Famille sociale ou famille totalitaire ?
Le totalitarisme, ce n’est pas de priver un enfant de ses origines et de son droit à savoir d'où il vient pour le confier à un parent A et à un parent B. Le totalitarisme, c’est d’appeler cela le progrès.
La famille traditionnelle et naturelle est un lieu d’éducation et d’autorité, le dernier bastion capable d’opposer une résistance au politiquement correct qui formate lentement nos cerveaux. Elle est devenue l’ennemi prioritaire du gouvernement, bien avant le chômage, la récession, les déficits ou l’insécurité. Jamais l’Assemblée n’a connu tant d’agitation que lorsqu’il a fallu imposer le mariage homosexuel.
Il y a quelques années, sous l’inspiration des francs-maçons, le parti socialiste a décidé qu’il fallait « changer de civilisation » et que la famille « sociale » devait remplacer la famille « naturelle ». Pour cela, pas besoin évidemment de l’avis du peuple. La franc-maçonnerie n’a rien de laïque ou de démocratique, c’est une religion discrète mais une religion comme les autres avec ses prêtres, ses rites et ses dogmes. Un dogme est ce qui ne se discute pas. Le dogme franc-maçon le plus ancien est qu’il faut éradiquer l’héritage judéo-chrétien. Ils éradiquent.
Un État n’est pas un philosophe, il ne défend pas la liberté de l’individu, il veut son obéissance. Ainsi tout est fait pour que l’information devienne formation, pour que l’individu s’assimile ou soit assimilé à un groupe, pour que la conscience individuelle devienne conscience collective. Lorsqu’on parle d’ajouter des cours de morale « laïque » à l’école, il s’agit d’apprendre aux enfants comment ils doivent penser pour que leur pensée ne soit pas délinquante. Peillon ne règle pas les problèmes d’orthographe (écriture correcte) mais d’orthodoxie (pensée correcte). Connaître les mots, c’est savoir penser et savoir penser, c’est penser librement. C’est suspect. De même Valls ne veut pas régler les problèmes de délinquance (attaque de train), il veut régler les problèmes de pensée délinquante (occupation de chantier de mosquée).
Par définition, « famille » et « société » s’opposent. La famille « sociale » est une invention langagière, la seule chose que parvienne à produire le socialisme (un socialiste ne produit pas, il déconstruit). Du même genre que « mariage pour tous ». Orwell appelle cela la novlangue (newspeak). Des mots non pour dire la réalité mais pour brouiller la réalité. Le terme à la mode « enfumage » est parfait pour caractériser la quasi-totalité des discours de François Hollande et de ses ministres : lorsque le chômage augmente, lorsque les déficits augmentent, lorsque les violences augmentent, ils nous expliquent que ça va mieux.
La famille « sociale » est une famille gérée par l’État : c’est l’État qui forme les couples, institue la parenté, décide à qui on confiera tel ou tel enfant adopté ou fabriqué éventuellement en éprouvette et par mère porteuse etc. La filiation devient administrative et idéologique : l’enfant ne naît plus de parents biologiques (parere, donner naissance) mais de parents autorisés par l’État à l’aide d’intermédiaires autorisés par l’État. Le vrai père, c’est l’État. Le livret de famille ne retranscrit plus des origines, il les remplace : la réalité est effacée, la fiction devient réalité, nous sommes bien chez Orwell. Puissance de vie et de mort totale de l’État : ce n’est pas un hasard si une des premières lois votées par le Sénat a été d’autoriser la recherche sur l’embryon et que la prochaine, au catalogue des soldes de l’héritage chrétien, sera l’euthanasie. Naissances sous contrôle, unions sous contrôle, morts sous contrôle.
L’État socialiste, qui n’est plus national depuis longtemps, au mieux européen mais plus probablement internationaliste, n’est évidemment ni républicain - relire les articles 2 et 3 de notre Constitution - ni démocratique. Aucun socialiste ne prétend aujourd’hui que le peuple est souverain et ne lui demandera son avis pour légaliser le mariage homosexuel. La Constitution est remplacée par un programme socialiste en 60 points qui serait légitimé par l’élection présidentielle : on cherchera vainement dans la Constitution cette nouvelle forme de fonctionnement de la République. Rappelons que le peuple élit pour président un citoyen parmi d’autres qui n’a qu’un seul rôle : vérifier justement que personne d’autre que le peuple – pas même un programme - ne s’arroge la souveraineté nationale.
Volonté de puissance de l’État socialiste, totalisante et donc totalitaire. On préférerait une bonne vieille dictature. Dans une dictature, il n’y a plus de liberté dans la sphère publique. Dans le totalitarisme, il n’y a plus de liberté dans la sphère privée parce qu’il n’y a plus de sphère privée. Le despote, ce n’est plus un tyran qu’on pourrait assassiner, c’est une idéologie qui pénètre les foyers. Il ne s’agit plus de régner sur des sujets mais sur des cerveaux. La dictature supprime les individus, le totalitarisme supprime l’individualité.
Le totalitarisme, ce n’est pas de priver de ses origines un enfant né d’un homme et d’une femme et de le confier à un parent A et à un parent B. Le totalitarisme, c’est d’appeler cela le progrès.
La dictature supprime les révolutionnaires, le totalitarisme supprime l’esprit de révolte.
50 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON