MH17 : La machine à fabriquer un coupable. Ils nous ont tous menti (3/4)
Dans le premier article de cette série, il a été prouvé que les accusations d'utilisations de missiles Buks par la Russie en Ukraine étaient antérieures au crash du MH17 et surtout fausses. Le second a montré que Kiev et Washington avaient un mobile et avaient été les seuls à tirer profit du drame. Dans cette troisième partie, nous reviendrons sur la communication et les preuves avancées le 18 juillet 2014 : Ils nous ont tous menti !
Une désinformation dont le but primaire était le conditionnement des masses avait été mise en place par Kiev bien avant le 17 juillet 2014. Benoîtement relayée par la presse occidentale, elle avait préparé ainsi ses lecteurs à recevoir « la Vérité ». Le jour du drame, elle se limita à inventer des victimes imaginaires pour impliquer le plus de pays possible. Dès le lendemain, la désinformation se mit en place en deux temps. Le premier très court et très brutal avait pour objectif de créer un état de choc et de stupeur. Elle impliqua des institutions et des Hommes d’États. Mais devant la fragilité des preuves et le risque très important d'être décrédibilisés ces derniers laissèrent la place dans un second temps à des blogueurs, des experts auto-proclamés et des quidams. L'apogée de cette pantonyme fut atteinte quand le JIT battit son dossier d’accusations sur le travail de ces derniers.
Des morts français et américains parmi les victimes :
Le jeudi 17 juillet à 19h46 l'agence Reuters annonce que 23 américains ont été tués lors du crash. Un quart d'heure plus tard, le Ministre des Transports français Frédéric Cuvilliers annonce que 4 passagers français se trouvaient à bord. A 23h, Laurent Fabius surenchérit et annonce dans une dépêche du Quai d' Orsay que 6 victimes françaises se trouvaient à bord. Un numéro vert fut même mis en place (0143175646) pour informer les familles.
Ces trois dépêches sont fausses (fakes news, hoaxs). Aucun français ni aucun américain n'ont trouvé la mort lors de la catastrophe (liste des passagers). Seul un passager hollandais avait la double nationalité américaine dû à sa seule naissance à Fort Lee (New Jersey) alors que son père travaillait aux USA.
De tels communiqués prouvent qu'au minimum l'agence Reuters et les ministères français n'ont pas appliqué les règles déontologiques qui leur imposaient de ne pas diffuser une nouvelle alarmiste sans l'avoir vérifiée.
Doit-on voir dans cela de l'amateurisme ou une recherche effrénée du « Buzz » médiatique ?
Peut être, mais dans le contexte de manipulation du crash du MH17, deux autres hypothèses sont à envisager.
La première, inclure des ressortissants nationaux dans la liste des victimes permet de capter l'attention de ses concitoyens. Quel français et encore plus quel américain s’intéresseraient au crash d'un avion malaisien en Ukraine ? Pour les « victimes » imaginaires françaises, le feuilleton s'est déroulé sur deux jours pendant lesquels les Ministres des Transports et des Affaires Étrangères et le Président François Hollande se répondirent par communiqués interposés. Ces démentis interministériels n'ont fait que catalyser l'attention des français en créant une « dramatique » supplémentaire.
La seconde, la présence de ressortissants dans une catastrophe permet au pays concerné d'être partie prenante du drame, puis de l'enquête et de ne pas être cantonné uniquement dans un rôle compassionnel.
L'enquête la plus rapide de l'Histoire de l'aviation civile et par des preuves toujours attendues depuis 3 ans.
La preuve qui a servi à incriminer puis sanctionner la Russie.
Alors qu'une enquête de sécurité sur un crash aérien prend plusieurs mois et qu'un minimum d'un mois est nécessaire pour le premier rapport intermédiaire, les causes et les coupables de l'accident sont connus dès le lendemain.
En seulement 23 heures Samantha Power annonce au Conseil de Sécurité que la Russie a détruit le MH17 et que les USA possèdent des preuves formelles impliquant Moscou.
Le même jour, en direct sur les chaînes du monde entier Barack Obama tient le même discours.
Le 20 Juillet John Kerry déclare sur CNN que les États-Unis possèdent des « preuves circonstancielles extraordinaires ». Il rajoute aussi que les USA connaissent le lieu du tir du missile sur la base d'images satellitaires.
