@Mozart
—
Les dirigeants de la ROA et et de la RONA étaient bien tous des
russes de l’intérieur
Sans aucun doute, mais qu’est ce que cela veut dire ? Ces mouvements
étaient simplement des soulèvements collaborateurs anti-communistes
à l’intérieur de la Grande-Russie, souvent proches des Russes
Blancs, quoi de plus normal à leur existence à une époque où
celle-ci était soumise à un totalitarisme communiste violent ? Il
était inévitable que certains de ses habitants veuillent s’en
libérer, et voient dans les forces de l’Allemagne nazie la seule
occasion de le faire. La comparaison avec les nationalistes bretons
que vous avez faite ailleurs serait là la plus appropriée. Les
Grand-russes auraient d’ailleurs été beaucoup plus nombreux à
rejoindre ces armées si Hitler n’avait pas été aussi stupide. Mais
surtout, le pouvoir russe actuel ne cherche en aucun cas à les
glorifier, alors qu’elles seraient moins infamantes idéologiquement
que le bandérisme.
Chaque phrase indique qu’il s’agissait de la fin de la guerre de 39-45,
de la victoire de 1945. Avez-vous vu à la fin de la guerre froide
quelque chose qui justifierait qu’on en parle ainsi ?
— tout le monde applaudissait à la paix.
— tout le monde était heureux de la victoire.
On
pourra toujours se demander si Dumas a compris la question ou non, et
épiloguer là-dessus, sans résultats ; mais je tiens à rappeler
quelque chose : la fin de la Guerre Froide était à l’époque
souvent considérée comme étant la vraie fin de la Deuxième Guerre
Mondiale. Et ensuite, oui, ne pas l’oublier, mais la Guerre Froide
était une vraie période d’hostilité, et perçue comme telle par
les populations de l’époque, avec un risque d’embrasement à tout
moment. Alors oui, sa fin signifiait que les perspectives de conflit
s’éloignaient, et ainsi avait été vue comme une ère de paix qui
s’ouvrait devant nous. Il n’y a donc aucune contradiction avec l’idée
que Dumas voulait dire ça, et qu’il en ait parlé de façon si
enthousiaste.
— Stepan Bandera a passé, aux frais d’Adolf, 2 années dans le camps de concentration de Sachsenhausen
Il
est inutile de ressortir cet argument, qui ne change rien à cette
vérité, que Stepan Bandera était un vrai nazi. La seule chose que
vous mettez en évidence, c’est que c’était un nazi ukrainien qui a
été mis en cellule par les nazis allemands pour des désaccords
stratégiques, autrement dit, un désaccord entre nazis et nazis en
l’occurrence. Rappelons-le, Hitler était tellement borné qu’il
pensait que tous les Slaves étaient des sous-hommes mongolisés qui
devaient être soumis aux « Aryens » (la race nordique en fait), et
qu’aucun État véritablement souverain ne devait être mis en place
sur les terres de la vieille Russie, car même s’il avait été
allié, cela aurait entravé cet objectif. Bandera, comme les autres
nazis ukrainiens (appelons-les bandéristes à partir de
maintenant), était un ultranationaliste raciste, qui ne pouvait pas
se voir comme un sous-homme, bien évidemment : il était partisan
d’une vision raciale qui faisait des Ukrainiens, ceux de l’Ouest du
moins, des Nordiques, blonds aux yeux bleus, qui faisaient face aux
hordes slaves et mongoles qui infestaient la Russie (en fait la
Russie orientale). Il voulait donc mettre en place un État ukrainien
qui aurait asservi les Russes avec l’aide de ses alliés allemands.
