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Accueil du site > Actualités > Politique > L’échec annoncé de l’écologie politique

L’échec annoncé de l’écologie politique

La campagne d’Eva Joly, lancée en fanfare, semble s’être définitivement enlisée. La candidate verte, sans prise sur son propre parti et abandonnée, plus ou moins ouvertement par la plupart de ses soutiens, s’achemine douloureusement vers un score symbolique qui affaiblira, non seulement Europe-Ecologie-Les-Verts, mais aussi leur message.

Cette défaite annoncée doit beaucoup aux errements stratégiques des Verts eux-même, à leur incapacité de se doter de leaders d’envergure, à leur goût pour les jeux d’appareil et à la peur de la stratégie de rupture. EELV dispose, au niveau local d’élus de grande qualité, mais elle n’a pas su les mettre sur le devant de la scène nationale, préférant utiliser des personnalités extèrieures, sans expérience politique Le problème, cependant est plus profond. La faiblesse constitutive des Verts tient à leur idéologie, non pas à l’écologie elle-même, mais à la manière dont ils la perçoivent et dont ils en font non pas un outil d’adaptation au changement, mais un ensemble de rituels dont l’objectif est d’écarter symboliquement ce changement.

Les Verts sont ce qu’en ethnologie on appelle un mouvement de revitalisation, semblable à ce qu’a été la Danse des Esprits pour les Indiens des Plaines ou les Grands Réveils pour le protestantisme américain. John Michael Greer définit ce genre de mouvement comme suit :

Ils apparaissent quand une société est touchée par des troubles répétés qui menacent les fondements de son identité et ses valeurs. Dans ces moments-là, quand les institutions ne remplissent plus leur rôle et les bases de ce qui donne sens à notre société se lézardent, se forme une grande demande pour une nouvelle vision capable de donner un sens à nos difficultés et de dessiner un chemin vers un avenir meilleur. Le fonctionnement des croyances populaires étant ce qu’il est, cette demande sera très vite satisfaite.

Les mouvements de revitalisation, comme les nouvelles voitures, sont dotés de fonctions standard et de toute une gamme de colifichets optionnels adaptés aux goûts de l'acheteur. Les caractéristiques de série incluent une critique approfondie de l'ordre existant destinée à montrer que les difficultés présentes sont dues au fait que les gens qui en souffrent, ou un autre groupe qui prendra le blâme à leur place, se sont mal comporté et ont étés punis ; une vision d'un avenir utopique qui arrivera juste après les troubles, si les bonnes décisions sont prises faites, et un plan d'action simple qui mènera des difficultés présentes à l’avenir utopique promis par le mouvement en question. Le problème est que le plan d'action ne peut pas réellement délivrer la marchandise. C'est ce qui différencie un mouvement de revitalisation de, disons, un mouvement ordinaire visant à tel ou tel changement social. Les mouvements de revitalisation émergent lorsque toutes les options pratiques pour faire face à une crise sont inapplicables ou impensables.


L’écologie est basée sur idée simple : il y a des contraintes naturelles indépassables et ceux qui les franchissent courent au désastre. C’était le message du Rapport Meadows, plus connu en France sous le nom de Club de Rome : si nous continuons à croître nous allons saper les fondement mêmes de notre civilisation et nous effondrer. Pour ceux qui n’auraient pas remarqué, c’est à peu prés ce qui est en train d’arriver, à peu prés à la date et au rythme prévu.

Cette idée est en contradiction absolue avec l’idée de progrès qui fonde la vision que nous avons du monde depuis la victoire des Lumières sur l’ordre ancien issu du Christianisme médiéval. L’idéologie du progrès postule, en effet, que l’ingénuité humaine peut et va surmonter tous les obstacle, que demain sera nécessairement mieux qu’hier et que malgré les péripéties de l’histoire, l’humanité ne cessera d’avancer jusqu’au moment où, pour citer Jules Verne, elle « pourra se reposer sur le sommet enfin conquis ».

L’écologie politique aurait donc dû mettre en avant la notion de limite, l’impossibilité d’échapper à notre condition et la nécessité de chercher un sens un sens à notre vie en dehors du progrès matériel.

Concrètement, cela signifie accepter une baisse de notre niveau de vie, revaloriser la notion de travail et recentrer notre société sur la communauté locale.

Le problème c’est que ce programme n’est pas très populaire auprès d’une population qui en est venu à considérer un haut niveau de vie comme un droit de naissance. Il l’est encore moins auprès de classes moyennes supérieures héritières du jouir sans entrave soixante-huitard, dont le principal objectif, aujourd’hui, est de préserver leur statut tout en s’achetant une bonne conscience.

La réponse logique a donc été, pour les écologistes, d’accumuler les actions symboliques et prétendre qu’ils constituaient un changement de civilisation, tout en faisant taire ceux qui, en leur sein, œuvraient pour une véritable société soutenable et étaient prêts à en payer le prix. Bien sûr, nombre de ces actions vont dans le bon sens – réduire notre consommation énergétique est certainement une bonne idée – mais croire qu’elles vont suffire est aussi illusoire que l’était pour les indiens des plaines de croire que la danse des esprits allait ramener les bisons et renvoyer les blancs de l’autre côté de l’océan.

La capacité de notre planète à supporter une civilisation aussi complexe que la notre se réduit inexorablement, du fait de l’épuisement des ressources, du changement climatique et de ce que Joseph Tainter appelle les rendements décroissants de l’investissement marginal dans la complexité sociale. En fait, comme le souligne un des auteurs du Rapport Meadows, Dennis Meadows, il est probablement trop tard pour inverser la tendance.

Il n’y aura plus d’études basées sur World3, cependant. Le modèle ne peut plus jouer son rôle, qui était de nous montrer comment éviter l’effondrement. Dans les conditions actuelles, aucune hypothèse de départ n’aboutit à autre chose qu’à un effondrement. Il n’y a aucun intérêt à décrire une série de scénarios catastrophes.


La réponse la plus logique face à cette menace serait d’admettre son inéluctabilité et de se préparer, mais cela reviendrait à abandonner l’idéologie du progrès et à détruire les classes moyennes supérieures qui n’ont aucune place dans une société en voie de simplification. C’est naturellement aussi impensable que d’accepter la fin des bisons pour les Sioux. On élève donc à la place un rempart rituel fait de panneaux solaires et de marchés bio.

