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Accueil du site > Actualités > Economie > Le miracle de l’agneau néo-zélandais

Le miracle de l’agneau néo-zélandais

C’est Pâques. L’agneau néo-zélandais débarque en masse dans toutes les grandes surfaces européennes à des prix défiant toute concurrence locale. Et ce, malgré un transport de quelque 20.000 kilomètres, souvent par avion. Le GIEC doit être ravi. Un texte du Collectif « Avion Rouge ».

Ça y est, les fêtes de Pâques sont à nos portes, avec leurs congés ou leurs vacances. Mais aussi et surtout avec les œufs de Pâques que les cloches de Pâques venues directement de Rome larguent dans nos jardins. Puis, au moment de passer à table, nous dégusterons l’agneau pascal... de Nouvelle-Zélande. Et ce, que nous soyons à Bruxelles, Paris, Rome ou Berlin. En effet, partout en Europe, cet agneau est actuellement proposé à des centaines de millions de consommateurs à un prix ridiculement bas, très largement inférieur à celui de l’agneau local (entendez par « local », toute provenance européenne), atteignant un record de 5,30 € le kg dans les hypermarchés français (1).

Et c’est là qu’intervient le miracle de Pâques, car on peut se demander comment il est possible qu’une telle « viande de qualité » provenant d’un lieu d’origine si lointain (18.700 km à vol d’oiseau), dont les services d’informations aux consommateurs contactés sont incapables de dire ou de vérifier si ce produit est venu par avion ou par bateau (2), se retrouve dans nos rayons européens à si bas prix.

On entend souvent que le prix (très) bon marché des denrées périssables importées d’outre-mer est en grande partie dû aux salaires de misère pratiqués dans les pays d’origine. Cela est certainement vrai, en effet, pour le Pérou, l’Egypte, l’Indonésie, le Kenya, le Sénégal ou l’Ethiopie, d’où nous importons respectivement asperges, fraises, crustacés, roses, tomates ou haricots, le plus souvent par avion, et où la pauvreté est généralisée puisque les pays cités ont au minimum un tiers de leur population vivant avec moins de deux dollars par jour. Pour certains analystes et professionnels, donc, ces importations massives qui se généralisent constituent un réel levier de développement pour ces pays du Sud. Admettons.

Mais qu’en est-il alors de l’agneau néo-zélandais ? En effet, la Nouvelle-Zélande, classée dans le top 20 mondial des pays présentant le meilleur « indice de développement humain » (3), bien installée entre l’Espagne et l’Allemagne, est loin de faire partie des pays en développement. Comment donc arrive-t-elle à exporter ces animaux à un prix si bas, en l’absence de main-d’œuvre bon marché, et en y incluant les coûts de transport sur une distance qui est de l’ordre d’un demi-tour du monde ? La question est ouverte ! Et pour nous, citoyens soucieux de ce qui tombe dans notre assiette, nous nous en remettons au miracle et, surtout, nous nous demandons si tout ceci est durable.

En effet, tout déplacement de marchandise a un coût non négligeable, aussi bien financier qu’environnemental. Bien sûr, un peu plus de cinq litres de pétrole destinés au transport aérien (4) ne pèsent pas très lourd dans la balance lorsque l’on sait que le kérosène coûte bien moins qu’un litre d’eau de Spa (5). Bien sûr, le coût du transport maritime est encore bien moins élevé (de l’ordre de 30 fois moins cher que le transport aérien). Mais il reste énorme par rapport au transport d’un agneau élevé localement.

Au moment où le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) se réunit une semaine à Bruxelles pour évaluer quelles seront les répercussions du réchauffement climatique sur nos sociétés, et que nous savons d’emblée que les pays les plus vulnérables seront les plus démunis, car incapables de s’adapter à ces modifications climatiques profondes, on peut se poser des questions.

Des questions... Nous sommes bien conscients que ces quelques paragraphes en posent, sans vraiment apporter de réponses. Mais n’est-ce pas toujours le cas lorsqu’un miracle se produit ?

Le Collectif « Avion Rouge » est un collectif de citoyens belges soucieux de l’environnement et indépendants de toute formation politique. Il se compose de Fabrice Collignon (économiste, Liège), Pierre de Wit (architecte, Liège), David Leloup (journaliste, Liège), Pierre Ozer (docteur en sciences, Liège), Dominique Perrin (docteur en environnement, Flémalle), Sonia Veckmans (géographe, Yvoir) et Martin Willems (ingénieur, Rixensart).

