient sur ce même modèle capitaliste depuis longtemps, or ce n’est pas le cas. Pas plus que le capitalisme n’a existé de tous temps.
      Est-ce pour adoucir sa brutalité, pour dire que le capitalisme ne laisse pas sur le bas côté de la route les pauvres, et s’en occupe ou porte en lui-même au moins ce vœu pieux (?), alors même qu’il les génère en masse parfois avec beaucoup de brutalités ?

      mais le capitalisme, quand bien même il s’est trouvé une petite instance représentative comme l’ONG Inclusive Capitalism Initiative (ICI), étant par nature un mécanisme impersonnel, n’est personne, tout comme la « communauté internationale » n’est qu’une nébuleuse informe que personne ne sait au juste définir. Au mieux on dira qu’elle est une société anonyme, un groupe d’actionnaires, mais pas des personnes précisément.

      Le mot « inclusif » c’est very très « tendance » ces derniers temps ! very bobo peut-être ?

      La gauche invoquait récemment une laïcité « inclusive », après les échecs successifs de nouveaux concepts de laïcité « positive », « ouverte », « apaisée » ... promus précédemment, quitte à renier le concept républicain si simple qu’il n’avait besoin d’aucun « qualificatif ». Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour essayer de nous vendre cet ersatz de nouvelle laïcité qui promouvrait le communautarisme valeur montante dans cette politique de l’Europe, et politique mondiale.

      Demain, un capitalisme « positif », « ouvert », « apaisé » ... pour nous faire oublier ses vieux démons tyranniques du passé et du présent ? il lui manquait sûrement certes cette dimension de téléologie sociale pour en faire une idéologie « propre », écologique.

      Le capitalisme « inclusif » voudrait dire un capitalisme qui n’exclut pas ? on demande à voir ...

      Le capitalisme « inclusif »,  juste un coup médiatique pour redorer le blason du néo-libéralisme ?


      • njama njama 3 juin 2014 12:14

        LE CAPITALISME VA-T-IL MOURIR ?

        Mercredi 22 janvier, Usbek & Rica organisait à la Gaîté lyrique son 10e Tribunal pour les Générations Futures. Un débat en forme de procès, qui a permis de décider du sort qu’il convient de réserver au capitalisme.

        http://usbek-et-rica.fr/le-capitalisme-va-t-il-mourir/


        • howahkan Hotah 3 juin 2014 12:51

          bon soyons lucide il s’agit du plan pseudo sioniste et amis truands, violent, de domination mondiale.....pour quoi faire ? euh on sait pas trop .....on s’emmerde alors faut bien faire quelque chose....plus on en a plus on se fait chier ,alors détruisons ca va peut être nous amuser un peu...même pas sur d’ailleurs....

          l’idée sous jacente ? sous qui  ? c’est quoi le vrai but ? ah !! essayer d’oublier que notre vie est une grosse « merde » et que demain peut être ce sera fini...pas tres réjouissant tout çà ..

          maman je veux pas mourir !!!


          • L'enfoiré L’enfoiré 3 juin 2014 13:42

            Ce que cela veut dire est expliqué ici, but in english, of course


            • Francis, agnotologue JL 3 juin 2014 13:54

              Bonjour Joaquim Defghi,

              Merci pour ces infos.

              J’ai noté cette phrase : ’’Pour sa part, Prahalad souligne que la population pauvre représente un marché gigantesque’’.

              Si ces gens sont tous pareil, on est mal partis. La population pauvre ne représentera pas un marché aussi longtemps que ladite population demeurera pauvre. De fait, elle représente un réservoir de main d’œuvre et de matière grise, inexploité comme l’ont été les ressources naturelles quand l’on ne savait pas qu’en faire.

              Les capitalistes ne sont plus la solution : ils sont devenus le problème.


              • Joaquim Defghi 3 juin 2014 14:18

                Bonjour JL,

                il y a souvent le concept qui paraît intéressant sur le papier, et sa mise en application qui révèle des pratiques intéressées. C’est le cas par exemple de l’accaparement des terres en Afrique, je viens de faire à ce sujet une synthèse d’un rapport édifiant d’une ONG anglaise.

              • njama njama 3 juin 2014 14:25

                « ... la population pauvre représente un marché gigantesque’’.

                c’est vrai JL, et c’est là tout le cynisme.
                L’embrouille sémantique pour laisser l’idée qu’il y aurait un altruisme sous-jacent dans le capitalisme, pour lui donner bonne figure ?

