Gaz à effet de serre et réchauffement climatique : démêler le faux du vrai
Les gaz à effet de serre (GES) et plus particulièrement le CO2 (dioxyde de carbone ou gaz carbonique) sont présentés par les médias, les politiques et une partie des scientifiques comme des fléaux responsables du réchauffement de la planète.
Qu'en est-il vraiment ? Les experts du GIEC (Groupe Inter gouvernemental d'Experts sur l'évolution du Climat) aussi appelé IPCC (International Panel of Climate Change) nous disent-ils toute la vérité ? Que proposent-ils ?
SOMMAIRE
1. L'effet de serre et les principaux GES
2. Le CO2 et le cycle du carbone
3. Variations de la température de la Terre
4. Les cycles de Milankovitch
5. El Niño
6. Influence du soleil et des nuages sur la température
7. Variation du CO2 en général
8. Le CO2 anthropique (dont l'origine est l'activité humaine)
9. La poussée du lobby nucléaire
10. Le nucléaire, la fausse solution
1. L'effet de serre et les principaux GES
Il convient de dire que l'effet de serre nous est bénéfique dans la mesure où il nous permet de vivre. En effet, sans effet de serre, la température de la Terre serait de -18°C, alors qu'elle est de 14 à 15°C en moyenne, favorable à la vie. La Terre reçoit environ 1368W/m² d'énergie solaire, dont 11 %, soit 146W/m², est retenu dans la basse atmosphère et constitue « l'effet de serre », d'après les travaux de Raval et Ramanathan en 1989. Les nuages peuvent refléter jusqu'à 50W/m² ou absorber jusqu'à 30W/m². La fourchette se situe donc entre 96 et 176W/m². La vapeur d'eau joue un grand rôle dans l'effet de serre. D'après les travaux de Peixoto et Oort en 1992, la vapeur d'eau dans l'atmosphère équivaut à un voile de 2,5 cm d'eau enveloppant la Terre, avec un temps de résidence de 9 jours.
Il est admis que le gaz à effet de serre le plus important de par sa contribution à l'effet de serre est la vapeur d'eau H20, à hauteur de 55 %, ensuite arrive le CO2 pour 39 %, puis le protoxyde d'azote N2O à 2 %, le méthane CH4 à 2 % et l'ozone O3 à 2 % ; il y a aussi différents gaz comme le CFC, dans des proportions moindres. Ces gaz ont un potentiel de réchauffement global (PRG) différent.
Le CO2 a un PRG de référence de 1, le méthane est 25 fois plus réchauffant. La vapeur d'eau n'a pas de PRG attribué car le temps de résidence n'est que de 9 jours dans l'atmosphère. Or, toujours d'après Peixoto et Oort, l'énergie emmagasinée dans l'océan est 2 000 fois plus élevée que celle contenue dans l'atmosphère. En conséquence, cette faible capacité de la vapeur d'eau à stocker de l'énergie fait qu'elle a un fort pouvoir d'effet de serre. En revanche, l'énorme capacité de l'océan à emmagasiner l'énergie (environ 1,6 x 1027 joule) fait qu'il peut jouer un rôle important sur la température de la planète, grâce à son effet tampon.
2. Le CO2 et le cycle du carbone
Le CO2 dans l'atmosphère représente une quantité d'environ 810 Gt (gigatonnes c'est-à-dire milliards de tonnes).
L'océan (hydrosphère) contient environ 38 000 Gt de carbone (soit presque 50 fois plus que l'atmosphère). Enfin, la biosphère (plantes, sols, animaux) constitue un réservoir de 2 000 Gt de carbone et la lithosphère (sédiments, roches) est le plus gros réservoir, avec 20 millions de Gt de carbone.
Des échanges se font entre les différents réservoirs, les plantes absorbent du CO2 lors de la photosynthèse, les animaux rejettent du CO2 en respirant.