Il n’est plus possible, depuis les années 80 au moins, de prétendre que le niveau de vie augmente, mais là encore, on n’en déduit pas que la notion de progrès est caduque. En ce contente d’en redéfinir les termes. L’accent n’est plus mis sur le social, mais sur le sociétal. Dans certains cas c‘est une bonne chose – le mariage des homosexuels est certainement une réforme nécessaire. La plupart du temps, cependant, il s’agit d’un écran de fumée projeté par une classe privilégiée pour lui permettre de continuer à se dire progressiste tout en défendant bec et ongles son mode de vie.

La réponse la plus adaptée serait un retour, progressif, à l’économie domestique et à la solidarité communautaire, mais cela implique le démantèlement d’une grande partie de nos bureaucraties publiques et privées et la réorientation des ressources vers des fins productives. Cela implique aussi un poids accru de la communauté dans notre vie de tous les jours, et donc une entrave certaine à la jouissance. Ce n’est pas très éloigné de la vision d’un Christopher Lasch ou d’un Jean-Claude Michéa, mais c’est à des années-lumière de l’idéologie libertaire des classes moyennes supérieures.
Là encore, le résultat est un mur rituel fait de féminisme victimaire et de défense des sans-papiers ou de telle ou telle minorité lointaine qui permet de se démarquer d’un peuple réel renvoyé à sa « baufitude ».

La pensée verte ne peut dans ces conditions qu’échouer, car son propos est justement de sauvegarder le mode de vie d’une classe condamnée dans un monde condamnée. Même si par hasard elle devait arriver au pouvoir, ce qui est peu probable au regard de ses errements stratégiques, elle ne pourrait être que le syndic de liquidation de ses propres idéaux. Il n’y a pas de place pour un progressisme individualiste dans un monde où la fin du progrès forcera un retour au communautarisme.

Cela ne veut pas dire que l’écologie, elle-même, est condamnée à disparaître. Déjà les forces politiques traditionnelles l’ont intégrée dans leur discours, projetant leur propre mur rituel destinée à leur propre clientèle idéologique (croissance verte, planification écologique, décroissance...). Ces tentatives sont vouées à l’échec, car elles aussi visent à préserver un monde condamné. Dans leur ombre se développe des discours que Kurt Cobb qualifie d’ ecologically-grounded Green. Ceux-ci reconnaissent qu’il est vain de vouloir sauver la société d’abondance et que l’objectif à atteindre est une société d’artisanat et d’agriculture qui aurait conservé certaines des avancées de la société industrielle. Là encore cette vision n’est pas très loin de celle de Jean-Claude Michéa. Il est douteux qu’elle arrive aux affaires mais justement parce que son propos n’est pas de produire une société d’abondance, mais bien de sauver d’une inévitable débâcle ce qui peut encore l’être, elle a une chance d’avoir un impact réel sur notre futur.

C’est vers ce discours à la fois plus radical et plus modeste qu’il nous faut désormais nous tourner.

 

Vue des Ruines


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43 réactions à cet article    


  • Gabriel Gabriel 17 janvier 2012 09:19

    L’écologie ce n’est pas de la politique. La politique, si l’on en extirpe le principe premier c’est la gestion de la vie dans la cité. Cependant, par la force des choses, et cela dans un avenir très proche, l’écologie s’imposera dans les débats et les modes de vie comme une priorité incontournable (Ce qui aurait toujours du être le cas d’ailleurs, mais bon…) Il n’y a aujourd’hui, aucun politicien sérieux digne d’intégrer ce paramètre fondamental et indispensable dans un programme de gouvernement quelconque (Celle qui semblait s’en approcher le plus dans ses propositions, n’en déplaise à ses détracteurs, était S.Royale). Les représentants politiques actuels qui se prévalent de l’écologie sont une véritable catastrophe. Il faut absolument que les scientifiques aient droit aux chapitres sur toutes les nouvelles décisions prises par les dirigeants que cela, soit au niveau de la nation, de la région ou des communes afin d’en mesurer l’impact sur l’environnement et agir en conséquence.


    • Damien Perrotin Damien Perrotin 17 janvier 2012 10:48

      Qu’aucun politicien sérieux n’intègre réellement la dimension écologique, c’est une évidence, mais ce n’est pas dû à leur manque d’envergure, juste au fait qu’ils suivent une opinion qui, au delà des discours convenus, n’est pas du tout réceptive à ce genre d’idées

      En revanche, donner un droit de véto sur les politiques publiques à des scientifiques pas forcément d’accord entre eux est une mauvaise idée. On voudrait convaincre la population qu’elle est sous la coupe d’une élite auto-proclamée qu’on ne s’y prendrait pas autrement.


    • penajouir penajouir 17 janvier 2012 11:08

      Cher Monsieur Perrotin, la population est déjà sous la coupe d’une élite auto-proclamé mafioso financière alors, faire contrôler par des citoyens et des scientifiques les décisions de ces gens là me semble une action de salubrité public. Bien entendu, cela doit faire l’objet d’une décision démocratique si ce mot a encore un sens dans ce pays...


    • Gabriel Gabriel 17 janvier 2012 11:12

      J’ai l’impression que le Sieur penajouir a répondu à ma place. Je ne serais dire mieux et je le remercie.


    • roro46 17 janvier 2012 11:17

      Comment peut-on faire d’avantage confiance aux scientifiques ??? C’est là que je ne comprends pas votre pensé...
      Ils déjà pourtant mainte fois prouvé leur manque de... disons d’objectivité (et c’est un euphémisme) sur une foultitude de sujet qui ont pourtant servit à prendre des décisions politiques dont on mesure maintenant le mal fondé.


    • roro46 17 janvier 2012 11:18

      Ils ONT déjà pourtant


    • roro46 17 janvier 2012 11:22

      Bonjour DAMIEN PERROTIN
      je vous cite

      "Qu’aucun politicien sérieux n’intègre réellement la dimension écologique, c’est une évidence, mais ce n’est pas dû à leur manque d’envergure, juste au fait qu’ils suivent une opinion qui, au delà des discours convenus, n’est pas du tout réceptive à ce genre d’idées"

      Je partage le constat du fait, mais je trouve justementque c’est plutôt là le signe d’un sacré manque d’envergure.

