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Accueil du site > Actualités > Politique > Nicolas et les gaullistes

Nicolas et les gaullistes

Non, ce n’est pas le titre du prochain Astérix. A force de ne plus entendre parler du général de Gaulle dans les discours du champion du mouvement d’origine gaulliste, mais plutôt de tout ce qui lui tombe sous la main, Mitterrand, Jaurès et Blum compris, nous nous sommes posés la question de savoir ce qu’en pensent les « grands anciens » de la politique française, rangés depuis le début de la campagne 2007 au rang de dinosaures politiques.

Et là, surprise : un flot d’invectives, voire de haine, à l’égard de celui qui a hérité de la direction de leur parti : du jamais-vu en politique (http://philippecartellier.over-blog.com/article-6349246.html). Même sous Khrouchtchev, les invectives antistaliniennes paraissent en regard... assez modérées. Tout se passe comme si la méthode du rouleau compresseur au sein du parti utilisé par Nicolas Sarkozy était restée en travers de la gorge de certains militants, surpris eux-mêmes et outrés par la dérive droitière accentuée de leur leader.

A l’extrême droite, où on a l’habitude de l’ignominie, Jean-Marie Le Pen, lors du procès Papon, avait osé un retentissant "il était plus confortable de résister à Londres que de résister à Paris", que beaucoup de monde semble avoir oublié, et spécialement Nicolas Sarkozy ou ses proches, qui, ouvertement, courtisent depuis peu avec assiduité les électeurs de l’auteur de cette phrase... abjecte, qui s’attaque à la base même du dogme gaullien : la résistance effective à l’occupation et son combat de tous les jours, sur le terrain comme dans les salons. Ce qui inquiète nos gaullistes, c’est bel et bien le propos sarkozien, qui se rapproche chaque jour davantage de celui qu’avait combattu en premier le général de Gaulle, à savoir... Philippe Pétain. Nicolas Sarkozy tient aujourd’hui des propos similaires à ceux qui ont insulté De Gaulle, ce n’est pas le moindre des paradoxes de cette campagne tumultueuse.

Certains gaullistes, qui se retrouvent bizarrement chevénementistes, n’y vont pas avec le dos de la cuillère, tel Arnaud Duranthon, qui n’hésite pas dans son blog à refaire la déco de l’entrée du bureau de campagne de Nicolas Sarkozy en y ajoutant en filigrane les têtes de Philippe Pétain et de Pierre Laval, il faut oser le faire ... et notre homme n’hésite pas à le faire ! D’autres, plus jeunes et non qualifiés pour la présidentielle comme Nicolas Dupont-Aignan sont tout aussi opposés à la candidature sarkozienne : "La rupture façon droite américaine proposée par Nicolas Sarkozy est aux antipodes sur quatre points principaux de la pensée gaulliste." Le jeune évincé crie ouvertement depuis sur son blog (http://www.nda2007.fr/) à l’imposture pure et simple.

Jacques Chirac, héritier contesté du gaullisme, vis-à-vis des idées sulfureuses entendues récemment, lui, avait au moins tranché, en reconnaissant la responsabilité dans les crimes contre l’humanité de l’Etat français de Vichy. Une chose reconnue par le président de la République en juillet 1995. C’est oublier rapidement le livre au vitriol du directeur de l’Express, Christophe Barbier, sur "Chirac en fossoyeur du gaullisme", qui rappelle le jugement cinglant de Pierre Messmer à son propos, après la dissolution ratée de l’Assemblée nationale. Le jugement de Barbier est pire encore : "A force de vouloir être le président de tous les Français et n’être rien de plus, Chirac est devenu un président comme tous les Français. Son style simple et populaire n’a pas changé depuis son élection, parce qu’il a abaissé sa fonction à la hauteur de son caractère et non hissé son caractère à la hauteur de la fonction". Ce qu’on lui reproche, chez les gaullistes, c’est bien ce manque de charisme et ses louvoiements politiques. Pour d’autres encore, Chirac est le "pompier pyromane du gaullisme" (http://legaullismeenpartage.hautetfort.com/tag/Chirac). On n’ose imaginer à partir de là ce que contient l’extincteur de Nicolas Sarkozy : du kérosène, du pétrole lampant ?

