Mikhail Khodorkovsky pas prêt de quitter son goulag
L’ancien homme le plus riche de Russie, Mikhail Khodorkovsky, n’est pas prêt de quitter son goulag sibérien. Officiellement emprisonné pour corruption, l’oligarque paie en réalité ses ambitions politiques. Les récentes déclarations de Vladimir Poutine ne laissent pas de place au doute.
(Un post du blog Secrets d’Etat)

Mikhail Khodorkovsky, qui purge depuis 2003 une peine de huit ans de prison pour corruption n’est pas prêt de revoir Moscou.
Après l’organisation ubuesque d’un nouveau procès pour lequel il risque plus de 20 ans de prison, Vladimir Poutine en a rajouté une couche en l’accusant d’avoir commandité au moins cinq meurtres.
Mikhail Khodorkovsky est officiellement accusé de corruption, mais les véritables raisons de son incarcération sont à chercher dans sa rivalité avec Vladimir Poutine. Il a payé de sa liberté sa volonté de contester le pouvoir du nouveau tsar russe au début des années 2000.
Au sommet de sa gloire, Mikhail Khodorkovsky était l’homme le plus riche de Russie. Yukos, son bébé, était le premier groupe industriel russe. Comme les autres oligarques de la période post-soviétique, Khodorkovsky a fait sa fortune sur les ruines fumantes de l’économie étatique soviétique.
Dans les privatisations qui ont suivi l’arrivée au pouvoir de Boris Eltsine, Yukos s’est taillé la part du lion (avec les pratiques de l’époque). Mais bien conscient qu’en Russie le Kremlin conservait les clés du pouvoir économique, Mikhail Khodorkovsky ne comptait pas en rester là et il s’est rêvé un destin présidentiel.
Erreur de timing. Il s’est heurté à la montée en puissance de Vladimir Poutine. L’ancien patron du KGB a profité de l’occasion pour asseoir son pouvoir et faire un exemple.
A la différence de l’ère eltsinienne, les oligarques poutiniens devraient faire acte d’allégeance et se contenter de faire du business. L’exemple a d’ailleurs parfaitement fonctionné et les hommes d’affaires russes ont sagement remis au placard leurs ambitions politiques.
S’en est suivi pour Mikhail Khodorkovsky un procès stalinien et un emprisonnement en Sibérie qui dure depuis six ans. Les récentes déclarations de Vladimir Poutine qui accuse désormais Mikhail Khodorkovsky d’avoir commandité des meurtres, sont là pour faire comprendre à l’opinion publique internationale que la libération de Mikhail Khodorkovsky n’est pas une option envisageable.
23 réactions à cet article
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ah, si les politiiens pouvaient tous s’étriper entre eux et nous laisser tranquilles ....
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Il me semble que votre article gagnerait à être plus nuancé. Au fond, on ne sait pas grand chose de concret sur cette histoire. Ce qui est avéré, c’est que cet homme, quand il a financé des opérations un peu politiques, à choisi en général des trucs plus démocratiques et ouverts que la moyenne (encore que de mémoire, à un moment, il arrosait un peu tous le monde PC compris) qu’à vue de nez, beaucoup d’autres oligarques n’ont sans doute pas moins à se reprocher sur les plans fiscaux et éventuellement criminels mais se sont montrés plus soumis.
Personnellement, j’ai du mal à avoir une opinion définitive. Le régime actuel est certes extrêmement corrompu, souvent peu efficace. D’un autre côté, l’état de déliquescence de l’État était tel à la fin de la période Eltsine, qu’il était peut être inévitable que les organes de force, seuls à tenir encore un peu la route, reprennent la main. Il est certain que par « culture d’entreprise » ils ne sont pas très portés sur le libéralisme tant économique que politique.Il est non moins évident qu’ils ont obtenu un certains nombre de résultats positifs pour la population (salaires payés, un peu d’investissement dans les équipements publics, relative stabilité politique et économique, services publics qui fonctionnent un peu etc...)Il est gênant qu’à chaque fois, les oligarques boucs émissaire aient été des juifs investissant dans des médias un peu plus libres que les autres. ( Berusovski, Gussinski,...) Il n’était sans doute pas très sain non plus que le destin politique du pays se joue entre quelques milliardaires vite enrichis quelle que soient leurs qualités personnelles.
