Bravo. Non, vraiment, bravo. Vous répondez à un article plutôt bien argumenté (chiffres à la clé, sources diverses - INSEE etc.) par une réponse...idéologique, sans arguments. Pourquoi pas, mais on ne risque pas d’aller très loin... Comme j’aime bien ce bon vieux Chomsky, j’ai toujours considéré qu’il fallait que toutes les opinions puissent s’exprimer (« la liberté d’expression ne sert que si elle permet de laisser s’exprimer des idées qui vous répugnent »). Cela dit, ça serait bien qu’au delà des incantations vaines et des propos de comptoir, on ait droit à une véritable contre-argumentation en bonne et due forme... On vous attend sur ce terrain ! Le café du commerce, tout le monde en est capable...
je suis toujours fort surpris par la capacité de certaines personnes à juger et à catégoriser une pensée « autre ». Il me semble que ce site doit être un lieu d’échanges, de débats, d’arguments contradictoires qui doivent avoir lieu dans un climat de sérénité et de respect. Ne vous connaissant pas, je ne me serais pas permis de considérer vos propos comme relevant d’une « débilité affligeante ». Passons. Je citais cet exemple pour montrer la pluralité des postures, et il est bien entendu que celles-ci sont contestables ! Mais tout de même, peut-on juste être d’accord sur le fait que nos objets scientifiques sont « socialement construits » (je renvoie ici à l’ouvrage de Bruno Latour et de Steve Woolgar intitulé « la vie de laboratoire » paru en 1979) ? Ou plutôt, comment pourrait-on savoir qu’un atome est un atome et en comprendre son rôle en dehors des instruments et des spécialistes mobilisés dans les laboratoires pour le décrire, comprendre son fonctionnement, l’interpréter, le mesurer, l’expérimenter ? Dans mon précédent commentaire, je mentionne bien le fait que cette histoire de relativisme, de constructivisme et d’histoire des sciences est toujours en débat. Je me garderai bien de considérer que la vérité réside dans un seul camp. Et concernant mes propres travaux, mes emprunts épistémologiques sont évidemment variés. Et il se trouve que du point de vue des méthodes, l’apport de la sociologie pragmatique est incontesté : le regard de nombreux chercheurs a été déplacé de la science faite à la science en train de se faire. Nous avons bien fait de l’ethnologie chez les pygmées pour comprendre les modes de production du social et les rapports à l’environnement, pourquoi n’en ferions-nous pas sur les modes de production des connaissances chez nous, ici, en Occident ? Qu’est-ce qui vous fait penser qu’il faut à tout prix éviter la symétrie ? Concernant les émeutes en banlieue, j’aurais apprécié avoir davantage de détails pour comprendre votre pensée sur les méfaits du relativisme culturel, en lien avec cet évènement.
Ce que ce cher docdory ne vous dit pas, c’est que ce fameux livre a été lui-même l’objet d’une grande controverse universitaire y compris dans le milieu des « sciences de la nature ». Ce qu’il ne vous dit pas non plus, c’est que de nombreux universitaires américains ont très largement mobilisé le courant constructiviste issu des STS (sciences des techniques et des sociétés) développé notamment par Bruno Latour, une des cibles principales de l’ouvrage. Bien entendu, ne niions pas que cette question épistémologique fait débat, mais la façon de le présenter de cette manière est pour le moins contestable : nous avons tous bien compris que docdory restait fan des vieilles théories positivistes et de la vision Popperienne des sciences, je rappellerai simplement que plus personne ne conteste l’existence d’épistémologies nouvelles et qu’en sciences sociales celles-ci ont largement fait leurs preuves, que ce soit en psychologie, en anthropologie, en sociologie, ou encore en philosophie. Disons-le franchement : le temps de la critique relativiste (substance du livre de Sokal et Bricmont) est maintenant largement derrière nous, il suffit de voir l’influence de chercheurs comme Feyerabend, Latour, Von Glasersfeld dans la nébuleuse des sciences sociales pour s’en convaincre. Aussi, je ne pense pas qu’il s’agissent « d’impostures intellectuelles », mais d’un règlement de comptes entre d’une part des chercheurs en sciences sociales remettant en question la tradition positiviste des sciences et d’autre part des physiciens pas très heureux d’apprendre que les atomes, les neutrons, les électrons ne sont que des constructions scientifiques et intellectuelles effectuées en laboratoire, et sans réalité d’ordre ontologique.
@ Calmos Renseignez vous davantage sur Dolto et vous vous rendrez compte qu’elle n’a jamais prôné « l’enfant roi ». D’ailleurs ce concept est une perversion de ses propos et ne permet pas de comprendre sa pensée. Dolto a simplement dit qu’un enfant peut tout comprendre, et certainement pas qu’il sait tout sans avoir été éduqué auparavant : c’est « l’éducation qui humanise ».