Les vessies pour des lanternes
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Le 5 mai 2011, cela fera 4 longues années que Nicolas Sarközy fêtait au « Fouquet’s » sa victoire avec ses amis. Il est possible que, s’il se représente à la prochaine présidentielle, ce choix discutable pèse lourd dans l’hypothèse d’une éventuelle réélection en mai 2012.
En effet, les français avaient pris l’habitude d’être associés à la victoire de leur candidat, et non pas de le voir s’attabler avec les grandes fortunes et les peoples du pays dans un bistrot de luxe.
Ils découvraient aussi que le candidat élu n’était peut-être pas celui qu’il disait être.
« Je serais le Président de tous les français » avait-il pourtant déclaré, et 4 ans après, il est temps de réécouter son discours d’après l’élection. vidéo
Force est de constater qu’il a été d’abord le président des plus riches, en installant le bouclier fiscal, en en multipliant les largesses envers les plus nantis.
Puis il reste le président de l’UMP, lorsqu’il va défendre les couleurs de son parti, à chaque scrutin.
Et enfin il a surtout été le président de ses amis, et de sa famille :
Celui de Bolloré, PDG d’Havas, dans le yacht duquel il est allé fêter sa victoire par la suite, celui de Bernard Arnault, président de LVMH, celui de Bouygues, qui n’en finit plus de défigurer le pays lors des projets LGV, celui de Dassault, dont il s’est fait le malheureux représentant de commerce, dans la vente des Rafales, et à qui il a permis de prendre le contrôle de Thales…
Cerise sur le gâteau, tous ceux-ci (Lagardère, Bolloré, Pinault, Bernard Arnault, Stéphane Courbit, Balkany fils) ont obtenu une licence officielle délivrée par l’Etat, pour ouvrir des jeux en ligne. lien
La France de Sarközy ne refuse pas toutes les immigrations : grâce aux générosités fiscales, elle accueille 9% des millionnaires mondiaux, ce qui représente 2,2 millions de millionnaires, et la place en 3ème position au rang mondial. lien
Sa petite famille n’a pas été oublié, Pal, son père, « artiste peintre », s’est vu proposé des lieux prestigieux pour exposer, François, son frère cadet, après avoir récolté les mannes des générosités pharmaceutiques (H1N1, longevitv) de ses partenaires (Sanofi-Aventis…) est maintenant à Publicis, (lien) et Guillaume, passé du MEDEF à « Malakof Médéric », qui compte bien engranger les bénéfices de la mise à sac de la retraite, puisqu’il contrôle celui des retraites complémentaires (lien) sans oublier Pierre-Olivier Sarközi co-directeur du groupe Carlyle, moins d’un an après l’élection de son frère. lien
Personne n’a oublié les coups de pouces généreux qu’il a donné à ses deux fils, dont l’un, Jean, sans la moindre compétence, se trouve propulsé dans le conseil d’administration de l’Epad, (lien) et l’autre, Pierre, producteur dans le show-biz, se voit aidé pour obtenir une subvention. lien
Quant à son ami exilé fiscal, Johnny, il peut le remercier pour les 500 000 € reçus pour chanter lors de la fête nationale, offerts par Sarközi avec nos impôts. lien
Restons dans le monde des arts, avec la mode et John Galliano, porté au devant de la scène pour des propos racistes, et qui se charge d’habiller Carla, ou Liliane Bettencourt, qui finance généreusement son parti.
Comme on n’est jamais si bien servi que par soi même, Sarközy s’est répandu dans un document tiré à 5000 exemplaires dans lequel il s’invente un bilan glorieux de 4 ans d’échecs. lien
Pourquoi ne pas reprendre après lui le descriptif de ces défaites, puisqu’il veut, comme un autre petit empereur, les considérer comme des victoires. lien
En effet le petit corse était un spécialiste en la matière comme il l’avouait lui-même en déclarant : « l’histoire est une suite de mensonges sur lesquels on est d’accord » (lien) et l’historien Bernard Coppens ne dit rien d’autre dans son livre « Waterloo, les mensonges ». (éditions Jourdan). lien
Epluchons donc, mesure après mesure, les promesses et la réalité des actions du candidat devenu président.
