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Accueil du site > Actualités > Politique > Mélenchon : je t’aime moi non plus

Mélenchon : je t’aime moi non plus

Certes, les paroles de la chanson que Serge Gainsbourg avait écrite pour Brigitte Bardot et lui-même n’ont rien à voir avec le leader du Front de Gauche. Le titre en revanche lui va comme un gant, ce que pourraient confirmer nombre de caciques communistes. Car il est comme cela, Méluche, une sorte d’aimant qui présente tour à tour les deux pôles d’une forte personnalité...

 D’un côté attirant, Mélenchon rallie à ses discours de progrès, ponctués d’imprécations justifiées contre les banksters et autres adversaires des classes populaires, les espoirs des partisans de la gauche radicale, mais aussi de nombreux cocus de la social-démocratie, dépités de voir un gouvernement socialiste continuer, de manière à peine atténuée, l’œuvre de la droite en refusant de s’attaquer frontalement aux racines du mal qui mine les fondements de la justice sociale et entraîne toujours plus de Français sur la voie de la paupérisation.

 De l’autre côté repoussant, il irrite par ses rodomontades et son irrépressible arrogance ; il agace par ses jugements péremptoires et sa propension à se présenter urbi et orbi comme le principal artisan de la victoire de Hollande ; il exaspère par ses saillies douteuses et ses attaques virulentes à l’encontre d’un exécutif de gauche qui se cherche mais ne peut encore être raisonnablement jugé sur son (in)action.

 Il est parfait, Mélenchon, lorsqu’il pourfend le capitalisme dévoyé par la spéculation internationale, lorsqu’il dénonce les agressions antisociales voulues par le Medef et l’UMP, lorsqu’il appelle à la mobilisation contre le MES (Mécanisme Européen de Stabilité), fruit de la consanguinité entre les décideurs de l’Union européenne et les banksters, lorsqu’il réclame un référendum sur le Traité budgétaire européen qui imposera de facto la règle d’or et subordonnera un peu plus notre pays aux diktats des eurocrates. 

 Le discours de Mélenchon est en revanche plus discutable lorsqu’il s’égare, comme à Toulon lors de la campagne présidentielle, sur le terrain de l’immigration. Et son discours devient carrément insupportable lorsque, pour reprendre la main après sa visite amicale au très ambigu Chavez, il balaie d’une phrase désinvolte la loi sur le harcèlement sexuel, jugée non prioritaire alors qu’elle était pourtant attendue avec impatience par des milliers de femmes désemparées par la décision du Conseil constitutionnel au printemps dernier. Á vouloir parler fort, le leader du Front de Gauche parle souvent trop vite, ce qui l’amène parfois à dire des âneries.

 Des âneries, Méluche en sert d’ailleurs régulièrement à l’encontre des socialistes auxquels il voue une animosité à la hauteur des ambitions qu’il n’a pu assouvir au sein d’un PS où il n’a été qu’un dirigeant lambda et un ministre falot de Jospin. Il n’a pourtant pas tort d’attaquer Hollande et le gouvernement, beaucoup trop timorés, mais après quelques petites phrases venimeuses et potentiellement dangereuses pour la gauche durant la campagne, style « capitaine de pédalo », voilà qu’il accuse le Président élu d’aller « faire le kéké ». Certes, Hollande n’est pas pour l’instant – laissons-lui le bénéfice du doute – à la hauteur des espoirs de tous ceux qui ont voté pour lui, que ce soit par adhésion ou par antisarkozysme, mais on ne peut l’accuser de « se la péter », traduction de l’expression marseillaise employée par le leader du Front de Gauche.

 

Un « kéké » peut en cacher un autre

Il se pourrait même que des deux hommes, ce soit bel et bien Mélenchon qui fasse le kéké, tant dans son affirmation réductrice et plusieurs fois réitérée que c’est lui-même et les électeurs du Front de Gauche qui ont hissé Hollande sur son pavois, ou dans son annonce elle aussi régulièrement suggérée, lorsqu’elle n’est pas carrément assénée, d’un prochain et irrésistible mouvement populaire dont Méluche serait le principal artisan, voire l’unique moteur.

