11 septembre 2001. Lettre ouverte à Guillaume Dasquié : L’effoyable mensonge n’est-il qu’une imposture ?
Monsieur Guillaume Dasquié,
Dans « L’effroyable mensonge » publié
en juin 2002, vous prétendiez répondre « point par point » à la thèse
de Thierry Meyssan, résumée sur la couverture de "L’effroyable
imposture" par cette phrase définitive : « aucun avion ne s’est écrasé
sur le Pentagone ».
Meyssan ne développait guère de théories
alternatives dans l’ouvrage en question, se bornant à analyser
photographies et conférences de presse des premiers secours. Les
spéculations commencèrent lors de la tournée promotionnelle.
Envisageant d’abord l’explosion d’un camion piégé garé face au mur
d’enceinte ouest du Pentagone, Meyssan passa rapidement à la thèse du
missile, sans doute en réponse aux témoignages publiés par la presse et
après l’analyse des 5 images rendues publiques par le Département de la
défense américain en mars 2002.
La théorie du missile allait
étouffer pendant 8 ans toute velléité d’enquête chez les journalistes
professionnels. L’authenticité et la multiplicité des témoignages sur
l’avion de ligne volant à basse altitude en direction du Pentagone
convainquirent l’ensemble des rédactions de la réalité de l’impact
contre la façade. Un lien de cause à effet finalement peu évident comme
l’a montré le Citizen Investigation Team
(CIT) au terme d’une enquête de 3 années. La thèse du survol, que peu
de sceptiques envisagèrent avant ce travail, est une possibilité
crédible et aujourd’hui documentée qui expliquerait bien des anomalies
de la scène du crime.
« L’effroyable mensonge » étant une référence du journalisme d’investigation face aux délires conspirationnistes, il était normal de le confronter à l’enquête du CIT sur les événements d’Arlington. Après une présentation rapide de « la théorie du survol et de la fuite », nous nous concentrerons sur les 40 pages techniques de votre ouvrage, les seules utiles pour traiter le sujet qui nous intéresse ici : le vol 77 s’est-il oui ou non écrasé sur le Pentagone, le 11 septembre 2001 à 9H36 ?
Un tel tracé exige que l’avion se trouvât au sud de Colombia Pike, au sud de l’annexe de la Navy, au Sud de l’ancienne station Citgo, avant de descendre à 850km/h à la hauteur des lampadaires, pour finalement frapper le rez-de-chaussée du bâtiment, horizontalement, à quelques centimètres du sol.
En 2006, le CIT débuta une enquête de terrain indépendante dont l’objectif était de mettre un terme aux spéculations sur les événements d’Arlington. Cette enquête démontra que les témoins oculaires, parmi lesquels des officiers de la Police du Pentagone et le contrôleur aérien de l’héliport, confirmaient le passage à basse altitude d’un avion commercial. Mais sur une ligne de vol strictement incompatible avec le tracé des dégâts matériels.
Les lignes jaunes sont les trajectoires dessinées sur plan par les témoins oculaires.
Sean Boger, le contrôleur aérien de l’héliport du Pentagone est un témoin capital. Depuis la tour de contrôle, à moins de 20 mètres du point d’impact, il bénéficiait d’une vue panoramique sur l’autoroute I27. Interrogé par le CIT le 2 septembre 2009, il confirma la trajectoire Nord décrite par les témoins situés en amont de son poste d’observation.
Si ces descriptions sont exactes, elles impliquent que l’avion n’a pas frappé mais survolé le bâtiment. Nous reviendrons plus tard sur les leurres multiples destinés à couvrir la fuite de l’avion attaquant : le C130, l’ E4B et la DRA de l’aéroport Reagan.
Mais deux enquêtes officielles méconnues, conduites en 2001, accréditent les conclusions de l’investigation du CIT : Le "911 documentary Projet" de la Bibliothèque du Congrès et le "Project Eagle" du Center For Military History – partiellement déclassifié par le Pentagone suite à une requête FOIA de John Farmer.
