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Accueil du site > Actualités > Société > Vous ne gagnerez pas la guerre contre le piratage !

Vous ne gagnerez pas la guerre contre le piratage !

Le dur combat des industries culturelles

Depuis de nombreuses années déjà, les industries culturelles se battent contre ce qu’elles appellent le piratage (le public, lui, préfère parler de partage ou d’échange hors marché).

A force de lobbying intense, les responsables de cette industrie ont obtenu de nos dirigeants l’élaboration de diverses lois : la discutable LCEN (qui finalement rend pas mal de services au monde de l’Internet, même si certaines formulations du texte ouvrent la porte à quelques dérives), puis l’imbécile et inefficace DADVSI, et plus récemment l’abomination HADOPI.

Ces lois ont été très vivement critiquées par de nombreux auteurs, plus talentueux que moi (La quadrature du net, PC Inpact, UFC Que choisir, Numerama, Daniel Kaplan, etc…), qui ont tous développé des argumentaires extrêmement précis et étayés contre ces lois scélérates. Je ne reviendrai donc pas en détails sur ces points, et me contenterai d’un rapide résumé.

Toutes les solutions défendues par ces « ayants droits » sont au mieux inefficaces, au pire posent de graves problèmes de respect des libertés.

La responsabilisation des intermédiaires techniques (hébergeurs et FAI) les inciterait à censurer tout contenu dès qu’ils auront le moindre doute sur sa légalité, et ce sans que l’autorité judiciaire, normalement seule habilité à décider si la diffusion d’un contenu est légale ou non, ne soit consultée. On ne pourra pas reprocher à ces entreprises d’éviter tout risque de devoir faire face à un coûteux procès et encore plus de prendre le risque de le perdre, mais l’effet immédiat de cette politique serait un sur-blocage (blocage de la diffusion tout à fait légale de certains contenus), et donc une atteinte notoire à la liberté de communication et d’expression des usagers du net. Totalement inacceptable !

Les systèmes de filtrages automatisés, quant à eux, même régulés par l’autorité judiciaire, non contents d’être toujours contournables et donc inefficaces, ne sont également pas capables d’éviter tout risque de « sur blocage », quelle que soit la technologie utilisée. Encore une fois, l’utilisation de tels systèmes porterait gravement atteinte à la liberté de communication !

Et que dire de l’idée qui consiste à vouloir couper la connexion Internet d’un internaute indélicat ! Compte tenu de l’importance que prend l’usage d’Internet dans la vie quotidienne de la plupart d’entre nous (accès à l’information, communication personnelle et privée, démarches administratives, achats, travail…), cette idée n’a pu naître que dans des esprits notoirement arriérés ! Sans compter que le fait de pénaliser une famille entière pour la faute supposée d’un seul de ses membres est pour le moins discutable juridiquement. Rappelons également que la faute reprochée n’est pas le piratage en tant que tel mais simplement le fait de ne pas avoir su empêcher que son adresse IP soit utilisée pour des échanges illégaux, ce que même un excellent expert en sécurité informatique ne saurait éviter à coup sûr. Quelle logique !

Pour toutes ces raisons, la guerre que les industries culturelles mènent contre les échanges rencontre de vives oppositions, dégrade leur image et est semée d’embûches. Certes, leur capacité d’influence leur permet de faire avancer les choses dans leur sens… mais, il faut bien le reconnaître, très lentement et difficilement. Et il leur faudra assurément encore beaucoup de temps et d’influence pour aller au delà de ce qu’elles ont peu obtenir jusqu’à aujourd’hui…si elles y arrivent un jour.

Mais peu importe.

Imaginons que là soit notre avenir… Un Internet au filtrage généralisé sur lequel aucun échange d’œuvres numérisées hors marché ne serait possible (et ce peu importe les restrictions apportées à des usages pourtant légaux d’Internet).

Pourquoi pas même imaginer un Internet réduit à la vision qu’en ont ceux qui n’ont encore rien compris à ce qu’était cet outil : non plus un réseau d’échange mondial, où chacun est autant acteur/créateur que consommateur/public, mais une sorte de Minitel 2.0…. juste un peu plus rapide et joli que la fierté technologique de la France des années 80. Un Internet où les seuls services et contenus disponibles seraient des contenus centralisés, proposés par des entreprises commerciales ou institutions officielles.

Allons même plus loin encore : imaginons, que, parce que toutes ces mesures qu’ils pourraient prendre pour empêcher les échanges illégaux seront systématiquement contournées, ils obtiennent la coupure généralisée d’Internet !

Auraient-ils gagné pour autant leur combat contre les échanges d’œuvres hors marché ?

Des batailles de gagnées, mais une guerre perdue d’avance

Pour répondre à cette question, je vous propose de revenir une douzaine d’années en arrière, quand les débits du net étaient loin de permettre ces échanges généralisés que l’on connaît aujourd’hui.

Que faisaient les adolescents férus de technologie (juste un peu précurseurs des usages généralisés des années futures) à cette époque ?

Ils se réunissaient, le week end ou en soirée, par groupe de 5 à 10 personnes en général, chez l’un des membres du groupe. Mais ils ne venaient pas seuls : chacun emmenait avec lui son ordinateur. Les PC portables étaient chers et peu performants à l’époque, aussi étaient-ils équipés d’ordinateur encombrants, avec leur tour au format ATX, et un écran cathodique particulièrement lourd, mais cela ne suffisait pas à les démotiver. En quelques minutes, un réseau privé était monté et c’était parti pour quelques heures de jeu en réseau… et pour quelques pauses pendant lesquelles ces jeunes en profitaient pour échanger le contenu de leurs disques durs respectifs, notamment films et musiques. Et comme chacun d’eux appartenait non pas à un seul, mais à plusieurs de ces groupes, les œuvres avaient vit fait de circuler d’un groupe vers un autre, puis vers encore un autre...

Alors certes, ce système d’échange était infiniment plus lent qu’un réseau P2P sur Internet, mais le résultat était strictement le même : les œuvres circulaient, hors marché, pour un coût dérisoire… il suffisait juste d’un peu de patience.

Egalement, de part la technicité du montage d’un réseau privé à l’époque et l’encombrement des équipements, ces pratiques éteint réservées à une minorité. Mais qu’en serait-il aujourd’hui ?

Aujourd’hui, la plupart d’entre nous dispose d’un téléphone portable équipé de quelques Go ou quelques dizaines de Go de mémoire, capable d’échanger des données via bluetooth ou via une connexion WiFi point à point avec quiconque croisant sa route. Pour aller plus loin, chacun de nous peut se promener avec un disque dur portable pas plus gros qu’un paquet de cigarettes (et nettement moins nocif) d’environ 1 To, qui permet de stocker près de 1000 films en divx ou 200000 fichiers musicaux mp3. Il n’y a plus besoin de se déplacer avec un lourd ordinateur ! Et on ne parle là que de l’équipement transportable. Pour quelque centaines d’euros, il est possible de disposer à la maison de près de 10To de capacité de stockage, soit de quoi stocker environ 500 films en très haute définition !

En résumé, les usages qui étaient il y a 12 ans réservés à quelques « technos maniacs » sont aujourd’hui à la portée de tous, avec une efficacité démultipliée. Même si des échanges de personnes à personne restent moins rapides que des échanges P2P sur Internet, le résultat sera le même. Les industries culturelles, quelles que soient les coûteuses batailles quelles pourraient gagner ont perdu la guerre d’avance. Elles ne pourront jamais faire interdire les téléphones portables et les disques durs, elles ne pourront jamais placer un policier et un juge derrière chaque citoyen !

Pour rendre ce système encore plus efficace, on pourrait même imaginer de développer une application, que chacun pourrait installer sur son smartphone. Chacun y recenserait l’ensemble des œuvres dont il dispose, choisirait un pseudo unique, et pourrait synchroniser sa base avec celle de toutes les personnes qu’il rencontre, qui elles-mêmes la synchroniseraient avec d’autres personnes. Votre instance de l’application pourrait donc disposer de la liste des œuvres disponibles chez vos amis, puis chez les amis de vos amis, etc… dans la limite d’un nombre de « niveaux » qui restent raisonnables (4 ou 5 seraient déjà énorme). On pourrait ainsi rechercher une œuvre dans la base, identifier celui qui en dispose et la liste des intermédiaires à solliciter pour la récupérer. A chaque synchronisation de votre base avec celle d’un ami, le logiciel vous indiquerait la liste des œuvres que vous avez en votre possession à lui fournir et s’enrichira des listes à demander à vos autres amis, qui leurs seront présentées automatiquement lorsque vous vous synchroniserez avec eux. Décrit comme cela, ça semble un peu complexe, mais c’est en réalité très simple à programmer et utiliser, et cela permettrait de démultiplier la puissance des « réseaux d’amis » pour échanger des œuvres hors d’Internet. Je viens là d’inventer un nouveau concept : une application de réseau social P2P et asynchrone (Vite il faut que j’aille déposer un brevet sur ce concept… mais en fait, je crois que je vais laisser à la communauté de développeurs bénévoles du logiciel libre le soin de la développer et la diffuser gratuitement) ! La légalité de cette application pourrait être difficilement contestée puisque elle n’assure elle-même aucun transfert d’œuvres, et surtout, même si elle devait être déclarée illégale, il serait totalement impossible d’empêcher en pratique son utilisation de par son caractère offline.

Reste « l’éducation du public », me diront-les défenseurs de l’industrie culturelle. Cette fameuse « éducation » revendiquée par l’HADOPI pour se donner bonne conscience (alors qu’à la base, HADOPI a bel et bien été mise en œuvre pour disposer de moyens, de sanctions). L’objectif est de faire comprendre au public que les œuvres ont un coût, qu’il faut bien que les artistes puissent vivre de leur travail, qu’il faut donc les rémunérer, et donc que les œuvres ne peuvent être gratuites.

Sans chercher à leur donner totalement tord sur ce point, on ne peut malheureusement que constater que ce discours revient vraiment à prendre le public, les millions de personnes qui téléchargent et échangent des œuvres, pour des imbéciles ! Comme si les internautes n’étaient pas conscients de cela !

Ce qu’oublient de dire les industries culturelles, c’est que lorsqu’il est demandé au public de dépenser 20 euros pour un disque ou un DVD, seule une petite partie de cet argent revient réellement aux créateurs (auteurs, compositeurs, interprètes, comédiens, réalisateurs, équipes techniques…). La majeure partie du prix demandé sert à payer des intermédiaires : marges de producteurs, fabrication du support et de l’emballage (et design de ce dernier), transport, coûts de distribution et revente variés, promotion via des moyens coûteux et dépassés… Et même sur Internet, pour les œuvres vendues en ligne à l’unité, il faut rémunérer le site de téléchargement qui doit couvrir ses frais commerciaux, ses frais d’hébergement et marger là-dessus pour survivre, sans oublier de payer des DRM imposés dans l’espoir (bien vain) de limiter les échanges hors marché ultérieurs des fichiers vendus, quitte à restreindre leur « utilisabilité » par celui qui l’a payé.