 L’expression de cette colère populaire, si elle voit le jour – ce dont on peut douter en constatant le fatalisme croissant des Français –, se traduira-t-elle par une adhésion massive au Front de Gauche ? On peut sérieusement en douter car le corpus sociologique de notre pays reste majoritairement ancré à droite, l’électorat de gauche lui-même étant principalement constitué de personnes beaucoup trop tièdes et peu enclines à se révolter. Il est à cet égard significatif de constater que la gauche radicale, largement rassemblée dans ses composantes autour d’un Mélenchon fédérateur ayant habilement su capitaliser sur les structures communistes et phagocyter l’électorat du NPA, a certes progressé en nombre de voix mais pas en pourcentage relativement aux précédents scrutins présidentiels, et cela malgré un contexte favorable et une poussée à gauche qui s’est traduite par l’arrivée d’un socialiste à l’Élysée.

 Une réalité amère que les législatives ont contribué à accentuer. On comprend mieux dans ces conditions les réticences de plus en plus grandes des caciques communistes à l’égard d’un Mélenchon jugé trop hâbleur, trop égocentrique, et surtout trop agressif vis-à-vis de l’exécutif, au point que les Français en viennent à désigner le leader du Front de Gauche comme le principal opposant à Hollande devant les barons de l’UMP !

 Un constat qui déplait fortement aux dirigeants du PC dont la ligne est clairement le soutien critique sans participation au gouvernement, mais en aucun cas une rupture avec les socialistes et un statut d’opposant revendiqué, rôle dans lequel se glisse à l’évidence le camarade Méluche malgré des mises en garde répétées. Des communistes qui, en outre, devront – pragmatisme électoral oblige – se rapprocher de ces mêmes socialistes en vue des municipales de 2014 au cours desquelles le PC jouera gros après ses déconvenues législatives soldées par seulement 8 sièges (une misère !) et un groupe parlementaire en forme d’aumône car constitué avec des élus des Dom Tom grâce à la complaisance du PS.

 Au delà de l'unité de façade affichée dimanche aux Karellis à l'université d'été du PC, la question qui est aujourd’hui posée aux communistes est simple : après avoir été la solution, Mélenchon n’est-il pas devenu pour eux le problème ? Autrement dit, doivent-ils lâcher la proie (leur propre stratégie) pour l’ombre des chimères d’un leader flamboyant mais décidément incontrôlable ? La réponse leur appartient, mais il est patent qu’elle provoque une tempête sous leurs crânes !

 

Photo La Montagne


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375 réactions à cet article    


  • goc goc 3 septembre 2012 10:36

    Bonjour Fergus


    très belle analyse du personnage

    je pense pour allez un peu plus loin que son problème majeur est son statut de chômeur politique. Il n’a plus de fonction parlementaire et encore moins ministériel, alors dans sa stratégie à moyen terme (c’est à dire les prochaines élections présidentielles), il essaye de ne pas se faire oublier, en reprenant l’adage bien connu : « qu’on dise du bien ou du mal de moi, importe peu, le principal c’est qu’on parle de moi »
      Lire les 9 réponses ▼ (de Fergus, Maître Yoda, kettner, appoline, T.REX, Danièle Dugelay)

    • non667 3 septembre 2012 10:48

      méchanlon = anti- fn = anti- france : point barre . rien de cohérent en dehors de ça !

      =don quichotte du fascisme , sancho panza du N.O.M.=comique troupier 

      à ceux qui l’on cru ,et voté fdg/ps admettez que vous avez été cocus ,laisser tomber vos œillères et une vraie vie pourra commencer

      méchanlon va brasser du vent pendant 5 ans pour mieux rabattre ps en 2017 !

      pour le M.E.S. pétition ou pas IL N’Y AURA PAS DE REFERENDUM le ps était d’accord avec sarko sur Lisbonne ,la Libye ,.... le N.O.M. .....etc.....  smiley smiley smiley