(1) Du 4 au 10 avril, Carrefour propose le gigot d’agneau à 5,55 € le kg en Belgique.
(2) Selon les informations obtenues auprès de Carrefour et Delhaize, il semblerait que le mode de transport utilisé pour acheminer l’agneau néo-zélandais proposé actuellement soit un mélange de voie aérienne (approximativement 24 heures) et de voie maritime (« trois bonnes semaines en container frigorifique ») qui, en fonction des opportunités, serait « sans incidence sur le prix final pour le consommateur ».
(3) Selon le Programme des Nations unies pour le développement.
(4) Il faut approximativement 5,6 litres de kérosène pour acheminer un kilogramme de marchandises en provenance de Nouvelle-Zélande.
(5) Le prix ridiculement bas du kérosène explique en grande partie pourquoi le transport de marchandises par voie aérienne est passé, de 1960 à 2006, de 2 à 150 milliards de tonnes-kilomètres transportées, soit une multiplication par 75 !


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30 réactions à cet article    


  • LE CHAT LE CHAT 10 avril 2007 11:30

    j’en ai eu à 4,49 le kilo à leader price ! si l’on peut légitimemment s’interroger sur de tel prix , au moins cela permet aux moins fortunés de pouvoir varier leur alimentation , car pour eux le mouton français , même pas en rêve ! idem quand il s’agit de choisir entre les gariguettes et les fraises espagnoles ....


    • Avatar (---.---.23.130) 10 avril 2007 15:46

      Tiens, encore de l’infopub dans l’Agora ...

      Pas pour Google cette fois mais pour Carrouf (regardez bien les photos) !!!

      Tu prends combien Carlo pour toutes ces pubs indirectes ???

       smiley


    • Kim Clijsters (---.---.76.171) 10 avril 2007 15:59

      Bah, c’est plutôt de l’antipub pour Carrefour qui privilégie les éleveurs néozélandais aux français, non ?

      Cela dit, excellent papier. Qu’attendent nos journalistes pour enquêter sur cette filière ?


    • Garbun (---.---.252.148) 10 avril 2007 18:34

      On se croirait en temps de guerre... Alors comme ça il faut privilégier notre pays ?

      « Le patriotisme est un sentiment artificiel et déraisonnable, source funeste de la plupart des maux qui désolent l’humanité. » Tolstoï


    • Kim Clijsters (---.---.76.171) 10 avril 2007 18:40

      Ca n’a rien à voir avec le patriotisme, Garbun, mais avec l’écologie. Importer de l’agneau en avion sur 20.000 km produit des quantités astronomiques de CO2. Pour lutter contre le réchauffement climatique, il convient de manger local le plus possible. Et beaucoup moins de viande (y compris nationale !).


    • Garbun (---.---.252.148) 10 avril 2007 18:46

      Dans ce cas je suis d’accord.


    • Bernard Dugué Bernard Dugué 10 avril 2007 11:50

      Bonjour,

      Le seul agneau que j’apprécie, c’est celui qu’on trouve à Nice ou dans les Alpes du Sud, il a une saveur et une texture spéciale. Il y a un boucher magrébin rue Dante à Nice qui le vend à un prix raisonnable, 10 ou 12 le kilo je crois


      • Marie Pierre 10 avril 2007 12:11

        C’est peut être du broutard et pas de l’agneau de lait ?


      • marmotte (---.---.123.242) 11 avril 2007 10:43

        Bonjour,

        j’avais cru entendre - mais vraiment je peux me tromper, c est peut etre une rumeur - que justement dans les alpes du sud, on trouvait de l’ovin qui paturait sur vos beaux alpages pour etre estampillé comme bétail local alors que son origine n’a rien de locale (importation de bêtes de différents pays). C’est une fable ?


      • Rocla (---.---.251.187) 10 avril 2007 12:24

        Ce qui serait définitivement intéressant , serait de connaitre la réalité des tenants et aboutissants de la grande distribtion , les prix qu’ils imposent aux fournisseurs , les marges arrières , le poids inégal du rapport de force .Il y a de moins en moins de boucheries de détail , c ’est pourtant une profession qui a été entièrement phagocytée par les grandes surfaces . Le seul but de la grande distribution c’ est de faire du fric .Le but d’ un artisan , c ’est de s’ épanouir dans son métier . Il le fait par amour de son art . C ’est la différence entre aimer et compter .