Trois ans après les faits nous sommes toujours en attente de ces preuves circonstancielles et satellitaires que les USA affirmaient détenir. Aucun des articles cités ne donnent le détail de ces preuves. Quelles étaient-elles ? Pour le savoir, il faut rependre le compte-rendu de la séance du Conseil de Sécurité de l'ONU du 18 Juillet 2014.
Voici les preuves fournies par Samantha Power et jamais présentées par les médias.
« Jeudi, en début de journée, un système SA-11 a été signalé près de Zahnitkiv par un journaliste occidental, et des séparatistes ont été repérés quelques heures avant l’incident avec un système SA-11 à un endroit proche du site où l’avion s’est écrasé ».
Il s'agit donc de la vidéo issue de Bellingcat que Samantha Power décrit comme provenant d'un journaliste occidental. « Bellingcat » est le blog d'un britannique père au foyer et au chômage. Il n'est donc pas journaliste, premier mensonge. La vidéo a été postée par un youtubeur ukrainien, second mensonge. Ces preuves sont celles reprises par le JIT. Ceci indique que depuis plus de 3 ans aucun nouveau élément est apparu.
« Les séparatistes ont tout d’abord revendiqué la responsabilité de la destruction d’un avion de transport militaire, et mis en ligne des vidéos qui sont désormais reliées à l’accident de la Malaysia Airlines. Les dirigeants séparatistes se sont également vantés sur les médias sociaux d’avoir abattu un avion, mais ils ont par la suite supprimé ces messages ».
Strelkov, nie être l'auteur de ce message. De plus même s'il en était l'auteur rien ne prouverait qu'il n'est pas relayé une fausse nouvelle volontairement ou involontairement propagée dans les rangs des rebelles.
« Cela correspond également à un mode d’action suivi par les séparatistes appuyés par la Russie. Le 13 juin, des séparatistes ont abattu un avion de transport ukrainien, avec à bord 40 parachutistes et neuf membres d’équipage. Le 24 juin, alors que le Conseil était réuni pour saluer le cessez-le-feu déclaré de façon unilatérale par l’Ukraine (voir S/PV.7205), nous avons été informés que des séparatistes avaient abattu un hélicoptère ukrainien, en tuant les neuf occupants. Le 14 juillet, des séparatistes ont revendiqué avoir abattu un avion-cargo militaire ukrainien naviguant à 6 000 mètres d’altitude et, le 16 juillet, ils ont revendiqué la destruction en vol d’un avion de chasse ukrainien ».
Aucun de ces éléments ne sauraient servir de preuve car deux sont sans rapport avec la destruction du MH17 et l'autre est faux :
- L 'IL76 détruit le 13 juin a été abattu à l'atterrissage par un tir de mitrailleuse lourde ;
- L'AN26 a été lui aussi abattu par un MANPADS alors qu'il volait à moins de 6 000 mètres. La destruction de cet avion présentée comme preuve à charge contre la Russie a été traitée dans le premier article de ce dossier.
En conclusion, les accusations américaines reposent uniquement sur des preuves circonstancielles. Une preuve circonstancielle comme son nom l'indique concerne les circonstances ou le contexte dans lequel un crime est survenu. Elle ne prouve pas que l’accusé a bel et bien commis le crime, mais suggère qu’il est possible d’établir un rapport entre le crime et l’accusé.
Deux de ces preuves sont douteuses. La vidéo présentée par Billingcat dure 35 seconde et été faite à l'aide d'un téléphone où l'on devine un véhicule à plus d'un kilomètre. Cette vidéo a été supprimée de youtube au bout de quelques heures. Il en existe seulement des copies téléchargées avant sa suppression. Autant dire qu'il est impossible de l'authentifier. Le message facebook de Strelkov peine à constituer une preuve circonstancielle. La troisième preuve fournie repose sur de nombreux cas de destructions antérieures d'avions (IL76 & Mi8) sans rapport avec un Buk et sur un faux construit de toute pièce (AN26).
Les accusations des USA reposent donc sur aucune preuve directe mais sur des preuves circonstancielles discutables ou fausses. Les seules preuves directes, c'est à dire les images satellitaires évoquées par John Kerry, n'ont toujours pas été dévoilées, ni même transmisses au dossier du JIT. .
Un expert en fenêtre PVC pro-Kiev déguisé en spécialiste de l'armement sur le plateau de BFMTV.
Un faux expert membre du réseau pro-Kiev français servant une vérité convenue.
Toujours ce 18 juillet, lors de l'émission « BFM Story » présentée par Olivier Cruchot, la parole est donnée à un spécialiste en armement : Edmond Huet. Ce dernier ressort les mêmes arguments que la partie américaine et en donne sa source : Euro-Maïdan PR.