120 Gt (source : GIEC) sont ainsi échangés entre l'atmosphère et la biosphère. Les plantes, lorsqu'elles meurent, libèrent tout le carbone emmagasiné qui sera stocké au niveau des sols, puis emprisonné dans la lithosphère.
D'autre part, 90 Gt de CO2 (source : GIEC 2006) sont échangées entre l'atmosphère et l'hydrosphère.
D'après la loi de Henry qui mesure la solubilité d'un gaz dans un liquide, si la température du liquide augmente, la pression du gaz augmente et la concentration atmosphérique aussi.C'est un peu comme une bouteille de soda qu'on réchauffe, le gaz carbonique contenu dans le liquide s'échappe car la pression augmente. C'est ainsi que lorsque la température de l'eau augmente, l'océan libère du CO2 et lorsqu'elle baisse, l'océan absorbe du CO2. L'océan austral absorbe beaucoup plus de CO2 car il est plus froid.
Le processus d'absorption est une réaction chimique entre le CO2 et l'eau (H2O) qui donne de l'acide carbonique (H2CO3), qui lui-même va se désagréger pour donner des carbonates. Ceux-ci vont se combiner avec le calcium, donnant du carbonate de calcium (calcaire) se déposant ainsi dans les océans. Si un déséquilibre survient, l'océan peut dégazer plus de CO2 qu'il n'en absorbe.
Le bilan total des échanges de CO2 est donc de 210 Gt, soit environ 1/4 du volume total de l'atmosphère. A cela s'ajoutent les émissions de CO2 anthropique (d'origine humaine) dû à l'industrialisation, qui sont estimées à 37 Gt, ou 49 Gt si on inclut les autres GES par équivalence, selon le dernier rapport du GIEC de 2013.
Ces émissions sont estimées d'après l'AIE (Agence Internationale de l'Energie) à 31 Gt.
3. Variations de la température de la Terre
La température moyenne de la Terre, de 1910 à nos jours, a augmenté de 1°C, et ce petit degré est présenté comme spectaculaire. En réalité, la Terre a déjà connu des périodes de réchauffement important ou bien de refroidissement intense.
La NASA, l'Université de Columbia à New-York et le Met Office (institut météorologique britannique) affirment que 2015 est l'année la plus chaude jamais enregistrée à la surface du globe. C'est ce qu'on appelle de la désinformation. En effet, les enregistrements officiels et fiables de la température ne remontent qu'aux années 50 et nous savons avec certitude aujourd'hui grâce à plusieurs techniques d'analyses scientifiques que la Terre a déjà connu des variations de température importantes.
La fameuse courbe de Mann, la « crosse de hockey », reprise par le GIEC, est accentuée par le fait que nous avons connu de 1550 à 1850, un petit âge glaciaire, avec une période très froide, de 1645 à 1715, appelée le minimum de Maünder. Quand on démarre de très bas, la remontée ne peut être que spectaculaire. De plus, Mann, dans ses mesures de température du 20ème siècle, a utilisé les cernes des arbres. Or, d'après Vincent Courtillot, cette technique n'est pas fiable dans la mesure où les cernes des arbres jeunes sont plus larges que celles des arbres vieux, et ceci à température identique. Si on utilise la densité du bois, elle est la même pour un arbre jeune que pour un vieux. En conséquence, on obtient une analyse plus fine de la température, faisant apparaître, par exemple, une baisse de 1900 à 1910, une augmentation de 1910 à 1940, puis une baisse de 1940 à 1960. les mesures récentes font apparaître une hausse de 1960 à 1998, puis une stabilisation.
Si on recule un peu plus dans le temps, la période dite de l' « Optimum médiéval », entre 1000 et 1200 a été certainement aussi chaude qu'aujourd'hui. La meilleure des preuves est que le Groenland était colonisé par les vikings, qui faisaient de l'élevage sur des prairies verdoyantes, à l'endroit même où aujourd'hui la glace recouvre tout ! Cette période est minimisée par la courbe de Mann.