Tout cela a un coût important. Or tout cela constitue autant de services dont le public n’a aujourd’hui plus besoin, puisqu’il dispose du moyen d’assurer lui-même, bénévolement et hors marché, la diffusion des œuvres, à coût virtuellement nul et avec une efficacité infiniment supérieure à ce que pourrait proposer n’importe quelle société commerciale ou institution centralisée. Quoi de plus légitime que de refuser de payer pour des services dont on n’a pas besoin ? Dans ce contexte, le modèle économique qui consiste à adosser la rémunération des créateurs sur la vente de services et produits obsolètes (donc qui ne valent plus rien) n’a plus aucun sens.

Et ça, le public l’a bien compris, ou tout au moins le perçoit. A défaut d’être légal, le refus par le public de systèmes économiques obsolètes, inefficaces et arriérés est légitime ! Face à cette réalité, toute tentative « d’éducation du public » s’apparente plus à une odieuse propagande, qui au XXIème siècle aura bien du mal à toucher sa cible.

Mais alors, que fait-on ?

L’industrie culturelle n’a donc pas d’autre choix que d’accepter les échanges hors marché, car quoi qu’elle fasse, elle ne pourra les empêcher. Elle devra s’adapter ou disparaître. J’ai dépassé ici le stade des revendications (propos de mes précédents articles sur le sujet, écrits il y a quelques années), je suis simplement dans le constat : qu’on accorde ou non au public le droit à échanger massivement les œuvres hors marché, il le prend et continuera de le prendre quoi qu’il arrive, c’est inévitable !

Le problème de la rémunération des créateurs reste lui entier. A force d’essayer de maintenir à flot des modèles économiques du passé contre vents et marées, les industries culturelles ont laissé se propager chez certains l’idée que le public ne doit en aucune manière être sollicité financièrement pour accéder à et échanger ces œuvres, et que les artistes pourront et devront se contenter d’autres sources de revenus (les concerts, les places de cinéma dont les salles effectivement ne désemplissent pas malgré le développement des échanges, le merchandising, le mécénat « ponctuel »…). L’idée est loin d’être stupide : l’adossement d’une part significatif des revenus des créateurs à la vente de copies de leurs œuvres n’a que quelques décennies… et l’absence de ces mécanismes pendant les siècles passés n’a absolument pas empêché des artistes de nous produire des œuvres de grande qualité et de vivre de leur travail.

Mais il faut reconnaître que cette voie est semée d’incertitudes.

Pour ma part, je défend depuis 2003 l’idée que pour garantir une préservation des revenus de la création, il serait pertinent de conditionner l’octroi d’un « droit à échanger hors marché des œuvres numérisées » au paiement d’une redevance mensuelle (avec engagement minimum sur un an) par les bénéficiaires de ce droit. Les grandes questions posées par ce principe sont le montant de la redevance, le mode de prélèvement, et le mode de redistribution/répartition vers les créateurs. Au fil des ans, j’ai imaginé un système qui s’apparente finalement assez fortement au Mécénat Global, défendu notamment par Richard Stallmann.

Pour être acceptable par tous et couvrir la problématique des échanges dans sa globalité, ce système doit impérativement être décorrélé de l’abonnement Internet (tout au moins dans son principe de base). Le paiement de la redevance doit être obligatoire à partir du moment où l’on souhaite échanger hors marché des œuvres non libres ou hors domaine public, et ce peu importe le moyen utilisé pour l’échange. Ensuite, si l’on craint que trop peu de personnes participant aux échanges ne se déclarent de leur plein gré, et considérant qu’à partir du moment où les échanges sont légalisés, la quasi-totalité des internautes y participeront, on pourrait effectivement imaginer d’adosser automatiquement le paiement de la redevance aux abonnements Internet des particuliers, mais à la condition expresse qu’il soit possible de se faire rembourser ces sommes si on ne souhaite pas participer aux réseaux d’échanges (sachant qu’on s’exposerait alors évidement à des contrôles), moyennant une procédure à définir (peut être volontairement un peu complexe pour dissuader ceux qui seraient tentés de tricher).

Le montant exact de la redevance reste à calculer, et dépendra bien évidement du nombre et du type de media couverts par ce principe (musique, films, livres…). Il ne faut pas perdre de vue que l’objectif est de préserver (mais pas nécessairement augmenter) la rémunération des vrais créateurs, ceux qui sont réellement à l’origine des œuvres, et éventuellement d’assurer seulement une juste rémunération pour les « intermédiaires », à la mesure du rôle qu’il leur reste dans ce système, c'est-à-dire pas grand chose (maximum 20% des sommes collectées, par exemple). Le montant de la redevance ainsi déterminé devra ensuite évoluer au même rythme que les salaires moyens du pays.

Pour ce qui est de la répartition des sommes collectées, c’est ici que le système du mécénat global est le seul à pouvoir apporter satisfaction : il sera de la responsabilité de chaque souscripteur, de préciser, chaque mois, la répartition qu’il souhaite voir appliquée à sa redevance. Un simple site Internet sur lequel chaque artiste pourrait se référencer pourrait suffire à collecter ces données. On pourrait également imaginer des systèmes automatisés (par exemple, des applications type lecteur multimédia qui se connectent sur le site et pré-remplissent votre grille de répartition mensuelle en fonction de ce que vous écoutez). Seul ce système garantit une rémunération de chaque artiste en fonction de son succès réel (un téléchargement, ou même une écoute n’est pas un gage de succès, le vrai succès c’est quand le public AIME l’œuvre, quelle que soit le moyen et le lieu d’accès à celle-ci).