Non seulement les témoins décrivaient en 2001, quelques semaines après l’attaque, une trajectoire conforme à leurs déclarations de 2006 et 2009, mais les archives de la Librairie du Congrès et du C.M.H. renferment plusieurs témoignages sur le survol du bâtiment et la fuite de l’appareil-attaquant.
Ainsi, Le 30 novembre 2001, Le sergent Roosevelt Robert affirma aux enquêteurs du Congrès avoir vu, quelques secondes après l’explosion, un avion à 30 mètres d’altitude survoler le parking sud du Pentagone. Contre-interrogé par le CIT, R.Robert confirma l’identité de l’appareil : un avion à réaction argenté, de type commercial et incliné vers la droite. Une description rigoureusement identique à celle indiquée par tous les témoins de la trajectoire Nord.
Erik Dihle déclara quant à lui aux enquêteurs du projet "Noble Eagle" , le 31 décembre 2001, que « dans la confusion des 1ers instants, les gens hurlaient qu’une bombe avait explosé et que l’avion s’enfuyait ».
La même information fut diffusée par la chaîne de télévision WUSA entre 9H37 et 10H00.
Ce scénario expliquerait les témoignages d’employés du Pentagone qui rapportèrent avoir reconnu l’odeur spécifique de la cordite , un explosif bien connu des militaires.
Mais quel crédit accorder aux témoignages ? Plus exactement, quelle valeur y attachent depuis 2002 les défenseurs de la version officielle ?
Votre 1ère attaque, et sans doute la plus légitime, contre "L’effroyable imposture", s’est concentrée sur les témoins oculaires de l’événement . Thierry Meyssan les ayant balayés de son enquête au motif qu’ils « ne seraient pas du plus grand secours », vous écrivez aux page 25 et 26 de "L’effroyable mensonge" :
« Une considération révolutionnaire ! Les témoins oculaires sont à l’accoutumée très écoutés, surtout à propos d’un événement matériel, physique, comme celui d’un crash sur le Pentagone, et principalement quand ils sont aussi nombreux que dans le cas présent (car la multiplication des témoins par dizaines rend caduque toute démarche visant à construire des faux témoignages). À moins que les témoins oculaires ne soient ignorés parce qu’ils contredisent un échafaudage de l’esprit tellement palpitant.
Que disent les témoins oculaires ?
Pour nous forger une opinion, nous avons réalisé le travail soigneusement évité par l’auteur de L’effroyable imposture : une prise de contact directe et personnelle avec des témoins, sans intermédiaire, c’est-à-dire des entretiens avec les personnes les plus proches de l’origine de l’information -le B.A. BA d’une enquête journalistique. (…) Nos contacts personnels à Washington, la consultation de la presse locale écrite et télévisée des Il et 12 septembre ont permis en l’espace de trois jours de répertorier dix-huit personnes, vivant dans la région d’Arlington ou à Washington, et facilement joignables en consultant les annuaires locaux…. »
Une déclaration de principe suivie de 18 noms, sans carte ni localisation des témoins , à l’exception notable de Paul Coleridge. Et une formulation énigmatique qui ne permet pas au lecteur de déterminer l’ampleur de votre enquête de terrain, notamment de vos déplacements éventuels à Arlington.
Interrogés sur ce point, ni vous ni monsieur Jean Guisnel n’avez souhaité nous répondre.
Commençons par le cas Paul Coleridge, qui selon vous « …se trouvait sur le Wilson Bridge quand il a vu l’avion ».
L’exemple Paul Coleridge est intéressant car Steve Chaconas, un témoin important du CIT, se trouvait quant à lui sur la rivière Potomac, environ 1km et demi au Nord de la position présumée de Coleridge.
