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Le « J’accuse » du président des Ingénieurs et Scientifiques de France

Noël Clavelloux, président des Ingénieurs et Scientifiques de France, interpelle le monde politique, financier et l’ensemble des relais d’opinion au nom de tous les ingénieurs pour redonner sa vraie place aux sciences et aux techniques qui restent et demeurent les vrais moteurs de l’innovation et donc de la croissance !

Assez de virtuel, revenons aux vraies valeurs !

Depuis le début de l’année 2008, la valeur en Bourse des entreprises industrielles a été divisée par 2 ou par 3, alors que les investissements de nos entreprises et leurs moyens de production et de développement de nouveaux produits ou services n’ont pas changé. Sur douze mois, Alstom a perdu 55 %, Bouygues 51 %, CGG Veritas 72 %, Lafarge 51 %, Renault 80 %, Veolia 69 %, Vallourec 58 %. De telles sous cotations, pour n’en citer que quelques-unes rendent à certains égards nos sociétés vulnérables et peuvent en faire des proies plus accessibles à des partenaires opéistes étrangers.

Au même moment et sur une très courte période, les prix du pétrole, des produits miniers, des produits agricoles, des matières premières en général se sont envolés fragilisant les économies mondiales, pour ensuite s’effondrer sans lien avec leur vraie valeur mais permettant à la spéculation de tirer des profits astronomiques puis de servir de ressources pour couvrir d’autres spéculations hasardeuses entraînant une baisse irrésistible.

Une telle société n’est pas celle en laquelle nous croyons !

Dans la finance – le monde virtuel – les salaires et indemnités des financiers ont atteint des sommes hallucinantes, le milliard d’Euros se gagne ou se perd très rapidement, l’attrait du seul profit efface la prise de conscience des risques courus et le sens des responsabilités.
A de tels jeux qui n’ont rien à voir avec la réalité, des financiers avertis se sont enrichis et sont jusqu’alors restés impunis, la crise créée par eux et submergeant le monde des pays industrialisés et des pays émergents ne les atteignant pas.


Il est urgent de revenir aux vraies valeurs.

Dans l’industrie et les services – le monde réel – les ingénieurs savent que pour avoir un résultat net de 1 milliard d’Euros, il faut au moins réaliser un chiffre d’affaire de 20 milliards d’Euros et faire travailler pendant 1 an environ 100 000 personnes qui créent des biens et des services réels ! 

Mesure-t-on bien aujourd’hui, les efforts qu’il a fallu accumuler dans les laboratoires, les bureaux d’études, les ateliers d’essais, les centres de marketing pour créer puis mettre au point des produits et services innovants. Ne sommes-nous pas fiers que la France ait réussi à constituer une vitrine remarquable de réalisations tels nos infrastructures et matériels de transports comme le TGV, nos infrastructures routières comme le viaduc de Millau, mais aussi les airbus et Ariane, les centrales nucléaires. Là, les ingénieurs ont pris rang, sans pour autant ruiner le pays.

Le monde apprécie aujourd’hui les contributions relatives au Grenelle de l’environnement ; mais mesure-t-il bien que pour être mis en place ces avancées vont devoir reposer sur de nouvelles études, de nombreuses expérimentations et validations, tout un ensemble d’exercice dans lequel les ingénieurs vont être amené à jouer un rôle central et déterminant.

S’il est vrai qu’il n’y a pas de risque zéro dans les entreprises humaines, la recherche des conditions optimales pour les réduire tant au niveau des produits que de leur utilisation repose sur une démarche approfondie et sérieuse d’appréciation des conditions d’élaboration et de fonctionnement tant techniques qu’environnementales, et sociales. On est là encore très loin des démarches qui ont contribué à faire partir en fumée en un laps de temps très court des grands pans d’activités qu’il a fallu des années d’efforts pour les constituer.

