Le dogme de l’abstinence en question
Evoqué par deux fois ces derniers temps, d’abord dans l’article de Martine LOCHOUARN paru dans le Figaro du 5/12/2011 : « Sevrage alcoolique le dogme de l’abstinence en question », puis au cours d’un « téléphone sonne » de France Inter du 21/12/2011 Alcoolisme et maladies de l’alcool : quoi de neuf dans les traitements et la lutte contre la dépendance ?, le dogme de l’abstinence prend du plomb dans l’aile.
Ainsi on peut constater que les alcoologues révisent leurs discours et admettent que l’abstinence n’est pas la solution.
Il est évident que cette approche n’a jamais fait preuve d’une grande efficacité, même accompagnée de thérapies de groupe comme celle des Alcooliques Anonymes (1935).
La maladie alcoolique étant par définition le fait de ne pas pouvoir s’arrêter de boire, les malades alcooliques ne peuvent qu’être rebutés par l’abstinence tant elle est ressentie comme une torture, une chose impossible à supporter, et donc poussés dans le déni de leur maladie.
D’après les propos du Pr REYNAUD, cela fait 2, 3 ans que les spécialistes savent que l’on peut essayer de traiter certaines personnes par une diminution de leur consommation et que des médicaments existent. Que 50% d’entre eux remettent en cause l’abstinence.
Sur le terrain, on ne peut pourtant pas dire que cela se fasse sentir, les prescriptions ne changent pas et l’abstinence demeure la seule approche proposée. De la théorie à la pratique, les habitudes ont la vie dure.
Le baclofène, que beaucoup s’accordent désormais à considérer avec intérêt semblent toujours poser problème aux alcoologues de part ses effets secondaires.
Pourtant les benzodiazépines prescrits au long cours et hors AMM ne sont pas dénués d’effets secondaires et sont de plus addictogènes, ce qui n’est pas le cas du baclofène comme l’a indiqué le Pr REYNAUD.
Les malades traités avec les traitements classiques puis par le baclofène semblent quant à eux préférer les effets secondaires du baclofène, d’autant qu’ils ne durent qu’un temps.
L’hypothèse du Pr Olivier AMEISEN est simple : la dépendance est due à un déficit en GHB. Or le GHB est agoniste du Gaba-B, tout comme le baclofène. Ainsi, le baclofène, pour lui, en remplaçant l’action du GHB, supprime la dépendance.
Le baclofène, contrairement à toutes les autres molécules, ne diminue pas le craving (l’envie irrépressible de boire), il le supprime et rend leur liberté aux personnes dépendantes. La dépendance est anéantie, la maladie n’existe plus.
Sur notre forum www.baclofene.com nous constatons une chose simple, qui à nos yeux valide l’hypothèse d’Olivier AMEISEN : pour peu que les effets secondaires, très variables selon chaque personne, ne soient pas un obstacle pour augmenter suffisamment les doses de baclofène prises, tout le monde arrive à trouver l’indifférence à un certain seuil propre à chacun.
Les guérisons sont rapides, en quelques semaines, à une dose moyenne de 140mg/j, soit le double de la dose maximale utilisée en ambulatoire dans le traitement des spasticités.
Il n’y a donc, pour nous, pas à s’interroger de façon pseudo-scientifique sur qui répond et qui ne répond pas en fonction de facteurs génétiques ou psychologiques, mais plutôt comment diminuer les effets secondaires pour que chacun y parvienne.
Les résultats obtenus par le Dr LEVIN aux États-Unis vont dans le même sens : il dit avoir obtenu 298 guérisons sur les 300 patients qu’il a traités avec le baclofène.
Face à l’espoir des malades et de leurs conjoints, nous sommes pressés d’obtenir l’AMM ou une solution permettant de prescrire sans problème le baclofène dans le traitement de l’alcoolisme. Car sans AMM et compte-tenu des réticences émises par l’AFSSAPS, de nombreux médecins n’osent pas prescrire, laissant les malades s’enfoncer dans leur maladie.
D’autant plus pressés que l’essai du Pr JAURY, à haute dose de baclofène contre placebo n’a toujours pas démarré et qu’il faudra au bas mot 1 an et demi à deux ans avant la publication de ses résultats.
Enfin, il est possible qu’au final, compte-tenu de la nouvelle loi sur les médicaments, il soit décidé qu'il faut refaire ces essais contre le médicament de référence dans le traitement de l'alcoolisme, pour obtenir l'AMM.
Pour ces raisons et suite à la fin de non recevoir polie du Ministre de la Santé, nous avons mis en ligne une pétition : « Le scandale du Baclofène, obtenons au plus vite une extension de l’AMM. »
3000 signatures est un début, il en faudrait 100 fois plus pour que les politiques entendent notre message.
Enfin, nous avons particulièrement apprécié la conclusion de l’article de Martine LOCHOUARN : « le baclofène est-il victime d’un prix modique au moment où d’autres molécules potentiellement efficaces dans la même indication sont en cours de développement ? »
N’oublions pas que les experts auprès de l’AFFSAPS, membres de la SFA ou de la FFA, travaillent, pour certains, sur d’autres molécules.
Au hasard, le Nalmefène, bien souvent cité ces dernier temps. Il me semble même que le Pr REYNAUD a réussi in extrémis à en parler lors du téléphone sonne.
Martine LOCHOUARN aurait-elle tout compris ?
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