Seul ce système garantit aux petits artistes de ne pas être « oubliés par le système ». En effet, tout système basé sur des statistiques « moyennes » écraserait les artistes encore peu connus qui ne toucheraient rien. Avec le mécénat global, les artistes les moins connus seront au contraire assurés de toucher une rémunération, puisque des sommes leurs seront personnellement et individuellement attribuées par leur public.

Seul ce système minimise le risque de fraude. Au pire, un artiste ne pourra s’auto-approprier que le montant de sa propre redevance. Le système n’étant pas basé sur des statistiques mais sur les données collectées « exhaustives », il n’y aura aucun moyen de fausser ces statistiques (par exemple, un robot qui serait programmé pour télécharger en masse les œuvres d’un artistes, juste dans le but de modifier les statistiques de téléchargement, n’aurait aucun effet sur le système de rémunération et n’aurait donc pas lieu d’être).

Alors les esprits grincheux me répondront « mais si tu t’imagines que chacun prendra la peine de se connecter chaque mois sur un site Internet pour définir la répartition de sa redevance, tu te fourres dans l’œil ! ». Personnellement, je n’ai pas d’inquiétude à ce sujet. Ce n’est pas parce que les internautes refusent en masse un système économique de diffusion des œuvres qui ne leur convient pas, qu’ils manquent de respect pour les artistes. Comment imaginer qu’à partir du moment où le « partageur » sait qu’il sera prélevé d’une certaine somme chaque mois, il ne se donne pas la peine de faire le nécessaire pour que cet argent soit versé précisément aux artistes qu’il aime ? D’autre part, j’ai également évoqué la possibilité d’imaginer des systèmes individuels qui automatisent cette collecte d’information (dont l’usage serait bien entendu facultatif), de quoi satisfaire les plus paresseux. Ensuite, si un effort « d’éducation » est à prévoir, au moins, sur ce sujet, le discours porté serait incontestable et parfaitement légitime (pour nous changer d’HADOPI). Et enfin, pour les quelques récalcitrants pour lesquels tout ceci ne suffirait pas, ou pourrait imaginer une redistribution basée sur des statistiques, mais qui auraient cette fois l’avantage d’être infiniment plus précises que celles utilisées actuellement par les sociétés de gestion de droits, puisque alimentées par les données individuelles de tous ceux qui jouent le jeu.

La réalité, c’est que le seul véritable inconvénient du mécénat global (en dehors du fait qu’il ne défend pas les intérêts des intermédiaires mais plutôt ceux des artistes et du public, ce dont nous ne nous plaindrons pas), c’est qu’il existe de forts doutes sur sa compatibilité avec certains accords internationaux. Un pays précurseur ne pourrait donc pas prendre l’initiative de mettre en œuvre ce système, espérant que les autres pays suivent par la suite son exemple, sans dénoncer au préalable ces accords, pourtant nécessaires à la défense de ses intérêts dans le reste du monde. Il y a là un véritable sujet politique, qui ne pourra être traité tant que partout dans le monde, nos dirigeants seront des vieux schnocks qui ne comprennent plus rien au monde d’aujourd’hui et se retrouvent sous l’influence de puissants lobbies ne défendant pas l’intérêt commun mais bien leurs intérêts privés.

Pour finir

En synthèse, il apparaît maintenant évident que quoi que fassent et obtiennent les défenseurs d’une vision obsolète du modèle de droits d’auteur et copyright, quand bien même ils obtiendraient la coupure généralisée d’Internet, les échanges massifs d’œuvres hors marché qui les font tant rager continueront de se développer.

Si le monde de la création, et en particulier ces industriels qui ont su s’imposer au siècle dernier entre le public et les artistes, veut survivre, il n’a d’autre choix que de se remettre profondément en question et d’envisager une révision en profondeur de son modèle économique. Nous avons évoqué ici le principe du mécénat global, qui parait pour un nombre croissant de personnes être un élément majeur de la solution à apporter. D’autres approches sont assurément aussi imaginables et pourraient être discutées. Le propos n’est pas ici d’imposer une unique solution, mais simplement de démontrer que la lutte que mènent les industries culturelles contre ces échanges, qu’on reconnaisse ou non leur légitimité et pourquoi pas leur légalité, est totalement vaine, et qu’il est temps de passer à autre chose.


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27 réactions à cet article    


  • Bernard Pinon Bernard Pinon 13 décembre 2011 14:11

    Les industries du disque et du film s’échinent à préserver un modèle économique qui s’est avéré être une « machine à fric » extrêmement efficace pendant des décennies mais qui est dépassé, celui de la vente massive d’enregistrements (disques, DVD...). Le marché du Cd s’effondre, victime d’une production médiocre et de moyens alternatifs comme le téléchargement. Pourquoi payer (cher) pour un produit de mauvaise qualité, tant au niveau du son que du contenu ? Il restera probablement encore des marchés de niche (le marché audiophile par exemple qui ne s’accommode pas du son MP3, quand ce n’est pas le son CD) mais les artistes auront toujours le moyen de subsister via la scène - un artiste comme Prince l’a bien compris.