Même si les élections ne sont que très partiellement démocratiques, un Poutine à malgré tout vraisemblablement plus de légitimité politique que n’importe quel oligarque. Khodorkovsky, comme personne, ressemble peut être plus au moins en apparence à un occidental, mais Poutine est certainement à bien des égard ce que souhaitaient beaucoup de russes.
Personnellement, je pense que le peuple russe est potentiellement parfaitement apte à une vraie démocratie, mais beaucoup de russes pensent le contraire. Ils croient en la nécessité d’un pouvoir autoritaire. A priori, il n’est pas impossible qu’ils connaissent mieux la question que moi....
Il me semble que seul un peu de recul permettra de juger si l’épisode Poutine était une étape autoritaire obligée de remise sur pied de l’état avant le passage à plus de démocratie ou une « réaction de la classe » conservatrice de la bureaucratie post socialiste pour défendre ses « acquis sociaux », son pouvoir et ses privilèges.
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Certes, mais vous semblez confondre démocratie et « democracy d’opinion ».
Le ’pouvoir de l’Opinion’, les médiats la grande presse, n’est en rien démocratique. Il est de plus tenu à bout de bras par des grands groupes financiers, soit directement soit sous couverts de centrales publicitaires (je mets des ’s’ pour la forme...) Soit enfin par l’argent collectée par nos impôts, comme l’Humanité ou Radio-Val par exemple.
Il est sain, démocratiquement parlant, qu’il soit tenu à sa place ce pouvoir là. Après bien sûr, il y a la manière...
Je ne pense pas que la démocratie russe puisse être taxée de ’peu démocratique’ sous prétexte simplement que la presse aux ordres du grand capital n’y pré-sélectionne pas les candidats politiques comme en France et ailleurs dans ’le monde otanesque’, n’applaudisse pas unanimement quand des élus votent la constitution Giscard à l’opposé direct du vote populaire exprimé, ou oblige des fauteurs de troubles urbains tentant de renverser la république par la force à Moscou.. à passer une demi jounée en garde à vue, sous les hurlements putchistes de l’Express-Le Point..
Je pense que comme beaucoup, le mot dans votre esprit de « démocratie’ a été déconstruit et remplacé par une tache blanche, plus proche du »soumis à l’otan" pur et simple que de la critique politique réelle.
Quand au truand Khodorkovtruc là, issé à son poste à coups de flingues et d’enveloppes, usurpateur de biens nationaux, ’muté milliardaire’ par son entregens, son emprisonnement est utile à la nation ne serait-ce que pour générer le genre d’articles comme celui ci-dessus...
Ca me rappelle le temps où Agoravox comme le reste était poivré de vivas tonitruants au criminel de guerre Sacashvilain, fauteur de guerre et artilleur de populations civiles, comme cela était déjà su dès le deuxième jour du conflit pour quiconque savait utiliser sa souris, et comme nous vous le rectifions du mieux que nous pouvions dans les commentaires ici et ailleurs, au milieu d’une crierie ambiante absolument insupportable. Et ne parlons mme pas des grands médiats...
C’était aussi à l’époque du ’scandale de la cérémonie d’ouverture’ à Pékin, sublime moment de triomphe national, courronnement d’une épopée multi-décadaire particulièrement épique de tout un pays, spectacle époustouflant et authentiquement historique rabaissé de la sorte à cause d’un playback d’une petite fille de six ans en mondovision et puis, d’une seconde de création vidéaste sous forme d’inserts de feux d’artifices urbains supplémentaires à l’écran...
Triste semaine pour le journalisme que cette mi aout 2008, pour la liberté de pensée même.
Même chose avec ces ’procès staliniens’, ce ’goulag’, cet ’homme fort Poutine’ qui aurait écarté ’un rival’... pfff... -
Oui, pas certain du tout que ce type soit si innocent que cela.
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« Pas si innocent que ca »
Vous rigolez j’espere, je souhaite que ce « chacal » croupisse en prison jusqu’à la fin de sa vie.-
« un emprisonnement en Sibérie qui dure depuis six ans. »
Depuis Fevrier il est a Moscou, je ne savais pas que Moscou etait en Siberie...