Steve Chaconas est un habitué de la rivière Potomac, sur laquelle il emmène chaque jour ses clients pêcher. Il souligne dans une interview du 4 mars 2008 que le « vol 77 » attira son attention en raison de sa trajectoire très éloignée du DRA (DRA : Down River Approach ou ligne de vol empruntée au dessus du Potomac par les appareils en partance ou à destination de l’Aéroport Reagan), un détail que seuls les habitués des lieux auraient remarqué.
« Ironie de ce témoignage », il est tout à fait possible que Paul Coledrige, présenté en défense de la version officielle, soit en réalité un témoin à charge. Seul un entretien approfondi, conduit et filmé sur le pont Wilson, permettrait de clarifier son statut.
Mais que nous apprennent les 17 autres témoins de « L’effroyable mensonge », notamment John O’ Keefe, ancien « News Supervisor » à USA Today, dont vous publiez le long témoignage -« écrit et signé » - aux pages 29 à 31. Malgré une description relativement détaillée des événements, rien ne permet de localiser John O Keefe aux abords du Pentagone ni de déterminer s’il est un témoin oculaire direct de l’impact contre la façade. Voici son témoignage :
« Là, soudain, arrivant de mon côté gauche - j’ignore si je l’ai d’abord vu ou entendu - un avion de couleur argentée est passé. (…)Je suis habitué à voir des avions voler à basse altitude dans cette zone, car nous sommes vraiment à un mile ou deux [1 mile =1,6 km] du National Airport. Mais là, il semblait voler trop bas et filer dans une mauvaise direction. Jusqu’à ce que je réalise qu’il entrait en collision avec le Pentagone. Il est arrivé en descente, en passant au-dessus de l’autoroute, sur ma gauche, et est passé devant ma voiture. L’avion ne volait pas en piqué. Il paraissait sous contrôle et voler comme un appareil sur le point d’atterrir. Ça s’est déroulé très vite et très près de moi, mais j’ai clairement vu le nom et le logo American Airlines sur l’avion. Il y a eu une explosion géante, avec des flammes orange qui sortaient du Pentagone. J’ai pensé que la route devant moi allait être détruite. Puis tout devint noir, il y eut juste une épaisse fumée noire. »
Combien de témoins, sur les 18 cités dans votre ouvrage, avaient une vue dégagée de la façade du Pentagone ? Et parmi ceux-ci, combien se mirent à couvert au passage de l’appareil, n’étant plus dès lors des témoins directs de l’impact mais seulement des témoins de la trajectographie ?
Les défenseurs de la version officielle prétendent que 40 personnes ont assisté à la frappe du vol 77 contre le mur d’enceinte. Le témoignage du pompier Allan Wallace, publié par Libération le 30 mars 2002, est un cas d’école : « J’étais environ à 10 mètres de la façade ouest du Pentagone près d’un camion, avec deux autres pompiers. Je regardais le ciel et, soudain, j’ai vu un avion qui venait de passer au-dessus de l’autoroute, à très faible altitude. On s’est alors mis à courir dans la direction opposée à l’avion. Je ne l’ai pas vu percuter l’immeuble, mais on a entendu un bruit énorme. Quand je me suis retourné, c’était pour voir une énorme boule de feu. »
N’est il pas légitime de supposer que les personnes en position de voir l’impact eurent le réflexe naturel de se mettre à couvert ? La synchronisation des événements amenant un grand nombre de ces témoins à déduire que l’avion était à l’origine de l’explosion. La différence considérable entre "voir" et "déduire" n’échappera à personne, surtout pas à un journaliste d’investigation de votre niveau.
Malheureusement, les quelques témoins « oculaires » de votre livre ne font pas exception à la règle. Vous affirmez, par exemple, qu’Omar Campos « a vu l’avion passer au-dessus de sa tête et heurter le Pentagone ». Pourtant voici sa déclaration précise au journal le Guardian, le 12/09/2001 : « It was a passenger plane. I think an American Airways plane. I was cutting the grass and it came in screaming over my head. I felt the impact. The whole ground shook and the whole area was full of fire. I could never imagine I would see anything like that here » .