    • Tetsuko Yorimasa Tetsuko Yorimasa 19 décembre 2011 09:16

      Le marché audiophile est juste technophobe, car il existe des formats de fichier audio comme le FLAC qui a la possibilité d’être supérieur en qualité au CD du commerce.

      Pour exemple un CD audio du commerce est enregistré a 44100 Hz et 16 bits, J’ai des fichiers FLAC en 96000 Hz et 24 bits, le son de ces derniers sont incroyablement précis et profond, à la limite de l’irréel tellement nous ne sommes pas habitués à entendre autant de qualité.

      Pourquoi l’industrie du disque ne nous donnes pas des supports enregistrés de plus grande qualité ?
      Pourquoi suis-je obligée de télécharger illégalement des oeuvres qui sont retenues par les majors car soi-disant non productive où n’intéressant plus personne ?
      Pourquoi les radios passent-elles toujours la même diarrhée auditive ?


    • ottomatic 13 décembre 2011 14:47

      Je pense qu’un peu de recul est nécessaire pour comprendre la dimension que prends la lutte contre le piratage. Je vais vous citer a quelques mot d’un visionnaire de l’informatique (dont j’ai oublié le nom) : « Vous allez assister à une partouze d’intérêts privés (les majors donc) et des intérêts publiques (les états) dont l’aboutissement sera un monde informatique dont vous n’aurez plus le contrôle »

      Bref, le danger pointé du doigt c’est le piratage alors que le véritable but est le contrôle.

      Voila ce que ça pourrait donner dans les mois et années qui arrivent :
      1) hadopi s’occupe du directe download (megaupload et co)
      2) Les utilisateurs migrent vers des darknet. Le trafique est donc crypté.
      3) On monte en épingle une histoire plus ou moins véridique avec des gens qui tombent sur du contenue « pédophile musulman terroriste »
      4) Interdiction de crypter les données sans donner sa clef à l’état
      5) Obligation de s’identifier sur tout les sites internet par son nom et son prénom

      • interlibre 13 décembre 2011 14:51

        Il y avait tellement de possibilités, tellement de solutions, tellement d’évolutions possibles pour les intermédiaires et les artistes mais ils ont choisi de combattre leurs propres clients et d’aller contre l’évolution de la société (via lobbying, pots de vins...) plutôt que de s’adapter.

        Qu’ils crèvent la gueule ouverte. J’attends depuis trop longtemps.

        • Micka FRENCH Micka FRENCH 18 décembre 2011 20:42

          Des nouvelles de l’Ecossaise et de la HADOPI,

          Pour l’instant, c’est VOUS qui avez eu le dernier mot en faisant chuter la vente des CD français débiles et les « chanteurs hadopistes »....

          Pour information : les CD que j’achète en UK dépassent rament £3.99...

          STOP UMP ? YES YOU CAN...

          Micka FRENCH
          http://mickafrench.unblog.fr


        • Scual 13 décembre 2011 15:59

          Le parasitage des producteur a décidé d’appeler « piratage » ce qui n’est qu’un simple partage.

          Le problème ne vient pas des « pirates », il vient des parasites.


          • focalix focalix 13 décembre 2011 16:08

            Au premier mars 1901, décidé à vivre avec mon siècle, je vendis mon phaéton et mes deux chevaux à mon voisin, et fis l’acquisition d’une automobile.

            Au premier avril qui suivit, mon marchand d’avoine me présenta sa note mensuelle.
            Etant donnée la date, je lui fis compliment de sa joyeuse farce.

            Mais notre homme ne plaisantait pas, et il m’apostropha en ces termes :
            - Depuis les temps les plus reculés, la nourriture des animaux de trait est un métier reconnu, qui fait vivre des milliers de personnes. Vos machines infernales, dont vous vantez le nombre de chevaux, ne fonctionnent même pas à l’avoine et sèment la misère dans nos foyers. Votre essence malodorante n’est rien moins qu’une contrefaçon d’avoine, vos équipées pétaradantes ne sont que du piratage et chaque kilomètre ainsi parcouru est une tartine de confiture injustement ôtée de la bouche innocente et inassouvie de nos chers enfants. Les chiffres que nos syndicats gardent précieusement dans leurs chapeaux sont sans appel : la France a le triste privilège d’être parmi les nations qui comptent le plus de dévoyés qui s’adonnent à ce piratage mécanique. Notre corporation est puissante, et nous ne manquerons pas de solliciter notre gouvernement et nos élus pour qu’ils prennent des mesures ayant pour effet d’empêcher la prolifération des automobiles.

            Dans les années qui suivirent, le marchand d’avoine se mit à boire et à mal vieillir tandis que nombre de ses confrères changèrent leurs activités. Certains réparèrent des pneumatiques, d’autres vendirent des bougies de rechange, de l’essence, des huiles, des cartes routières et bien d’autres choses utiles aux voyageurs.

            Le souvenir me revient de mon vieux professeur d’histoire qui aimait à dire que le vingtième siècle aurait à connaître des bouleversements difficiles à imaginer...


