Dépenser plus n’est pas la même chose que gagner moins. Les gens qui ne gagnent pas assez d’argent pour survivre (les chômeurs et les travailleurs pauvres en particulier), comment résisteront-ils à la hausse des prix de 5% ? La TVA pèse plus lourdement sur les pauvres que sur les riches (cf Le Monde du 14/06/2007 citant une interview de M. Liêm Hoang-Ngoc).
Que les citoyens payent un impôt sur le revenu pour permettre à la société qui leur permet de s’enrichir de continuer, je ne vois pas le problème. Un impôt sur les dépenses, au contraire, augmentera le coût du nécessaire vital incompressible. De quoi sont censés vivre les gens quand leurs dépenses augmentent de 5% et leurs revenus de 0%, ou juste à peine de quoi suivre le taux de l’inflation ?
L’édition du Monde du 13/06/2007 comporte un article présentant le point de vue de deux économistes sur le projet du gouvernement de TVA sociale. L’un d’eux, M. Liêm Hoang-Ngoc, maître de conférences à Paris I et chercheur au centre Panthéon-Sorbonne Economie, rattaché au CNRS, dit ceci : « Les 10 % des ménages les plus pauvres concèdent 8 % de leur revenu au paiement de la TVA. Les 10 % des ménages les plus riches ne lui consacrent que 3 % de leur revenu. »
Plus on est pauvre, plus la proportion de budget allouée à la TVA est élevée. Trouvez-vous bon pour l’équilibre d’une société humaine qu’un pauvre soit plus taxé qu’un riche ?
Si la TVA augmente, le coût de la vie augmentant mécaniquement, les aides d’Etat destinées aux pauvres devront augmenter pour suivre. Ce qui coûtera de l’argent à l’Etat. Il serait intéressant de savoir combien.
Le protectionnisme économique est-il capable de pousser des entreprises étrangères à venir s’implanter en France ? Peut-être. C’est à voir. Ca dépend de leurs fournisseurs, de leurs sous-traitants, de leurs clients et de leurs actionnaires.
C’est vous qui le dites. Une telle affirmation mérite quelques arguments pour l’appuyer.
Une réforme de la TVA ne se limite pas au domaine purement économique puisqu’elle affecte notre façon de consommer, bref notre mode de vie. Tous les paramètres sociaux et sociétaux sont à prendre en compte.
Votre analyse est très pertinente et vous y avez visiblement consacré une importante réflexion. Toutefois, je ne suis pas d’accord avec vous quand vous dites que les actionnaires recherchent leur profit à deux ou cinq ans. Les hedge funds, les fonds de pension ont besoin d’argent à très court terme et imposent aux entreprises des objectifs de rentabilité, quitte à en remplacer les dirigeants. Ce ne sont pas les actionnaires individuels qui dirigent les entreprises, mais les gros porteurs, ceux qui détiennent assez de pourcentage du capital pour participer aux décisions. Nous vivons aujourd’hui dans un monde de prédateurs, où la règle est manger ou être mangé. Les grosses entreprises, qui peuvent se le permettre, pourront peut être baisser leurs prix pendant quelques mois après l’augmentation de la TVA, quitte à faire moins de bénéfices ; les petites ne pourront pas ; mais fatalement, tôt ou tard, une fois la clientèle bien fidélisée, les prix augmenteront jusqu’à revenir à leur niveau d’avant. C’est une opinion personnelle.