Chez les gaullistes, en fait, on a aussi une personne encombrante à gérer : le petit-fils de De Gaulle, qui porte... le même prénom que son grand père. Lui n’a pas la constance politique familiale, c’est le moins qu’on puisse dire. Elu député européen sur une liste UDF-RPR, passé chez De Villiers... pour atterrir au Front national. Il déclare sans ambiguïté dans National Hebdo que" l’on assiste à l’implosion du RPR. En réalité ce mouvement n’est plus gaulliste depuis la mort du président Pompidou en 1974. Le RPR, globalement, est devenu un mouvement de centre droit, avec de moins en moins de militants, et qui ne vise plus qu’à se perpétuer, au gré de petites querelles et de grandes ambitions qui n’ont guère d’importance et n’intéressent pas vraiment les Français". des propos dont il est le seul responsable, mais qui ne lui donne pas de dimension politique véritable : comme on a pu le dire à propos d’autres personnes dans cette campagne, "qui se souvient du petit-fils De Gaulle ?" qui n’a effectivement aucun rôle en politique française aujourd’hui.

Dans la famille, heureusement, tout le monde ne pense pas pareil : l’ Amiral Philippe de Gaulle, fils de De Gaulle, à l’occasion de la sortie de son livre « Mon père en images » précise, s’il fallait encore le faire, ce qu’est le gaullisme : « pas une idéologie », mais une « éthique, un principe, un sens de l’Etat et de la nation ». A voir le nombre de politiques qui se réclament du gaullisme en proie aux affaires ou à la justice, on peut en effet douter de la pérennité du mouvement. La notion de servir l’Etat et non ses intérêts propres, voire un compte en banque exclusivement, semble en effet avoir quitté certaines sphères dirigeantes françaises. Les électeurs, gaullistes ou non, s’inquiètent tous en effet du manque de hauteur de vues de la campagne, comme le relève finement le site des "républicains et gaullistes en ligne" (http://www.revue-republicaine.fr/spip.php?article1477).

Restent les vieux fidèles, dont un étonnant Jean-Marcel Jeanneney, bientôt centenaire, qui dans une touchante lettre en forme de déclaration (d’amour ?), affirme un soutien effectif et sans faille à Ségolène Royal (http://segolenepour2007.over-blog.com/article-6364257.html), et non à François Bayrou. L’homme a du poids : fils d’un ministre du gouvernement provisoire de 1946, il fut un proche (du premier cercle) de De Gaulle, ministre du gouvernement Debré puis de Georges Pompidou.

Les gaullistes, qui assistent aujourd’hui en direct à la mort de leur parti sont bien incapables de se reconnaître dans l’héritier officiel qu’on leur a présenté sur un plateau (de télévision ?), et cherchent à faire entendre ce qui n’est déjà plus qu’une petite voix.


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20 réactions à cet article    


  • Philippe95 18 avril 2007 13:27

    Je suis trop jeune pour avoir vraiment connu Charles De Gaulle en poste. Et je suis de gauche. Cependant c’est un personnage que j’admire pour des raisons si nombreuses qu’on ne peut les lister ici et si évidentes que ce serait inutile.

    En ce qui concerne celui qui se prétend son héritier, je ne dirai qu’une chose : Après avoir été faire le beau chez GWB, aller sur la tombe de cet homme, c’est tout simplement indécent.


    • non666 non666 18 avril 2007 13:51

      +1 sur votre post.

      J’en suis, donc je souscrit a 100% a ce que vous ecrivez.

      J’ai connu l’epoque ou le RPR demarchait, comme un vendeur de pizza les cadres des entreprises de la Defense. L’epoque ou l’on organisait des pots pour celebrer les nouveaux entrants...

      Mais la demarche n’etait plus une demarche d’adhesion a une CERTAINE IDEE de LA FRANCE, c’etait du marketing pour vendre du soutien a ceux qui adheraient deja a des coteries de grandes ecoles, a des plans carrieres...

      A l’epoque, reconnaisssons le, le patron du 92 s’appelait Pasqua, celui qui a toujours financé les campagnes de Chirac et a ensuite laissé son departement a sarkozy...

      Je nous ai vu sombrer dans l’affairisme. Comment se reconnaitre dans Chirac , Pasqua, Sarkozy quand on a vu a l’oeuvre des deGaulle, des Pompidou ?

      Oui, le RPR etait deja pourri a l’epoque par la « monarchie de Juillet », les tireurs de ficelles de l’ombre.

      Le passage de a l’UDR etait : nous survivrons a DeGaulle !

      Le passage au RPR etait : le gaullisme c’est le Chiraquisme !

      Le passage a l’UMP : qu’importe la foi,le gaullisme, du moment que vous votiez pour moi...

      Oui, je reconnais bien plus Chevenement comme « gaulliste » que sarkozy ou qui que soit d’autres dans l’UMP actuelle.

      Oui, meme Lepen, est plus digne que Sarkozy sur les thematiques de la famille souverainiste.

      Oui DeVilliers aussi est digne et surtout constant.

      J’ai arreté de leur chercher des excuses, de leur donner du temps.

      Ils ont trahis, il etait temps que j’ouvre les yeux.

      Mort aux traitres !


      • morice morice 18 avril 2007 14:08

        Cet article a été écrit juste avant la séance de rattrapage sarkozienne à Colombey. Ça ne change rien à l’avis, à lire les réactions des gaullistes qui crient à la duplicité totale. A noter que ce jour là, le faux héritier s’est dit admirateur également du pape Jean-Paul, dont il ne retient que le « n’ayez plus peur ». Sans nul doute uniquement par ce que LUI fait peur. A ce rythme là, il ne va pas rester beaucoup de GRANDS hommes que Nicolas Sarkozy n’aura pas cité dans sa campagne. Prochains de la liste ?


        • non666 non666 18 avril 2007 14:46

          Dans ses citations, n’oublions pas que Sarkozy a de nombreuses fois rendus hommage au president Chirac...

          Pendant 5 ans, tantque la candidature de celui-ci etait possible, Sarkozy etait en rupture...

          Dès que l’autre s’est couché devant le nouveau male dominant de la meute, il etait pardonné, amnistié, celebré. Hier on regrettait l’arrogance française a New York, aujourd’hui, on la loue !

          Sarkozy, c’est comme la Samaritaine, on y trouve tout et son contraire.


        • Laurent Javault 18 avril 2007 16:03

          Billet percutant et analyse partagée : ce matin sur France Inter, Marie-Georges Buffet se demandait quand Nicolas Sarkozy allait citer Lénine ; après avoir cité Jaurès, Blum et Guesde.

          PS : Morice, à propos de Dumont, je ne parviens pas à vous contacter, vous trouverez mon mail dans ma fiche rédacteur smiley


          • Lavande & Coquelicots Pierce 18 avril 2007 17:29

            Billet qui est de la même veine que la hargne pathétique que déversent ceux qui ne disposent plus d’arguments pour défendre le projet de leur candidat, et tentent finalement de salir leur adversaire principal.

            Si Sarkozy a pu se réclamer de Blum et de Jaurès pour une partie de leur combat, c’est parce qu’il analyse avec justesse que la gauche française (i.e : le parti socialiste) a abandonné les couches populaires, pour ne défendre que ceux qui disposent d’un statut protecteur.

            Et si Sarkozy peut se réclamer de de Gaulle, c’est par exemple dans sa volonté d’assumer lui-même la politique qu’il mettra en oeuvre, sans se cacher derrière son premier ministre (comme ont pu le faire si souvent Mitterrand ou Chirac).

            Surtout, au-delà des héritages, il y a les projets. Et là, on comprend que ni le PS, ni l’UDF ne soient présents.

            Qu’a fait le PS pendant 5 ans ? S’est-il réformé ? Non, et il a dû se résoudre à investir une candidate marketing pour battre un adversaire désigné, au lieu d’élaborer un projet pour la France.

            Quant à Bayrou, faute d’avoir approfondi sa troisième voie, il n’a pu aller plus loin qu’une dénonciation populiste des élites, des médias, du système... et finalement un peu de lui-même.

            Si Nicolas Sarkozy rassemble et convainc, c’est parce qu’il incarne la perspective d’une France moins rigide, d’une France plus ouverte, d’une France plus sure d’elle, d’une France qui innove, crée, prend des risques, et croit en elle.

            Cordialement,

            Pierce


            • morice morice 18 avril 2007 18:15

              Pardonnez-moi de vous décevoir, monsieur, mais je pense sincèrement que vous n’avez pas perçu chez votre candidat les vieux relents de pétainisme qui animent son discours. Son programme est le même, à quelques mots près, que le discours du maréchal en 1940 du 11 octobre 1940, de même que son slogan « je ne vous trahirai pas, je ne vous abandonnerai pas » qui figure noir sur blanc sur les affiches pétainistes de l’époque. Pour être innovant, c’est innovant, en effet. Un site gaulliste cité dans cet article montre un Nicolas Sarkozy encadré par Pétain et Laval, il doit bien y avoir une raison. Pétain avait aussi convaincu et rassemblé. Les français ne se doutaient pas tous de ce qu’il y avait après. Ils y ont crû, tout simplement. Quand on croit, monsieur, on ne vérifie pas. Continuez donc à croire.


            • Harald 18 avril 2007 18:43

              « Si Nicolas Sarkozy rassemble et convainc (...) » Il rassemble ? Il convainc ?

              Il faudrait sortir de votre bulle militante pour apprendre qu’il provoque le rejet des républicains, de la droite à la gauche.

              Et si vous vous fiez aux sondages c’est que vous manquez de maturité politique.

              Rapppelez vous 2002.

              Souvenez vous du référendum sur le TCE.


            • morice morice 18 avril 2007 18:52

              Ça peut aider tout le monde je pense : http://www.cg55.fr/economie/fichier_developpement/Convaincre.pdf Dans l’histoire, le seul convaincu est Nicolas lui-même.


            • ikoff 18 avril 2007 20:25

              Aprés Valéry Giscard D’estaing, c’est Vincent Auriol, puis aussi Paul Deschanel qui apportent leur soutien au Candidat UMP. On s’affole tellement qu’on va chercher les plus jeunes... smiley C’est réac contre rénov...


              • non666 non666 18 avril 2007 20:59

                VGE a été un grand président, quoiqu’on en pense.

                La cabale qui lui a fait perdre le pouvoir en a fait un aigris qui a l’esprit de vindicte avec la France.

                Son immonde TCE etait deja ignoble, son soutien a Sarkozy est un aveu du passage en force du TCE qui se prepare.

                Il partagera donc la charette de Sarkozy lors de la promenade expiatoire.

                Affutez la guillotine.


              • Hervé 19 avril 2007 01:16

                « Croire dispense de la pénible nécessité de penser » Issac Asimov

                Vous semblez vous étonner de la haine des gaullistes historiques à l’égard de Nicolas Sarkozy, suite à son indécent récent « hommage » de Colombey. Vous vous étonnez que certains gaullistes se reconnaissent dans Chevènement, même si, à mon sens et je le déplore, il est allé « à la soupe » ségolienne pour quelques circonscriptions pour son MDC moribond....

                Je vais donc vous exposer ma vision du paysage politique aujourd’hui, qui en vaut peut-être d’autres.... smiley

                Un fait, d’abord : pour la 1ère fois depuis 1945, il n’y aura pas de candidat estampillé « gaulliste » à cette présidentielle... c’est assez inédit ! smiley Cela suppose, j’en conviens avec vous, que l’on estampille Chirac de cette étiquette encore prestigieuse (voir la cote d’amour de De Gaulle auprès des français), sa fidélité à l’éthique et à la pensée du Général étant pour le moins sujette à caution, même s’il a évité de nous embarquer dans le bourbier irakien, ce qui sauve (avec Kyoto) son 2ème septennat, marqué par un recul accéléré de la France dans tous les domaines par rapport aux autres pays européens, même l’Allemagne, et à part l’Italie qui paie au prix fort l’ére Berlusconi (sans parler de la comparaison vis à vis des nouvelles puissances, Chine, Inde, Brésil et des Etats Unis où nous décrochons sur tout ce qui est porteur d’avenir hormis le secteur nucléaire (en grande partie l’héritage du Général)). C’est d’ailleurs un comble, car nous - les particuliers - allons bientôt payer l’électricité au prix « européen » (+ 70%), comme c’est déjà le cas pour notre industrie (ou le peu qu’il en restera, car, dans les secteurs concurrentiels, hormis décision improbable à 27 d’une forme de protectionnisme européen raisonnable, il lui reste moins de dix ans à vivre smiley).

                Notre meilleur VRP de la France a consacré, un temps avec son compère Jospin,l’abandon de quasiment toute souveraineté du pays (hors défense pour l’instant) à une Commission bruxelloise sans contrôle démocratique réél, dirigée par l’organisateur du soutien européen à la guerre en Irak, Mr Barroso. Pas mal pour un gaulliste ! Cela a été parachevé par la signature en catimini le 15 décembre dernier du volet social du « projet » européen - Bolkenstein II - qui consacre la primauté du droit social européen (le même que celui du Royaume Uni) sur le droit social français avec comme « arbitre » la cour européenne de Justice, bien connue pour sa jurisprudence ultra-néolibérale.... Ce qui m’a un peu estomaqué, c’est que cette décision, qui à terme, permettra de démanteler tous les acquis de la protection sociale du gaullisme social de 1945, plus les « conquêtes » de la gauche des décennies 70 et 80 soit passée dans un silence abyssal de la bullocratie UMPSUDF, des mass media (pas étonnant) et même des syndicats ! Le Parlement , et ce, quelque soit sa future couleur politique, aura 2 ans et 8 mois maintenant pour le ratifier. C’est important, ce n’est donc pas un sujet pour la présidentielle ... Le français de base (ouvrier, technicien, ingénieur...) du secteur privé concurrentiel qui voyait déjà d’un sale oeil sa mise en concurrence avec le « travailleur » indien ou chinois et la pression induite sur son entreprise par les actionnaires de plus en plus apatrides (equity investors, fonds de pension) et puissants va comprendre sa douleur dans ses démélés avec son employeur.... Enfin, passons.....

                Mon message principal tient en fait en une phrase : « Quelque soit votre choix pour cette élection, vous votez pour des prunes ! ». Quasiment toutes les décisions ou non-décisions importantes pour l’avenir du pays sont déjà prises (ou dans les mains de) à Bruxelles, où les seuls pays ayant une influence réelle aujourd’hui sur la Commission sont l’Allemagne et le Royaume Uni. Le plus drôle, c’est que ladite commission (hors politique agricole commune en cours de démantèlement)est :
                - quasiment sans aucun moyen financier (1% du PIB communautaire, c’est la paralysie assurée, regardez l’état et le retard de Galileo, seul projet phare de l’UE),
                - se caractérise par une soumission servile aux intérêts stratégiques étatsuniens de plus en plus contraires à ceux de l’Europe et de nos enfants,
                - sont de zélés promoteurs d’une idéologie néolibérale délirante - aucun pays ne l’applique dans le monde hormis l’Europe, et surtout pas les USA - qui conduit , délibéremment ?, à récréer progressivement, un communisme de type soviétique sur une base privatisée, où une Nomenklatura politico-financière réduite et toute puissante asservira une classe moyenne fortement réduite en nombre et paupérisée qui fera tourner ce qui restera de la machine économique et contrôlera une masse toujours grandissante d’assistés dépendant des subsides de cette ploutocratie (gouvernement par les riches) financière aux manettes, surveillée de plus par un appareil répressif musclé. Ca ne vous rappelle pas un pays outre-Atlantique, avec la créativité en plus ???