            • thomthom 13 décembre 2011 16:35

              Tiens, une nouvelle analogie qui rappelle celle de « l’allumeur de réverbères »
              http://thominetweb.free.fr/spip/article.php?id_article=7


              • yt75 13 décembre 2011 17:33

                La lutte anti piratage si dirigée vers les centres (toujours des centres, pee2peer aussi vaste hypocrisie dans les termes et tout le monde le sait), est tout à fait la bonne approche : celle qui permettrait de sortir de ces délires de monitoring flux utilisateurs

                Les vraies priorités autour du numérique devraient être :

                1) mise en place d’une vraie alternative non monopolistique de
                publication sur internet avec achat à l’œuvre offrant une vraie plus
                value à acheter par rapport à pirater (j’ai acheté ça ça marche et puis
                c’est tout, je ne m’occupe d’aucun fichier, copies, backups, etc,
                concept atawad), ce qui quoi qu’on en dise à plus ou même beaucoup plus à
                voir avec le besoin d’une nouvelle fonction et séparation des rôles
                qu’avec des questions techniques (cf web en place) :
                http://iiscn.wordpress.com/2011/05/15/concepts-economie-numerique-draft/

                2) Ne pas laisser la « bataille de l’identité sur le
                net »(utilisation compte facebook, twitter, g+, au autre pour se loguer
                sur quasi tous les sites ou services) à deux ou trois monstres (prônant
                en plus le nom anonymat), et en voyant cela plus ou moins comme une
                fatalité, alors qu’il n’en est rien (à ce propos idenum début d’analyse
                ) :
                http://iiscn.wordpress.com/2011/06/29/idenum-une-mauvaise-idee/

                3) Pour la lutte anti piratage, arrêter de faire tout à l’envers, c’est à dire prendre l’approche :
                a) concentrée sur les centres et non utilisateurs finaux (il y a
                toujours des centres du fait du besoin de catalogues, « peer to peer »
                aussi vaste hypocrisie dans les termes et tout le monde le sait)
                b) Aucun besoin de monitorer/superviser les flux utilisateurs finaux.
                c) besoin de procédures légales et publiques pour le filtrage/blocage
                des sites, au lieu des simples opérations de police de l’approche
                hadopi :
                http://iiscn.wordpress.com/2011/05/15/piratage-hadopi-etc

                4) Et pourquoi pas cesser les emplois imbéciles des adjectifs virtuel ou immatériel
                autour d’internet numérique et compagnie — symptôme de terrible
                régression intellectuelle s’il en est une, ou niaiserie
                charlatanesque classique, et pour l’informatique en général, sortir de
                son syndrome paroxystique du cordonnier toujours le plus mal chaussé :
                http://iiscn.wordpress.com/about/


                • fredleborgne fredleborgne 13 décembre 2011 18:36

                  Alors que tout semblait beau dans le meilleur des mondes (un internaute proposait une solution), on retombe, et oui, sur l’imbécilité des majors qui ont sclérosé le système en prétendant en prendre le contrôle.
                  Il faut donc les faire crever, par le boycott généralisé, en allant pas au concert, ni au cinéma et bien sûr en achetant aucun DVD et autre produit digital.
                  On n’est pas obligé non plus de pirater. Il existe des « artistes libres de droit » qui créent par passion et vivent d’autre chose.
                  Les artistes pro ne sont que des singes savants qui tout petit ont fait des études pour pouvoir, dans la lignée de papa-maman sortir des daubes préfabriquées, voire piller le patrimoine commun en le remakant ou pomper les artistes libres. Ce ne sont pas des artistes, mais des tacherons pour la plupart, égocentriques, prétentieux, déconnectés
                  Qu’ils crèvent (au figuré bien sûr)
                  Aujourd’hui, pour être artiste et consommé, même si ça ne rapporte pas, il n’y a pas besoin d’eux, bien au contraire


                  • Alois Frankenberger Alois Frankenberger 13 décembre 2011 18:50

                    Toutes ces lois sont incapables d’empêcher l’échange hors internet des films, de la musique et des livres au moyen de tournantes plus ou moins vastes entre personnes qui se font confiance.

                    L’avenir financier des artistes et des producteurs est décidément fort sombre.



                    • isabellelurette 13 décembre 2011 19:16

                      Je n’ai pas aimé vos propositions naïves relatives aux mesures de contrôle de tout et n’importe quoi. Pourquoi ce besoin de tout savoir sur tout le monde, d’identifier tout ...


                      • thomthom 13 décembre 2011 21:04

                        Il ne s’agit pas de « contrôle » à proprement parler, puisque c’est un système déclaratif.

                        L’avantage,c’est justement que c’est vous qui maitrisez les informations que vous donnez, qui déterminez la façon dont VOTRE contribution sera répartie parmi les créateurs. Il n’y a aucun contrôle de ce que vous échangez, aucun contrôle de ce qui circule sur votre ligne Internet, aucun controle sur ce que vous faites de votre ordinateur... juste éventuellement, uniquement si vous le désirez, une automatisation de la déclaration de « ce que vous écoutez/regardez », dans le but de vous simplifier la tâche... et vous conservez un droit de regard et de modification complet sur ces données.

                        Pourquoi cela, car c’est absolument indispensable à la mise en oeuvre d’une répartition réellement « juste » des sommes collectées auprès des créateurs... le seul moyen d’être sûr que les artistes les moins connus ne seront pas les « oubliés » du système... ce que craignent le plus les artistes quand on leur parle de ces idées. Il est impératif de rassurer les créateurs sur ce point, et de respecter leurs demandes légitimes si on veut qu’ils puissent accepter l’idée d’une légalisation des échanges. C’est le prix à payer !