        Rocla


        • Unknown (---.---.241.82) 10 avril 2007 12:40

          La carcasse de porc= +-10E

          Le Kilo de porc= un peu plus de 10cc d’E

          Le tout sortant de chez l’eleveur.

          Le kilo en super-marché= 5-8 E.

          Avec des fournisseur moins gourmand et moins malhonnêtes Il n’y a rien de surprenant à trouver des prix pareils.

          Tout est bon dans l’cochon


          • adrien (---.---.46.14) 10 avril 2007 13:53

            Du fait du déséquilibre entre producteur et distributeur, il faut réorganiser les fillières productrices pour pouvoir peser dans les négociations de prix.

            Jamais les distributeurs ne s’imposeront un code moral par rapport à la maximisation de leur profit. Là où la loi du marché est reine, il faut justement la mettre de son côté sans utopisme.


          • Vincent 10 avril 2007 14:26

            J’avais peut-être une autre explication par rapport au prix de l’agneau Néo-Zélandais. Cela remonterait au milieu des années 80.

            Il me semble que les Français ont été reconnus coupable d’avoir coulé un bateau arc-en-ciel dans les eaux Néo-Zélandaises et qu’à la suite de cette affaire, Français et Néo-Zélandais auraient conclus quelques accords commerciaux en faveur de l’exportation de ces fameux agneaux, accord pour une durée d’une vingtaine d’année si mes souvenirs sont bons.

            Il me semble que cet accord aurait été signé au début des années 90.

            Alors pour ce qui est des prix pratiqués en France cela pourrait s’expliquer de cette façon, et nous sommes en mesure de penser qu’à l’époque la France étant influente au niveau Européen aurait pu faire passer un accord pour l’ensemble des pays adhérents.

            http://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_du_Rainbow_Warrior

            lire l’épilogue dernière phrase.


            • solezen (---.---.164.4) 10 avril 2007 15:11

              Les Néo-Zélandais élèvent les moutons pour la laine, la viande est pour eux ce qu’on appelle un sous-produit : ils ne savent pas comment s’en débarasser.

              Alors qu’en France c’est le contraire, nous élevons les moutons pour la viande, et c’est la laine qui constitue un sous-produit dont on a beaucoup de mal à se débarasser, payée trois francs six sous.


              • septquiprend (---.---.147.143) 10 avril 2007 16:15

                Sous produit je ne sais pas, sous qualité c’est sûr, la viande n’est pas comparable avec celle de l’agneau d’origine française : à proscrire absolument.


              • Darkfox (---.---.141.125) 10 avril 2007 15:40

                mmhh je pense que les subventions peuvent y etre pour quelques choses... non ?


                • Mathias (---.---.175.175) 10 avril 2007 15:50

                  Merci de poser ce problème de consommation mondialisée sur le dos du climat (transport par avion).

                  A quoi cela sert-il d’éteindre les lumières lorsqu’on sort d’une pièce, ou de fermer le robinet lors du lavage des dents pour « protéger la planète », alors que dans le même temps le français « traditionnel » (celui qui mange de la viande tout les jours parce que c’est normal) va servir à table de l’agneau néo-zélandais ?

                  Le commerce mondialisé dans son ensemble pose maintenant problème au climat mais aussi à l’activité nationale tout court.

                  De même, poser la question d’une baisse de la consommation de la viande en France est inconcevable... alors qu’à l’échelle de la planète c’est simplement une nécessité. Pour le poisson c’est idem. La production de viande pose les mêmes problèmes éthiques et climatiques que la production de bio-carburant... faut il nourrir les autos ou les humains, faut il nourrir seulement les riches (et leur indispensable viande) ou l’humanité entière (en orientant la production végétale vers les humains plutôt que vers les bêtes à viande) ?

                  Mais les questions des pays riches (nous on pense à nous) ne sont pas celles des pays pauvres (qui pensent souvent à survivre).

                  Nous pouvons donc passer à table avec de l’agneau volant puis reprendre la route avec du maïs Mexicain de le réservoir. Il y a des enjeux pourtant bien concret qui simplement n’existent pas encore à l’état même d’idée pour le plus grand nombre.