                C’est tout l’art de la novlange ... pour rendre impossible l’expression des idées potentiellement subversives et éviter toute formulation de critique de l’État, l’objectif ultime étant d’aller jusqu’à empêcher l’« idée » même de cette critique.

                On connaissait le capitalisme citoyen (le regard citoyen sur l’économie) alors que le capitaliste »n’est citoyen d’aucun pays« , mais le capitalisme social , ou altruiste ils n’ont pas encore osé ... ça viendra peut-être ?

                 »inclusif" c’est soft !


              • L'enfoiré L’enfoiré 3 juin 2014 14:40
                Bonjour JL,

                Vous dites « De fait, elle représente un réservoir de main d’œuvre et de matière grise, inexploité comme l’ont été les ressources naturelles quand l’on ne savait pas qu’en faire. »
                Ce qui est tout à fait exact. 

                Tout de suite après « Les capitalistes ne sont plus la solution : ils sont devenus le problème. »

                Là, je ne vois pas très bien le lien avec la phrase qui précède.

                Qui croyez-vous qui va faire sortir l’Egypte de cette situation inextricable dans lequel elle est tombée ?

                Je suis allé une première fois en Egypte au printemps 1997.

                Au cours de l’automne de la même année, les attentats à Louxor.

                Les années qui ont suivi, la même situation qu’aujourd’hui. Le vide du côté tourisme.



              • Francis, agnotologue JL 3 juin 2014 16:40

                @ L’enfoiré,

                ’’je ne vois pas très bien le lien avec la phrase qui précède.’’

                Le lien est là : ’’inexploité comme l’ont été les ressources naturelles quand l’on ne savait pas qu’en faire.’’

                L’ascenseur social est un leurre : tout le monde ne peut pas accéder au modèle occidental.

                Les arbres ne montent pas jusqu’au ciel : La croissance n’est plus soutenable, et si elle doit s’arrêter, ou bien des milliards de pauvres seront condamnés à la misère, ou bien les capitalistes devront être éradiqués.


              • L'enfoiré L’enfoiré 4 juin 2014 12:08

                Bonjour JL,

                 ’’inexploité comme l’ont été les ressources naturelles quand l’on ne savait pas qu’en faire.’’
                Merci, pour l’explication. Je suis bien d’accord avec l’idée. Les ressources naturelles, il faut les protéger et les utiliser à point nommé, just in time, just when it’s really needed.

                « L’ascenseur social est un leurre : tout le monde ne peut pas accéder au modèle occidental. »

                Heureusement d’ailleurs. J’ai connu plusieurs phases. Le bas de l’échelle et la première marche. Donc j’en parle très souvent de ces expériences dans mes écrits depuis 2005. Si tout le monde était sur les marches il n’y aurait plus personne pour faire les choses Lis cela et tu comprendras 

                ’Les arbres ne montent pas jusqu’au ciel« 

                La même devise que la Bourse, d’ailleurs ; C’est évident. Le ciel est infini pour tellement d’autres choses que les arbres n’imaginent même pas. Il y a la canopée qui seule permet de voir plus haut. 

                 »La croissance n’est plus soutenable, et si elle doit s’arrêter, ou bien des milliards de pauvres seront condamnés à la misère, ou bien les capitalistes devront être éradiqués.« 

                La question reste : »pourquoi y a-t-il des pauvres ?« Pourquoi la richesse n’est pas uniforme ?

                Je te laisse à creuser ces questions pour en trouver les réponses. Je dis »les" car il y en a plusieurs. 

                @+ smiley 



              • Piotrek Piotrek 3 juin 2014 15:08

                Bonne trouvaille.

                Mais il ne s’agit pas de sémantique uniquement. En creusant un peu quelques articles du Guardian à ce sujet :

                http://www.theguardian.com/environment/earth-insight/2014/may/28/inclusive-capitalism-trojan-horse-global-revolt-henry-jackson-society-pr-growth
                http://www.theguardian.com/environment/earth-insight/2014/apr/29/climate-denial-oil-addiction-xenophobia-neocons

                On constate qu’il ne s’agit que d’une volonté d’ajustement des oligarques face à la victoire de l’UKIP en Angleterre pour préserver ses intérêts.

