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Accueil du site > Actualités > Société > Les études mènent à tout à condition d’en sortir

Les études mènent à tout à condition d’en sortir

Chacun, dès lors qu’il est question de l’enseignement public, tend à s’ériger en censeur ou donneur de leçons. Il suffit de lire les commentaires des lecteurs d’Agoravox portant sur les sujets d’éducation. Nombreux sont ceux qui estiment avoir un droit de regard sur le travail effectif et la mission des enseignants.

Professeur depuis une quinzaine d’années, je considère que cette attitude est légitime car tout citoyen doit savoir ce qu’un fonctionnaire investi d’une mission de service public fait de la confiance qui lui est accordée.

C’est dans ce sens que j’entends l’art. 15 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 : « La Société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration ».

J’ai le dos large car j’accepte volontiers les critiques injustes et de mauvaise foi. Je les préfère, de loin, à une hypocrisie silencieuse.

En tant que citoyen blogueur, j’aime bien m’arrêter devant l’arbre qui cache la forêt. Or, il est de bon ton de relever l’investissement insuffisant des enseignants du secondaire dans l’éducation de nos enfants. D’une manière générale, cela n’est pas juste mais je ne souhaite pas nourrir le débat en la matière. A chacun de se faire une idée.

Un article du journal Le Monde du 3 mars 2007, portant sur les débouchés des filières universitaires, a retenu mon attention. Pour une fois, on sort de la sempiternelle analyse de la situation de l’enseignement secondaire et la question n’est plus de savoir ce que les enseignants peuvent faire pour l’élève mais plutôt comment celui-ci peut construire un véritable projet d’études.

Le constat est affligeant : près de 50 000 étudiants en psychologie en 2005-2006 pour 17 000 en sociologie.

La réalité statistique est inquiétante. Combien d’étudiants en psychologie deviendront, in fine, psychologues ?

La réponse est difficile à donner précisément mais seulement 4 500 seulement décrochent un master recherche ou professionnel, indispensable pour devenir psychologue. Notre société aura-t-elle besoin de 4 500 psychologues par an ?

« Pour M. Lécuyer, également professeur à Paris-V, un tiers des étudiants qui s’engagent en psychologie n’ont pas le niveau, un autre tiers est mal orienté, seul un tiers s’en sortira ».

Ces propos semblent donner une explication rationnelle de ce phénomène. Ils serviront de base à mon analyse :

1. Un tiers des étudiants qui s’engagent en psychologie n’ont pas le niveau. Pourquoi ?

Première piste de réflexion : une fois encore, les enseignants du secondaire n’ont pas su préparer leurs élèves aux études supérieures. Cela est simple et même simpliste. Si les étudiants n’ont pas un niveau suffisant à leur entrée en université, la responsabilité en incombe d’abord aux professeurs de lycée. Ceux-ci ne manqueront pas à leur tour de faire porter le chapeau à leurs collègues de collège... Ce raisonnement finit par faire peser le poids de l’échec sur l’école maternelle et les parents. Appelons ce raisonnement l’irresponsabilité pyramidale.

Deuxième piste de réflexion : le baccalauréat, premier diplôme universitaire, ne permet pas objectivement d’envisager une poursuite d’études supérieures. Dans cette hypothèse, un tiers de tous les étudiants (psychologie, langues, droit, médecine...) ne disposerait pas d’un bagage culturel suffisamment solide pour obtenir une licence ou un master. Probable mais pas certain car il peut être soutenu que les étudiants en psychologie rencontrent davantage de difficultés (psychologiques ?) à réussir leurs études.

Soit le baccalauréat est bradé (80% de réussite), soit les professeurs du secondaire seraient à l’origine d’une situation paradoxale. En professionnels experts des difficultés de leurs élèves, ils seraient en mesure de les préparer à l’examen sans leur donner les moyens effectifs de réussir leurs études. Cessons cette démagogie car chacun connaît la réponse sauf parfois les élèves eux-mêmes qui s’imaginent êtres les seuls acteurs de leur réussite à l’examen.

2.Un autre tiers est mal orienté

Il serait tentant de considérer que l’orientation soit l’origine du problème de l’échec d’un nombre certain d’étudiants en psychologie. En tout bon citoyen passif, consommateur d’informations pré-mâchées, nous trouvons immédiatement le nœud du problème. Les professeurs de lycée ne font pas leur travail, se contentent d’être des dispensateurs de savoir et sont indifférents aux projets de leurs élèves. De plus, il n’y a pas suffisamment de conseillers d’orientation.