L’interview par le CIT de Steven MacGraw (N°15 de votre liste), ancien attorney du département de la justice ordonné prêtre 3 mois avant l’attaque, est exemplaire. Jugez du gouffre entre son témoignage, tel que publié par l’Arlington Catholic Herald : « the plane clipped a lightpole », et ses propos face caméra en 2008 : « the plane was so low that it seemed to have clipped a lightpole ».
MacGraw et Sean Boger (présenté comme un « témoin oculaire » de l’impact jusqu’à ce qu’il reconnaisse le 9 février 2009 s’être réfugié sous son bureau en voyant l’appareil arriver par le côté Nord de la CITGO) ne sont pas des cas isolés. Nous vous invitons à consulter l’interview de Joel Sucherman (N°6 de votre liste) publiée par le CIT, ainsi que leur analyse détaillée des témoignages des employés de USA Today, une rédaction massivement représentée dans la liste de témoins de "L’effroyable mensonge".
Ce qui nous amène à Mike Walter, étrangement dépeint comme Sucherman et Gaskin en passant « anonyme » dans votre livre. Ce journaliste de Usa Today circulait en voiture aux abords du Pentagone. Interrogé par des reporters de CBS et CBS-9 quelques minutes après l’événement, il déclara dans un premier temps que des arbres obstruant son champ de vision l’avaient empêché de voir l’impact contre la façade. Toutefois il souligna que l’avion avait arraché un lampadaire, le fameux lampadaire N°1, en survolant le pont de l’autoroute I27. Par la suite, son témoignage ne cessera d’évoluer au gré des besoins de la version officielle.
En mars 2002, interviewé par LCI peu après la sortie de "L’effroyable imposture", il affirmera subitement avoir observé « l’avion se plier comme un accordéon contre la façade », l’accordéon se muant en libellule lorsque les partisans de la version officielle avanceront la théorie des ailes repliées. Mike Walter est le témoin star du 11/09/2001 : systématiquement cité par les journalistes français, tantôt à propos de l’impact et des débris (Libération 30 mars 2002 , et plus récemment sur le plateau de G.Durand dans l’émission "L’objet du scandale"), tantôt à propos des lampadaires et de l’affaire Loyd England. Les aveux de ce dernier sur la mise en scène du lampadaire N°1 - qui aurait prétendument percé le pare-brise de son véhicule - suggèrent que Mike Walter jouait un rôle très particulier dans la construction du récit médiatique de l’événement, le matin du 11/09/2001. Quoi qu’il en soit, son omniscience (impact, débris, lampadaires) et l’adaptation constante de son témoignage au gré des évolutions de la version officielle devraient suffire à l’exclure des témoins utiles à l’établissement des faits.
Il est regrettable que ni vous ni Monsieur Guisnel n’ayez daigné préciser la nature des 3 mois d’enquête qui allaient aboutir à "L’effroyable mensonge". Car si le chapitre consacré aux témoins n’apporte guère de certitudes ni d’argument définitif en faveur de la version officielle, celui intitulé "La réponse des experts" aurait dû déclencher la saine interrogation de vos confrères.
3. Experts
A première vue pourtant, ce chapitre de "L’effroyable mensonge" est des plus convaincants. 3 experts y expriment une opinion sans appel : le vol 77 s’est abîmé sur le Pentagone, l’absence de débris face au point d’impact et l’ampleur des dégâts sur la façade ouest s’expliquant par les lois classiques de la balistique aéronautique.
Malheureusement ces 3 experts donnent 3 versions différentes et inconciliables du crash.
Selon Jacques Roland, militaire et expert près la Cour d’Appel de Paris, le vol 77 aurait été victime d’une forme très rare de crash aérien, le crash à 90°.
Pour François Grangier, expert auprès du bureau enquête accident (BEA) et la Cour d’Appel de Pau, « la trajectographie telle qu’on peut la discerner aujourd’hui ne permet pas de conclure à un impact sur la façade, mais plus vraisemblablement par le toit… ». Exit donc le crash à 90°, Monsieur Grangier serait plutôt à classer dans la camp des sceptiques.