        Lire les 47 réponses ▼ (de Fergus, Traroth, Maître Yoda, taktak, alex, Guy BELLOY, non667, Onecinikiou, Relladyant, jacques, Guy Liguili, Massaliote, Danièle Dugelay, Cassandre, Lea Andersteen, vieux grincheux)

      • Guy BELLOY Guy BELLOY 3 septembre 2012 10:50

        Bonjour Fergus,
         Le discours de Mélenchon est en revanche plus discutable lorsqu’il s’égare, comme à Toulon lors de la campagne présidentielle, sur le terrain de l’immigration

        Je ne retrouve plus le lien. Si vous pouviez nous le rappeler...
        Et, sans vouloir être indiscret, quelle est votre position sur l’immigration ?

          Lire les 13 réponses ▼ (de Fergus, non667, Onecinikiou, Traroth, alinea)

        • Ariane Walter Ariane Walter 3 septembre 2012 10:54

          Fergus,

          hé oui, Mélenchon est dangereux pour les socialistes.
          Ton article en est la preuve.
           Tu cites rapidement , en le félicitant pour cela, en sois-tu remercié, son appel à un référendum.
          mais tu oublies de dire qu’il a aussi appelé à une manifestation nationale le 30 septembre à Paris. Pourquoi n’en parles-tu pas ?
          Il ne faut pas faire de pub ?
          je te signale que ma région et toutes les régions s’occupent à demander des trains et des cars pour cette manif.
          Cela va faire mauvais effet ?
           La presse propagandiste va nous faire le même coup qu’en 2005 ? A moins qu’elle se contente du silence ?
          je te signale que contre le TSCG, qui est le seul sujet pour lequel il faut actuellement se battre, Mélenchon a appeler à manifester les huit partis du Fdg mais aussi tous les syndicats, toutes les associations, tous les groupes citoyens , tous les abstentionnistes.
          Partout se mettent en place des assemblées citoyennes.
          Il y aura dans l’histoire de France ceux qui auront voté « oui » à ce traité. Ce sera la marque de l’ignominie. De la pire trahison qui ait jamais existé dans notre pays. pour régler une dette qui n’existe pas. Qui est inventée chaque jour.
          Et tu es de ce côté là !!!!

          oh ! certes , cette trahison est préparée de longue date !
          Hollande avait promis de faire modifier ce traité. On sait texte à l’appui , que pas une virgule n’a été changée.
           Ah ! Elle est belle la parole de cet homme !

          Alors, Mélenchon est peut-être, d’après toi, un bourrin, un nul, un sagouin, un prétentieux, mais il est celui qui a, le premier, appelé à une union et à une manifestation contre ce traité qui signera la perte de notre souveraineté.

          Et toi, face à cette échéance, tu demandes aux communistes de rester gentil avec les socilaistes ? pour avoir des accords lors des municipales ?
          Tu as le sens de l’urgence !
          Grande pensée politique !
          Mais tu sais que les communistes ont fait partie de ce conseil national de la résistance qui a donné à notre pays tous ses acquis sociaux ? Ces acquis que Hollande veut abandonner au capital ?
          A qui crois-tu t’adresser quand tu parles aux communistes, à des inférieurs ? A des larbins intéressés ?
          Et tu n’as rien dit du désir de Hollande de nous entraîner dans une guerre en Syrie. Là où l’Otan crée de toute pièce la fausse armée de libération. Tu n’as rien dit de sa comparaison entre les résistants syriens et les résistants français de la dernière guerre ! Honte à lui ! Et tu n’as rien dit de ce Boulay qui le conseille après avoitr touché de l’argent , par l’intermédiaire du cabinet qu’il dirigeait pour s’attaquer à un élu. Et tu ne dis rien des intérêts mêlés du gouvernement et de la banque Lazard. Tes informations ne concernent que Melenchon ? Ta seule chaîne info est « télé-anti-mélenchon » ?

          je rêve...
          vas-y, descends le tant que tu veux.
          la soicla-démocratie socialiste française dont tu fais partie s’apprête à commettre un crime contre notre pays. Seules les pires défaites de guerre nous auront amené aussi bas.

