François Hollande... La rhétorique du renoncement ou de la trahison
Monsieur le Président F. Hollande ;
Vous êtes décidément le roi de la rhétorique du Renoncement et (ou) de la Trahison.
Je ne rappellerai que pour le principe la couleuvre du Pacte de Stabilité que vous a fait gober la Chancelière en guise de bizutage.
Vous aviez enchainé ensuite très fort avec vos voltefaces successives sur les réformes fiscales puis sur l’écotaxe assassinée en pays breton ; vous avez ensuite rivé le clou avec la politique de l’offre, les CICE et Pacte de Responsabilité censés dégager quelques 40 Milliards pour les entreprises en affirmant alors vos convictions résolument socio-démocrates libérales.
Pour la bonne cause de l’emploi ! On connait le résultat avec un chômage battant tous ses records de mois en mois malgré les multiples formations ou radiations tentant de faire baisser les chiffres !
Vous vous dispersez en commémoration de la guerre de 14-18 en une suite de moments quasi festifs alors qu’il s’agit là de rappeler un odieux et inutile massacre que le jeu des alliances et des marchands de canons a mis en place au nom de la gloire des armées et de la Nation.
Il n’y a plus de Nation, plus de gloire…seulement les dures exigences d’une Commission pourtant repoussée par la Souveraineté Populaire en 2005. Il n’y a plus d’Armée nationale, seulement des mercenaires qui triplent leur solde sur des théâtres d’opérations.
Mais vous aimez la Guerre, ayant applaudi à l’intervention en Libye et bondi sur le Mali à la poursuite des islamistes revigorés par la chute de Kadhafi ; Vous voila aussi en Centrafrique aux prises avec les milices proches de votre plus grand allié tchadien ! Attention aux contradictions africaines !
Vous vouliez intervenir en Syrie… Heureusement que nos amis Anglais et même notre Seigneur Américain ont des institutions plus démocratiques que les Nôtres.
Fini le Président normal ! Vous vous voyez bien en chef de guerre au chevet de la Nation meurtrie par les lâches attentats ! Tant pis si parmi vos invités à la Grande Marche du 11 janvier figurent les principaux argentiers du terrorisme islamiste et les plus grands fauteurs de guerre du Moyen Orient !
Lors de la conférence de presse du 5 février 2015 vous vous complaisez à rappeler les interventions militaires de la France :
« Ensuite, sur la défense et sur nos soldats, ils exercent des missions périlleuses, partout. D'abord sur les opérations extérieures, Mali, maintenant Sahel, Irak, et nous avons eu à connaitre un certain nombre de sacrifices et de pertes.
Depuis que je suis président de la République, je participe à des hommages, le plus souvent à nos soldats, pas toujours à nos soldats, aussi à des policiers, à des gendarmes. »
Vous caressez même le fantasme de puissance du feu nucléaire :
« Ce débat n'est pas ouvert en France, mais il l'a été, et j'entends aussi que notre force de dissuasion soit modernisée autant qu'il est nécessaire, et toujours avec le principe de suffisance, et donc dans la transparence sur les armes nucléaires dont la France dispose. »
Vous n’écartez pas la menace de guerre en Ukraine contre la Russie :
« On croit toujours que la guerre c'est pour les autres, on pense toujours que la guerre c'est loin, que la guerre ce n'est pas pour notre génération - c'était pour les temps de nos parents, de nos grands-parents »
Et vous précisez ainsi votre analyse qui semble faire peu de cas des séparatistes du Donbass :
« Il y a donc, à partir d'aujourd'hui, deux options : soit on rentre dans une logique qui consiste à armer les protagonistes, puisque les uns le font - les Russes par rapport aux séparatistes – alors faisons-le pour les Ukrainiens pour leur permettre de se défendre. On m'expliquera la différence qu'il y a entre une arme défensive et une arme offensive ? Mais c'est une précaution de langage pour dire qu'on pourrait être prêts à armer les Ukrainiens ; et puis il y a une autre option, elle n'est pas sûre de réussir, mais si elle n'est pas tentée nous ne le serons jamais, c'est l'option de la diplomatie, de la négociation, elle ne peut pas être prolongée indéfiniment »
Ainsi, vous présentez votre intervention à Kiev puis à Moscou, comme une ultime tentative et en même temps comme un gage de bonne volonté au service de la Paix :
« Que la France et l'Allemagne, et j'insiste beaucoup là-dessus, la France et l'Allemagne ont fait en tant qu'Européens, en tant qu'amis de l'Ukraine, de la Russie, tout ce qu'elles pouvaient faire ces deux grandes nations pour agir. »
Pendant que votre grand ami Obama est en train de fourbir les quelques 3 milliards d’armes qu’il s’apprête à livrer à l’Ukraine et que l’OTAN s’établit sur son pied de guerre vous vous en lavez les mains à la Ponce Pilate. Le Young Leader que vous êtes ne va tout de même pas contrarier les objectifs américains ! On peut même craindre que votre escapade slave ne soit que le prélude d’un échec anticipé et d’une nouvelle escalade du conflit voulue par l’Oncle Sam !