Enfin votre dernier expert, le général Brisset, affirme qu’ « un tel choc transforme l’avion en munitions à "charge creuse", produisant ce qu’on appelle une pointe de feu. Dès le choc, l’appareil se désintègre et brûle au fur et à mesure de sa pénétration dans l’orifice qu’il a creusé ». Exit donc le crash à 90°, exit l’impact par le toit. Cette fois, un militaire nous parle de charge creuse….c’est à dire de missile !
Avant d’attaquer bille en tête ce chapitre clef de votre livre, nous souhaitions recueillir vos explications, notamment sur les informations mises à la disposition de Jacques Rolland, François Grangier et Jean-Vincent Brisset.
Par exemple, qu’entendiez-vous en écrivant « Donc trois bâtiments ont été détruits, à partir d’un cratère d’un diamètre d’entrée de 19 mètres. Ironie de ce détail : plusieurs photographies aériennes brandies par Thierry Meyssan, auxquelles il tente de donner une signification équivoque, désignent simplement une ligne de toiture à demi carbonisée et endommagée, au-dessus de la zone traversée par le Boeing d’American Airlines… ».
Non seulement il n’est fait aucune référence à plusieurs points importants du crash : les 5 lampadaires arrachés par le Boeing sur la trajectoire officielle, le générateur percuté par le réacteur droit de l’appareil et l’étendue précise des dégâts sur la façade ouest du Pentagone. Mais surtout, l’expression « cratère de 19 mètres » est ambiguë : Elle ne permet pas de déterminer si vos experts ont travaillé à partir de photographies de la façade après l’effondrement du toit ou à partir de photos antérieures montrant des dégâts linéaires concentrés sur le RDC du bâtiment.
Jacques Rolland parle d’un crash horizontal, conforme aux lois de la balistique. Mais il n’évoque pas, en dépit d’une description de l’événement « centième de seconde par centième de seconde », les obstacles nombreux et parfois massifs rencontrés par le Boeing, ni l’axe diagonal de pénétration de l’appareil. Un « détail » que vous soulignez pourtant en parlant des travaux préliminaires de l’ASCE.
François Grangier doute quant à lui de la réalité de l’impact contre la façade et préfère envisager un impact par le toit, ce qui indirectement corroborerait la thèse du CIT. Notez que François Grangier connaissait parfaitement lors de votre rencontre les photographies de la façade montrant la ligne de toiture intacte. L’échange suivant entre Monsieur Grangier et Daphné Roulier est tiré de l’émission "C+Clair" du 24 mars 2002 (Canal+).
« - F. Grangier : … quand on voit la photo de cette façade qui est intacte, il est évident que l’avion n’est pas passé par là. On peut imaginer qu’un avion de cette taille-là ne peut pas passer par une fenêtre en laissant l’encadrement debout. Mais il est évident que si avion il y a eu, il a tapé à un autre endroit.
D.Roulier : « Donc un Boeing 757, à cet endroit, aurait dû faire beaucoup plus de dégâts ? Vous êtes d’accord en cela avec Thierry Meyssan ?
F. Grangier : « Précisément sur la façade, oui... »
Enfin, comme une perche tendue aux complotistes (un terme cher à Monsieur Guisnel), le général Brisset évoque un avion transformé en charge creuse.
La consultation de la fiche « charge creuse » de Wikipédia laisse songeur. Si la définition donnée par l’encyclopédie coopérative est exacte , la charge creuse, également appelée HEAT par les militaires, serait « un type de munition destiné à percer les blindages (…)Le déclenchement d’une charge creuse fait subir de gros dégâts à un blindage, qui est généralement transpercé, dans le cas d’un impact, suivant une trajectoire perpendiculaire à son plan. La puissance concentrée de l’explosion, si celle-ci parvient à percer le blindage, projette une gerbe de métal en fusion et de gaz brûlants à l’intérieur du véhicule, ce qui, en fonction de l’impact aboutit à un K-kill (« destruction de l’équipage ») et bien souvent met le feu aux munitions stockées à bord du véhicule avec un résultat encore plus dévastateur. ».