In abstracto, ce raisonnement est séduisant mais il s’inscrit dans la même approche : servir l’élève.

Force est de constater que le lycéen n’a jamais autant bénéficié d’informations sur les possibilités d’études supérieures. « Forum des métiers », « Forum des études » foisonnent chaque année dans toutes les académies.

In concreto, j’observe des élèves majeurs qui préfèrent bavarder le soir sur MSN plutôt que consulter l’adresse du site de l’ONISEP ou l’excellent « Dico des métiers ».

Non seulement le lycéen est noyé sous les informations mais il est de plus en plus dans l’incapacité de les trier, les analyser.

3. Seul un tiers s’en sortira

Pour un enseignant psychologue, on peut croire que le choix de la négation ne soit pas anodin. Seul un tiers s’en sortira ne signifie pas qu’un tiers réussira. Je joue peut-être sur les mots, mais pas sur les maux.

Il s’agit bien ici de souligner la faillite d’un système qui ne permet plus de concevoir un avenir fondé sur un épanouissement professionnel. C’est déjà bien de trouver du travail. A quoi bon espérer vivre d’une activité en adéquation avec sa formation initiale ?

Accepter cet état de fait, c’est accepter que des étudiants en troisième cycle vivotent en effectuant des petits boulots. Soyons honnêtes. Certains en ont fait un système de vie et rejettent le travail en tant que ciment de notre société. Je persiste à penser que l’immense majorité de notre jeunesse veut et mérite beaucoup mieux.


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23 réactions à cet article    


  • (---.---.37.71) 5 mars 2007 13:03

    Bon, vous ne faites qu’exposer la démagogie pédagogique. Evidement, les hommes étant inégaux, génétiquement, ils n’ont pas tous, de loin, les capacité pour suivre des études supérieures. Entre le Professeur et l’étudiant de 18 ans qui débarque, il doit exister une plus grande différence qu’entre le Marquis et ses paysans aux XVIIIéme siécle ! Pourquoi ne pas viser 80% de prix nobel, pendant qu’on y est !

    Donc =>Selection+frais d’inscriptions à 4500€/ans, à rembourser par l’étudiant lors de son premier travail.


    • Nathanael (---.---.252.201) 5 mars 2007 13:22

      Et oui.... ca me rappelle les étudiants en sport qui manifestaient car il n’y avait que très peu de places en concours de profs de sport...

      L’orientation des jeunes est une chose importante, mais à eux aussi de se poser les vraies questions au lieu de penser à la sortie du samedi soir.... Mais non aujourd’hui à l’heure d’internet, on veut tout et tout de suite...

      Après L’EN peut effectivement adapter sa politique et aider les branches qui développent du travail et à contrario se désengager des filières peu porteuses (attention pas se désengager sur l’enseignement, mais sur les aides financières fournies aux étudiants, augmenter les droits d’entrée etc...)


      • MyHyene (---.---.214.63) 5 mars 2007 16:57

        @ Nathanael

        « L’orientation des jeunes est une chose importante, mais à eux aussi de se poser les vraies questions au lieu de penser à la sortie du samedi soir.... »

        quels sont selon-vous « les vraies questions » ?

        Es-ce :

        * Quels sont les métiers qui recrutent ? (Batiment, restoration , aide a domicile ...)Dans ce cas le probleme c’est que des jeunes qui sortent de l’école avec un bac ou bac+2 n’ont pas envie de faire un bond de 5/7 ans en arrière pour passer un diplome de niveau plus faible !


      • Bravo (---.---.220.200) 5 mars 2007 14:35

        - « Il est de bon ton de relever l’investissement insuffisant des enseignants du secondaire »
        - Peut-être ! mais il serait plus opportun de relever la faillite du primaire. Je viens de voir des tests de français effectués à l’entrée en 6ème : L’HORREUR ! Niveau CE2. Tant que le primaire ne reviendra pas à un niveau satisfaisant il y aura des soucis ultérieurs on ne paut construire sans fondations.