Il avait déclaré, « je ne toucherais pas à la retraite à 60 ans »…or, malgré les 2,5 millions de français descendus dans la rue tout au long de l’automne 2010, il a modifié sans le moindre état d’âme l’âge de la retraite. lien
Ceux qui ont bien voulu se pencher sur la question ont découvert qu’il y avait pourtant un moyen équitable de la garder à 60 ans. lien
Mais il est allé au-delà, puisqu’il s’était engagé à augmenter de 25% le minimum vieillesse : les retraités attendent toujours, et ont du se contenter d’1,1% d’augmentation, alors que Sarközy n’a pas hésité à augmenter son propre salaire de 172%. lien,
On se souvient aussi de sa belle promesse « d’ici à deux ans, personne ne soit obligé de dormir sur le trottoir et d’y mourir de froid »…4 ans après ils sont de plus en plus nombreux à mourir de froid dans la rue. lien
Il avait déclaré le 14 janvier 2007 : « je veux être le président de l’augmentation du pouvoir d’achat ».
Hélas pour les français, ce sont les vaches maigres, et a coup d’augmentation des prix du pétrole, des fruits et légumes, des loyers, de l’électricité, des médicaments toujours moins bien remboursés, des PV de stationnement, du transport, le pouvoir d’achat est dans la dégringolade. lien
La seule augmentation que connaissent les français, c’est celle du chômage, et celle-ci a justement commencé en 2007 comme on peut le constater sur ce tableau.
Aujourd’hui, entre les emplois précaires, et les chômeurs, la barre des 4 millions de chômeurs a été franchie. lien
Pourtant on nous assure en haut lieu que c’est une augmentation mondiale, liée à la crise (lien) sauf que pour d’autres pays, comme l’Allemagne, il n’en est pas de même : depuis mai 2007, le chômage a progressé de 19% en France, et 19 pays Européens ont un taux de chômage inférieur à celui de la France. lien
Passons rapidement sur la farce du Grenelle, destinée à faire croire que ce gouvernement s’intéressait à la défense de l’environnement, (lien) dans un état fier d’avoir la plus grosse concentration d’activité nucléaire du monde, avec un Sarközy droit dans ses bottes continuant de défendre l’indéfendable, malgré Tchernobyl et Fukushima. lien
Alors que le gouvernement assurait que nos centrales résisteraient à un crash aérien, Sarközy a obtenu que, lors de l’expertise attendue, ce risque ne serait pas testé. lien
Question énergies propres, la France aujourd’hui est la lanterne rouge de l’Europe. lien
Et puis on assiste à la grande braderie du service public, pour la plus grande satisfaction du privé, qui en récolte les fruits.
Il avait promis : il n’y aura pas de privatisation d’EDF et de Gaz de France. On sait ce qu’il en est aujourd’hui. lien
Les bureaux de Postes ferment les uns après les autres, (lien) les hôpitaux aussi (lien) pour le plus grand profit des cliniques privées.
Dans l’enseignement, 16 000 suppressions d’emplois sont prévues cette année, et viendront s’ajouter aux suppressions d’emplois dans l’administration. lien
Au total, depuis 2007 ce sont 41 200 postes d’enseignants qui ont été supprimés. lien
Le médiator, pour lequel des soupçons de conflit d’intérêt semblent fondés (lien), à couté à la sécurité sociale 1,2 milliards d’euros. lien
Par contre l’Elysée ne connait pas la crise, et ils étaient 945 en 2006 à y travailler, pour 1045 en octobre 2007 (lien)
La cour des comptes dénonce en vain les excès, notamment ceux de déplacement dont la médiatisation est passée de 465 000 € en 2008 à 1 060 000 € en 2009, avec des plateaux repas d’avions facturés entre 120 et 160 € par personne. lien
Sur ce lien, un état des lieux des dépenses pharaoniques de l’Elysée.
