A propos du débat parlementaire sur les vaccinations,Nicolas About, vice-président du Sénat, a affirmer « que les cas de sclérose en plaques ne sont pas plus nombreux en Allemagne, où le taux de couverture contre l’hépatite B est très élevé, qu’en France ». C’est exact pour les nourrissons : 24% en France contre 90% en Allemagne mais ce sont les adultes qui font les SEP, pas les nourrissons et justement on a vacciné énormément d’adultes en France en quelques années (25 millions de vaccinations)et pas en Allemagne. A cette époque les recommandations étaient de faire un rappel tous les 10 ans pour les adultes. Aujourd’hui ces rappels sont supprimés, même pour les personnels exposés.
Voici les recommandations du calendrier vaccinal 2007 : vaccination systématique des nourrissons en 3 injections terminées à 18 mois ; à défaut à 13 ans. Ensuite, PAS de rappels !
Ainsi, une personne de 25 ans (où plus) allant travailler en milieu exposé se verra demander cette vaccination. Si elle a été vaccinée par exemple avant l’âge de 2 ans ce sera bon. Autrement dit le vaccin serait devenu efficace à vie ! Si elle n’a pas été vaccinée ou ne peut en apporter la preuve, on lui fera des tests d’anticorps avant de la vacciner. Autrement dit, tout est fait pour vacciner le moins possible les adultes. Pourquoi puisque cette maladie est à transmission sexuelle et touche donc les adultes et que les accidents très graves imputés à cette vaccination étaient des coïncidences ?
C’est effectivement une interrogation qui peut laisser perplexe : en moins de 10 ans on est passé d’une recommandation systématique de vaccination des adultes tous les 10 ans à la suppression totale de ces recommandations. Pourquoi ? On nous dit : les nourrissons ne font pas de SEP. Oui, mais puisque chez les adultes ce sont des coïncidences...
Article plus complet sur ce thème sur questionvaccins.canalblog.com
Pour répondre au commentaire n°3 j’aurais envie de dire qu’AgoraVox semble avoir quand même eu raison de citer ce document même s’il n’en connaissait pas la référence exacte puisqu’un internaute a été capable de la trouver : c’est un arrêté ministériel de 1952 toujours en vigueur, ce qui est très intéressant. Je pense que c’est ainsi qu’on progresse. Il ne faudrait pas confondre l’information institutionnelle qui se doit d’avoir des apparences irréprochables mais définitives, d’une démarche de recherche où chacun peut apporter sa pierre. Lorsque l’édifice est trop parfait on n’ose plus y toucher. Mes meilleurs professeurs furent ceux qui faisaient des erreurs ou laissait des vides car cela m’incitait à les corriger ou à les combler et créait donc une motivation.
Par ailleurs, si quand on débute sur ce problème des vaccinations on pense que les problèmes essentiels sont relatifs à l’efficacité et à l’innocuité qui peuvent paraître inabordables pour le citoyen de base, on constate, quand on a plus d’expérience, que c’est le discours sur les vaccins par ceux qui font autorité qui pose d’abord problème en raison de ses incohérences, de ses contradictions, de ses excès propagandistes et de ses erreurs de méthodologie.
Tous les jours, les profs de maths corrigent des démonstrations fausses de théorèmes justes. Or il est plus facile qu’on ne le pense de mettre en évidence les contradictions, les excès et les erreurs de méthodes alors qu’il est très difficile d’aborder les problèmes d’efficacité et d’innocuité qui donnent lieu à d’incessantes polémiques et sur lesquels nous manqueront toujours de données.
Le problème de la levée des obligations vaccinales fait partie depuis plusieurs années des préoccupations du ministère. J’en prends pour preuve la publication d’un ouvrage de 430 pages « Droit, éthique et vaccination - L’obligation vaccinale en question » par « Les Etudes Hospitalières » de Bordeaux (www.leh.fr). On lit en quatrième de couverture :
« Cet ouvrage est l’édition commerciale d’un rapport portant commande de l’Etat au Centre d’étude et de recherche en droit européen de la santé (Cerdes), pour la détermination de l’impact juridique et éthique d’une éventuelle abrogation de l’obligation vaccinale en France. Ce rapport a été remis au ministre de la Santé en octobre 2005.
Les décideurs étatiques ont engagé, depuis plusieurs années, une réflexion générale sur le sujet. Il manquait une analyse axée sur le droit et l’éthique. Il est revenu à une équipe pluridisciplinaire d’universitaires de rédiger cette étude. Le ministère de la Santé a accepté que cette analyse soit livrée à tous. »
Donc, le sujet est dans l’air comme le démontrent, par exemples, la levée récente de l’obligation du BCG et la position du président du CTV. Il paraît tout naturel, et sans doute nécessaire, que les citoyens, experts ou pas, s’interrogent aussi sur la question. Merci donc à AgoraVox !
La comparaison avec la ceinture de sécurité est un grand classique souvent avancée mais elle ne vaut rien. Pourquoi ?