                Le capitalisme inclusif n’est que le bébé de la Henry Jackson Society, une société de reflexion néoconservatrice, avec un petit détail important : néoconservatrice et ultranationaliste.

                Dans le dernier article que j’ai lié, un historien évoque que la Henry Jackson Society :

                … has become an abrasively right-wing forum with an anti-Muslim tinge, churning out polemical and superficial pieces by aspiring journalists and pundits that pander to a narrow readership of extreme Europhobic British Tories, hardline US Republicans and Israeli Likudniks

                ...est devenue une tribune ascerbe au ton anti-musulman, éparpillant des articles superficiels et à vocation polémique par des pseudo-journalistes et des commentateurs qui caressent dans le sens du poil un électorat réduit d’europhobes extrêmes, de républicains américains de la ligne dure et des partisants du Likud Israelien.

                Moralité :
                Vous voulez de la souveraineté ? Les oligarques vous la fourniront
                Vous voulez pas d’étrangers ? Les oligarques vous en débarrasseront
                Vous voulez pas d’Europe ? Les oligarques vous y écarteront

                Ces types sont des chats avec 19 vies qui retombent toujours sur leur pattes : la souveraineté n’est pas la solution à nos problèmes car dans ce combat il y a mille moyens de se faire avoir, mille moyens pour eux de s’en sortir encore et encore


                • Diogène diogène 3 juin 2014 15:23

                  Ce n’est qu’une réédition de la discrimination positive (affirmative action).


                  • scalino scalino 3 juin 2014 15:30

                    bah bien sur piotrek aucune souveraineté immigration incontrolé et plus d’europe c’est la solution smiley


                    • Piotrek Piotrek 3 juin 2014 15:50

                      Souveraineté est un mot neutre.

                      Or vous en faites un cocon protecteur, une entité de taille plus petite donc forcément plus gérable avec des participants qui pensent naturellement ce que vous pensez et feront automatiquement ce qui est bon pour le plus grand nombre. Car c’est évident !

                      Sauf que la souveraineté a une définition :
                      La souveraineté (du latin médiéval superanus qui dérive du latin classique superus « supérieur » ; et du concept grec Basileus) désigne le droit exclusif d’exercer l’autorité politique (législative, judiciaire et/ou exécutive) sur une zone géographique ou un groupe de peuples vivant en communauté.

                      C’est tout, il n’y a pas de connotation positive, de bien commun, de croissance retrouvée. Et croyez-moi le moment venu, on jouera sur les mots comme on a joué sur tous les autres (capitalisme, communisme, socialisme...) au détriment des habituelles victimes naïves et à l’avantage des élites de toujours.

                      Ce qui nous conduit à l’immigration, va bien falloir s’imaginer que la partie du bon peuple chômeur surdiplomé sera un peu retissant à occuper les postes des immigrés qui seront partis, essentiellement pour des raisons de salaire... mais on leur dira : maintenant tu travaille pour la partie, donc si tu chipotte t’est pas patriote !

                      Faut tapper dans l’oligarchie directement,
                      dans leurs privilèges plutôt qu’espérer qu’un hypothétique leader, dans un hypothétique paradis national le fasse. C’est pas évident ?


                    • HELIOS HELIOS 5 juin 2014 11:38

                      @ Piotrek...

                      désolé, mais je pense que vous faites un raccourci et surtout vous avez une vision terriblement parcellaire.

                      Oui, vous avez raison, la souveraineté n’est pas significativement créatrice de richesses, mais, a l’inverse de ce que vous affirmez, elle met en place les conditions nécessaires a la création de cette richesse et a son maintien..

                      Par exemple, et sans parler d’immigration, sujet trop sensible, la souveraineté permet de mettre en place des règles comptables et des formes juridiques d’entreprises -donc fiscalement concernées - plus adaptées a la localisation du travail et du profit (supposons dans cet exemple qu’une SA soit obligée d’avoir seulement 15% de son capital détenu par des personnes ou des entreprises non locales...)... cela permettrai que les decisions soient locales - donc dans l’intérêt du tissu économique local - et qu’en plus, la majorité de la richesse (financière) crée reste a 85% locale puisque les porteur de part sociales sont locaux. Cerise sur le gâteau, comme on dit, son ampleur locale permet la croissance d’autres acteurs économiques locaux situés hors de la zone concernée enrichissant le tissu économique sur l’ensemble du territoire.