Pour les propos de Vladimir Poutine lors de la sceance des questions/reponses vous pouvez lire la retransciption en anglais ici ( http://premier.gov.ru/eng/events/4255.html )
(merci Alexandre) ou la version originale et les 4h de videos :
http://www.moskva-putinu.ru/
Question :
Ou sont passe les « amis » americains de Khodorkovski ?-
Le sort réservé à Khodorkovski est aussi monstrueux que celui réservé aux dirigeants d’Enron et à Madoff.
Comment peut-on avoir des comptes à rendre à la justice quand on a accumulé autant de pognon ? !La captation des richesse de la Russie par quelques oligarques, pendant que la population plongeait dans la misère avec toutes ses conséquences psychologiques, sanitaires et délicteuses était dans l’ordre des choses et dans la voie tracée par la révolution conservatrice qui a donné des résultats comparables, à un degré moindre, en Angleterre et aux Etats-Unis.
A partir d’un certain degré de richesse on ne va quand même pas chipoter pour quelques fraudes fiscales, détournements de fonds, escroqueries et quelques meurtres !
Heureusement qu’il y a en France des gens qui ont suffisamment assimilé le nouvel ordre mondial pour prendre la défense de ces persécutés.
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Alexandre : tout à fait d’accord :) D’ailleurs, ça ne ferait pas de mal à Poutine, non plus, un petit voyage à Archangelsk ou à la frontière mogolienne.
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Deneb,
J’espère pour vous que vous faites la différence entre être dirigeant d’une entreprise nationalisée et en être propriétaire.
J’espère aussi que vous n’allez pas chercher vos informations chez les spin doctors anglais, relayés par la presse Murdoch et celle de la City, dont les « histoires » concernant les dirigeants russes sont du même tonneau que celles concernant Sadam Hussein
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J’ai eu le privilège ( !! ) de rencontrer et de parler cinq minutes ( pas une de plus ! ) avec Khodorkovsky lors d’un cocktail/caviar du temps de sa grandeur. Ce n’est certes pas un enfant de choeur, au début de son ascension, il était Trésorier Général des Komsomols qui traînaient une réputation d’infernaux sacripants... Fidèle à leur réputation, il est tout simplement parti avec la caisse pour fonder la Banque Menatep qui a elle-même financé des entreprises qui ont bien réussi ce qui lui a permis de se tailler un empire dans le pétrole - Yukos - qui employait 180 000 salariés et les payait chaque mois ce qui à l’époque était très exotique... Voilà notre homme devenu la première fortune de Russie, où 50% des richesses appartenaient à sept oligarques... L’ambition le démange et il souhaite se mêler de politique... oubliant seulement un détail... il est juif. Or en Russie, on peut être ou juif ou russe mais pas les deux car on fait la différence entre la nationalité ( russe, ukrainien, tatar, kazakh, juif... ) et la citoyenneté ( citoyen de la Fédération de Russie ). C’est ce « détail » - un juif ne peut avoir d’ambitions politiques - qui a provoqué sa chute. Berezovsky et Goussinsky l’ont compris et sont allés perfectionner leur anglais sur les bords de la Tamise... Khodorkovsky a cru que sa fortune le protégeait de tout... Or, Poutine lorgnait ses entreprises pour enrichir les hauts dignitaires de l’ex-KGB et des ministères de force qui n’avaient pas été assez rapides pour s’enrichir lors de la première vague de privatisations et acheter ainsi leur fidélité... L’Union Soviétique s’est bâtie sur des spoliations répétées, Poutine n’a fait que suivre la tradition, simplement tuant le mouton pour le tondre... Il est clair que les accusations portées contre Khodorkovsky sont grotesques et que le dossier d’accusation ne tient pas la route ( on peut difficilement détourner plus de pétrole qu’on n’en produit... ce que prétend l’accusation... ). La malhonnêteté est générale en Russie ( dans les affaires ) et le problème de fraude fiscale n’est qu’un prétexte. Le fond du problème est qu’un juif ne doit pas se mêler de politique à ce niveau-là...
Rappelons en ce qui concerne la corruption que Poutine lorsqu’il travaillait à la Mairie de Saint-Pétersbourg était en charge des investissements étrangers et qu’on pouvait remonter les dossiers de corruption jusqu’au bureau jouxtant le sien... et que Sobtchak, son mentor, ancien maire de Saint-Péterbourg, a succombé à une crise cardiaque - il était en très mauvaise santé - à l’arrivée au pouvoir de Poutine, crise cardiaque qui a frappé à la même seconde ses deux gardes du corps, deux hommes jeunes pétant de santé... Trois morts simultanées... de crise cardiaque...