          Mais parlons de mélenchon ;
          il a des couilles mélenchon contrairement à ceux qui n’ont que des sacs à billets entre les cuisses.
          On les voit même bien pendants, ces sacs à billets.
          Les chiens de soupe.
          Les chiens de gamelle.

          Lire la suite ▼
            Lire les 22 réponses ▼ (de Fergus, Traroth, sisyphe , Ariane Walter, lagabe, Relladyant, Onecinikiou, Roubachoff, haka, Leo Le Sage, L'enfoiré, Roland Franz, tf1Groupie)

          • Gabriel Gabriel 3 septembre 2012 11:00

            Bonjour Fergus,

            Les socialistes sont au pouvoir pour plusieurs raisons. La première un rejet du précédent locataire de l’Elysée par ses manières anti-démocratiques, la corruption avec ses amis les riches et sa folie de l’argent facile. La seconde, un espoir d’un peu plus de justice et d’équité dans ce monde complètement dingue pris en otage par les marchés financiers et enfin la troisième, dans l’appellation socialiste, il y a le mot social. Hors que voyons nous jusqu’à présent ? Premièrement, un gouvernement faisant le dos rond aux marchés et adhérent à la fumeuse règle d’or qui étranglera et saignera les nations. Deuxièmement, une perte de mémoire concernant le non cumul des mandats. Troisièmement, aucune vision et aucun programme digne de ce nom concernant la mutation énergétique, écologique. Je ne cite là que trois points mais la liste pourrait être beaucoup plus longue. Aussi Mélenchon est l’aiguillon nécessaire pour remuer cette gauche qui a une dangereusement tendance à gouverner au centre droit. Attention, si ce gouvernement continue dans cette voie, aux prochaines échéances, c’est une droite dure qui sera élue par dépit. 10 millions de personnes en difficulté, cela n’augure rien de bon et les livres d’histoires en sont témoins. Cordialement 

              Lire les 12 réponses ▼ (de Alin Tranca, Fergus, Emmanuel Aguéra, Traroth, Roubachoff, Leo Le Sage, L'enfoiré, marc)

            • robin 3 septembre 2012 11:13

              Mélenchon, il a mangé sa cravate en faisant appeler à voter pour Pompimou et par ailleurs il a craché son fiel sur les méchants conspirationistes ou s’est déculotté devant la censure des merdias sur l’affaire Balme alors pour moi c’est fini (ça n’a d’ailleurs jamais commencé) c’est une outre pleine de vent, faux nez de l’empire point barre !


              • Fergus Fergus 3 septembre 2012 12:15

                Bonjour, Robin.

                Je e partage votre avis sur quasiment aucun des points.


              • Pelletier Jean Pelletier Jean 3 septembre 2012 11:17

                @Fergus,

                Comme d’habitude excellent papier, tu as bien cerné le « cas Mélenchon » : beaucoup de potentiels, mais il ne se canalise pas et se perd dans des critiques excessives et dispersées. Il n’a pas  réussi à capter et capitaliser l’enthousiasme de sa campagne présidentielle.

                Et faute majeure… il a fait chuter le PS.

                Vue la sociologie de notre pays la gauche du PS n’est pas encore mûre pour s’organiser avec efficacité.

                Bien à toi

                http://www.over-blog.com/profil/blogueur-984719.html 

                  Lire les 11 réponses ▼ (de Traroth, Fergus, Peachy Carnehan, Leo Le Sage, Emmanuel Aguéra, marc)

                • Mycroft 3 septembre 2012 11:18

                  Mélenchon est victime d’un phénomène médiatique particulier : on ne parle de lui que quand il sort des phrases toutes faites. Beaucoup moins quand il sort des analyses politiques fines comme c’est souvent le cas, ceux qui écoutent ses intervention sérieuses le savent (par exemple, allez faire un tour sur Arrêt sur Image). Du coup, il se sent obligé de faire de la provoque. On aurait pu croire que son succès de la présidentielle ai justifié qu’il arrête cette méthode, n’en ayant plus besoin. J’ai moi même pensé ainsi. Je m’aperçoit néanmoins que les médias ne lui réservent pas la place qui est la sienne, et qu’il a toujours réellement besoin de ruer dans les brancards pour pouvoir exister médiatiquement. C’est une réalité avec laquelle il doit composer, elle est déplorable, consternante, agaçante et scandaleuse mais elle est bien là. Quand on sait que des gens du front de gauche on beaucoup à dire sur les origines de la crises et les solution à y apporter, on ne peut que déplorer leur faible influence dans les médias, alors que des événement aussi « passionnant » que la gueguerre des chefs UMP font la une, ou encore les JO...

