3.000.000.000 € contre 79.000.000 de Turcs dans l’UE : rançon du désastre ou prix du chantage migratoire ?
La Turquie "s'engage" à contenir le flot de réfugiés vers l'Europe, non pas en échange, mais en exigeant des contreparties politiques et financières inacceptables dont la plus importante est la relance des négociations sur son adhésion prochaine à l'Union européenne.
1- En langage diplomatique, on lira ceci :
Le président de la Commission européenne, M. Donald Tusk, a décidé de convoquer une réunion des chefs d'État ou de gouvernement de l'UE avec la Turquie. Cette réunion marquera une étape importante dans le renforcement des relations entre l'UE et la Turquie et contribuera à la gestion de la crise migratoire.
La décision de tenir une réunion entre les 28 dirigeants de l'UE et la Turquie fait suite à une série de pourparlers à haut niveau entre la Commission européenne et la Turquie ainsi qu'à plusieurs rencontres bilatérales entre le président Tusk et le président Erdoğan ainsi que le premier ministre M.Davutoğlu.
Lors de leurs réunions tenues aux mois d'octobre et de novembre 2015, les dirigeants de l'UE ont discuté de l'importance que revêt le renforcement de la coopération avec la Turquie en ce qui concerne la crise migratoire :
Dans les conclusions de sa réunion d'octobre 2015, le Conseil européen a ainsi accueilli avec satisfaction le plan d'action commun avec la Turquie. L'UE et ses États membres ont annoncé qu'il se tenaient prêts à renforcer la coopération avec la Turquie et à accroître de manière substantielle leur soutien politique et financier. Etiez-vous au courant de cette activité diplomatique ? Peut-être pas.
2- En langage courant, on prendra connaissance de cela :
Ce dimanche 29 novembre 2015 est un jour de défaite qui marque la capitulation des Européens qui, pris à leur propre piège – celui du signal criminel donné par l'Allemagne à une invasion démographique de l'Europe – ont accepté, non pas de venir en aide, mais bien de payer volontairement un tribut de 3 milliards d'euros non remboursable en échange duquel la Turquie "s'efforcera" de freiner l'arrivée des réfugiés en Grèce.
Ce n'est pas tant l'Allemagne d'Angela Merkel que l'Europe tout entière qui est ainsi venue jeter le drapeau européen, mais aussi les drapeaux des autres nations européennes, aux pieds du dirigeant turc M. Recep Tayyip Erdogan.
On comprend donc la joie non dissimulée du premier ministre Ahmet Davutoğlu déclarant sans être contredit à son arrivée à Bruxelles ; « C'est un jour historique pour notre processus d'accession (à l'UE). Nous allons forger la destinée du continent ! » Mais comment donc ! La puissance ottomane est de retour en Europe, avec des dirigeants européens félons qui l'accueillent à bras ouverts.
Parfaitement en phase avec cette capitulation, la chancelière allemande augmente la pression sur ses partenaires européens en manifestant la volonté de l'Allemagne de « remplacer l'immigration illégale par une immigration légale » en provenance directe de Turquie et à destination de l'UE. Avec une presse allemande qui pointe de 300.000 à 500.000 de ces « réinstallations » organisées, à se partager en Europe dans les années à venir , au-delà des 160.000 acceptées en septembre 2015 en plus des 760.000 personnes arrivées depuis le début de l'année 2015, parmi lesquelles figurent 240 000 syriens, on comprend qu'aucun des autres dirigeants allemands et européens, mis devant le fait accompli, ne soutienne franchement ce projet démentiel.
L'Europe est en train de s'enliser.
L'application du « plan d'action » mis en place avec la Turquie dépend maintenant du dirigeant turc, M.Recep Tayyip Erdogan. Mais qui peut sérieusement croire - à part des dirigeants européens aux abois ou victimes de leur aveuglement -, que celui-ci, après avoir obtenu ce que l'UE lui a honteusement apporté, tiendra ses engagements de neutraliser les passeurs qui prospèrent sur la côte turque comme de « fixer » tout ou partie des 2 millions de Syriens déjà réfugiés en Turquie en leur accordant permis de travail et scolarisation de leurs enfants ?
Face à une Europe en position de faiblesse, déstabilisée par un exode des réfugiés qu'elle a volontairement provoqué, préoccupée par l'avenir de l'espace Schengen et pour finir inquiète d'infiltrations terroristes, la Turquie a eu beau jeu de s'ouvrir un boulevard en obtenant les deux concessions majeures que voici :
- La promesse, valable dès octobre 2016, d'une exemption de visa UE pour les 79 millions de turcs, avec comme « condition » - et l'on est prié de ne pas broncher - , l'engagement préalable d'Ankara de réadmettre systématiquement les clandestins qui continueraient de passer. Avec la Suède dont la police vient d'annoncer qu'elle avait perdu la trace de 14.000 migrants qui devaient quitter le pays faute d'avoir reçu l'autorisation d'y résider, on laisse ici au lecteur le soin de conclure que ce qui n'est pas qualifié de « clandestin » sera opportunément réputé « réfugié », manière de dire que les écluses sont ouvertes ou que les vagues du tsunami migratoire ont encore un vaste territoire à envahir. http://www.breitbart.com/london/2015/11/28/swedish-police-14000-migrants-due-deportation-vanished/
- L'ouverture de nouveaux « chapitres » dans les négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE, les Vingt-Huit s'engageant à en ouvrir un dès décembre 2015, mais pas la demi-douzaine escomptée. Là encore le lecteur pensera qu'il peut respirer puisque tout est sous contrôle. Se souvient-on toutefois que le chapitre qui va être discuté n'est autre que ce Chapitre 17 de l'Acquis communautaire relatif aux « politiques économiques et monétaires », précisément celui qui avait été opportunément bloqué par la France en 2007 par M. N. Sarkozy (rendons à César etc.) car dans le cas contraire c'eût été directement introduire la Turquie au cœur des mécanismes financiers de l'UE et de l'Euro en rendant son adhésion irrémédiable ? Là encore le lecteur appréciera l'étendue de la forfaiture commise dimanche 29 novembre 2015.