                        Mais vous remarquerez aussi que le système que je préconise n’a rien d’obligatoire. Vous ne payez que si vous souhaitez participer à ce système de partage (quelle que soit la technologie que vous choisissez). Si ce système, qu’on essaye de concevoir comme le meilleur compromis entre le respect des droits du public et des droits des créateurs, ne vous convient pas, rien ne vous oblige à y souscrire et vous pouvez continuer à acheter des CD et DVD en magasin (à l’ancienne) ou acheter des fichiers sur Internet (bourrés de DRMs...pour le moment), écouter la radio (et ses pubs nombreuses) etc... vous conservez le choix, votre liberté.


                      • thomthom 13 décembre 2011 20:43

                        Netflix , c’est mieux que rien et que ce qu’on a en France, mais c’est l’exemple même de mauvaise solution.
                        - on est limité aux contenus sélectionnés par le site... on n’y trouvera donc pas plus les « raretés » qui n’intéressent qu’une poignée de personnes et qu’on ne trouvera donc chez aucun revendeur. Avec le P2P, chacun partage ce qu’il a, ce qu’il aime... et c’est ce qui permet une meilleure diffusion des œuvres les moins connues, celles qui en ont justement le plus besoin. Sur ce point, Netflix est tout aussi limité que la FNAC du coin.
                        - tout est centralisé : Netflix doit supporter des couts d’hébergement et de connexion (upload) extrêmement élevés. les données doivent potentiellement traverser la planète avant d’arriver jusqu’à votre ordinateur. C’est tout ce que je dénonce : avec le P2P, chacun donne un peu de sa bande passante, qui sans cela est de toute façon largement sous utilisée, et surtout, c’est chacun de nous qui est diffuseur, le trafic généré est donc équitablement réparti dans tout le réseau et non concentré en quelques points (netflix, youtube...). ça évite les saturations et surtout ça engendre un cout d’utilisation et dimensionnement du réseau bien moindre.... et ces coûts que supportent les FAI, ils sont bien évidement indirectement répercutés sur votre facture.

                        Bref, du point de vue de la diffusion/distribution des oeuvres, toute solution sous forme « d’abonnement » ne vaut rien techniquement et économiquement à coté de l’efficacité des échanges directs de personnes à personnes (P2P)


                      • garisamui garisamui 14 décembre 2011 06:35

                        Étant à proprement parlé un laborieux de l’informatique, j’ai le plus grand respect pour ceux qui ont pris du temps de leur vie pour créer des outils donnant accès au partage gratuit ,( tout le monde n’ayant pas les moyens d’investir dans les loisirs audio visuels vu l’époque) et par là même à une forme de redistribution démocratique.
                        Pour tous ces hackers du bon droit, pour tous ces pourvoyeurs philanthropes , remerciement, respect et admiration !!!

                        Et que le Diable sodomise l’Empire...


                        • LeGoJac 14 décembre 2011 08:48

                          Bien voyons une redevance !
                          Pourquoi pas une redevance plombier tant qu’on y est ?
                          C’est un art la belle plomberie. A chaque chasse d’eau tirée il faudrait verser une petite somme qui servirait à rémunérer davantage le type qui a posé le robinet, celui qui l’a fabriqué, et enfin celui qui l’a dessiné.
                          Il va en falloir des redevances parce qu’il y a aussi les peintres, les menuisiers qu’on appellerait ébénistes (hop une redevance au cas où tu ouvrirais la fenêtre petit voyou), etc...

                          Que les AAArtistes et l’industrie de culture fiscale qui va avec arrêtent de nous gonfler plutôt.
                          Bon ok, ils ne s’arrêteront pas... Nous non plus d’ailleurs !


                          • George L. ZETER GEORGES L. ZETER 14 décembre 2011 12:19

                            merci pour cet éclairage ; quand j’entends à la TV et à la radio : « le C D de tel artiste sera dans les »bacs« la semaine prochaine... » je me dis que ces commerçants passent complètent à coté de la plaque.... dans les bacs ! vive la TSF aussi et l’ORTF !


                            • Qaspard Delanuit Gaspard Delanuit 14 décembre 2011 13:19

                              Excellent article.


                              Auparavant, il fallait payer très cher la transmission et la duplication de toute information (pendant longtemps il était nécessaire d’avoir un serviteur à cheval qui transportait des missives, un scribe qui recopiait des manuscrits, etc.)

                              A présent, l’information circule presque sans aucun coût, une fois les infrastructures techniques en place.

                              L’industrie culturelle, à l’ère de la reproductibilité infini et ultrarapide, voudrait que la technique ne puisse exister que pour servir ses seuls intérêts privés, en fait pour réduire à presque rien ses coûts de diffusion, mais en continuant à faire payer l’information comme au temps où elle était effectivement coûteuse parce qu’il lui fallait un support matériel. Dans ses formes les plus archaïques, cette industrie cherche donc à subsister en nous faisant croire que nous devrions payer un prix qui correspond pour sa plus grande partie à présent... au coût de la technique empêchant sa gratuité !! 

                              Alors que nous devions auparavant payer un copiste et un coursier pour faire circuler un message, on voudrait aujourd’hui nous faire payer le moyen d’empêcher l’information de circuler rapidement et librement. Ce que nous faisons d’ailleurs tous malgré nous en étant obligés de financer une usine à gaz monstrueuse, inutile et coûteuse telle que « Hadopi ». 

                              C’est un peu comme si nous devions payer 50 euros une place de concert dont 49 serviraient à faire fonctionner le système de flicage empêchant que ceux qui n’ont pas payé puissent entendre le concert.