Un peu plus loin dans le temps encore, pendant la période romaine, la mer avançait plus à l'intérieur des terres. On retrouve des vestiges de ports romains à une centaine de mètres de la côte (A Egine, en Grèce). A Saint-Cyr sur mer, une villa gallo-romaine jadis au bord de l'eau est maintenant à plusieurs centaines de mètres du rivage. Ces témoins nous permettent de penser que les glaciers avaient fondu et que le niveau de la mer était monté, en raison de la hausse de la température.
Enfin l'analyse des carottes de glace ou des sédiments lacustres ou océaniques nous a permis de savoir qu'il y a eu un « Optimum holocène » de -10 000 à -6 000 ans, à la fin de la préhistoire. Il y eut un réchauffement brutal, plus élevé qu'aujourd'hui, entraînant la fin de la glaciation de Würm et l'apparition de lacs et de rivières dans le Sahara.
Nous sommes actuellement dans une phase inter-glaciaire depuis 18 000 ans qui se terminera dans 10 000 à 40 000 ans. La Terre n'est donc pas prête de se refroidir à l'échelle de milliers d'années.
4. Les cycles de Milankovitch
Le CNRS, dans un article de Marie-Antoinette Mélières, intitulé « théorie astronomique du climat » apporte un éclairage intéressant sur la corrélation entre la rotation de la Terre autour du soleil et la variation de la température.
Le scientifique Milankovitch, dans les années 20, a mis en évidence 3 points :
- l'excentricité : la révolution de la terre autour du soleil décrit une ellipse qui selon un cycle de 100 000 ans environ, peut se rapprocher du cercle (excentricité faible) ou bien s'écraser (excentricité forte). Dans ce dernier cas, la Terre est très éloignée du soleil en hiver et en été, ce qui entraîne des hivers rigoureux et des étés frais. La diminution de l'énergie solaire peut aller jusqu'à 6 %. Pour cette raison, tous les 100 000 ans, nous avons une glaciation. La dernière, dite glaciation de Würm, s'est terminée il y a 18 000 ans.
- l'inclinaison : si l'on considère l'axe de la Terre passant par le pôle Nord et le pôle Sud, on s'aperçoit qu'il est « suspendu », tel un balancier, à l'étoile polaire Ursae minoris, et que ce balancier bouge de 21° à 24,5°. Le cycle aller-retour se fait en 41 000 ans. Lorsque l'inclinaison est maximale, l'hémisphère nord reçoit moins d'énergie du soleil l'hiver, et plus l'été. Ceci favorise donc des hivers plus froids et des étés chauds.
- la précession : l'axe de la Terre n'est pas toujours « suspendu » à la même étoile, il décrit un cercle selon un cycle de 22 000 ans, de sorte que la Terre peut se rapprocher encore plus du soleil. Dans 10 000 ans, l'étoile polaire sera Vega.
A l'heure actuelle, la configuration – excentricité faible (la Terre décrit quasiment un cercle autour du soleil) et inclinaison de 23°26 – fait que c'est en hiver que la Terre est plus proche du soleil. Nous avons donc des hivers de plus en plus doux. L'inclinaison va diminuer jusqu'à un angle de 21° à l'avenir, accentuant un peu plus cet effet.
Une configuration proche de l'actuelle s'est déjà produite il y a 400 000 ans (au stade isotopique 11), où la phase inter-glaciaire fut longue (30 000 ans). Mais l'inclinaison était de 24,2°, les étés étaient plus chauds que la moyenne des inter-glaciaires et on estime que le niveau de la mer était supérieur de 10 mètres à celui d'aujourd'hui. On a même retrouvé du pollen de vigne sauvage dans le massif du Vercors, en analysant des carottes de glace.
Une autre configuration voisine a été aussi remarquable. Il y a 128 000 ans, lors de la dernière période inter-glaciaire (entre la glaciation de Riss et celle de Würm), il faisait 2°C de plus qu'aujourd'hui à notre époque et le niveau de la mer était plus élevé de 2 mètres.
