Je suis d’accord avec vous en ce qui concerne la différence entre l’identité nationale « qui ne repose que sur le caractère particulier des institutions et du droit qui en résulte » et l’identité culturelle qui, si elle existe, est transnationale ". D’où le danger du repli sur soi, car il implique autorité sur base d’un concept qui n’est qu’un accident de l’histoire. La Flandre, qui n’est pas encore une nation, mélange les deux. Sa richesse était de pratiquer la même langue ( vecteur culturel ) que la Hollande et d’avoir une spécificité qui était celle d’une culture de rencontre avec le monde dit latin ( ouverture sur le monde ). Cette richesse, elle l’a elle-même réduite à néant. Elle est un peu la Chine, celle des Hans exclusivement. Utiliser le concept de race sans le dire, voyez ce que cela donne.
Je tiens néanmoins à souligner que tous mes compatriotes flamands ne tombent pas dans ce schéma. Le monde artistique et culturel de Flandre est le seul à oser s’attaquer ouvertement à Bart De Wever. Espérons qu’il redevienne majoritaire et renaîtront des Erasme, Hugo Claus, Arno, Maeterlinck et tant d’autres. On ne naît pas flamand, wallon, on le devient au contact des autres. Simenon a, à cet égard, écrit un formidable bouquin ( le bourgmestre de Furnes ) en n’ayant jamais mis un pied en Flandre. Seule l’ouverture d’esprit permet d’appréhender les spécificités de ce qui n’est pas soi et cette logique n’est jamais celle de l’affrontement. Quand une certaine Flandre dit qu’elle fait mieux elle-même ce que font également les autres, elle doit quelque part être un grand malade...
Merci de votre intervention étayée.