Un jour, un de mes amis décida de « booster » la croissance de ses plantes d’aquarium. Pour ce faire, il s’acheta un « kit » de diffusion de CO2 dans son aquarium.
Je le mis en garde sur un point : il n’avait pas de régulateur de pH. Peu importe, me répliqua-t-il, mon matériel est fiable !
Je le vis arriver un matin, la mine décomposée : tous ses poissons étaient morts pendant la nuit, de façon inexplicalble. La mesure du pH fournit bien vite l’explication : il était tombé à 4,5 !
Conclusion : le CO2 n’est pas un polluant et il n’est pas dangereux (?)
« On dirait que les réchauffistes font moins les mal »
Vous avez voulu écrire « malins », je suppose ? Le problème n’est même pas de savoir si on est « pour » ou « contre » le réchauffement climatique. Le problème de la disparition de certaines espèces est vieux d’au moins 40 ans et il ne concerne que l’augmentation du taux ce CO2 dans l’eau des océans. Rien à voir avec leur température.
« Votre argumentation sur les TAC et les KH commencera à m’intéresser lorsqu’elle sera quantifiée. »
C’est malheureusement ce que je craignais : la mauvaise foi.
Permettez-moi de vous signaler que vous partez de la notion de pH et que vous la quantifiez pour servir (faussement) à votre démonstration. Donc, là, non seulement vous vous « plantez », mais vous refusez de l’admettre.
Une observation scientifique sans quantification est absolument sans aucun intérêt comme guide pour l’action.
Je ne suis pas l’auteur de l’étude débile que vous rapportez dans votre article. Dans le cas contraire, j’aurais évidemment inclu dans la protocole expérimental les mesures des KH, taux de calcium dissous, pH, etc...
Enfin, pour clore le débat (avec moi en tout cas), j’espère que vous serez en capacité d’admettre que nous vivons sur une terre qui a ses limites et dont les ressources sont finies. Si donc une espèce pompe du calcium plus que ce qu’il lui convient dans le milieu marin,elle ne peut le faire qu’au détriment d’autres espèces. Nous revenons donc à mon, propos, à savoir que nous sommes dans un milieu dont l’équilibre entre les espèces est rompu en raison d’une rupture de son équilibre physico-chimique.
1) Quelles sont les valeurs auxquelles le « TAC » ou le « KH » commenceraient à avoir une influence discernable (i.e. différenciable des influences naturelles) et « néfaste » (toutes les influences ne le sont pas) sur la vie marine ?
Il n’y a pas d’influences naturelles néfastes. Les espèces vivent toutes dans une « plage optimale » (la sélection naturelle, vous en avez entendu parler ?) Si vous voulez en avoir la preuve, essayez de maintenir des espèces marines dans un aquarium (milieu instable). Vous verrez que vous ne tarderez pas à avoir des surprises et vous comprendrez (j’en doute) que les animaux ont des exigences pour se maintenir en vie.
Là, vous me verriez soulever, en guise d’intérêt, une première oreille. Là ,en tant que citoyen, je demanderai qu’on me réexplique le TAC et le KH
Ma deuxième oreille se soulèverait lorsque vous m’apporteriez des éléments qui établiraient que les évaluations ci-dessus ont été obtenues par des processus de création du savoir scientifique qui élimineraient les manipulations partisanes de type CRU.
Je constate que vous n’avez pas la moindre connaissance du milieu marin (ni même du milieu aquatique) et je ne peux que vous conseiller de vous renseigner auprès d’un club d’aquariophilie marine, dont tous les membres possèdent quelques notions élémentaires de chimie aquatique. Vous auriez d’ailleurs dû commencer par m’indiquer que vous n’aviez aucune compétence pour traiter de ce sujet, cela m’aurait épargné une perte de temps.
Car vous ne semblez pas vous rendre compte du ridicule de vos affirmations : ce serait donc le CRU (Climat Research Unit) qui aurait la faculté, le pouvoir magique de changer les lois de la chimie minérale, et, en publiant des chiffres faux, d’augmenter la solubilité du calcium dans l’eau. Nous vivons une époque formidable ! C’est la négation pure et simple de toute découverte scientifique, de toute loi scientifique, reproductible à l’infini. Il n’y a pas de pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.
Je suis absolument désolé, mais votre article étant quand même très orienté « anti-réchauffiste », je pense qu’une opinion contraire à la vôtre était nécessaire
Je me demande si votre démonstration ne se retournera pas finalement contre vous. Il est possible que certaines espèces marines « profitent » de la situation et s’en tirent mieux que d’autres et même voient leur croissance facilitée. Cela prouve tout simplement qu’il existe bien un déséquilibre dans la chimie du calcium de nos océans. Donc, non, la nouvelle que vous annoncez n’en est pas une « bonne ».
Je pense que vous avez commis l’erreur de vous en tenir à des variations de pH des mers alors qu’il aurait été plus judicieux de parler en terme de concentration en calcium (magnésium éventuellement), c’est à dire en Titre Alcalimétrique Complet (T.AC.) ou Dureté Carbonatée (KH.) L’eau de mer est en effet naturellement basique et une variation de cette basicité n’est pas sans conséquences. Son pH, dans la nature est d’ailleurs très stable, ce qui est loin d’être le cas dans certains aquariums. Tout aquariophile marin et récifal vous montrera que, pour augmenter la concentration de son eau marine en calcium, pour nourrir ses coraux, il lui faudra en dissoudre dans un RAC (réacteur à calcium.)http://jmsnat.free.fr/site/rac+++.html
Comme indiqué sur le lien, pour dissoudre du calcium, il faut du... CO2. Donc, toute augmentation de la teneur en calcium de l’eau de mer (même si elle ne profite qu’à certaines espèces) doit faire soupçonner une trop grande concentration en CO2 de cette eau.
Pour ce qui est du pH de l’eau de mer, il se situe dans la zone idéale de 8,2 - 8,3, ce qui correspond à l’équilibre calco-carbonique de l’eau (8,275 très exactement.) Vous ne pouvez donc pas affirmer que l’eau de mer est « acide » à des valeurs inférieures à pH=7. Elle l’est à des pH bien supérieurs : un pH de 8, pour une eau marine, n’est pas encore catastrophique, en dessous, il faut quand même être vigilant pour certaines espèces animales.
Une étude sur les variations de concentration de l’eau de mer en calcium serait beaucoup plus significative.
Sans vouloir faire du catastrophisme, je ne pense pas qu’il faille se réjouir de la croissance accélérée de certains organismes (algues calcaires, crustacés ou coquillages.) C’est même assez préoccupant, car leur croissance ne dépend que de la faculté de l’eau à dissoudre du calcium (roches ou squelettes de coraux) donc de sa teneur en « acide carbonique »