                Ce sera peut-être une avancée pour les ex-pays de l’Est mais pour nous ?

                Dans cette optique, je m’explique mal votre surprise quand vous voyez des gaullistes sincères atterrés devant la trahison totale de l’intérêt national et général (quoi de plus emblématique et crapuleux que la privatisation des autoroutes...aux conditions qui ont été faites aux repreneurs privés ; personnellement, je ne vendrai pas une rente à 7.5% à la moitié de sa valeur pour rembourser une dette à 3.5%...)et de idéal européen (défendre collectivement et puissamment nos intérêts et une vision non hégémonique et humaniste du monde conformes à nos valeurs) qui se rebiffent.

                Le seul candidat qui avait un programme crédible et ambitieux pour le pays, un gaulliste social, sincère et désintéressé en plus, mais handicapé par son manque de notoriété et ses faibles moyens financiers, Nicolas Dupont Aignan, s’est vu boycotté par les média (à l’exception notable de Marianne) et privé de parrainnages par la consigne de Sarkozy du 6 mars dernier, relayée par les députés godillots aux maires UMP de ne le parrainer sous aucun prétexte (en plus de la consigne « officielle » de parrainer Le Pen et Besancenot) ce qui l’a conduit, alors qu’il avait 600 promesses, à échouer à 450 parrainages. Mais on a Schivardi ! Les français ne pourront donc entendre sa voix ni ses idées..... Comme disait le grand timonier, le poisson pourrit toujours par la tête....

                Pourtant le grand Nicolas (Dupont Aignan) avait pourtant tout compris ! Je le cite :

                "L’essentiel, c’est la façon dont la France entend s’insérer à l’Europe, et l’Europe à la mondialisation. Or, sur ces deux sujets-clé qui déterminent une très grande part de nos marges de manœuvre économiques et sociales, les principaux candidats se contentent de vœux pieux, d’incantations de pure forme, de déclarations aussi martiales que vaines.

                Comment mettre l’euro au service de la croissance, reconstruire la préférence communautaire pour en finir avec les délocalisations, instaurer la TVA à 5,5% dans la restauration, préserver le tarif modéré d’EDF et donc un monopole national de fait, mettre en œuvre une véritable politique industrielle nationale puis européenne, sauver la PAC, maîtriser les OGM, réguler les flux migratoires, etc. sans renégocier des pans entiers de traités européens néfastes où la France s’est fourvoyée depuis 15 ans ? "

                Mais ce n’est que partie remise.....vive les législatives...

                Pour en revenir aux génuflexions du petit Nicolas devant la croix de Lorraine, il suffisait de se remémorer le bon mot de Philippe Séguin, gaulliste sincère : « Sarkozy est au Gaullisme ce que la pornographie est à l’érotisme ». Ite missa est.

                Pour conclure, même si aujourd’hui le gaulliste vous semble une espèce en voie d’extinction, je crains que cela ne soit qu’une illusion d’optique ; les français, un des peuples les plus individualistes de la planète, se foutent éperduemment -malgré ce qu’ils en disent- de l’intérêt général sauf quand il coïncide avec leur intérêt particulier. La France malgré ses 17% de chômeurs réels et son cancer de 25% de chômeurs jeunes (26ème sur 27 pays de l’union) ne va pas encore apparemment suffisamment mal pour que les français redécouvrent donc les vertus du gaullisme.