                  Votre article est bon, je vous rejoins sur le constat, moins sur les conclusions. Le PC, en faisant partie du front de gauche, a cessé d’agir comme EELV, un partie qui n’existe que par la magouille, les petits arrangement entre amis et qui ne représente en aucun cas les intérêts des français. Ça situation est tout simplement un scandale, car sans l’alliance avec le PS, il aurait moins d’élu que le FdG, et le PC ne doit pas revenir sur cette voie. S’il le fait, il enterrera la gauche en France.

                  Le PS est de toute évidence un partie centriste. Du PS ou du modem, il est dur de dire lequel est le plus à gauche dans ses propositions. La seul chose qui permette au PS de passer pour « à gauche », c’est le fait que l’UMP soit d’extrême droite. Mais soyons honnête, tout comme il n’y a plus beaucoup de différence entre UMP et Fn, il n’y a plus des masses de différence entre Modem et PS. La gauche est donc limité au front de gauche, les mouvements de type NPA assumant ne pas vouloir gouverner mais au contraire rester dans l’opposition. Le Front de gauche doit convaincre si on veut que la gauche cesse d’être minoritaire. Vous faites preuve de fatalisme en disant que la France est majoritairement de droite. Elle n’est pas forcé de le rester. Pour qu’elle cesse d’être de droite, il est nécessaire qu’il existe une force de gauche crédible et cohérente face au centre et à la droite. C’est cela, le front de gauche. Il n’existe actuellement aucune autre force politique française proposant cela. Si Mélenchon, demain, perd face au ténor du PC qui veulent, comme EELV, aller à la soupe, alors nous n’aurons plus de gauche en France.

                  Lire la suite ▼
                    Lire les 4 réponses ▼ (de Fergus, Mycroft, Traroth)

                  • Francis, agnotologue JL 3 septembre 2012 11:18

                    Bonjour Fergus,

                    je ne sais comment aborder cet article qui ratisse trop large. Parlez vous de Mélenchon ? Ou bien des communistes ? Ou bien encore de stratégies électorale ?

                    Une chose me parait claire : vous n’aimez pas Mélenchon. C’est votre droit, comme celui de bon nombre de Français, même de gauche, et surtout d’extrême gauche. Au sujet de l’EG, nous connaissons sa soumission idéologique au libéralisme (cf. La thèse de Charles Robin).

                    Vous écrivez : " L’expression de cette colère populaire (annoncée par Mélenchon), si elle voit le jour – ce dont on peut douter en constatant le fatalisme croissant des Français –, se traduira-t-elle par une adhésion massive au Front de Gauche ?« 

                    Vous n’ignorez pas, je pense, que le cap du binôme PS-UMP, c’est de libéraliser (*)l’économie de la France, et tout l’art du président élu, c’est d’éviter la colère populaire.

                    Sarkozy Hollande, deux hommes, deux méthodes.

                    Pour le premier, je citerai D. De Villepin :  »Nicolas Sarkozy croit que plus la société va mal et moins le risque social est grand« 

                    Pour le second, je pense que ce qui le caractérise le mieux c’est : »un président normal« entendez par là, mou. Oui, issu de la droite molle.

                    Ainsi, l’alternance en France, c’est un coup la droite dure, un coup la droite molle, mais toujours dans le sens du TINA cher à Thatcher et ses avatars. Et on avance vite ! très vite, dans cette mauvaise direction ! La preuve : »Les diatribes de Mitterrand sur les « maîtres de l’argent » étaient plus violentes que les prises de position actuelles de Besancenot". (François Ruffin)  :

                    Non, je ne crois pas qu’il soit opportun aujourd’hui, de taper sur Mélenchon.