                      Nous sommes là dans un capitalisme intelligent et non prédateur, un capitalisme d’entreprise qui retrouve sa fonction sociale et cela permet, au passage, de revoir beaucoup d’autres mécanismes prédateurs actuellement externalisés comme les assurances qu’elles soient sociales eu économiques.

                    • Piotrek Piotrek 5 juin 2014 13:47

                      Vous parlez de protectionnisme, pas de souveraineté

                      La souveraineté est nécessaire à l’application du protectionnisme, mais l’un n’est pas l’autre.

                      Enfin, même si l’on parle de protectionnisme, il n’y a pas non plus de connotation positive dans le protectionnisme... Bien sûr si vous ne prenez que les actifs français à l’intérieur du territoire pour raisonner, sur le papier c’est le paradis... mais faut pas oublier les passifs, l’interconnexion du monde...

                      Il n’y a aucune garantie que ça marche, et historiquement ça a toujours échoué, car les pays ne sont jamais auto-suffisants en tout. Faut pas croire que les autres pays, les fournisseurs et les clients vous laisseront bricoler un truc qui vous arrange...

                      Et vous pensez sincèrement que nous sommes les petites victimes innocentes qui grace au protectionnisme dresseront un bouclier infaillible face au monstre international ?
                      Non, grands dieux ! Car nous sommes les bénéficiaires du système, nous sommes douzièmes dans la liste mondiale de la consommation des foyers ! Douzième sur 169 pays...

                      Quelqu’un vous a menti


                    • colere48 colere48 3 juin 2014 16:11

                      Habillage, enfumage, embrouille ... rien de nouveau
                      Le « capitalisme », enfin le monstre qu’on nomme ainsi de nos jours, est le grand vainqueur actuel.
                      Pourquoi ? parce que meilleur système ? que nenni !
                      C’est du à la démission de tous les autres acteurs du système, achetés, vendus, enfin absents ou complices...
                      Mais voila comme tous les « monstres » il a son virus destructeur dans son propre ADN, alors oui un jour il s’effondrera foudroyé par ses propres excés.

                      Comme tous les systèmes abusifs précédents que l’homme , incorrigible, a établi.

                       


                      • izarn izarn 3 juin 2014 23:57

                        Oui...Mais bon, vu l’origine de ces gonzes...Pas étonnant qu’ils racontent n’importe quoi.
                        Faut-il n’etre pas un brin naif pour aller croire ces zigotos ?
                        Faut avouer que dans certain secteur (Pas droit, je vous rassure), ils sont totalement inaudibles...Pourquoi contester des crétins ? A part de faire partie de la meme famille ?


                        • Corinne Colas Corinne Colas 4 juin 2014 15:06
                          Article intéressant puisqu’il porte à notre connaissance, une énième conférence de charlatans. Au-delà de la polarisation sur le terme : « inclusif » (admettant de fait l’exclusion en langage orwellien), il est bon de réfléchir aussi à la réalité de notre système sur un plan global et non pas en fonction des définitions apprises, pour ne pas dire « prédigérées » et jamais remises en cause car ainsi, il apparaît même que « capitalisme », « communisme » ou « socialisme » sont des modèles qui s’opposent. L’histoire récente est pleine de luttes et gens morts pour défendre ces idées, j’éviterai donc d’en ricaner par respect pour eux mais j’espère ne pas être la seule à croire qu’il est temps de sortir de ce bourbier de la pensée manipulée. 

                          J’ai horreur des raccourcis cependant je vais tenter de faire « vite » en prenant pour exemple juste une polémique communément admise et largement débattue sur Agoravox entre « gens de droite » et « gens de gauche » (on en est encore là dans les « débats » !) avec cette phrase extraite de l’article (pardon à l’auteur, je sais qu’elle ne résume pas sa pensée) :

                          « Diminuer le pouvoir public tout en favorisant le développement des PME revient à confier le pouvoir aux multinationales, aux grands groupes »

                          Je dirai que le propre d’une multinationale,d’un grand groupe étant d’avoir acquis un monopole (diverses marques qui n’en font qu’une), elle a vocation à absorber les PME, voire à empêcher leur développement et que le MEDEF et les PME, ça fait deux, mais bon c’est aller trop loin sur les multiples définitions de « la libre entreprise », alors j’oserai seulement une question iconoclaste avec deux minuscules exemples : 

                          Avez-vous la liberté de vivre en yaourte, roulotte, tente... ou de faire votre maison pour 3600 € par exemple comme Simon Dale ?