5. El Niño
D'après la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration), l'année 2015 a été la plus chaude depuis la fin du XIXème siècle. Mais que représente un siècle depuis que la Terre existe ? C'est comme un quart de seconde dans une année ! Encore une fois, bien avant que des mesures officielles n'aient été effectuées, des périodes très chaudes ont eu lieu, il n'y a donc pas lieu de s'affoler, d'autant que la pointe de douceur de l'hiver 2015-2016 est due à El Niño, phénomène climatique cyclique qui consiste en un réchauffement du Pacifique Nord. Les alizés, soufflant dans le Pacifique Sud, chassent les eaux chaudes de surface vers le Nord, refroidissant ainsi les eaux de la côte Ouest de l'Amérique du Sud. Le dernier épisode intense de El Niño date de 1997 – 1998. Il est reconnu que ce phénomène marin de surface a des conséquences sur le climat de l'ensemble du globe.
6. Influence du soleil et des nuages sur la température
On sait que l'activité du soleil est variable et que des éruptions se produisent, visibles sous la forme de tâches solaires. D'après la Royal Astronomical Society, en dénombrant ces tâches, on s'aperçoit que leur nombre est variable de manière cyclique (cycles de Swabe). Tous les 11 ans, une recrudescence se produit, mais les cycles sont plus intenses les uns que les autres. Depuis le minimum de Maünder, en 1761, les cycles solaires ont été numérotés, et nous sommes actuellement dans le cycle 24.
On sait qu'une intense activité magnétique au même moment que les tâches solaires, produisent des changements sur les émissions de rayons X et UV. Ces orages magnétiques dévient le rayonnement cosmique (travaux de Hess en 1912) provenant de l'espace. La Terre est bombardée par des micro particules et se protège grâce à son champ magnétique (magnétosphère).
Le cycle 24 est caractérisé par une faible activité du soleil (avec 75 taches en 2013) et c'est le plus faible depuis le cycle 14 en 1906 (avec 64 tâches). D'après le docteur Hathaway, les 10 cycles les plus intenses se sont produits depuis les années 50. On voit donc une corrélation possible entre le réchauffement des 50 dernières années du XXe siècle et l'intensité des cycles solaires.
Svensmark, astrophysicien, et Shaviv, professeur à l'université de Jérusalem, ont publié dans la revue Nature des recherches montrant que le rayonnement cosmique a une influence sur la formation de nuages. Ils ont reconstitué en laboratoire un brouillard à partir d'un bombardement de micro particules. Il apparaît que des nuages de basse altitude se formeraient sous l'influence des rayons cosmiques. Les nuages de basse altitude sont responsables d'une baisse de la température, contrairement aux nuages de haute altitude, qui jouent un rôle de serre.
Le « clou » de l'histoire, c'est que la professeure Valentina Zharkhova de la Royal Astronomical Society prédit un nouveau petit âge glaciaire durant le cycle 26, entre 2030 et 2040, où l'activité du soleil pourrait baisser de 60 %. Cette prédiction met à mal les théories alarmistes du GIEC qui prévoit un réchauffement de plusieurs degrés durant les prochaines décennies.
7. Variation du CO2 en général
Nous avons vu que la température de la Terre variait en fonction de nombreuses causes. Mais venons-en à l'accusé n°1, la vedette des médias et du GIEC, le CO2 !