        - « Certains en ont fait un système de vie et rejettent le travail en tant que ciment de notre société. Je persiste à penser que l’immense majorité de notre jeunesse veut et mérite beaucoup mieux »
        - On peu noter que les départements d’IUT qui offrent des diplomes suivis de débouchés voient leurs effectifs baisser... « Merde y faut bosser pour avoir son diplome ! La socio c’est mieux !! »


        • un_passant (---.---.15.176) 5 mars 2007 15:07

          Quelque chose me trouble dans l’objectif de 80% d’étudiants qui obtiennent le bac.

          Lorsque je suis entré au lycée, j’ai découvert que le programme du bac S, anciennement C et D, avait été allégé, notamment avec la disparition des démonstrations en mathématiques. En approfondissant la question, j’ai découvert que les matrices étaient enseignées en seconde environ trente ans plus tôt alors que maintenant, c’est en DEUG.

          Donc deux choses apparaissent : le niveau du bac a, objectivement, baissé ; de plus les effectifs de l’éducation nationale ont augmenté ; on se rend compte, paradoxalement, que le niveau des élèves a diminué, alors que les moyens ayant augmenté, ils devraient avoir mieux été suivi et donc avoir mieux réussi. Il semble que ce ne soit pas le cas.

          Il y a comme qui dirait un problème et à mots couverts certains enseignants pointent du doigt, non pas leur ministre ,mais les syndicats d’enseignants (et pour cause, quelque soit le ministre, le problème des programmes incohérents demeure, ce qui est cohérent avec le fait de les conseillers placés, semble-t’il par les syndicats, eux restent en place lorsque le ministre change)...

          Il y a comme qui dirait un problème de représentativité syndicale, est-ce une surprise, pas vraiment si l’on regarde les autres syndicats qui végètent à 8-10% a mieux de représentatitivité. Virez/changez les syndicats, donnez plus de latitude d’action aux enseignants (ie plus de transversalité, avant même la question des moyens) et peut-être verrons-nous une amélioration. Je gage qu’il serait peut-être aussi pertinent de se pencher sur les questions administratives, la paperasserie semble aussi avoir augmenté plus rapidement que les effectifs.


          • Senatus populusque (Courouve) Courouve 7 mars 2007 09:23

            L’équation du second degré qui s’enseignait en seconde est maintenant au programme de première.


          • Fred (---.---.155.75) 7 mars 2007 15:03

            Ben il faut bien arranger les statistiques. La France etait derriere en matiere d’eleves au niveau secondaire et tertiaire par rapport a des pays comme les US ou le Japon qui pour certains ont une education payante. Si le cout des etudes ou plutot la gratuite n’a pas suffit a augmenter le nombre d’etudiants en secondaire et tertiaire, l’autre methode consiste simplement a baisser le niveau. Nous avons maintenant 80% de reussite a un bac qui ne vaut plus rien mais ce n’est pas pour autant que les gens soient meilleurs.


          • Pierre R. Chantelois Pierre R. - Montréal 5 mars 2007 15:45

            Au Québec, un débat bouscule certaines idées qu’on ne pouvait imaginer : doit-on refuser un étudiant au niveau universitaire en raison d’un échec en français ? La langue est le moyen de communication, d’éducation, d’appréhension et de formation. Un étudiant, prêt pour le niveau universitaire, en des matières hautement complexes, est incapable de s’exprimer - à l’oral et à l’écrit - correctement. L’alarme est sonnée.

            Faut-il refuser ces étudiants et faire preuve d’un laxisme, voire une certaine complaisance, à leur égard ? Convoiter un doctorat sans être préparé pour rédiger une thèse semble - prima facie - une contradiction évidente. Ce que bien évidemment les regroupements d’étudiants contestent.

            A une certaine époque, au Québec, on ne voyait plus l’utilité d’enseigner la religion dans les écoles. Par la suite, on y a institué un enseignement moral. On ne voyait plus l’utilité d’enseigner l’histoire sur la base d’une mémorisation d’événements et de dates. Le ministère de l’Éducation tente tant bien que mal de réformer cette matière qui heurte de plein fouet les professeurs. On a jeté aux ordures l’enseignement des humanités gréco-latines. On y a installé l’enseignement professionnel et scientifique. D’aucuns pourraient y voir un passéisme de vieille dentelle.

            Mais les résultats semblent éloquents : un taux d’échec en français oral et écrit anormalement élevé.