                  Bon appétit :)


                  • troll (---.---.82.129) 10 avril 2007 16:02

                    et bien moi mon mouton je l’achete ici : c’est de la qualite, tracable avec un elevage intelligent : L’agneau des Pyrenees


                    • (---.---.99.4) 10 avril 2007 16:47

                      le mouton est sur ma liste de ’vache sacrée’ comme le cheval , le lapin et pas mal d’animaux montés en grade . mais j’ai fait la même constatation avec des moules geantes de nlle Zeland a des prix moins cher qu’une cruche de kerosène par kg . comment font ils ?? ca m’intrigue


                      • Rdlm (---.---.114.107) 10 avril 2007 19:17

                        Bah, c’est plutôt de l’antipub pour Carrefour qui privilégie les éleveurs néozélandais aux français, non ?

                        Mettez un agneau kiwi et un français côte à côte chez carouf, le consomateur qui regarde à la dépense choisira le kiwi... Carouf est juste un bouc (agneau ?) émissaire...


                        • plus robert que Redford (---.---.225.209) 10 avril 2007 21:28

                          Pas de quoi polémiquer sur les prix !

                          La réponse a été clairement donnée par Solezen : la viande de mouton en NZ (et en Australie itou) est bien un sous produit de la LAINE, le truc en plus dont on ne sait pas trop quoi faire, sauf si des cons d’européens cathos sont prêts à payer pour en bouffer !

                          Dans le même style, le veau de boucherie est aussi un sous-produit du lait (un veau de race laitière = 110€ à trois semaine, un charolais du même âge = 300 à 350€ !)

                          Là où ça devient dément, c’est que l’on donne à ces charmants petits animaux du lait PREALABLEMENT TRANSFORME EN POUDRE PUIS REHYDRATE (avec quelques additifs et menues transformations) pour mettre des kilos sur ces pauvres carcasses et les conduire quand même à l’abattoir !

                          Intéressant paradoxe à donner à l’appétit aiguisé du GIEC...


                          • gorlaz (---.---.125.193) 10 avril 2007 22:28

                            Pour transporter un kilo d’agneau neozelandais , il faut 2 kilos de kerozene...

                            Dans un Boing 747 cargo, 30 tonnes de barbaques ... : consommation une tonne de kero à l’heure, il y a 4 reacteurs... Duree du vol 20 heures mnimum..

                            Bon ! les conneries ca suffit....

                            Et je ne parle pas des trainees de glace en haute altitude avec effet de serre que cela provoque ! Commencons dons a supprimer tous ces vols inutiles et le ciel deviendrait plus clair et lathmosphere se porterait mieux (cf greve des controleurs US pendant un mois sous Reagan... Le soir on pouvait revoir les etoiles... le ciel etait degagé !)


                            • jib 10 avril 2007 23:06

                              le but de cet article... le but est-il de se poser des questions sur le pourquoi d’un agneau aussi peu cher alors que l’europe est incapable de faire aussi bien, ou alors de parler de problemes ecologiques ?

                              j’ai du mal a voir une problematique, a cerner de quoi l’article veut parler... je vois un subtil ( ? ) melange. ca commence par parler du prix, on explique ensuite que les pays pauvres peuvent faire des bas prix... et ca enchaine sur le fait que la nouvelle zelande n’est pas pauvre mais que le transport en avion ca pollue et que donc ca souleve des questions...

                              je suis perplexe.. quel est le but de celui ayant ecrit l’article ? si ca avait ete la pollution, alors il aurait fallu axer tout l’article sur la pollution. meme a un niveau europeen les transports ca pollue. un suedois qui mange des oranges d’espagne, ca pollue... mais ici, non, on ne parle que du fait que la viande de mouton prend l’avion et c’est pas bien... mais quid de tous les produits venants des pays pauvres (ou pas) et qui sont importes par avion ? pourquoi ne pas avoir developpe le seul theme de la pollution ? pourquoi axer ca juste contre la nouvelle zelande et le mouton ?

                              le but est-il de parler de la pollution.. ou alors de faire reagir les gens et de proteger l’europe en disant « hey, n’achetez pas cet agneau, prenez de l’agneau francais, c’est plus cher mais ca pollue moins !! », ce qui serait un faux argument sachant que le but recherche ne serait autre que de proteger le producteur francais ?...