« Je demande aux politiques de reformer la finance mondiale et je les invite plus que jamais à s’en tenir aux fondamentaux et à donner toute leur attention aux vraies valeurs ajoutées, comme le font les ingénieurs dans leurs activités quotidiennes de R&D, de conception, de construction de production et de services. »

Noël CLAVELLOUX


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23 réactions à cet article    


  • JPC45 7 janvier 2009 10:52

    Ingénieur, je ne me reconnais pas dans cet article. Il y a eu des abus dans la finance et il faut les combattre mais opposer la vraie économie et le monde virtuel n’apporte pas grand chose : l’un et l’autre ont besoin de chacun, la crise financière qui se transforme en crise économique en est la preuve.


    • zelectron zelectron 7 janvier 2009 13:30

      Désolé, c’est une question de prévalence : on vit de carottes, pommes et lapins avec des tenailles, marteaux, socs et charrue pour les produire, devant un tas d’or au pôle nord.....on meurs de façon certaine.
      La finance doit être au service des manufacturiers et producteurs et non l’inverse.


    • HELIOS HELIOS 7 janvier 2009 10:56

      ... pisser dans un violon...

      Désolé pour cette expression plutôt vulgaire, mais parfaitement adapter a cet appel. Nos gouvernants, portés par l’argent, ne sont là que pour s’assurer que le robinet ne se tari pas.

      L’economie réelle n’est pas rémunératrice, comme vous l’indiquez dans vos chiffres : combien d’ingenieurs, de contrats et de missions, de chiffre d’affaire dans l’economie réelle, pour degager en un an ne serait-ce que la perte de Kerviel ?


      • Polimeris 7 janvier 2009 12:06

        L’économie réelle est suffisamment rémunératrice.

        Pensons un peu différemment : l’économie virtuelle génère t-elle une rémunération virtuelle ? Non.
        Ce qu’on appelle économie virtuelle, c’est l’art de déplacer l’argent. Si on y réfléchit, tout revient peu ou proue à cela. Les déplacements peuvent être géographique ou temporel (c’est d’ailleurs l’aspect temporel qui est responsable de la crise : on a dépensé aujourd’hui l’argent de demain).
        L’économie virtuelle n’est pas inutile, loin de là. Mais elle n’est remarquablement peu rémunératrice si on considère le monde dans sa totalité.

        Si on veut améliorer le monde dans sa globalité, on s’investit dans l’économie réelle (et donc en partie dans la R&D).
        Si on veut améliorer certaines parties du globe, on s’investit dans l’économie virtuelle.


      • Lapa Lapa 7 janvier 2009 14:43

        Entièrement d’accord.
        On a trop souvent cru que l’économie se résumait à des lignes analytiques de valeurs sans aucune relation avec la réalité.
        Des ingé spécialisés en maths financière gagnent 3 fois plus en sortent de l’école que les mêms spécialisés en maths techniques.

        Rappeler que derière ces milliards, avant gagnés et maintenant perdus en quelques jours, il y a avant tout le travail de centaines de miliers de gens, de la conception, de la création, de la production et que ce sont eux les solutions pour l’avenir.

        il faudrait convertir els milliards perdus en quelques chose de concret : par exemple en rame TGV ou en porte avaion qu’on balance à la casse direct. ça parlerait peut être plus à nos super financiers.


        • ObjectifObjectif 8 janvier 2009 00:00

          "il faudrait convertir els milliards perdus en quelques chose de concret : par exemple en rame TGV ou en porte avaion qu’on balance à la casse direct. ça parlerait peut être plus à nos super financiers."

          Parce que vous pensez que vos "
          super financiers" ne le savent pas ? le système financier actuel n’est qu’une illusion, qui permet de concentrer le pouvoir. Et la période actuelle n’est qu’une phase de concentration de pouvoir plus aigue et visible.

          Vos
          "super financiers" préfèrent passer pour des idiots, mais garder et augmenter leur pouvoir...

          Au passage, le prix des actions cité dans l’article est un exemple très clair d’illusion : en quoi la valeur des actions d’une entreprise touche-t-elle le fonctionnement de l’entreprise ?

          L’entreprise a reçu l’argent correspondant à ses actions lors de leur émission. Mais ensuite, la valeur des actions n’a d’effet que sur les actionnaires, mais strictement aucun effet sur l’argent, la trésorerie, dont dispose l’entreprise.