            Lorsque vous écrivez : Dans cette hypothèse, un tiers de tous les étudiants (psychologie, langues, droit, médecine...) ne disposerait pas d’un bagage culturel suffisamment solide pour obtenir une licence ou un master, c’est malheureusement l’opinion générale qui circule chez nous.

            Désolé de vous avoir exposé ces observations de ce côté-ci de l’Amérique, mais je crois que les préoccupations se rejoignent finalement. Les étudiants finissants sont-ils suffisamment armés pour faire face au marché du travail ?

            Pierre R.

            Montréal (Québec)


            • MyHyene (---.---.214.63) 5 mars 2007 16:48

              @ l’auteur « 1. Un tiers des étudiants qui s’engagent en psychologie n’ont pas le niveau. Pourquoi ? »

              j’aimerai vous suggéré une 4eme piste de réflexion

              - il existe de nombreux types de BAC (S,L,ES,STL(physique ou chimie ou biologie),elctronique, électrotechnique, Mécanique, SMS, ainsi que tous les bac pro...)Combien d’élèves issus de filières plus ou moins exotiques tente une « reconversion » ?


              • L'enfoiré L’enfoiré 5 mars 2007 17:35

                @L’auteur,

                J’ai aimé ton article. Premièrement parce que tu as voulu prendre conscience de ce qui ne va pas dans l’enseignement. Ca ne va pas mieux du côté éducation, mais cela ne devrait pas touché les profs. Deuxièmement parce que tu as trouvé ce qui cloche.

                Comment devient-on prof ?

                A-t-on des cours de psychologie enfantine, estudiantine ? A mon avis, non.

                Enseigner n’est pas une seule passassion d’informations apprises. C’est bien plus. Et cela nécessite une constante remise à niveau. Tout change, même les étudiants.

                Il faut intéresser son auditoire. Se faire un peu copain (pas trop). Il y a ce satané programme à suivre.

                Enseigner c’est aussi prendre les bonnes initiatives pour construire des citoyens responsables. C’est s’assurer que si quelques uns ne suivent pas, s’il n’y a pas une mauvaise compréhension à la source du problème.

                Savoir lire et aimer lire, et je l’ai dit dans un article ici, est primordial (Eloge à la lecture). Pouvoir analyser ce qu’on lit....

                L’orientation des études, je n’en ai pas eu. Au nom de la liberté du choix, on se retrouve dans des secteurs d’activité obsolètes. J’ai découvert mon chemin, un peu par hasard. Non, enseigner est une affaire de grands spécialistes, sinon vaut mieux changer de crèmerie. A+


                • Fred (---.---.20.123) 5 mars 2007 17:57

                  Les études ont un effet de retardement sur les chiffres du chomage, quelqu’un qui fait un bac+12 en histoire de l’art hispanique du moyen age à nos jours ... reste pendant 12 ans en dehors des chiffres du chomage ...

                  Cette formation est peut être intéressante (pour certain, en tout cas) , mais ne me parait pas disposer de débouchés énormes . . .

                  Arrêtons de former des chomeurs ... Il faut arrêter les filières qui débouchent sur l’ANPE . . . Le monde du travail doit s’inviter à l’école et vice versa. FreD


                  • armand (---.---.139.30) 5 mars 2007 18:59

                    Un certain nombre de constatations que j’ai pu faire au cours de plusieurs années dans le supérieur :
                    - Une déperdition progressive de la culture générale. J’en ai un exemple éloquent : un cours sur l’Inde (pourtant promise à devenir une des puissances mondiales, et bénéficiant en plus d’un réel capital de sympathie et de curiosité de la part des étudiants). J’ai dû édulcorer le cours d’année en année, sinon les étudiants saturaient et ne suivaient plus.
                    - De moins en moins de connaissances précises en histoire dès qu’on remonte au-delà de la Guerre de 40. Quant aux connaissances littéraires, le XIXe siècle a l’air d’être sacrifié au profit d’auteurs racoleurs du XXe style Céline.

                    Or dans les deux cas, histoire et références littéraires, on peut estimer qu’il s’agit d’une des composantes essentielles d’une identité humaniste, européenne et nationale. Pour enfoncer le clou, malgré tout ce qui se passe dans le monde, mes étudiants ne savent pas la différence entre chiites et sunnites.