                Avec nos 3 présidentiables UMPSUDF, au vu de la situation critique du pays, on n’aura pas à attendre longtemps car De Gaulle dit que c’est dans l’adversité qu’on reconnaît l’homme (la femme) de caractère...donc - avis personnel - on sera vite collectivement déçus, je crois, les gros mensonges commis par chacun sur leur ISF respectif n’étant pas un très bon présage ....vis à vis de leur courage politique ni de leur sincérité smiley

                La terre risque alors de trembler sous les pieds de la « racaille » politicienne qui nous ment depuis si longtemps...

                Cordialement,

                Un gaulliste social, citoyen du pays (pardon d’une région européenne) qui a envoyé son unique porte-avions (qui est aussi l’unique véritable port-avions européen, les USA en ayant 12, dont chacun a 3 fois plus de capacités offensives que le nôtre) fêter le bicentennaire de Trafalgar mais qui a « oublié » de fêter Austerlitz - célébré dans toutes les académies militaires de la planète comme la plus « belle » victoire militaire de tous les temps....


                • morice morice 19 avril 2007 01:55

                  Eh bien dites-moi mon cher hervé, c’est plus facile d’empêcher Mr Dupont-Aignan de se présenter que de vous arrêter d’écrire. Pour répondre à votre question, j’ai feint en effet de m’étonner du pélerinage récent de Mr Sarkozy à Colombey. Depuis peu, plus rien ne m’étonne du personnage.


                • Francis, agnotologue JL 19 avril 2007 09:15

                  Hervé, d’accord avec vous. Il y a trois sortes de candidats vis à vis de l’UE : ceux qui ont dit non, ceux qui proposent un nouveau référendum, et l’autre.

                  Je les ai cité dans l’ordre de ma préférence.

                  Concernant l’autre, celui qui ne respecte aucune valeur et se revendique de tous, hommage du vice à la vertu, Jacques Chirac aurait dit : « Sarkozy il faut lui marcher dessus, il n’y a que ça qu’il comprend » et ajouté : « En plus, il paraît que ça porte bonheur ». Il semble que le seul projet de ce candidat soit de prouver le contraire de cette seconde proposition.


                • non666 non666 19 avril 2007 11:21

                  Excellent Hervé !

                  Je suis heureux de voir qu’il y en a au moins un qui me comprenne.

                  Mon petit doigt me dit egalement que nous sommes un peu plus que deux a nous sentir cocufié par la transformation du dernier parti gaulliste, ce souverainisme respectable, en caverne d’ali-baba.

                  Mon petit doigt, qui est decidement très bavard me dit que les grognards de l’ex-RPR y sont un peu pour beaucoup des genuflexions du petit nicolas devant la sainte croix de lorraine.

                  Un Roi protestant a dit : Paris vaut bien une messe... Un Sarkozy semble pret a tous les offices pour l’Elysée. Une pjoto chez les juifs, une citation du pape, des promesses de construction de mosquées aux musulmans, il est decidement oecumenique...

                  Vrp serait plus juste.


                • slide 19 avril 2007 08:21

                  En ce qui me concerne, mon admiration pour de Gaulle ne court que jusqu’en 1950, plus 2 événements précis, la maitrise de mai 1958 et la décision - unique au monde - de l’éléction du président au suffrage universel. Pour le reste, je suis très circonspect devant un général mégalomane à la constitution sur mesure.

                  Il a certes laissé des choses intéressantes, mais en s’enfermant dans sa doctrine, et en « maitrisant » comme il l’a fait les médias par une censure « politiquement acceptable » dont il reste des éléments, je ne garde pas de lui l’image d’un démocrate. Plutôt de quelqu’un qui utilisa les suffrages à ses fins.

                  Pour le plagier, je dirais que de Gaulle est un grand homme malade en 1951, mort à l’engagement de la guerre d’Algérie. L’indépendance accordée n’est en fait que le 1er acte purement électoraliste de la Vè république, s’il avait été si implacable dans son comportement de probité, n’est-ce pas à ce moment qu’il eût du reconnaitre que les Français avaient fait un choix différent du sien ?

