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  • F. 20 septembre 2008 13:52

    Désolé pour ce e-charabia dans l’en-tête :)
    Manque d’expérience : copier-coller depuis Word, et balises de style alors invisibles dont la fonctionnalité de prévisualisation du texte avant publication ne m’a pas rendu compte.



  • F. 20 septembre 2008 03:40

    L’anonymat est un moyen (hypothétique en notre époque de traçabilité et d’imputabilité) qui peut servir plusieurs fins, est pas seulement celle des corbeaux.

    J’apprécie, Sylvain, la qualité de votre écriture et du développement de votre thèse, mais ne peut y souscrire intellectuellement.

    En effet, un moyen peut servir plusieurs fins, et l’affirmation que le choix de l’anonymat d’un auteur implique nécessairement une intention malveillante, est une idéologie (prenez le dans un sens faible et non accusateur, je vous en prie).

    Essayez d’imaginer la matière noire dans l’univers des idées, qui ne rayonnera jamais, tout simplement parce qu’indépendamment de la censure, l’autocensure est aujourd’hui très forte, trop forte (les journalistes le reconnaissent eux-mêmes, c’est tacite).

    En particulier de nombreux milieux avisés et puissants, en appui sur leur doctrine interne (sciences, politique, philosophie, sociologie, psychologie, industries, …) ne permettent tout simplement pas les décryptages qui lézarderaient ladite doctrine, et cibleraient, en vue de la neutraliser, l’idée ‘hérétique’, à travers le crédit de l’auteur, voire à travers l’auteur lui-même (les leviers sont multiples).

    Vous voyez, j’assume, à demi couvert, de penser une idée impopulaire, celle que notre société a besoin de forums d’expression anonyme pour se dépasser, pour réamorcer l’émergence en panne des idées nouvelles.

    Si un contenu est inepte, déplacé, agressif, mensonger, dénonciateur, provocateur… c’est-à-dire sans intérêt mis à part pour les sots qui se laissent exciter par des gueux, vous n’avez pas besoin de connaître l’identité de l’auteur pour ne pas avoir envie d’en poursuivre la lecture et encore moins d’y répondre, ou bien à l’opposé, d’y répondre avec une calme véhémence argumentée, et tout aussi anonymement.

    Si un contenu bien construit vous semble malgré tout suspect d’être conçu à des fins d’influence sectaire, politique, industrielle, … c’est-à-dire qu’il vous paraît faussement sincère et réellement intéressé… soyez circonspect et assez malin pour le prendre avec les pincettes de votre esprit critique, comme vous le feriez d’ailleurs (je l’espère) avec un texte signé. Vous pouvez faire part de vos doutes, ... anonymement.

    Et si un texte anonyme, impersonnel, suscite en vous de nouvelles réflexions, en offrant un angle neuf et éventuellement difficile à assumer en nom propre, sur un sujet de fond ou d’actualité, pourquoi vous en priver au nom d’un principe ?

    Le seul risque que j’y vois, c’est que la bêtise s’épuise, que l’esprit critique constructif se développe, et que les manipulations basées sur la duplicité se sentent soudainement mal à l’aise.

    Il est clair qu’aujourd’hui, aucune technologie ne le permet et que tout le monde le sait plus ou moins.

    Et à mon sens, il en résulte que l’esprit dialectique est en panne.



  • F. 14 avril 2008 15:01

    Vous illustrez particulèrement bien le caractère prophétique des classifications.

    De ce bel héritage d’Aristote, nous avons d’une part construit la capacité de ranger les connaissances trop multiples que nous produisons en disséquant la nature que nous observons.

    Le hic, c’est que classifier, c’est artificiellement segmenter des concepts pour les distinguer.

    Or on peut avoir tendance à oublier, en segmentant, en critérisant les objets appartenant ainsi à une même classe, que ces opérations définissantes restent bien des tautologies, des énoncés de principes premiers nécessaires comme fondations et appuis à un raisonnement.

    Tant qu’on reste dans les ’grandes masses’ d’un système simple et qu’on n’oublie pas qu’on est en train de mener des raisonnements vrais sur des schémas faux (le but est de rendre les choses intelligibles (dans la limite de ce qui est formulable de manière intelligible)), tout va bien.

    Mais quand on a oublié ce postulat implicite de base, on en arrive à vouloir juxtaposer à la réalité complexe - où chaque objet, par la réalité de sa singularité (une conjonction unique et inédite de critères) définit sa propre classe et interagit potentiellement avec tous les autres - une vision arborescente des choses.