Une note légère pour la fin : le caviar de l’oligarque était exceptionnel, pas du noir pressé trop salé, mais du beige doré, d’une finesse bouleversante...-
Bonjour Arunah,
votre intervention est proprement ridicule. Dès 1917 la révolution soviétique a proclamé « l’égalité et la souveraineté des peuples de Russie », dans laquelle les juifs sont reconnus comme une nationalité dans l’URSS.
Une région autonome, le Birobidjan a été créée par Staline en 1928 à pour donner une terre aux Juifs et s’y développer dans leur culture. La langue officielle étant le Yiddish, à contrario de l’Hébreu qui est elle une langue religieuse.Et c’est d’ailleurs en réplique à ce territoire donné par les soviétiques et sous régime communiste que la Société des nation a établi le projet de la Palestine sur des bases capitalistes (d’où le sionisme est tiré), et que l’ONU a mis en œuvre en 1948 après guerre.
En fait, le Birobidjan n’a jamais réellement tenté les juifs d’aller s’y installer en masse et d’y développer leur projet de société, de fait qu’il n’ont en réalité jamais été majoritaire dans cette province qui est maintenant devenu un simple Oblast ou il reste à peine 1% de population juive.
Une grande partie sinon la totalité des Juifs qui vivaient en Union Soviétique sont partis émigrer en Israël, attiré en cela par de nombreuses incitations et aides à l’installation (on leur fournissait gratuitement une maison, un terrain, et un boulot). La vrai raison pour laquelle il n’y a pas ou peu de juifs dans les relais du pouvoir en Russie tient surtout en cela, ils se sont tous barrés en Israël à l’appel du sionisme pour aller casser de l’arabe !
Quand à Khodorkovsky, ce n’est rien d’autre qu’un maffieu plus courageux que les autres maffieux pour revenir en Russie ou il savait qu’il se ferait encabaner tout en restant en vie, à l’instar des autres qui sont effectivement allé exercer leur talents en Angleterre, jusqu’à ce que le FSB vienne leur refiler le bouillon de 11 heures. D’ailleurs l’auteur ne fait guère mieux que vous, en plaçant M. Khodorkovsky en Sibérie alors qu’il est en fait à Moscou.
Et concernant votre affirmation « La malhonnêteté est générale en Russie ( dans les affaires ) », j’ai aujourd’hui dans mon activité pro des relations commerciales avec des entreprises Russes dont il s’avère qu’il s’agit d’excellent partenaires : Leur parole vaut contrat ! Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de maffia en Russie, bien sûr qu’il y en a, mais proportionnellement, pas plus qu’aux états unis par exemple.
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@ Wesson
Bonjour Wesson !
Vous aimez les contes russes, c’est votre droit et cela fait votre charme. Mais votre intervention n’est pas incompatible avec la mienne, elles sont complémentaires. Vous avez vu où se trouve le Birobidjan ? Peut-on avoir une influence politique lorsqu’on se trouve à des milliers de kilomètres du centre du pouvoir ? Bien évidemment, non. D’où le désir d’émigrer en Israel.
Par ailleurs, vous savez parfaitement qu’en Russie, sur le papier, tout est irréprochable. La réalité est autre. Sur le papier, les Républiques jouxtant des pays étrangers avaient le droit de faire sécession et de devenir indépendantes. Sur le papier. Les Tchétchènes l’ont cru. Les cons ! Sur le papier, les normes sont toujours plus strictes qu’en Occident. Sur le papier. Sauf qu’en Occident, les normes sont à peu près respectées. Dans la réalité.
Dans les faits, les juifs pouvaient faire carrière dans les disciplines scientifiques, médicales, artistiques ( musique ) mais n’étaient pas encouragés à poursuivre des carrières politiques de haut niveau, et c’est un euphémisme... Pourquoi croyez-vous que d’éminentes personnalités juives aient choisi d’émigrer ?