      Sinon, je suis assez en accord avec votre article, que je trouve en tout cas fort intéressant.
      cordialement
      R.


    • Melara 17 janvier 2012 11:32

      Merci pour cet article dont je partage une bonne partie des idées.

      Mais pour éviter les malentendus que désignez vous exactement sous le vocable « féminisme victimaire ». ?


      • Damien Perrotin Damien Perrotin 17 janvier 2012 11:49

        Rapidement, il s’agit des formes de féminisme qui considère les femmes comme des victimes par nature d’hommes par nature prédateurs, sauf quand elles adopte la ligne de telle ou telle chapelle. Cela aboutit, ironiquement, à nier toute validité aux choix des femmes lorsqu’ils ne sont pas dans la ligne. Voyez, par exemple Dworkin, McKinnon or Daly.

        Pour une antithèse, voyez Badinter qui en parle beaucoup que moi.


      • Melara 17 janvier 2012 12:44

        Merci pour votre réponse et pour les références qu’elle fournit.


      • eric 17 janvier 2012 11:38

        Prendre en compte les contraintes et limite de notre environnement est indispensable. Un mélange de prise de conscience, de nécessité économique ( quand le pétrole est cher et rare, on cherche a l’économiser), de richesse ( quand on a le nécessaire, on peut se préoccuper de son environnement) fait que l’on progresse lentement mais surement dans cette voie.

        Evidemment, force est de constater que plus les pays sont riches et libéraux, plus ils sont avancés dans ce processus.

        Tous cela n’a pas grand chose a voir avec l’écologie politique, qu’elle soit vert tendre ; dark, ou rouge.
        Celle ci a une origine. « Le niveau monte ». Avec 80% d’une classe d’age au bac, les forces vives de la gauche qui sont des bénéficiaires de la dépense publique, ne peuvent plus impunément faire semblant de se prendre pour le peuple pour imposer conjointement leur désir d’apprendre aux autres comment ils doivent vivre et la nécessité de les financer pour cela ( des crédits, des postes des impôts). Une partie d’entre elles croit qu’il suffit de remplacer les « prolétaires » par les petits oiseaux pour se relegitimer en tant qu’avant garde

        En ce qui concerne les verts français, l’essentiel est déjà acquis. Ils ont vendus par avance les voix qu’ils n’auront pas aux présidentielles au PS en échange de prébendes pour leurs militants qui sont a peu prêt tous des élus. L’aspect plan de carrière l’emporte sur les convictions. Ce n’est pas un hasard si les requins professionnels du parti ont tous décidé d’envoyer au casse pipe une amatrice plutôt que de devoir risquer d’endosser un échec prévisible. La Gauche ne veut pas recommencer l’expérience Jospin et ils le savent.

        Sur le plan politique, pour « sauver la planète » la voie est simple. Voter pour des partis libéraux. Etre extrêmement vigilant avec les prurits nihilistes des écolos politiques. Comme toutes les minorités agissantes, ils s’y entendent pour faire passer leurs délires mortifères. Depuis les subventions aux bio carburants qui ont entraînées de graves problèmes alimentaires chez les vrais pauvres, on sait que l’écologie politique peut tuer.







        • Damien Perrotin Damien Perrotin 17 janvier 2012 12:06

          Les USA économisent le pétrole ? Il faudra qu’on m’explique. Sérieusement, si les pays occidentaux consomment moins de ressources par unité de production, c’est en grande partie parce qu’ils ont délocalisé leur industrie ailleurs et utilisent leur puissance financière et politique pour capter une part disproportionnée des richesses se garantir un niveau de vie largement supérieur à ce qu’il pourrait normalement se permettre.

          Et bien entendu, la seule quantité de ressources fossiles qu’on peut durablement consommer, c’est aucune.

          Quant au libéralisme, il a la même structure utopique que les autres variantes du mythe du progrés, avec la même conséquence : la recherche d’une croissance indéffinie. Il y a 30 ans, j’aurais dit que les entreprises ne doivent plus croître si elles veulent pas s’effondrer toute ensemble demain. Aujourd’hui il est sans doute un peu trop tard pour ça.

          Enfin, sauver la planète n’a aucun sens. Elle a survécu à cinq extinctions de masse, elle nous survivra. La question est de savoir ce qui restera de notre civilistion dans 100 ans et ce que nous devons essayer de sauver. Je ne crois pas que Monsanto fasse partie du lot


        • eric 17 janvier 2012 15:19

          Sur l’ Amérique, je vous renvoie au remarquable livre d’Armand Laferrère : « L’Amérique est elle une menace pour le monde » qui montre, chiffres a l’appui, comment la remarquable politique écologique incitative, mise en oeuvre par George Bush a permis a ce pays de faire mieux en termes relatif que les pays signataires du pacte de Kyoto.

          Sur les délocalisations, vous avez été induit en erreur puisque dans tous les pays développés, la production industrielle en volume a augmenté ( au moins jusqu’à la crise pour certains d’entre eux) ce que vous pouvez vérifier sur n’importe quel site de statistique. Une fois cela fait, je serai intéressé de savoir si mieux informes, votre opinion évolue.
          Monsanto ? Ce qu’il faut conserver de notre civilisation ? Cela se décide dans les urnes. Pour le moment, ceux pour lesquels la disparition de Monsanto est une priorité de civilisation représentent trois pour cent dans le sondages. Apres 20 ans de campagnes, de procès, d’expertises a charges etc... avoir été incapable soit sur le plan juridique, soit sur le plan politique, d’arriver a quoi que ce soit, d’un strict point de vue écologique condamne ces mouvements ( la nature est dure pour les systèmes inefficaces).

        • Croa Croa 17 janvier 2012 22:36

          « sauver la planète n’a aucun sens. »

          Cette locution ne doit pas être prise au premier degré, par planète il faut comprendre biosphère, notre habitat quoi, lequel est vraiment en danger.

          Il existe quantités de locutions paradoxales dans la langue française, dès lors qu’on les prend comme elles s’écrivent, mais en général tout le monde en comprend le véritable sens ! smiley


        • BisonHeureux BisonHeureux 17 janvier 2012 13:42

          Il y a eu plusieurs milliers de personnes à la nuit de l’égalité au Bataclan la semaine dernière !

