alceste

à Mr Burns

Dans un débat précédent sur le surendettement, j’avais émis l’idée que les banques pouvaient conseiller sagement et prudemment leurs clients les plus vulnérables, et j’apprécie votre point de vue sur le sujet.

Une chose me tracasse, cependant : vous opposez les banques professionnelles et responsables à ces organismes voraces et peu scrupuleux sur le plan moral que sont Cetelem et Sofinco. Ayant peu de connaissances sur ces organismes de prêt, j’ai consulté Wikipédia et j’ai vu que Cetelem était une filiale de la BNP et que Sofinco était une filiale du Crédit Agricole. J’avoue que je ne sais plus trop qu’en penser...

cher Pallas,

pour soutenir votre point de vue si judicieux sur les pauvres, je vous propose un extrait du pamphlet de Jonathan Swift :MODESTE PROPOSITION
POUR EMPÊCHER LES ENFANTS
DES PAUVRES D’ÊTRE À LA CHARGE
DE LEURS PARENTS
OU DE LEUR PAYS
ET POUR LES RENDRE UTILES AU PUBLIC
Jonathan Swift
....
J’en viens donc à exposer humblement mes propres idées qui, je l’espère, ne soulèveront pas la moindre objection.

Un américain très avisé que j’ai connu à Londres m’a assuré qu’un jeune enfant en bonne santé et bien nourri constitue à l’âge d’un an un met délicieux, nutritif et sain, qu’il soit cuit en daube, au pot, rôti à la broche ou au four, et j’ai tout lieu de croire qu’il s’accommode aussi bien en fricassée ou en ragoût.

Je porte donc humblement à l’attention du public cette proposition : sur ce chiffre estimé de cent vingt mille enfants, on en garderait vingt mille pour la reproduction, dont un quart seulement de mâles - ce qui est plus que nous n’en accordons aux moutons, aux bovins et aux porcs - la raison en étant que ces enfants sont rarement le fruit du mariage, formalité peu prisée de nos sauvages, et qu’en conséquence, un seul mâle suffira à servir quatre femelles. On mettrait en vente les cent mille autres à l’âge d’un an, pour les proposer aux personnes de bien et de qualité à travers le royaume, non sans recommander à la mère de les laisser téter à satiété pendant le dernier mois, de manière à les rendre dodus, et gras à souhait pour une bonne table. Si l’on reçoit, on pourra faire deux plats d’un enfant, et si l’on dîne en famille, on pourra se contenter d’un quartier, épaule ou gigot, qui, assaisonné d’un peu de sel et de poivre, sera excellent cuit au pot le quatrième jour, particulièrement en hiver.
....

à Basebou

je comprends votre réaction : Agoravox permet à tous de prendre la parole, y compris à des personnes qui confondent "débat citoyen" et "défouloir ordurier", et qui, faute d’arguments sur le sujet d’un article, s’en prennent à la personne ou détournent la discussion vers d’autres thèmes. Mais il me semble que cela fait partie de la vie de l’Agora, et je ne voudrais pas que ces propos soient censurés, si ennuyeux qu’ils soient. Laissons gambader les trolls...

je ne crois pas que l’article de Morice soit anti-américain : beaucoup d’Américains s’élèvent maintenant contre la poursuite de la guerre en Irak pour de multiples raisons.

à l’appui de ce point de vue, je me permets d’insérer cet extrait d’article du Guardian ( je ne pense pas avoir trahi l’esprit du texte en traduisant, mais il est facile de le retrouver en version originale) :

* Aida Edemariam
* The Guardian,
* Thursday February 28 2008
* Article history

"Je [Aida Edemarian] suggère, en jouant l’avocat du diable, que de calculer à sa façon le coût de la guerre et conseiller le repli, pourrait être perçu comme une incitation à revenir à l’isolationnisme. "Non,[réplique Joseph Stiglitz] je pense que c’est une erreur fondamentale. Le problème de l’Irak c’est que c’était la mauvaise guerre, et la mauvaise série de questions. Obama a été très bon à ce sujet. Il a dit :« Je ne suis pas contre la guerre - je suis juste contre les guerres stupides. " Et je me sens très proche de lui sur ce point. Tandis que nous étions préoccupés par les armes de destruction massive qui n’existaient pas en Irak, la Corée du Nord montait son arsenal. Pour utiliser une expression américaine, nous nous sommes trompés de cible. Et pendant que nous combattions en Irak , L’Afghanistan a empiré, le Pakistan a empiré. En fait, en menant une guerre que nous ne pouvions pas gagner, nous avons perdu des batailles que nous aurions pu remporter. " Ces batailles perdues incluent de meilleurs soins de santé pour des millions d’Américains, une solide économie mondiale, une meilleure santé , une plus grande indépendance en Afrique et une plus grande stabilité du Moyen-Orient.(...)"

En chiffres :

$ 16bn
Le montant de la dépense des États-Unis sur la facture mensuelle des frais de fonctionnement de la guerre en Irak et en Afghanistan -

138 $
Le montant versé par tous les ménages américains chaque mois pour les coûts de fonctionnement actuels de la guerre

$ 19.3bn
Le montant qu’Halliburton a reçu en obtenant le monopole des contrats pour travailler en Iraq

$ 25bn
Le coût annuel pour les Etats-Unis de la hausse du prix du pétrole, elle-même une conséquence de la guerre

$ 3 billion
Une estimation prudente du coût réel - pour la seule Amérique - de l’aventure irakienne de Bush. Le reste du monde, y compris la Grande-Bretagne, va assumer à peu près le même montant

5 milliards de dollars
Coût de 10 jours de combats en Irak

$ 1 billion
L’intérêt que l’Amérique aura payé en 2017 sur l’argent emprunté pour financer la guerre

3%
La baisse moyenne de revenus de 13 pays africains - le résultat direct de la hausse des prix du pétrole. Cette baisse a plus que compensé l’augmentation récente de l’aide étrangère à l’Afrique

Il me semble que pour être libre et responsable de ses choix, il faut agir en connaissance de cause.

- les organismes de prêt font une publicité pressante pour pousser toujours plus de gens vers le crédit.

- Les banques connaissent parfaitement les mécanismes de la finance, mais ce n’est pas le cas de la plupart des consommateurs. Ne devraient-elles pas donner des conseils de prudence à leurs clients les plus vulnérables ?