« …un tel choc transforme l’avion en munition à "charge creuse"… ». Nous avons encore du mal à croire, en écrivant ces lignes, que 2 journalistes de votre niveau aient recueilli, retranscrit et publié de tels propos. Le nez d’un avion de ligne est constitué d’un alliage léger, difficilement comparable aux têtes perforantes des munitions anti-blindage.
Ajoutons que les affirmations de Monsieur Brisset sur les « incendies à très haute température provoqués par le titane et le magnésium » ne correspondent pas aux incendies observées le 11/09/2001 au Pentagone.
Pour créditer ses propos, Monsieur Brisset se réfugie derrière une batterie d’experts anonymes « astreints à une obligation de réserve ». …Une phrase au gout amer lorsque 6 pages plus loin, dans le même ouvrage , nous lisons ceci : « Un réseau d’experts dont les membres requièrent l’anonymat mais qui s’exprime par la plume et la voix de Thierry » c’est ainsi que les membres du réseau Voltaire laissaient entendre que des as du crash aérien avaient apporté une contribution magistrale au livre de Meyssan »…. Une vieille histoire de paille et de poutre (Mathieu 7.3)
Reste la trajectoire de l’appareil et les manœuvres complexes nécessaires au positionnement d’un 757-200 à la hauteur du mur d’enceinte du Pentagone.
Monsieur Grangier a d’excellentes raisons d’exclure un impact horizontal contre la façade à moins de 5 mètres du sol : les lois de l’aérodynamisme interdisent à un avion de descendre en deçà d’une certaine altitude, fonction de la densité locale de l’air, de la vitesse et du poids de l’appareil comme de sa conception. Ce point est aujourd’hui encore l’objet d’âpres discussions entre pilotes et spécialistes. Les sceptiques soutiennent qu’un Boeing de 120 tonnes serait incapable de réaliser les manœuvres imputées au vol 77, surtout si l’on prend en compte la topographie des abords du Pentagone. Les partisans de la version officielle soutiennent le contraire et citent souvent une expérience conduite en Hollande par le Laboratoire National Aéronautique et Spatial (LNAS). Une expérience pourtant aujourd’hui invalidée par ses propres concepteurs, le LNAS ayant reconnu dans un courrier à "Pilots for 911 truth" que "le simulateur utilisé n’était pas certifié pour permettre la comparaison avec des manœuvres de vol en situation réelle."
Un moyen simple de clore cette controverse serait de reproduire le vol de L’American Airlines 77 dans un authentique simulateur, dans le cadre d’une expérience contrôlée par des représentants de chacun des camps en présence.
L’avis de messieurs Brisset, Roland et Grangier sur les dernières secondes de la trajectoire de l’appareil (c’est-à-dire entre l’annexe de la Navy et le mur d’enceinte du Pentagone) serait des plus intéressants. Malheureusement aucun des experts de « L’effroyable mensonge » n’a été interrogé sur point.
Qu’il s’agisse des témoignages ou des expertises bâclées, bourrées de contradictions, les 40 pages techniques de votre livre soulèvent un grand nombre de questions.
4. Remarques, anticipation et spéculations.
Nous imaginons que votre réponse, si réponse il y a, se fera sous forme de questions (une méthode bien connue des théoriciens de la conspiration n’est-ce pas ?) :
« Si le vol 77 ne s’est pas abîmé sur le Pentagone alors où est-il et où sont ses passagers ? ».
Nos certitudes se limitent à 4 faits :
1.Le vol 77 a décollé de l’aéroport Washington-Dulles à 8H20.
2.Son transpondeur sera coupé a 8H56.