          EELV a reçu plus de 100 000 euros de dons en décembre !
          Voici le lien du discours merveilleux qu’Eva a prononcé :


          Hasta la libertad
          Salut et fraternité

          • Damien Perrotin Damien Perrotin 17 janvier 2012 14:01

            Bison, je suis sinon un insider du moins « dans le milieu », je connais donc la réalité du soutien à Eva Joly, et des finances d’EELV. Par ailleurs, et au risque de surprendre, je soutiens certains responsables Verts locaux - certains atypiques il est vrai.

            Ce n’est pas le problème. Le problème c’est qu’ils sont prisonniers d’une vision du monde progressiste à l’heure où le progrés cesse d’être pertinent.


          • suumcuique suumcuique 17 janvier 2012 14:18

            Voici, entre autres, ce que les médias hexagonaux se gardent bien de publier sur Joly : http://www.delanopolis.fr/docs/eva_joly___le_ver_est_dans_le_fruit.jpg Le vers est effectivement dans le fruit.


            • Damien Perrotin Damien Perrotin 17 janvier 2012 14:27

              Je me méfie par principe des ragots, et encore plus quand ils sont inspirés par des rancoeurs personnelles. Pour autant que je puisse en juger, Eva Joly est une personne honnète projetée dans un monde dont elle ne connaît pas les codes et instrumentalisée par un appareil qu’elle n’a jamais pu controller.

              Le vrais problème est ailleurs : dans notre vision du monde.


            • Abou Antoun Abou Antoun 17 janvier 2012 19:53

              Pour autant que je puisse en juger, Eva Joly est une personne honnète projetée dans un monde dont elle ne connaît pas les codes et instrumentalisée par un appareil qu’elle n’a jamais pu controller.
              Je ne me prononce pas sur le fond, mais il me semble qu’Eva Joly est avant tout une personne avide de notoriété. Elle a tout à fait le profil du politicien classique. elle s’est déjà shootée au succès dans les affaires judiciaires où elle s’est illustrée (là encore pas de jugement de fond), et elle est actuellement en manque. De provocations en provocations (le plus souvent inutiles et nuisibles à ce qu’elle croit être sa cause) elle se maintient à la une et cela semble lui suffire.
              Peut-on être honnête et faire de la politique classique ?


            • Scual 17 janvier 2012 14:31

              Oh un message de propagande régressiste...

              Le régressisme qui prône une pauvreté propre est une idéologie écologiste mais ce n’est pas la seule, loin de là !

              Il y a aussi une écologie bien moins extrémiste et réactionnaire et qui est basée sur le progrès et l’amélioration des conditions de vie. Cette écologie politique vise à mettre la science au service de l’écologie ce qui n’est absolument pas le cas actuellement, à planifier le progrès écologique, gérer et règlementer les activités etc...

              Bref une écologie optimiste, progressiste et réaliste. La seule autre alternative est simple, soit on retourne vivre dans des cabanes en laissant les autres pays (et les riches bien évidement) détruire la planète quand même rendant l’opération inutile, soit on compte sur le bon sens du capitalisme pour se comporter différemment... non ce n’est pas une blague c’est plus ou moins ça que proposent les verts.

              Pour résumer aujourd’hui il y a ces 3 tendances, ceux qui prônent le capitalisme vert, ou écologie de droite qui sont les personnes les plus influentes dans les partis « verts » mais qui n’ont quasiment aucun militant pour les croire, on se demande comment ils sont arrivés là d’ailleurs. Ils sont représentés par les Europe écologie, les verts, bref par la plupart des partis écologistes.

              On trouve également les extrémistes régressistes, ou écologie d’extrème-gauche qui sont à l’écologie ce que les anarchistes révolutionnaires sont à la politique. Il détestent les verts et pensent que se sont des traitres ou des corrompus et il préfèrent faire confiances aux associations écologistes.

              Mais il y a aussi l’écologie progressiste, planifiée, règlementée et surveillée, qu’on peut appeler écologie socialiste. Cette écologie est représentée par le Front de Gauche qui n’a probablement pas fini de voir affluer les écologistes raisonnables et réaliste. Cette vison nouvelle de l’écologie est en train de créer un véritable séisme dans l’écologie politique.

              Cet article est plutôt une tribune pour exposer les idées régressistes et n’a pas vocation à présenter ou défendre les idées des autres... mais il n’empêche que le Front de Gauche est aujourd’hui plus écologiste que les Verts, l’occulter me semble assez aberrant.

              En tout cas la raison de l’échec actuel des verts, ce n’est pas leur incapacité à prôner la pauvreté comme le dit ce texte, c’est leur incapacité à prôner l’écologie tout court ! Si leur campagne est un fiasco c’est plutôt du coté de l’alliance/magouille avec M. Hollandareva qu’il faut chercher.


              • Damien Perrotin Damien Perrotin 17 janvier 2012 15:20

                L’écologie du Parti de Gauche n’est jamais qu’un enrobage vert du vieux fond marxiste, lequel n’est qu’une variante du mythe progressiste commun à la plupart des idéologies issues des lumières : en gros l’histoire à un sens et elle conduit l’humanité à un accomplissement qui, quand on le regarde de prés n’est qu’une réinterprétation de la Jérusalem celeste.

                Quand on ne croit pas au sens de l’histoire, les notions d’avancée et de régression n’ont aucun sens.

                Par contre, il faudra qu’on m’explique comment on pourra rajouter de nouveaux degrés de complexité (la bureaucratie nécéssaire à la planification) avec une base de ressource en déclin. Cela a été essayé de nombreuses fois. Le résultat a toujours été désastreux. Quant à l’idée selon laquelle il suffirait d’abolir le système existant - en cassant éventuellement quelques oeufs - pour dépasser le contraintes de la nature et instaurer une version ou une autre du paradis sur terre... chaque fois cela a été mis en application cela a fait un enfer trés convaincant


              • Scual 17 janvier 2012 15:40

                « Cela a été essayé de nombreuses fois. Le résultat a toujours été désastreux. »

                Pas une seule fois...