Le taux de CO2 est aujourd’hui de 380 ppm (parties par millions), niveau soi-disant jamais atteint auparavant. Pourtant quand on fait des recherches, on s'aperçoit qu'au Dévonien, il y a 500 millions d'années, le taux de CO2 de l'atmosphère était 20 fois plus élevé qu'aujourd'hui. Il a ensuite baissé, grâce à la colonisation par les plantes du milieu continental, pour arriver au Carbonifère (-300 millions d'années) au même niveau qu'aujourd'hui. Ensuite, en raison d'un réchauffement, le taux est remonté au Crétacé (-250 millions d'années) à un niveau 5 fois plus élevé qu'aujourd'hui (sources : Berner dans la revue Nature, ENS de Lyon)
Depuis le Crétacé, le taux de CO2 a baissé pour arriver à un taux variant de 150 à 280 ppm, au rythme de glaciations et périodes inter-glaciaires. Il a augmenté jusqu'à 380 ppm depuis 1750, et cette hausse serait attribuée selon le GIEC, uniquement aux émissions industrielles.
Il n'y avait pourtant pas d'industries au Crétacé et encore moins au Dévonien !
Plus récemment, quand on regarde les émissions annuelles de CO2 d'après le rapport du NIPCC (2008), on constate annuellement des pics ou bien des baisses spectaculaires.
Par exemple, en 1991-1992, durant l'éruption du volcan Pinatubo, nous avons eu un refroidissement, et un creux de CO2 . A l'inverse, en 1997-1998, date du dernier épisode intense de El Niño, un pic de CO2 a été relevé, de même lors de la canicule de 2003.
Enfin, lorsqu'on analyse la courbe de température moyenne globale (d'après les données du Mett Office), on s'aperçoit qu'elle a augmenté de 1910 à 1940, alors que les émissions de CO2 étaient faibles, puis a baissé jusqu’aux années 60-70 alors que la production industrielle battait son plein. Depuis 1998, on observe une stabilisation de la température jusqu'à 2013. Cette stabilisation embarrasse les experts, qui l'attribuent à juste titre à l'effet tampon des océans, propriété mise en évidence par Peixoto et Oort (voir chapitre 1)
Contrairement à ce qu'on veut nous faire croire, c'est donc la température qui provoquerait l'augmentation du CO2 et non l'inverse. Les GES ne sont pas responsables à part entière du réchauffement climatique.
7. Le CO2 anthropique (dont l'origine est l'activité humaine)
Selon le dernier rapport du GIEC de 2013, les émissions de GES équivalent CO2 (c 'est à dire tous GES confondus) s'élevaient en 2012 à 49 Gt, dont 76 % de CO2, soit 37 Gt de CO2. D'après l'AIE (Agence Internationale de l'Energie) il est de 31 Gt/an. Le GIEC ayant surestimé les chiffres de 20 %, nous ne retiendrons que les chiffres officiels de l'AIE.
Les émissions annuelles sont passées de 27 Gt à 31 Gt de 2006 à 2012, soit une augmentation de 15 % en 6 ans. La consommation d'énergie dans le monde est de 13,37 milliards de Tep (Tonnes équivalent pétrole) et les experts prévoient une augmentation des émissions de CO2 proportionnellement.
Pour autant, on peut se poser la question : « Le CO2 d'origine anthropique s'accumule-t-il dans l'atmosphère ou est-il recyclé ? » Pour y répondre, il faut prendre en compte le volume des échanges entre la biosphère et l'océan, d'une part et l'atmosphère et l'océan, d'autre part. On estime que 90 Gt sont échangées entre l'océan et l'atmosphère alors que 120 Gt sont échangées entre la biosphère et l'atmosphère. Le volume total échangé est donc de 210 Gt soit environ 1/4 du volume de l'atmosphère (810 Gt). Le CO2 global de l'atmosphère se renouvelle donc tous les 4 ans. Si l'on fait un calcul très simple, on s'aperçoit qu'au bout de 4 ans, et sur la base de 31 Gt/an, on arrive à une concentration totale maximale de 77,5 Gt de CO2 anthropique soit 9,5 % du CO2 total de l'atmosphère seulement, l'impact sur le réchauffement global est donc limité.
