Connaissez-vous l’aromatase ? Je vous mets au parfum
Développement mammaire masculin, pannes sexuelles, libido en berne, dysfonctionnement érectile, perte de masse musculaire, gynécomastie, adipomastie, hypertrophie bégnine de la prostate ou cancer prostatique : l'aromatase est probablement concernée et devrait être au centre de vos préoccupations. Une forte activité de l'aromatase fait pencher la balance hormonale en faveur des oestrogènes, au détriment des androgènes, et augmente le "caractère féminin".
Petit rappel pour faciliter la compréhension de ce qui va suivre.
Les hormones androgènes permettent d'exprimer les caractères physiques masculins. Les hormones oestrogènes permettent d'exprimer les caractères physiques féminins. Les hommes expriment beaucoup d'androgènes et peu d'oestrogènes. Pour les femmes c'est le contraire.
Pour la suite.
Les taux d'oestrogènes et d'androgènes sont absolument inversement corrélés :
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plus le taux d'oestrogènes est élevé et plus celui des androgènes est bas (c'est la situation chez la femme)
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plus le taux d'oestrogènes est bas et plus celui des androgènes est élevé (c'est le cas chez l'homme).
Et si un homme voit son taux de testostérone diminuer (la testostérone est l'emblème masculin des androgènes), alors il constate une augmentation de son taux d'oestrogènes.
Les hormones oestrogènes sont des molécules stéroïdes. Elles sont produites à la suite d'une chaîne de réactions partant du cholestérol. Selon les cellules, ce dernier est transformé en « progestérone » ou « prégnénolone », transformés à leur tour en androstènedione et testostérone, précurseurs directs des oestrogènes. La transformation de l'androstènedione, ou de la testostérone, en oestrone ou oestradiol (hormones oestrogènes) est catalysée par une enzyme appelée « aromatase » (il y a formation d'un cycle benzénique ou "aromatisation"). En réalité, l'aromatase est plus exactement un « complexe enzymatique ».
L'activité « aromatase » la plus forte est retrouvée chez la femme au niveau du placenta et des cellules de la granulosa des follicules ovariens, mais on la retrouve également dans le tissu adipeux, le foie, le muscle, le cerveau, le sein normal et tumoral.
Chez les hommes, la transformation d'une partie de la testostérone en oestrogène est absolument nécessaire à une bonne « spermatogenèse » (quantité de spermatozoïdes et forte motilité de ceux-ci). Pour cette raison de « contrôle qualité du sperme », les cellules de la prostate sont en mesure de produire « l'aromatase », comme le sont les cellules des ovaires et du placenta. Cette enzyme aromatase a, par conséquent, pour « mission » de transformer les androgènes en oestrogènes, autant chez l'homme que chez la femme.
La prostate exprime l'aromatase dans le stroma du tissu bénin, tandis que, dans la malignité, il y a une induction de l'expression épithéliale avec une utilisation altérée du promoteur. Deux sous-types de récepteurs aux œstrogènes sont présents dans la prostate, démontrant que la glande répond directement aux œstrogènes. Des données récentes suggèrent que les œstrogènes jouent un rôle dans la maladie de la prostate et ont démontré que des doses élevées d'œstrogènes induisent une dysplasie précancéreuse et, en combinaison avec des doses élevées d'androgènes, une malignité (1). Bien que de nombreuses preuves concordantes suggèrent que les œstrogènes jouent un rôle essentiel dans le cancer de la prostate chez l’humain, leur rôle n’a été reconsidéré que récemment, étant éclipsé pendant des années par un intérêt dominé par les androgènes (2).
Un autre type de cellules, en l'occurence les « cellules adipeuses » sont en mesure de produire cette enzyme aromatase, autant chez l'homme que chez la femme. Ceci est particulièrement important à comprendre.
Comme j'ai été amené à le souligner dans l'article « Bouée, bidon, bedaine, brioche » (3), lorsque la balance énergétique est positive, l'organisme humain doit « stocker » cette énergie supplémentaire. Ce sont les cellules adipeuses qui se chargent de ce stockage. Pour des raisons de procréation, les femmes naissent avec des dispositions plus importantes en matière de stockage des graisses. Et les femmes ne sont pas égales entre elles. Certaines ont davantage de cellules adipeuses « dormantes » que d'autres. Mais l'épigénétique nous apprend que l'expression des gènes de stockage ne seront pas « nécessairement » mis en œuvre. L'environnement « extérieur » est particulièrement déterminant.
Lorsque la balance énergétique des hommes est positive, ceux-ci, comme les femmes, sont amenés à « stocker » cette énergie sur-abondante, dans le tissu graisseux. Mais les lieux de stockage, chez les hommes, sont peu nombreux. De ce fait, très rapidement, c'est le tissu graisseux viscéral qui se développe chez les hommes. Les femmes, au contraire, ont à leur disposition des adipocytes dormants, dans les cuisses, les hanches, les fesses, et peuvent donc stocker plus aisément l'énergie supplémentaire. La différence « physique » chez les hommes et les femmes, à la balance énergétique positive, est évidente : les hommes prennent de la « brioche », les femmes montrent des cuisses et des fesses développées, à la « kim Kardashian ».
