La Flandre et L’extrême droite. On y danse, on y danse tous en rond
Maman Flandre commence doucement à prendre conscience du guêpier dans lequel elle s’est elle-même fourrée. Depuis la dernière réforme de l’Etat qui ne fut qu’une capitulation sans condition de la francophonie belge devant ce déni démocratique qui consacre pour des raisons irrationnelles l’encerclement anti-démocratique de Bruxelles, capitale de l’Europe, dans la future nation flamande, on assiste à un revirement relatif du monde politique flamand. Non pas front au délire nationaliste qui empoisonne tous ses composants, sauf le minuscule Parti du Travail, mais devant les conséquences à très court terme de ce qu’il a lui-même voulu. A force de courir derrière le nationalisme outrancier au lieu d’en dénoncer le danger, la démocratie flamande, ou ce qu’il en reste, est maintenant prisonnière du néo-fascisme rampant et ne sait plus comment s’en sortir. Non pas par sursaut démocratique, ce serait trop lui demander, mais parce que le poison qu’elle a elle-même contribué à instiller se retourne contre TOUS ses composants, au point qu’elle en vient à craindre le pire des scénarios pour sa propre effectivité : voir la seule N-VA du Führer Bart De Wever qui n’était qu’un groupuscule vaguement paramilitaire il n’y a même pas dix ans devenir majoritaire lors des prochaines élections législatives qui auront lieu en 2014.
Sauve qui peut ! Adieu mandats juteux et autres influences occultes devant ce qui s’annonce d’ores et déjà comme un raz de marée de grande ampleur. Si, comme le prédisent les sondages, la bande à De Wever rafle plus de la moitié des sièges du corps électoral flamand, la Belgique ne comptera plus 580 jours sans gouvernement, mais plus de gouvernement du tout et c’est bien ce que ce fils et petit-fils de collabos notoires cherche. Et le bougre ne s’en cache pas. Les statuts de son parti le précisent en première ligne : sa N-VA peuplée d’anciens collabos et de transfuges encore plus de sang pur veut l’indépendance de sa « Flandre martyre « et l’aura.
Même Van Rompuy, Président européen de jour mais nationaliste flamingant de nuit, est affolé, c’est dire ! A titre accessoire puisque je n’ai, hélas, pas reçu la possibilité de vous en informer sur notre site préféré, je tiens à vous spécifier que son épouse se présentait en tant que tête de liste flamingante ultra à Rhode Saint Genèse en périphérie bruxelloise …avec un néo-nazi outrancier en seconde position sur sa liste. Juste retour des choses, Geertrui Van Rompuy s’est fait blackbouler dans les grandes longueurs, tant mieux !
J’habite Vientiane au Laos. Il y a un bon mois à peine, cette chère Geertrui est venue visiter le jardin botanique où j’habite. J’ai décidé de m’en éloigner pour éviter quelque embarras aux autorités du pays invitant qui m’accepte également en son sein et vis-à-vis duquel je suis donc tenu à un certain devoir de réserve. Qu’était venu faire cette brave dame chez moi ? Tout simplement accompagner à titre privé – donc à nos frais ! son mari, porte-drapeau de l’Union dans le cadre d’une réunion de haute teneur entre l’ASEAN, dont Vientiane sera sans doute la capitale, et la Communauté européenne. De belles vacances aux frais de la princesse durant lesquelles cette brave dame qui n’avait dans le fond rien à y faire a décidé de venir admirer, entre deux grandes bouffes, notre pool de conservation d’orchidées. Ouille ! Elle a quand même réussi à lâcher entre deux émerveillements floraux une de ses petites phrases assassines dont elle a le secret : jamais la Turquie ne rentrera en Europe, car notre mission sacrée est de tout faire pour protéger le caractère chrétien de l’Union européenne ! Aurait-elle sorti cela toute seule ou n’a-t-elle fait qu’exprimer, à titre privé bien sûr, une position …disons maritale ? Avec son bonhomme qui fut professeur d’Université spécialiste en philosophie thomiste, mmh ?