Toujours d'après le GIEC, avant 1750 l'atmosphère contenait 600 Gt de CO2 et l'augmentation de 210 Gt jusqu'à nos jours serait exclusivement due au CO2 anthropique. Nous voyons bien que c'est faux, puisque compte tenu des échanges, 77,5 Gt représentent 36,9 % de l'augmentation. Ce qui veut dire que 63,1 % de l'augmentation du CO2 dans l'atmosphère depuis 1750 n'est pas d'origine anthropique mais est due à une cause toute autre que l'industrialisation. Cette augmentation est due à un dégazage important des océans en raison d'un déséquilibre provoqué par une augmentation de la température terrestre. Faure (1990) estime que 4 000 Gt de CO2 sont transférées de l'océan vers l'atmosphère puis vers la biosphère continentale durant la phase de réchauffement de la fin d'une glaciation jusqu'à la période inter-glaciaire.
Dans le rapport du GIEC de 2007, on relève des anomalies dans les valeurs d'échanges. Avant 1750, l'absorption de CO2 par la biosphère était de 90 Gt, elle est passée à 120 Gt en 2006. On se demande bien comment cela est possible étant donné la déforestation massive qui a eu lieu depuis, notamment en Amazonie et en Indonésie, créant un déficit de photosynthèse !
Ensuite, on relève 60 Gt absorbés par les océans en 1750 et 90 Gt en 2006. Il n'est pas logique qu'en phase d'augmentation de la température, la masse de CO2 absorbé augmente. On a donc l'impression que les déséquilibres ont été gommés afin de mettre en évidence le CO2 anthropique comme seule augmentation du CO2 global de l'atmosphère.
Tom Segalstad, professeur de géologie de l'environnement à l'Université d'Oslo, a estimé que 99 % des molécules de CO2 dans l'atmosphère, en 1982, étaient du 12 CO2 , provenant de l'isotope 12 stable. Il estime que la durée de séjour dans l'atmosphère est de 5 ans pour les isotopes 13 C et 12 C.
Le GIEC, dans son premier rapport, estime que la durée de séjour du CO2 anthropique dans l'atmosphère serait de 50 à 200 ans. Dans le même rapport, le GIEC se contredit car il admet le principe du renouvellement tous les 4 ans (expliqué précédemment). D'après les études de Tom Segalstad en 1992 et 1998, les mesures des différents isotopes de carbone et notamment le 14 C (carbone 14) dans l'atmosphère permettent de conclure que la hausse du CO2 atmosphérique n'est pas due uniquement au CO2 anthropique. En effet, il y a une erreur de 50 % par rapport aux estimations du GIEC qu'on appelle le « puits manquant ». Il est en effet possible de tracer le CO2 anthropique grâce à l'isotope carbone 14 d'origine fossile.
Nous pouvons donc conclure à un manque de déontologie évident de la part des experts du GIEC, et nous allons voir pourquoi.
9. La poussée du lobby nucléaire
Le GIEC a été créé en 1988 par l'ONU, sous l'impulsion de Margaret Thatcher et de Ronald Reagan. Thatcher cherchait le prétexte pour fermer les mines de charbon et développer l'énergie nucléaire. D'après Libération (article du 2 novembre 2014), le GIEC aurait été créé afin d' « empêcher une agence de l'ONU soupçonnée de militantisme écologique de mettre la main sur l'expertise climatique ».Aux États-Unis, Al Gore, vice-président, a été un des artisans précurseurs du GIEC. Il a été prix Nobel commun avec le GIEC en 2007.
L'énergie nucléaire est présentée comme étant faible émettrice de gaz à effet de serre et donc la seule alternative possible au réchauffement climatique, tout en assurant une production constante et régulière d'énergie.
