1) La retraite par répartition est un élément de solidarité indispensable dans une démocratie sociale, quel que soit son mode de financement.
2) Plus la mutualisation est large et plus l’effort de solidarité diminue.
3) La répartition c’est bien plus vaste que les retraites : c’est sur un plan macroéconomique, assurer un revenu aux inactifs, quel que soit l’âge de la vie et le motif de l’inactivité.
4) Le revenu minimum devrait au moins permettre un hébergement dans une maison de retraite publique.
5) enfin, sur un plan non plus humain et democratique, mais sous un angle purement économique, inciter à la capitalisation est un objectif à courte vue pour alimenter les produits financiers. Il aboutit à réduire la consommation des ménages.
Je partage vos craintes : l’évolution récente prépare le terrain à une ouverture aux assurances privées du marché de la santé, sur le modèle des USA lequel a pourtant fait la preuve de son coût, et des inégalités criantes qu’il génére, pour des indicateurs de santé pas meilleurs voire plus médiocres qu’ailleurs.
Les franchises médicales sont un scandale conceptuel en contradiction flagrante avec les principes de solidarité de 1945, pourtant époque où la France était réellement ruinée.
Il faut repenser l’organisation des soins en terme de prévention, d’accès, de liens ville /hôpital, de modes de rémunération. Chiche Mr Larcher !
Je suis d’accord au fond avec toutes vos remarques. Je reviendrai juste sur le 1er point.Le médecin doit d’abord, principe hippocratique veiller à la santé de son patient avant d’avoir à le soigner, ce qui est en quelque sorte l’échec de sa tentative de la garder en bonne santé. Cet objectif est bien entendu utopique mais reste éthique. Les rémunérations basées seulement sur l’acte ou l’activité favorisent les soins de la maladie et n’encouragent pas les efforts de santé. Il faut distinguer le paiement à l’acte des médecins et le paiement à l’activité des hpx, même s’ils ont des points communs.
Dans de nombreux pays il existe un « mix » entre paiement à l’acte plafonné en volume et rémunération forfaitaire pour des activités preneuses de temps (consultations longues, investissement médico social, synthèses, coordintion de réseaux,...etc) : c’est sans doute un juste milieu qu’il faut arriver à définir.
Dans les hpx, le paiement à l’activité favorise la réalisation des actes techniques bien tarifés, c’est à dire coûteux pour la collectivité. Cela me parait aberrant. C’est là la logique concurrentielle sur un marché du soin dont vous parlez.
Les médecins, même « salariés par la sécu » ont une profession libérale, juridiquement parlant car non hiérarchisée et auto organisée dans un ordre professionnel. Cet exercice garantit l’indépendance professionnelle dans tous les pays dans l’intérêt du patient. Ceci dit depuis au moins Hippocrate ils ont une mission de santé publique, tout à fait d’accord.
Le contribuable assujeti paie les mêmes cotisations à Nice qu’à Béthune et doit pouvoir prétendre à la même qualité d’accès aux soins : enfin des citoyens qui se réveillent !