                              ce ne sont que des questions, j’ai trouve que cet article, qui commencait bien, est parti a la derive, qu’il s’est perdu, que, en fin de compte, on ne sait pas de quoi ca parle, on ne sait pas quels sont les problemes que veut soulever l’auteur..

                              ’jib


                              • aldor aldor 11 avril 2007 09:33

                                La pertiennce de la question posée est singulièrement différente selon que le transport se fait par avion ou par bateau.

                                L’avion est cher et pollue beaucoup ; le bateau est peu onéreux et pollue peu - sauf en cas d’accident. Je pense qu’à même quantité tranportée, un bateau venant de Nouvelle-Zélande pollue moins qu’un camion traversant la France.

                                C’est pourquoi on transporte de très loin par bateau des marchandises très pesantes et peu chères : charbon, pétrole, minerais... et pourquoi pas carcasses de moutons.

                                Quant à savoir pourquoi le mouron néo-zélandais est intrinsèquement peu cher, c’est une autre histoire... qui s’inscrit probablement dans l’histoire.


                                • Dynosaure (---.---.248.18) 11 avril 2007 09:57

                                  L’auteur de cet article pourrait se poser la question également pourquoi l’agneau local coûte-t-il si cher ? et de vérifier par l’occasion la répartition entre ce que coûte vraiment l’élevage, le prix payé à l’agriculteur d’un coté, et puis les taxes, les marges que se font les différents intermédiaires et les distributeurs d’un autre coté.

                                  La présence dans nos assiettes de ce produit « miraculeux » n’est -il pas simplement un révélateur de l’inefficience de notre système.

                                  Et si on réduisait les barrières entre producteurs et consommateurs


                                  • seb59 (---.---.180.194) 11 avril 2007 10:02

                                    Ceci prouve bien qu’il faut proteger nos frontieres, et notre production nationale.

                                    Mais dans tous les cas : 5,30 E le kg c’est deja trop cher.

                                    Ca fait presque 35 Francs le kilo de viande ! C’est la poule aux oeufs d’or l’agneau ou quoi ?


                                    • Les agneaux de Panurge (---.---.132.32) 11 avril 2007 12:22

                                      « Comment donc arrive-t-elle à exporter ces animaux à un prix si bas, en l’absence de main-d’œuvre bon marché, et en y incluant les coûts de transport sur une distance qui est de l’ordre d’un demi-tour du monde ? La question est ouverte ! »

                                      Non, elle est posée. Et vous avez vu un début de réponse ? Moi pas. Pas le bout du nez de la queue d’une réponse. L’auteur ne sait même pas si c’est venu par bateau ou par avion. Il n’a pas la moindre idée du coût du transport. Il n’a surtout pas cherché à se renseigner (c’est fatigant). Il a pas lu, il a pas vu, y sait pas, mais il en cause. Nous parle-t-il de quelles coupes il s’agit ? (car le prix de l’agneau varie énormément selon les coupes) Non. Il a juste remarqué le prix et s’est gratté la tête : « Ah ben créboudiou, comment ça s’peut-y donc faire ? C’est loin, la Nouvelle-Zélande ! » Et comme il n’y comprend rien et que, visiblement, il s’en fout, allez que je te vous colle un bout de discours écolo, ça mange pas de pain, c’est à la mode, et c’est une bonne combine pour rallonger la sauce parce que l’article en avait bien besoin, sans ça c’était le frangin à riquiqui.

                                      Heureusement, il y a les fins commentateurs qui ont découvert (comment ? par l’opération du Saint-Esprit je suppose) que, dans « ces pays-là » (la Nouvelle-Zélande, l’Australie) où ils n’ont jamais mis les pieds bien sûr, on élève les moutons pour la laine, et que la viande n’est qu’un sous-produit. Je conseille à ces fins analystes d’y aller faire de l’élevage et de porter leurs agneaux mérinos (« mérinos » savent-ils ce que c’est ?) à la boucherie. Ils feront tout de suite fortune et les éleveurs australiens et néo-zélandais se disputeront les services de ces éclairés spécialistes.

                                      Encore un article et des commentaires qui font honneur à Agoravox !


