je ne connais pas votre livre, et je ne peux pas juger de son contenu.Je n’en connais que les courts extraits cités dans l’article d’un internaute d’Agoravox - pris hors contexte, ces extraits paraissaient en effet assez choquants ; le titre de l’ouvrage ( je ne sais pas si vous l’avez choisi ou si on vous l’a imposé pour des raisons commerciales ) m’avait également semblé regrettable.
Cependant, j’apprécie les éclaircissements que vous apportez sur votre travail d’expert et sur le cas particulier que vous avez développé dans votre ouvrage. Quoi qu’en pensent certains, la justice doit se pencher sur toutes les affaires criminelles avec la même rigueur et la même lenteur si le cas l’exige. Il faut laisser les exécutions sommaires à d’autres régimes que la démocratie.
Enfin, je partage le point de vue que vous exposez dans votre avant-dernier paragraphe : "D’une manière plus générale, j’ai la conviction qu’il y a toujours un avantage à ne pas ignorer nos fragilités, à savoir que le mal est à nos portes, et qu’il y aurait un grand danger, aussi bien individuellement que collectivement, à s’interdire cette reconnaissance. Si l’on veut dominer ses passions, il faut commencer par éviter de se tromper sur soi-même, de se mentir et de s’abuser". Je crains toutefois que cet appel à sonder sa propre conscience - thème si bien développé par Montaigne puis par Pascal - ne soit devenu un exercice trop rude pour l’homme moderne. D’abord parce qu’on le confond avec un appel au relativisme, ensuite parce que notre mode de vie actuel tend à nous enfermer dans des raisonnements de plus en plus simplistes.
Donc, le roseau pensant, après s’être efforcé de bâtir mille et une "cités du soleil" contre la loi naturelle fondamentale (le plus fort dévore le plus faible), serait obligé d’y revenir.
Après avoir pensé des choses inouïes, comme "justice", "tolérance", "dignité de l’homme", "liberté", "égalité", "fraternité", il faudrait qu’il y renonce. Belle perspective.
Il ne lui resterait plus que de rares valeurs ayant échappé aux lois du marché, l’amitié et l’amour.
j’hésite entre deux références, pour conclure sur votre conclusion.
l’une : Manon Lescaut est une belle dame, follement amoureuse de son pauvre Des Grieux, mais ... : " Je compris tout d’un coup à quels nouveaux malheurs j’allais me trouver exposé ; l’indigence était le moindre. Je connaissais Manon ; je n’avais déjà que trop éprouvé que, quelque fidèle et quelque attachée qu’elle me fût dans la bonne fortune, il ne fallait pas compter sur elle dans la misère. Elle aimait trop l’abondance et les plaisirs pour me les sacrifier ..."
l’autre, la dernière phrase de "Germinal" : "Des hommes poussaient, une armée noire, vengeresse, qui germait lentement dans les sillons, grandissant pour les récoltes du siècle futur, et dont la germination allait faire bientôt éclater la terre. "