Dans la pratique, les secteurs relativement épargnés par la corruption sont la recherche et les milieux universitaires et scientifiques. Mais dès qu’on touche à l’administration et les milieux officiels pour obtenir des autorisations... L’histoire d’un Américain qui a commencé à bakchicher à Top-23 a fait rire tout Moscou... mais il a bravement remonté les échelons...
Ceux qui ont côtoyé Poutine à Saint-Pet’ reconnaissent que c’est un salaud de première grandeur...
Je ne prendrai pas la peine de répondre à ceux qui ne font pas la différence entre la nationalité et la citoyenneté qui certes est peu usitée en France mais déterminante en Russie. Quant à la constitution russe, désolé, mais je ne lis pas d’oeuvres de fiction.
Je tiens toutefois à préciser que j’aime la Russie, les Russes et leur culture mais que j’abhorre le communiste, le KGB et son dernier avatar le FSB et Poutine lui-même.
Par contre Medvedev est porteur d’espoir pour de vrais changements mais risque d’être éliminé s’il devient un vrai rival pour Poutine, ce qu’il n’est pas actuellement.
Pour conclure, Khodorkovsky n’est certes pas un modèle de vertu - c’est lui-même qui a raconté avoir filé avec la caisse des Komsomols ( les Jeunesses Communistes ) pour fonder une coopérative et ensuite la Banque Menatep - mais il a eu le mérite - dans la débâcle industrielle post-soviétique - de mettre sur pied un groupe qui est devenu l’un des fleurons de l’économie russe et qui, je le répète avait l’outrecuidance de payer les salaires de ses employés tous les mois, ce que ne faisaient pas - et ne font toujours pas - les entreprises d’état . Pour un salarié, le choix est vite fait... Il faisait par ailleurs former ses comptables à l’IFG d’où une certaine fiabilité de sa comptabilité. Certes il a eu le mauvais goût de s’allier avec des Américains, son rapport annuel d’activités dont j’étais destinataire était publié à New-York... Impardonnable...
Quant à ses ambitions politiques, il s’agit juste d’un suicide différé...
Et il a bien passé plusieurs années en rase Sibérie à coudre des moufles sur un site radioactif de surcroît... Ce n’est que récemment qu’il a été transféré à Moscou.
Je vous rassure, moi aussi, j’adore les contres russes, mais les vrais, et illustrés par de artistes de talent... -
A wesson ! vous pouvez parler de ridicule .... !
Le birobidjan n’a pas été une terre ou l’on proposait aux « juifs » de s’installer pour créer une société mais un lieu de déportation pour une des minorités nationales soviétique.
L’antisémitisme socialiste natif est basé dés le départ, sur la conviction de Marx que les juifs ne sont pas susceptibles d’être transformés en bons communistes ( comme les hongrois) avec quelques idées originales et en avance sur leur temps de son gendre lafarge, comme l’utilisation de gazes pour trouver une solution finale et humaine ( sans souffrance) à ce difficile problème.
Cet antisémitisme foncier du socialisme est idéologique et non racial. Il tient notamment à mon avis à ce que la culture talmudique incite à se poser des questions, à refuser les unanimismes et les simplifications et donc constitue effectivement une menace pour les idéologies totalitaires.
S’y est rajouté en son temps et jusqu’à aujourd’hui, son utilisation classique pour justifier les problèmes des différents régimes.
Cela fonctionne assez bien en Russie du fait de l’ universalisme spontané des populations russes qui ont du mal à accepter les différentialismes. Je m’explique. La plus part des russes tiennent sur les minorités ( les caucasiens, les juifs, des discours qui les feraient enfermer en occident, mais en pratique, ils n’hésitent pas à les épouser, ce qui est quand même le meilleur critère pour savoir si des gens sont racistes ou non.
Les russes tout ou partie d’origine juive sont très loin d’être tous partis en Israël. Il y a énormément de personnes en partie ou complètement d’origine juive en Russie. D’ailleurs il y a un très fort mouvement d’intérêt de leur part pour leur racines, dont ils on en général été à peu prêt complètement coupés.
L’existence d’un discours assez généralisé d’antisémitisme plus ou moins officiel, n’empêche nullement qu’ils parviennent à des postes de responsabilité à titre individuel, notamment en politique. Il en en va de même d’ailleurs des Tchétchènes et plus généralement de toutes les minorités.
