Et pendant ce temps, de quoi cause donc le président et les ministres, la majorité et l’opposition, la plupart des journaux de ce matin ? Je vous le donne dans le mille Émile, ne cherchez pas, vous ne trouverez pas... de l’ouverture. Pas de l’ouverture des boîtes de conserve, non, mais de l’intégration possible, putative, hypothétique, au gouvernement ou ailleurs, de Jack Lang, Manuel Valls, Julien Dray ou d’un autre partisan quelconque du capitaine Haddock du Parti socialiste. Rêve-t-on ? Attend-on de ces fines manœuvres politiques un bénéfice tel qu’il puisse contrarier la logique d’un pays qui s’appauvrit ? Imagine-t-on les analystes financiers et le partenaire allemand hypnotisés par ces tours de passe-passe ?
Si ce pays aimait un peu plus l’économie et un peu moins la politique, si ses dirigeants s’intéressaient au moins autant aux mystères de la création des richesses dans une collectivité qu’aux soubresauts de l’âme du député de base de l’UMP, alors nous nagerions dans l’euphorie de la prospérité et baignerions dans les délices de l’optimisme. Depuis combien de temps n’avons-nous pas été optimisme ?

La dette. Pour se remonter le moral, ce chiffre, trouvé lundi dans le journal Les Échos, qui n’a donné lieu à aucune communication gouvernementale, ni aucun commentaire journalistique. L’Insee a établi qu’au 30 juin dernier, la "dette brute française" avait franchi pour la première fois le seuil des 1 200 milliards d’euros, soit un endettement de 66,6 % par rapport au PIB. A Bercy, où l’on cultive en toutes circonstances un comique de circonstance, des spécialistes ont indiqué au journal Les Échos que "ce pic de dette brute de l’État à la fin juin est habituel". Ah bon, tout est normal alors ?

Guerre. Tiens, pour conserver une tonalité optimiste à cette belle journée qui commence, ce propos d’Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires étrangères, tenu lors d’une émission radiophonique (Le Franc parler, France Inter et I télé) et lu dans Le Monde d’hier : "Évoquer la guerre [avec l’Iran], c’est sans doute trop tôt". Charmant, non ?

Rigolade (1). Réaction d’Alain Juppé, candidat pour un troisième mandat à la mairie de Bordeaux et constatant que les ministres battus lors des prochaines élections municipales ne seraient pas contraints de démission, alors que lui-même avait dû quitter le gouvernement en juin pour cause de défaite lors des élections législatives : "C’est très drôle ce changement de doctrine en quelques semaines. Je ne suis pas amer, je suis franchement rigolard."

Rigolade (2). Lors du Grand Jury, dimanche, Jean-Pierre Raffarin avait expliqué qu’il serait préférable que les conseillers de l’Élysée retrouvent le chemin du silence et laissent aux ministres le soin et la responsabilité des déclarations politiques. Croisant un ami de l’ancien Premier ministre hier, Henri Guaino, conseiller de Nicolas Sarkozy, a eu ce mot aimable : "Tu diras à Raffarin que je l’emmerde".

Question. Lu dans Le Monde d’hier, page 10, dans un papier consacré à l’intérêt que porte Nicolas Sarkozy aux prochaines élections municipales : "Les sondages confidentiels sont décortiqués - voire commandés - par l’Élysée". Ces sondages-là, qui les paye ? Pas nous, j’espère ?