                Pour le reste, à chacun son idéologie. Vous ne voyez pas le progrès ? Et bien moi je le vois. Et j’invite tout le monde à se faire un petit koh lanta dans la foret la plus proche pendant quelques semaines pour apprécier le coté totalement concret du progrès qui n’est pas du tout un « mythe ».


              • Croa Croa 17 janvier 2012 22:57

                La démarche est respectable mais... T’as tout faux  !

                L’écologie existe mais elle ne peut être ni de gauche ni de droite. Il fût une époque où les Verts incarnaient cette écologie authentique. ça ne date pas de l’époque où Jésus Christ portait des bretelles mais presque !

                Les véritables écologistes errent donc sans attaches depuis des décennies. Il existe pourtant des groupes constitués qui représentent l’écologie authentique. Il suffirait que les médias arrêtent de les éviter pour que l’écologie retrouve ses égarés : Sinon c’est là !

                Ceci dit dans le Front de Gauche émerge aussi une conscience écologiste, il faut bien le reconnaître. Mais cela n’en fait pas des écolos... ou pas encore ?


              • Scual 18 janvier 2012 14:04

                En ce qui me concerne l’écologie ne peut par essence être que de gauche. Elle est le résultat de la prise de conscience qu’il n’y a qu’un seul écosystème et qu’il faut le préserver collectivement. Une telle pensée à l’opposé de l’individualisme et des intérets particuliers ne peut être que de gauche.

                L’écologie de droite ne peut exister. Il suffit qu’un seul milliardaire fasse n’importe quoi avec l’environnement et c’est tout le monde qui paie. C’est même pas simplement de gauche, l’écologie nous oblige carrément à avoir une approche communiste sur certains éléments : écosystèmes, air, océans, nappes phréatiques... seule une approche collective rationnelle règlementée peuvent les sauver du capitalisme, de la propriété et des intérets privés.

                En réalité toute atteinte à l’environnement sans exception vient de la préférence de certains à satisfaire leurs intérets privés plutôt que l’intérêt général. De même que l’écologie est de gauche, et inversement que la gauche ne peut qu’être écologique, la droite ne peut pas être écologique. Les fondements même des idéologies de droite sont anti-écologiques.

                Donc je ne crois pas comme vous que l’écologie n’est ni de gauche ni de droite, soit elle est de gauche, soit c’est un vilain mensonge ou une utopie irréaliste.


              • kiouty 17 janvier 2012 16:24


                Opposer écologie et progrès...

                Encore un qui confond progrès et croissance. Ca n’a rien à voir, la croissance n’est pas synonyme de progrès. La croissance peut mener au progrès (comme à la régression du progrès, on le voit très bien là ou passe le néolibéralisme), mais le progrès n’a pas nécessairement besoin de croissance.

                NAVRANT !!!


                • Damien Perrotin Damien Perrotin 17 janvier 2012 16:40

                  La croissance n’implique certainement pas une amélioration des conditions de vie ou même la création de richesse (les dépenses militaires font partie du PIB). Il n’empêche que l’idée même de progrés est problèmatique car elle implique que demain sera mieux qu’hier et que l’histoire humaine aboutit nécéssairement à une sorte d’apothéose / société sans classe / paradis technologique. Cela ne correspond pas exactement à l’histoire du monde depuis 200.000 ans, du moins si l’on considère nos prédecesseurs (et une part de nos contemporains) comme autre chose qu’un prélude à notre existence


                • Croa Croa 17 janvier 2012 23:11

                  C’est pire que ça !

                  La croissance s’oppose carrément au progrès réel, surtout si le progrès consiste à vouloir le bien du vivant et, ce faisant, de l’humanité.


                • Damien Perrotin Damien Perrotin 17 janvier 2012 16:53

                  Scual : le cas typique d’augmentation de la complexité sociale pour gérer une diminution des ressources est l’Empire Romain de Dioclétien, quoique la la III ème dynastie d’Ur soit aussi un bon candidat. Le résultat est toujours le même : tout décroit sauf la bureaucratie... et les impôts destinés à la soutenir.

                  Quant à l’idée selon laquelle une idéologie n’a jamais été appliquée par ce que ses précédentes incarnation ne correspondent pas à telle ou telle variante... si j’avais reçu un euro chaque fois qu’on me l’a sortie, je serais milionnaire.


                  • Scual 19 janvier 2012 09:05

                    Je n’avais pas vu votre réponse.

                    Cette histoire de diminution des ressources et de complexité sociale n’ont aucun rapport avec ce que j’ai dit, mais alors aucun. Je vous parle de travailler sur la science et l’écologie et de rendre à l’Etat son pouvoir... qui n’est pas synonyme de décadence contrairement à ce que vous prétendez. Des exemples de réussite éclatante d’États forts il y en a des centaines à commencer par la France des 30 glorieuses qui n’est pas si lointaine.

                    A part ça on peut comprendre que vous ne soyez pas millionnaire si vous n’êtes pas capable de comprendre que : différent, c’est pas pareil. Surtout quand vous voulez faire passer des changements radicaux pour des variantes.


                  • Abou Antoun Abou Antoun 17 janvier 2012 19:33

                    Bonjour Damien,
                    Félicitations pour votre excellent article, clair et simple .
                    On pourrait le compléter par une étude sociologique récente des militants verts que je vais essayer de retrouver, car il y a une raison à tout.
                    En tout cas , merci de rappeler l’essentiel :
                    L’écologie (véritable) est basée sur idée simple : il y a des contraintes naturelles indépassables et ceux qui les franchissent courent au désastre. C’était le message du Rapport Meadows, plus connu en France sous le nom de Club de Rome : si nous continuons à croître nous allons saper les fondement mêmes de notre civilisation et nous effondrer. Pour ceux qui n’auraient pas remarqué, c’est à peu prés ce qui est en train d’arriver, à peu prés à la date et au rythme prévu.
                    et :
                    La pensée verte ne peut dans ces conditions qu’échouer, car son propos est justement de sauvegarder le mode de vie d’une classe condamnée dans un monde condamnée
                    Les prétendus verts feraient bien de visionner les conférences de J.M. Jancovici.
                    Une politique écologiste véritable doit être développée à deux niveaux :

                    • Contrôle de la natalité (réduction des effectifs)
                    • Changement radical du mode de vie et remise en cause totale de la société de consommation (et finalement du capitalisme qui l’a créée).

