Le Mythe biblique de la CRÉATION d’ÈVE, première femme
« Alors l'Éternel Dieu fit tomber un profond sommeil sur l'homme, qui s'endormit ; il prit une de ses côtes, et referma la chair à sa place. L'Éternel Dieu forma une femme de la côte qu'il avait prise de l'homme, et il l'amena vers l'homme. » (Genèse 2 : 21-22) (*)
Dieu créa l'homme à son image, il le créa à l'image de Dieu, il créa l'homme et la femme. (Genèse 1 : 27) (*)
image = Création d' Ève (Gen. 2 : 21-22) – Chapelle Palatine (Palais des Normands) – Palerme (Sicile/ Italie) – Photo JPCiron
L'hypothèse selon laquelle le mythe de la Création d' Ève à partir d'une côte d'Adam provenait d'une erreur d’interprétation d'un poème sumérien intitulé « Enki et Ninhursag » a été formulée voici plus d'un siècle par le révérend père dominicain Jean-Vincent Scheil, éminent assyriologue français.
Les Sumériens n'ont pu exercer une influence directe sur les Hébreux, qui sont apparus bien après la disparition des Sumériens. Mais ces derniers ont grandement influencé les Cananéens, prédécesseurs des Hébreux en Palestine.
Ce poème parle du ''paradis'' Sumérien... pas celui des humains, qui étaient des serfs mortels créés à partir d'argile par les dieux, et qui étaient uniquement destinés à servir ces derniers.
C'était donc le ''paradis'' des dieux sur terre.
C'était un « pays des vivants » où les déesses accouchaient sans douleur, où la maladie et la mort étaient inconnues. Les Sumériens localisaient ce ''paradis'' à Dilmun, et les Israélites l'ont placé non loin de là, en Pays de Sumer.
Très court extrait du poème :
« A Dilmun, (…),
Le lion ne tue pas,
Le loup ne s'empare pas de l'agneau,
(...) (…) » (1) p. 193
Le ''paradis'' était un jardin luxuriant.
La déesse Ninhursag créa huit plantes, et les y fit pousser.
Le dieu Enki les vit et les fit cueillir. Il les mangea les unes après les autres...
Quand Ninhursag s'en aperçut, elle enragea et maudit Enki. Ce dernier souffrit alors de huit maux localisées en huit endroits. Il dépérissait gravement.
Finalement, Ninhursag vint près de Enki pour le soigner. Elle lui demanda huit fois où il avait mal. A chaque réponse, elle créa une divinité dédiée à soigner ce mal.
Très court extrait du poème :
« Mon frère, où as-tu mal ?
-
Ma côte me fait mal.
-
A la déesse Ninti j'ai donné naissance pour toi.
(…) (…). » (1) p. 196
En Sumérien, Ninti signifie « La Dame de la côte », mais aussi « La Dame qui fait vivre ». Car ''ti'' signifie à la fois ''côte'' et ''vie'' en Sumérien.
Comme souvent, les calembours résistent mal aux traductions. « Et ce calembour littéraire, l'un des premiers en date, passa dans la Bible, où il perdit naturellement sa valeur, puisqu'en hébreu les mots signifiant ''côte'' et ''vie'' n'ont rien de commun. » (1) p. 198
Samuel Noah KRAMER (Univ. de Pennsylvanie), savant de notoriété internationale, a découvert ce lien avec la Bible en 1945. Il précise dans son livre que l'hypothèse à laquelle il était arrivé de son côté avait déjà été suggérée, trente ans auparavant, par Vincent SCHEIL.
JPCiron
:: :: :: :: :: NOTES :: :: :: :: ::
…... (*) - Traduction de la Bible par Louis SEGOND 1910
….. (1) – Ouvrage « L'histoire commence à Sumer » par Samuel Noah KRAMER – Flammarion - 2017
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image = Création d' Ève (Gen. 2 : 21-22) – Sainte Chapelle – Paris/ France – Photo JPCiron
image = Jean-Vincent SCHEIL, père dominicain et assyriologue français. Photo vers 1913 - Découvreur et traducteur de la stèle du code d'Hammourabi – Auteur : inconnu- Source : Association d'histoire et d'archéologie de Lorraine (Metz, France) – Domaine Public - https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Jean-Vincent_Scheil.jpg
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