Il est vrai que les russes sont souvent des gens de parole. Maintenant, comparer la mafia russe et la maffia américaine, pourquoi pas, mais ce n’est vraiment pas le problème.
Sociologiquement, les phénomènes maffieux sont des phénomènes d’auto organisation fondé sur la violence de sociétés sous administrées. Elles consistent en général en une excroissance criminel sur un corps social insuffisamment organisé. Le cas russe est complètement différent. C’est la société elle même qui est organisée sur ce mode et connaît en plus des excroissances purement criminelles. J’ai toujours eu d’excellent rapport avec mes « bandits », tout à fait raisonnables, et ne prélevant qu’une dime minime. C’est le fonctionnement maffieux des administrations qui pose le vrai problème.
A nouveau, on ne sait pas grand chose sur les réalités de l’affaire Yukos, mais en faisant appel à des sociétés d’audit pour certifier ses comptes, en tentant de se mettre en conformité avec les lois, en luttant pied à pied, légalement contre les rackets administratifs, yukos a enfreint la règle de fonctionnement locale, on vous laisse bosser à condition que vous partagiez avec les Chinovniks. Je pense que l’on s’est attaqué à Yukos essentiellement pour cette raison. Le fait que le patron soit soit juif étant comme une sorte de cerise sur le gâteau. -
@ éric
Merci pour vos interventions... Vos infos, raisonnables, dépassionnées et non-idéologiques recoupent les miennes, en particulier en ce qui concerne la comptabilité et les pratiques commerciales de Yukos, pratiques normales dans le monde occidental mais exotiques pour la Russie... C’est cette démarche « normale » qui a fortement déplu au Kremlin. Il s’agit donc bien d’un procès politique. Comparer Khodorkovsky à Madoff relève de la malhonnêteté intellectuelle. Madoff n’est qu’un escroc, de haut vol, certes, mais un vulgaire escroc. Khodorkovsky, lui est un entrepreneur de génie qui aurait pu avoir une influence extrêmement positive pour l’économie russe.
Le déferlement haineux des réactions laisse perplexe... -
A aryna, je partage votre opinion. Maintenant, quand quelque chose paraît absurde, c’est souvent qu’on a pas compris le mécanisme sous jacent. La russie en offre de nombreux exemples. Au premier abord, cet espèces d’enthousiasme pour la Russie Poutinienne, les comparaisons madof, maffia russe américiane, l’idée générale que la « démocratie russe » est supèrieure au « totalitarisme américain », toutes ces bêtises sont partagées par de nombreuses personnes. Une des hypothèses possibles et qu’ils ignorent tout de la Russie ( comme d’ailleurs de l’amérique) et projettent sur ces pays leurs insatisfactions et leurs rêves. Une autre serait qu’ils se reconnaissent au fond dans le régime Poutinien. Issus des mêmes classes sociales, les petits chinovnik qui ont fait poutine ont établi un système qui au fond leur conviendrait bien. Pas de légitimité professionnelle mais des « complot politiques », pas de réelle démocratie mais une cooptation entre bureaucrates etc...D’une manière générale, faire l’hypothèse que ses contradicteurs sont uniquement bêtes méchants et inculte est peu fécond . « Quelque part » comme il disent, ils doivent avoir de vrais raisons d’en vouloir tellement à Khodorovsky et d’aimer tellement Poutine.
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Bonsoir Eric,
En fait, votre explication se résume à la Nième tarte à la crème sur l’antisémitisme : Je vous résume : Parce qu’il est contre le talmud, le socialisme est fondamentalement antisémite. Bon vous avez pas découvert ça tout seul, ça vient de Claude Berger, un mec qui a bossé pour libé et le nouvel obs tout en faisant croire qu’il avait une sensibilité de gauche. Et effectivement la vie et l’oeuvre de l’auteur se résume à théoriser l’antisémitisme viscéral de la gauche, propos repris en coeur par des organisations aussi progressistes que le Betar ou la LDJ.
Je m’attendais même à ce que vous me citiez proudhon ou fourier pour étayer votre propos, mais finalement, vous n’avez choisi que Marx, qui faut-il le rappeler était lui-même juif, antisémite selon vous donc !