Dans un accès de bonté humanitaire ou de stupidité profonde, Mme Federica Mogherini, chef de la diplomatie de l'UE, a cru utile de préciser pour sa part que ce qu'elle qualifie d'aide non remboursable de 3 milliards d'euros, à titre initial, représente « de l'argent destiné aux réfugiés et non pas à la Turquie, (car), comme au Liban ou en Jordanie, il faut soutenir ceux qui aident les réfugiés. » Comprenne qui pourra.
Qui peut sérieusement croire, sauf des naïfs comme Mme Mogherini, que M. Erdogan va laisser l'UE distribuer directement ses généreuses enveloppes aux personnes déplacées sur son territoire ?
Au point où nous en sommes, pourquoi l'UE n'offrirait-elle pas directement à la Turquie un lot de camions citernes rutilants pour remplacer la flotte de transport d'hydrocarbures vendus par l'Etat islamique et que les vilains russes ont détruite, nuisant aux intérêts économiques et financiers du clan Erdogan ?
Qui peut encore croire, sauf des traîtres tels que M.M. Tusk, Dijsselbloem, Juncker, Merkel, qu'il suffira de payer pour retrouver le contrôle des frontières externes de l'UE ? "Nous ne pouvons pas maintenir sur la durée notre Etat social, si l'afflux de réfugiés se poursuit ainsi. Si l'Union européenne ne protège pas mieux ses frontières extérieures, alors un petit groupe de pays le feront", affirme le président de l'Eurogroupe, M. Dijsselbloem, dans une interview au quotidien économique allemand Handelsblatt. http://www.lequotidien.lu/international/eurogroupe-le-spectre-dun-mini-schengen/.
Grâce soit rendue à ces courageux pays qui ont amplement raison d'agir de la sorte pour défendre leurs intérêts et ceux d'une vraie Europe, comme nous devrions aussi le faire.
Comprend-on que les dirigeants européens sont prêts à tout, et principalement à vendre l'âme et la sécurité de l'Europe, pour réaliser leur dessein d'intégration mortifère en abattant le dernier obstacle qui leur résiste : l'intégrité, l'identité et la souveraineté des nations européennes ?
Et en France, qu'en est-il ?Ces choses-là sont de peu d'intérêt. L'opération d'enfumage continue ; la COP 21 succède aux attentats, les élections régionales se prépaent, le désastre économique suit son cours. http://www.zerohedge.com/news/2015-11-29/paris-prologue
Les citoyens européens, en revanhe, ceux auxquels personne ne demande plus leur avis se voient ainsi engagés à leur insu sur le montant de l'assistance financière promise et consentie à Ankara.
Mais le partage de la facture reste à faire.
Il faut donc sérieusement espérer que personne ne voudra effectivement contribuer à ce suicide en direct. Pour le moment, seules la Pologne, la République tchèque et la Hongrie ont compris ce qu'il se passait. Populistes ! Dira-t-on. Non, simplement réalistes.
La situation est très simple à comprendre :
79.000.000 de Turcs musulmans en Europe, avec un pays dirigé par un dictateur qui joue sur deux tableaux - membre de l'OTAN et pro-Daesh -, une Turquie en proie à une guerre civile et à une répression impitoyable contre les Kurdes, en proie à des difficultés économiques sérieuses qui vont être aggravées par les représailles économiques exercées par la Russie (tourisme, énergie), un pays occupant illégalement une partie d'un membre de l'UE avec l'annexion chypriote, une puissance ouvertement islamique qui a balayé tous les acquis du kémalisme : et on laisserait le loup d'Anatolie entrer dans la bergerie européenne ?
Rien n'est encore joué, alors réagissez ! Réagissez tant qu'il en est encore temps à une forfaiture, une traîtrise majeures qui signent une capitulation de l'Europe destructrice de tout ce que nous sommes encore.
Réagissez en me soutenant dans un combat que non seulement nous pouvons mais encore que nous devons gagner.
Réagissez en parlant, expliquant, diffusant dans votre entourage, amis, relations, collègues, famille, cette information capitale.
Réagissez en interrogeant votre Député, votre Sénateur.
Références :
A lire.
1- Réunion des chefs d'État ou de gouvernement de l'UE avec la Turquie, 29/11/2015 - Déclaration UE-Turquie
http://www.consilium.europa.eu/fr/press/press-releases/2015/11/29-eu-turkey-meeting-statement/
2- En seule langue anglaise, le EU-Turkey joint action plan du 15 octobre 2015 (MEMO/15/5860 )
http://europa.eu/rapid/press-release_MEMO-15-5860_en.htm
3- Réactions européennes :
Eastern European leaders defy EU effort to set refugee quotas
http://www.ibtimes.com/eu-refugee-crisis-quota-plan-rejected-hungary-cze...
Poland : No Invaders, No EU Flag
http://newobserveronline.com/poland-no-invaders-no-eu-flag/
Hungarian Mayor Invites All Europe to Come View His Awesome Fence
http://www.breitbart.com/london/2015/11/28/watch-now-border-fence-town-o...
4- Indicateurs statistiques.
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