          La monnaie était à la base un moyen de rendre plus pratiques les échanges. Mais elle devient rapidement une illusion, une concentration de pouvoir.

          On pourrait très bien décider que tous les ans, une nouvelle monnaie est créée et distribuée aux citoyens, et que l’ancienne perd toute valeur, un peu comme au monopoly quand on commence une nouvelle partie. Quel serait l’inconvénient dans la vie de tous les jours ? On pourrait toujours acheter à manger, de quoi se chauffer, se déplacer...

          Bien sur, le pouvoir correspondant à l’argent accumulé par certains serait perdu... et alors ?

          Cordialement à tous...


        • haiker 8 janvier 2009 03:38

          La valeur des actions n’a d’effet que sur les actionnaires, mais par miracle les actionnaires n’ont aucun effet sur la direction de l’entreprise, c’est bien connu. Jamais, pour se refaire et donc faire remonter - à court terme uniquement - leur actions avant (afin ?) de pouvoir s’en séparer pour d’autres plus alléchantes ils ne demanderaient à la direction des "restructurations" pour réduire les coûts et dégager artificiellement un (plus important) bénéfice ?

          Non, jamais. Les licenciements boursiers, c’est des légendes urbaines.

          D’ailleurs, les actionnaires, leur truc c’est pas d’avoir des actions mais de sauver des entreprises à tout prix.



        • Lapa Lapa 8 janvier 2009 18:48

          à l’annonce de la supression de 4500 postes, l’action Valeo a pris 3,45%.

          Si l’actino n’a aucune infiluence sur l’entreprise, alors a quoi sert-elle et pourquoi licencier pour obtenir le fameux rendement voulu par els actionnaires ?
          A quoi sert donc la capitalisation boursière si cela n’a aucune influence ?
          A créer des milliards virtuels ? pas pour tout le monde...


        • Yvance77 7 janvier 2009 17:17

          Bonjour.

          Votre cri sonne juste.

          L’investissement dans la recherche n’est pas compatible avec le libéralisme. Ceux qui se réclament de ce bord sont des gens pressés qui veulent de la rentabilité à court / moyen terme et à un taux de 15 %. Je caricature à peine.

          Alors pour notre premier gourou qui tant bien que mal, veut nous persuader, que la "recherche" est une de ses priorité, il est au mieux un fumiste de première, protégeant juste quelques intérêts de camarades de jeux d’argent.

          Tout le reste n’a aucune importance pour ces gens là.

          A peluche


          • Booz Booz 7 janvier 2009 17:23


            Noël CLAVELLOUX ...c’est qui ce clown ? Aujourd’hui n’importe quel ancien de la LCR se présente avec un titre ronflant pour sortir des conneries !


            "Dans l’industrie et les services – le monde réel – les ingénieurs savent que pour avoir un résultat net de 1 milliard d’Euros, il faut au moins réaliser un chiffre d’affaire de 20 milliards d’Euros et faire travailler pendant 1 an environ 100 000 personnes qui créent des biens et des services réels ! "


            Ben moi je ne le savait pas !

            Mais je me demande d’où sortent ces chiffres ?

            Pour info la plupart des financiers qui ont foutu un sacré bordel dans l’économie mondiale sont issues d’école d’ingénieurs et ni de l’ENA ni de Science po.


            • Lapa Lapa 7 janvier 2009 19:19

              quand on n’y connaît rien autant ne pas l’ouvrir. Alors on prône le libéralisme à tout va et on ne connaît ni les filières de formation ni la base de l’économie ?
              savez-vous qu’une société comporte généralement des employés qui créent les richesses ? Savez-vous ce qu’est la RetD et l’intérêt de celle-ci ?
              Une société n’est pas seulement une action avec un dividende annuel....


            • Marc Bruxman 7 janvier 2009 19:22

              Je suis moi même ingénieur et je ne me reconnais pas dans votre article. 

              Ne vous méprenez pas je suis le premier à critiquer le manque de cours de sciences (les vrais) dans l’éducation française. 