                    Renseignement pris, il ne s’agit pas tant des programmes des lycées qui sont défaillants, mais de difficultés de concentration et d’apprentissage de la part des élèves, sans parler, bien sûr, d’une façon rébarbative d’enseigner (pour caricaturer, autrefois on faisait aimer les textes, depuis que les structuralistes ont bousillé l’enseignement de la littérature on utilise un jargon obscur et tue-plaisir - mais le vent tourne).

                    Il faudrait peut-être avancer une évidence : s’il n’y a pas de sanction immédiate (mauvaise note, redoublement, etc.) comment veut-on lutter contre l’omniprésence d’une sous-culture commerciale qui monopolise l’attention des élèvres ? Pub, musique, jeux vidéos, ce n’est pas tant leur existence qui pose problème, mais la saturation. Comment veut-on que les informations distillées en salle de cours fassent le poids quand l’élève est branché en permanence dès son réveil sur son MP3 et/ou son portable ? Et je ne parle même pas du contenu d’une grande partie de la musique à la mode, vantant un style de vie incompatible avec les valeurs. Pour résumer, alors que l’éducation repose sur la notion de la ’gratification différée’, tout mais absolument tout dans notre société vante la jouissance, la consommation, l’immédiat.

                    Pour finir, dans le désordre je le reconnais, le problème des débouchés. Au risque de choquer, je dirais que l’Université n’est pas en priorité conçue pour être une école professionnelle. Elle comporte des formations professionalisées, certes, mais d’autres, également, dont le contenu ne correspond pas nécessairement à tel ou tel emploi précis. Ce qui n’empêche pas les employeurs d’apprécier la culture générale ou l’esprit de synthèse. Là où il y a malhonneteté, c’est de ne pas en informer les étudiants. Pour ma part, je ne manque jamais de prévenir ceux qui veulent poursuivre en Lettres et Langues jusqu’au doctorat, sans présenter les concours, que c’est leur droit, mais qu’ils s’exposent à des années de sadisme psychologique de la part des commissions qui recrutent pour le supérieur. En somme, je me méfie des numerus clausus car il faudrait les réviser en permanence, mais dire aux milliers qui affluent en psycho, par exemple, qu’ils n’ont pas à en escompter un emploi automatique serait la moindre des choses.


                    • (---.---.214.63) 6 mars 2007 10:58

                      « Pour finir, dans le désordre je le reconnais, le problème des débouchés. Au risque de choquer, je dirais que l’Université n’est pas en priorité conçue pour être une école professionnelle. »

                      Vous avez parfaitement raison sur ce point.L’ennui c’est que de nombreux Bac(techniques) BTS et DUT n’apportent pas davantage d’emplois .(sauf piston)

                      On se retrouve avec une école ou il faut :

                      >soit arreter ses études tôt et préparer un CAP/BEP porteurs d’emplois , mais à un age ou le choix n’est pas évident.

                      >Soit poursuivre des études jusqu’a Bac+4/+5 pour trouver un emploi bien payé ( à condition d’être dans une filière à fort débouchés)

                      >Pour les autres l’important est surtout d’avoir de la chance ; oui ,on peut trouver un emploi avec un Bac+2 à condition de ne pas visé uniquement dans son secteur d’origine (combien de BAC/Bac+2 se « reconvertissent »(par la force des choses) a des emplois de ventes/mise en rayon / nettoyage / Usine ...)avec le dégout d’avoir sacrifié sa jeunesse sur les bancs de l’école pour n’avoir accès qu’à des emplois précaires.


                    • MyHyene (---.---.214.63) 6 mars 2007 10:59

                      oups j’ai oublié de signer le commentaire

                      MyHyene


                    • Olive (---.---.248.18) 6 mars 2007 13:47

                      L’auteur nous explique que les élèves ont à leur portée quantité d’information pour les aider à s’orienter.

                      Et que par conséquent, s’ils se plantent, c’est qu’il l’ont bien cherché. Passons sur le mépris exprimé pour les élèves, ces jeunes imbéciles qui s’amusent le soir au lieu de consulter des sites internet officiels. C’est bien connu, du temps de l’auteur, personne ne passait son temps à jouer au baby foot, au flipper ou à écouter des 45t.

                      Quelle chose étrange, un enseignant qui nous explique qu’il suffit d’avoir l’information à portée pour en faire bon usage... Est-il lui même remplacable par un manuel scolaire ? Non, évidemment.