                                      • David Leloup Collectif « Avion Rouge » 12 avril 2007 10:23

                                        Lorsqu’un article est déposé sur AgoraVox, tout comme lorsqu’un article est publié dans la presse écrite, les auteurs sortent du bois et s’exposent. Et comme le dit le mail envoyé aux auteurs, « Parfois, sur certains sujets, les réactions des lecteurs peuvent être très violentes et apparemment disproportionnées. Essayez toujours de ‘calmer le jeu’ en répondant de manière factuelle et courtoise afin d’éviter tout dérapage ou polémique interminable ». Here we go ! Nous allons tenter de répondre, de manière collégiale, à certaines réactions postées. Désolé pour les réponses tardives, mais il s’agit d’une réponse presque collégiale à un sujet écrit de manière collégiale. Alors voilà :

                                        « Quel est le but de cet article ? » :

                                        Le but est simplement de poser des questions car, finalement, nous ne proposons clairement pas de solutions, mais bien des questionnements. C’est, selon nous, l’objectif d’une rubrique « débats ». Certains (nous et d’autres) posent des questions. Et d’autres, qui connaissent des fragments de réponses, apportent des éclaircissements. C’est le but du jeu. Ainsi, lorsqu’un intervenant, à juste titre, nous interpelle en disant « Comment donc arrive-t-elle (la Nouvelle-Zélande) à exporter ces animaux à un prix si bas, en l’absence de main-d’oeuvre bon marché, et en y incluant les coûts de transport sur une distance qui est de l’ordre d’un demi-tour du monde ? La question est ouverte ! » : ‘Non, elle est posée. Et vous avez vu un début de réponse ? Moi pas’.

                                        Quelques éléments de réponses, ‘step by step’ :

                                        [1] ‘L’auteur ne sait même pas si c’est venu par bateau ou par avion’.

                                        C’est vrai, nous [car il s’agit bien de l’article d’un collectif de citoyens belges] ne savons pas avec exactitude. La seule chose que nous savons est « Selon les informations obtenues auprès de Carrefour et Delhaize, il semblerait que le mode de transport utilisé pour acheminer l’agneau néo-zélandais proposé actuellement soit un mélange de voie aérienne (approximativement 24 heures) et de voie maritime (« trois bonnes semaines en container frigorifique ») qui, en fonction des opportunités, serait « sans incidence sur le prix final pour le consommateur ». (Note 2).

                                        [2] ‘Il n’a [ont] pas la moindre idée du coût du transport’.

                                        Si, nous avons une idée précise du coût environnemental du type de transport utilisé : ‘Pour réaliser ces calculs, nous nous sommes basés sur les chiffres moyens suivants : pour une tonne de marchandises, les émissions de CO2 sont estimées à 799 grammes par kilomètre parcouru lors du transport aérien et de 13 grammes par kilomètre parcouru lors du transport par voie maritime.’ Voir : http://pierreozer.blog4ever.com/blog/lirarticle-45705-224428.html

                                        [3] ‘Il n’a surtout pas cherché à se renseigner’.

                                        C’est faux, nous avons tenté de savoir, mais nous sommes face à un bouclier, à un ‘secret de fabrication’, alors même que la législation belge devrait pouvoir rendre ce type d’informations libre d’accès au consommateur. (Scandaleux !)

                                        [4] ‘Nous parle-t-il de quelles coupes il s’agit ? (car le prix de l’agneau varie énormément selon les coupes) Non !’

                                        Si : nous parlons ici du ‘gigot d’agneau’ comme indiqué en ‘note 1’ tout comme dans les trois ‘illustrations’ présentées dans l’article. On ne peut pas nous targuer de ‘démagogique’ sur ce coup : tout est clairement énoncé.

                                        [5] ‘Il a [ont] juste remarqué le prix et s’est gratté la tête : « Ah ben créboudiou, comment ça s’peut-y donc faire ? C’est loin, la Nouvelle-Zélande ! » Et comme il n’y comprend rien et que, visiblement, il s’en fout, allez que je te vous colle un bout de discours écolo, ça mange pas de pain, c’est à la mode, et c’est une bonne combine pour rallonger la sauce parce que l’article en avait bien besoin, sans ça c’était le frangin à riquiqui.’