              Mais d’ailleurs le monde de la finance n’y fait pas exception et beaucoup de ses travailleurs n’ont eu qu’un verni rapide en Maths financières et ne comprennent pas vraiment les outils qu’ils utilisent. En gros on leur a dit tel outil ca fait ca, tel outil ca fait ca, mais ils ne comprennent pas forcément pourquoi. Et donc le recul est limité. Un pote a moi a vu des mecs se baser sur de l’analyse en composantes principales sur tous les ratios disponibles pour sélectionner le portefeuille idéal. Vous admettrez qu’un voyant aurait certainement fait un travail aussi efficace ;) Le pire c’est que ce genre de clown pourvu qu’il ait la tchatche finira manager et qu’on se retrouve avec des incompétents à la tête des boites un peu grosse que ce soit en finance dans l’industrie ou ailleurs. Et un jour, ca fait BOOOOMMMM !

              Après je n’oppose pas virtuel et réel, mon travail c’est l’informatique, il est par nature virtuel et on a parfois de grosses rentabilité avec peu de monde. (Et parfois de grosses pertes aussi). Et en informatique comme en finance dur de trouver des travailleurs qui ont suivi leur cours de sciences avec assiduité. On donne des diplomes d’ingénieurs a des gens qui ne comprennent plus les bases des outils qu’ils utilisent au prétexte qu’ils seront des managers. Le problème est la. Lorsque je fais passer un entetien d’embauche et que près d’un ingé sur deux n’a pas compris ce qu’est une base de données relationelle je me demande a quoi servent nos écoles. Et le pire c’est de voir la geule de ces crétins quand on leur annonce que l’entretien ne durera pas plus longtemps et qu’ils peuvent repartir chez eux. Certains ont l’air de tomber de leur arbre. La question est pourquoi une école publique et/ou reconnue par l’état a donné un diplome a des bouffons pareils. Ils ne le méritent PAS ! Mais bon la CTI elle même encourage les écoles à doper les cours de management au détriment des vrais cours. Il ne faut donc pas s’étonner du résultat. 

              Pour ce qui est de la finance, c’est un partenaire comme un autre et il est nécéssaire à la bonne réussite d’un projet. Il est idiot de vouloir opposer financiers et ingénieurs. Mon secteur d’activité a toujours nécéssité des apports en capitaux et de la spéculation sur les technologies à venir. Il continue à nécéssiter ces mêmes financiers et spéculateurs pour fonctionner correctement. Heureusement on les trouve encore. Qu’un mec se fasse masse millions en ayant spéculé dés le début sur Facebook quelque part c’est tout à fait sain. (Si vous avez l’impression que ce n’est pas technologique, lisez le blog des developpeurs de Facebook et vous verrez qu’il y a des vrais trucs derrière). 





              • Lapa Lapa 7 janvier 2009 20:07

                le terme virtuel de l’article ne s’applique pas aux NTIC mais bien à la finance. Facebook reste donc biend e la production de l’économie réelle.

                je pense que le terme virtuel est assez mal choisi et peu prêter à confusion.


              • vieuxcon vieuxcon 7 janvier 2009 19:23

                Bravo
                Voilà ce que je dit et redis depuis des lustres. Je l’avais même écrit au précédent premier Ministre. Colbert non plus n’était pas qu’un con. La finance nourri une personne, là où l’industrie en fait vivre des millions, là où l’industrie produit des objets concrets nécesaire à la vie ou améliorant le confort.
                La finance n’a pour but que de confiquer les richesses au profit d’un petit nombre, c’est la descendante de l’esclavagisme ou de la servitude. Et combien faudra t il répéter que je ne connais aucune scienc qui ne tolère un tel tôt d’aproximations et d’erreurs. Imaginez une médecine qui puisse perdre 30 à 40 % de ses patients. Des avions qui puissent se crascher tous les 5 vols etc... Peut on parler de science ? ou de charlatanisme.


                • Jean 7 janvier 2009 19:55

                  Je suis ingénieur.
                  Responsable de projets de R&D à Alstom Transport.
                  J’ai lu l’article intégralement.
                  Je n’ai rien à ajouter ni à retrancher.
                  Parfaitement d’accord avec l’auteur de ces lignes.
                  Il aurait fallu l’écrire il y a 20 ans, mais ce n’est pas trop tard pour le dire et le rabacher.
                  Merci à l’auteur.
                  Jean


                  • ObjectifObjectif 7 janvier 2009 23:35

                    C’est plein de bonnes intentions, mais est-ce utile et efficace ?