                      S’orienter, savoir ce que l’on veut faire dans la vie, évaluer ce que l’on est capable de se donner comme objectif en fonctions de ses moyens n’est pas chose facile. Combien rêvent d’enseigner sans en avoir le niveau ? Combien foncent en IUT pour finalement désirer une carrière d’ingénieur à leur portée ?

                      Chaque élève devrait pouvoir exprimer ses souhaits, ses doutes voire son absence de projet à un professionnel qui l’aidera personnellement à choisir sa voie et ses risques.

                      Cela existe-t-il aujourd’hui, de façon systématique ? Merci de votre retour si vous le savez !

                      De mon temps ce n’était pas le cas en tous cas.


                      • MyHyene (---.---.214.63) 6 mars 2007 18:08

                        « Quelle chose étrange, un enseignant qui nous explique qu’il suffit d’avoir l’information à portée pour en faire bon usage... Est-il lui même remplacable par un manuel scolaire ? Non, évidemment. »

                        désolé mais ... J’ai eu une bonne quantité de profs qui auraient été admirablement remplacés par des livres smiley


                      • Dr Leo (---.---.121.133) 7 mars 2007 09:04

                        Je ne vois pas ce qui dans mon article laisse entendre que je méprise mes élèves. Certes, je n’ai pas exposé de méthode de recherche d’informations permettant à l’élève de préciser son projet. En conclure que je le méprise , vous y allez un peu fort ! Bien entendu les élèves peuvent profiter de leur jeunesse. Je ne le conteste pas. A leur âge, je jouais au baby-foot et discutais en verlan avec mes potes devant le stade. Le clavardage nocturne, comme disent les canadiens, ne me dérange pas. A vrai dire je tiens exactement les mêmes propos à mes enfants. Je ne les méprise pas pour autant.


                        • Dr Leo (---.---.121.133) 7 mars 2007 09:05

                          Je ne vois pas ce qui dans mon article laisse entendre que je méprise mes élèves. Certes, je n’ai pas exposé de méthode de recherche d’informations permettant à l’élève de préciser son projet. En conclure que je le méprise , vous y allez un peu fort ! Bien entendu les élèves peuvent profiter de leur jeunesse. Je ne le conteste pas. A leur âge, je jouais au baby-foot et discutais en verlan avec mes potes devant le stade. Le clavardage nocturne, comme disent les canadiens, ne me dérange pas. A vrai dire je tiens exactement les mêmes propos à mes enfants. Je ne les méprise pas pour autant.


                          • Zebulon (---.---.195.83) 7 mars 2007 12:24

                            Il est indéniable que les facultés n’ont plus la cote aujourd’hui, et pour cause : elles ne préparent en rien au monde du travail. >En 2001, eleve de terminal S spé math Pratique intensive de Judo (notament au pole france) C’est tout naturellement que je m’oriente en Fac de Sport poussé par des profs qui nous disent on va bientot partir à la retraite allez y c’est une filiaire qui donnera du travail Si j’avais continué cette voie je serai aujourd’hui au chomage puisque l’année où j’aurai dû passer mon capeps : 0 postes à pourvoir. au lieu de ça je me suis orienté vers l’afpa ou j’ai obtenu une équivalence bts d’informatique que j’ai passé en 11 mois dont 3 dans une entreprise. Ensuite une license (pas professionnelle) en alternance et aujourd’hui je suis en ecole d’ingé toujours en alternance. Le marché de l’informatique reprend alors qu’on me l’avais déconseillé en terminal car bouché... pour moi il n’y a qu’une seule raison à ma réussite c’est l’alternance. Je ne suis pas obligé de faire de petit boulot pr payé mes études, et pourtant j’habite paris et mes parents qui habitent à 800 km ne m’aident pas financierement.

                            Etudiants partez dans des filiaires en alternance c’est ça l’avenir.


                            • Fred (---.---.155.75) 7 mars 2007 15:14

                              L’enseignement en fac est donne par des gens qui n’ont jamais mis les pieds dans une entreprise pour la grande majorite. On voit mal comment ils pourraient arriver a donner un enseignement professionnalisant.

                              Malheureusement, notre societe a fait le choix de l’elitisme avec les grandes ecoles a elles seules qui prennent 30% du budget pour 4% des eleves et vu que ces eleves arrivent a des positions elevees de l’administration, ce n’est pas prêt de changer. Si on considere que les eleves de grandes ecoles sont meilleurs (pure speculation car ce n’est pas les polytechniciens, normaliens et autres centraliens que je cotoie qui me le demontrent), ne faudrait-il pas depenser plus d’argent sur ceux qui ont plus de « difficultes » ?