"Il tient notamment à mon avis à ce que la culture talmudique incite à se poser des questions, à refuser les unanimismes et les simplifications«
ça il faut oser l’écrire, tant dans les fait la religion juive comporte tout un tas d’interdit provenant du fait que la torah ne se discute pas, elle s’applique. ça donne les 2 cuisines, ce qui est plutôt rigolo, et ça donne aussi la terre promise, »du fleuve d’Égypte au grand fleuve, à l’Euphrate« ce qui est là nettement moins rigolo surtout lorsque on dessine ça sur une carte. autre passage aussi de la paracha chofetim : »Ne laisser survivre aucun cananéen" - déjà le génocide donc, et question simplification, je crois que on y est un peu là ...
On ne peut pas parler tranquillement du Birobidjan sans que instantanément les sionistes de service vous dégainent les amalgames staline / hitler pour en finir immanquablement avec la déportation des juifs. La vérité est que le Birobidjan constituait pour le sionisme une intolérable concurrence qu’il fallait à tout pris torpiller, ce qui fut fait sans trop de mal car effectivement, ce territoire a manqué d’attrait pour le peuple juif. Pouvait-on attendre de Staline devenu fou quelque chose de paradisiaque, pas vraiment ...
Mais donnons plutôt référence de l’article de jean marie Chauvier sur le sujet, pour le lecteur qui voudrait approfondir. Et surtout, ne confondons pas l’antisémitisme avec l’antisionisme, au meilleur profit de mes chers contradicteurs.
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A wesson, bonjour ; si vous repassez par ici, votre commentaire me paraît fondé sur des approximations.
Marx sur le plan religieux n’était pas juif mais athée et d’une famille protestante par conversion. Quelle que soit l’approche que l’on ait de la question « juive » par la sang, par la culture par la croyance, on peut difficilement contester qu’un athée militant puisse, quelles que soit ses origines être hostile au religion en général et au judaïsme entre autre. J’ai bien précisé qu’à mon avis l’antijudaisme de gauche n’était dans la plus part des cas pas racial.
Les Fouriers, Proudhons, Jaures, etc... croyaient à l’existence de « races » mais comme à peu prêt tous le monde à leur époque. Surtout, les délires des grands ancêtres du socialisme ne sont pas toujours rationnels. Marx déteste aussi les hongrois sans que l’on comprenne bien pourquoi et Proudhon voue une haine féroce aux anglais autant qu’au juifs.
Vous m’excuserez de ne pas connaître votre Claude Berger, mais cela fait longtemps que je n’habite pas en France.Sur la tradition des commentaires Talmudique, le fait qu’un verdict de tribunal soit cassé si il y a unanimité des juges la richesse des interrogations et des doutes que suscite la lecture et les commentaires de la Thora, je ne peux pas grand chose pour vous mais il existe de bons ouvrages. Peut être une anecdote les résume-t-elle.
C’est l’histoire d’un Rabin de Vilnius qui court dans les rues de la ville en disant, j’ai une réponse, j’ai une réponse qui a une question pour ma réponse ! Contrairement au judaïsme, vous m’avez l’air d’être adepte des réponses plus que des questions.
Vous en donnez la preuve sur le birobidjan. Vous confirmez qu’il n’y avait pas de volontaires pour s’y rendre, mais persistez à croire qu’il y aurait eu une volonté de torpiller un projet concurrent ! A ce compte là, le goulag ou les camps allemands peuvent aussi s’analyser comme des projets concurrent au sionisme.
Enfin, il est difficile de ne pas confondre l’antisionisme et l’antisémitisme. Le sionisme est un projet national historique de type occidental chrétien européen au départ comme il en existe des centaines de par le monde. Il concerne des populations peut nombreuses. Se focaliser sur ce cas démontre un intérêt particulier pour la question juive qui ne laisse pas de poser de nombreuses questions. La passion de toute une partie de l’extrême gauche pour le conflit israelo palestinien ne peut se juger que par rapport au médiocre intérêt qu’elle semble porter au destin des oiguhrs, des karen, des thibétains, des quebecois, des hmongs, etc....La connaissance du « génocide » cananéen" semble l’emporter parfois sur la connaissance des génocide tsutsis, bosniques, soudanais, voir des massacres intra arabes.