                    Quand il écrit : "« Je demande aux politiques de reformer la finance mondiale et je les invite plus que jamais à s’en tenir aux fondamentaux et à donner toute leur attention aux vraies valeurs ajoutées, comme le font les ingénieurs dans leurs activités quotidiennes de R&D, de conception, de construction de production et de services. »"

                    Pour moi, cette conclusion montre qu’il n’a rien compris au film, qu’il continue à se décharger de sa responsabilité citoyenne sur le politique, qui a pourtant montré qu’il était incapable de faire mieux.

                    Ce n’est pas une critique négative,c’est une constatation, et une invitation à la progression.

                    En tant qu’ingénieur, c’est à lui d’analyser techniquement les problèmes du "système" (au sens "ensemble de mécanismes interconnectés à étudier") et de proposer des solutions.

                    Cordialement à tous.


                  • c.d.g. 7 janvier 2009 21:04

                    conclusion de l article :
                    etudiants faites des etudes financieres ca paye plus que des etudes d inge !

                    Que ca envoie la societe dans le mur a long terme c est pas votre probleme. apres tout c est porbablement pas vous qui paierez les pots cassés (devinette qui c est qui va etre a l ANPE pour payer les pertes des sub primes et autres joyeusetes mais qui n a jamais touche un gros bonus ? )

                    PS :

                    - j ai un diplome d ingenieur mais si c etait a refaire, je peux vous assurer que je ferai autre chose (meme si j aime mon travail)

                    - dans le monde maintenant, la production ca rapporte quasiment rien. trop de concurrence. La marge se fait sur le vent (marketing, pub etc). parfait exemple : nike. vendre plusieurs centaines d euros des chaussures qui ont coute meme pas 20 € a produire !


                    • gdm gdm 9 janvier 2009 22:05

                      @CNISF
                      La valeur est subjective. Chacun a un avis différent sur la valeur d’une chose. Pour un économiste, le terme de "vraie valeur" est une absurdité. Or cet article tente une tonalité économique. L’auteur commet donc un erreur en fondant, et en titrant son article éconique, en omettant que la valeur est différente pour chacun.

                      C’est ainsi que le concept de "valeur virtuel" est contestable. Lorsqu’un bien économique peut se vendre et s’achater, cette valeur existe pour ceux qui l’achatent. Cette valeur est bien réelle, existante. Votre quilificatif de "virtuel" est incorrect.


                    • ObjectifObjectif 7 janvier 2009 22:27

                      C’est une belle protestation, certainement un peu vaine, quand nombre d’ingénieurs se font complices des pouvoirs non démocratiques à l’oeuvre.

                      N’importe quel ingénieur en mécanique a bouffé assez de calculs de RDM (Résistance Des Matériaux) pour savoir qu’une poutre verticale soumise à un effort trop grand va flancher, c’est à dire se plier. Elle ne va pas se couper spontanément en morceaux avec des coupures à 45°.

                      De même, si un acier a été testé pour résister à 1200°C, ce n’est pas du kérosène brulant en atmosphère confinée qui va le faire fondre. Au pire, si une zone de la poutre est fragilisée, la poutre va flancher, retour au point précédent.

                      De même, du béton fragilisé par du feu va se fracturer en blocs, certainement pas se réduire en poudre.

                      Ce ne sont que 3 exemples de vérités techniques bonnes à dire, où la CNISF pourrait prendre position publiquement, à partir du savoir technique de ses sociétaires, pour confirmer que les pouvoirs et les médias nous racontent des bobards sur le 11 septembre 2001 et nous culpabilisent de ne pas les croire.

                      En laissant passer ces bobards au public non scientifique, le CNISF se décrédibilise et laisse la porte ouverte à tous les excès. Il peut ensuite difficilement se plaindre des conséquences de se qu’il a avaliser, ne serait-ce que tacitement.