                    (*) pour qu’il n’y ait pas d’ambiguïté : le libéralisme ne veut pas la mort de l’État, bien au contraire : il veut seulement la peau de l’État social.

                    Lire la suite ▼

                    • Fergus Fergus 3 septembre 2012 13:22

                      Bonjour, JL.

                      Je ne « tape » pas sur Mélenchon, je souligne ses ambiguités et sa propension à jouer un rôle dans le registre « bruit et fureur » qui dessert auprès du plus grand nombre les idées qu’il défend et auxquelles j’adhère. C’est cet aspect de sa personnalité que je souhaiterais qu’il corrige car cela me parait la condition sine qua non d’un travail de persuasion d’une opinion que les excès (ou leur apparence) détournent. Or ce travail doit être impérativement conduit pour sortir de la logique UMP-PS, mais pas dans le registre actuel de Mélenchon qui ne me semble pas adapté au public à conquérir.

                      J’aime bien Méluche pour un ensemble de raisons, et cela me navre sincèrement de le voir céder trop souvent à l’appel de son ego.


                    • Roland Franz Roland Franz Jehl 3 septembre 2012 11:25

                      « De l’autre côté repoussant, il irrite par ses rodomontades et son irrépressible arrogance ; »

                      Bien vu Fergus !

                      Ses mimiques, ses coups de menton, se saillies tonitruantes, me font penser à Mussolini.
                      Superposez les images. C’est saisissant !

                        Lire les 7 réponses ▼ (de Traroth, Fergus, Ronald Thatcher, marc)

                      • Traroth Traroth 3 septembre 2012 11:30

                        C’est surtout cet article qui est énervant.

                        3 lignes pro-Mélenchon pour « faire comme » si on voulait faire un article objectif, et le reste de l’article à cogner comme un sourd.

                        « son irrépressible arrogance » : Au contraire, Mélenchon passe son temps à dire qu’il n’incarne pas le front de gauche, qu’il n’est qu’une personne et qu’il faut éviter de personnaliser le débat.

                        « sa propension à se présenter urbi et orbi comme le principal artisan de la victoire de Hollande » : Tactiquement, il joue sa partition, que peut-il faire d’autre ?

                        "il exaspère par ses saillies douteuses et ses attaques virulentes à l’encontre d’un exécutif de gauche qui se cherche mais ne peut encore être raisonnablement jugé sur son (in)action«  : Personnellement, c’est exactement l’inverse, j’approuve et j’abonde dans son sens. L’heure n’est pas aux mesurettes. La France est à feux et à sang, quand est-ce que Hollande va enfin prendre la mesure de la situation ??? 3 mois après l’obtention d’une majorité au parlement, 4 mois après son élection, une session extraordinaire, tout ça pour pas grand-chose ! On attend les réformes majeures, et ça commence à faire long ! Quand est-ce que Hollande va enfin annoncer DU LOURD ??? En attendant, il a DEJA trahi un certain nombre d’engagements de campagne, le pire étant qu’il va effectivement accepter la sinistre »règle d’or« de Merkozy !

                         »sa visite amicale au très ambigu Chavez«  : Vous pouvez expliquer ce que Chavez a d’ambigu, exactement ?

                         »il balaie d’une phrase désinvolte la loi sur le harcèlement sexuel, jugée non prioritaire alors qu’elle était pourtant attendue avec impatience par des milliers de femmes désemparées par la décision du Conseil constitutionnel au printemps dernier«  : Vous insinuez que Mélenchon se moque du harcèlement sexuel. C’est faux, pour ne pas dire mensonger. Ce qu’il dit, c’est qu’il y a des sujets majeurs qui conditionnent l’avenir de la France et des Français et que le sens des priorités de Hollande est discutable. Personnellement, je suis d’accord. Si le PS avait fait une loi sur le harcèlement et en même temps avait pris les mesures de juste-échange, de séparation des banques d’investissement et des banques de crédit, de réforme sérieuse de la fiscalité, etc, personne n’aurait rien trouvé à redire. Mais là, ça donne l’impression que Hollande fait dans le médiatique en oubliant de traiter les sujets de fond.