                                        Non, nous remarquons juste que quand le gigot d’agneau vient de Nouvelle-Zélande, il coûte près de 60% moins cher que lorsqu’il a une origine ‘locale’ (entendez par « local », toute provenance européenne, car nous ne sommes pas franco-français, nous sommes belges, et donc ‘européens’). Car, il faut se rendre à l’évidence, le combat contre le réchauffement climatique (et donc les émissions de gaz à effet de serre) est un réel combat. En effet, l’énergie grise n’est pas ‘rien’. Car si le coût du transport d’une carcasse d’un agneau est non négligeable, celui-ci est beaucoup plus important si se transport se fait de la Belgique, de l’Irlande ou de la France par camion vers la Belgique que si celui-ci vient de Nouvelle-Zélande vers la Belgique (ou la France) par avion. (voir remarque 2 ci-avant) !

                                        Une dernière chose : si le mode de vie américain est ‘non négociable’, nous disons plutôt que notre mode de vie ‘global’ ne peut pas être ‘non négociable’ par rapport à la physique de l’atmosphère...

                                        Quelqu’un a-t-il à redire là-dessus ?

                                        Meilleures salutations.

                                        Le collectif « Avion Rouge » [pour rappel composé de Fabrice Collignon (économiste, Liège), Pierre de Wit (architecte, Liège), David Leloup (journaliste, Liège), Pierre Ozer (docteur en sciences, Liège), Dominique Perrin (docteur en environnement, Flémalle), Sonia Veckmans (géographe, Yvoir) et Martin Willems (ingénieur, Rixensart)]


                                        • Frédéric Mahé Frédéric Mahé 16 avril 2007 14:35

                                          Je confirme l’histoire du contrat passé entre la France et la Nouvelle-Zélande suite au drame du Rainbow Warrior, la presse s’en était faite l’écho à l’époque, sans s’émouvoir (pourquoi s’émouvoir pour des paysans, je vous le demande ?), alors que cela condamnait les éleveurs de moutons français, déjà poussés au suicide par une précédente baisse des prix dramatique. Ce contrat avait accéléré la libération des faux-époux-Turenge.

                                          Pour l’élevage néo-zélandais, les structures sont différentes, entre autres, le terrain est gigantesque et peu coûteux, et la production de mouton extensif est énorme. Peu de soins, peu d’aliments industriels, c’est de l’herbe à pattes. La Nouvelle-Zélande est le premier producteur mondial, juste devant l’Angleterre (cela expliquant historiquement ceci). Il est tout à fait probable que des moutons à laine soient utilisés comme source d’agneaux à bas coût, de moins bonne qualité que des agneaux de race à viande, et qu’on nous refilerait par cargos entiers (congelés). Après tout, nos escalopes de veaux proviennent très souvent de veaux « laitiers », qui sont gérés comme des sous-produits de l’élevage laitier.

                                          Mon expérience me fait plutôt dire que la viande NZ arrive par cargo, puis est acheminée par camion à l’échelle européenne.

                                          Par avion, ça coûte trop cher, on réserve ça à des marchandises comme le foie gras (frais) ou le caviar. Si le bonhomme de Carrouf’ dit que c’est par avion, c’est parce qu’il a peur qu’on lui dise que la viande est pas fraîche, ou que lui-même n’en sait rien.

                                          Peu importe, le coût en matière combustible fossile est de toute façon du fric foutu en l’air, au sens propre et, si j’ose, polluant du terme (quel oxymoron !). Quand le baril de brut passera la barre-historique-des-300-dollars, ces marchés artificiels s’effrondreront. Mais nous n’aurons plus de moutons chez nous ...


                                          • Thomas Thomas 25 juillet 2007 14:26

                                            L’article n’est pas d’hier mais il m’est revenu en tête lorsque j’ai eu l’occasion de croiser la route d’un responsable des achats chez un grand distributeur français. Plusieurs éléments avaient d’ailleurs déjà été cités ci-dessus.

                                            - la viande d’agneau est effectivement surabondante en NZ par rapport aux besoins de la population (4 millions d’habitants sur un territoire grand comme la moitié de la France, et le proche voisin australien n’a que 20 millions de bouches de nourrir).
                                            - l’élevage se fait en plein air sans aucune intervention humaine autre que d’aller ramasser les bêtes pour l’abattage, donc à très bas coût de main d’œuvre
                                            - l’abattage a lieu de décembre (austral), la viande est conditionnée sous vide et acheminée par bateau
                                            - la certification « viande française » coûte cher, donc s’en passer est une économie importante
                                            - je cite « là-bas, les producteurs ne nous facturent pas le soleil et la surveillance par le berger »

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