                              La solution est que les intermédiaires inutiles, les flics de la culture et les politiciens au service de la conservation du vieux monde, que tous ces inutiles disparaissent. Et s’ils veulent vivre de la culture, qu’ils en produisent donc eux-mêmes en allant au contact du public. A vos plumes, à vos guitares, les actionnaires de TF1 !

                              • goc goc 14 décembre 2011 13:26

                                industries culturelles

                                ahh, c’est donc cela un oxymore !!!

                                 smiley


                                • thomthom 16 décembre 2011 14:15

                                  Pour aller plus loin, et en particulier pour ceux qui ont du mal à comprendre pourquoi la légalisation des échanges « hors marché » est la seule issue acceptable pour le public (quitte à définir des conditions d’exercices imposant certaines contraintes.. on ne peut tout avoir pour rien), je vous propose 2 lectures :

                                  - le livre « du bon usage de la piraterie »
                                  téléchargeable LEGALEMENT ici : http://www.framasoft.net/article3305.html

                                  - et, plus court, ce texte de l’UNAF est également très bon : http://www.unaf.fr/spip.php?article2688


                                  • FYI FYI 18 décembre 2011 01:25

                                    Leur véritable objectif c’est le contrôle, et ainsi de bute en blanc pouvoir ponctionner de manière récurrente les utilisateurs / populations.

                                    Voilà leur véritable objectif, à tous ceux qui se prétendent à la tête de ce système finissant.

                                    Internet pour eux est un cauchemar, car il créé l’abondance, d’où le logiciel libre qui en est une des expressions, contrairement à eux basé sur la rareté, dont leur outil de prédilection fût l’or puis l’argent.

                                    Dans un système basé sur l’abondance, il n’y aura plus d’argent, de contrôle car ils ne seront plus utiles ou acceptés.


                                    • jacques lemiere 18 décembre 2011 11:58

                                      Le piratage informatique a toujours eu bonne presse, c’est assez curieux, quand il s’agit de trouver de l’info que des gens cherchent à garder secrète contre l’intérêt du peuple on applaudit, mais quand il s’agit de fraude, c’est beaucoup plus discutable.

                                      La réponse à la fraude n’est pas seulement la répression, c’est aussi le civisme des citoyens.
                                      Une fraude massive conduit à la disparition de ce que l’on fraude ou vole. 
                                      Les bus ne circuleront plus dans certains quartiers ; déserté par les commerçants. 

                                      Le piratage ne disparaîtra pas en effet.

                                      Le bon coté du hacking c’est qu’on ne voit pas la victime. Mais ce n’est pas joli joli, à moins de vouloir une société reposant sur la fraude. Les discours révolutionnaires ou utopistes sont un voile que l’on met sur nos comportements inciviques. Et l’argument culturel est une plaisanterie, regardez ce qui est vu en streaming...les blockbusters c’est de la culture ??





                                      • herbe herbe 18 décembre 2011 15:38

                                        Tout à fait d’accord avec votre conclusion et cette phrase :

                                        "Il y a là un véritable sujet politique, qui ne pourra être traité tant que partout dans le monde, nos dirigeants seront des vieux schnocks qui ne comprennent plus rien au monde d’aujourd’hui et se retrouvent sous l’influence de puissants lobbies ne défendant pas l’intérêt commun mais bien leurs intérêts privés."

                                        Et voici un article qui sonne comme un CQFD implacable :
                                        http://www.nikopik.com/2011/12/lelysee-admet-officiellement-et-publiquement-la-non-fiabilite-dhadopi.html
                                        Allez Hadopi : RIP....


                                        • Qaspard Delanuit Gaspard Delanuit 18 décembre 2011 20:31

                                          Magnifique !! Un lien à faire circuler. 


                                        • herbe herbe 19 décembre 2011 01:41

                                          Tout a fait d’accord !

                                          Cet article est cité dans un autre article sur gizmodo, pour un arrosage encore plus fourni :

                                          http://www.gizmodo.fr/2011/12/17/l%E2%80%99elysee-telecharge-des-films-et-de-la-musique-illegalement.html

                                          il y aussi slate :
                                          http://www.slate.fr/story/47641/youhavedownloaded-telechargements-bittorrent

                                          Bon si la connerie ne se voit pas maintenant que faire de plus ....heureusement qu’elle ne tue pas...
                                          Au fait il vaut mieux utiliser les armes de la dérision parce que d’autres comme le parti pirate ne vont peut-être bientôt plus prendre les même précautions pour défendre les libertés numériques, ils envisagent carrément d’appliquer les paroles de notre marseillaise :

                                          http://www.framablog.org/index.php/post/2011/12/18/prendre-armes-falkvinge


                                        • lemouton lemouton 19 décembre 2011 09:46

                                          J’ai encore revu hier soir « Le Nom de la Rose » et je reste rêveur sur
                                           l’ancienneté du combat pour la possession, la conservation, la diffusion de la connaissance humaine... smiley

                                          Revient Guillaume de Baskerville... Les obscurantistes sont toujours là !! !..... smiley


                                          • thomthom 23 janvier 2012 13:07

                                            Petite anecdode qui il me semble illustre parfaitement mon article.
                                            conversation ce matin entre deux de mes jeunes collègues :
                                            « - tu as vu la série truckmuche ?
                                            - Non, c’est bien ?
                                            - oui, c’est super, tu devrais la regarder
                                            - et je la trouve où maintenant ? (faisant allusion à la récente fermeture de Megaupload)
                                            - sur ma clé USB »

                                            pas besoin de megauplaod, pas besoin d’Internet... juste d’un bon réseau relationnel et de clés USB

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