                  Il n’empêche, je ne suis pas Gaulliste, mais pas Sarkozyste non plus.


                  • minijack minijack 19 avril 2007 17:57

                    De Gaulle était un grand bonhomme mais sur le fond, politiquement on pouvait le classer parmi les « radsocs » (radical socialiste). De Gaulle n’a jamais été « à Droite » ! Il était « pragmatique », ce qui est très différent car l’idéologie n’a rien à voir dans l’affaire.

                    Pas étonnant du tout que plus personne n’en retrouve à droite la moindre trace. L’UMP a largement dérivé de la pensée gaullienne, glissant peu à peu sinon vers l’extrême-droite avec Sarko, déjà vers le libéraliste à outrance avec Giscard et je dirais même avec Mitterrand qui, après l’échec des nationalisations de son premier mandat, a mis la barre à droite toute et personne n’est pas revenu sur la politique libérale de ses derniers gouvernements. Ainsi, déjà bien avant Chirac, poussée par la mondialisation et la vision anglo-saxonne de l’Europe, la France avait pris le virage des grandes entreprises modialistes, oubliant du même coup la dimension « humaniste » nécessaire à une économie libérale devenue ravageuse.

                    Alors, QUI a donc aujourd’hui une ligne gaullienne ?

                    Paradoxalement, j’ai trouvé des accents gaulliens dans les discours de Ségolène et dans sa détermination à remmettre l’Europe sur les rails MAIS EN IMPOSANT SES VUES SOCIALES. Du libéralisme, oui, mais pas n’importe lequel et pas n’importe comment !

                    Eh oui ! Et ce n’est pas un hasard si Chevènement a été l’un des tous premiers à la rejoindre et à la soutenir.


                    • non666 non666 19 avril 2007 20:34

                      Radical socialiste , DeGaulle, on aura tout lu !

                      Il faudrait vous documenter un peu. DeGaulle appartient clairement a la droite nationale.

                      En 1986, le Berliner Morgenpost classait encore le RPR comme etant un des deux derniers partis nationalistes de la CEE avec le parti conservateur britannique.

                      Mitterand et toute la gauche parlait de droite faschiste...

                      Aujourd’hui plus personne n’en veut de DeGaulle a Droite mais il est revendiqué par la gauche...c’est a mourir de Rire.

                      DeGaulle etait un homme de droite nationale, donc pragmatique en economie avec comme seul soucis l’interet superieur de la France.

                      Lepen est(etait ?) un liberal reaganien. Chevenement est un Colbertiste par principe.

                      Ce qu’il nous faudrait , c’est effectivement un realiste sur les sujets economique qui ne cede pas l’interet national des entreprises nationnalisée aux corporations syndicales qui les controlent...

                      Mais bon c’est vrai que jusqu’en 1962, DeGaulle fait un parcours sans faute.

                      Après, le « Je vous ai compris » est aussi ambigu qu’un Sarkozy qui s’agenouille devant la croix de Lorraine après s’etre agenouillé devant Bush...


                    • morice morice 19 avril 2007 20:42

                      Amusant comment DeGaulle, plus de 40 ans après ça mort, provoque débat. Au moins une chose est sûre : celui qui voudrait bien être son héritier, aujourd’hui ne l’est pas. L’ombre d’un grand personnage est immense. Une petite ombre, c’est la preuve.... je vous laisse finir le proverbe.


                    • Bastien Gouly Vanbastien 19 avril 2007 22:51

                      Je suis en partie d’accord avec l’article... en partie ? oui car ce n’est pas « bizarre » que certains partisans s’estimant proche du gaullisme progressiste se retrouve chez Jean-Pierre Chevènement. Ce dernier a incarné en 2002, une candidature au-dessus des clivages politiques. Et il est évident que par des discours communautaristes, libéraux et droitisants, Nicolas Sarkozy ne représente en rien la figure du général.

                      Bastien G.

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