De l’islamisme à l’occidentale si vous voulez.
Fin d’aparté…
Bien qu’Agoravox ait jugé non nécessaire de publier mon dernier article – incendiaire il est vrai - consacré à la brave dame, ses professions de foi et autres soutiens à la frange la plus extrême du nationalisme flamingant, ce qui a entraîné une grève de ma part, non pour le refus de parution que je puis comprendre, mais pour ne pas m’en avoir justifié les raisons – le fait du prince ? ce qui est un peu fort de café vu que nos différents auteurs, parfois de conceptions très éloignées, travaillent tous bénévolement et par idéal, je reprends la plume car il s’en est passé des choses depuis les dernières élections locales en Belgique, elles datent du mois d’octobre.
Un processus électoral suite auquel, c’était à craindre, Bart De Wever, historien négationniste et Président de la N-VA - l’alliance nationale flamande - a pris le pouvoir à Anvers, victoire qu’il a aussitôt célébré « façon Nuremberg « en organisant une marche aux flambeaux sur la Maison Communale, l’immeuble de la Mairie diriez-vous, où il est apparu in fine au balcon , manière très années 30 qui ne fut pas, et de loin, au goût de tous. Triomphaliste comme jamais, le rustre a finalement réussi, après des mois de tractations, à regrouper derrière sa lamentable petite personne une majorité bancale selon ses principes bien connus : vous acceptez tout ce que je veux, tout ce que je dis, tout ce que je propose puisque la ville d’Anvers- où il n’est même pas majoritaire – ne pouvait mathématiquement pas trouver une majorité politique sans lui.
Le défaut d’une votation de type proportionnel. Un défaut relatif, entendu que si la Belgique flamande avait connu votre système majoritaire à deux tours, il aurait été élu à lui seul.
C’aurait été d’autant plus clair, non ?
Ouf, on a échappé à cela !
Mais pas au reste, puisqu’il s’est finalement adjoint les deux partis traditionnels les plus à droite de notre échiquier politique, soit les libéraux et les cathos auxquels il a confié différents échevinats dont évidemment les plus casse-gueule.
Une traîtrise de plus. Que ne ferait-on pour les revenus juteux attachés à de tels mandats ?
Deux mairies, dont celle d’Alost à 30 km de Bruxelles sont gérées par ses sbires dont les seules actions d’éclat ont été de flamandiser à outrance l’entité dont elles assurent « démocratiquement « le destin sur seule base du racisme de la langue et du rejet de tout symbole belge de la ville. Imaginez un Maire dont le premier geste aurait été de débarrasser ses locaux de fonction du drapeau national et du portrait, chez vous ce serait du Président, du symbole d’union nationale que sont le Roi et la Reine.
Même Marine n’aurait pas osé faire cela ! En Belgique, cela se passe juste à côté de chez vous et personne n’ose se lever contre, c’est dire !
Fier de son triomphe, le bon Bart ( la bombarde ? ) ne se tient plus et se voit déjà comme l’exécuteur testamentaire du pays qui n’existe plus. Il a déjà par ailleurs remis par deux fois en cause le bien-fondé de la royauté. Une royauté pour laquelle je n’ai aucune sympathie non plus, mais certainement pas pour les mêmes raisons. Enfin bon, mieux vaut un Roi qui n’a presque rien à dire qu’un hyper ou infra Président qui, dans tous les cas de figures, aura tout à dire même s’il ne représente qu’un peu plus du tiers des votants.
Et les faits s’accumulent, s’accumulent. Bartabas rue dans les brancards, éructe tous les jours ses états d’âme dans la presse, trouve sans cesse des motifs pour dire qu’il a raison seul contre tous, qu’il est persécuté, diabolisé, incompris.