                      Quand une partie de la population est payée au temps passé, indépendemment de la valeur de ce qu’ils produisent, alors qu’une autre partie est payée en prélevant un pourcentage croissant de la valeur de ce qui leur passe entre les mains, même s’ils n’y apportent aucune modification, on voit bien qu’il va y avoir un problème : le système ne peut pas être stable.

                      Mr Noël Clavelloux doit bien savoir que si la valeur du stock de pièces d’une usine était géré comme la valeur des actions à la bourse, le gestionnaire irait directement en prison ! A la bourse, le prix d’une petite vente est appliqué à toutes les actions de l’entreprise : ca ne tient pas simplement pas debout.

                      Alors bien sûr, l’argent du petit épargnant non averti va aller vers la bourse, plutôt que d’être prété à la fille de son voisin, ingénieure, qui essaye de monter des matériels de mesure (le début de HP...) ou des ordinateurs (le début de Apple...) dans son garage.

                      Et Mr Noël Clavelloux doit bien savoir aussi que c’est le système financier qui permet aux grandes entreprises de déposer les brevets qui vont empécher tous les ingénieurs d’inventer et de développer librement, à une échelle artisanale, afin de pouvoir faire vivre des PME. Si l’invention gène une grosse entreprise, ils n’auront jamais les moyens de défendre leurs brevets, ou de se défendre contre les brevets de barrage déposés sans limitation de moyens par les plus gros.

                      Je serais très heureux que Mr Noël Clavelloux et le CNISF réagissent à ces exemples, sans langue de bois, en vrai ingénieur, et produisent des résultats concrets accessibles à tous.

                      Cordialement à tous.


                      • Mordius 7 janvier 2009 23:54

                        Monsieur Noël Clavelloux fait parti de ces (soit disant) "élites" qui sont depuis longtemps déconnectés de la réalité.
                        L’auteur ne sait pas rendu compte qu’il n’y a pas qu’une crise financière mais aussi une crise économique.
                        Depuis les années 1980, ce n’est plus les ingénieurs qui dirigent les entreprises, d’abord nous avons eu les commerciaux (ou vendeurs de moutarde), les années 90 étaient pour les marketings (vendeurs de vent) puis à partir des années 2000, les financiers ont pris le pouvoir dans les entreprises (peut-être pas directement, mais par l’intermédiaire des fonds de pension ou par la pression des actionnaires) eux, ceux sont les coupeurs de têtes.

                        Donc penser que la crise financière va permettre de mettre de nouveau les ingénieurs sur le devant de la scène, comme pour reconstruire le pays après la seconde guerre mondiale, "ce n’est pas demain la veille".
                        En effet, comme pour la finance, le court terme a joué a fond, pour le résultat de délocalisation en masse dans l’industrie. Le problème est que quand une entreprise licenciait ses employés elle licenciait indirectement ses clients. En effet, ses employés ne sont plus rémunérés et ne peuvent plus acheter les produits d’autres fabricants eux mêmes clients de la première entreprise qui délocalise.
                        Et comme dans la finance, l’effet "mouton", a fait que le maximum d’entreprise ont délocalisées et délocalise encore, en ne se rendant pas compte qu’elles scient la branche sur laquelle elles sont assises. L’effet domino arrive à son but, les français n’ont plus d’argent pour acheter les produits (puisque plus rémunéré) et la poule aux oeufs d’or à disparu !
                        si ces entreprises pensent maintenant vendre leurs produits en Chine (qui maintenant va les concurrencer avec en plus un marché porteur) on va bien rire !!


                        • timiota 8 janvier 2009 00:21

                          Les ingénieurs ont certes encore un "lien avec la matière" (qui ne ment pas, mais la terre est basse ...) , pour certains d’entre eux,
                          mais ils sont immergés dans la civilisation et eux aussi au milieu du gué, avec des spoliations de leurs savoirs et savoir-faire iniitiaux qui sont souvent caducs au bout de 20 ans, quand ils pourraient avoir une vision globale et un sens des responsabilités maximalement affutés.

