Réflexions au sujet de l’affaire Mérah (le problème des preuves)
Dans cet article, je voudrais revenir à l’affaire de Mouhammed Mérah qui a eu lieu il y a plus de deux ans.
Aujourd’hui cette affaire est pratiquement oubliée. Depuis que la version officielle a été déclarée, diffusée par les média et admise généralement, on n’en parle plus. Cependant, à mon avis, cette affaire est loin d’être claire, et la version officielle (vo) ne me parait pas du tout satisfaisante.
Tout dans cette histoire, parait énorme, bizarre, louche et à la limite du vraisemblable. Mais le problème principale est bien l’absence de preuve des affirmations de la police. Ayant étudié différentes sources officielles disponibles (livres, articles, documentaires), je n’ai pas trouvé de preuve de la responsabilité de Mérah pour les crimes dont il est accusé. Il n’y a pas de preuves de ses recherches de djihadistes lors de ses voyages, ni de son entraînement dans un camp de talibans au Pakistan. Il y a de gros doute sur l’authenticité de ses aveux (dont la version officielle est constituée à 99%). Il y a de nombreuses circonstances qui font douter de la version officielle dans son ensemble.
Ci dessous je présente brièvement mes considérations :
1-Dès le début, la personnalité de Mohammed Mérah ne correspond pas au type d’un islamiste fanatique, haineux, obsédé par la destruction et capable d’une action meurtrière et aussi suicidaire. Très jeune, petit voleur et petit délinquant, bien qu’issu d’une famille musulmane, Mérah ne se distinguait pas par une religiosité particulière Au contraire, très mondain, il était connu comme amateur de la belle vie, des plaisirs, des vêtements de mode et de belles voitures, etc., préférant clairement les discothèques aux mosquées. Tous les témoignages l’attestent. Ce n’est pas de cette étoffe que les fanatiques sont normalement cousus, les psychologues le savent très bien. .
2-Mais, aux dires des policiers, lors de son séjour en prison, ce jeune garçon plein de vie se transforme, soudainement, en islamiste fanatique résolu de commettre des meurtres au nom de l’islam. (Les auteurs de la VO arrivent même à donner la date exacte de sa conversion, 18 février 2008 !!!) Il est tout seul, cette transformation s’opère sans aucune influence extérieure et à l’insu de tout monde. Autant de dire que, tout d’un coup, il est devenu fou, qu’il a perdu la raison au sens clinique, médical de l’expression.
Une telle métamorphose spirituelle suscite de sérieux doutes premièrement du fait de sa nature unique et soudaine et deuxièmement à cause de l’absence de témoignage capable de la confirmer d’une façon probante. En effet, personne dans son entourage, ni les surveillants en prison, ni ses amis, ni ses proches, n’ont observé aucune altération, aucun changement notable de sa personnalité ni de son comportement pendant les années précédant les faits.
3-Prêtons l’attention à un fait important : les meurtres n’ont eu lieu que 4 (! !!) ans après sa prétendue radicalisation, et presque 3 ans après sa sortie de la prison en septembre 2009. Pourquoi un délai si long ? On aurait pu imaginer un fanatique fou vouloir agir tout de suite, ou, du moins, rapidement, pendant que sa résolution et ses émotions sont à leur comble. Plein choses peuvent se passer pendant plusieurs années, une foule de circonstances viendra inévitablement pour alterner ses évaluations, ses points de vue, et modifier toute sa vision du monde, les émotions aussi ont tendance à se calmer. Peut-on imaginer que pendant plusieurs années, Mérah ait su garder sa haine et sa folle détermination intacte, et que rien ne soit venu perturber ses sinistres projets ? C’est invraisemblable, et il n’y a aucune raison pour y croire.
4-Afin de donner une explication plausible à ce long délai, on nous raconte que Mérah a entrepris plusieurs voyages en Orient et en Asie dans le but de trouver des frères djihadistes et d’obtenir une formation terroriste. Cependant, il semble que pour apprendre à tirer avec un pistolet, il n’est pas nécessaire de parcourir dix milles km et de dépenser des milliers d’euros, pendant des années. Cet objectif peut parfaitement être atteint en France. Surtout quand on pense que, aux dires des auteurs de la VO, cette fameuse formation dans un camp des talibans au Pakistan n’a durée que …. 2 jours. Deux ans de recherches et 2 jours de formation au final ! Il clair qu’en deux jours de cette formation expresse on ne peut rien apprendre, et surtout à utiliser une arme aussi difficile à manier comme le Colt 45. Si les voyages ont effectivement eu lieu, il n’y a aucune preuve de recherches des islamistes, terroristes, djihadistes. Dans un documentaire (« Affaire Merah. L’itinéraire d'un tueur » (https://www.youtube.com/watch?v=CVswYU04Pxg) les journalistes mentent sans vergogne qu’un imam ait aidé Mérah, et qu’il l’ait reconnu sur une photo. (Chacun peut s’en convaincre en visionnant ce moment dans le film, à partir de 1 :16 :35 et précisément à 1 : 18 :40). Par ailleurs, ne parlant aucune langue étrangère, Mérah aurait eu bien du mal à mener ce genre de recherche.