                              La France de ce cote la a des siecles de retard a penser que les diplomes uniquement font un bon employe et a avoir ces grilles de salaire en fonction du diplome (genre il vaut mieux etre un polytechnicien tout frais sorti (23 ans) de l’ecole qu’un docteur avec 5 ans d’experience professionnelle (31 ans) pour un poste a responsabilite).


                            • melun (---.---.164.185) 7 mars 2007 13:19

                              Une question simple : comment peut on demander a un etudiant de faire des choix de vie professionnelle alors qu’il n’a encore jamais travaillé ? Qu’il ne sait pas ce que c’est de recevoir un salaire, d’obeir à un patron, de devoir se conformer a des objectifs ou que sais-je encore ? Ne peut-on pas faire de choix réel qu’a partir du moment ou on connait, au moins, ce que c’est de travailler ?

                              Car franchement, sait-on ce qu’on veut faire a partir de fiche métier ? Non, il faut l’avoir vécu pour savoir.

                              Selon mon humble avis, pour choisir, il faut avoir une experience de ce qu’est la vie en dehors du lycée ou a l’université. Or, les etudiants a qui on demande de « choisir » sont dans cet environnement scolaire depuis quinze ans, vingt ans. Comment voulez-vous qu’ils choisissent en connaissance de cause ???

                              Combien de personnes n’ai-je vu s’embarquer dans des études longues et exigeantes et qui, peu de temps après être entrés dans la vie active, se mettent à travailler dans le métier pour lequel ils se sont formés, s’apercoivent qu’ils s’étaient trompé de vocation ?


                              • Zebulon (---.---.195.83) 8 mars 2007 12:22

                                Il serait peut-etre temps que les élèves se responsabilisent aussi un peu ! Aujourd’hui (societé de consommation oblige) l’enfant est roi. Tout lui arrive tout cuit dans les mains. En 3em nous effectuons un stage d’observation en entreprise, il serait bien de le mettre à profit pour se faire une idée. Ensuite pourquoi n’ont il encore jamais recut de paye avant leur orientation en terminale ? Je bosse tous les étés depuis l’age de 15 ans. Si je ne savais pas encore ce que je voulai faire je savais au moins ce que je ne voulai pas faire. Mon grand frère, lui, a fait Math sup math spé Ecole ISMRA à caen sans jamais avoir mis un pied en entreprise. Lorsqu’il est sorti de l’école il s’est appercu que ce n’est pas ce qu’il voulait faire. Bien fait pour lui !!! Moi je lui en veut n’ont pas parce qu’il a réussi ses études pour rien, mais parce que la famille s’est saigné aux 4 veines pour lui. Et moi lorsque j’ai voulu faire la meme chose on m’a dit non on n’a plus assez d’argent. Si je ne m’étais pas pris par la main pour trouver école et entreprise pour une alternance, c’était finit les études. Mais grace à ca je sais au moins que c’est ce que je veux faire. A quand un lycée « en alternance » meme dans une filiaire générale ?


                                • ayrma1 (---.---.150.240) 12 mars 2007 18:57

                                  Petite provocation, bien innocente mais assez révélatrice concernant les réactions à cet article. Combien de fautes d’orthographe - ou de syntaxe - peut-on relever dans ces commentaires ? Si vous avez la réponse à cette question, alors vous devez avoir pleine conscience du drame qui se joue actuellement dans nos divers établissements scolaires, voire universitaires, car le nivellement par le bas, honteusement pratiqué depuis plusieurs lustres, ne permet pas ( plus ) à l’excellence d’émerger...D’autre part, à qui peut-on faire croire que le monde du travail aurait besoin de 50 ou 60% de cadres ?... Nous avons, hélas, le résultat des politiques suivies par nos chères (...) têtes pensantes et aussi, il faut bien l’avouer, de notre coupable complicité de citoyens aveugles et de notre « couardise » confortable. Le courage, l’initiative et la joie d’entreprendre ne font plus recette... Libres propos d’un « prolo » d’origine, cep à 13 ans, cap à 18, bac à...28 et dess à 34. Message aux jeunes : rien n’est jamais perdu... Ayrma1.

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