                    Un écologiste ’authentique’ (qui ne votera évidemment pas pour Eva Joly).

                    • Damien Perrotin Damien Perrotin 17 janvier 2012 23:06

                      Jancovici n’est pas sans défaut. Il est pro-nucléaire, par exemple, et semble ignorer que l’uranium est encore plus épuisable que le pétrole.

                      Par ailleurs, le boulot des politique c’est de « faire marcher la boutique ». Les Verts essaient de le faire et comme je l’ai dit, leurs actions ne sont pas nécéssairement dépourvues de sens. Le problème c’est qu’ils croient que cela suffira et que multiplier les rituels les mènera à un monde durable. C’est évidement une illusion


                    • niarami 17 janvier 2012 20:11

                      Il va vous falloir libérer votre penser et cesser l’endoctrinement médiatique auquel vous souscrivez. Je vous renvoie au livre de Noam Chomsky ou plus simple à la vidéo : http://www.dailymotion.com/video/x9yuxl_la-fabrication-du-consentement-de-n_news


                      • kéké02360 17 janvier 2012 21:59

                        Article intéressant auquel je souscris smiley

                        Les << leaders verts marrons >> ne représentent qu’eux même c’est pour cette raison qu’ils sont en échecs , qu’ils sont l’échec de l’écologie politique !!!

                        Ceci dit il me semble que chaque citoyen(ne) peuplant cette planète est responsable de son écologie , de l’écologie.

                        N’ayons pas peur de parler de décroissance , la décroissance çà n’est pas un gros mot , c’est juste un manque à gagner pour le système capitaliste ultra libéral !!!!!

                        Personnellement nous trions nos poubelles avec soins, il y a longtemps que nous avons viré la télé , le grille pain , le micro-ondes ..... ; le fer à repasser sert deux fois par an, nous n’avons jamais eu de lave vaisselle, nous avons la chance de pouvoir acheter des aliments naturels chez les producteurs près de chez nous, nous produisons nos épices ,nos graines, nos légumes de façon naturelle, nous faisons notre choucroute nous même dans la saumur ect ect ....... Nous avons ôté de notre vie autant faire se peut tout ce qui est superficiel , superflu, polluant .....et nous sommes encore loin du compte, nous ne sommes pas parfait .

                        N’allez donc pourtant pas croire que la décroissance est une régression, au contraire !!!

                        Nous vivons bien , nous vivons mieux , nous avons retrouvé de la liberté de pensée, du temps libre, nous sommes en harmonie avec notre philosophie de la vie , avec notre environnement , nous sommes heureux , nous faisons simplement notre part d’<< écologie >> au quotidien en pensant à l’héritage que nous allons laisser aux générations à venir ......

                        PS Je vous invite à visionner le film de Colline Serreau : << des solutions locales pour un désordre global >> ............ smiley


                        • Damien Perrotin Damien Perrotin 17 janvier 2012 22:59

                          C’est vrai au niveau individuel, quand on en a la possibilité. Au niveau collectif, en revanche c’est plus compliqué. La plus grande partie de la population ne dispose plus des compétences pour vivre une telle vie, et bien sûr il y a le problème de l’excès de population, et de tous ceux qui sont dépendants d’infrastructures complexes pour leur survie.

                          Et pour les leaders verts, il font ce que nous faisons tous : essayer de se dépetrer d’une situation impossible, et il faut bien quelqu’un pour ramasser les ordures et gérer les marchés, car la politique c’est d’abord ça.


                        • Damien Perrotin Damien Perrotin 17 janvier 2012 23:12

                          Croa,

                          Quand je dis que sauver la planète n’a pas de sens, je veux bien dire que sauver la bioshère. Il y a 10.000 ans l’endroit où je me trouve abritait des troupeaux de rennes. En cas de réchauffement climatique extrême, il abritera des crocodiles marins surdimensionnée. La biosphère ira très bien, le problème c’est notre civilisation.

                          A et l’AEI n’est pas sans problème


                          • Damien Perrotin Damien Perrotin 18 janvier 2012 14:29

                            Scual, où avez-vous vu que la droite est forcément individualiste. Lisez Joseph de Maistre ou Alain de Benoist et dites-moi si ça a l’air individualiste. De même une bonne partie de l’extrême droite est anticapitaliste (les identitaires, par exemple)

                            Goldsmith, fondateur de the ecologist était un homme de droite, et néanmoins un écologiste et un décroissant. Quant aux solutions collectives, elles peuvent fonctionner à une certaine échelle, au delà, nous sommes à peu prés sûrs que ça deviendra des solutions bureaucratiques qui fabriqueront des aparatchiks à la chaine. Quelque chose me dit que leur salaires feront exceptions à la décroissance généralisée


                            • Scual 19 janvier 2012 09:34

                              Et bien on dirait que vous aimez répondre ailleurs que dans le fil de discussion...

                              Tout vos exemples... confirment la règle. La droite c’est les intérets particuliers, vous ne pouvez le nier !

                              Joseph de Maistre est tellement pétri de contradictions qu’il n’a pu trouver que la Providence divine pour ne pas avoir à les expliquer ! Quand à Alain de Benoist qui défendait l’apartheid, je crois qu’on peut dire qu’il ne s’agissait clairement pas d’intérêt général...

                              Maintenant soyons clair. Vous dites que ça ne peux pas fonctionner dans le concret et que ça se transformera en aparatchik. On se croirait de retour aux USA en pleine guerre froide, tout ce qui a un rapport à l’État est suspect et ne fonctionne pas... par pur dogme ! Comme si les États forts n’avaient que des échecs à leur actif et qu’ils étaient tous comparables au système soviétique !

                              Mais allons plus loin dans vos contradictions. Puisque tout ce qui est État semble selon vous voué à l’échec, j’aimerais que vous m’expliquiez comment une autre méthode peux marcher ? Je suis impatient de voir comment vous allez obliger tout le monde à être pauvre et propre de plein gré et sans État fort.

                              Et après vous essayez de faire croire que c’est mes conceptions qui portent en elles l’échec ?


                            • roro46 19 janvier 2012 09:51

                              Bonjour,
                              je n’ai pas encore lu les 2 premiers, mais pour Goldsmith, bien que la revue qu’il a fondé - et ses écrits propres - soient profondément intéressants, le personnage lui-même était bien loin d’être écologiste - et décroissant ! smiley - dans les faits, dans son mode de vie.
                              J’allais écrire « son train de vie », mais le concernant c’était plutôt son « avion » de vie.
                              « Un peu » du genre « faites ce que j’écris mais ne faites pas ce que je fais ».

                              Je ne me jette pas sur lui pour le casser - loin de moi cette intention, mais de là à le désigner comme décroissant............  smiley


                            • Damien Perrotin Damien Perrotin 19 janvier 2012 10:15

                              Roro, faites ce que je dis et pas ce que je fais est un grand classique de la politique radicale, depuis Voltaire se faisant entretenir par le roi de Prusse jusqu’à Mélenchon et ses « indemnités » à 6.000 € par mois en passant par Marx et l’enfant qu’il a fait à sa bonne - ce qui suppose qu’il avait une bonne...

                              Quand je parle de Goldsmith, je parle de ses idées, bien-sûr, pas de la manière plus ou moins hypocrite dont il a vécu. Le fait est que l’égalité sociale ne l’intéressait pas, et sur ce point il était trés cohérent.

                              De Maistre était un contre-révolutionnaire du 18ème, De Benoist est le principal penseur de l’extrème-droite française. Je les mets dans la catégorie « connaissez vos ennemis ».


                              • Damien Perrotin Damien Perrotin 19 janvier 2012 11:19

                                Scual,

                                Quand un contre-révolutionnaire invoque la divine providence c’est comme lorsque un progressiste invoque le sens de l’histoire. Ce n’est pas un artifice rhétorique mais une conviction fortement ancrée. Les deux concepts sont d’ailleurs trés proches. De même De Benoist considère sincérement que c’est mieux que les groupes ethniques soient séparés, dans l’intérêt de tous. Bien sûr, on n’est pas obligé d’être d’accord.

                                Vous savez, il y a une différence entre avoir une conception différente de l’intérêt général et être vendu à te ou tel intérêt privé.

                                Par ailleurs, un état fort implique une administration puissante et cela a un coût. Ce coût peut être justifié, mais on ne peut pas le balayer d’un revers de main. C’est tout aussi vrai d’une administration privée, d’ailleurs - montrez- moi un état fort et je vous montrerais une économie forte. Si votre état n’a pas de base économique, vous allez avoir des problèmes. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les états développés ont commencé à s’endetter aprés les chocs pétroliers. Sans ressources pour fonctionner, les organisations s’affaiblissent, c’est aussi simple que ça, et les renforcer par décret ne fait qu’alourdir leur charge et décliner encore plus vite

                                Quant aux aparatchiks, mandarins et autres bureaucrates, je n’ai pas encore vu une organisation qui n’en produise pas. Bien sûr on peut dire que ce sera différent cette fois... comme les cinquante dernières fois où ça devait être différent cette fois.

                                Et pourquoi devrais-je avoir un système ? Je dis que comme il y a moins de resources, on sera obligé d’en consommer moins. Il y a de multiples politiques publiques qui peuvent aller dans ce sens, aucune n’implique de révolutionner les institutions (les mentalités c’est une autre histoire)


                                • Scual 19 janvier 2012 13:01

                                  « un contre-révolutionnaire invoque la divine providence c’est comme lorsque un progressiste invoque le sens de l’histoire »

                                  C’est Hors sujet mais Non ce n’est pas pareil. Quand on invoque la divine providence pour ne pas expliquer en quoi la monarchie était plus dans l’intérêt général que la révolution, c’est parce qu’on a rien trouvé à dire pour l’expliquer. Quand au sens de l’histoire, moi je parle de progrès au sens matérialiste du terme. Une voiture va plus vite qu’un cheval et vous tient au chaud et au sec... Alors on peut discuter longtemps d’un sens profond ou philosophique, mais on ne peut pas nier qu’il y en a un. Ça serait comme nier le temps et le travail de hommes à la fois. Dieu par contre, c’est plutôt l’inverse.

                                  Quand on invoque le sens de l’histoire, on le fait sur la base d’une observation concrète, mais sujette à interprétation. Quand on invoque la providence divine on ne le fait sur aucune base concrète et il n’y a aucune interprétation possible. C’est ce qu’on appelle botter en touche.

                                  « De Benoist considère sincérement que c’est mieux que les groupes ethniques soient séparés dans l’intéret de tous »

                                  Oh De Benoist peut bien raconter ce qu’il veut pour justifier l’exploitation et la domination des uns par les autres, le « sincèrement » qu’il y a dans votre phrase est une opinion qui est très très loin d’être partagée par tous.

                                  Pour le reste on en revient au fond de la discussion. Vous me parlez de ressources et d’Etats s’endettant pour maintenir l’ancien ordre et survivre tel quel. C’est exactement ce que je dis qu’il faut changer. Il faut mettre nos ressources scientifiques et technique au profit d’un changement concret. Chercher à dépasser l’ère du pétrole, des produits polluants et de la négation de l’impact de l’homme sur la nature. Bref il faut lutter contre ces rentiers qui attendent que leur empire basé sur l’ancien ordre leur rapporte de l’argent tout en empêchant le moindre changement.

                                  L’homme a toujours trouvé le moyen de subvenir à ses besoins quand il s’est comporté de manière rationnelle. Je ne vois aucune raison à ce que cela change. Quand l’homme n’a plus eu de cuivre, il a fait fondre du fer. Quand l’homme manque d’une ressource il trouve le moyen soit de la remplacer, soit d’en trouver ailleurs. Quand nous avons un but, nous pouvons y parvenir, c’est juste une question de temps... et bien sur de ne pas abandonner en cours de chemin en écoutant les déclinistes régressistes.

                                  Pour le reste, il y a une différence entre la bureaucratie efficace qui fait sont travaille et celle inefficace qui ne le fait pas. C’est juste un problème d’organisation et c’est cela que je veux que vous compreniez, elle n’est pas mauvaise et inefficace en soi, comme vous l’avez sous-entendu. Il y a une différence entre un État qui s’occupe de prévoir, d’investir dans l’avenir et de préparer les changements, et un État qui cherche seulement à maintenir une oligarchie et un système en place. La différence entre les deux ne se situe pas dans la taille de leur administration.