La peste brune cultive ses bacilles…
Une fois consacré Maire dans la douleur, il a d’abord commencé, fidèle à sa méthode de tout dire sans ne jamais rien dire, par interdire tout signe distinctif d’appartenance à une communauté quelconque aux fonctionnaires locaux. En parlant incidemment du foulard, mais en sous-entendant dans un petit dérapage bien orchestré, les tee-shirts arc-en-ciel et autres bagues à l’oreille, suivez mon regard…
Beh oui, quoi : moi aussi je peux le dire sans le dire !
Haro sur les … Les quoi ? Les … J’peux pas l’écrire, mais vous aurez tous compris !
Demain, il exigera le port de chemises brunes durant les heures de service.
Et après-demain, des croix game over…
Et d’ici quelques mois, des convois pour les dégénérés…
Second épisode de la saga : Bart le baston a basé en grande partie sa campagne finalement victorieuse sur la médiocrité de l’enseignement local en stigmatisant le laisser-aller ahurissant ( sic ! ) du Maire précédent accusé d’avoir laissé celui-ci se niveler par le bas « en ne permettant plus aux jeunes autochtones de se faire délivrer un cursus de qualité « . Patacrac ! Aujourd’hui, comme il en a charge, il accuse maintenant le pouvoir central d’en être seul responsable. C’est toujours de la faute de l’autre, jamais de la sienne. Lui, c’est un pur et dur, le défenseur du pauvre flamand oppressé par la loi nationale qui dépouille ses braves coreligionnaires de leur pognon pour le donner à ces vilains gauchistes francophones qui, en niant l’évidence qu’est l’apport négatif de l’immigration ( resic ! ) le dépensent comme des cigales après le lui avoir volé.
L’image, trafiquée bien sûr, est redoutable d’efficacité : pauvre peuple flamand que je suis le seul à défendre, sais-tu que chacun d’entre nous paye annuellement la valeur d’une voiture à la francophonie ? A cette bande de junkies, a-t-il précisé un jour de grâce.
Pauvre victime encore et toujours spoliée. La démocratie du Caliméro… Le but est atteint : une étude approfondie de l’électorat flamand parue la semaine dernière dans la presse démontre que plus de 50 % des votants qui accordent leur confiance à la N-VA le font par seul mécontentement. Est-ce nécessaire à souligner, ils n’ont d’évidence pas lu un traître mot du programme syncrétique du maître…
Salut à toi, Dame Bêtise.
Soyons justes : le PS francophone est englué dans tellement d’affaires qu’on ne peut lui donner tout à fait tort. Un PS qui n’est pas la Wallonie à lui seul puisque son poids électoral n’en représente que 30 %. En revanche, plus de 80 % des affaires délictueuses à charge du monde politique francophone ne concernent que lui. Une constatation dommageable et plus encore lorsqu’on a le cœur à gauche.
Il n’y a jamais de responsabilité unique, mais cela Bart ne le souligne évidemment pas : haro sur tous les francophones. De l’eau à mon moulin avec la lettre de cachet par-dessus.
Et cela marche à fond la gomme !
Troisième set gagnant, toujours gagnant. Ce dangereux extrémiste vient il y a quelques jours de proposer ( il ne pourra pas le mettre en application, car la mesure qu’il envisage est purement illégale et il le sait ) une taxation différenciée de l’octroi de cartes d’identité locales en fonction de l’origine des demandeurs. 17 euros pour tous …mais 250 pour les étrangers non-communautaires. En voyou qu’il est, il justifie sa position en mettant en exergue « le coût supplémentaire que représente la vérification domiciliaire effective d’un étranger « .
Bref, encore une fois et c’est bien comme cela que la mesure fut comprise : pas d’étrangers chez lui !
Un maître de l’effet d’annonce…
Seuls vos admirateurs du FN applaudiront.
Les autres devaient être mis au courant, c’est fait.
Bien à vous, Messieurs-Dames les démocrates, quelle que soit votre opinion propre.
Astérix
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