5-Quant à la formation militaire, il n’y en a strictement aucune preuve non plus. Comme pour se moquer des lecteurs, les auteurs de la vo, avancent, en guise de preuve, un communiqué d’un groupe islamiste (kazakh ?) trouvé sur Internet et que la police trouve crédible. Une page web que n’importe qui peut fabriquer parce que la police la trouve crédible ! Pour dire cela, Il faut vraiment tenir les lecteurs en très bas estime.
6-Bref, toujours est-il que, ayant reçu cette formation, Mérah retourne en France et passe à l’action. En espace de 9 jours, il tue 7 personnes dont 3 enfants. Il est vrai que personne ne l’a vu sur les lieux de crimes, car le tueur était casqué, et il n’a laissé aucune trace permettant de l’identifier. Il n’y a donc aucune preuve que ce soit Mohemmed Mérah. D’ailleurs, certains témoins décrivent un individu dont l’apparence n’a rien avoir avec celle du jeune homme. Ils parlent d’un homme blanc, aux yeux bleus et avec un tatouage sur le visage. Qui est cette personne ?
7-Devant l’énormité des actes et sous le choque des émotions, on perd de vue une circonstance étrange, à savoir que l’homme à scouter n’a tué aucun européen. Ses premières victimes étaient des maghrébins musulmans, ensuite c’était le tour des enfants juifs. N’est-ce bizarre qu’un islamiste fanatique, en premier lieu, choisisse à tuer ses frères de religion ? C’est un drôle de djihad qui ressemble plus à un règlement de comptes entre les siens.
8-Après les meurtres, Mérah est immédiatement interpellé par la police à son domicile, où il est revenu comme si de rien n’était. Ensuite, il se passe des choses incroyables. Les actions de Mérah deviennent complètement dénuées de sens. Tout ce qu’il fait va complètement contre ses intérêts.
D’un côté, physiquement, il oppose une résistance farouche à la police. Il se barricade dans l’appartement, et il tire sur les policiers. De l’autre côté, il capitule complètement avouant immédiatement être l’auteur des crimes et racontant à la police absolument tout sur cette affaire. Comment il est devenu islamiste, comment il a trouvé les talibans, comment et pourquoi il a tué les gens, comment il a préparé ses crimes, où il a caché les armes, bref, tout et même ce qu’on ne lui a pas demandé. Mais pourquoi le fait-il ? Pourquoi faciliter la tâche de ses ennemies ? Comment expliquer ces deux lignes de conduite diamétralement opposées, résister et tout donner ?
9-Cependant, dans l’appartement, physiquement, Mérah n’est pas visible. Les auteurs de la VO ne parlent que d’un bras qui tire sur les policiers de derrière la porte, très expertement tenant en retrait des dizaines d’hommes surarmés et entraînés. Ce n’est que sa voix que les policiers entendent. Les aveux de Mérah dont plusieurs heures auraient été enregistrés est, pour le public, la preuve ultime de sa responsabilité pour les meurtres. Cependant, ce n’est que des affirmations de la police. Il ne s’agit pas des aveux réels mais d’un enregistrement des aveux. Un enregistrement à lui seul ne prouve rien du tout car il peut être falsifié, contrefait. Aujourd’hui, grâce aux technologies numériques, il est possible de fabriquer n’importe quel enregistrement avec n’importe quel voix. Cette technologie développée aux Etats-Unis, s’appelle Voice Morphing, elle existe depuis longtemps, et de grands progrès ont été fait dans ce domaine.
10-Les auteurs de la VO comprenant que les aveux seuls ne suffissent pas, et qu’il faudrait quelque chose de concret affirment que les vraies preuves, les preuves essentiels, ce sont les objets trouvés par la police dans les endroits indiqués par Mérah, le scouter et le pistolet Colt 45. D’abord, la provenance de cette infirmation, les aveux, reste douteuse. En ce qui concerne ces objets au sujet desquels les auteurs ne donnent pas beaucoup de détails, la situation est loin d’être claire. Qu’est ce qui prouve que c’est le scouter utilisé pour les crimes ? Qu’est-ce qui prouve que c’était Mérah qui le conduisait ? Le pistolet Colt 45. Même si c’est l’arme qui a servit pour les crimes, qu’est-ce qui prouve que c’est Mérah qui a tiré ? Les auteurs ne donnent à ce sujet aucune information. C’est étrange car il s’agit des choses effectivement importantes.
11-Il y a aussi des questions au sujet de l’arme utilisée, le pistolet Colt 45. Le problème est que ce n’est pas vraiment une arme ordinaire, une arme de tout le monde. Lourd et avec recul important, ce gros pistolet est difficile à manier pour un débutant. Il faut avoir une main solide et entraînée. Cela ne s’apprend pas en deux jours au Pakistan. Mais, le plus important est que, réputé un des meilleurs pistolets de tous les temps, le Colt 45 est une arme fétiche, une arme qu’on collectionne. Un tel pistolet ne peut pas se trouver dans les mains de quelqu’un par hasard. C’est un pistolet de ceux qui aiment les armes, qui s’y connaissent et qui savent s’en servir.