Le président du GIEC, Hoesung Lee, est un économiste coréen, le vice-président, Jean Jouzel, climatologue, est par ailleurs membre du Commissariat à l'Energie Atomique. Il a déclaré à la SFEN (Société Française de l'Energie Nucléaire) ; « il y a très peu de scénarios qui réussissent à garder sous la barre des 2°C (de réchauffement climatique, NDLR) sans nucléaire. »
Michel Petit, ancien responsable du groupe français des experts du GIEC, préside le comité scientifique de l'association « Sauvons le climat » . Dans un article du 5 novembre 2014 intitulé : « Oser le nucléaire pour trouver les solutions aux problèmes climatiques », il déclare : « Seuls les scénarios de « la catégorie Message » (Autriche) limitent le stockage du CO2 à 24 milliards de tonnes (24 Gt) grâce à un développement massif de la production d'électricité nucléaire entre 2060 et 2100, ou à une réduction drastique de la consommation énergétique » .Il ajoute aussi : « Un fort développement du nucléaire permet de maintenir la consommation d'énergie à un niveau raisonnable, de stabiliser la concentration de CO2 dès 2060, de réduire considérablement sinon de supprimer les besoins de stockage de CO2 et le recours aux combustibles fossiles plusieurs décennies avant la fin du siècle ».
Nonobstant le fait que l'uranium est aussi un combustible fossile, duquel on extrait une infime partie qu'est l'uranium 235 nécessaire au fonctionnement des centrales nucléaires, l'uranium est extrait dans des pays particulièrement instables politiquement, comme le Niger. Et le développement de l'énergie nucléaire risque de poser de sérieux problèmes géopolitiques, mais aussi économiques en raison de l'augmentation de la demande de minerai. Michel Petit aurait des actions chez AREVA qu'il ne s'exprimerait pas autrement !
D'ailleurs, à propos d'AREVA, Philippe Varin, président du conseil d'administration, a déclaré le 1er décembre 2015, dans Slate : « Le nucléaire est une technologie indispensable si le monde veut gagner le combat du climat. Ne perdons plus de temps dans les combats d'arrière-garde avec les climato-sceptiques ». Effectivement, AREVA ne doit pas perdre de temps pour renflouer les 4,5 milliards d'euros qu'elle a perdu dans un chantier d'EPR à la dérive en Finlande, et les contribuables français devront mettre la main à la poche pour payer les 3 milliards d'euros qui lient l’État à l'EDF pour le sauvetage d'AREVA !
Même l'AIE ne jure que par le nucléaire. Maria Van der Hoeven, directrice exécutive de l'AIE, a déclaré : « pour limiter efficacement l'augmentation de la température à 2°C, les capacités nucléaires doivent plus que doubler d'ici 2050. »
Brice Lalonde, ancien candidat écologiste aux présidentielles et ministre de l'environnement sous Mitterrand, gère actuellement pour la France, le « global compact », organisation chargée par l'ONU de proposer des solutions au changement climatique. Il a engagé Myrtho Tripathi, ancienne dirigeante d'AREVA, pour proposer des offres « nouveaux réacteurs » à l'Inde. Elle a déclaré par ailleurs : « Le nucléaire est une des solutions d'aujourd'hui sans laquelle nous ne parviendrons pas à relever le défi du changement climatique ». Myrtho Tripathi a été détachée par AREVA pour faire partie des programmateurs de la COP 21.
On a bien compris les gros enjeux économiques et les conflits d'intérêts qui se cachent derrière cette mascarade, d'autant plus que l'objectif de la COP 21 est de lever 100 milliards de dollars par an auprès des pays dits développés. Les contribuables seront à nouveau mis à contribution avec de nouvelles taxes !
10. Le nucléaire, la fausse solution
Il y avait en 2010 dans le monde 436 centrales nucléaires pour une production de 2254 Twh/an, soit 2754 milliards de Kwh. Le principe d'une centrale nucléaire est somme toute basique. Ce n'est ni plus ni moins qu'une cocotte-minute, dans laquelle on place des crayons d'uranium 235, que l'on bombarde de particules afin de provoquer la fission de l'atome qui va se répercuter en chaîne et produire du plutonium, extrêmement radioactif et utilisé d'ailleurs dans le nucléaire militaire. Cette réaction chimique a pour avantage de dégager beaucoup d'énergie qui chauffe l'eau et dégage de la vapeur, qui va faire tourner des turbines, afin de produire de l'électricité. On peut faire la même chose en chauffant de l'eau avec du charbon, du pétrole ou du gaz.