Pour en finir en revenant à la Russie, il est assez savoureux de voir leurs hésitations entre un soutien à la Démocratie Poutinnienne et un jugement sur les évènement de Tchétchénie. ils ont l’air de ne plus très bien savoir ou sont les bons et les méchants. Aruna en parle très bien. Une dernière anecdote, au élection présidentielles qui ont confirmés Poutine, il a eu plus de voix que d’électeurs inscrit dans cette république.....
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A Arhuna, si vous ne repassez pas ici, je vous retrouverai ailleurs, cela m’intéresserait de discuter avec vous dans un cadre plus approprié à l’occasion. Je déjeune souvent chez OGI ou Krisis genre dans mon quartier ( chisti prudi)
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A taska : votre confusion est compréhensible car la Russie connait en la matière des distinctions qui ne sont pas facilement compréhensibles par des français. On distinguait toujours la citoyenneté de la nationalité sur les passeports. On est citoyens de la fédération de Russie mais de nationalité chouvache, juive ou autre. Les anecdotes sur les familles ou le mari prend le nom de sa femme, ou on choisit la nationalité de l’époux le moins « compromettant » pour les enfants sont légions.
A certains égard, cela pouvait s’interpréter comme un « respect des diversités » même si en pratique cela pouvait donner lieu à des discriminations. C’est comme si on avait sur le passeport d’un français d’origine algérienne, citoyenneté française, nationalité algérienne.Ce qui est surprenant, c’est qu’en toute méconnaissance de cause vous montiez au créneau pour contester la réalité d’un fait juridique longtemps avéré en URSS puis Russie dans une défense à priori de cette région contre tous ce qui vous paraîtrait être une critique.
Pourquoi tant d’amour ?
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La note finale sur le caviar par sa légèreté et son justesse bouleversante (on reconnait le connaisseur) donne un parfum de vérité à tout votre récit.
On y croirait presque. Du grand art !-
@ Alexandre
« On y croirait presque. » Eh bien, je vous rassure tout est vrai ! Il doit être possible de retrouver des sources dans la presse française ou anglo-saxonne ( en général moins indulgente que la presse française ), mais j’ai un peu la flemme et tout cela remonte à dix ans ( un peu dur pour les archives ! ), Poutine est devenu premier ministre en ’99, il a immédiatement déclenché la 2ème guerre de Tchétchénie pour apparaître en sauveur de la nation ( pas de chance, d’après un article de Figaro de l’époque, certaines discussions déterminantes ont eu lieu sur la Côte d’Azur, dans la villa d’Adnan Kashoggi, qui était sur écoutes de la DST... pris le doigt dans le pot de confiture... ). Pour mémo, la 1ère guerre de Tchétchénie avait été déclenchée à la demande de certains généraux du Kremlin, soucieux de camoufler d’importantes « évaporations » de matériel, notamment des tanks, tanks qui ont été envoyés à l’assaut de Groznyi, sans munitions, sans télécommunications, avec très peu de carburant, pour se faire tirer comme des lapins, et tout cela, filmé par la télévision russe pour bien montrer au pays les importantes pertes de matériel... A l’époque, j’ignorais tout du complot des généraux et ai crié à la trahison en voyant les images... c’était un véritable jeu de massacre avec des appelés qui avaient seulement six mois de classes, les vétérans, eux étaient allés se faire cuire des chachliks à l’extérieur...
Pour Sobtchak, tous les milieux russes sont au courant... ( certes, lui non plus n’était pas un enfant de choeur... mais surtout, il en savait trop sur Poutine qui, maître de l’ex-KGB avait toute latitude pour effacer toute trace compromettante... )
Pour finir, lorsque les Tchétchènes sont entrés au Daghestan ( été ’99 ), les troupes russes en avaient été fort opportunément retirées quelques temps auparavant... Le hasard fait bien les choses, nest-ce pas ?
Pour finir sur une note caviar qui paraît vous réjouir, au début, tout le monde tartinait sur du pain de seigle mais tout s’est fini sur un assault à la cuillère, chacun retrempant sa cuillère dans la boîte, sans aucune honte ni considération d’hygiène et il en est resté...
Abandon par écoeurement... -
Waldgänger, comment vous y allez ! Tant que vous y êtes, vous n’allez tout de même pas taper aussi sur le pauvre Madoff, il a rien fait et il croupit à Alcatraz ou je ne sais où, pauvre chou
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