12-Quand il a tout dit, et il n’y avait plus rien à ajouter, la police commence l’assaut de l’appartement afin, selon elle, de le prendre vivant. Un assaut aussi spectaculaire qu’inutile, car, seul, épuisé, bloqué de tous côtés et n’ayant strictement aucune chance d’échapper, Mérah serait inévitablement tombé dans les mains de la police quelques heures plus tard, il suffisait d’attendre un peu.
A l’issue de l’assaut, la police le tue prétendant ne pas pouvoir se défendre autrement, tellement la résistance du jeune homme inexpérimenté et armé d’un seul pistolet était efficace et la menace pour la police grande. La tâche (de le neutraliser et le prendre vivant) était au-delà des compétences des services spéciaux. Il s’agit, là, de l’élite des forces spéciales françaises ! Seulement, c’est faux. Faiblement armé, épuisé, désorienté, inexpérimenté et accessible de deux côtés, Mérah ne pouvait pas présenter un problème particulier pour plusieurs dizaines (voire centaines) de pros dûment équipés et qui s’entraînent pendant des années pour affronter ce genre de situation.
Après l’assaut, la police triomphante présente à tout le monde le cadavre du jeune islamiste. Comment il a été tué est un problème à part. A-t-il reçu une balle dans la tête ou plusieurs balles dont une dans la tête ? On n’en sait rien. Je ne vais pas approfondir ici cette question, je voudrais seulement dire que quand on veut prendre quelqu’un vivant, on ne vise pas la tête.
Ensuite, sans aucune enquête, sans demander des preuves, des expertises, la version de la police (basée, soulignons le, à 99% sur les aveux douteux de Mérah) a été acceptée et imposée à tout le monde comme une vérité absolue.
13-Je voudrais, à la fin, mentionner une circonstance étrange qui a attirée mon attention lors de l’étude de cette affaire. Le problème est qu’à chaque étape, dans chaque situation, Mérah semble avoir agit contre ses intérêts et dans l’intérêt de la police.
Par exemple, il semble avoir tout fait pour faciliter à la police la tâche de le trouver après les crimes. Jugez vous-même.
Il aurait pu ne pas utiliser l’Internet et surtout l’ordinateur de sa mère pour chercher ses victimes. Mais il le fait, et cela permet à la police de remonter jusqu’à lui et de l’identifier.
Il aurait pu ne pas poser de questions stupides au concessionnaire de scouters Yamaha et surtout (le comble !) ne pas lui donner son nom. Mais c’est exactement ce qu’il fait, et les soupçons de la police se transforment en certitude.
Mérah aurait pu ne pas revenir à la maison après les crimes, le premier lieu où on viendra le chercher. C’est pourtant ce qu’il fait.
Il aurait pu ne pas avoir d’arme sur lui et ne pas commencer à tirer. C’est ce qu’il fait faisant ainsi un acte d’aveu par action (pour ainsi dire)
Il aurait pu aussi ne rien dire aux policiers leur compliquant considérablement la tâche et surtout rendant sa personne indispensable pour une enquête ultérieure. Après ces aveux complets, la police n’avait plus vraiment besoin de lui. Faut-il s’étonner qu’il soit tué ?
Pendant le siège, il aurait pu avancer milles exigences créant ainsi des difficultés pour la police, mais il ne demande rien.
Après avoir tout dit et bien précisé l’emplacement du scouter et du Colt 45 (apparemment pour que, après sa mort, la police ne reste pas sans preuves matérielles de sa responsabilité), Mérah fait en sorte qu’il soit tué dispensant ainsi la police de l’obligation de prouver quoi que ce soit et la laissant seul maître des lieux, la seule partie qui s’exprime sur cette affaire.
Une telle suite incroyable de coups de chances pour la police, est-il possible ?
Il y a d’autres questions : Mérah avait de l’argent, d’où vient-il ? D’où vient son appartement, qu’il a eu après sa sortie de la prison ? Pourquoi, pendant plusieurs années précédents les faits, il était toujours en contact avec la police ?
La culpabilité de Mérah a été reconnu sans aucune enquête indépendante et impartiale, sans preuve, sur la seule base des affirmations de la police. Pour déterminer la culpabilité d’une personne pour les crimes dont on l’accuse, l’humanité a inventé un instrument qui s’appelle le Tribunal, avec ses procédures précises. Le Tribunal seul peut prononcer le jugement. Où est tout cela dans l’affaire de Mérah ?
Etant donné toutes es considérations, la conclusion de la responsabilité de Mohammed Mérah semble être prématurée. Une enquête est nécessaire afin de faire toute la lumière sur cette affaire en demandant à la police les preuves de ses affirmations.
Merci
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