                         »Des âneries, Méluche en sert d’ailleurs régulièrement à l’encontre des socialistes«  : C’est vous qui le dites.

                         »son annonce elle aussi régulièrement suggérée, lorsqu’elle n’est pas carrément assénée, d’un prochain et irrésistible mouvement populaire dont Méluche serait le principal artisan, voire l’unique moteur«  : Vous lui reprochez quoi, exactement ? De ne pas rester dans l’ombre du PS ? Désolé, mais si la présidence de Hollande semble prouver quelque chose, c’est que le rôle du PS se limite désormais à voler les postes et le temps de parole normalement dévolus à la gauche, pour y imposer une politique et une parole de droite. Mélenchon essaie de récupérer une partie de ce temps de parole et de ces votes et de les remettre à leur juste place. Personnellement, c’est exactement ce que j’attends de lui.

                        Moi, je trouve encore Mélenchon trop tendre avec Hollande. Il dit ne pas faire partie de l’opposition. Je ne comprends pas pourquoi. A l’évidence, il n’a pas d’influence sur les décisions du gouvernement PS, puisque visiblement, seul le nombre de députés a une importance dans ce domaine, comme les Verts en font l’amère expérience, A partir de là, il devrait reprendre totalement sa liberté de parole !

                         »le fatalisme croissant des Français«  : S’ils mettront Le Pen à l’Elysée en 2012, on pourra remercier Hollande ! Vous verrez alors leur fatalisme quand commenceront les rafles !

                         »L’expression de cette colère populaire, si elle voit le jour – ce dont on peut douter en constatant le fatalisme croissant des Français –, se traduira-t-elle par une adhésion massive au Front de Gauche ? On peut sérieusement en douter car le corpus sociologique de notre pays reste majoritairement ancré à droite, l’électorat de gauche lui-même étant principalement constitué de personnes beaucoup trop tièdes et peu enclines à se révolter«  : Ca se discute. Le problème, c’est que les gens en colère votent malheureusement souvent FN, sans nécessairement adhérer à ses ignobles idées et sans se rendre compte que ce n’est qu’un leurre de plus destiné à les détourner de toute action efficace. Il doit être possible de leur proposer une alternative plus efficace et plus convaincante. Je me demande de quoi vous avez peur en voyant Mélenchon essayer !

                         »un groupe parlementaire en forme d’aumône«  : Vu que le PS a présenté des candidats contre tous les candidats du Front de gauche, vous ne manquez pas de culot !

                         »Mélenchon n’est-il pas devenu pour eux le problème ?«  : Le PCF va devoir effectivement faire un choix, qu’on voit arriver depuis la présidentielle, en réalité. Rester un croupion d’un PS toujours plus à la solde d’un capitalisme triomphant, ou chercher à se rendre utile. Le choix est très simple. Mais dire que Mélenchon pourrait être un problème électoral pour le PCF, après les 2% de Buffet en 2007, ça fait doucement rigoler ! Le PCF veut-il vraiment entrer dans la catégorie des partis dont on se demande pourquoi ils existent, comme les radicaux de gauche ou le nouveau-centre ?

                         »doivent-ils lâcher la proie pour l’ombre«  : J’espère que votre vision »fromagiste" de la politique ne sera pas celle des membres du PCF. Encore une fois : servir ou se servir, là est le choix.

                        Il faut que les cadres du PCF se rendent compte que leur électorat ne les suivra pas s’ils décident de choisir la soupe plutôt que la lutte. Ce qui va se produire, c’est que parti de gauche reprendra sa liberté, et qu’une grande parti des électeurs le suivront, y compris beaucoup d’électeurs qui jusque là votaient PCF ! Moi, que Laurent ait son poste bien au chaud pour toucher son indemnité confortable, je m’en fous ! Je veux qu’il agisse pour changer les choses ! Et pour chercher une panouille bien rémunérée ou qui lui donne l’illusion d’avoir une once du pouvoir auprès de ses maitres PS qui roulent pour les exploiteurs qu’il prétend combattre, je ne vais certainement pas l’aider ! Mon vote ne lui appartient pas, je vote pour celui qui fera changer les choses en mieux, et à part Mélenchon, je ne vois PERSONNE  ! Si vous pensez que Hollande peut être celui-là, il serait temps de revenir à plus de lucidité !