Il y a deux types de centrales nucléaires, à circuit ouvert et à circuit fermé. Les premières nécessitent 160 litres d'eau par Kwh, les deuxièmes seulement 6 litres/Kwh en moyenne. Il faut un débit minimum de 2m³/s pour la rivière qui va refroidir la centrale. Une centrale est donc fortement dépendante d'une quantité d'eau suffisante pour la refroidir. De plus, la vapeur d'eau envoyée dans l'atmosphère représente 2 litres/Kwh. La conséquence est donc une baisse du débit en aval, ainsi qu'un réchauffement de l'eau avec toutes les nuisances que cela comporte pour les écosystèmes aquatiques. Si une canicule survient, avec une baisse d'étiage importante, on peut être amené à stopper une grande partie des réacteurs du pays. L'énergie nucléaire n'est donc pas aussi fiable que cela.
A cela s'ajoute une pollution thermique de l'air, ainsi qu'une pollution par les rejets chimiques des aéroréfrigérants. Le plus grave est le problème des déchets radioactifs, dont on s'est débarrassés en les envoyant par le fond de la mer coulés dans du béton qui maintenant se fissure ou bien enfouis sous terre, et plus récemment stockés dans le but de faire fonctionner des centrales nouvelle génération au plutonium (EPR, Astrid).
Par ailleurs, la vapeur d'eau qu'on envoie dans l'atmosphère représente environ 6 Gt, et si on double le parc des centrales comme préconisé par l'AIE, on arrivera donc à 12 Gt, ce qui aura un impact sur l'effet de serre, au même titre que les autres GES. Enfin, il faut souligner que, bien que limitées, les émissions de CO2 d'une centrale sont estimées entre 5 et 17 g de CO2 /Kwh (liées essentiellement à la construction).
Pour terminer, les risques d'emballement et d'explosion d'une centrale existent et sont d'autant plus présents que les dernières annonces de Ségolène Royal reportent de 10 ans la durée de vie du parc français, rallongeant la durée de vie de 40 à 50 ans. C'est vraiment jouer avec la vie des citoyens et les mauvais souvenirs de Tchernobyl et Fukushima sont là pour nous le rappeler.
CONCLUSION
Le professeur James Hansen, climatologue à Columbia University à New-York est un militant contre le réchauffement climatique et les gaz de schistes. Il a déclaré récemment au journal « The Independant » : « Nous connaissons très bien d'où vient le réchauffement, l'augmentation des gaz à effet de serre, principalement le CO2 . Ces pièges à rayonnement réduisent la possibilité de laisser échapper le rayonnement de l'énergie, ainsi la planète est en déséquilibre, il y a plus d'énergie entrante que sortante ». Mais il ajoute aussi : « La Terre est constamment en train de se réchauffer quoique avec des hauts et des bas, dus aux flux naturels comme El Niño, et en concurrence avec des forces naturelles comme les volcans et la variabilité du Soleil ».
A mon avis, vouloir lutter contre le climat et limiter le réchauffement à 2°C, revient à se battre contre des moulins à vent ; néanmoins le fait de diminuer l'utilisation des combustibles fossiles est louable dans la mesure où il permet de freiner la pollution atmosphérique et ses conséquences sur l'environnement et la santé. Ce qui l'est moins, c'est de la remplacer par l'énergie nucléaire, tout aussi polluante et bien plus dangereuse. Autant remplacer la peste par le choléra.
Les budgets colossaux consacrés à l'énergie nucléaire devraient être investis dans les énergies renouvelables (solaire thermique, photovoltaïque, éolien, géothermie, centrales à production d'hydrogène par électrolyse …) vers une transition énergétique véritablement écologique.
Daniel DEBRUS
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