Dans sa première intervention, il déclare que les forces de l'ATO ne possèdent aucune arme anti-aérienne car les rebelles ne possèdent pas d'avion. Mais Kiev suite à la destruction de l'AN26 a dans un premier temps accusé un avion russe. Alors soit Edmond Huet affirme que Kiev ment ou alors Edmond Huet ment. Si les ukrainiens suspectaient une intervention de Mig 29 russe en Ukraine, le stationnement de BUKs sur la frontière se justifie. Il déclare aussi qu'aucun Buk n'a été saisi par les rebelles, or Kiev déclare que les rebelles ont capturé un missile BUK le 29 juin. Là aussi qui ment ? Kiev ou Edmond Huet ?
La première question que l'on aurait dû se poser est : Qui est Edmond Huet ? Une enquête approfondie a montré qu'il s'agissait d'un simple technico-commercial en porte et fenêtre PVC.
La seconde question est comment un faux expert se retrouve sur un plateau de télévision ?
Edmond Huet lors du traitement de son cancer rencontre Nathalie Pasternak elle aussi malade. Cette dernière l'intègre au noyau dur du réseau bandéro-ukrainien français. Lors des élections ukrainiennes Edmond Huet est observateur international avec Caroline Fourest : les portes de la télévision lui sont ouvertes.
Il apparaît donc une seconde chose : Edmond Huet est aussi un « spécialiste » à charge, anti-russe et cela Olivier Cruchot ne le précise pas, alors qu'il ne pouvait l'ignorer. C'est donc une double mise en scène qui implique un faux expert exprimant des conclusions partisanes préparées à l'avance. Aujourd'hui Edmond Huet vie en Ukraine.
Ce biais déontologique se retrouve aussi avec des conséquences bien plus graves dans le JIT.
Un père au foyer aux secours de la CIA et du Département d’État à la Défense US.
L’homme et l’ordinateur qui supplanta la CIA...
Trois ans après le drame, aucune agence de renseignements occidentale n'a fourni de preuve directe de la destruction du MH17 par les rebelles ukrainiens ni par la Russie. Il n'existe que des preuves circonstancielles établies par deux groupes de Blogueurs : « Bellingscat » et « Correct !V ». Le second n'intervenant que plus tardivement, comme preuve du JIT, il ne sera pas traité.
Derrière Bellingcat se trouve Eliot Higgins, un ancien fonctionnaire administratif devenu père au foyer. Il s'est fait connaître en relayant des informations à charge contre le gouvernement de Bashar el Asad sur son blog « Brown Moses » (utilisations de bombes artisanales et de gaz contre les populations civiles). Le 15 juillet 2014 soit deux jours avant le drame, il créa Bellingcat. Ce site est financé par un site participatif (kickstarters) à ce jour le montant collecté est de 68 557 £. Sur cette somme 50 000£ ont été perçues en juillet 2014.
Depuis, le travail de ce spécialiste en armement autodidacte a été plusieurs fois remis en cause, mais il reste toutefois la principale source des preuves servant à accuser la Russie.
Il apparaît donc que la plupart des informations produites le 18 juillet 2014, étaient fausses.
Elles ont servi à introduire dans l'enquête du MH17 des vices de forme majeurs.
Après la catastrophe, un seul suspect s'impose : l'Ukraine. Il s'agit soit des ukrainiens loyalistes ou des ukrainiens rebelles. La Russie ne peut intervenir qu'en étant complice de ces derniers. Cette complicité est soit passive (fourniture du Buk) ou soit active (fourniture du Buk et de son équipage).
Un des suspects a été innocenté d'office et pire que cela, il est partie prenante de l'enquête où il peut à loisir interférer dans l’enquête.
Prochain article :
Le contrôle de la vérité concernant la catastrophe du MH17 s'est effectué en deux phases. La première est la phase de désinformation qui a commencé le jour du drame. Elle a consisté à fabriquer un coupable d'office à un moment opportun avec des preuves toujours attendues comme l'a montré le présent article.
La seconde toujours en cours est la phase d'intoxication médiatique. Son but est de noyer la défense de la Russie sous un flot de fakes news puis à l'assimiler à ces dernières, la rendant ainsi inaudible. Ce sujet sera traité dans le prochain article, montrant malheureusement le rôles d'idiots utiles joués par les réseaux de réinformations et certains médias russes.
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