La dette publique qui atteignait 200 milliards en 1986, est passée de 1216 milliards, 4 mois après son élection, à près de 1700 milliards aujourd’hui. lien
Dans les banlieues, la situation s’est aggravée, faisant naître des zones de non-droit. Il est vrai qu’après avoir supprimé la police de proximité, avoir traité les jeunes de racaille, les avoir menacé de Karcher, et en faire un lieu de discrimination, comment pouvait-il en être autrement ?
On sait que les jeunes issus de l’immigration subissent un taux de chômage de 43%, quels que soient leur diplômes. lien
Pas étonnant des lors que le trafic d’armes et de drogue s’intensifie dans les quartiers. lien
Les écoles se vident, et les prisons se remplissent : le nombre de gardes à vue a explosé en quelques années. lien
Quant aux belles déclarations du président qui s’indigne : « que les conditions de gardes à vue sont insatisfaisante en terme de respect de la dignité de la personne », elles ne servent pas à grand-chose, puisqu'elles ne sont pas suivies d’effet.
Par contre c’est bien lui qui à décidé de supprimer le contrôleur général des lieux de privation de liberté. lien
C’est bien lui aussi qui a fait fermé près de la moitié des tribunaux d’instance (lien) et qui veut supprimer les juges d’instruction. lien
Lui qui a reçu en grande pompe Kadhafi, qui s’est rendu en Chine, en Egypte (faisant disparaitre précipitamment ces photos), en Tunisie, en Algérie,, et dans tant de pays ou les droits de l’homme sont bafoués, n’avait-il pas déclaré : « je ne passerais jamais sous silence les atteintes aux droits de l’homme au nom de nos intérêt économiques ».
On n’a pas oublié qu’il avait proposé le « savoir-faire » (lien) des forces françaises pour mater la révolte du peuple tunisien, qu’il ferme pudiquement les yeux sur le massacre du peuple de Bahreïn par le souverain saoudien, qu’il soutient activement Blaise Compaoré (lien), le dictateur du Burkina Faso, qu’il soutient le dictateur algérien, qu’il est très bon terme avec Bongo, le dictateur gabonais (lien), et qu’il garde le silence lorsqu’une député de sa majorité « veut remettre les réfugiés du Maghreb dans leurs bateaux ». lien
Jean Pierre Dubois avait déjà analysé en 2009 ce qu’il pensait des résultats catastrophiques de Sarközy en matière des droits de l’homme. lien
Entre la chasse aux sans-papiers, la stigmatisation des Roms, les débats nauséeux sur l’identité nationale, et celui sur les musulmans, la coupe est en effet pleine. lien
Il y avait pourtant des promesses faciles à tenir :
« La France n’a pas vocation à rester éternellement en Afghanistan » avait-il déclaré il y a 4 ans.
Aux dernières nouvelles, 4000 militaires français sont toujours là-bas, et 55 d’entre eux y ont laissé leur peau. lien
Si l’on continue dans les engagements qui étaient faciles à tenir, rappelons nous de cette déclaration : « si je suis élu Président de la République, je veux reconnaitre officiellement la responsabilité de la France dans l’abandon et le massacre des harkis ». lien
Aux dernières nouvelles, ceux-ci attendent toujours.
Devant ce bilan indéniablement négatif, il ne reste plus au futur candidat à la présidentielle qu’à faire campagne en promenant dans les rues son futur bambin, afin d’attendrir les foules. lien
Alors comme disait Pierre Dac, vieil ami de mon copain africain :
« Celui qui prend sa vessie pour une lanterne finit toujours pas se brûler ».
L’image illustrant l’article provient de thenextweb.com
Pour sortir du nucléaire : la pétition.
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