    C’est par exemple ainsi que les technocrates ou les idéologues de tous bords projettent une vision (par essence réductrice) de la société, sur la société (la sociétalisation de la société ?).

    Sans rire, la nature est fortement maillée, dans toutes les directions, l’invisible à nos sens prédomine sur le champ limité de ce que nous percevons. La nature n’est pas un arbre de concepts, avec une racine et des branches dissociées qui n’en finissent pas de se ramifier.

    C’est pourtant la vision culturelle de la science en ce début de XXIème siècle.

     

     

     



  • F. 28 mars 2008 22:51

    Il y a un effondrement de l’investissement dans tous les sens du terme et une systématisation des logiques de court-circuits à tous les étages.

    Le système du ’toujours plus, tout de suite, pour moi, pour moi’ a épuisé, tel une étoile fatiguée, toutes ses ressources et a amorcé un effondrement rapide sur lui-même.

    C’est un trou noir civilisationnel en formation, et potentiellement les prémices d’événements qu’il n’est pas prudent de pronostiquer ouvertement. Aucune époque n’a aimé ses Cassandres ni ses prophètes de malheurs.

    Il est difficile de trouver les bons mots et le bon ton pour expliciter ce que nous sommes nombreux à ressentir.

    Alors, je vous mets sur la voie de Bernard Stiegler qui développe une philosophie intéressante à ce sujet, et vous propose la lecture d’un texte de Paul Valéry qui date de 1919 : la crise de l’esprit.

    J’espère que de savoir que vous n’êtes pas seul dans ce ressentiment qu’il est interdit et dangereux d’exprimer, sauf dans le secret d’un cabinet de psy, vous donnera la capacité de prendre le recul qui donnera le bon relief réthorique à vos mots. Ce sera au moins une défense symbolique face aux stigmatisations tout aussi symboliques dont vous pourriez demain faire l’objet.

    Pour en revenir au titre de votre article, je pense que vous pouvez parler, pour employer un terme à la fois plus fort et plus exact, de décivilisation. Cet effondrement est en accélération et son issue prévisible redoutable. Dites-vous, pour ’positiver’, que vous avez la ’chance’ de vous maintenir en conscience et de faire donc partie des 30% de Milgram qui ont une chance de ne pas monter bêtement dans le train.

    Bon courage et relisez le discours de Descartes pour garder votre cap.



  • F. 21 mars 2008 18:08

    La société de l’information ne change rien aux fondamentaux de la nature humaine.

    La volonté de puissance ou le déclin, il faut à présent choisir selon une échelle de modalités devenue binaire, d’où est exclu le tiers exclu, cet arbre qui cache la forêt des voies d’émergence (progressisme ?).

    Les nuances disparaissent dans un tourbillon de bits qui consacre la radicalisation des rapports de forces, qui se figent notamment autour de l’asymétrie d’information (dont le compte en banque ou le carnet d’ordre sont des épiphénomènes), cette asymétrie qui institue la caste des « riches intelligents qu’il faut intelligemment mettre sur orbite » par distinction d’avec le peuple des « pauvres cons qu’il faut intelligemment enterrer ».

    On vous parlera de la « longue traîne », et vous croirez à cette loi qui comme la loi de Moore, est une prophétie auto-réalisée par ceux qui vous en dispensent l’explication justifiante de votre état.

    Divisez-vous, en jouant à vous sentir puissants, vous aussi, aussi longtemps que le maître du jeu voit tout et peut agir à sa guise et furtivement en tout point de l’échiquier pour modifier votre destin en fonction de son dessein.

    Craignez et suspectez votre prochain, pour ne pas lever les yeux vers le haut de la pyramide, là où niche le grand diviseur, architecte de cette belle société.

    Et oui, rien de nouveau à l’horizon, la méta-stratégie c’est diviser pour régner.

    Cher maître, êtes vous certain de ne pas avoir votre propre maître, celui dont vous êtes l’instrument sans qu’il ne soit plus divin que vous ?

    N’avez-vous pas le sentiment qu’une politique de civilisation implique la recherche d’autre chose qu’une réplique de l’époque de Pharaon, ou de tout autre référent que vous cachez dans les tréfonds de votre inconscient ?

    Si je vous propose d’éteindre le courant, de jeter votre portable et de vous déconnecter d’Internet, vous ne me répondrez même pas :

    Mon cher ami venez que nous allions brouter l’herbe de nos campagnes pour retrouver le bon goût de la sauvagerie

    Ce n’est même plus nécessaire, un million d’autres se chargeront de ce « buzz » pour vous, établissant formellement et démocratiquement que cette proposition est absurde.


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