C'est donc le caractère « féminin », le caractère « hormonal féminin », qui donne aux femmes un pouvoir de stockage des graisses supérieur à celui des hommes. Et je reviens maintenant sur le complexe enzymatique « aromatase ».
Celui ci a pour fonction de transformer les androgènes en oestrogènes pour favoriser la spermatogenèse. Et si l'homme veut stocker davantage de graisse, il lui suffit, pour cela, de développer le caractère « féminin » de l'organisme. Et l'aromatase va s'en charger.
Au fil de l'accumulation de graisse viscérale, si délétère pour l'organisme, ce dernier prend ses dispositions. Il fait intervenir davantage d'aromatase qui transforme davantage d'androgènes en oestrogènes pour favoriser le développement de cellules graisseuses nécessaires au « stockage » de l'énergie sur-abondante. Et, très progressivement, les hommes qui produisent davantage d'aromatase, par l'intervention de la prostate et du tissu adipeux, perdent, par palier, leurs caractères masculins. Une libido diminuée et des problèmes érectiles émergent. Et la science nous prouve ceci en faisant le constat que les cellules prostatiques des hommes, souffrant de l'hypertrophie bénigne de la prostate, ou d'un cancer de la prostate, sont en lien étroit avec l'aromatase. Et même l'adipomastie ou la gynécomastie, c'est à dire l'augmentation du volume mammaire, se développent chez Monsieur. Ainsi, l'augmentation, chez les messieurs, du taux d'oestrogènes, contribue à élever les caractères « féminins » chez eux.
Une activité accrue des « cellules prostatiques » va provoquer une augmentation de la production de l'aromatase, laquelle va transformer les androgènes en oestrogènes, ces derniers étant « responsables » de la répartition du tissu graisseux chez la femme (graisse, cellulite, hanche, fesses, seins).
Et si l'homme développe des « caractères plus féminins », il peut trouver des « solutions » pour entreposer, ailleurs que dans l'abdomen, la graisse qu'il produit à la suite de ses excès alimentaires. Sans compter que l'aromatase participe à la résolution de l'inflammation et à la sensibilisation à l'insuline (4). Cette situation est bien illustrée par le phénomène de « gynécomastie », l'augmentation du volume mammaire chez l'homme.
Pour produire encore davantage d'aromatase, pour « stocker » tout ce gras et rendre plus sensible à l'insuline les cellules de réserve, la prostate augmente, augmente, augmente. Comme la grenouille qui veut se faire plus grosse que le bœuf. Et nous avons sous les yeux le cas typique de l'homme qui accumule de la graisse abdominale et qui, au bout d'un « certain temps », se retrouve avec, au mieux, une « hyperplasie bénigne de la prostate » et, au pire, avec un « cancer » de cette même prostate. La libido décroit au fur et à mesure que la brioche prend du volume. La dysfonction érectile apparaît de plus en plus souvent, et les réveils sur la « béquille » sont de plus en plus rares. La relation entre l’obésité et la dégradation de la fonction érectile a été clairement établie (5).
L'organisme humain cherche toujours et tout le temps à assurer son « homéostasie ». Pour ce faire, il trouve des solutions, même alternatives : de deux maux, il choisit le moindre. Afin de pouvoir procéder au stockage de l'énergie sur-numéraire, l'organisme de l'homme le met en situation de produire davantage d'aromatase et, par voie de conséquence, davantage d'oestrogènes, au détriment des androgènes. Un cercle vicieux se met en place puisque davantage de cellules adipeuses vont produire davantage d'aromatase. L'industrie du médicament peut proposer, hors autorisation de mise sur le marché, des "inhibiteurs de l'aromatase" pour lutter contre la dysfonction érectile (6). (...L'hyper-oestrogénie peut provoquer une dysfonction érectile en entravant le développement normal du pénis, en augmentant la perméabilité et les fuites vasculaires veineuses et en inhibant la production de testostérone. L'excès d'œstrogène peut altérer la spermatogenèse et peut augmenter le risque de cancers sensibles aux œstrogènes)... " L'hyper-oestrogénie, chez l'homme, peut aussi être la conséquence d'un trouble du métabolisme des œstrogènes comme on peut l'observer dans les hépatopathies (plus particulièrement les cirrhoses) ou de l'augmentation de l'activité de l'aromatase dans les tissus périphériques."... (7).
Un moyen simple, à la portée de toutes les bourses, serait, sans aucun doute, de surveiller l'expansion de sa graisse viscérale. Tout un programme.
Legestr glaz
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