Les bandéristes ont en effet fourni de très importants contingents
aux envahisseurs allemands, qui ont combattu à leurs côtés contre
les Soviétiques et ont participé au massacre des Juifs, leur aide a
souvent été précieuse aux Einsatzgruppen responsables du massacre
de milliers de Juifs, de Tsiganes et d’opposants divers,
anti-communistes de toutes ethnies et langues. En raison du
désaccord politique sur la création d’un État Ukrainien, une
partie des bandéristes ont formé des mouvements de résistance
contre les Allemands, tout en étant responsables du massacre... de
milliers de Juifs, de Tsiganes et d’opposants divers,
anti-communistes de toutes ethnies et langages, sans oublier des
milliers de Polonais et de pro-russes. Entre les deux, certains ont
louvoyé au gré des circonstances, ainsi Bandera, après avoir été
libéré pour réunifier les deux camps bandéristes, a préféré
rester les bras croisés parce qu’il ne comprenait que trop bien que
l’Allemagne nazie avait perdu la guerre et préférait se préparer
pour la suite, prendre les armes contre les Soviétiques ; néanmoins,
devant l’avancée de ceux-ci, il a préféré suivre ses
coreligionnaires idéologiques jusqu’en Allemagne, là où
après-guerre, réfugié dans les zones occupées par les alliés, il
n’a nullement été inquiété par ces derniers, qui envisageaient
déjà de l’utiliser contre l’URSS, ce qu’il a fait avec enthousiasme
jusqu’à son assassinat, probablement des mains du KGB. Son parcours
d’après-guerre, rappelons-le, est simplement semblable à celui de
quantité d’autres nazis, de tous pays, qui ont été retournés et
protégés par la CIA et d’autres services occidentaux contre les
communistes.
— Les ukrainiens n’ont pas été la république soviétique qui
aurait donné le plus de morts dans l’armée rouge lors de la WWII (17%
des tués de l’armée rouge).
— Staline était un idiot
pour avoir décerné le titre de ville héroïque de la nation à Kyif pour
son exceptionnelle résistance à l’ennemi
Là
encore, vous faites une présentation biaisée des choses. Oui, Kiev
et l’Ukraine ont fourni une très grande résistance à l’envahisseur
nazi, mais c’était dans le cadre de la Grande Guerre Patriotique,
comme on dit en Russie, dans laquelle leurs populations se
reconnaissaient. Et c’était principalement l’Ukraine centrale et
orientale qui ont fourni cette résistance. Ce qui était normal, car
elles ont beaucoup souffert sous l’occupant nazi, y compris sous les
coups de boutoir de leurs « compatriotes » collaborateurs. Quel
dommage que al célébration de la fin de la Seconde Guerre Mondiale
vienne d’être interdite par Zelensky... L’Ukraine occidentale a elle
fourni la plupart des ces collaborateurs, les bandéristes autrement
dit. En fait, les héritiers de ces Ukrainiens qui ont valu la
reconnaissance officielle des dirigeants soviétiques à leur région
sont ceux qui à l’Est, au Sud et dans une certaine mesure au Centre
résistent à l’ultranationalisme qui infeste désormais le pays,
autrement ceux qui accueillent bien les Russes ou qui fuient en
Russie. Tandis que les mêmes ultranationalistes sont les héritiers
de Stepan Bandera et des nazis de la Deuxième Guerre Mondiale.
Et
il est inutile également de ressortir les chiffres de
l’extrême-droite (en fait de l’ultra-droite) aux dernières
élections, avec comparaison avec les partis d’Europe Occidentale ou
non. Si des formations comme Svoboda et Pravy Sektor ont vu leurs
scores fondre depuis 2013, quand ils étaient les deuxièmes forces
électorales en Galicie et à Kiev (mais bon, ils font quand même
encore des scores de 5 à 7%), leurs idées se sont banalisées,
répandues dans d’autres mouvements, que nombre de leurs cadres ont
rejoint, beaucoup de leurs membres, anciens membres ou sympathisants
sont au gouvernement ou dans la haute administration, notamment
militaire. Maintenant, les partis ordinaires ont des discours très
radicaux. En fait, c’est une grande partie de la scène politique qui
tient désormais un discours de haine anti-russe, qui mérite le
qualificatif d’extrême-droite. Il n’y a aucun sens à faire la
comparaison avec la situation en Europe Occidentale, où les partis
d’extrême-droite sont très modérés à comparer. Là-bas, en
Ukraine, quand on parle d’extrême-droite, j’insiste, il s’agit
vraiment d’ultra-droite. L’extrême-droite, ce sont tous ces hommes
politiques qui donnent dans la haine anti-russe et la réécriture de
l’Histoire, qui traitent les Moscovites de descendants arriérés de
Mongols et de Tatars, et qui dressent des statues à Stepan Bandera
et des SS, principalement dans l’Ouest. Non, le pouvoir russe actuel
peut avoir bien des torts, mais pas celui de faire de la cause
nationaliste ukrainienne actuelle un héritage en droite ligne du
nazisme.