                          La déresponsabilisation est causée par leur travail, mais indirectement. Qu’on ne me dise pas que les architectes des grandes barres et de 97% de l’urbanisme contemporain ont (avaient) une vision sympa --- ou seulement humaine --- de l’espace public, de l’agora. 
                          La place de Sienne, c’est autre chose, ou encore les choix faits à Florence par un Brunelleschi, ou encore dans les cathédrales, pour la mise en scène des humains pour d’autres humains, ce qui, modulo une civilisation pas pire qu’une autre en son temps, témoigne d’une forme de respect aujourd’hui manquante.

                          Aujourd’hui , sur terre : La vacuité s’insère dans un appareil à peine complexe dont l’ingénieur pourrait se douter, si on lui met le doigt sur le problème, qu’on empêche le possesseur d’en avoir une vision saine et complète, alors qu’il peut encore être boosté, cet ingénieur pour offrir cela, si ce n’était les impératifs économiques mis au primat de tout. Bill Gates est évidemment l’épigone de ce genre d’attitude, son OS "Windows" restant un chef d’oeuvre de meringue au macaron avec un peu de sardine et des pleurottes s’il vous plait (pour Office, c’est pas bcp mieux)..., mais même le patron de Philips a en son temps hurlé contre la mise en chip des machines à laver qui n’était pas bien vécue par les acheteurs, et restait trop superficielle par rapport à notre côté encore humain.

                          Sans tomber dans les diatribes de PMO ou encore dans celles plus littéraires (et antérieures ? ) de Baudoin de Baudinat (bouquin recommandé dans le dernier Canard de 2008), les ingénieurs ont accepté une compartimentation qu’avaient refusé leurs plus illustres ainés, un Piero della Francesca, un Leonardo da Vinci, ou même Einstein, qui s’intéressa à des brevets sur les frigo avec Szilard.

                          C’est cette possiblité du capital à nous compartimenter jusqu’à rendre nos désirs asservis à des boucles empoisonnantes (la pub à la télé, partir en week-end avec bouchons, désirer des vêtements si banalement unis,...) qui est l’aspect systémique qui se passe juste au-dessus de la tête de l’ingénieur.
                          L’ingénieur n’est pas encore, ou toujours pas, l’ingénieur social, le TeX-chamane, l’homme des technologies de l’esprit (le nootechnologue, argh, je vais me prendre un coup d’intericonicité sur ce forum ! ) que Bernard Stiegler appellerait grosso modo de ses voeux, allez lire vous-même , c’est un sujet exigeant, et je m’y trompe sans doute en y allant trop loin.

                          Je laisse là le mystère, je ne feindrai pas d’en être davantage l’organisateur.




                          • manusan 8 janvier 2009 09:19

                            Dans le monde de l’industrie (et partout d’ailleur), il bien connu qu’on récompense moins bien ceux qui créer la richesse (ingénieurs, techniciens ...) que ceux qui la vende (commerciaux, consultants ...).

                            C’est au bord du gouffre, aprés des licenciements à répétition depuis 5 ans, que les nouveaux dirigeants d’Alcatel-lucent s’en rend finalement compte.

                            http://www.silicon.fr/fr/news/2009/01/06/alcatel_lucent__des__consultants_c orrupteurs_parmi_les_1_000_managers_licencies_



                            • berthierch 4 septembre 2009 13:22

                              precedent message mal formaté : A République Sociale, nous sommes d’accord avec cette prise de position. Mais nous n’oublions pas que des techniciens et ouvriers expérimentés et bien formés par un enseignement technique et professionnel de qualité sont indispensables à la réalisation et à l’exploitation sures des merveilles de la technique conçues par les ingénieurs et chercheurs.
                              Formation, compétence, expérience, disponibilité des ingénieurs, scientifiques et techniciens sont mises en danger par des gestions à court terme, l’instabilité des décisions d’investissements, l’allongement des chaînes logistiques et le sacrifice des budgets de maintenance et de sécurité.
                              Qui ne voit que la valeur et la réputation des réalisations techniques et scientifiques françaises doivent beaucoup à l’intervention de l’Etat dans le capital, la programmation et le suivi des grandes entreprises françaises.

                               

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