« Je le dis aussi pour les Russes qui s'inquiètent toujours, qui pensent qu'il y a la main des Américains,… »
Si l’on suit ainsi votre rhétorique on s’achemine donc vers une guerre intestine, entre européens, hors de toute pression ou intervention américaine. Votre « lucidité » ou votre cynisme est terrifiant d’aveuglement quand je pense que l’on vous a délégué le pouvoir d’appuyer sur la gâchette nucléaire sans même en référer au Parlement !
Votre analyse pour la Syrie est diamétralement opposée :
« La Syrie, il n'y a pas d'Etat ou un régime - et ce n'est pas pareil - qui ne contrôle plus d'ailleurs son territoire et il y a des forces djihadistes, fondamentalistes autour de Daech - pas seulement autour de Daech - et nous ne pouvons pas intervenir si ça peut être un facteur favorable ou pour le régime pour continuer à massacrer sa population, ce qu'il fait avec des bombardements ou pour laisser une place à des groupes qui veulent en fait notre perte. Donc, nous soutenons ce que nous faisons d'ailleurs depuis deux ans, nous soutenons ce que nous appelons les forces démocratiques en Syrie - et il y en a »
L’armée Ukrainienne est intervenue à l’arme lourde sur les populations du Donbass qui occupaient sans violence des bâtiments publics et vous n’avez rien dit ; Israël a massacré dans le même temps les populations civiles prisonnières de Gaza à coup de chars, de drones, de missiles, et vous n’avez rien dit !
La France doit elle toujours se ranger dans le sillage Américain ? Jusqu’à la guerre ?
Pour en retour entendre le cynique « Fuck the UE ! » de Victoria Nuland du Département d’Etat américain !
Où sont les intérêts de la France dans toutes ces multiples interventions en sous-traitants des USA ?
« Et qu'on me comprenne bien, la France, elle ne peut pas régler tous les conflitsdu monde. On l'appelle partout, en Lybie où c'est le désordre le plus absolu, le chaos, on la sollicite. Au Nigéria, au Cameroun, dans la zone du Sahel on l'appelle. En Syrie j'ai été sollicité. La France, elle ne peut pas être la seule puissance du monde à agir avec des moyens militaires et financiers »
Le burn out n’est pas loin, Monsieur le Président ; il est temps de redescendre sur terre, de prendre du recul et de régler les problèmes français : la désindustrialisation, le chômage de masse, la fracture sociale particulièrement dans les quartiers défavorisés et l’anomie collective résultant de la perte progressive de tous les éléments de souveraineté.
Ce n’est pas l’illusion européenne que vous cultivez avec une emphase mégalomane qui permettra de les résoudre.
« Je fais l'Europe, je fais avancer l'Europe et pour faire avancer l'Europe , il y a d'abord, vous l'avez dit, le compromis que nous devons avoir chaque fois avec l'Allemagne pour montrer le chemin. C'est notre responsabilité. »
Votre responsabilité, c’est d’abord de défendre les intérêts de la France et des Français. L’Histoire et le Peuple Jugeront.
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