                          Avez-vous le droit de vendre vos légumes ou céréales, issus de semences hors des systèmes de l’OCDE ?

                          bref, indépendamment de la notion de « service », est-ce que le « pouvoir public » diminue réellement ?

                          (Sans compter que parler de « pouvoir public » à l’intérieur du système U.E est sans fondement...) 

                          • Emin Bernar Emin Bernar Paşa 4 juin 2014 18:14

                            l’ économiste américain Edmund Phelps a théorisé la notion d’inclusion ; or ce n’est pas un libéral mais un keynésien


                            • coinfinger 4 juin 2014 18:17

                              Je ne sais si c’est fait exprés , mais cet article est un excellent excercice de style . On se voit avec sa tasse de thé à discuter entre gentleman et ladies , du caractére inclusif .
                              C’est fort à propos puisqu’il est patent aujourd’hui que le développement est en panne , les inégalités et les exclusions croissantes .
                               En termes convenus il s’agit donc de s’essayer aux meilleures formules pour masquer les faits , et afficher ses bonnes intentions .
                              A propos de lexique , je sais que c’est de trés mauvais gout , mais j’estime qu’il est inconvenant de qualifier le systéme actuel de Capitalisme . A gauche c’est une convention nécessaire puisque pour eux le capitalisme est ce qu’il y a de pire . Malheureusement Marx n’a pas juger bon de leur écrire que le pire ennemi du prolétariat est la Rente absolue , parce que pour lui çà allait de soi et qu’il jugeait plus stratégique de taper sur le capital , illusion du moment . Dommage parce que le capital a perdu la partie et que c’est à la Rente qu’ont à affaire maintenant , elle a fait son come back . A gauche il continuent à taper sur le malade et ne comprennent pourquoi çà empire malgré leurs succés .
                              Les Rentiers se délectent évidemment en parlant de capitalisme inclusif , un nuage sur le thé ?


                              • Hervé Hum Hervé Hum 5 juin 2014 10:51

                                Le principe actif du capitalisme est la concurrence, c’est à dire exclure.

                                Mais si on parle maintenant de capitalisme inclusif, celui ci s’oppose mécaniquement à son principe premier qui est l’exclusion.

                                Autrement dit, si on associe exclusion et inclusion, cela donne un capitalisme... Secoué !

                                Le capitalisme secoué !!!


                                • simplesanstete 5 juin 2014 11:11

                                  Le mode de production cacapiteux n’est pas matériel, c’est un mode de production de communications et de reconnaissances. LA richesse c’est d’avoir des réseaux, les pôvres n’ont qu’un mobile, du crime de ne pas en avoir. Budget de communication énormes chez ces gens là.
                                  Lisez çà, l’auteur
                                  http://leuven.pagesperso-orange.fr/enquete.htm


                                  • Xenozoid 8 juin 2014 18:01

                                    au dela du language,imposé il y a surtout le mensonge et le dènie.sous couvert de pouvoir,et en cela(merci Alinèa) la sèmantique est sèlective,quelque soit les mots ,les systemes ,le(s) pouvoir qui l’utilise pour se valoriser,cela s’appelle propagande dans la sèmantique, et maffia dans la vie de tout les jours....ils nous donnent une lecon , le pouvoir celuis des sens sans mot et des mots sans cesse catalysé par des intellectuels imbus, et esclave de dèfinitions inventè pour se couvrir,dans certain pays on appelle cela la loi,et dans d’autre une relitavité ou même le pouvoir est esclave des mots et termes qu’il produit
                                    ...ILLUSION....Dèsilusion...c’est le pouvoir,et tous de se dire libre


                                    • christophe nicolas christophe nicolas 8 juin 2014 22:44

                                      Ils ont le même coiffeur ?


                                      • Pierre Régnier Pierre Régnier 9 juin 2014 11:30

                                        @ l’auteur

                                        Il est dommage que vous ne mettiez pas explicitement en question, en doute, "la croissance majoritairement perçue comme positive car créatrice d’emploi" (c’est moi qui souligne).

                                        http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/pour-le-socialisme-150555

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