On doit comparer l’accident, le choc en voiture, avec la contamination par l’agent infectieux. En l’absence de tout choc la ceinture de sécurité n’aura aucun effet nocif sur les occupants du véhicule. Par contre, même en l’absence de contamination le vaccin peut s’avérer redoutable : si demain on décidait de vacciner tous les enfants de France contre la variole il y aurait des morts et des infirmes à vie comme l’ont écrit les experts dans un document de l’InVS du 25/10/2001 (Daniel Lévy-Bruhl et Nicole Guérin).
C’est d’ailleurs l’une des problématiques majeures des vaccinations par rapport aux médicaments : elles s’adressent à des bien-portants alors que les médicaments sont réservés à des malades. Quand j’avais 10 ans je m’étais posé cette question : puisque les médicaments sont bons pour les malades ils devraient être encore meilleurs pour les autres ! Sauf que, comme je l’ai compris plus tard, le médicament n’est bon que par rapport à un mal plus grand. Mais si ce mal n’existe pas ou n’existe plus, ou n’existera pas pour tel ou tel individu ? C’est justement le cas pour les vaccins et cela pose un tout autre problème. Faudrait-il imposer un traitement à la pénicilline à tous sous prétexte que certains en ont eu besoin ? Pour quelles mystérieuses raisons ce qui paraît évident pour les médicaments ne l’est pas pour les vaccins ?
Le vaccin est un médicament comme les autres disait le pédiatre et infectiologue Robert Cohen (responsable d’InfoVac) à l’audition BCG. Nous avons encore du chemin à parcourir pour le réaliser vraiment mais l’enquête d’AgoraVox devrait y contribuer.
Je voudrais aussi commenter ceci qui figure dans le rapport d’enquête :
Certains internautes, sur AgoraVox, se sont gaussés de notre ambition : « Demander au tout-venant d’instruire une enquête sérieuse sur un sujet biologique aussi éminemment complexe que la vaccination (puisque que le système immunitaire est très complexe) est une démarche totalement farfelue. Pourquoi ne pas demander au bistrot de la gare comment améliorer la sécurité des centrales nucléaires, tant qu’on y est ? ».
Si le vaccin est un produit biologique agissant sur un organisme humain fort complexe, la vaccination est un acte aux multiples composantes, individuelles et collectives et le discours sur la vaccination ne se limite pas à des considérations immunologiques. J’ai assisté pendant 2 jours à l’audition sur le BCG les 13 et 14 novembre 2006. Il n’y eut aucune intervention de nature immunologique comme on peut le vérifier sur le site de la Sfsp où les interventions sont en lignes.
Par contre nous avons eu droit à de nombreuses comparaisons statistiques et à des modélisations dites mathématiques pour évaluer le nombre de cas évités par le BCG. Ce dernier point repose sur une règle de 3 comme au primaire : 3 choux coûtent tant, combien coûtent 10 choux ? C’est simple, trop simple et cela suppose que tous les choux soient au même prix. Ce calcul ne s’appliquerait même pas au marché local du samedi alors pense-t-on qu’il s’applique à la tuberculose sur toute la France ? Nos experts de l’Inserm n’ont pas été capables de voir le problème. Je l’ai étudié en détail sur http://vaccinbcg.canalblog.com dans « Cas évités par le BCG : un calcul très simpliste » (catégorie expertise). Cette soi-disant modélisation mathématique qualifiée de « belle » n’est qu’un petit calcul sans aucune justification. La différence entre faire des calculs comme au primaire et faire des mathématiques est que dans le second cas on cherche les conditions de validité des calculs.
Pour l’analyse statistique des données cela n’est guère mieux : ces données sont très peu nombreuses, trop peu et comparées à la proportionnelle, ce qui gomme l’action de la loi des grands nombres qui est pourtant la base même de la statistique...D’une manière générale, les procédés mis en œuvre par des médecins-épidémiologiste témoignent d’une ignorance totale des bases mêmes de l’analyse statistique et c’est assez navrant. Dans plusieurs articles je me suis livré à une étude critique des méthodes utilisées. J’en donne les liens sur vaccinbcg (L’affaire du BCG : une thérapie psychologique ? catégorie Expertise. En particulier : http://gestionsante.free.fr/expertise_bcg.html ).
Ma formation sur ces questions ne vient pas du bistrot de la gare, j’ai enseigné la statistique pendant 20 ans dans une université. Des internautes pensent-ils que tous ceux qui ne sont pas experts en épidémiologie vaccinale passent leur temps au bistrot de la gare ? A partir de l’affaire du BCG, les lecteurs patients et rigoureux pourront constater quel est le niveau technique réel de notre expertise. Comme ce sont les mêmes experts pour les autres vaccins...Ils sont experts, oui assurément, mais certainement pas en analyse statistique de données ni en modélisation mathématique. Je ne veux pas en faire une querelle de discipline mais simplement souligner que si des médecins de formation pourraient tout à fait devenir de bons statisticiens et comprendre les conditions d’utilisation de la règle de 3, cela ne s’improvise pas. Ce qui est clairement démontré par les faits que j’ai étudié.