Dans ce cas, citez les paroles de Dumas (et non pas celles de Berruyer) où il dit quelque chose du genre :
— En ma présence tel responsable occidental (lequel ?) a
dit à tel responsable russe (lequel ?) : je promets qu’il n’y aura pas
d’expansion de l’OTAN à l’Est.
Je pourrais discuter quand vous aurez apporté cela.
Déjà,
désolé pour vous avoir invectivé trop violemment, mais il est vrai
que j’avais l’habitude de croiser sur différents forums des
manipulateurs, qui n’hésitaient pas à recourir à la déformation
des propos ou à faire semblant de ne pas les comprendre. Quant aux
conditions auxquelles les propos d’un ancien intervenant seraient
recevables, je comprends que vous vouliez les imposer ainsi, mais le
problème, c’est que ce n’est pas de la sorte que les choses
marchent. Les informateurs et autres lanceurs d’alerte n’ont pas à
obéir à un agenda que vous auriez fixé d’avance, et de fait ils ne
le font en général pas. C’est en effet un problème que j’ai
rencontré sur d’autres forums. On peut regretter que Dumas ne se
soit pas étendu dessus plus longtemps, mais c’est probablement parce
qu’il n’en voyait pas la nécessité, en plus de son grand âge.
Après,
au sujet de vos accusations de fraude à l’encontre de Berrruyer, je
vous en laisse la responsabilité. Mais il est vrai que la seule
façon de conclure que Dumas ne dit pas ce que l’on comprend
naturellement est de recourir à cette « interprétation ». Sinon,
quand Dumas dit « c’était quand même la fin de la guerre », je
pense qu’il veut vraiment dire la Guerre Froide, pas celle de 1945.
Mais même là, on peut considérer que la réunification
allemande c’était la vraie fin de la guerre de 1945,
comme on le faisait à l’époque souvent valoir. Donc je
ne vois pas de contradiction, car je pense que c’était en effet
probablement ce qu’il voulait dire.
Sinon,
vous faites grand cas de ce que la décision de l’OTAN était
unilatérale, mais il reste que la source de tous les problèmes est
sans doute là. Comme il est impensable que les responsables de
l’OTAN n’en aient pas parlé à leurs interlocuteurs soviétiques,
ceux-ci ont conclu naturellement à l’époque qu’il irait de soi que
l’OTAN ne s’étendrait pas. Le fait que le Pacte de Varsovie n’ait
été dissous qu’ensuite, même si cela créait une nouvelle
situation, ne devait cependant pas la changer de ce point de vue, aux
yeux des ex-soviétiques. Il est vrai que toute la dynamique du
désarmement dont il avait été convenu ne pouvait en aucun cas
fonctionner dans une telle perspective, et que cet engagement (car
c’en était bien un) impliquait de ne pas en profiter. Et du reste,
même Bush à l’époque ne semble pas avoir agi dans un tel but, car
il semblait aller de soi que cette décision signifiait cela.
Malheureusement, d’autres ne l’ont pas vu de la même façon plus
tard.
Pour
préciser les informations qu’a apportées Dudule, si on regarde les
cartes de la Russie Médiévale, on voit que son territoire formait
sur le sud de l’Ukraine actuelle un couloir allant jusqu’à
l’emplacement d’Odessa. Dans les siècles suivants, cependant,
lorsque la Russie s’est retrouvée divisée et en général occupée,
sous les coups de boutoir tant des Mongols que des Lituaniens et
Polonais, la région est tombée sous la domination des Ottomans et
s’est dépeuplée des russes, en raison notamment des violentes
expéditions esclavagistes pour le compte des Ottomans, qui ont
déstabilisé la région jusqu’au nord de la Cosaquie. Lorsque
Catherine II a récupéré la région, donc peu peuplée à l’époque,
essentiellement par des Turcs (Tatars et Gagaouzes), elle a organisé
une politique de repeuplement, nécessaire au-delà de toute
re-russification. Elle a fait venir des Grecs et des Bulgares, et
même des Espagnols. Je parle de re-russification, car certains des
territoires avaient été russes, mais il est exact que la partie
orientale de la Novorussie, celle comprise entre la Crimée et le
bassin du Kouban (région de Rostov-sur-le-Don), n’avait elle jamais
été russe.