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                        • marc 5 septembre 2012 23:16

                          l faut que les cadres du PCF se rendent compte que leur électorat ne les suivra pas s’ils décident de choisir la soupe plutôt que la lutte. Ce qui va se produire, c’est que parti de gauche reprendra sa liberté, et qu’une grande parti des électeurs le suivront, y compris beaucoup d’électeurs qui jusque là votaient PCF ! Moi, que Laurent ait son poste bien au chaud pour toucher son indemnité confortable, je m’en fous ! Je veux qu’il agisse pour changer les choses ! Et pour chercher une panouille bien rémunérée ou qui lui donne l’illusion d’avoir une once du pouvoir auprès de ses maitres PS qui roulent pour les exploiteurs qu’il prétend combattre, je ne vais certainement pas l’aider ! Mon vote ne lui appartient pas, je vote pour celui qui fera changer les choses en mieux, et à part Mélenchon, je ne vois PERSONNE  ! Si vous pensez que Hollande peut être celui-là, il serait temps de revenir à plus de lucidité !


                          Attention , mon ami, vous êtes en train de faire à P.Laurent ce que Fergus fait à Mélenchon et avec aussi peu de raisons.

                        • fleens 3 septembre 2012 11:30

                          Il faudrait s’informer avant de le traiter de chômeur politique : Jean-Luc Mélenchon est député européen. Par ailleurs il exprime la colère du peuple.
                          Sa manière ne plait pas aux bobos, tant pis pour eux.
                          Si vous prenez la peine d’aller au delà de la forme, vous verrez que vous avez à faire avec un des hommes le plus cultivés de la classe politique et qui en plus porte un vrai projet alternatif de société.

                          Si vous connaissez un gentil qui peut faire le porte-drapeau à la place de Mélenchon, proposez le vite au Front de Gauche.


                          • Fergus Fergus 3 septembre 2012 13:33

                            Bonjour, Fleens.

                            Vous avez raison, Mélenchon est toujours député européen et c’est un homme très cultivé, ce qui n’est pas si fréquent dans la classe politique.

                            Pour ce qui est de prendre la place de Mélenchon à la tête du Front de Gauche, je souhaite personnellement que cela n’arrive pas. Mais comme je souhaite également qu’il puisse convaincre du bien fondé de ses idées un nombre croissant de Français, j’espère qu’il saura affiner son discours afin de lui enlever les scories agressives qui jouent le rôle d’un repoussoir pour beaucoup de nos compatriotes (nous en avons tous dans notre entourage).


                          • marc 5 septembre 2012 23:18

                             Mélenchon à la tête du Front de Gauche, 


                            Encore une erreur, Fergus. Mélenchon n’est pas à la tête du FDG.

                          • Caroline Courson Caroline Courson 3 septembre 2012 11:31

                            Fergus,


                            En attaquant Mélenchon qui, pour l’instant n’a pas de pouvoir national et ne peux qu’appeler les français à la résistance (ce qui est plutôt sain !) contre les lois iniques jouant sur nos têtes l’épée de Damoclès, vous vous trompez de cible ! Et vous utilisez vos talents à tort et à travers...

                            Vous croyez que c’est ça que le pays attend ?
                            Que l’on détourne les problèmes en s’acharnant sur quelqu’un qui a le mérite de nous faire prendre conscience (pour ceux qui ne l’avaient pas déjà fait) que l’on va droit dans le mur vers de sombres lendemains ?

                            Je ne crois pas. Il faut prendre les choses dans l’ordre. Vous pourrez descendre Mélenchon à votre guise s’il parvient au pouvoir. Mais là, vraiment, ça n’a d’autre intérêt que de susciter la polémique.

                            C’est peut-être simplement ce que vous voulez ?
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