3. Son écho disparaîtra pendant 8 minutes et 56 secondes des écrans de contrôle civils et militaires.
4. L’écho radar réapparu à 9H06 ne sera jamais positivement identifié comme étant celui du vol American Airlines 77.
La commission Kean/Hamilton écrit d’ailleurs à ce propos « L’incapacité à capter un écho radar pour l’American 77 nous a incités à conduire une enquête plus approfondie(…). Les radars de la FAA ont suivi le vol après la neutralisation de son transpondeur à 8H56. Mais durant 8 minutes et 56 secondes, le vol 77 disparaît totalement des écrans de contrôle. Les raisons d’ordre technique vont d’une défaillance du logiciel à traiter l’info radar, à la faiblesse de la couverture radar dans la zone de vol d’American 77. Réapparu à 9h06 sur les écrans de contrôle le vol 77 voyagera en direction de Washington pendant 26 minutes sans être repéré »
A 9H32 « un écho non identifié sera repéré par les contrôleurs de l’aéroport de Dulles quelques minutes avant le « crash ».
Pour le reste, nous refusons de spéculer sur le destin du vol 77. Nous ne contestons ni son existence ni la disparition de ses passagers. Nous doutons simplement, au regard des informations publiées par le CIT et des explications de la commission Kean/Hamilton, que ce vol ait frappé la façade ouest du pentagone à 9H36.
Une autre question nous sera certainement adressée : « pourquoi concevoir un plan aussi compliqué, au lieu de précipiter purement et simplement le vol 77 et ses passagers sur le Pentagone ? »
Si les conjurés appartenaient à l’armée et aux services de renseignements américains, il est facile de comprendre pourquoi ils n’ont pas jeté un 757 à 850 km/h sur leur propre quartier général. Surtout si l’opération avait pour objectif de frapper la zone où travaillaient les commissaires aux comptes.
Seuls 58 militaires trouvèrent la mort dans cette attaque, finalement peu meurtrière comparée aux victimes potentielles si l’attentat avait touché n’importe quelle autre aile du Pentagone.
La section frappée, en cours de réfection, abritait essentiellement des analystes financiers chargés de boucler l’année fiscale et les commissaires aux comptes responsables de l’enquête sur les 2300 milliards de $ disparus du budget de la défense. La conférence de presse de Donald Rumsfeld, le 10 septembre 2001 est tout simplement surréaliste si nous considérons les événements qui frappèrent l’Amérique moins de 24 heures plus tard : « ...L’ennemi est plus proche que nous ne le pensions, il s’agit de la bureaucratie du Pentagone…Selon certaines estimations, nous avons perdu la trace de 2300 milliards de $... ».
Le comté d’Arlington affirme à la page 68 de l’annexe A de l’Arlington after report que « d’importantes informations budgétaires se trouvaient dans la zone du Pentagone dévastée ». Ces faits, comme l’effondrement du World Trade Center N°7 à 17H25, ne seront pas même évoqués dans le rapport final de Commission d’enquête sur les attentats du 11/09/2001.
A New York, l’effondrement du WTC7 fit disparaître les milliers de dossiers que la SEC entreposait au 12ème étage de l’immeuble (une information confirmée par le président de la SEC dans une interview accordée au New York Post le 12/09/2001 et par la FEMA dans le Buiding Performance Report de mai 2002).
Coïncidence ? Les 2 événements les plus suspects de cette journée ont pour point commun, outre d’avoir été royalement ignorés par la Commission Kean/Hamilton, d’avoir frapper le cœur des services de contrôle financier : militaires à Arlington et civils à New York.
Je profite de cette parenthèse pour vous signaler que la liste des occupants du WTC7 est établie officiellement depuis la parution en mai 2002 du WTC Building Performance Report. Votre déclaration du 10 mars 2009 sur le plateau de Michel Field : « selon certains, le wtc 7 abritait des locaux de la CIA, je vous laisse imaginer la suite » montre au mieux votre méconnaissance du dossier, au pire une indicible mauvaise foi.