                                  Vous dites qu’il y a de moins en moins de ressources ? En êtes vous sur ? Il y en a de moins en moins facilement exploitables mais pas de moins en moins. De même les ressources actuelles sont elles les ressources dont nous aurons besoin demain ? Ce qui caractérise votre raisonnement c’est l’absence totale de projection vers l’avenir qui ne soit pas pessimiste. C’est une capitulation totale de l’homme.

                                  Mais pourquoi abandonner ? Pouvez vous m’assurer qu’il est impossible d’arriver à une société où l’énergie et les matériaux seront non polluant, et renouvelables ou recyclables ? Si vous le pouvez ce la signifierait que finalement vous aussi donnez un sens à l’histoire... A l’inverse pouvez vous m’assurer que l’homme cesserait de détruire la planète une fois devenu pauvre ? Est-il possible de réduire le train de vie de tous ? Si non ne vaut il pas mieux choisir une voie qui nous laisse au moins un espoir contrairement à l’autre ?


                                • Damien Perrotin Damien Perrotin 19 janvier 2012 21:19

                                  Scual,

                                  C’est intéressant. Vous dites que De Maistre n’est pas sérieux car il utilise le concept de divine providence, puis utilisez une version sécularisée de cette même divine providence pour expliquer pourquoi nous réussirons à survivre à l’épuisement de nos ressource.

                                  Notre espèce existe depuis 200.000 ans, la civilisation industrielle depuis 300. Il est tout à fait envisageable qu’elle ne soit qu’un phénomène temporaire liée à l’exploitation des ressources fossiles et vouée à disparaître avec elles. En fait c’est l’interprétation la plus logique, sauf à supposer que telle ou telle variante de la divine providence va nous fournir les ressources dont nous avons besoins, et ce même si nous n’avons aucune idée de ce que seront ces ressources, ni comment nous pourrons les exploiter

                                  Ce n’est rien de plus qu’un acte de foi. Votre voiture va sans doute plus vite qu’un cheval, mais seulement si vous avez de l’essence à mettre dedans. Sinon, elle risque d’être quelque peu statique.

                                  Quant à l’espoir, j’espère que vous êtes conscient que l’univers n’est en rien obligé de répondre positivement à vos requête.

                                  Par contre, j’avoue que votre opposition entre la bonne et la mauvaise administration me laisse perplexe. Dois-je comprendre que parce qu’ils suivent votre idéologie, les fonctionnaires pourront vivre de l’air du temps et travailler sans matériel ?

                                  Dire qu’on va résoudre tous nos problèmes de ressources si on y croit trés fort, est bel et bon, mais si on ne dit pas concrètement comment, ce n’est qu’une incantation. La nature a des méthode trés efficaces pour reduire le niveau de vie des populations qui ont épuisé leurs ressources, comme l’ont montré les quinze dernières fois où c’est arrivé.


                                  • Scual 19 janvier 2012 23:07

                                    "puis utilisez une version sécularisée de cette même divine providence pour expliquer pourquoi nous réussirons à survivre à l’épuisement de nos ressource« 

                                    Je ne vois pas où vous voyez ça... le travail, ce n’est pas de la providence.

                                     »Notre espèce existe depuis 200.000 ans, la civilisation industrielle depuis 300. Il est tout à fait envisageable qu’elle ne soit qu’un phénomène temporaire liée à l’exploitation des ressources fossiles et vouée à disparaître avec elles. En fait c’est l’interprétation la plus logique, sauf à supposer que telle ou telle variante de la divine providence va nous fournir les ressources dont nous avons besoins, et ce même si nous n’avons aucune idée de ce que seront ces ressources, ni comment nous pourrons les exploiter« 

                                    A partir du moment où notre espèce à pratiqué le commerce de biens fabriqués, elle est entré dans une civilisation industrielle. C’est pas parce que c’était pas pareil que ça n’était pas déjà de l’industrie. L’ère de laquelle vous parlez est l’ère des ressource fossiles... d’abord le charbon, puis le pétrole. A ce moment, l’humanité avait connu l’essor et le déclin d’un paquet de civilisation basées sur des matières qui ont fini par se raréfier... et non seulement on y a toujours survécu mais on est plus nombreux et développés que jamais. Heureusement qu’après la réréfaction du cuivre, les forgeron n’ont pas écouté les déclinistes et trouvé le moyen de faire fondre le minerai de fer. Il n’y a aucune raison que ça s’arrête et j’ai déjà expliqué pourquoi.

                                    Ce n’est pas la divine providence qui va nous donner les ressources, c’est nous qui allons les chercher, les créer, les développer parce que nous l’avons toujours fait, parceque c’est notre instinct de survie qui nous y pousse. S’il n’ y a plus d’essence pour rouler, alors on fera des voiture à l’électricité, à l’eau, à l’air comprimé ou peu importe nous verrons bien le plus efficace. Ce n’est pas la foi, c’est le travail et la nécessité qui nous y obligera .

                                     »Quant à l’espoir, j’espère que vous êtes conscient que l’univers n’est en rien obligé de répondre positivement à vos requête."

                                    Ce n’est pas l’univers qui répondra à cet objectif mais nous. Bien sur on ne peut prédire l’avenir et c’est pour ça qu’on doit forcément à un moment ou un autre croire en notre avenir. Le truc c’est que le régressionisme lui est impossible à 100%. Voila pourquoi il vaut mieux choisir une voie incertaine en mettant toutes les chances de notre coté qu’une voie sans issue en attendant de se prendre le mur dans une mort certaine.

                                    Je vais m’arrêter là. Vous me semblez complètement aveuglé par une vision apocalyptique du monde. Un monde sans sens, sans raison, sans désir, sans travail, sans évolution. C’est la négation totale du travail de l’homme. Dans le monde réel il y a une règle : rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. Dans vote monde imaginaire, tout se perd ! Et en plus l’homme ne serait capable de rien, tout lui serait tombé du ciel. A vrai dire on sent comme un trop plein de croyances dans votre esprit qui obscurci votre jugement sur la réalité du monde et de l’humanité.

                                    En tout cas je crois qu’on a fait le tour de nos deux visons différente de l’écologie.

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