Le projet Northwwod, disponible sur le site internet de l’université George Washington, prévoyait une opération très proche du scénario de l’attaque contre le Pentagone : Substitution d’appareils, faux débris, témoignage d’un pilote de bonne foi envoyé opportunément sur les lieux de l’attaque (le 11/09/2001 ce pilote s’appelait Steve O Brien), diffusion de rumeurs…Tous les défenseurs de la version officielle devraient connaître ce document. Les non anglophones peuvent consulter l’excellente traduction réalisée par le site 11 septembre.org.
Nous pourrions aussi parler des réseaux Stay-behind mis en place par l’Otan et la CIA dans l’Europe de l’après seconde guerre mondiale : un secret d’état parfaitement préservé 40 années durant, malgré les milliers d’hommes recrutés et les centaines de civils tués dans des attentats sous faux pavillon faussement attribués à l’extrême gauche. Votre manière de balayer la possibilité d’un complot interne le 11/09/2001 en opposant « une élite américaine plus ouverte que jamais sur le monde et un parti républicain replié sur lui-même (…)dont la fonction consiste à gérer la dynamique propre à l’hégémonie américaine » explique certainement pourquoi l’épisode Gladio est resté méconnu de la population française, à la différence de nos voisins où ce scandale d’État fut investigué tant par les journalistes que par des commissions d’enquête parlementaires (Belgique, Suisse, Italie…).
La dernière objection souvent opposée au travail du CIT est le faible nombre de témoignages directs sur le survol du bâtiment et la fuite de l’appareil-attaquant.
Les témoignages aujourd’hui connus sont tirés des archives de 2 agences fédérales dont les techniques d’entretiens ne correspondent pas à celles des journalistes. La Librairy Of Congress et le Center for Military History conduisirent des entretiens non directifs, archivés bruts, sans réécriture ni montage. Ce point est fondamental. Il était improbable qu’un journaliste reproduise les propos de Erik Dihle ou du Sergent Robert une fois la version officielle fondue dans le moule du récit médiatique de cette journée.
Ensuite, la proximité de l’aéroport Reagan et du Pentagone (qui pulvérise le mythe, bien ancré dans les milieux conspirationnistes, des batteries anti-aériennes défensives) a certainement joué un rôle majeur dans la réussite de l’opération. La DRA. était une ligne de vol idoine pour la fuite de l’appareil-attaquant. Une fois le Pentagone survolé, il était quasiment impossible aux témoins de distinguer cet appareil des avions réguliers en partance ou à destination de l’aéroport Reagan. Enfin, la "cover-story" du C130, arrivé sur les lieux 2 à 3 minutes après l’attaque fit le reste. Des sources médiatiques soigneusement sélectionnées tentèrent de faire croire que cet appareil avait pourchassé le vol 77 jusqu’aux abords immédiats du Pentagone (malgré les déclarations unanimes des témoins et du pilote, le colonel Steve O Brien, sans même parler des vitesses relatives d’un C130 et d’un 757). Cette histoire, comme l’E4b filmé au-dessus de Washington immédiatement après l’attaque, allait servir d’alibi face aux témoignages résiduels sur le survol du bâtiment.
Monsieur Dasquié, en portant à votre connaissance l’enquête du CIT, nous espérons susciter un nouveau débat sur les événements d’Arlington et de Washington, le 11/09/2001.
Outre votre analyse de l’enquête du Citizen Investigation Team, nous vous demandons de mettre à la disposition des chercheurs les archives des entretiens conduits avec les témoins de votre livre, notamment le témoignage écrit et signé de John O Keefe. Nous attendons surtout des éclaircissements sur vos méthodes d’investigation entre mars et mai 2002.
Nous sommes à votre entière disposition pour débattre de ces questions, à titre privé ou au cours d’un débat public, diffusé par exemple sur Internet.
Nous vous adressons monsieur Dasquié, nos meilleures salutations.
Alexis de B. (alias Kropotkine) et Virginie G. (alias Ikky)
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